1 IS….L Mémorial, 1908, p. 49. Le dit mémorial donne (p. 49-55) un bref historique du Cercle académique. Cette évocation des origines du Cercle est inspirée du rapport de H. Jacquart sur les travaux de 1863-64 paru dans CASL à Bruxelles. Séance de rentrée le jeudi 3 novembre 1864. Troisième année académique 1864-1865, Bruxelles, F. Vromant, 1864, p. 54.
Les douze fondateurs devaient être Gustave Stinglhamber, Joseph De Volder, Joseph Godinne, Amédée de Roissart, Henri de Cordes, Hector Jacquart, Emile De swart, Ernest de Gaiffier, un certain Denaeyer, Emile Heynderick, Fernand Lefebvre, Emile Lobé. Les quatre premiers étaient d'anciens étudiants, les huit autres des étudiants de 1862-63. Les professeurs de la section de philosophie à l'époque étaient les abbés Nuyts, De Ruelle et Feyens ainsi que Prosper-A. Proost, un laïc professeur de littérature. Tous quatre jouèrent un rôle actif au Cercle académique, le dernier à quitter Saint-Louis étant l'abbé Feyens, décédé en 1884. Quant au directeur Ketelbant, on trouvera une notice biographique à son sujet en p. 324.
2 DE VOLDER (Joseph), Rapport sur les travaux de la société, le Cercle académique de l'Institut Saint-Louis, fait dans la séance du 11 novembre 1863, Bruxelles, G.Adriaens, 1863, p. 6, confirmé par De Volder dans ce premier rapport annuel : "Quel est le but du Cercle académique ? Quelle est sa raison d'être ? Son but est un but d'utilité pratique : inspirer le goût des travaux scientifiques et littéraires" (Idem, p. 13). Sur le rôle joué par Nuyts à la fondation du cercle, voir aussi KAISER (Georges), CASL à Bruxelles. Rapport sur les travaux de la vingt-troisième année académique 1884-1885, Bruxelles, Vve Ch. Vanderauwera, 1887, p. 24.
3 DE VOLDER (Joseph), op.cit., p. 14.
4 "Ce caractère chrétien, que nous voulons imprimer (au Cercle) emprunte d'ailleurs aux circonstances le caractère d'une impérieuse nécessité.
Les adversaires de l'Eglise concentrent aujourd'hui leurs forces : de toutes parts ils rassemblent leurs auxiliaires, et s'apprêtent à livrer un nouvel assaut contre la foi, qu'ils espèrent anéantir.(…) En présence de cette situation, chacun de nous est tenu de contribuer au triomphe de la vérité et de déployer, pour la défendre, toute son activité et toute son énergie" (Idem, p. 14-15). Et par la suite :
"L'objet principal est d'exercer les membres (…) à manier tour à tour et la plume et la parole" (JACQUART (Hector), CASL Rapport…1866-1867, p. 6 et dans le même sens Idem, p. 91.
"Avant d'être initiés aux luttes plus sérieuses que la Providence vous réserve, vous avez voulu vous livrer à des combats moins périlleux, vous avez voulu essayer vos forces devant des auditeurs sympathiques, vous avez voulu enfin vous exercer à manier ces deux armes dont tout homme éclairé est appelé à se servir de nos jours : la parole et la plume" (de RO (Georges), CASL à Bruxelles. Rapport sur les travaux de la treizième année académique 1874-1875, Bruxelles, Th. Lesigne, 1876, p. 7.)
"Le monde est aujourd'hui gouverné par deux grandes puissances étroitement liées l'une à l'autre et qui marchent toujours d'accord : j'ai nommé la tribune et la presse. Echos fidèles des impressions du peuple, organes autorisés de ses besoins, de ses aspirations, censeurs parfois sévères mais souvent utiles des actes du pouvoir, elles se sont imposées avec trop d'éclat et de force pour qu'on puisse méconnaître leur profonde influence. Et puisqu'il est donné à tous de les faire servir à la défense de ses idées, de ses convictions, nous devons nous appliquer à les employer au service et pour le triomphe de la bonne cause" (Idem, p. 47).
Voir encore : GODDYN (Maurice), CASL à Bruxelles. Quatorzième année académique 1875-1876. Rapport sur les travaux de l'année 1875-1876, Bruxelles, E.Guyot, 1876, p. 4 et 32 ; DUMONCEAU (Léopold), CASL…Rapport…1879-80, p. 31.
5 CASL 1864-1865, p. 54.
6 Prosper-A Proost, vice-président et co-fondateur du Cercle dans Idem, p. 6.
7 DE VOLDER (Joseph), Rapport… 1863, p. 14 et GODDYN (Maurice), CASL Rapport…1875-1876, p. 5, ainsi que CASL Rapport…1866-1867, p. 4.
Mgr Félix DUPANLOUP (oSt-Félix (Savoie) 3.1.1802 - + Lacombe (Savoie) 11.10.1878), écrivain et orateur, était l'une des figures de proue de l'épiscopat européen à l'époque, particulièrement renommé pour ses idées catholiques libérales et ses écrits sur l'éducation. Voir à son sujet : AUBERT (Roger), art.Dupanloup (Félix), dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, t. XIV, Paris, Letouzey-Ané, 1960, col. 1070-1122, ainsi que l'abondante bibliographie qui y est citée.
8 Cf. DEFOURNY (M.), Les congrès catholiques en Belgique, Louvain, Institut supérieur de philosophie, 1908, VII-296 p. (Bibliothèque de la Revue sociale catholique).
9 DE VOLDER (Joseph), Rapport…1863, p. 15.
"L'association est le plus sur moyen d'atteindre le but que nous avons en vue. C'est par l'association que l'opinion catholique est parvenue à créer une force militante capable de résister aux assauts de l'incrédulité et de la mauvaise foi" (P.-A. Proost dans CASL…1864-65, p. 6. "Isolés nous ne pouvons rien. C'est par l'association, par la réunion de nos efforts que nous pouvons espérer (…) terrasser l'ennemi commun, l'ennemi de la société et de la religion. Vous le savez, Messieurs, c'est l'association qui fait la force de nos adversaires, c'est leur grande cohésion qui est le secret de leur puissance. Par l'association, nous les vaincrons" (HUYTTENS de TERBECQ (A.), CASL. Rapport sur les travaux du cercle durant l'année 1873-1874, présenté dans la séance du 10 novembre, Bruxelles, F.Haenen, 1875, p. 28-29.
10 DE VOLDER (Joseph), Rapport…1863, p. 14.
"Le Cercle académique de l'Institut Saint-Louis, avant d'être une société savante, est et doit rester une réunion chrétienne" (P.-A. Proost, parlant au nom des professeurs de la section, dans CASL… 1864-1865, p. 5. Voir aussi Idem, p. 56 ou encore : "Notre cercle n'est pas seulement littéraire, il est également catholique" (JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 82-83.
11 Le nombre de membres du Cercle académique alla croissant : d'une douzaine à la fondation en janvier 1863 (ISL.Mémorial…, 1908, p. 49), le nombre des membres avait triplé dès novembre 1863 (CASL…1864-1865, p. 54). Il était de soixante-six membres effectifs et honoraires en 1866 auxquels il fallait ajouter vingt-et-un membres correspondants (CASL 1866-1867, p. 4).
Il n'y a guère de différence entre les membres effectifs (32 en 1866) et les membres honoraires (34 en 1866) hormis que parmi ces derniers figurent les professeurs de l'Institut qui "sont de droit membres honoraires de la Société" (CASL à Bruxelles. Statuts, Bruxelles, F.Vromant, 1864, p. 6 (art.8). Seuls les membres effectifs sont admis à présenter et à adopter de nouveaux membres (Idem, art.6). Membres effectifs et honoraires doivent résider en ville ou dans les faubourgs (Idem, art.3), les membres correspondants, au contraire, étant "étrangers à la ville" (Ibidem).
En juin 1867, un banquet est organisé par le Cercle en l'honneur du directeur de l'Institut, le chanoine Ketelbant, à l'occasion de son jubilé de prêtrise : soixante membres y assistent. Le rapport de la même année signale que le nombre des membres s'est accru (JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 5). En 1873, même constatation : "Le nombre des membres effectifs s'est notablement accru" et à chaque réunion de nouveaux membres sont présentés dont le plus grand nombre viennent de professions libérales, des avocats vraisemblablement (CAMPIONI (Charles), CASL. Rapport sur les travaux du cercle durant 'année 1872-73, présenté dans la séance du 11 novembre, Bruxelles, Th. Lesigne, 1874, p. 87). L'année suivante, le nombre des membres effectifs dépasse la centaine (HUYTTENS de TERBECQ (A.), CSAL…Rapport…1873-1874…, p. 6).
Dix ans plus tard, le secrétaire en est toujours à noter que "depuis l'origine de notre Cercle" le nombre des membres a suivi une "marche progressive" (CASL…Rapport…1885-1886 (1883-1884), p. 7) et, en 1887, le secrétaire constate que "pendant cette période déjà longue (les vingt-cinq premières années), la prospérité de notre Cercle n'a fait que s'accroître" (VER HEES (Emile), CASL.Rapport sur les travaux du cercle durant l'année 1886-1887, présenté dans la séance du 8 novembre, Bruxelles, A.Lesigne, 1889, 32 p.).
Il n'y a plus d'indications de popularité du Cercle pour les vingt années suivantes. Le nombre des membres déclina-t-il ? C'est probable, car à partir de 1894, le Cercle académique eut à subir la concurrence de la Société bruxelloise des étudiants catholiques et des conférences et réunions que celle-ci organisait. En 1908 en tous cas, le secrétaire du Cercle lance un appel afin que les étudiants de philosophie assistent plus nombreux aux séances (DE VOLDER (Jean), Rapport sur les travaux du Cercle académique pendant l'exercice 1908-1908, dans BAAE, 2e série, no°1, mai 1909, p. 32), démarche qui peut s'expliquer par le souhait d'un retour à la finalité originelle du Cercle, mais aussi, et plus vraisemblablement, par le fait que les séances ne faisaient plus salle comble.
Après la guerre '14-'18, le déclin fut définitif. En 1923, le secrétaire signale qu'un orateur a parlé devant sept personnes, président et secrétaire compris ! (RUSSINGER (Julien), Rapport sur les travaux de l'année académique 1922-1923, dans RSL, 24e a., 1924, no°2, p. 48). Deux ans plus tard, le Cercle disparaissait…
12 Le Cercle eut ses émules jusque dans l'Institut Saint-Louis même où des élèves formèrent en 1888 un Cercle des rhétoriciens. Ce Cercle tenait des séances hebdomadaires comme le Cercle académique et comme lui publia un rapport annuel. Voir DE BRUYCKER (Charles), Rapport sur les travaux littéraires du Cercle des rhétoriciens à l'Institut Saint-Louis I888-1889, (Bruxelles), Institut Saint-Louis, 1889, 24 p.
13 CASL…1865-1866, p. 53-55 ; CORDES (Henri de), CASL à Bruxelles. Rapport sur les travaux de la Société ; fait dans la séance du 9 novembre 1870. Huitième année académique 1869-1870, Bruxelles, Victor Devaux, 1870, p. 2. Parmi les personnalités en question figurait notamment Mgr Dupanloup : CASL. Séance de rentrée le mardi 6 novembre 1866. Rapport. Cinquième année académique 1866-1867, Bruxelles, Alliance typographique-M.J.Poot, 1866, p. 4.
14 CORDES (Henri de), CASL…Rapport…1869-1870, p. 2. La publication des rapports du Cercle se fit régulièrement jusqu'en 1887, probablement jusqu'en 1892-93 même, année pour laquelle le texte du rapport du secrétaire est conservé sous la forme d'un manuscrit manifestement destiné à l'impression (ACHC. Cercle académique). Il y avait eu cependant un certain relâchement dans la publication des rapports. Dès les années'80 certains rapports étaient publiés avec beaucoup de retard : celui de 1884-85 fut publié en 1887 ; 1885-86 en 1889 et 1886-87 également en 1889. La situation ne s'améliora guère par la suite, car le 12 décembre 1900, la commission consultative décide de mettre fin à l'irrégularité de la publication (BAAE, no°1, décembre 1900, p. 37), mais ni le rapport de 1899-1900 ni celui de 1900-01, s'ils parurent, ne sont conservés. A partir de la session 1901-02, les rapports furent publiés dans le Bulletin de l'Association des anciens élèves.
15 JACQUART (Hector), CASL…Rapport… 1866-1867, p. 7.
16 La règle de n'avoir pas à aborder de sujets politiques est affirmée dans les Rapports, mais elle ne figure pas explicitement aux Statuts de 1864 : "Ce qu'il ne faut pas oublier non plus, - et cela ne paraîtra nullement étrange pour une réunion de jeunes gens, - mais ce que je tiens à constater, c'est que nous ne sommes pas une société politique. Non, nous ne nous jetons pas dans ce tourbillon qui n'est parfois qu'un champ ouvert aux passions aveugles. La littérature et la science seules sont notre partaqe" (CASL…1864-1864, p. 56). Voir aussi : CASL…Rapport…1866-1867, p. 31 ; JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 92 ; VER HEES (Emile), CASL…Rapport…1886-1877…, p. 6. Les Statuts fixaient pour objet aux travaux du Cercle les "questions appartenant à l'enseignement universitaire" (art. 27, 29).
17 CAMPIONI (Charles), CASL…Rapport…1872-1873, p. 20, 22. Sur Charles Campioni, voir infra p. 243 n.3.
18 Cinq orateurs intervinrent dans la discussion : l'abbé De Ruelle, professeur d'Antiquité et de latin à la section de philosophie, Joseph Godinne, J. Féron, Frank Gillis et Armand Brifaut. Selon une tradition rarement enfreinte dans les comptes rendus du Cercle académique, il n'est pas précisé nommément quels furent les membres qui soutinrent ou s'opposèrent à la thèse de l'orateur principal. Parmi les cinq noms cités, le clan des opposants devait au moins comprendre Armand Brifaut, Joseph Godinne et J. Féron, qui en d'autres occasions manifestèrent des sentiments moins conservateurs que ceux de l'ultra Charles Campioni. Voir notamment CASL…1864-1865, p. 50.
19 CASL…Statuts, 1864, p. 7 (art.14) ; JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 85 (départ du chanoine Ketelbant, directeur de l'Institut). Sur Prosper-A. Proost et ses publications, voir infra p. 357.
20 Alphonse PROOST (oBruxelles 14.2.1847 - + Uccle 3.6.1931), fils aîné de Prosper Proost, avait effectué ses humanités à Saint-Louis, puis avait fréquenté la section de philosophie en 1867-68. Il changea alors d'orientation, pour décrocher à l'U.L.B. le titre de docteur en sciences. Après avoir suivi les cours et laboratoires de Claude Bernard et de Georges Ville à Paris entre 1871 et 1873, il entra dans l'administration, où il gravit tous les échelons jusqu'à celui de directeur général du Ministère de l'agriculture qu'il atteint en 1901. Il était devenu entretemps professeur à l'Université de Louvain, où il contribua en 1878 à la fondation de l'Institut agronomique. Président du conseil scientifique de l'Institut royal de météorologie de Belgique, il fut aussi secrétaire de la Société centrale d'agriculture et fonda la Société scientifique de Bruxelles. Voir à son sujet : MERTENS (A.), M.Alphonse Proost, dans AUCL, 1930-33, p. XCVI-XCVIII et VAN DER VAEREN (J.), M. Alphonse Proost, dans Idem, p. XCIX-CXI.
21 Prosper-A. Proost, cité dans CASL…1865-1866, p. 5-6.
22 Joseph - Emmanuel DE VOLDER (oBruxelles 7.7.1842 - + Bruxelles 10.1.1919) n'était pas ancien de la section des humanités de l'Institut Saint-Louis, mais bien de la section de philosophie. Sorti du Collège Saint-Michel, alors que la section des humanités classiques n'existait pas encore de manière complète à Saint-Louis, il entra en philosophie en 1860 et présenta l'examen de candidat en 1861. Docteur en droit en 1864, il fit carrière au Barreau et entra dans le gouvernement Beernaert en 1884 en qualité de ministre de la Justice, puis de ministre de l'Intérieur, des sciences et des arts. A ce titre, il fit voter la loi de 1890 sur la collation des grades académiques. Député d'Audenaerde en 1886-87, puis sénateur de Neufchâteau de 1894 à 1919, Joseph De Volder fut fait ministre d'Etat le 7 mai 1900.
En tous temps, Joseph De Volder se montra attaché à l'Institut Saint-Louis. En 1863, alors qu'il était étudiant en droit à l'U.L.B., il contribua à fonder le Cercle académique, dont il fut le premier secrétaire. En 1874, il figurait parmi les fondateurs de l'Association des anciens élèves, dont il fut dès cette époque, vice-président, puis, de 1900 à 1904 le président. Il assuma aussi la présidence des fêtes jubilaires de 1908. Voir à son propos la notice que lui a consacré J.-M. JADOT dans la Biographie coloniale belge, t. IV, Bruxelles, ARSC, 1955, col. 238-241.
23 Gustave STINGLHAMBER, sorti de la section de philosophie de l'Institut Saint-Louis en 1859, docteur en droit de l'U.L.B. en 1863, fit carrière dans la magistrature. Juge au tribunal civil de Bruxelles en 1874, il était en 1898, conseiller à la Cour d'Appel et en 1908, président de la même Cour. Co-fondateur du Cercle académique, il y donna de nombreuses conférences, tout en étant, de la fondation, en 1874, à la fin du siècle, président de l'Association des anciens élèves. Il était, en outre, en dehors de Saint-Louis, engagé à la Conférence de Saint-Vincent de Paul, dont il fut l'un des présidents généraux.
24 CASL…1864-1865, p. 47-48.
25 Idem, p. 49. Stinglhamber devait consacrer, le 19 mai 1874, un expose particulier aux Principes de 1789, dans lequel il confirmait son point de vue à propos des libertés, en démontrant la thèse suivante : "Telle qu'elle est constituée depuis 1789, la société moderne ne peut pas vivre ; elle renferme en elle-même des germes de mort" (HUYTTENS de TERBECQ (A.), CASL…Rapport… 1873-1874…, p. 24.
26 CASL…1865-1866, p. 14.
27 CASL…1864-1865, p. 50.
Joseph GODINNE, condisciple de Joseph De Volder à Saint-Louis en 1860-61, ne réussit pas l'examen en 1861, mais en 1862. Après ses études de droit, il fit carrière au Barreau. Secrétaire du cercle académique en 1864-65, il fut aussi le premier secrétaire de l'Association des anciens, à la fondation de celle-ci en 1874.
28 Sur le Syllabus, annexe de l'encyclique Quanta Cura du 8 décembre 1864, qui condamnait les libertés modernes, voir AUBERT (Roger), Le pontificat de Pie IX…, p. 245-261 et sur ses répercussions en Belgique, du même : Les catholiques constitutionnels belges face au Syllabus, dans Scrinium lovaniense, Gembloux, Duculot ; Louvain, Bibliothèque de l'Université, 1961, p. 543-560.
29 CASL…1865-1866, p. 15.
30 STINGLHAMBER (Gustave), Le miracle (3 mai 1865) ; ONGENAET, Les apôtres de Renan (29 mai 1866).
31 JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 73.
32 CAMPIONI (Charles), CASL…Rapport…1872-1873…, p. 23-41 ; GODDYN (Maurice), CASL…Rapport…1875-1876, p. 10-12.
33 BAAE, no°2, avril 1901, p. 53. Les controverses qui opposent certains membres du Cercle académique à ses débuts et séparent par exemple un Stinglhamber d'un Brifaut, ne sont pas nées accidentellement dans le milieu aloysien. Elles participent à tout un contexte de discussions autour des libertés modernes, qui divisaient les catholiques belges entre 1860 et 1880. On trouvera un bon exposé de ces dissensions, notamment dans VAN ISACKER (Karel), Werkelijk en wettelijk land, Anvers, Standaard, 1955, p. 189-256.
34 Armand BRIFAUT (o11.12.1849) fut étudiant à la section de philosophie de l'Institut Saint-Louis en 1867-68. Il passa ensuite à l'U.L.B. où il fit son droit, avant d'entrer au Barreau. Secrétaire du Cercle académique en 1871-72, "l'un des membres les plus actifs et les plus dévoués" de ce Cercle (GODDYN (Maurice), CASL…Rapport…1875-1876, p. 5), Armand Brifaut fut aussi l'un des premiers membres de l'Association des anciens élèves de Saint-Louis en 1874 et le préfet de la Congrégation des anciens en 1887.
Ame tourmentée, mais profondément religieuse et apostolique, Armand Brifaut se préoccupait principalement de la jeunesse. Il présenta à ce propos un rapport à l'Assemblée générale des catholiques à Malines en 1891 sur les Moyens de grouper les jeunes gens catholiques au sortir du collège (Bruxelles, F.Larcier, 1891, 20 p.). Outre des Lettres (à ses amis) publiées après sa mort (Bruxelles, F.Larcier-O. Schepens, 1902, 269 p.), il a laissé des textes d'exposés présentés au Cercle académique et celui d'une conférence donnée à Gand au Cercle de l'Espérance le 24 novembre 1871 sur Frédéric Ozanam (Bruxelles, Victor Devaux, 1872, 48 p.).
Henry Carton de Wiart, qui ne connut Brifaut qu'assez tardivement et alors que celui-ci avait depuis longtemps terminé ses études, en faisait "une des lumières du Barreau bruxellois" (CARTON de WIART (Henry), Souvenirs politiques, t. I, Bruges, Desclée De Brouwer, 1948, p. 19).
Alors qu'il était étudiant à l'U.L.B., Armand Brifaut fut l'objet d'une contestation de la part du Cercle littéraire et scientifique relevant de la Société générale des étudiants, à propos de son rapport sur les activités du Cercle académique de Saint-Louis présenté en 1872. Voir à ce propos : BRIFAUT (Armand), A Messieurs les membres de la Société générale des étudiants. Réponse à la protestation rédigée en leur nom par MM. Areas et Proesmans, Bruxelles, 14 décembre 1872, 2 p. et A Messieurs les membres de la Société générale des étudiants. Un dernier mot, Bruxelles, 28 décembre 1872, 1 p., ainsi que les deux textes des protestations adverses fournies en annexe de ce dernier document (2 p.).
35 BRIFAUT (Armand), Le Christ, l'Eglise et la charité, Bruxelles, Victor Devaux, 1870, 93 p.
36 RO (Georges de), CASL…Rapport…1874-1875, p. 31-35 ; DUMONCEAU (Léopold), CASL…Rapport…1879-1880, p. 8-9 ; CASL…Rapport…1885-1886 (1883-1884), p. 32-34.
37 KAISER (Georges), La littérature contemporaine en Belgique (11 novembre 1883) et la discussion les 18 décembre 1883, 8, 15 et 22 janvier 1884 (CASL…Rapport….1885-1886 (1883-1884), p. 17-25. Sur Georges Kaiser, voir infra p. 213 n.1 et sur le mouvement littéraire de l'art pour l'art fondé par quelques étudiants louvanistes vers 1878 et dénommé la "Jeune Belgique", voir : LIEBRECHT (Henri), Les poètes de "La Jeune Belgique", dans Histoire illustrée des Lettres françaises de Belgique, Bruxelles, La Renaissance du livre, (1958), p. 383-394.
38 Iwan GILKIN (oBruxelles 7.1.1858 - + Bruxelles 28.9.1924) avait effectué ses humanités à l'Institut Saint-Louis. Il réussit les examens de première candidature en 1877 avec grande distinction, ceux de seconde candidature en 1878 avec distinction. Virtuose du piano, il fit le droit "par déférence pour ses parents" des personnes profondément catholiques, d'un milieu aisé et lettré. "Adolescent espiègle, remuant, joyeux de vivre", après avoir cru un moment avoir la vocation religieuse, Iwan Gilkin sombra à son passage à Louvain en 1878 dans une crise de pessimisme qui se traduisit dans sa production littéraire. Lecteur assidu de Taine, grand admirateur de Goethe, de Shakespeare et de la littérature russe, il rencontra à Louvain Emile Van Arenbergh, Emile Verhaeren et Albert Giraud - les deux premiers étant aussi d'anciens élèves de Saint-Louis - avec lesquels il fonda la Semaine des étudiants en 1879. A l'issue de ses études de droit, il entra en stage au cabinet d'Edmond Picard, collabora sous le pseudonyme de Zadig au Journal de Bruxelles et fit partie, fin 1882, de la rédaction de la Jeune Belgique qu'il dirigera de 1890 à 1897, avec une interruption en 1894-95. Entré dans l'administration en qualité de bibliothécaire au Ministère des sciences et des arts, I. Gilkin serait élu académicien en 1920.
En 1911, il était revenu au Cercle académique assister à une évocation de son oeuvre littéraire par Louis De Lannoy (BAAE, 2e s., no°4, janvier 1911, p. 226). Une bibliographie étendue des oeuvres d'Iwan Gilkin et des publications qui lui ont été consacrées se trouve dans la Bibliographie des écrivains français de Belgique 1881-1960, t. II, Bruxelles, Palais des Académies, 1966, p. 170-174.
39 Le rapport d'Iwan Gilkin n'est malheureusement pas conservé, pas plus d'ailleurs que la liste des exposés présentés au cours de la session 1882-1883. Comme c'était généralement le cas au Cercle académique, il faut supposer qu'en sa qualité de secrétaire, Iwan Gilkin donna au moins une conférence au cours de cette année académique.
40 DUMONCEAU (Léopold), CASL…Rapport…1879-1880, p. 6-8 ; CASL…Rapport…1885-1886 (1883-1884), p. 36-38.
L'Amiral (Scènes de la vie judiciaire) parut en 1883 (Bruxelles, F.Larcier, 1883, 155 p.) ; Edmond Picard s'en fit un surnom (CARTON de WIART (Henry), Souvenirs politiques, t. I, p. 32).
41 Thomas BRAUN (oBruxelles 8.9.1876 - + 11.9.1961) fréquenta l'Institut Saint-Louis de 1884 à 1895, des classes préparatoires à la philosophie. Le rapport qu'il fit des activités du Cercle académique en 1899-1900, rapport "fantaisiste et prime-sautier, enlevé dans la note humoristique chère à son auteur" n'est pas conservé, mais évoqué dans le Bulletin de l'Association des anciens (no°1, décembre 1900, p. 37).
De secrétaire du Cercle académique, Thomas Braun devint, de 1900 à 1902, secrétaire-adjoint de l'Association des anciens où il représentait le Cercle académique. Il demeura fidèle à l'Association et lors des festivités organisées pour en fêter le cinquantenaire, en 1925, fut invité à en retracer l'historique (RSL, 25e a., 1925, no°3, p. 115-120). Brillant étudiant - il obtint deux grandes distinctions pour les deux épreuves passées à Saint-Louis, il mena par la suite parallèlement une carrière d'avocat et d'écrivain. Fils de Me Alexandre Braun, avocat, sénateur et ministre d'Etat, petit-fils de son homonyme, Thomas Braun senior, pédagogue et inspecteur des Ecoles normales résidant à Nivelles, il se spécialisa dans le droit intellectuel et plus précisément dans celui des Marques de fabrique et de commerce, dont il écrivit le traité paru dans les Novelles (Bruxelles, F.Larcier, 1936).
Dans le domaine littéraire, dès ses années de philosophie à Saint-Louis, il envoya des notes de vacances En Ardennes (septembre 1892) au Magasin littéraire de Gand (10e a., 1893, no°7, p. 54-74), puis, alors qu'il séjournait à Bonn pour apprendre l'allemand, des correspondances au Journal de Bruxelles. Il se consacra ultérieurement davantage à la poésie, tantôt mystique, tantôt intimiste, se faisant le chantre de l'Ardenne. Thomas Braun passa son doctorat en droit au Jury central et défendit devant les tribunaux après la guerre'40-'45, Robert Poulet, un autre ancien de Saint-Louis. En 1939, il était entré à l'Académie de langue et de littérature française. Sur sa personnalité et son oeuvre, voir notamment BRONNE (Carlo), Notice sur Thomas Braun (1876-1961) dans Annuaire de l'Académie de langue et de littérature françaises, 1967, p. 73-97 reprise dans la Galerie des portraits, t. I, Bruxelles, Académie, 1972, p. 153-179 et quasi textuellement dans la Revue générale belge de 1966 (no12, p. 61-78) ; BROGNON (Denise), Les débuts littéraires de Thomas Braun. Mémoire de licence, Louvain, U.C.L., 1963, et la bibliographie fournie par la Bibliographie des écrivains français de Belgique, t. I, Bruxelles, Palais des Académies, 1958, p. 139-142.
Henri DAVIGNON (oSaint-Josse-ten-Noode 23.8.1879 - 14.11.1964) était le fils du futur ministre des Affaires étrangères, Julien Davignon, également ancien de la Faculté. Henri Davignon avait fréquenté l'Institut Saint-Louis avant d'entrer à la Faculté et suivait de trois ans Thomas Braun. Alors que celui-ci terminait ses études à Louvain, Henri Davignon y arrivait en 1898 et lui reprit la direction de l'Escholier. A Saint-Louis, Davignon ne l'avait cédé en rien à son futur collègue de plume, puisque lui aussi passa avec grande distinction, malgré les alarmes de ses professeurs qui considéraient qu'"Henri étudie d'une manière un peu superficielle" (FUSL. Registre de cotes 1885-1896, Noël 1896).
Au cours de sa dernière année à Louvain et donc deux ans après son départ de Saint-Louis, Henri Davignon devint secrétaire-adjoint du Cercle académique, puis l'année suivante (1901-02), secrétaire (On trouvera le rapport d'activité dont il fut l'auteur dans BAAE, (le s.), no°6, avril 1903, p. 177-197). Il y présenta deux conférences, l'une en novembre 1900 sur Les femmes dans Molière, l'autre le 21 février 1902 sur Le centenaire de Victor Hugo (BAAE, (le s.), décembre 1900, p. 38 ; no°4, avril 1902, p. 130). La première de ces conférences fut ensuite publiée dans la Revue générale (t. LXXIII, 1901, no°6, p. 801-816 ; t. LXXIV, 1901, no°1, p. 69-86), puis éditée sous forme de brochure (Bruxelles, O.Schepens, 1901, 37 p.) et enfin reprise dans le volume Molière et sa vie paru chez Fontemoing à Paris en 1905. On doit aussi a Henri Davignon l'historique du Cercle académique rédigé à l'occasion du Congrès régional des oeuvres catholiques de Bruxelles et publié par la suite dans le Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'Institut Saint-Louis (BAAE, (le s.), no°2, avril 1901, p. 50). Après la guerre '14-'18, Henri Davignon fit partie, de 1921 à 1925, de la commission de l'Association, mais il n'assistait guère aux réunions.
Essayiste et romancier, parfois qualifié de "romancier national", Davignon entra à l'Académie de langue et de littérature françaises en 1932. De 1919 à 1937, il dirigea la Revue générale et publia une série de volumes de mémoires, dont l'un d'entre eux, Bois d'Ardenne, évoque son passage à Saint-Louis. Ces souvenirs concernent cependant son séjour au collège et non à la Faculté (op.cit., Bruxelles, Durandal ; Paris, Lethielleux, 1943, p. 16-19).
Sur l'oeuvre et la personnalité de Henri Davignon, voir la Bibliographie des écrivains français de Belgique, t. I, Bruxelles, Palais des Académies, 1958, p. 220-224, a laquelle on ajoutera : JANS (Adrien), Discours, dans Bulletin de l'Académie royale de langue et littérature françaises, t. XLIV, 1966, no°2, p. 94109 ; SION (Georges), Notice sur Henri Davignon, dans Galerie de portraits, t. II, Bruxelles, Palais des Academies,1972, p. 1-8 ; ID., Henri Davignon, Bruxelles, La Renaissance du livre, s.d. ; INIAL (Marguerite Félicie), Henri Davignon, écrivain belge. A dissertation…Catholic University of America…, Washington, Catholic University of America Press, 1947, XIII-182 p. Sur le rôle de Henri Davignon à la Revue générale, on consultera en outre PIEPERS (Norbert), La Revue générale de 1865 à 1940, Louvain, Nauwelaerts ; Paris, Béatrice Nauwelaerts, 1968, p. 33 sv. (CIHC. Cahiers, 52).
42 Les travaux, procès-verbaux et propositions de cette commission ainsi que les réponses aux questionnaires et les documents qu'elle reçut ou utilisa ont fait l'objet d'une vaste publication en six volumes : Commission du travail instituée par arrêté du 15 avril 1886, (I). Industrie, 4 vol. ; (II) Agriculture, 2 vol., Bruxelles, A.Lesigne, 1887-90. Voir aussi : DESCAMPS (I.), L'évolution sociale en Belgique, ses péripéties au point de vue des classes ouvrières. L'enquete de 1886, Bruxelles, Bruylant-Christophe, 1890, 308 p.
43 Les antécédents connus étaient une analyse de la finalité et de l'échec du Saint-Simonisme par Amédée de Roissart en 1864, une charge à fond contre le Socialisme par Joseph Godinne, la même année et un refus tout aussi net dans la bouche de Charles Campioni, en 1872, De la représentation politique de la classe ouvrière au point de vue de la question sociale par le biais d'une Chambre des travailleurs (cf. supra p. 196). L'intervention la plus intéressante dans le domaine social fut juridique et formulée par A. Huyttens de Terbecq à propos de L'art. 310 du Code pénal sur la répression des grèves en janvier 1874. Cet exposé fût l'occasion d'une des discussions "les plus animées auxquelles aient assisté les membres du Cercle" HUYTTENS de TERBECQ (A.), CASL…Rapport…1873-1874…, p. 16). Elle mit en présence quatre thèses : la première, radicale, exigeait la répression de toute forme de grève ; la deuxième, défendue par l'orateur, voulait la répresson des grèves violentes et de celles qui "foulent aux pieds un engagement", délits pour lesquels elle réclamait dès lors une aggravation de la peine "en raison de la coalition pour fait illicite" ; la troisième thèse, conforme au Code pénal en vigueur, refusait cette aggravation et la dernière des positions défendues par les intervenants estimait que seule la violence devait être punie.
44 Ver Hees fait allusion au bref adressé par Pie IX au Cercle académique en 1867, en réponse au témoignage de fidélité que lui avaient remis des membres du Cercle, de passage à Rome. Dans ce bref, Pie IX rappelait le but du Cercle académique : "Livrés à divers genres de travaux intellectuels, vous vous êtes réunis en société, à l'effet d'approfondir les différentes questions scientifiques et de faire concourir chacune d'elles à la défense et à l'ornement de la religion catholique" (cité dans VER HEES (Emile), CASL…Rapport…1886-1887…, p. 6).
45 Idem, p. 6-7. Dès 1885 déjà, l'attention de la jeunesse catholique avait été attirée sur la question sociale par un discours du Comte de Mun qui fit sensation à Louvain ; or nombre de membres du Cercle académique, dont Ver Hees poursuivaient à ce moment leurs études dans la cité universitaire.
Quant à l'enquête de 1886, Henry Carton de Wiart, qui était en philosophie à Saint-Louis à l'époque (1885-87), en a, lui aussi, mesuré l'impact dans ses Souvenirs politiques (t. I, Bruges, Desclée De Brouwer, 1948, p. 22).
Emile VER HEES, après être passé par Saint-Louis, termina son droit à Louvain en 1887. Il entra ensuite au Ministère de l'Industrie et du Travail où il fit carrière. En 1900, il était aussi professeur-adjoint à l'Ecole supérieure de commerce de l'Institut Saint-Louis et il le resta jusqu'au terme de cette première expérience d'école de commerce, en 1904.
46 VER HEES (Emile), op.cit., p. 7.
Georges KAISER (oLiège 21.12.1859 - + Uccle 11.11.1922) fut secrétaire du Cercle académique en 1884-85 (KAISER (Georges), CASL…Rapport…1884-1885, 24 p.). Il s'était signalé l'année précédente, un an après son départ de Saint-Louis, par une conférence sur la Littérature contemporaine en Belgique qui déclencha un débat sur la "Jeune Belgique" (cf. ci-dessus p. 206).
En 1886-87, il remit cela en apportant au Cercle son témoignage sur les travaux de la Commission du travail. Si ses conclusions sont sévères pour le patronat, s'il réclame, manifestement pour en avoir saisi la nécessité au cours de l'enquête, nombre d'améliorations à apporter à la condition de l'ouvrier, la solution globale qu'il propose à la question sociale reste "l'alliance du capital et du travail"…"au moyen de l’esprit chrétien" (VER HEES (Emile), op.cit., p. 9).
Georges Kaiser, ingénieur des arts et manufactures, du génie civil et des mines, devint inspecteur du travail au Ministère de l'industrie et du travail. Il fut, de 1908 à 1912, chargé de cours à l'Université de Louvain, en troisième année d'ingéniorat des mines où il donnait le cours de Géographie industrielle et commerciale.
Grand voyageur, il avait parcouru les Etats-Unis et le Canada ; il était aussi poète à ses heures. A Louvain, il avait fréquenté du temps où il était étudiant, Verhaeren, Van Arenbergh et Gilkin qu'il "amusait par les saillies de son esprit humoristique. Il tournait facilement le vers et ses petites pièces satiriques obtenaient un invariable succès" (GILKIN (Iwan), Les origines estudiantines de la Jeune Belgique à l'Université de Louvain, Bruxelles, Belgique artistique et littéraire, 1909, p. 11). Au cours du banquet organisé à l'occasion du cinquantenaire de l'Institut Saint-Louis en 1908, il fit d'ailleurs valoir ses dons d'écrivain en y lisant des Triolets jubilaires (ISL.Mémorial…, 1908, p. 151).
47 Henry CARTON de WIART (oBruxelles 31.1.1869 - + Bruxelles 6.5.1951) fut étudiant à la section de philosophie de l'Institut Saint-Louis au cours des années académiques 1885-86 et 1886-87. Il fréquentait le Cercle académique en 1886-87 lorsque Georges Kaiser y présenta son exposé sur l'enquête industrielle et prit lui-même la parole au cours de cette session sur un thème littéraire, L'histoire de la poésie en langue française dans nos provinces (VER HEES (Emile), op.cit., p. 22-23).
Henry Carton de Wiart ne fait pas allusion au Cercle académique dans ses Souvenirs politiques, bien qu'il évoque son passage à Saint-Louis (t. I, p. 17-19). On y trouve cependant une curieuse réminiscence à des conférences données de semaine en semaine par de jeunes étudiants dans les salons de Madame Jules Halot, sous la direction du général Donny, du Père Merlon et d'Armand Brifaut. Cette réminiscence est d'autant plus curieuse que, la même année 1886-87, l'on trouve aux côtés de Carton de Wiart au Cercle académique un exposé d'Alexandre Halot, un autre de Léopold Donny, un troisième d'Armand Brifaut… ! (VER HEES (Emile), op.cit., p. 15, 24, 25).
Sur Henry Carton de Wiart, voir LICHTERVELDE (Louis de), Notice sur le Comte Carton de Wiart (1869-1951), dans Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1956, p. 215-276 et la bibliographie de ses oeuvres ainsi que de publications parues à son sujet dans Bibliographie des écrivains français de Belgique, t. I, Bruxelles, Palais des académies, 1958, p. 162-168.
48 ACHC. SCHEYVEN (Auguste), CASL.Rapport sur les travaux du Cercle durant l'année 1892-1893, 27 p. La proposition Bovier-Lapierre était l'oeuvre d'un député de l'Isère, Pierre BOVIER-LAPIERRE (oGrenoble 27.3.1837 - + Montferrat 25.12.1899), l'un des animateurs des débats qui eurent lieu à l'Assemblée nationale de 1890 à 1892 sur les syndicats professionnels (Cf. Dictionnaire des parlementaires français, t. I, Paris, P.U.F., 1960, p. 741). Les auteurs de l'intervention au Cercle académique en faveur de la proposition Bovier-Lapierre étaient Aristide DUPONT et Auguste LELONG, ce dernier co-éditeur de l'Avenir social avec Carton de Wiart et son très proche ami. L'auteur de la conférence sur les Syndicats professionnels, Georges DUBOIS, était lui aussi un collaborateur de l'Avenir (CARTON de WIART (henry). Souvenirs politiques, t. I, p. 70).
49 Henry Carton de Wiart raconte dans ses Souvenirs politiques (t. I, p. 31-32) comment ce fut Emile Vandervelde qui, avant la période de l'Avenir social l'orienta dans la question de l'assurance obligatoire et lui fournit la documentation nécessaire. Ils avaient envisagé une publication en commun sur le sujet, mais elle "en demeura à ses premiers chapitres".
50 ACHC. SCHEYVEN (Auguste), CASL Rapport…1892-1893, p. 20-21.
51 Idem, p. 22-23. Edouard BELLAMY (oChicopee Falls (Mass.) 1850 - + 1898), écrivain américain et théoricien politique, publia en 1888 un roman utopique Looking Backward qui connut un retentissement considérable aux Etats-Unis. Le héros de ce roman se réveille à Boston en l'an 2000 pour y constater que toutes les injustices ont disparu : le capitalisme privé a été remplacé par le capitalisme public ; chacun est membre à part entière de l'Etat pour lequel il travaille. Un parti politique lutta aux USA pour l'application des doctrines de Bellamy.
Les théories de Bellamy avaient reçu un écho en Belgique par un article de Jean HALLEUX paru dans la Revue générale (La société de l'avenir d'après le roman de M.Bellamy dans RG, t. LV, 1892, p. 903-915). Un membre du Cercle académique de Saint-Louis, l'inévitable Georges Kaiser, y avait répondu sur un mode ironique : Un journal du 21e siècle, dans Idem, p. 916-928.
52 SERGIJSELS (Albert), Rapport sur les travaux du Cercle académique de l'Institut Saint-Louis en 1909-10, dans BAAE, 2e s., no 5, juillet 1911, p. 244-245.
53 CARTON de WIART (Henry), Souvenirs politiques, t. I, p. 50. Léopold DUMONCEAU fut étudiant à la section de philosophie de l'Institut Saint-Louis de 1877 à 1879. Secrétaire du Cercle académique en 1879-80, il y donna une conférence, le 23 décembre 1879, sur L'ancien Mexique (DUMONCEAU (Léopold), CASL…Rapport… 1879-1880, p. 13). Par la suite, il fit carrière dans une société de crédit hypothécaire, la Caisse des propriétaires, dont il devint directeur…
54 ACHC. SCHEYVEN (Auguste), CASL… Rapport…1892-1893, p. 21 bis.
55 (DAVIGNON (Henri), Le Cercle académique dans BAAE, (le s.), no 2, avril 1901, p. 53. Déjà en 1893, le secrétaire de l'époque, Auguste Scheyven, avait donné une définition laïcisée des buts poursuivis par le Cercle académique : "l'exposé et la défense du Vrai et du Beau dans toutes leurs nobles et pures manifestations" (ACHC. SCHEYVEN (Auguste), op.cit., p. 26).
56 (DAVIGNON (Henri), op.cit., p. 53.
57 CASL…1864-1865, p. 17-21.
58 CASL…1865-1866, p. 25-27.
59 JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867, p. 75-79.
60 CORDES (Henri de), CASL…Rapport…1869-1870, p. 33-38.
61 Idem, p. 36-37.
62 ISL.Mémorial…, 1908, p. 126.
63 CASL…1865-1866, p. 27.
64 CORDES (Henri de), CASL…Rapport…1869-1870, p. 35-36.
65 L'abbé Lefebvre intervient régulièrement dans les débats : à propos de la répression des grèves (janvier 1874), d'un exposé sur L'homme et l'animal (janvier 1875) ou de la question de la peine de mort dont il s'affirme le défenseur (février 1875), à propos encore de la philosophie arabe (février 1876). La seule intervention connue de Du Roussaux date de décembre 1883 et a pour objet l'idéalisme qu'il prône dans l'Art au contraire du subjectivisme qu'il condamne.
L'absence d'interventions de Du Roussaux va de pair avec une évolution du rôle des professeurs de la section de philosophie au Cercle académique. Hormis De Ruelle, les fondateurs du Cercle prirent assez régulièrement la parole non seulement dans les discussions, mais aussi en qualité d'orateurs, que ce soit Nuyts, Proost surtout ou Feyens. Après le décès de celui-ci, en 1884, plus aucun professeur de la section ne serait encore l'auteur d'une conférence au Cercle académique, du moins selon les rapports du Cercle conservés jusqu'à ce jour.
66 RO (Georges de), CASL…Rapport…1874-1875, p. 2l. L'abbé Rayée possédait effectivement des dons de musicien. Il publierait en 1905 La chanson populaire de l'histoire de Belgique depuis César jusqu'à nos jours, mise en scène pour fêter le jubilé national de 1905…, d'après un vieux poème (1855) de Louis Batardy, remanié, complété et mis en musique avec accompagnement de piano et annotations scéniques par l'abbé Jules Rayée, Bruxelles, J.-B. Katto, 1905, 28 p.
67 ISL-Mémorial…, 1907, p. 37.
68 Le directeur de l'Institut qui présida à la fondation du Cercle en 1863, le chanoine Ketelbant, quitta Saint-Louis en 1867 et son successeur, le chanoine Van Aerschodt en 1880.
69 CASL…1864-1865, p. 54 ; CASL…Statuts, 1864, 11 p.
70 JACQUART (Hector), CASL…Rapport…1866-1867…, p. 6.
71 CASL…1866-1867, p. 12 ; CORDES (Henri de), CASL…Rapport…1869-1870, p. 13, 39 ; CAMPIONI (Charles), CASL…Rapport…1872-1873, p. 23 ; GODDYN (Maurice), CASL…Rapport…1875-1876, p. 16 etc.
72 La date du transfert de l'organisation du Cercle de la Commission administrative à la Commssion consultative n'est pas connue. Il pourrait s'agir de 1884, au décès de l'abbé Feyens, le dernier ecclésiastique co-fondateur du Cercle et aussi son dernier vice-président.
73 Depuis 1864, sinon depuis 1860, le professeur d'Histoire politique de l'Antiquité était l'abbé Feyens. Il inspira nombre de sujets à ses étudiants, dont en particulier ceux de la première année d'existence du cercle, lorsque Hector Jacquart vint y parler de L'origine asiatique des Pelages et De Naeyer de La civilisation grecque à la période pélagique, des thèmes qui intéressaient manifestement Feyens et se retrouvent dans son manuel d'histoire grecque paru en 1866. Les sujets d'institutions romaines tout aussi nombreux, devaient, eux, être dirigés par De Ruelle. En 1862-63, sept sujets sur neuf présentés par des étudiants suivant le cours de philosophie, concernaient l'Antiquité ; en 1863-64, trois sur sept ; 1864-65, deux sur quatre ; 1865-66, quatre sur huit ; 1866-67, deux sur trois ; 1869-70, un sur cinq ; 1873-74, un sur deux, de même en 1874-75 etc…
74 DE VOLDER (Jean), Rapport sur les activités du Cercle académique pendant l'exercice 1907-1908, dans BAAE, 2e s., no°1, mai 1909, p. 32.
75 L'Universitaire catholique, 12e a., 1910-11, no 11, 25 janvier 1911, p. 3A.
76 SERGIJSELS (Albert), Rapport…1909-1910, p. 255.
77 Ibidem.
78 L'Universitaire catholique, 12e a., 1910-11, no 11, 25 janvier 1911, p. 3A.
79 Idem, no°19, 30 mars 1911, p. 2E.
80 Idem, 15e a., 1913-14, no 1, p. 3A. Le rapport de Sergijsels pour l'année 1909-10 est le dernier publié avant la guerre '14-'18. Pas plus que l'Universitaire catholique, le Bulletin de l'Association des anciens ne fait état d'activités du cercle entre mai 1911 et août 1914.
81 Félix Beckers, Joseph de Radzidsky, Fernand de Zerezo, Richard Stroobant, Ernest Van Delft, Werner Van Pottelberghe de la Potterie. (FERNANDES (Dr), Rapport sur la Conférence de Saint-Vincent de Paul, dans RSL, 23e a., 1923, no 3, p. 92). Jules Ostrowski et Joseph Wauters, cités parmi les fondateurs de la Conférence en 1873, fréquentèrent aussi le cours de philosophie, mais un an plus tard. En '73, ils étaient en rhétorique à l'Institut.
82 L'abbé Feyens assista à la réunion constitutive de la Conférence le 3 mars 1873, au Conseil particulier de Bruxelles en présence du Nonce et du comte de Villermont. Il ne semble plus avoir joué de rôle officiel à la Conférence par la suite. (Idem, p. 92).
83 Frank GILLIS (oMalines 20.4.1839 - + Breukelen-Nijenrode (P.-B.) 15.7.1884) était pour le moins éclectique dans le choix de ses sujets. Il traita, en effet, au Cercle académique des thèmes suivants : La famille chrétienne (22 février 1865), La langue flamande (20 février 1866), Le ciel en poésie (2 avril 1867), La prêtrophobie (11 février 1873), L'Enfer de Dante (15 mars 1876), Shakespeare (24 février 1880) ou "La Dispute du Saint-Sacrement" de Raphaël (4 décembre 1883). Certaines de ses interventions dans des discussions furent remarquées, notamment à propos de l'Art qu'il voulait instructif, de la musique où il défendait l'oeuvre de Wagner… Dans son éloge funèbre, le secrétaire du Cercle académique le dépeignait de la manière suivante en novembre 1884 : "Sa curiosité abordait les questions les plus diverses : littérature, musique, peinture, archéologie, histoire, langues ; il attachait à chacune de ses études la marque de son originalité. Il y allait de sa verve un peu narquoise, répandant à foison les saillies imprévues, la fantaisie et la gaieté. Le fond de son esprit était le bon sens avec une pointe d'humour, le fond de son coeur était une inépuisable charité. La plus grande partie de sa fortune et de son temps appartenait aux pauvres : il les secourait et les fréquentait par devoir et par amour " (CASL…Rapport…1885-1886 (1883-1884), p. 5-6).
84 Les présidents de la Conférence de Saint-Vincent de Paul de l'Institut Saint-Louis furent successivement Frank Gillis (1873-1878), Charles Ralet (1878-1882), Georges Batardy (1882-1889), Georges Systermans (1889-1894), Albert Van Meerbeeck (1894-1899). Le docteur Robert Fernandes, qui présida ensuite la Conférence, de 1900 à 1930, n'était pas issu de la section de philosophie.
85 BAAE, 2e s., no°1, mai 1909, p. 16.
86 BAAE, 2e s., no°3, juin 1910, p. 185.
87 FERNANDES (Robert), Rapport…, p. 97.
88 En 1873, les revenus de la Conférence étaient de 500 frs. En 1890, ils passaient à 4432 frs pour être portés à 8580 frs en 1897 et 14000 frs en 1923 (Idem, p. 99). A partir de 1900, le Bulletin de l'Association des anciens élèves publia régulièrement les montants récoltés et leur affectation.
89 AISL. Dossier Soirées littéraires et artistiques.
90 Gustave Stinglhamber à la première assemblée générale de l'Association, le 29 décembre 1874, cité dans RSL, 24e a., 1924, no 4, p. 119.
91 Ibidem. En philosophie, la gratuité avait notamment été accordée en 1860-61 à Emile Béco (ACHC. Registre aux comptes individuels des étudiants 1856-1863).
92 RSL, 24e a., 1924, no 4, p. 119.
93 Association des anciens étudiants de l'Institut Saint-Louis. Statuts, Bruxelles, Th. lesigne, 1874, p. 1 (art.2).
Cet article fut modifié en avril 1900 à la révision des statuts intervenue à cette époque. L'article fut scindé en trois subdivisions au lieu de deux. la deuxième portait dorénavant : "rendre à l'enseignement libre moyen tous les services qui tendraient à son développement" en place de "rendre à l'Institut …". La création de bourses faisait l'objet d'un tertio distinct et l'on y avait fait disparaître la mention "par des jeunes gens peu favorisés de la fortune" (BAAE, (le s.), no 1, décembre 1900, p. 8).
94 Association…Statuts, 1874, p. 3 (art.10). Cette partie de l'article 10 fut elle aussi supprimée en 1900, mais dans les faits, hormis les dépenses engagées à partir de cette date pour l'impression et la diffusion du Bulletin, le produit des cotisations fut affecté à l'octroi de bourses.
95 Les noms de ces premiers cotisants au nombre de cent vingt-six, furent publiés à l'occasion du cinquantenaire de l'Association dans la Revue de Saint-Louis (24e a., 1924, no 4, p. 125-127). Trente-sept de ces fondateurs de l'Association étaient des anciens de la section de philosophie ; il faut y ajouter dix anciens professeurs ou directeurs.
96 Jules Leclercq aux festivités du cinquantenaire de l'Association dans RSL, 25e a., 1925, no 3, p. 105.
97 Voir infra p. 242 et sv.
98 Association des anciens étudiants de l'Institut SaintLouis. Statuts, dans BAAE, (le s.), no 1, décembre 1900, p. 7-10. Les nouveaux statuts limitaient aussi la durée des fonctions de président et de vice-président à trois ans (art.10).
99 Le premier comité de l'Association après la restructuration de 1900 était le suivant :
BUREAU : Président : Joseph DE VOLDER, délégué de l'assemblée générale.
Vice-président : Charles CAMPIONI, juge de paix à Schaerbeek, délégué de l'assemblée générale.
Secrétaire : André STRICHER, ingénieur, délégué du Cercle académique.
Secr.-adjoint : Thomas BRAUN, avocat, délégué du Cercle académique.
Trésorier : Armand VAN AERSCHODT, délégué de la Congrégation des anciens élèves.
Trésor.-adjoint : Robert FERNANDES, docteur en médecine, délégué de la Saint-Vincent de Paul.
MEMBRES : le chanoine PIERAERTS, directeur de l'Institut, membre de droit ; Jules LECLERCQ, magistrat, délégué de l'assemblée générale ; Louis ANDRE, avocat, délégué du Cercle académique ; Albert VAN MEERBEKE, professeur, délégué de la Conférence de Saint-Vincent de Paul ; l'abbé VAN AERTSELAER, doyen de Bruxelles, ancien directeur de l'Institut et le chanoine NUTEN, au titre d'anciens professeurs de l'Institut ; le chanoine Octave DE BROUX et l'abbé HELLINCKX, représentants des professeurs en fonction à Saint-Louis, le premier étant attaché à la section de philosophie, le second, professeur de rhétorique au moment de sa désignation, mais rattaché lui aussi à la section de philosophie quelques mois plus tard.
100 Gustave STINGLHAMBER (1874-1899), Joseph DE VOLDER (1900-1903), Gaëtan LA BOESSIERE-THIENNES (1904-1906), Henri de MERODE-WESTERLOO (1907-1908), Charles CAMPIONI (1909-1914).
101 Il s'agissait de Gustave STINGLHAMBER (président), Joseph DE VOLDER (vice-président), Joseph GODINNE (secrétaire), Frank GILLIS (trésorier) et Charles CAMPIONI (secrétaire-adjoint) (RSL, 24e a., 1924, no 4, p. 124).
102 BAAE, n.s., no 3, juin 1910, p. 191. La Congrégation des anciens élèves, qui était aussi celle des "philosophes" (BAAE, n.s., no 4, janvier 1911, p. 224) avait été érigée par Mgr Goossens le 5 mars 1885 suite à une demande introduite par six anciens, Georges BATARDY, Louis DE CONINCK, Jules JAUMOTTE, Octave THIEFFRY, Emile VER HEES et le docteur VAN HOECK (AAM Fonds Sterckx, III, 1C), à l'initiative de deux d'entre eux, De Coninck et Thieffry (BAAE, n.s., no 3, juin 1910, p. 196). L'occasion de cette démarche avait été la célébration du vingt-cinquième anniversaire de la Congrégation des élèves fondée en 1860, festivités qu'avait présidées le cardinal et auxquelles avaient été conviés les anciens membres de la Congrégation. Cent cinquante d'entre eux se présentèrent et ce concours important d'"anciens" encouragea les deux prénommés à suggérer la création d'une Congrégation à l'intention des anciens.
Les congrégations étaient des associations à finalité religieuse consacrées plus spécialement au culte de la Vierge. Constituées par l'Ordinaire du lieu, elles étaient ensuite agréées par la Congrégation primaire à Rome. La première réunion générale de la Congrégation des anciens élèves se tint le 26 avril 1885 ; son premier conseil avait été mis en place le 29 mars 1885 et comprenait deux anciens de la section de philosophie, dont le secrétaire, Joseph MANNEBACK (BAAE, 2e s., no°3, juin 1910, p. 199-200).
103 En 1909, les célébrations eucharistiques rassemblaient chaque quinzaine une centaine de membres ; la retraire annuelle était, elle, suivie par deux cent soixante participants ! (BAAE, 2e s., no 1, mai 1909, p. 17 ; no 3, juin 1910, p. 196). A partir de 1900, la Congrégation des anciens élèves organisa à l'intention de ses membres une Messe de minuit à l'Institut pour la fête de Noël. L'organisation des retraites date de 1892. Dès 1886, une "fête des congrégations" réunissait en outre chaque année toutes les congrégations de l'Institut. Celles-ci étaient en effet diversifiées d'après l'âge de leurs membres ou leur appartenance aux sections des humanités classiques ou professionnelles, à la section préparatoire.
Les congrégations de la Vierge se maintinrent à Saint-Louis jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Elles établirent en 1927 un Règlement sanctionné par le vicaire général J. Tessens fixant les conditions d'admission et les devoirs des congréganistes (AISL. Congrégations). Après 1945, les congrégations se muèrent en Croisade eucharistique, avec "croisés" et "cadets" ; elles ne concernaient plus à ce moment que les élèves du primaire et du secondaire.
104 La liste des préfets de la Congrégation des anciens élèves est donnée dans BAAE, 2e s., no 2, décembre 1909, p. 15.
105 BAAE, (1ère s.), no 3, décembre 1901, p. 65.
106 Voir la notice biographique du directeur Pieraerts en page 325.
107 Charles CAMPIONI après des humanités passées à Saint-Michel, fréquenta la section de philosophie de l'Institut Saint-Louis en 1868-69 et réussit avec grande distinction devant le jury en 1869. Avocat, puis juge de paix à Schaerbeek et à Bruxelles, il fut l'un des membres fondateurs de l'Association des anciens en 1874, dont il fut dès l'origine le trésorier-secrétaire adjoint, puis le vice-président de 1900 à 1903 et le président de 1909 à 1914. Il avait activement participé avant cela aux travaux du Cercle académique (voir supra p. 196) et fut l'une des chevilles ouvrières des festivités de l'Institut en 1908.
Dans la vie professionnelle, il se signala notamment par quelques publications sur le droit de l'enfant, une Enquête sur la criminalité infantile (Bruxelles, Bruylant, 1908) et L'Etat et l'enfant. Recueil des lois et arrêtés relatifs à la protection de l'enfance, précédé de l'exposé historique des théories inspiratrices des diverses parties de cette législation, (Bruxelles, P.Van Fleteren ; Paris, Arthur Rousseau, 1914,, VIII-497 p. (Bibliothèque de la Société d'études morales et juridiques, 10).
108 L'abbé Egide Hellinckx fut, en effet, nommé à la Faculté au décès du chanoine Stiernet survenu le 27 août 1900. Voir la notice bio-bibliographique d'Egide Hellinckx p. 349.
109 BAAE, (1ère s.), no°1, décembre 1900, p. 5-6.
110 La section professionnelle qui formait la trame de l'enseignement à l'Institut Saint-Louis lors de sa fondation à Malines en 1838, fut maintenue à Bruxelles lors du transfert en 1858 ; elle évolua parallèlement au développement des humanités classiques ouvertes progressivement, année après année, à partir de 1859. Au cours de l'année scolaire 1927-28, la section professionnelle changea de nom pour devenir la section des humanités modernes.
111 BAAE, (1ère s.), no 3, décembre 1901, p. 76. Ces chiffres sont ceux fournis par la direction de l'Institut à l'archevêché le 15 novembre 1901. Ils ne correspondent pas, quant à la Faculté de philosophie et lettres au relevé des noms du registre des cotes lequel contient, pour cette année, 41 inscriptions en première (dont deux doubleurs) et 32 en seconde (dont sept doubleurs et un tripleur), soit un total de 73 étudiants en lieu et place des 68 déclarés. La différence s'explique sans doute par des inscriptions tardives… ou des abandons précoces !
112 ISL.Mémorial…, 1908, 209 p. Les numéros précédents du Bulletin avaient été publiés en pagination continue et formèrent pour les années 1900 à 1907 un fort volume de 526 pages complété par trois pages des matières. Une "deuxième série" fut entamée en mai 1909 et réunit, selon le même principe, les années 1909 à 1912 en 414 + 3 pages. La troisième série commencée en janvier 1913 fut interrompue par la guerre et ne connut que trois numéros.
113 Les Facultés universitaires Saint-Louis publient, quant à elles, depuis 1974, un Bulletin d'information à périodicité semestrielle.
114 Cf. supra p. 187 et sv.
115 RICHARDSON (Austin), St George's literary Club, dans ISL. Mémorial…, 1908, p. 75-77.
116 L'abbé Philippe MUSSCHE était né aux Etats-Unis, dans l'Ohio (à Toledo) le 1er février 1872. Il était entré au Séminaire de Malines en 1893 et avait été ordonné le 18 octobre 1896. Un mois auparavant cependant il avait déjà été nommé à l'Institut Saint-Louis (le 21 septembre 1896) ou il enseigna l'anglais jusqu'aux lendemains de la guerre. Le 11 mai 1920, il devint aumônier des Augustines hospitalières d'Uccle.
117 RICHARDSON (Austin), St George's literary Club dans BAAE, 2e s., no 7, juillet 1912, p. 349-352.
118 Austin-François RICHARDSON (oAbujnoober (Indes anglaises) 21.10.1843 - + Bossey (Savoie) 19.8.1913) était le fils d'un médecin anglais. Converti, devenu prêtre, il fut nommé à la section des préparatoires de l'Institut Saint-Louis le 20 septembre 1873, quelques mois avant son ordination (20 décembre 1873). Le 16 août 1882, il participa, avec les Bénédictines de Liège, à la fondation du prieuré de Wentnor dans l'île de Wight. Nommé curé de Wolvey dans le diocèse de Birmingham en juillet 1890, il quitta cette charge en 1894, après le décès de sa mère, pour revenir en Belgique où il devint précepteur des fils du comte de't Serclaes. En septembre 1897, Mgr Van Aertselaer, directeur de l'Institut, l'invita à venir donner les cours d'anglais dans la nouvelle Ecole supérieure de commerce ouverte à Saint-Louis. Il donna aussi quelques cours en section scientifique. Depuis la fermeture de l'Ecole de commerce, en 1907, il était à la retraite, se consacrant à l'English Club à Saint-Louis, à la colonie anglaise de Bruxelles à Sainte-Gudule et surtout à l'espérantisme. Ce fut d'ailleurs en se rendant à un congrès d'espéranto qu'il décéda dans un petit village savoyard, où il avait accepté de remplacer le curé pendant quelques jours. Voir : AMICUS, A la mémoire de l'abbé Richardson, dans BAAE, 3e s., no 2, janvier 1914, p. 113-119 et l'article d'Austin RICHARDSON sur La Langue internationale publié dans L'universitaire catholique, 12e a., 1910-11, no 19, 30 mars 1911, p. 1CDE, 2AB.
119 ISL.Mémorial…, 1908, p. 78 ; BAAE, (1ère s.), no 15, décembre 1907, p. 499, 2ème s., no 2, décembre 1909, p. 170.
120 "Un cercle littéraire pour la Faculté de philosophie et lettres réunit ses membres tous les quinze jours. Son but est, avant tout de fournir aux jeunes gens de s'exercer à la parole publique : ils exposent, sur simples notes, le sujet qu'ils ont choisi, donnant au passage les explications que les auditeurs demandent, ou répondant aux objections qu'ils leur font. (…) Voici, par exemple, quelques-uns des travaux présentés :
Le théâtre de Racine,
L'oeuvre de Cervantès : étude de Don Quichotte,
La chanson de Roland,
Etude critique des Désenchantées de Pierre Loti,
Le roman au XVIIème siècle : étude de La princesse de Clèves,
La portée du roman de Chamisso : L'homme qui a perdu son ombre,
Guillaume Tell de Schiller, etc…" (ISL.Mémorial…, 1908, p. 79-80).
121 RSL, 4e s., no 2, juillet 1921, p. 95.
122 Témoignage oral de M.André Lagasse, étudiant à la Faculté en 1938-39 et 1939-40.
123 ISL.Mémorial…, 1908, p. 80. Après la guerre '14-'18, le choix n'était plus laissé aux étudiants, mais chacun d'entre eux exposait un aspect d'une période choisie par F. De Lannoy.
124 Maurice Deliens, pendant la guerre '14-'18, collabora à la diffusion et à la rédaction de la Libre Belgique clandestine (Voir infra p. 271).
125 BAAE, 3e s., no°3, juillet 1914, p. 148.
126 Henri VELGE (oBruxelles 5.5.1888 - + Bruxelles 15.2.1951), était ancien du collège et de la Faculté. Au moment où il prend la parole au Cercle d'études apologétiques et sociales en 1913, il est secrétaire de Cabinet de Henry Carton de Wiart, ministre de la Justice dans le Ministère de Broqueville. Il deviendra après la guerre professeur à l'Université catholique de Louvain, chef de Cabinet des premiers ministres Henri Jaspar et Georges Theunis, de 1920 à 1925, et sera à la base du Conseil d'Etat en 1946. Voir à son sujet : DABIN (Jean), art. Velge (Henri) dans BN, t. XXXI, Bruxelles, Bruylant, 1962, col. 701-704 ; ID., Notice sur Henri Velge, dans Annuaire (de l') Académie royale de Belgique, t. CXXIV, 1958, p. 37-60 ; AKERMI (Emir), Inventaire des papiers de Henri Velge, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 1967, 49 p.
127 Henri DE PAGE (oBruxelles 1894 - + Bruxelles 1969) avait fait, comme Henri Velge, ses humanités à saint-Louis. Il poursuivit à la Faculté où il obtint devant le jury une grande distinction en août 1913 et la plus grande distinction en 1914. Il devint par la suite professeur à l'U.L.B. et publia un monumental Traité de droit civil qui fait toujours autorité. Voir à son propos : In memoriam Henri De Page, dans Journal des tribunaux, 88e a., 1973, no 4851, p. 741-756.
128 Arthur DEGREVE (oTourinnes-la-Grosse 2.3.1884 - + Tourinnes-la-Grosse 24.2.1937) avait fait ses études de philosophie avant d'entrer au séminaire le 28 setembre 1905. En septembre 1907, il fut renvoyé à Louvain pour y obtenir le baccalauréat en théologie. Ordonné le 26 avril 1908, nommé à Saint-Louis le 26 novembre 1909, il prit la direction du Collège Sainte-Gertrude à Nivelles le 31 août 1917, puis, en 1923, fut nommé curé à Genappe.
129 "Toute question sociale est une question morale, toute question morale est une question religieuse" (BAAE, 3e s., no 3, juillet 1914, p. 152).
130 Idem, p. 152-153.
131 Idem, p. 157.
132 Idem, p. 161. Les autres conférences données au Cercle furent les suivantes :
Henri de VERGNIES, La morale sans Dieu est une utopie,
Antoine JULIENS, Saint Augustin,
Maurice DELIENS, Les tendances actuelles de la politique religieuse en France,
L'abbé Joseph VAN DOORSLAER, professeur à l'Institut, Les régimes de successions,
Maurice BEDORET, Le livre d'Agathon et le renouveau catholique en France.
133 Voir ci-dessus p. 218.
134 ISL.Mémorial…, p. 83-85.