Mesmérisme et parapsychologie chez Balzac et Dumas père : entre fascination et scepticisme
p. 227-240
Texte intégral
1On sait que, au début de sa carrière d’écrivain, Balzac eut l’intention, sous l’influence de Walter Scott, de réaliser une « Histoire de France pittoresque ». Même s’il garda toujours la nostalgie de ce projet, il n’en reste que relativement peu de choses, essentiellement quelques récits de la Comédie humaine, dont la chronologie interne se situe entre les XIVe et XVIIe siècles, et qui ont tous pris place dans les Études philosophiques s’intéressant au monde des Causes. La place du XVIIIe siècle d’Ancien Régime est carrément insignifiante : on n’y trouve que la nouvelle Sarrasine dont le récit enchâssé, se déroulant dans la Rome pontificale, n’acquiert son importance réelle qu’en liaison avec le récit enchâssant dont l’action prend place dans le Paris de 1830.
2En revanche, dès qu’on arrive à la Révolution et aux années qui lui succédèrent, les choses changent radicalement. Non seulement les récits se multiplient, mais on y voit apparaître des phénomènes relevant, en gros, de la parapsychologie. Celle-ci avait déjà sa place dans les récits d’avant 1789 : rêve de la danse des pierres ajouté à Jésus-Christ en Flandre ou somnambulisme dans Maître Cornélius. Mais la distance temporelle renvoie ces phénomènes à des siècles qu’on pourrait qualifier de superstitieux. Lorsque les phénomènes réapparaissent pour des époques marquées par le rationalisme, ils prennent une tout autre signification. Passe encore pour Les deux rêves qui deviendront la troisième partie de Sur Catherine de Médicis : l’action se situe en 1786. Lors d’un souper chez Cagliostro — le détail est d’importance —, Robespierre affirme avoir rencontré — est-ce ou non un fantôme ? — Catherine de Médicis qui, le soir même, se manifesta à nouveau pour justifier la politique qui fut la sienne. Quant au docteur Marat, il vécut une expérience tout aussi étrange : en pratiquant une amputation, il entra dans la cuisse de son malade : « [...] je contemplai une merveilleuse quantité de petits êtres qui s’agitaient, pensaient et raisonnaient. [...] Je compris tout à coup qu’il y avait deux univers, l’univers visible et l’univers invisible [...] »1. Même si Balzac s’abrite derrière la fiction du rêve, c’est pour affirmer qu’il se passe des choses au-delà des apparences et aussi, comme l’affirme Cabanis, qu’il existe des rapports plus ou moins étroits entre le physique et le moral. Mais deux récits de 1831 semblent à la fois profiter de l’atmosphère de la Révolution, de la Terreur et de la période troublée qui suivit, pour, sous une influence littéraire, celle du roman noir anglais, mettre en scène des phénomènes qui, c’est le moins qu’on puisse dire, relèvent de l’étrange. Le premier récit, intitulé Le Réquisitionnaire, fait mourir en 1793 une aristocrate normande au moment même où son fils, de l’armée des émigrés, est fusillé dans le Morbihan. Et Balzac de conclure : « Nous pouvons joindre ce fait tragique à toutes les observations sur les sympathies qui méconnaissent les lois de l’espace ; documents que rassemblent avec une savante curiosité quelques hommes de solitude, et qui serviront un jour à asseoir les bases d’une science nouvelle à laquelle il a manqué jusqu’à ce jour un homme de génie »2. Mais un phénomène plus frappant encore affecte l’autre récit, L’Auberge rouge. En 1799, dans le contexte de l’occupation par la France de la rive gauche du Rhin, on assiste à un crime commis grâce au passage d’un fluide magnétique du cerveau qui a eu la tentation de tuer vers celui qui commet l’acte. Celui qui a résisté à l’impulsion est fusillé tandis que le coupable, qui a fui sans être inquiété, expie son forfait par les attaques d’une maladie nerveuse, celle-ci faisant penser au songe de Marat dans Les deux rêves : « Ce pauvre homme prétend avoir dans la tête des animaux qui lui rongent la cervelle [...] »3. Une des subdivisions de L’Auberge rouge a significativement pour titre : L’idée et le fait. Dans les deux récits de 1831 transparaît la crainte de l’échafaud, typique de l’époque — les fantasmes hugoliens en font foi — où les souvenirs de la Terreur ne sont pas encore éteints. La guillotine étend son ombre inquiétante sur cette transition que constitue la première moitié du XIXe siècle entre l’Ancien Régime et le monde moderne. On aura l’occasion d’y revenir avec Dumas. Mais notons que né en 1734 et mort en 1815, c’est-à-dire l’année de Waterloo qui clôt partiellement le processus de 89, Mesmer apparaît moins comme une personnalité d’Ancien Régime que comme un personnage à cheval sur deux siècles et, surtout, sur deux mentalités. Rien d’étonnant si un tel personnage a pu fasciner Balzac qui, dans Séraphîta, par delà une réflexion à propos de l’androgyne originel, marqué par une sexualité hésitante, se livre à une méditation sur le passage d’un siècle à l’autre. C’est ainsi qu’une des dernières phrases du texte proclame : « Au dehors, éclatait dans sa magnificence le premier été du dix-neuvième siècle »4.
3La place occupée par Mesmer dans l’univers romanesque balzacien n’est toutefois pas, quantitativement du moins, ce à quoi on pourrait s’attendre. D’abord, le cas de Séraphîta excepté, son nom n’est paradoxalement cité que dans des œuvres dont l’action se situe sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, c’est-à-dire après sa mort.
4De quelle manière apparaît-il, et dans quel contexte ? Dans L’Interdiction, il est question de l’étrange emprise exercée sur le marquis d’Espard par une certaine veuve Jeanrenaud, au point qu’on parle dans l’entourage de possession. Au scepticisme de Popinot répond la gravité de Bianchon, le médecin de la Comédie humaine, évoquant le pouvoir magnétique :
5« — Tu crois donc aux bêtises de Mesmer, à son baquet, à la vue au travers des murailles ?
6— Oui, mon oncle, dit gravement le docteur. En vous entendant lire cette requête, j’y pensais. Je vous déclare que j’ai vérifié, dans une autre sphère d’action, plusieurs faits analogues, relativement à l’empire sans bornes qu’un homme peut acquérir sur un autre. Je suis, contrairement à l’opinion de mes confrères, entièrement convaincu de la puissance de la volonté, considérée comme une force motrice. J’ai vu, tout compérage et charlatanisme à part, les effets de cette possession. Les actes promis au magnétiseur par le magnétisé pendant le sommeil ont été scrupuleusement accomplis dans l’état de veille. La volonté de l’un était devenue la volonté de l’autre »5.
7La mise en italiques des mots possession, magnétiseur et magnétisé semble indiquer avant tout une volonté didactique dans un contexte rappelant celui de L’Auberge rouge. Ce qui est plus intéressant, c’est que la croyance soit avalisée par Bianchon qui n’a rien d’un naïf crédule ; mais le juge Popinot ne se laisse pas convaincre pour autant et poursuit tout en parlant de « prétendue possession ». Il découvrira d’ailleurs que le marquis ne fait que rembourser des sommes volées par des ancêtres peu scrupuleux. Tout est donc relativisé puisque l’emprise est celle d’une conscience honnête.
8Le cas d’Ursule Mirouët est plus connu. La jeune héritière risquant d’être privée de la fortune de son parrain est sauvée par celui-ci dont le spectre indique la marche à suivre. Mais bien avant la mort du docteur Minoret, tout un développement retrace son évolution intellectuelle. Le nom de Mesmer y apparaît lié à celui de Gall ainsi qu’à ceux de Puységur et Deleuze, spécialistes du somnambulisme. Le passage est ici attribué au narrateur qui gère l’ensemble du récit, ce qui est significatif. Voici quelques extraits de ce morceau de bravoure réunissant sous la même bannière toute une série de théories donnant à l’imagination créatrice la place qu’elle mériterait à côté de la pure expérimentation. « Mesmer eut [...] des adeptes et des antagonistes aussi ardents que les piccinistes contre les glückistes. La France savante s’émut, un débat solennel s’ouvrit. Avant l’arrêt, la Faculté de médecine proscrivit en masse le prétendu charlatanisme de Mesmer [...]. Mais, disons-le, cet Allemand compromit malheureusement sa magnifique découverte par d’énormes prétentions pécuniaires. [...] entre les mains de Mesmer, [le magnétisme] fut, par rapport à son avenir, ce que le principe est aux effets. Mais si le trouveur manqua de génie, il est triste pour la raison humaine et pour la France d’avoir à constater qu’une science contemporaine des sociétés, également cultivée par l’Égypte et par la Chaldée, par la Grèce et par l’Inde, éprouva dans Paris en plein dix-huitième siècle le sort qu’avait eu la vérité dans la personne de Galilée au seizième [...]. Locke et Condillac ont [...] retardé de cinquante ans l’immense progrès que font en ce moment les sciences naturelles sous la pensée d’unité due au grand Geoffroy Saint-Hilaire. Quelques gens droits, sans système, convaincus par des faits consciencieusement étudiés, persévérèrent dans la doctrine de Mesmer, qui reconnaissait en l’homme l’existence d’une influence pénétrante [...]. Les phénomènes du somnambulisme, à peine soupçonnés par Mesmer, furent dus à messieurs de Puységur et Deleuze ; mais la Révolution mit à ces découvertes un temps d’arrêt qui donna gain de cause aux savants et aux railleurs. Parmi le petit nombre des croyants se trouvèrent des médecins. Ces dissidents furent, jusqu’à leur mort, persécutés par leurs confrères. [...] En 1820, ces prétendus hérésiarques étaient encore l’objet de cette proscription sourde. »6
9Comme on a pu s’en rendre compte, le langage à propos de Mesmer est bien typiquement balzacien, non seulement par le rapprochement avec Geoffroy Saint-Hilaire, mais aussi à travers les notions de principes et d’effets. Mais c’est l’environnement du texte qui est intéressant : alors que, dans celui-ci, les limites de Mesmer quant au somnambulisme appellent les noms de Puységur et Deleuze, toute une cohorte de noms et de pratiques se pressent à la périphérie : Gall, Lavater, Swedenborg, la seconde vue, la chiromancie, la cartomancie, l’horoscopie, la catalepsie... et la jonction se refait enfin avec la fiction romanesque : « Minoret ignorait ce mouvement des esprits, si grand dans le nord de l’Europe, encore si faible en France, où se passaient néanmoins de ces fait qualifiés de merveilleux par les observateurs superficiels, et qui tombent comme des pierres au fond de la mer, dans le tourbillon des événements parisiens. »7 La suite du roman, malgré son caractère fictionnel, va donc paradoxalement donner tort aux railleurs, puisque le docteur Minoret, d’abord sceptique, va peu à peu se laisser convaincre pour finalement, après sa mort, apparaître à sa protégée et la sauver de ses ennemis.
10Minoret a été initié au magnétisme par un de ses confrères, Bouvard, qui reparaît dans Splendeurs et misères des courtisanes pour avoir convaincu le docteur Lebrun : ce dernier porte dans sa chair l’ecchymose produite à son poignet par la violente pression d’une somnambule8.
11Dans La Peau de chagrin, Raphaël de Valentin évoque devant son ami Blondet sa Théorie de la volonté dont il estime qu’elle complétera les travaux de Mesmer, Lavater, Gall et Bichat9. Bizarre association, mais moins étrange quand on tient compte du caractère problématique du héros d’un roman qui ne l’est pas moins. Le héros de Louis Lambert est significativement lui aussi l’auteur d’un Traité de la volonté. Et Mesmer est à nouveau cité dans un ensemble : « [...] l’événement de cette journée solennelle en fut certes le germe, comme la sensation électrique toujours ressentie par Mesmer à l’approche d’un valet fut l’origine de ses découvertes en magnétisme, science jadis cachée au fond des mystères d’Isis, de Delphes, dans l’antre de Trophonius, et retrouvée par cet homme prodigieux à deux pas de Lavater, le précurseur de Gall. Éclairées par cette soudaine clarté, les idées de Lambert prirent des proportions plus étendues ; il démêla dans ses acquisitions des vérités éparses, et les rassembla [...] »10. L’important ici est peut-être que Louis Lambert est un des personnages dans lesquels Balzac a mis le plus de lui-même, et que tous deux apparaissent bien comme des rassembleurs de vérités éparses.
12Dans Séraphîta enfin, cette œuvre mystérieuse dont l’action correspond chronologiquement au passage du XVIIIe siècle vers le XIXe, Mesmer n’est cité que pour mettre en valeur Swedenborg dont la pensée imprègne toute l’œuvre, Swedenborg qui « va par quelques mots au fond des mystères magnétiques, [et] en ravit ainsi la première connaissance à Mesmer »11. Il faut dire que le décor Scandinave du récit et ses personnages « angéliques » s’accommodent mieux du mystère suédois que de l’inventeur du baquet.
13Voilà tout pour La Comédie humaine. Maigre récolte du point de vue quantitatif et qui ne correspond guère aux idées reçues qui traînent chez la plupart des bons esprits. Ainsi, Anne-Marie Lefebvre, dans un excellent article paru dans L’Année balzacienne 1997 et intitulé « Balzac et les médecins du XVIIIe siècle », se laisse-t-elle gagner par l’euphorie habituelle en parlant de « ce trio qui revient si fréquemment sous la plume de Balzac, Gall, Mesmer et Lavater »12. Elle n’a pas tout à fait tort : Mesmer vient rarement seul sous la plume du romancier, mais Lavater et surtout Gall sont beaucoup plus fréquemment cités. Cela nous rappelle une discussion que nous eûmes jadis avec André Wurmser, le critique littéraire bien connu du journal L’Humanité, auteur d’un bel essai sur le rôle de l’argent chez Balzac, La Comédie inhumaine, qui prétendait mordicus que Cuvier était plus souvent cité dans le cycle balzacien que Beethoven et Dante. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est exactement le contraire, et très largement.
14Mais revenons à Mesmer qui n’est pas cité une seule fois dans les cinq volumes de la Correspondance générale de Balzac, ni dans les quatre tomes des Lettres à Mme Hanska. Pour être vraiment complet, il faut citer Les Martyrs ignorés, dialogue philosophique qui ne sera jamais repris dans La Comédie humaine. Le dialogue proprement dit est précédé des « Silhouettes des interlocuteurs ». L’un d’eux, le Docteur Phantasma, est notamment présenté comme suit : « Né à Dijon, et venu à Paris lors de la fameuse discussion sur le magnétisme animal qui souleva la France savante. [...] Ami du docteur Bouvard, l’un de ceux qui tinrent jadis pour Mesmer et Delon, et qui, pour ce fait, était encore la bête noire des médecins de Paris »13. Ce Bouvard apparaît, rappelons-le, dans Ursule Mirouët. Ici encore, aucune prise de position, même si le sobriquet Phantasma peut faire soupçonner une certaine mise à distance.
15On ne peut toutefois continuer à privilégier La Comédie humaine en occultant l’importance des romans de jeunesse publiés sous divers pseudonymes, et notamment, en ce qui concerne notre propos, Le Centenaire ou les deux Béringheld, publié en 1822 sous le nom d’Horace de Saint-Aubin. Nous laissons de côté ici les influences et les fantasmes révélés par cette œuvre bizarroïde et qui ont déjà été étudiés14. Un personnage d’une rare ambiguïté, aux pouvoirs à la fois bénéfiques et sataniques, traverse les siècles tel le fameux Comte de Saint-Germain. Le mystérieux vieillard, lorsqu’il fait usage de ses dons curatifs, plonge ses patients dans un sommeil qu’il obtient en s’épuisant lui-même à un point tel que la chambre paraît envahie par un nuage de fumée bleuâtre15. Il se manifeste de préférence en des lieux qui contribuent à créer une atmosphère ésotérique : « La lune éclairait cette scène d’une lueur que l’ombre et la présence des pyramides changeait au point de la rendre verdâtre, ce qui ne contribuait pas peu à l’effet de ce tableau »16. Dans un épisode où il guérit les pestiférés de Jaffa, tous les assistants ont l’impression que le vieillard a chargé les murs de fluides bienfaisants et Bonaparte lui-même lui attribue son invulnérabilité17. Les rencontres avec l’être inquiétant se déroulent presque toujours dans une atmosphère onirique et ceux qui lui sont soumis ont l’impression que leur vie ne leur appartient plus18. Mais les choses se précisent dans les derniers épisodes du roman. Nous citons les passages les plus caractéristiques sans nous préoccuper ici de l’intrigue rocambolesque :
16« Marianine sent les mains glacées du vieillard saisir les extrémités de deux de ses doigts ; et par les pores de cette faible partie de son corps, il se glisse un nuage qui s’empare de tout son être, à peu près comme la nuit envahit peu à peu la nature. La jeune fille essaye de se défendre, mais une puissance invisible, irrésistible lui charge les paupières d’un tel poids, qu’elles s’abaissent [...]. Une douce sensation, immense dans son étendue et suave dans ses détails, inonda Marianine, une fois que, fatiguée d’un vain combat, elle se laissa aller au torrent... elle succombe...
17Son cerveau, tranquille et rendu inhabile à donner le signal des sensations et à recevoir des idées, ne fait plus sentir son influence morale. La nuit règne sur l’existence de Marianine, et tout ce qui a vie semble s’être retiré... »19.
18« Elle resta long-temps dans cet état, pendant lequel il se passa les choses les plus bizarres et les plus extraordinaires : elles sortaient de la classe des choses possibles, mais elle n’en garda point le souvenir »20.
19« [...] on lui apprit que le matin, vers une heure, elle était rentrée, les yeux fixes, la langue tellement glacée, qu’elle n’avait pas prononcé une parole ; qu’elle ne répondit rien à toutes les questions qu’on lui fit ; qu’elle se coucha d’une manière machinale, et comme si elle eût été seule, quoiqu’en présence de son père qu’elle ne voyait pas |...] »21.
20« Elle se mit alors à marcher dans le souterrain qu’elle venait de parcourir avec le vieillard ; mais sa marche ne rendait aucun son, son souffle ne faisait point résonner la voûte, et elle eut beau frapper les montagnes d’ossemens, elle n’entendit aucun bruit.
21Une clarté soudaine la fit s’avancer avec une vitesse incroyable, elle entendit le bruit d’une foule de voix confuses, et alors elle se dirigea du côté des personnes qu’elle pressentait venir.
22Pour arriver plutôt [sic], elle se pencha (comme pour y puiser plus de force) sur l’ombre du Centenaire qu’elle sentait à ses côtés, sans cependant le voir ni l’entendre, quoi [sic] qu’elle sût qu’il était là. Ayant acquis ainsi une plus forte dose d’incorporéité et une énergie [qui] ressemblait à celle de l’animalité physique, elle vit soudain un tableau qui lui fit jeter des cris de joie ; mais, bien que Marianine employât pour crier toutes ses forces corporelles, il ne s’échappa de son corps aucun son, aucune parole, et sa langue resta attachée à son palais, quoiqu’elle l’ait fait mouvoir »22.
23« L’extraordinaire de cette magique vision, c’est que la fille [...] ne se trouvait encore qu’à moitié du chemin des catacombes, qu’elle était séparée par une voûte de soixante pieds de terre, du lieu où se passait la scène, et qu’elle la voyait, non pas par la vertu visuelle de l’œil extérieur, mais par une vision interne ; de manière que c’est encore un problème à résoudre, de savoir si les lieux s’approchaient en elle, ou si c’était elle qui se transportait à cet endroit »23.
24« Enfin, semblable à Eurydice lorsqu’elle échappa, en fumée des bras de son époux, son âme n’étant plus éclairée, sembla revenir habiter le beau corps qui gisait dans l’amphithéâtre horrible du vieillard. Néanmoins, Marianine sentit, qu’au moment où elle ne vit plus rien le Centenaire l’abandonnait, et que ses mains glaciales avaient cessé de la parcourir »24.
25Ces dernières lignes ne laissent plus de doute sur le type de phénomène évoqué. On apprendra quelques pages plus loin que la jeune fille était près d’être jetée « au milieu d’un appareil qu’une cloche d’airain allait recouvrir... »25.
26Comment expliquer une telle avalanche de détails dans le roman de jeunesse et cette économie de notations à l’œuvre dans La Comédie humaine ? D’abord, Le Centenaire est écrit sous l’influence du roman noir anglais, Maturin en particulier, et s’adresse prioritairement à un public populaire avide d’émotions fortes. Ensuite, l’auteur s’abrite derrière la fiction des sources authentiques dont il n’assurerait que la transmission, ce qui empêchera de lui attribuer la responsabilité d’événements incroyables. L’éditeur décline en quelque sorte toute responsabilité quant à la véracité, voire la vraisemblance des faits narrés. Un passage toutefois laisse deviner le futur Balzac :
27« [...] n’est-ce rien que de se hasarder dans une science qui a pour but de rendre la vie de l’homme plus longue, et presqu’éternelle ? de rechercher ce qu’on nomme le fluide vital ?...
28Quelle gloire pour un homme de le découvrir, et au moyen de certaines précautions, d’acquérir une vie aussi durable que le monde. Le voyez-vous, thésauriser les sciences, ne perdre rien des découvertes particulières, poursuivant avec constance, sans cesse, et toujours, des recherches sur la nature ; s’emparant de tous les pouvoirs ; parcourant tout le globe, le connaissant dans ses plus petits détails ; devenant, à lui seul, les archives de la nature et de l’humanité : se dérobant à toutes les investigations, en se réfugiant dans tous les pays : libre comme l’air, évitant les poursuites, par une connaissance exacte des lieux, des souterrains sur lesquels les villes sont assises. Tantôt, revêtant des haillons de la misère, et, le lendemain, prenant le titre d’une maison éteinte et voyageant dans une voiture magnifique ; sauvant la vie des bons, et laissant mourir les méchants ; un tel homme remplace le destin, il est presque Dieu ! [...] »26.
29Ce qui laisse subodorer que, une dizaine d’années avant de déclarer à sa sœur qu’il est en train de devenir un génie, Balzac n’avoue à son propos qu’un seul complexe, celui de Prométhée, qui lui permettra de rivaliser avec Dieu. Il ne fait alors que rejoindre Mesmer lui-même qui, comme le dit Ellensberger, « dans les périodes de réussite, [...] faisait montre d’une activité débordante, presque hypomaniaque. Il semble qu’à certains moments il ait exprimé de véritables idées délirantes de grandeur [...] »27. On comprend alors pourquoi le romancier ne s’intéresse guère à l’aspect de guérisseur du père du magnétisme. Dans son article déjà cité, Anne-Marie Lefebvre semble ne pas oser placer Mesmer dans sa galerie de médecins du XVIIIe siècle. N’ont droit à une place dans les sous-titres que Stahl, Van Helmont, Boërhaave, Bordeu, Vicq d’Azyr, Haller, Cabanis et Bichat, alors que l’article lui-même est bien obligé, dans ce contexte général qu’on peut qualifier de vitaliste, de concéder une place relativement importante à Mesmer. Mais Anne-Marie Lefebvre nous paraît passer à côté du phénomène le plus important en disant, ce qui n’est évidemment pas faux, que « Mesmer philosophe passionne Balzac parce que le magnétisme animal semble prouver la matérialité de la pensée »28. C’est là entrer dans la perspective de Per Nykrog qui n’a pas hésité à parler de La Pensée de Balzac dans la « Comédie humaine »29. Or, dès qu’il devient le concepteur de son cycle romanesque, Balzac entend faire du roman ce que Dante fit jadis pour la poésie : un miroir de concentration où se croisent et s’entrecroisent, se théorisent et trouvent leur application toutes les conceptions du monde. L’inachèvement de l’œuvre, même s’il ne fut pas consciemment voulu, laisse ainsi la place à tout ce qui eût pu être oublié. Voilà pourquoi les convictions personnelles de l’écrivain ne trouvent à se concrétiser que dans une dialectique qui permet de deviner où naissent les fascinations, mais certainement pas où s’exprime un jugement qui ne peut jamais être définitif sous peine de ne plus dire le monde, comme seul le Verbe de Dieu peut le faire.
30L’ambition d’Alexandre Dumas est différente. Il réalise ce qui fut le premier projet balzacien : une Histoire pittoresque de la France, et qui consiste à retravailler l’Histoire pour en faire une construction romanesque originale. Ce n’est pas par hasard que Balzac et Dumas en arrivèrent à se considérer comme des frères ennemis. Comme le dit Daniel Desormeaux dans un article paru dans Les Lettres romanes30, Dumas va « forcer l’Histoire même jusqu’à l’anachronisme, rendre l’imitation plus attirante que le modèle original ». Comme tous les romantiques dont l’enfance fut bercée par les récits de gloire et de terreur, il se passionne également pour la transition entre les deux siècles, marqué par la Révolution, ses prodromes et ses conséquences, et va même jusqu’à lancer des projets presque aussi encyclopédiques que celui de Balzac, comme les Mille et un fantômes, en 1849, qui constituent une tentative de rassembler toutes les histoires de fantômes possibles et imaginables. Entre 1845 et 1855, au moment même où Balzac laisse la place libre, Dumas écrit sa dernière série de grands romans historiques, faisant pendant aux deux grandes trilogies des XVIe et XVIIe siècles. Se succèdent ainsi Joseph Balsamo, Le Collier de la Reine, Ange Pitou et La Comtesse de Charny, la chronologie interne du cycle portant sur les années 1770 à 1793. La Révolution y apparaît, Raymond Bellour l’affirme avec bonheur, comme « le point à partir duquel l’Histoire peut être lue : elle introduit (ou réintroduit) l’idée même d’Histoire comme lieu de mutations [...] »31, J. Balsamo, alias Cagliostro, devenant « la figure annonciatrice tant de son œuvre à venir que de son œuvre antérieure »32, et Dumas espérant devenir lui-même, autour de 1848, « la conscience de l’Histoire »33. Ce n’est pas non plus un hasard si, dans une pièce de 1850, Urbain Grandier, Dumas transforme le confesseur des possédées de Loudun en un magnétiseur, puisque le magnétisme mesmérien et l’hypnose annoncent toutes les études à propos de l’hystérie, centrées sur l’image de la femme. Une trace de l’intérêt du romancier historique pour toutes ces relations entre le corps et l’esprit apparaît dans ses Lettres magnétiques de 1847 et aussi dans une œuvre beaucoup plus connue : l’Abbé Faria, qui développa les théories magnétiques à partir de 1813, cède son nom à un personnage fameux du Comte de Monte-Christo. Si ce sont les femmes qui deviennent objets d’expériences de parapsychologie, l’homme est bien celui qui mène le jeu. Comme le Centenaire du jeune Balzac, Balsamo, dont la mémoire sépare corps et esprit, revit ses existences passées, et se confondant avec l’Histoire, il rejoint la tentation prométhéenne du père de La Comédie humaine. Si Balsamo-Cagliostro est tout-puissant, c’est qu’il ajoute au pouvoir de la franc-maçonnerie ce que l’hypnose sert à radicaliser34.
31Fabrication de l’or et élixir de longue vie sont au cœur de Joseph Balsamo. Le chapitre XIV du tome II y est entièrement consacré. Élixir de longue vie qui se trouve lié à l’hypnose au chapitre XVIII du tome III, puisque comme dans Le Centenaire, il faut disposer du sang d’un enfant ou, en l’occurrence, d’une vierge. À plusieurs reprises réapparaissent hypnose et sommeil magnétique, images tantôt du transfert35, tantôt d’une mort métaphorique36, symbolisée, au chapitre premier du tome IV, par la catalepsie. Sans pouvoir entrer dans les détails d’une intrigue hypercomplexe (Dumas lui-même, dans une note au chapitre II du premier tome de La Comtesse de Charny, déclare : « Nous parlons toujours dans la conviction, ou du moins dans l’espérance où nous sommes que nos lecteurs d’aujourd’hui sont nos lecteurs d’hier, et, par conséquent, sont familiarisés avec nos personnages »), signalons néanmoins que l’hypnose apparaît à la fois comme élément d’un savoir médical et comme pouvoir de transparence37. Autrement dit, c’est le lieu où, encore une fois, se réconcilient le physique et le moral. Mais si Dumas a lui aussi une théorie sous-jacente, son but n’est pas avoué comme chez Balzac. Il montre plus qu’il n’interprète, ce que, pour les phénomènes qui nous occupent, Balzac ne fera qu’exceptionnellement après l’époque des romans de jeunesse. C’est dans Le Collier de la Reine que la perspective dumasienne apparaît le plus clairement. De manière encore assez discrète au chapitre XIII du tome II, lorsque dans son délire, le comte de Charny « commença de crier qu’on voulait l’éloigner pour le priver des visions qu’il avait eues dans son sommeil [...] »38, alors qu’on veut en réalité l’empêcher, dans l’espèce d’extralucidité qu’il connaît en ce genre de circonstance, de hurler des secrets d’état. De façon on ne peut plus claire au chapitre X du tome premier, puisque Mesmer apparaît cette fois comme personnage.
32Dumas commence par une digression explicative :
33« Il fut un temps où Paris, libre d’affaires, Paris, plein de loisirs, se passionnait tout entier pour des questions qui, de nos jours, sont le monopole des riches, qu’on appelle les inutiles, et des savants qu’on appelle les paresseux.
34En 1784, c’est-à-dire à l’époque où nous sommes arrivés, la question à la mode, celle qui surnageait au-dessus de toutes, qui flottait dans l’air, qui s’arrêtait à toutes les têtes un peu élevées, comme font les vapeurs aux montagnes, c’était le mesmérisme, science mystérieuse, mal définie par ses inventeurs, qui, n’éprouvant pas le besoin de démocratiser une découverte dès sa naissance, avaient laissé prendre à celle-là un nom d’homme, c’est-à-dire un titre aristocratique, au lieu d’un de ces noms de sciences tirés du grec à l’aide desquels la pudibonde modestie des savants modernes vulgarise aujourd’hui tout élément scientifique.
35En effet, à quoi bon, en 1784, démocratiser une science ? Le peuple qui, depuis plus d’un siècle et demi, n’avait pas été consulté par ceux qui le gouvernaient, comptait-il pour quelque chose dans l’État ? Non : le peuple, c’était la terre féconde qui rapportait, c’était la riche moisson que l’on fauchait ; mais le maître de la terre, c’était le roi ; mais les moissonneurs, c’était la noblesse.
36Aujourd’hui tout est changé : la France ressemble à un sablier séculaire ; pendant neuf cents ans, il a marqué l’heure de la royauté ; la droite puissante du Seigneur l’a retourné ; pendant des siècles, il va marquer l’ère du peuple.
37En 1784, c’était donc une recommandation qu’un nom d’homme. Aujourd’hui, au contraire, le succès serait un nom de choses.
38Mais abandonnons aujourd’hui pour jeter les yeux sur hier. Au compte de l’éternité, qu’est-ce que cette distance d’un demi-siècle ? pas même celle qui existe entre la veille et le lendemain »39.
39Vient ensuite, beaucoup plus neutre, un résumé des activités de Mesmer depuis 1777, des polémiques et des rivalités dans lesquelles il fut impliqué avant son retour à Paris. Puis un paragraphe de transition ramène à l’avant-plan la réflexion historique :
40« L’heure était propice. Il y a des instants dans l’âge des peuples, ceux qui touchent aux époques de transformation, où la nation tout entière s’arrête comme devant un obstacle inconnu, hésite et sent l’abîme au bord duquel elle est arrivée, et qu’elle devine sans le voir »40.
41Ce type de réflexion est exactement celui par lequel Balzac avait commencé sa carrière sous l’influence de Walter Scott : évaluer la distance temporelle par rapport aux événements racontés, comme le suggère le titre de l’œuvre qui assura, du jour au lendemain, la célébrité de l’auteur de Waverley ou il y a soixante ans. Mais en même temps Dumas vient d’affirmer qu’un demi-siècle n’est que la distance d’un jour à son lendemain. Et lorsqu’il se met à parler, en opposition aux lumières des philosophes, des mystères, « attraction toute-puissante pour tous les peuples », on sent poindre le scepticisme du voltarien face à ce qui n’est qu’une mode, mais qui peut devenir aussi, à partir du moment où madame de La Motte s’en mêle, un lieu de conspiration. C’est ainsi que, après la description du fameux baquet et du déroulement d’une séance curative type, le romancier ne concentre plus son attention que sur les acteurs : curieux plus ou moins sceptiques, mais aussi malades et adeptes au premier rang desquels se trouve incognito la reine Marie-Antoinette elle-même, « électrisée par le fluide mesmérien »41, c’est-à-dire en pleine convulsion.
42Le baquet annonce la guillotine, présente plus clairement que dans les récits balzaciens de 1831, cette guillotine qui fera l’objet du chapitre III au tome II de La Comtesse de Charny, dans une scène de démonstration elle aussi, où à côté de personnages imaginaires, on trouve — significativement, c’est le moins qu’on puisse dire, — les docteurs Guillotin et Cabanis, Cagliostro et celui qu’on appelle Monsieur de Paris, autrement dit le bourreau Sanson.
43Balzac comme Dumas, pour des raisons différentes, sont hantés par le bouleversement révolutionnaire. Aux Deux rêves du premier, où apparaissaient Marat et Robespierre, correspond la présence du même duo dans l’avant-dernier chapitre du Collier de la Reine, Marat ayant déjà, dans Joseph Balsamo, assisté à une amputation sous hypnose. Mais Balzac, sans jamais avoir, consciemment du moins, abandonné le projet d’une Histoire de France pittoresque à la manière de Scott, a glissé peu à peu vers un projet plus ambitieux encore auquel Dante seul peut servir de référence à défaut de modèle. Pour Dumas, selon qui le roman historique se voit « conçu comme utopie du Livre », comme l’exprime Raymond Bellour42, Mesmer ne représente qu’un révélateur, parmi d’autres, du basculement des mentalités. Le regard hypnotique, dans son pouvoir de pénétration, « traverse la surface de l’œil pour y lire en-deçà ce que l’œil voit ou conserve en mémoire »43. Le caractère prométhéen de Dumas demeure limité dans sa visée, puisqu’il n’hésite pas à intituler un chapitre du Collier (le douzième du tome II) : « Où il est démontré que l’autopsie du cœur est plus difficile que celle du corps ». Balzac, lui, vise l’infini. Au risque d’être accusé de naïveté, il place Mesmer dans la galerie de tous ceux qui peuvent aider à construire une vision globalisante du réel : la réception du mesmérisme renvoie dos à dos les croyants et les incrédules. Tous ont leur place dans un système où l’observation cède constamment le pas à la vision. Tant pis si le prix à payer est l’inachèvement de l’œuvre. Pour que l’univers vive, il faut que l’air y circule, et les fluides magnétiques y côtoient tous les autres courants qui font de la création une énigme irréductible à un principe, sauf s’il est d’une essence autre que purement humaine.
Notes de bas de page
1 La Comédie humaine, tome XI. Édition publiée sous la direction de P.-G. Castex. Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1980, pp. 455-456.
2 ID., tome X, 1979, p. 1120.
3 ID., tome XI, 1980, p. 116.
4 ID., p. 860.
5 ID., tome III, 1976, p. 445.
6 ID., pp. 821-823.
7 ID., p. 824.
8 ID., tome VI, 1977, p. 811.
9 ID., tome X, 1979, p. 138.
10 ID., tome XI, p. 623 ; cf. aussi p. 631.
11 ID., p. 767.
12 Paris, P.U.F., 1997, p. 212.
13 La Comédie humaine, tome XII, 1981, p. 720.
14 Voir en particulier A. LORANT, Le Centenaire, L’Année balzacienne 1986, p. 59-87 et H. MARUYAMA, Aux sources du ‘Centenaire’, L’Année balzacienne 1993, p. 127-140 et L’Année balzacienne 1995, p. 241-265.
15 Paris, Pollet, 1822, tome II, p. 78.
16 ID., tome III, p. 57.
17 ID., pp. 82-84.
18 ID., tome IV, p. 37.
19 ID., pp. 53-55.
20 ID., p. 61.
21 ID., pp. 65-66.
22 ID., pp. 195-197.
23 ID., pp. 199-200.
24 ID., pp. 206-207.
25 ID., p. 227.
26 ID., pp. 77-78.
27 H. F. ELLENBERGER, À la découverte de l’inconscient. Histoire de la psychiatrie dynamique, (trad. J. Feistmauer). Villeurbanne, SIMEP-Éditions, 1974, p. 60.
28 A.-M. LEFEBVRE, Balzac..., op. cit., p. 214.
29 Copenhague, Munksgaard, 1965.
30 Le partage des sources : Dumas auteur de Nodier, Les Lettres romanes, vol. 53, 1999, no 3-4, p. 260.
31 R. BELLOUR, Mademoiselle Guillotine. Cagliostro, Dumas, Œdipe et la Révolution française. Paris, La Différence, 1989, p. 46.
32 ID., p. 56.
33 ID., p. 164.
34 ID., p. 73.
35 ID., p. 125.
36 ID., p. 130.
37 ID., p. 156.
38 A. DUMAS, Le Collier de la Reine. Genève, Famot, 1974, tome II, p. 250.
39 ID., tome I, pp. 223-224.
40 ID., p. 227.
41 ID., p. 241.
42 R. BELLOUR, Mademoiselle..., op. cit., p. 260.
43 ID., p. 249.
Auteur
Romaniste. Université catholique de Louvain – Louvain-la-Neuve
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