1 William Calcraft (1800-1879) est le célèbre bourreau de Londres au xixe siècle, l’un des plus actifs, qui attirait les foules ; les exécutions se faisaient par pendaison. Certains le jugeaient incompétent car sa technique de pendaison ne donnait pas une mort immédiate et il devait alors se suspendre aux pieds du condamné sous l’échafaud. Il semblerait qu’il l’ait fait exprès pour faire durer le spectacle (Stokes Anthony et Dalrymple Theodore, Pit of Shame: The Real Ballad of Reading Gaol, Royaume-Uni, Sherfield on Loddon, Waterside Press, 2007). Dans William Shakespeare, Victor Hugo cite un passage du Daily Telegraph du 13 janvier 1864 où le rédacteur ironise sur le fait que Calcraft est plus célèbre en Angleterre que Shakespeare (Hugo V., William Shakespeare, III, 3, op. cit., p. 424).
2 Garapon A., Bien juger. Essai sur le rituel judiciaire, op. cit., p. 19.
3 Michelet J., Origines du droit français cherchées dans les symboles et formules du droit universel, in Œuvres complètes, Flammarion, s. d., Introduction, p. 4 et 5. Dans cet étrange essai, Michelet propose une traduction à rebours du Code civil, du Code d’instruction criminelle et du Code pénal : il adopte en effet, pour ses chapitres, un ordre biographique, suivant les moments de la vie d’un homme, donnant ainsi à lire, avant la naissance du droit, abstrait, « la biographie juridique de l’homme, de la naissance à la mort ». Ibid., p. 8. C’est Michelet qui souligne.
4 Christian-Nils Robert montre que les allégories de la Justice aux yeux bandés se développent dans les villes à ce moment précis et en lien avec le développement d’une justice urbaine et sécularisée. Robert C.-N., La Justice. Vertu, courtisane et bourreau, Genève, Georg Editeur, 1993.
5 Hugo V., Le Rhin, Lettre XXIV, in Œuvres complètes, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », vol. Voyages, 1987, p. 226.
6 Ibid.
7 Le bandeau est l’attribut le plus énigmatique, mais d’une façon plus générale, C.-N. Robert souligne l’ambiguïté des allégories de la justice au xvie siècle qui peuvent donner l’image d’une justice violente, terrifiante, partiale, dont l’effet est de faire peur. Robert C.-N., La Justice. Vertu, courtisane et bourreau, op. cit., 1993.
8 Ballanche P.-S., La Ville des Expiations, op. cit., p. 118.
9 Imprimerie Blanchard, 1862, in-8 de 15 p. D’après la note de Josette Acher, note 78 p. 1122 dans l’éd. citée d’Actes et Paroles II.
10 Hugo V., Actes et Paroles II, op. cit., V, « Genève et la peine de mort », p. 541.
11 Ibid., p. 550.
12 Ibid., p. 544.
13 Ibid., p. 542-543.
14 Ibid., p. 545.
15 Ibid., p. 547.
16 Hugo V., Les Misérables, I, IV, 3, op. cit., p. 126. Le paragraphe est évidemment une addition de l’exil (voir l’éd. en ligne de Guy Rosa sur le site du Groupe Hugo).
17 Gazette des tribunaux, no 10872, du lundi 3 au mardi 4 février 1862. Compte rendu de l’audience du 1er février.
18 La lettre de Hugo, datée du 21 janvier 1862, est reproduite in Hugo V., Actes et Paroles II, op. cit., 1862, « Les condamnés de Charleroi », p. 529-531. L’écrivain réagit à des vers publiés dans des journaux belges et demandant au roi la grâce des neuf condamnés de Charleroi. Ces vers lui ont été faussement attribués ; il rectifie mais remercie l’auteur de ses vers. Il légitime la démarche de Me Lardières : « Quand il s’agit de sauver des têtes, je trouve bon qu’on use de mon nom, et même qu’on en abuse. » (p. 528.)
19 Ibid., V, « Genève et la peine de mort », p. 541.
20 Ibid., p. 542.
21 Ibid., p. 544.
22 Ibid., p. 543-544. L’année 1816 fut marquée par une disette et des émeutes dans toute la France, retracées département par département par Robert Marjolin, « Troubles provoqués en France par la disette de 1816-1817 », Revue d’histoire moderne, t. 8, no 10, 1933, p. 423-460 ; document disponible en ligne sur < https://www.persee.fr >. Pendant l’hiver 1846-1847, la ville de Buzançais, dans l’Indre, fut le théâtre d’émeutes de la faim. Il fallut l’intervention de l’armée pour rétablir le calme ; la cour d’assises de Châteauroux prononça en mars 1847 trois condamnations à mort et une vingtaine de condamnations aux travaux forcés.
23 Nous reprenons le néologisme de Christian Plantin pour désigner le travail des émotions dans le discours. L’ouvrage remet en cause l’opposition entre raison et émotion pour montrer l’usage des émotions dans l’argumentation. Plantin C., Les Bonnes Raisons des émotions. Principes et méthode pour l’étude du discours émotionné, Berne, Peter Lang, série « Sciences pour la communication », 2011, vol. 94.
24 Hugo V., Quatrevingt-treize, II, I, 2, op. cit., p. 864. Voir notre chapitre 2. Quant à Minerve pendant la Révolution française, sortie casquée et armée du cerveau de Jupiter, elle servit aussi de figure à la naissance de la République. Jourdan Annie, « L’allégorie révolutionnaire, de la Liberté à la République », Dix-huitième Siècle, no 27, 1995, L’Antiquité, note 15 p. 516. En ligne sur < https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1995_num_27_1_2073 >.
25 V. Hugo joue, bien sûr, de la métaphore, introduisant par exemple la description de la Convention par la métaphore suivante : « Nous approchons de la grande cime. » (Hugo V., Quatrevingt-treize, op. cit., II, III, I, p. 891.)
26 Hugo V., L’Année terrible, op. cit., avril, p. 103.
27 Camus Albert, Les Justes [1949], Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2014, acte II, p. 64.