Table des matières
Introduction. Du déni des autres à l’exil de soi
- I. Exorde
- II. De la personne sans-abri et de ses idiosyncrasies
- 1. Définition du sans-abri
- 2. Une question aux multiples facettes
- III. Hypothèse principale
- IV. Introduction aux différents chapitres
- 1. Méthodologies
- 2. L’état de la question
- 3. Premier terrain : le CHAPSA de Nanterre
- 4. Les terrains portugais : la cloche plutôt que la honte
- 5. La Belgique : ne pas espérer pour ne pas désespérer
- 6. L’adaptation au monde de la rue : le déni des autres
- 7. L’exil de soi : de la nudité sociale à la versatilité du Soi
- 8. Le statut à donner aux différents chapitres théoriques
Chapitre I. Méthodologies
- I. Entrée en matière
- II. L'attitude oblative
- 1. Introduction
- 2. Mieux vaut faire que dire : les actes parlent plus que les mots
- 3. Le discours autobiographique du sans-abri en tant que fiction sociale
- 4. De la nécessité d’une posture « empathique » en anthropologie
- 5. Une anthropologie de la sensualité
- 6. De la difficulté de passer d’un discours de la méthode à un discours de la posture en anthropologie
- III. L’a-sensualité du sans-abrisme
- IV. La field research comme solution
- 1. Trouver le temps long : s’adapter à la temporalité de la rue
- V. La controverse éthique
- 1. Le besoin de comprendre et voir les coulisses de l’action
- 2. Tearoom Trade : Peut-on se permettre de laisser de côté des pans entiers de la réalité sociale ?
- 3. Plus-value d’une recherche « en tant que » personne sans-abri
Chapitre II. Le sans-abrisme aujourd’hui : état d’un non-lieu inscrit dans un non-choix
- I. Introduction
- A. Intérêt d’une recherche à visée comparative transnationale
- B. Des diverses manières d’aborder la problématique « SDF »
- II. Caractérisation de la personne sans-abri : le logis, la rue et les trajectoires parallèles
- A. Le logis comme rempart entre l’homme et son environnement
- B. Différenciation espace public – espace privé
- 1. Préambule
- 2. Quelques mots sur l’intérêt scientifique relatif au contexte spatial du sans-abrisme
- 3. Besoin d'une anthropologie appliquée en Europe
- C. La théorie de « la maison et de la rue »
- D. La rue comme institution totale
- 1. L’institution totale « goffmanienne »
- 2. La rue (telle que vécue par le sans-abri) comme la plus totale des institutions
- 3. Pour une compréhension élargie du concept d’institution totale
- 4. Le processus de « clochardisation » selon Vexliard
- E. De Vexliard à Snow et Anderson : affinage des typologies
- 1. Démontage de la typologie de Snow et Anderson
- 2. Les récemment décalés, les liminaires et les marginaux
- a) Les récemment décalés
- b) Les liminaires
- c) Les marginaux
- F. Le sans-abri de Vexliard à Snow et Anderson : une continuité
- G. La rue : lieu d’élection de communitas de type liminal ou liminoïde ?
- 1. Liminalité et communitas : vers le degré zéro de la socialité ?
- 2. Les sans-abri de long-terme : de la liminalité vers l’état liminoïde
- H. Les grandes étapes de l’adaptation à l'institution totale (IT)
- L’institution totale définie par son public-cible
- III. De l’intentionnalité ou non du choix d’une vie sans-abri
- A. Prologue
- B. Le clochard comme « fou de l’exclusion » ?
- 1. La désocialisation comme psychopathologie
- 2. Les institutions d’accueil vues comme des services de soins palliatifs
- C. Un système d’accueil et de soins stigmatisant et culpabilisant
- 1. « On ne peut changer la société… Changeons plutôt le sans-abri »
- 2. Toute résistance devient preuve supplémentaire de pathologie
- IV Conclusion
Chapitre III. La France : de l’anomie institutionnelle à la violence de l’abri
- I. Introduction
- II. Inscription spatiale de la recherche : le CHAPSA
- A. Mise en abîme
- B. Définition : le CHAPSA et son organisation
- B. Description des lieux (voir plan ci-après)
- III. Inscription temporelle de la recherche : la nuit comme frontière
- A. L’observation participante anonyme
- B. Déambulations nocturnes
- IV. Le déficit institutionnel
- A. L’institution totale
- B. Le CHAPSA comme asymptote du concept d’institution totale
- C. De l’incomplétude du CHAPSA en tant qu’institution totale
- V. Violences
- A. Le déni de l’Autre comme stratégie de préservation du Soi
- B. La sourde immanence de la violence au CHAPSA comme à la rue
- C. Le dortoir central
- 1. Des usagers volant impunément leurs pairs endormis
- 2. Des usagers fumant tant du tabac que du haschich
- 3. D’autres qui ne peuvent s’empêcher de crier et de hurler jusqu’à trois heures du matin
- 4. Certains enfin qui menacent leurs compagnons de nuitée
- VI. Sexualité
- A. Entrée en matière
- B. Abus de pouvoir
- C. Sans-abrisme et maladies sexuellement transmissibles
- VII. Assuétudes
- VIII. Conclusion
Chapitre IV. Le sans-abri portugais : plutôt la « cloche » que la honte…
- I. Introduction
- A. « Premiers jours »
- 1. Préparatifs
- 2. Rencontre avec mes pairs
- 3. La quête ou « tous les sans-abri ne sont pas égaux »
- 4. Où la persévérance paie
- 5. Monologues
- 6. Xabregas : mon « home sweet home »
- B. Il n’y a rien d’héroïque à approcher la misère
- II. Les sans-abri à Lisbonne
- A. Il y a sans-abri et sans-abri…
- 1. Les traditionnels : sans-abri de toujours
- 2. Les immigrés : pauvres, mais intégrés socialement
- 3. Les exilés ruraux : la cloche plutôt que la honte
- B. Traditionnels et exilés ruraux : les sans-abri de la rue lisboète
- 1. Compagnons d’infortune
- 2. Catégories « socioprofessionnelles »
- a) Ceux qui ont un travail légal
- b) Les gardiens de voiture (toxicomanes)
- c) Ceux qui n’ont aucune occupation apparente et/ou qui mendient
- C. Et les femmes ?
- D. Typologies
- IV. Description des diverses associations d’aide aux sans-abri lisboètes abordées
- A. La Santa Casa da Misericordia
- 1. Généralités
- 2. Le logement
- 3. L’alimentation
- 4. Les soins de santé
- 5. L’équipe de rue
- B. L’armée du salut et le centre d’accueil des sans-abri de Xabregas
- 1. Description
- 2. Un abri de nuit « 3 étoiles »
- 3. L’installation dans le transitoire
- 4. Problèmes de collaboration entre associations : les usagers pris en otages
- C. La Porta Amiga : montée en puissance d’une institution
- 1. Présentation générale
- 2. L’abri de nuit : la rémanence du stress
- V. Conclusion
Chapitre V. La Belgique : ne pas espérer pour éviter de… désespérer
- I. Introduction
- II. Sortir de l’anonymat
- A. Établir une relation de confiance
- B. Une confiance nécessairement unilatérale
- C. Sortir de l’anonymat en personnalisant ses rapports
- III. De la rue à l’appartement supervisé : une temporalité institutionnelle adaptée à la langueur du sans-abrisme
- A. Introduction
- B. Diogènes et La Fontaine : ne rien attendre mais être là
- 1. Des logiques et des stratégies à replacer dans leur contexte
- 2. L’instrumentalisation des relations : la combine
- 3. A l’univers hostile de la rue il faut rajouter les interactions avec le passant
- 4. Renouer une relation de confiance
- 5. Un universel du sans-abrisme : l’inaffectivité
- C. Dysfonctions : Pierre d’angle et le Samu social
- 1. Pierre d’angle ou la promotion de l’aléatoire… faute de mieux
- 2. Le Samu social : l’abri de nuit tel qu’imaginé par Kafka
- a) En théorie
- b) En pratique
- D. De l’abri de nuit à l’appartement supervisé : la Maison Marie-Louise comme système intégré et intégrateur
- 1. Au commencement, un public d’origine carcérale
- 2. Première phase : l’abri au « Centre d’accueil »
- 3. La deuxième phase : la maison communautaire
- 4. La troisième phase : l’appartement supervisé
- IV. Conclusion
Chapitre VI. Adaptations du sans-abri à la rue : le déni des autres
- I. Introduction
- II. Le déni des autres
- A. Le plus grand dénominateur commun
- B. L’inaffectivité
- 1. La survie et ce, dès l’enfance
- 2. La violence intra-familiale
- 3. La reproduction
- 4. Le foyer familial comme rempart contre le sans-abrisme
- 5. La théorie des supports
- C. Humiliation
- 1. Être (ou avoir l’impression d’être) sans cesse « jaugé » par le regard d’autrui
- 2. Les « précautions oratoires »
- 3. Les institutions d’aide sociale ou la combine institutionnalisée
- 4. Confisquer jusqu’à l’inaliénable : l’attente
- 5. Le discours et la temporalité de la combine comme implicites conditionnels de l’assistance sociale
- D. Stratégie de survie : chacun pour soi et tous contre tous
- III. Conclusion
Chapitre VII. L’exil de soi : de la nudité sociale à la versatilité du Soi
- I. L’exil de soi
- A. Définition
- B. Temporalité et nudité sociale
- 1. Un oubli du passé, une indifférence au futur
- 2. Le règne de l’immédiateté et de la monotonie
- C. Le souci de soi
- 1. Le souci de soi foucaldien
- 2. Un souci de soi communautaire
- 3. De la difficulté d’adapter un concept archaïque aux sociétés occidentales d’aujourd’hui
- 4. Le biais brésilien
- 5. Le souci de soi comme pratique sociale dans un contexte sociétal violent et hiérarchisé
- 6. Un capital de la civilité
- 7. Le souci de soi dans l’univers du sans-abri : prémisses
- 8. Le capital de survie
- 9. Définition du souci de soi du sans-abri
- 10. L’oubli du corps
- 11. Un habitus dynamique
- II. Aux racines de l’exil de soi : le darwinisme neuronal
- A. Les limites de l’exercice
- B. Du darwinisme neuronal à l’image du corps
- C. Un cerveau dynamique : application à la problématique du sans-abrisme
- 1. Le rapport au corps comme point de référence contextuel
- 2. Quand on ne sait pas qu’on existe, il est impossible de se souvenir
- 3. L’image du corps du sans-abri
- III. Turner, Goffman et Bourdieu : l’exploration de la (dé-)formation de l’individualité
- A. Victor Turner ou la formation permanente du Soi
- 1. Brève introduction à la pensée de Victor Turner
- 2. Structure et anti-structure
- 3. Une construction de notre personnalité permanente et conflictuelle
- 4. La société moderne ou l’internalisation de l’espace rituel
- B. Bourdieu et goffman : de l’habitus au cadre
- 1. Un habitus ancré dans le méso-sociologique
- 2. La « fabrication » comme moyen favori de communication pour le sans-abri
- 3. Le « souci de soi » goffmanien à la base de l’interaction sociale
- 4. Habitus et cadre : deux pôles complémentaires du cogito social
- IV. L’expérience de la rue : d’un cadre unilatéralisé à un habitus de survie
- A. De la mort sociale à la mort ontologique du sujet sans-abri
- B. Le processus de structuration de l’expérience de la vie sociale en sept points
- 1. Chez la personne ayant un toit, dite « normale »
- 2. Chez la personne sans-abri