De l’Enfant au Prince de France. Réflexions sur la jeunesse du dauphin de France au XVIe siècle, de sa maturation à sa maturité politique
p. 269-280
Texte intégral
« Vae tibi terra cujus rex puer est » « Malheur est sus toy terre, de laquelle le roy est ung enfant1 »
1Parmi les enseignements dispensés par la littérature sapientielle contenue dans l’Ancien Testament, voici un exergue qui, tel l’épée de Damoclès, allait faire tant redouter aux sujets comme aux souverains du royaume de France la succession au trône d’un dauphin dont la jeunesse remettrait en cause l’autorité. Et pourtant, pour para phraser les propos quelque peu désabusés de Pierre Dupuy, conseiller du roi et garde de la bibliothèque de Louis XIII depuis 1645, contenus dans ses commentaires sur l’ordonnance de la majorité des rois, voilà un péril qui, conjoint à celui de la nécessité d’une régence, constitue un des deux plus grands accidents et des plus ordinaires qui ébranlèrent, dès l’origine de la Monarchie, la linéarité des successions dynastiques à la couronne de France2. Angoisse de la jeunesse de l’héritier qui peut paraître bien paradoxale lorsque ce même Pierre Dupuy écrivait en préambule de son Traité de la Majorité des rois de France à destination de Louis XIV que l’on « tient en France pour loy certaine et indubitable que jamais le royaume n’est vacant, qu’il y a continuation de roy à roy, que le mort saisit le vif, et que nous avons un Roy si tost que l’autre est mort, sans attendre couronnement, onction, ny sacre, et sans aucune autre solennité3 ». En effet, il est désormais bien acquis aujourd’hui à la suite, entre autres, des travaux d’Ernst Kantorowicz et de Ralph Giesey que la Monarchie française par les lois fondamentales qui la garantissent s’était dotée d’une qualité perpétuelle promue par le concept des deux corps du roi et de l’éternité de la dignité royale4. Cette dignitas dévolue à un lignage, à une dynastie, procède du choix divin ; elle est l’expression de l’élection d’un sang jugé idoine par la Providence pour restaurer le royaume de Dieu sur terre et guider les hommes vers leur Salut. Le corps mystique du roi, symbole de l’éternité de la Monarchie, ne subit pas l’accident des décès successifs des titulaires de la couronne comme il ne supporte aucune suspension de l’autorité royale ; il est l’essence de l’auctoritas nécessaire au souverain pour gouverner son royaume, et que les héritiers de la fonction vont revêtir à l’instant même où leur prédécesseur passe de vie à trépas. Par conséquent cette dignité royale, gage de la pérennité et de la stabilité de l’État, est l’apanage de tout héritier de la couronne tel que le prévoit la loi salique en général mais a fortiori, elle est celui du fils aîné de France, le dauphin, que sa naissance même prédispose à recueillir le legs monarchique à la suite de son père. Car si l’héritier indirect – en l’absence de fils pour succéder au défunt roi – ne revêt finalement cette dignité que par accident et au moment même de monter sur le trône, le dauphin, au contraire, est dès sa naissance l’expression vivante tout à la fois de la protection divine accordée à la prospérité de la dynastie comme des qualités requises et décelées par la Providence pour incarner cette dignité royale. D’une certaine façon, par sa nativité et le sang qui coule dans ses veines, le premier fils de France est d’ors et déjà baigné de la dignité royale puisque son élection au trône de France est libre de toute conjoncture humaine pour ne procéder que du choix de Dieu. Si bien que pour reprendre de nouveau une métaphore de Pierre Dupuy qui, comparant le roi au Christ, rappelait combien le Christ dans la crèche fut adoré par bien des souverains, et que « vray Roy [il] n’attendoit point une majorité d’ans, pour regner sur les cœurs ; conceu il a voulu qu’on le recogneust pour Roy ; né il a voulu qu’on luy rendist hommage », pour conclure sa démonstration en affirmant : « Ce n’est point l’aage qui donne aux rois l’austorité, ny les arteres la puissance : c’est Dieu, duquel ils sont les enfans et l’image5. »
2Néanmoins, voici une définition théorique des fondements du pouvoir royal que la pratique et l’exercice réel de l’art du gouvernement avaient déjà fait vaciller au crépuscule des derniers Valois. En effet, si l’âge ne conditionne pas l’autorité que détient l’héritier au trône de France, en revanche il semble bien tenir toute sa place dans la détermination du pouvoir effectif dont il jouit pour administrer son État. En d’autres termes, si l’auctoritas émanant de la dignité royale est indépendante de l’âge de son titulaire, en revanche ce dernier ne recouvre la postestas de sa fonction qu’à partir du moment où il a atteint sa majorité définie par les textes législatifs. À ce titre, la crise politique manifestée autour de la conjuration d’Amboise de mars 1560 et le débat ouvert alors sur la majorité du tout jeune roi François II illustrent combien, malgré l’existence de l’ordonnance de Charles V en 1374 instituant la majorité des rois de France à 14 ans, il existait à la fin du XVIe siècle un vide juridique dans la définition de l’âge idoine pour gouverner et par conséquent dans la définition du temps imparti à la jeunesse du prince et de celui consacré à sa maturité politique pour servir le gouvernement du royaume. C’est pourquoi, les nombreux débats juridiques menés entre 1560 et la proclamation de la majorité de Charles IX s’avèrent être une propédeutique pertinente pour, dans le cadre des problématiques soulevées par ce colloque sur les élites et leur rapport à la jeunesse, réfléchir sur une jeunesse très particulière qu’est celle du dauphin de France ; jeunesse moins définie par une périodisation précise de la vie que conçue comme un temps de maturation d’un prince qui, par sa naissance détient déjà toute l’essence de son pouvoir.
3Traités juridiques, dictionnaires contemporains et pièces poétiques offertes aux dauphins de France pourront ainsi servir ici à circonscrire le temps de la jeunesse du dauphin dans les mentalités des hommes du XVIe siècle, à la fois dans ses enjeux éducatifs, politiques et symboliques autour d’une figure princière dont la crédibilité et la légitimité politique tenaient à son sang. Si toute l’autorité royale est consubstantielle de sa nativité, quel rôle accorder alors à ce temps de la jeunesse de l’héritier au trône ? Serait-ce celui de révéler les vertus innées tout en éduquant et poliçant les humeurs naturelles ou plutôt celui de former le prince idoine aux fonctions auxquelles il est prédestiné ? Ou serait-ce encore celui d’estimer son discernement et sa maturité politique pour le gouvernement du royaume ou celui simplement d’élaborer un discours symbolique sur les prédispositions naturelles du prince et sa légitimité politique pour accéder au trône de France ?
Jeunesse princière : une appréciation juridique ?
4En préambule à cette réflexion, il est nécessaire d’évaluer les seuils définis au XVIe siècle pour délimiter en quelque sorte cette période que l’on qualifie aujourd’hui de jeunesse du prince. Autrement dit, quels âges de la vie recouvre ce temps de la jeunesse princière ? Prenons, par exemple, les définitions générales proposées par les dictionnaires contemporains du terme de « jeunesse » ; il en ressort que cette terminologie ne renvoie en réalité à aucune périodisation du cours de la vie dans le vocabulaire de l’époque. En 1539, Robert Estienne dans son Dictionaire françoislatin, repris en grande partie par Jean Nicot dans son Thresor de la langue françoise tant ancienne que moderne, se garde bien de fournir une quelconque définition de l’adjectif « jeune » ni du substantif de « jeunesse » ; au mieux se limite-t-il à une énumération de la multiplicité des emplois de ce terme et des acceptions très diverses qu’il recouvre6. D’une manière générale, le terme de jeunesse renvoie à un état de « bas-âge » sans autre précision, si bien que dans le dictionnaire de Robert Estienne ou celui de Jean Nicot, ce temps de la jeunesse peut être aussi bien associé aux débuts de la vie (ineunte aetate) à l’âge – tout aussi vague – de l’enfance (pueritia) ou à ceux peut-être plus précis de puberté (pubes) ou d’adolescence (adolescens). Un siècle plus tard, le dictionnaire d’Antoine Furetière relève cette confusion des sens arguant sur l’adjectif « jeune » que « ce terme est relatif et s’estend à plus ou moins d’années, suivant la qualité des choses et des personnes », précisant alors qu’« on appelle un jeune enfant jusqu’à 7 ans, un jeune adolescent jusqu’à 15 ou 16 ans, un jeune homme jusqu’à sa majorité7 ». Le temps imparti à la jeunesse de l’homme se révèle ainsi une période très large, aux contours subjectifs et recoupant des paliers aussi divers que celui de la plus petite enfance à celui du jeune adulte. À titre d’exemple, le terme d’adolescens — que Robert Estienne reprend le plus souvent pour traduire l’idée de jeunesse – est le plus éloquent pour rendre compte de ces contours insaisissables. Ce terme peut renvoyer aussi bien chez Ciceron dans son traité sur la vieillesse au temps qui s’écoule entre l’enfance et la vieillesse, soit entre 20 et 40 ans ; comme il désigne pour Robert Estienne le jeune homme âgé de 12 à 21 ans8, tandis que chez Antoine Furetière il s’agit de la période comprise entre 7 et 15 ans. La confusion qui règne aux XVIe et XVIIe siècles autour de la définition du temps de la jeunesse laisse donc à penser que celle-ci ne puise pas son sens dans des bornes chronologiques définies mais davantage dans l’objet auquel elle est dévolue.
5Car c’est probablement de la définition retenue dans le dictionnaire de l’Académie française de 1695 qu’il faut appréhender les enjeux de l’âge qualifié par la jeunesse à savoir que ce dernier se caractérise par « le manque d’expérience, l’emportement de l’âge », de même que l’adjectif « jeune » s’adjoint alors à un esprit quand « il n’est pas meur, sage et posé9 ». La jeunesse devient ainsi par défaut le temps qui sépare la petite enfance où l’homme est à l’état de nature à celui de l’âge mûr. Or cet âge mûr, cet âge de la maturité, est chez Robert Estienne celui où l’homme atteint la perfection, et surtout celui où il entre en la capacité de son pouvoir10. Si cet âge de la capacité à agir sur soi et sur les autres qui clôt le temps de la jeunesse s’appelle l’âge de la maturité chez Robert Estienne, il devient dans le dictionnaire de Jean Nicot en 1606 l’âge de la majorité qu’il définit comme celui où l’homme peut pleinement user de ses droits, ou encore, dans le dictionnaire de l’Académie à la fin du XVIIe siècle, l’âge où l’homme peut administrer son bien hors de toute tutelle11. On observe dès lors un amalgame pour définir l’espace de la jeunesse entre une appréciation qualitative d’un état de perfection auquel doit parvenir l’enfant à l’issue de cette période (la maturité) et une notion purement civile et légale de la majorité, seuil à partir duquel l’homme entre en pleine possession de ses capacités d’agir sur son bien et sur autrui en fonction de son rang social. Un amalgame qui relève du fait que ces deux moments (maturité/majorité) sont souvent concomitants : le premier légitimant le second, quand le second ne proclame pas ipso facto le premier. La jeunesse du prince est donc le temps qui précède sa majorité juridique, moment où il recouvre toute la potestas liée à sa fonction royale après avoir consacré ses jeunes années à la maturation de son esprit et des qualités nécessaires à l’administration du royaume. Ainsi on comprend mieux la prédilection des contemporains pour le terme d’adolescence quand il s’agit d’évoquer ce temps de la jeunesse, car il est conçu comme le temps de la croissance (adolescere), de l’acquisition des vertus, de la sagesse et des connaissances nécessaires pour parvenir à cet état de maturité légitimant la majorité civile qui clôt le temps de la jeunesse et remet le jeune adulte en sa pleine capacité d’action hors de toute tutelle. N’est-ce pas là tout l’enjeu de la pièce de bravoure que Pierre de Ronsard dédie au jeune Charles IX en 1561 sous le titre de L’Institution pour l’adolescence du roy tres chrestien Charles IXe de ce nom, et dans laquelle il s’emploie à pourvoir en une formation accélérée à la maturation d’un prince que les lois de succession n’avaient guère prédisposé à accéder aussi brusquement au trône de France12. Un enjeu d’autant plus grand que la succession du jeune François II avait deux ans plus tôt ouvert des débats sur la majorité des rois de France et l’âge suivant lequel les héritiers seraient en mesure de gouverner réellement le royaume.
La majorité : une condition nécessaire mais pas suffisante pour porter le sceptre
6En effet, si l’âge de la majorité célébrant l’entrée en jouissance de l’entière administration de ses biens, du droit d’ester en justice et d’exercer un certain nombre de pouvoirs (civils, religieux ou militaires) pouvait varier entre 20 et 25 ans en fonction des coutumes et de la condition sociale des jeunes hommes, en revanche la définition de la majorité des rois de France au XVIe siècle bénéficiait de l’édit pris par Charles V en 1374 qui fixait à 14 ans l’âge idoine pour administrer à bien le royaume ; une règle qui avait eu de nombreuses occasions de s’appliquer depuis deux siècles sans contestation particulière. Ce qui ne veut pas dire que les successions à la couronne d’un très jeune héritier ne suscitaient pas de vents d’oppositions – il s’en élevait presque toujours –, mais ces esprits de contestation étaient avant tout inhérents à l’accession au trône d’un roi mineur qui imposait la mise en place d’une Régence pour laquelle il n’existait aucune loi en affirmant la constitution, et par là même, la légitimité. Or, force est de constater que les débats virulents qui s’élèvent en 1560 autour de la capacité à gouverner du jeune roi François II remettent en cause, cette fois-ci, l’autorité d’un roi majeur. C’est un fait inédit depuis la législation mise en place par Charles V que l’on remette en cause ce terminus ad quem de la jeunesse du prince et sa maturité pour gouverner l’État. Après les accidents dynastiques introduits par l’absence d’héritiers mâles pour Charles VIII et de Louis XII, les règnes de François Ier et d’Henri II avaient renforcé la puissance et l’autorité royale. Cependant, le décès fortuit d’Henri II précipite le jeune et fragile dauphin François, alors âgé de 15 ans, à la tête d’un royaume ébranlé par les controverses religieuses, les luttes de factions et les déboires financiers. Accablé par la charge qui lui incombe si brusquement, le jeune roi décide alors de s’entourer de l’aide des Guise en confiant les affaires financières au cardinal Charles de Lorraine et l’administration de la guerre au duc François de Guise ; un choix en grande partie redevable de leur situation familiale en qualité d’oncles de la jeune reine, Marie Stuart. Pour l’historiographie traditionnelle des guerres de Religion – y compris depuis les contemporains de ces guerres eux-mêmes – c’est cette prise en main du gouvernement par le clan des Guise qui va fournir aux réformés la cause politique qui leur manquait pour s’ériger en véritable parti et faire progresser de manière moins visible mais probablement plus efficace leur cause religieuse sans craindre d’être relayés au simple rang d’agitateurs de l’ordre public13. Il s’agit dès lors pour le parti protestant de dénoncer la répression dont sont victimes les fidèles de la religion prétendue réformée en contestant la légitimité des décisions royales manipulées par la pression jugée illégale dont usent les deux princes de Lorraine sur le jeune roi. Cet argument devient ainsi l’objet d’une bataille rangée de juristes à la solde de chacun des deux camps chargés à raison d’érudition juridique et constitutionnelle de prouver, pour les réformés, la minorité du roi et donc la nécessité de mettre en place un légitime conseil de régence, quand Jean du Tillet, protégé des Guise et par ailleurs greffier au Parlement de Paris, plaidait en faveur de la pleine et entière autorité d’un roi majeur et libre de s’adjoindre les conseillers qu’il entend14. Aussi peut-on lire dans une lettre datée du 15 août 1559 qu’il adresse à Jean Calvin, François Morel, aumônier de Renée de France et duchesse de Ferrare, exprimer sans ambiguïté cette controverse politique en avançant l’argumentaire du camp huguenot selon lequel « la loi veut en France, si le roi laisse à sa mort des enfants mineurs, que les ordres du royaume soient tout d’abord assemblés, que ce soit eux qui décident des tuteurs et gouverneurs à donner auxdits mineurs, et que d’autres soient préposés aux affaires du royaume […] qui aient la direction de tout jusqu’à la majorité desdits enfants15 ». L’objet n’est pas ici d’entrer dans l’étude exhaustive de cette controverse, de ses acteurs et de son dénouement, mais de s’intéresser aux arguments qui ont pu étayer et diffuser cette théorie politique de la minorité d’un roi de 15 ans et remettre en cause la légitimité de ses actes.
7L’enjeu conjoncturel de cette controverse était de réussir à évincer les Guise du gouvernement, et par la même, Catherine de Médicis souvent stigmatisée comme responsable de cette situation. Le cœur de la dispute revint donc à discuter la traditionnelle question de la prééminence des États généraux ou de la reine mère sur le contrôle de la décision royale pendant une période de régence, ou plus prudemment appelée, compte tenu de l’âge du jeune roi, pendant une période de curatelle16. En effet, ceux qui briguaient la disgrâce des Guise se gardèrent bien d’appuyer leur défense sur une déclaration de minorité juridique du roi ; François II avait atteint ses quinze ans quand il dût succéder à son père et ne pouvait être considéré comme mineur en vertu de l’ordonnance de 1374. Même s’il y eut quelques velléités de contester la conformité de cet acte royal, l’argumentaire tenu en face par les plus savants juristes voua de suite ce raisonnement à l’échec, Jean du Tillet répondant alors à cette hypothèse que « l’ordonnance de la majorité des roys à quatorze ans faicte par ledict roy Charles cinquiesme est en bonne forme, signée, seellée, publiée et enregistrée17 ». En revanche, le parti uni derrière Antoine de Bourbon et les opposants au pouvoir des Guise élaborèrent leur plaidoyer sur un réquisitoire dénonçant l’immaturité du jeune roi. Cet argument est alors beaucoup plus construit sur la piètre image que donnait le jeune François II d’un roi inexpérimenté, peu enclin au gouvernement du royaume, impulsif et maladif. Aussi avancent-ils cette théorie contre laquelle s’élève Jean du Tillet défenseur de la cause royale et qui l’expose ainsi à la reine-mère : « Le roy vostre filx est confessé majeur de nom et non d’effect18. » Voilà en quelques mots résumée toute la thèse des pourfendeurs de l’autorité des Guise ; il s’agit bien de reconnaître que le roi, en vertu de son âge, est légalement majeur. En revanche, ils considèrent qu’il ne l’est pas dans la pratique du pouvoir comme le montre la délégation aux Guise de prérogatives traditionnellement réservées au souverain. En conséquence, François II est considéré mineur non pas de nom (entendez juridiquement) mais dans l’efficience de son pouvoir de gouvernement. De ce constat offert par la personnalité de François II d’un affaiblissement de l’autorité du roi, les opposants aux Guise imaginent la théorie d’une majorité à deux degrés pour les rois de France selon laquelle le roi exercerait sous le régime d’une tutelle jusqu’à sa quatorzième année, autrement appelé jusqu’alors « Régence », mais qu’ensuite un régime de curatelle prendrait le relais jusqu’à 25 ans. Débat purement constitutionnel donc, réclamant un conseil de tutelle pour la conservation de la personne du roi mineur jusqu’à 13 ans puis s’allégeant pour ne devenir qu’un conseil de curatelle assigné à la conservation et administration des biens du jeune roi19. La distinction est ténue entre la tutelle et la curatelle et relève de l’argutie juridique mais elle déclarait bien le jeune roi immature pour user de son plein pouvoir en matière d’administration du royaume et permettait de réclamer la mise en place d’un « légitime conseil » nommé par les États généraux pour pourvoir aux affaires du royaume pendant cette période. Cette théorie remettait certes considérablement en cause la légitimité du pouvoir des Guise auprès du jeune roi en le déclarant inapte à choisir ses conseillers pour le seconder dans l’administration du royaume ; un choix qui devait revenir alors aux États Généraux. Mais cette théorie attentait surtout profondément à l’autorité royale et aux exceptionnelles vertus qui distinguaient l’héritier au trône des autres jeunes gens et sujets du royaume. Elle replaçait en effet le roi dans le schéma commun réservé aux jeunes hommes dans bien des coutumes du royaume, à savoir la possibilité d’être émancipé à l’âge de puberté (14 ans) pour se marier ou exercer une tutelle sur les cadets, mais toujours sous l’assistance d’un curateur jusqu’à l’âge de 25 ans pour l’administration de ses biens.
8L’élaboration de ce postulat témoigne de la profondeur de la dégradation de l’autorité royale autour de cette personnalité invisible du roi François II éclipsée derrière le pouvoir très – ou trop – en vue des Guise et conduisait même à revenir sur l’aura symbolique et exceptionnelle de l’héritier au trône de France. Car lorsque Charles V établit la majorité royale à 14 ans20, il la justifiait, en premier argument contenu dans son ordonnance, par le fait que ce premier fils de France, plus que tout autre prince du sang, bénéficiait de « la soigneuse education que les rois par-dessus tous les autres peres ont de leurs fils21 ». Par le soin que le roi de France accordait à l’éducation de son héritier, le dauphin de France, dans l’imaginaire politique, se détachait de la condition du commun des hommes pour se distinguer par une maturation plus rapide de l’esprit, grâce à la sagesse dispensée par son père et ses précepteurs, qui le rendait apte à 13 ans révolus à administrer le royaume. Cet argument de l’éducation très soignée de l’esprit du dauphin qui justifiait en 1374 la majorité des rois parvenus dans leur quatorzième année s’érige en condition quasi suspensive du recouvrement de la pleine autorité royale à l’âge de la majorité à la fin du XVIe siècle. Dans son Traicte de la majeste royalle en France publié en 1597, Pierre Poisson, seigneur de la Bodinière et conseiller du roi au présidial d’Angers, énonçait parmi les ferments de l’autorité royale la nécessité pour le roi de pourvoir à la bonne éducation de son fils pour qu’il en soit le légitime successeur. Il déclarait ainsi que le roi, outre de régner vertueusement se devait d’être « curieux de laisser son enfant successeur capable de son sceptre, le faisant des son enfance et jeunesse nourrir non trop delicatement, et le fera apprendre choses honnestes et decentes a lignee royale […] voire en cela surpassera le soin des hommes de moindre condition, par ce moyen perpetuera son regne à son vray heritier, qui ainsi appris, ensuivra la vertu et magnanimité de son pere et retiendra ses subjets en son obeissance ». Et de conclure alors que « autrement les enfans des rois et des monarques pour avoir este mal nourris et instruits derogeans a la vertu de leurs ancestres ont souvent estes privez et dejectez de leurs sceptres et Empires22 ». Il est intéressant de constater alors, qu’au moment même où disparaît la dynastie des Valois et où l’accession des Bourbons doit se conjuguer avec une réaffirmation du pouvoir royal, l’éducation du dauphin à la fonction monarchique à laquelle il est prédestiné entre dans la définition même de la majesté qu’il recouvrera en succédant au trône. L’acquisition de la majorité est nécessaire pour entrer en pleine possession de l’autorité royale mais elle n’est pas suffisante pour détenir la « capacité » – pour reprendre la terminologie de Poisson de la Bodiniere – d’administrer légitimement le royaume. La jeunesse du prince se définit donc certainement sur le plan juridique par le temps qui précède l’âge de la majorité qui lui confère légalement la pleine jouissance de ses pouvoirs ; mais c’est davantage à la dimension qualitative de la jeunesse que l’autorité royale est redevable, à savoir d’un temps consacré à et couronné par la maturation d’un prince idéal pour administrer et conduire ses sujets et son royaume. François II en 1560 est majeur, cet état ne laisse place à aucune contestation, en revanche, sa faible personnalité, son caractère indécis conjugué à son absence de la décision politique au profit de l’omniprésence des Guise le font juger immature pour exercer réellement le pouvoir souverain qui lui revient.
La jeunesse du prince ou la maturation d’un roi
9La jeunesse du dauphin serait donc le temps de maturation d’un roi qu’il est en puissance d’être par son sang et la protection que la Providence accorde à la dynastie. Cette particularité du dauphin porteur dès sa naissance de tous les stigmates de l’élection divine et de la dignité royale mais chargé de consacrer son plus jeune âge à faire croître ses vertus, est un thème très rebattu chez les chantres de la gloire delphinale. Jean Marot en 1518 célébrait en ces termes la naissance du jeune dauphin François, fils aîné de François Ier en le qualifiant de « Fleuron de lys tant digne et precieux » auquel « Jadis transmis au Roy Clovis des cieulx/Pour decorer le noble Escu de France/Jesus te doint en vertu tel’croissance/Que tout le monde en puisse valoir mieulx23 ». Le dauphin y apparaît ici comme une jeune fleur tirant sa qualité précieuse de la sève qui la nourrit, le sang de France, mais qui doit encore croître en vertu : c’est le temps affecté à sa jeunesse, celui de l’éclosion, et l’affermissement de la force, et de sa vitalité. L’assimilation allégorique du dauphin et héritier du trône à un bourgeon, un fruit, une fleur, et plus fréquemment à un fleuron de lys est un usage récurrent chez les poètes du temps ; les occurrences en sont très nombreuses par exemple dans le tombeau poétique du même dauphin François décédé en 1536 où, pour ne citer qu’une de ces nombreuses pièces, il est déploré comme « le noble fruict plain d’embasmee odeur/Que mort fist choir de l’arbre en sa plaine verdeur/De branches et feuilles soubdain desherité/Long temps avant qu’il vint en sa maturité […]/Beaulté n’y a eu lieu, grace vertu, jeunesse/Scavoir, honneur, avoir, royal sang, gentillesse/Tout cela est tumbe avec luy au cercueil24 ». Ces allégories que l’on pourrait énumérer à l’envi mettent en lumière combien le temps de la jeunesse princière n’est pas celui affecté au modelage d’un monarque idéal mais celui dévolu à faire mûrir le dauphin à la fonction de roi qui l’attend. Il s’agit de révéler et d’affermir la nature vertueuse du prince par la nourriture d’une éducation adaptée à son épanouissement en un prince capable d’hériter un jour de la couronne.
10Ce temps de maturation du dauphin apparaît alors telle une propédeutique nécessaire pour légitimer sa capacité à administrer le royaume. Un rondeau anonyme dédié au dauphin et daté du milieu du XVIe siècle insiste sur l’importance de la formation de l’esprit du prince en jeunesse pour accéder à la sagesse attendue d’un bon roi, déclarant ainsi que « Non sans raison ung philosophe a dict/Enfant royal filz de toute noblesse/Que pour monter jeune prince en credict/Luy fault celer son esprit en jeunesse/Et preserver longuement sa promesse/Du mal qui peult au contraire advenir/Tu le fays bien pour an bien parvenir/Que toy en France et France en toy espere/Differe donc pour plus tost devenir/Pere a ton peuple et vray filz a ton pere25 ». La lecture de ces vers invite à constater combien le crédit politique, et donc la légitimité de l’exercice du pouvoir politique sont conditionnés à l’épanouissement de l’esprit et l’éducation reçue pendant sa jeunesse. Dans l’imaginaire politique du temps, les jeunes années du dauphin participent pleinement de la légitimité de sa souveraineté future. Le nouvel idéal défini à la Renaissance d’un roi sage et prudent revêt la jeunesse du prince d’une attention toute particulière pour le savoir et la formation offerts au futur souverain. À titre d’exemple, le livre d’heures de François II définit de la sorte la finalité de la jeunesse delphinale en comparant la période des 6 aux 12 ans du dauphin au mois de février à l’issue duquel est le printemps et où « l’esperit se œuvre » et est « prest a enseigner26 ». Mais lorsqu’il s’agit de l’héritier au trône, c’est un temps de maturation exceptionnel car il se doit d’être achevé à 13 ans. De cette maturité précoce, apanage de l’héritier du trône, l’Université de Toulouse fit le cœur de son oraison présentée au dauphin lors de la visite royale d’août 1533. Le recteur de l’Université, Blaise d’Auriol, accueillit en effet le jeune François alors âgé de 15 ans en soulignant qu’« entre les œuvres merveilleuses du roy celeste, la celerité de prudence, hardiesse et prouvesse prevenans l’eaige de adolescence, n’est pas la plus petite consideration que peult cherir ez entendemens des humains pour ce que sont trois vertus a la integrité de eaige virile27 ». Cette maturité, le recteur Blaise d’Auriol la reconnaît chez le dauphin auquel il offre tous les trésors de l’Université de Toulouse pour accompagner sa quête de savoir. Mais il s’agit avant tout dans l’ensemble de ces exemples de l’expression d’une utopie politique attachée au dauphin en attente de sa couronne.
11La jeunesse du dauphin rime donc avec la maturation d’un roi aux vertus définies par le nouvel idéal du prince de la Renaissance. L’éducation des jeunes années de l’héritier au trône contribue à légitimer le plein exercice de son pouvoir bien plus que le seul concept de majorité. Pierre de Ronsard en a alors bien tiré les enseignements dans l’Institution pour l’adolescence du roy très-chrétien Charles IXe de ce nom qu’il dédie au jeune roi encore mineur. La contestation de la maturité de François II pour administrer le royaume résonne encore dans ses vers lorsqu’il ouvre sa réflexion sur le savoir du prince par l’injonction suivante : « Sire, ce n’est pas tout que d’estre Roy de France/Il faut que la vertu honore vostre enfance/Un Roy sans vertu porte le sceptre en vain28. » Pour Pierre de Ronsard, le jeune Charles IX pourrait bien se contenter d’attendre que passe tant bien que mal le temps de sa minorité, il en serait bien roi le jour de sa majorité, mais, sans expérience et sans vertus il ne pourrait gouverner le royaume. Il porterait le sceptre en vain dit-il : il recouvrerait la dignité royale sans pour autant pouvoir user de tous les pouvoirs inhérents à sa fonction. Depuis la maturation idéale du dauphin diffusée par l’imaginaire du bon gouvernement, le précédent de la contestation politique du pouvoir de François II a érigé la maturité du roi comme condition sine qua non pour revêtir l’entière légitimité monarchique. Et alors même que Michel de L’Hospital œuvre dès les années 1560 à défendre la pleine autorité royale, il est contraint de reconnaître désormais dans sa harangue au Parlement de Rouen le 17 août 1563 déclarant la majorité de Charles IX que « les loix des hommes ne peuvent changer ne muer les loix de nature, ne que telle loy puisse faire sage avant les temps celui qui estre ne le peut pour n’avoir l’experience des choses29 ». Mais pour Michel de l’Hospital, les sujets du royaume doivent ici se réjouir de la majorité de Charles IX car, au contraire de son prédécesseur, elle se conjugue sans conteste avec sa pleine maturité pour administrer le royaume et le ramener à la paix – enfin tel est son espoir de voir les querelles intestines disparaître dans l’adhésion à la personnalité de ce nouveau roi.
12En conclusion de ces réflexions sur les contours, le rôle et la fonction que les hommes du XVIe siècle assignaient à la jeunesse de l’héritier au trône, il faut se rendre à l’évidence tout d’abord que lorsque nous parlons de jeunesse dans la première modernité, nous évoquons le temps précédant celui de la majorité, de l’émancipation de l’individu, de l’entrée dans la pleine jouissance de son pouvoir d’action. Donc pour un héritier au trône de France que les lois de successions déclarent idoine au gouvernement du royaume à 13 ans révolus, le temps de sa jeunesse recouvre les années qui s’écoulent entre 5 ou 7 ans et 13 ans. Nous sommes donc dans une périodisation du cours de la vie qui, dès la deuxième moitié du XVIIe siècle, se trouve relayée au rang des âges de l’enfance, celle de la jeunesse dérivant alors vers des âges plus avancés, ceux dévolus aux premières expériences de la vie, ceux des voyages de jeunesse puis des premières organisations politiques de jeunesse ; mais il y a là en un peu plus de deux siècles un glissement de près de dix ans dans les définitions données du temps de la jeunesse. En revanche, si finalement les bornes données au temps de la jeunesse par les contemporains ne sont pas ou peu transposables d’un siècle à l’autre, le rôle et la fonction dévolus à cette période semblent au contraire les points invariants dans la définition du concept de jeunesse. La jeunesse du prince au XVIe siècle, même si elle se situe entre 7 et 13 ans, est le temps consacré à la maturation de l’héritier à la fonction à laquelle il est prédestiné. Le temps de la jeunesse du prince, c’est effectivement celui de l’éducation avec toutes les expérimentations pédagogiques qui émergent à la Renaissance, mais c’est surtout un temps politique crucial. C’est une période qui conditionne la réalité du pouvoir que l’héritier recouvrera à la majorité car elle est conçue comme le temps où toutes les qualités naturelles qui distinguent l’héritier au trône doivent être canalisées dans un processus de maturation d’un prince idéal. Si, dans la définition du portrait du bon gouvernement à la Renaissance, on a beaucoup insisté sur l’harmonie parfaite entre la force et la vertu que devait posséder le prince, il ne faut pas gommer que cette définition se conjugue avec une attention toute nouvelle à l’époque pour le temps de l’adolescence au cours duquel l’éducation doit guider et faire mûrir des qualités que la fougue et l’indiscipline de l’âge pourraient détourner vers un destin des plus néfastes, vers la tyrannie. Temps de maturation politique, temps d’expérimentation du pouvoir, la jeunesse du prince au XVIe siècle, si elle se situe bien plus tôt que la plupart des périodes de la vie qui sont évoquées au cours de ce colloque, n’est finalement pas très discordante dans son rôle et sa fonction des enjeux qui seront par la suite évoqués pour les périodes plus contemporaines.
Notes de bas de page
1 Vulgate de Saint Jérôme, livre de L’Ecclésiaste, 10,16 ; traduction de Lefebvre d’Etaples, La Sainte Bible en françoys translatee selon la pure et entiere tradition de sainct Hierosme, Anvers, 1530, fol. 269 v°.
2 Pierre Dupuy, Commentaire sur l’ordonnance de la majorité des rois, s.l.n.d., in-8°, fol. 45 v°.
3 Pierre Dupuy, Traité de la Majorité de nos rois et des régences du royaume, avec les preuves tirees tant du Tresor des Chartes du roy que des registres du Parlement et autres lieux, Paris, Chez la veuve de Mathurin Du Puis, 1655, p. 1.
4 Ernst Kantorowicz, The King’s Two Bodies: a study in Mediaeval Political Theology, Princeton, Princeton University Press, 1957, 568 p., Raplh E. Giesey, Cérémonial et puissance souveraine, France XVe-XVIIe siècles, coll. « Les cahiers des Annales », no 41, Paris, Armand Colin, 1987, p. 17.
5 Pierre Dupuy, Commentaire sur l’ordonnance…, op. cit, fol. 2 v°.
6 Robert Estienne, Dictionnaire Francoislatin, contenant les motz et manieres de parler Francois, tournez en Latin, Paris, Imp. De Robert Estienne, 1539, p. 260-261 ; Jean Nicot, Thresor de la langue françoise tant ancienne que moderne, Paris, éd. A. et J. Picard et Cie, 1960, p. 346.
7 Antoine Furetière, Dictionnaire universel contenant generalement tous les mots françois tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts, 1695, non paginé.
8 Ciceron, Cato Major de senectute, chap. 4.
9 Antoine Furetière, Dictionnaire universel…, op. cit., non paginé.
10 Robert Estienne, Dictionnaire Françoislatin…, op. cit., p. 3 : il traduit ainsi les expressions : « Il n’est pas encore en aage de perfection » par Nondum ad maturitatem pervenit et celle de « I a soit qu’il n’ait point encore l’aage de povoir » par Etsi abest maturitas aetatis, tamen…
11 Jean Nicot, Thresor de la langue françoise, op. cit., p. 387 ; Antoine Furetière, Dictionnaire universel…, op. cit., non paginé.
12 Pierre de Ronsard, Institution pour l’adolescence du roy tres-chrestien Charles IXe de ce nom, in Œuvres complètes, coll. « Bibliothèque de la pléiade », Paris, Gallimard, 1994, t. II, p. 1006-1011.
13 Arlette Jouanna (dir.), « Le temps des guerres de religion en France (1559-1598) », in Histoire et dictionnaire des guerres de religion, coll. « Bouquins », Paris, Robert Laffont, 1998, p. 56.
14 Jean du Tillet, Pour la majorité du roy très chrestien contre les écrits des rebelles, Paris, chez Guillaume Morel, 1560, 21 p. ; Jean Du Tillet, Pour l’entiere majorite du roy tres chrestien contre le legitime conseil malicieusement inventé par les rebelles, Paris, Chez Guillaume Morel imp. Du roy, 1560, 40 p. ; Response au livre inscrit pour la majorité du Roy François II, dans Mémoires de Condé, et Légitime conseil des roys de France pendant leur jeune aage, Londres, éditées par Cl. Bosse et J. Nillor, 1740, t. I.
15 Opera Calvini, G. Baum, A. Cunitz, et E. Reuss (éd.), Brunswick, 1878, t. XVII, col. 597 ; cité et traduit dans Henri Naef, La Conjuration d’Amboise et Genève, Paris, Honoré Champion, 1922, p. 78.
16 Loris Petris, La plume et la tribune. Michel de L’Hospital et ses discours (1559-1562), Genève, Droz, 2002, p. 74.
17 Jean du Tillet, Pour l’entiere majorite du roy…, op. cit., p. 26.
18 Ibid., p. 30.
19 Voir définition du mot « tutelle » dans Antoine Furetière, Dictionnaire universel…, op. cit., non paginé.
20 L’Édit de Charles V de 1374 fut diversement interprété aux XIVe et XVe siècles quant à la définition du seuil des 14 ans. Fallait-il le considérer atteint dès l’entrée dans la quatorzième année soit à 13 ans (définition retenue finalement au XVIIe siècle) ou bien une fois seulement le quatorzième anniversaire fêté ? Si aujourd’hui la majorité des rois de France est acquise à 13 ans atteints, nous avons ici conservé la dénomination originelle avec lesquels les juristes du XVIe siècle évoquaient l’Édit de Charles V, témoin de la confusion qui planait encore sur la définition de la majorité du prince. Voir Bernard Barbiche, Les Institutions de la monarchie française à l’époque moderne, Paris, PUF, 1999, p. 30-31.
21 Pierre Dupuy, Commentaire sur l’ordonnance…, op. cit., fol. 48.
22 Pierre Poisson, sieur de la Bodiniere, Traicte de la majeste royalle en France, Paris, Chez Jamet Mettayer, 1597, fol. 36 v°-37 r°.
23 Jean Marot, « Rondeau XXVIII », in Les Deux Recueils, éd. critique de Gérard Defaux et Thierry Mantovani, Paris, Droz, coll. « Textes littéraires français », 1999, 603 p.
24 La Déploration sur le trespas de feu monseigneur le Daulphin de France. Avec l’épitaphe dudit seigneur et ung dizain à la louenge duu roy tres chrestien pour sa constance contre fortune et mort, Pièce de 8 fol., in-8°. s.l.n.d.
25 BNF, Ms. Fr. 1700, fol. 50 v°.
26 BNF, N.a.l. 104, fol. 3 v°.
27 Bibliothèque Universitaire de Toulouse, Arsenal, Fonds Ancien, Ms-1, fol. 171 r°.
28 Pierre de Ronsard, Institution pour l’adolescence…, op. cit., p. 1006.
29 Michel de L’Hospital, Discours pour la majorité de Charles IX et trois autres discours, présenté par Robert Descimon, Paris, éd. Imprimerie Nationale, 1993, p. 103.
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