Le canton, un territoire du quotidien ?
En 1789, l'Assemblée constituante raya d'un trait de plume les complexes divisions territoriales de l'Ancien Régime. Elle institua, d'une part, les départements, qui ont subsisté jusqu'à nos jours, et, à l'autre extrémité, elle donna le statut de « commune » à près de 38 000 collectivités, paroisses et communautés. Le maillage communal a lui aussi perduré jusqu'à l'époque actuelle : c'est là une particularité unique en Europe mais apparemment indestructible.
Cet émiettement frappa tout de su...
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 14 octobre 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-6663-7
DOI : 10.4000/books.pur.99933
Collection : Histoire
Année d’édition : 2009
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-0830-9
Nombre de pages : 392
Jean Le Bihan
Plaidoyer pour une réhabilitation. Petit essai sur l’histoire du canton dans la France contemporainePremière partie. La naissance du canton
Marie-France Montel
Municipalité cantonale rurale contre municipalité cantonale urbaine : le cas de Fontainebleau (an III-an VIII)Nicola Peter Todorov
Le transfert du canton dans l’Allemagne napoléonienneDeuxième partie. Le canton, territoire administratif
Vincent Bernaudeau
La loi d’avril 1919 sur la réunion des cantons judiciaires et la délégation des magistrats de paixÉtude de cas. Canton et maintien de l'ordre au XIXe siècle
Aurélien Lignereux
Un moment 1850 ? L’implantation cantonale des brigades de gendarmerie dans la France du premier XIXe siècleArnaud-Dominique Houte
Le territoire du métier : réflexions de la Belle Époque sur la cantonalisation de la gendarmerieJean-François Tanguy
Un essai cohérent mais avorté de police rurale : la brève histoire des commissaires cantonauxLaurent López
Le canton entre 1870 et 1914, territoire de redéfinition des rapports entre gendarmes et policiersTroisième partie. Le canton, territoire politique
Henri Courrière
Les conseillers généraux et les élections cantonales dans les Alpes-Maritimes à la fin du Second Empire (1860-1870)Jean-Paul Pellegrinetti
Les conseillers généraux en Corse, de la reconnaissance au pouvoir (1870-1914)Quatrième partie. Un vieux projet : la réforme cantonale
Marie-Vic Ozouf-Marignier
Unité territoriale et catégorie sociale : le canton dans la loi Martignac sur l’organisation départementale et communale (1829)Cinquième partie. Interrogations contemporaines
Marie-Vic Ozouf-Marignier et Nicolas Verdier
Le canton d’hier à aujourd’hui : étude cartographique d’un maillageGuillaume Bailly
Cantons et établissements publics de coopération intercommunale : de l’analyse spatiale aux jeux d’acteursEmmanuel Cherrier
Le canton peut-il rester ou redevenir un territoire politique ?Olivier Dedieu
Le canton est mort, vive le canton ! Quelle pérennité du canton comme espace politico-institutionnel ?Marie-Vic Ozouf-Marignier
ConclusionEn 1789, l'Assemblée constituante raya d'un trait de plume les complexes divisions territoriales de l'Ancien Régime. Elle institua, d'une part, les départements, qui ont subsisté jusqu'à nos jours, et, à l'autre extrémité, elle donna le statut de « commune » à près de 38 000 collectivités, paroisses et communautés. Le maillage communal a lui aussi perduré jusqu'à l'époque actuelle : c'est là une particularité unique en Europe mais apparemment indestructible.
Cet émiettement frappa tout de suite les contemporains. Si certains le regrettèrent, ce fut trop tard. Mais on imagina très tôt de regrouper certaines fonctions à un échelon supérieur. Les juges de paix, les brigades de gendarmerie, les curés doyens, ne pouvaient exercer leur action dans le cadre d'une seule commune. Certains scrutins exigeaient un regroupement minimum des électeurs. Ainsi naquit le canton. Mais, structure intermédiaire entre la commune et le district, puis, après 1800, entre la commune et l'arrondissement, on se garda de lui donner une vraie personnalité et un mode de représentation. Le faire aurait diminué l'importance des maires et des communes, relais essentiel, maillage majeur de l'administration et du gouvernement de la France, et, après 1800, l'importance des sous-préfets, piliers de l'administration territoriale, et des arrondissements. Seul le Directoire tenta, entre 1795 et 1799, de substituer le canton à la commune. Ce fut un échec, définitif.
Ainsi, pendant deux cents ans, le canton survécut comme base électorale de certaines carrières politiques, siège de justice, voire de police, circonscription de recrutement pour les grandes armées permanentes naissantes, territoire indispensable pour le droit, l'administration, les habitus institutionnels français, carrefour de routes, lieu de foires et de marchés, centre d'artisanat et de commerce. Et pourtant, malgré d'innombrables propositions de réformes, jamais il ne fut reconnu comme un véritable échelon politique.
C'est cette histoire – peut-être en voie d'achèvement – que ce colloque, organisé en septembre 2006 à l'université Rennes 2, voudrait tirer de l'ombre.
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