« Au Petit Paradis » des Brochant : transmission et reproduction familiale chez des marchands drapiers parisiens, XVIIe-XVIIIe siècles
p. 245-262
Texte intégral
1La reproduction à l’identique d’une génération à l’autre n’a rien de naturel, même dans la société d’Ancien Régime. Loin d’être mécanique, elle peut constituer en elle-même un choix comme le montre le cas de marchands parisiens, les Brochant qui, de 1615 à 1789, se disent « marchands bourgeois de Paris » et « marchands fournissant les écuries du roi ». Leur immobilisme de longue durée contrevient largement aux schémas classiques de conversion de la réussite commerçante en un capital social d’une autre nature (terres, offices, noblesse…). Il n’est ni la conséquence d’une stagnation, tant leur richesse aurait pu leur permettre d’accéder à d’autres sphères sociales, ni l’expression d’un attachement viscéral au négoce : dès les débuts de la Révolution, ils quittent le commerce pour adopter une vie de rentier. C’est que la réitération des conditions et la stabilité affichée correspondent chez eux à une stratégie collective qui vise à maintenir une identité familiale spécifique sise à la jonction de deux légitimités, les corporations et charges de la notabilité urbaine (Six-Corps, tribunal de commerce, fabriques paroissiales) et la monarchie, grâce à la place de fournisseurs privilégiés des Écuries ; une stratégie qui a également su profiter d’une démographie particulièrement heureuse accordant aux pères des fils adultes sur près de deux siècles. Le commerce, l’enseigne du Petit Paradis, constitue le socle sur lequel s’est construite la position des Brochant, non seulement parce qu’il est extrêmement rémunérateur, mais surtout parce que la nature de leur service de fourniture auprès du monarque impose des règles d’exercice et de transmission qui tranchent sur les pratiques habituelles. La place des femmes est très réduite, l’importance du patronyme bien plus marquée que chez les autres marchands. La centralité de l’« entreprise » dans les processus de reproduction oriente l’établissement des jeunes et régule les solidarités entre parents par-delà les divergences des choix professionnels. Car si la famille comprend finalement des magistrats aussi bien que des marchands, il n’en reste pas moins que c’est à partir d’un nom inextricablement lié au négoce que s’articulent les formes prises par l’insertion des individus dans la société et l’espace urbain, et en particulier dans ses dimensions locales, paroisse et quartier proche. C’est à cette échelle qu’il convient de lire les traces des transactions opérées par la famille pour adapter les éléments permanents de transmission patrimoniale aux modifications du contexte politique et institutionnel susceptibles de la remettre en cause.
Faire fortune au « Petit Paradis »
2La maison Brochant est une des plus considérables de Paris et sans doute la plus stable : de 1615, date à laquelle Mathurin I Brochant (1584-1647), fils d’un marchand de Dreux, succède à son patron décédé sans enfant, jusqu’à la chute de la monarchie absolue, six générations se succèdent sous la raison sociale de « Brochant et compagnie1 ». Elle se distingue des nombreux autres fournisseurs de la couronne par la possession du privilège exclusif de confectionner les livrées et autres habits du personnel des écuries royales, soit entre 1 500 à 2 000 personnes2. Les sommes en jeu, très importantes, ne cessent de croître : le capital de la société passe de 80 000 livres en 1680 à 400 000 livres en 1745. La valeur réelle de l’affaire est cependant bien plus élevée : à la fin des années 1770, elle est évaluée à 1,4 millions et en 1790, dans une conjoncture défavorable, le bilan est encore bénéficiaire de près d’un million en créances sur la Maison du roi. Les fortunes personnelles des individus augmentent au même rythme : celle de Paul (v. 1615-1704), fils de Mathurin, monte à 360 000 livres ; celle de Philippe, un maître des Comptes petit-fils de Paul, à 600 000 livres en 1732 et à 800 000 livres pour son oncle Jean-Baptiste l’année suivante. Au milieu du siècle, celle de Claude-Jean-Baptiste I (v. 1698-1750), fils de Jean-Baptiste, atteint 1,6 millions. Enfin son fils, Claude-Jean-Baptiste II, possède en 1791 un patrimoine de 2 millions de livres3. Les Brochant font donc figures de possédants de la meilleure espèce : à son mariage en 1745, Claude-Jean-Baptiste II apporte 120 000 livres, comme les plus riches « négociants » et en 1791, il acquittait une contribution patriotique de 15 000 livres, à l’égal des grands marchands lyonnais alors qu’il est retiré des affaires4. Ils sont sur ce point tout à fait comparables à leurs parents, les banquiers catholiques Le Couteulx, une des premières fortunes marchandes de la capitale5. Cet enrichissement présente encore de beaux restes sous la Restauration, malgré le piètre remboursement des dettes de la monarchie. Félix, mort en 1816, possède plus de 500 000 francs de patrimoine, le seuil daumardien de la richesse6.
3Le niveau de fortune et la vitesse de son accumulation restent certes très inférieurs aux performances des armateurs bordelais ou du manufacturier Oberkampf qui brasse environ 9 millions de livres par an vers 17897. Mais la spécificité de la position commerciale des Brochant présente des avantages considérables puisqu’elle repose sur des dépenses de cour qui non seulement connaissent une inflation massive mais surtout offrent des profits constants n’impliquant aucunement la recherche de nouveaux débouchés, de nouveaux marchés à conquérir. Au début du règne de Louis XVI, les fournitures pour le seul deuil de Louis XV dépassent les 700 000 livres qui s’ajoutent aux 2,3 millions qu’on leur doit encore pour la période 1774-1776, ce non compris les frais du couronnement8 ! Leur tâche consiste donc essentiellement à procurer la meilleure marchandise aux Écuries et, par effet d’entraînement, aux courtisans désireux de suivre les choix du roi9. Loin du modèle de l’entrepreneur capitaliste, les Brochant jouent sur les aptitudes traditionnelles des marchands d’Ancien Régime, la capacité à reconnaître les qualités acquises par une longue fréquentation des produits10. Plus encore qu’à des commerçants, ils s’apparentent sous cet angle à des intendants ou des administrateurs qui avanceraient leurs propres fonds pour le service du monarque, à l’instar des financiers de l’administration des impôts (receveurs généraux, etc.).
4C’est d’autant plus vrai que la charge de fournisseur emporte avec elle un statut juridique d’officier. Liée à la possession d’un « bas office » de la Maison du roi, en réalité subdivisé en trois (une charge de marchand drapier, une de mercier et une de passementier), elle fait des Brochant des « commensaux originels de 3e classe11 ». À ce titre, ils pourraient prétendre jouir de diverses exemptions fiscales et de plusieurs privilèges, dont celui d’orner leur boutique des armes royales mais faute de sources, on ignore s’ils en usent effectivement12. D’un point de vue patrimonial, ces charges n’impliquent aucune immobilisation importante de capital car elles sont régies par une vénalité coutumière qui fonctionne différemment de la vénalité légale des offices royaux. Les titulaires n’acquittent pas de droit annuel mais seulement une taxe, prélevée par le Grand Écuyer à chaque acquisition (la finance) et à chaque transmission entre particuliers (l’agrément ou survivance)13. Cette survivance perçue sur les trois charges des Brochant, drapiers depuis 1615 et merciers et passementiers depuis 1683, équivaut au cinquième environ de la finance théorique de leur office fixée à 40 000 livres, soit 8 000 livres pour chacune14. On est donc loin des prix des offices royaux acquis par certains membres de la famille, ceux de la chambre des Comptes principalement, des offices ne nécessitant aucun diplôme de droit, susceptibles de générer de forts profits, et dont la valeur varie de 72 000 à 144 000 livres15. Mais si les charges de fournisseurs ne grèvent que faiblement les masses successorales et ne nécessitent donc pas de dispositif compensatoire particulier, leur nature d’office impose cependant des formes de transmission peu usuelles dans la marchandise parisienne.
Accéder au « Petit Paradis »
5La succession a en effet été pensée dès le départ sur un mode patrilinéaire par Mathurin Brochant qui ordonnait dans son testament dicté en 1647 :
« Quant à son office de marchant fournissant les escuries du roy, il veult et entend qu’il soit pour ses deux susd. filz en cas qu’ilz demeurent ensemble ainsy qu’il leur a ordonné. Que si touteffois led. Mathurin voulloit se séparer d’avecq son frère [Paul], le susd. office demeure à la maison et à l’aisné. À la charge touteffois qu’ilz donneront par chacun an à sad. femme pour le proffict la somme de cin cens livres tz en cas qu’elle ne soit interessée dans lad. compagnie16. »
6Le terme d’office est d’autant plus révélateur que Mathurin possède par ailleurs un office de payeur de gages des officiers de l’élection de Mantes dont il ne dit mot17. En mobilisant pour caractériser sa charge – devenue ainsi le support centrale de la dignité familiale – le double concept de maison et d’aîné, il se rapproche étroitement du modèle nobiliaire construit par la robe parisienne autour des offices des cours souveraines18. L’insistance sur la primogéniture détonne au sein d’un milieu attaché à l’égalitarisme promu par la coutume de Paris ainsi qu’à l’importance des liens népotiques. Mais elle ne s’attache justement qu’à cet office : tout le reste du patrimoine (maisons, rentes), considéré de manière relativement indifférenciée, est soumis aux prescriptions égalitaires de la coutume de Paris. C’est ici l’objet patrimonial qui dicte ses propres règles de dévolution.
7Car la succession au commerce répond à des critères spécifiques de transmission, en ligne directe et en société entre fils. Elle s’effectue, suivant les volontés de l’ancêtre fondateur, de père en fils et à l’intérieur exclusif de la maison et du nom : aucun gendre n’est jamais intégré et le droit d’aînesse n’est transgressé qu’une fois (l’aîné des enfants de Claude-Jean-Baptiste II devient magistrat et ne se marie pas). La qualité d’officier impose que les titulaires soient des hommes, impliquant une exclusion des femmes prolongée jusque dans le capital de la société : si les épouses de marchands sont parfois ès qualités incluses dans les sociétés, jamais les veuves ne sont associées par leurs beaux-frères ou leurs fils à la poursuite de l’entreprise, à une exception près19. Et si elles y laissent des fonds, elles ne participent globalement plus aux profits. Mathurin en 1647 avait cependant laissé la porte ouverte à cette possibilité (« si sad. femme veult demeurer dans lad. compagnie, pour quelque part, il laisse cela à sa volonté ») mais sa veuve ne l’a pas souhaité et par la suite la masculinité a joué même au détriment probable des affaires.
8En 1698, Geneviève Le Couteulx, la veuve de Pierre-Paul Brochant, un petit-fils de Mathurin, requiert ses deux beaux-frères de l’admettre à continuer la société. Ils refusent arguant qu’ils n’y sont pas obligés et, plutôt que de lui restituer ses capitaux (avec lesquelles elle aurait pu reprendre une activité indépendante), ils préfèrent lui verser une pension20. Or la veuve appartient à une famille de drapiers et banquiers de premier plan susceptible d’apporter une ouverture sur les circuits atlantiques via Cadix21. Ce refus trahit sans doute une volonté de se concentrer sur la fourniture aux Écuries au détriment des marchés lointains, alors même que ces années charnières entre la paix de Ryswick et le début de la guerre de Succession d’Espagne (1697-1700) voient une reprise des commerces maritimes. Il tranche surtout sur l’attitude des mondes négociants qui ménagent généralement une large place aux veuves22. La famille tend ainsi à mettre l’accent sur une définition agnatique perceptible en d’autres circonstances. Marie Héron, la veuve de Claude-Jean-Baptiste I, placée un bref moment en position de chef de l’entreprise, préfère confier une charge charitable « depuis longtemps à notre famille » à sa fille mariée à un magistrat qui porte le nom de Clément de Barville plutôt qu’à sa bru mariée à l’héritier de la maison23. La traduction féminine de la définition patronymique de la famille correspond chez eux à une accentuation des liens du sang au détriment de l’alliance.
9Le refus d’accepter les gendres détonne en effet plus encore dans le monde marchand où les sociétés de ce type sont légions (voir dans ce même volume la contribution de Mathieu Marraud). Les Brochant affichent une volonté de conserver leur commerce sous leur seul nom que renforcent les choix matrimoniaux : les filles sont données à des officiers plutôt qu’à des marchands et leurs dots, même au XVIIe siècle, versées en deniers comptants ou en rentes, n’incluent jamais d’intéressement sous forme d’une fraction de capital dans la société24. Il ne s’agit pas pour autant d’une stratégie de sortie de la marchandise par intégration des filles à la noblesse de robe mais d’une attitude qui réserve le commerce aux fils, attitude dont même leurs alliés proches se démarquent. La descendance de Charles Guillier par exemple, gendre de Paul Brochant, s’anoblit par charge de secrétaire du roi autour de 1730-1740 et quitte définitivement le négoce.
10Dans cette perspective, les fils aînés n’ont guère de liberté de choix et leur passage par le comptoir est presque obligatoire. La prescription testamentaire de Mathurin était à cet égard sans appel. Il « veult et ordonne que ses deux filz Paul et Mathurin Brochant prennent sa bouticque et se mettent ensemble en compagnie pour y vivre en bonne amitié, union et concorde comme doibvent faire deux frères25 ». Jacques, un fils de Jean-Baptiste, attiré par l’Église, commence par y faire ses armes : il est inclus dans le renouvellement de la charge en 1712 alors qu’il n’a pas 20 ans. Son neveu, aussi nommé Jean-Baptiste, sera à son tour inclus dans le brevet de retenue en 1745 à l’âge de 12 ans ! Les fils uniques (ou devenus uniques du fait de la disparition de leur frère) échappent à la règle, soit parce que le patrimoine transmis est alors jugé suffisant pour supporter le coût d’un office (au plus 10 % de la fortune totale) soit au contraire parce que le commerce est trop difficile à gérer tout seul26. Mais les petits derniers peuvent aussi y échapper : Philippe, quatrième fils de Jean-Baptiste, devient notaire. Les Brochant privilégient en effet la constitution de « frérêches commerciales », particulièrement adaptées pour combiner la double réception dans les corporations des merciers et des drapiers que nécessitent les charges de fournisseurs (les brodeurs sont des merciers). Ils évitent par ailleurs de conclure des sociétés entre cousins et une seule l’a été entre un oncle et son neveu en 1768 pour faciliter la transmission. C’est justement l’unique contrat de toute l’histoire de la société passé et déposé devant notaire27.
11Ces solidarités nécessaires expliquent la synchronie des opérations patrimoniales à l’échelle d’une même génération. La sortie d’un fils, jeune, doit nécessairement s’articuler sur l’arrimage de ses cousins au commerce. Les opérations de transmission et d’établissement se déroulent donc dans un laps de temps très bref. Premier exemple : Philippe, un fils unique, pour lequel son père achète un office de maître des Comptes en 1708 et qui se marie en 1711. L’année suivante la survivance des charges de fournisseurs est accordée à ses cousins germains dont le père, Jean-Baptiste, auquel revient la totalité de l’entreprise, est le premier témoin cité au contrat de mariage de son neveu28. Le second exemple offre une chronologie encore plus rapide. Claude-Jean-Baptiste II se marie en juillet 1745, juste après avoir obtenu la survivance des charges et être entré dans la société formée par son père et son oncle. L’année précédente sa sœur avait épousé un maître des Comptes ; l’année suivante (1746) leur cousin germain Charles-Jean-Baptiste Brochant achète un office de correcteur en juin et se marie en septembre. Des temporalités aussi resserrées rappellent les modalités de constitution des « pools » familiaux mis en évidence par Jérôme-Luther Viret29. La solidarité autour de ces choix s’explique aussi par les contraintes des partages de succession dont tous les lots comprennent des créances commerciales qui, risquant d’être mal payées ou acquittées avec beaucoup de retard, sont réparties de manière équitable entre les héritiers.
12La charge de fournisseur n’est donc utilisée ni pour acheter des offices anoblissant ni pour acquérir des positions de pouvoir à l’intérieur de la Maison du roi ou auprès des Grands Écuyers. Elle n’est pas conçue comme un instrument destiné à faciliter la sortie de la famille hors de la marchandise parisienne mais constitue au contraire un atout supplémentaire pour s’assurer une prééminence symbolique dans cet univers de références. Au lieu d’opposer l’inscription corporative aux privilèges commensaux, les Brochant les conjuguent.
Le marchand, le dévot et la ville
13L’identité familiale élaborée autour d’un patrimoine marchand est partagée également par les magistrats. Elle se donne à voir dans l’enracinement topographique au sein d’un territoire étroit, comme si l’immobilisme spatial disait aussi l’immuabilité de la dignité familiale. Installés rue Saint-Honoré sur la paroisse Saint-Eustache au XVIIe siècle, les Brochant déménagent en 1687 à une centaine de mètres de là, dans un hôtel nobiliaire qui occupe l’angle de la rue des Fossés-Saint-Germain et de l’Arbre-Sec, sur la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois30. Rassemblant de multiples logements et le magasin, il servira de demeure familiale jusqu’au-delà de la Révolution, au service d’une cohésion résidentielle qui s’apparente de près aux pratiques aristocratiques31. D’abord placé sous l’enseigne de La Trinité, les marchands lui réattribuent vers 1740 l’ancienne dénomination du Petit Paradis, attachée à la maison de la rue Saint-Honoré. Ceux qui n’y résident pas ne quittent pas pour autant le quartier ou la paroisse : le maître des comptes Philippe (†1732) et le correcteur des Comptes Jean-Baptiste-Marc (1746-1828) passent toute leur vie dans l’hôtel familial. Le correcteur Charles-Jean-Baptiste (†1783) habite rue des Mauvaises-Paroles, tout comme son fils conseiller au Parlement. Il occupe l’ancienne maison d’un notaire qui fut le mari de sa tante et se trouve mitoyenne de l’entrepôt de draps du marchand en gros Chrestien des Ruflais32. Le seul départ du quartier a eu lieu dans les années 1660 : Louis, le dernier fils de Mathurin, devenu lieutenant des chasses royales, et ses descendants après lui, s’installent sur Saint-Nicolas-des-Champs puis sur Saint-André-des-Arts au gré des immeubles de leur belle-famille. Les représentants de cette branche ne signent plus après 1710 les contrats de mariage de leurs cousins et réciproquement33. La rupture avec les normes (mais pas nécessairement avec les individus) est franche dès l’établissement de Louis en 1668 : les marchands, contrairement à leurs habitudes, sont désignés dans le contrat uniquement comme « bourgeois de Paris34 » ! Ces affinités résidentielles ne se reproduisent pas systématiquement, même si c’est encore fréquemment le cas, dans le choix des villégiatures : le correcteur Charles-Jean-Baptiste achète un château à Antilly, près de Senlis, s’éloignant ainsi de Fontenay-aux-Roses qui concentrait auparavant la grande majorité des résidences secondaires.
14Le caractère essentiellement parisien de la cohabitation indique que l’identité familiale est intrinsèquement liée à la ville et à ses institutions. La production locale de l’honorabilité tient ici à l’investissement dans les institutions de la paroisse et au positionnement dans le centre marchand de Paris, au cœur de sociabilités tout à la fois professionnelles et de voisinage. Les marqueurs symboliques en sont nombreux : la plaque funéraire de Mathurin et de sa femme accrochée à un pilier de la nef de Saint-Eustache constitue un rappel permanent des origines35. Au XVIIIe siècle, Saint-Germain-l’Auxerrois a pris le relais : les Brochant y possèdent une chapelle privée, dépendance de l’hôtel familial dans laquelle ils se font inhumer. Même Geneviève Le Couteulx, décédée en 1748 sur Saint-Eustache, rejoint son mari Pierre-Paul Brochant, mort quarante ans auparavant, dans la sépulture collective36. Mais autant qu’un pôle d’identification symbolique, la paroisse représente une somme d’institutions vécues par laquelle les Brochant entretenaient l’unité familiale. Les marchands sont régulièrement marguilliers, leurs femmes et cousins magistrats siègent dans les compagnies de charité où les officiers sont pourtant très rares. Les filles qui ont suivi leurs maris dans d’autres paroisses (où ils s’investissent souvent eux-mêmes) prévoient des legs pour la fabrique et les charités, dont la délivrance des prisonniers pour dettes du Fort-L’Évêque, une œuvre administrée par la paroisse et par les Brochant eux-mêmes « parce que cette fonction paroit, comme je l’ai dit, dévolu depuis longtemps à notre famille37 ». Car malgré le caractère fondamentalement viager et non transmissible des charges électives bourgeoises, il est patent que les Brochant forment un lignage dont chaque membre est presque assuré d’être distingué, ce dont a pleinement conscience « le sieur [Charles] Brochant l’aîné, chargé du poids de ses affaires personnelles et de celles que la confiance héréditaire et méritée de ses concitoyens y ajoute encore38 ». Ils ne cherchent pas à contourner les corporations ni à jouer des diverses exemptions ou privilèges afférents à la commensalité comme le font les tailleurs des Écuries39. Ils affirment au contraire indéfectiblement leur appartenance aux Six-Corps, se déclarant systématiquement dans les actes notariés jusqu’à la fin des années 1780 « marchand bourgeois de Paris », ou « marchand fournissant la maison du roi ». La draperie est leur « état naturel » qui constitue le marchepied pour accéder aux charges de la notabilité bourgeoise dans un système de représentation politique encore largement articulée autour des corporations marchandes40. L’inscription dans la mercerie, affiliation de Claude-Jean-Baptiste I, est une obligation acceptée comme indispensable pour pouvoir exercer des charges privilégiées. C’est pourquoi son fils est reçu drapier par suffisance en octobre 1748 après avoir accompli un apprentissage.
15Parallèlement, l’investissement dévot des Brochant avait toujours été particulièrement accusé, épousant, en l’accentuant, l’attitude générale de la bourgeoisie marchande. Au milieu du XVIIe siècle, ils sont proches des capucins auxquels ils donnent des fils (l’un d’eux devient gardien du couvent de Compiègne sous le nom de frère Colomban) et des sociabilités jésuites : un autre ecclésiastique de la famille est affilié à la confrérie mariale qu’ils ont fondée41. Dès le début du XVIIIe siècle, ce sont de fervents jansénistes. On les voit au cimetière de Saint-Médard venir admirer les miracles du diacre Paris et certains prennent des responsabilités dans l’organisation clandestine du mouvement janséniste (comme Jacques, l’oratorien, et le notaire Philippe) et dans les conflits paroissiaux42. Cet investissement avait notamment pour effet d’entretenir une union mystique de la famille matérialisée par les fondations de messes « pour rendre leur postérité mémorative » de liens de parenté parfois lointains, réunissant plusieurs fois dans l’année les différents porteurs du patronyme autour du souvenir des ancêtres communs43. Elle passait aussi par la référence dans les testaments aux services funéraires des parents défunts, non seulement entre époux, mais encore entre cousins ou générations44. Le marchand Jean-Baptiste I demande ainsi en 1733 à ce qu’on se conforme au cérémonial observé pour son neveu le maître des Comptes l’année précédente, neveu avec lequel il partageait d’ailleurs son confesseur45. L’égalité des conditions sociales était ainsi réaffirmée devant Dieu et les paroissiens par-delà les différences de statut. Même le jansénisme, partiellement vécu sur le mode du secret, concourait à renforcer cette union. Marie Héron « par une prudence dont on saisira le motif » lègue par codicille séparé en 1758 à chacun ses petits-enfants un exemplaire des Réflexions morales sur le Nouveau testament du père Quesnel, le livre par lequel le scandale de la bulle Unigenitus est arrivé. Or ce sont précisément ces petits-enfants qui vont rejeter presque totalement ce modèle dévot. Leurs inventaires après décès, entre 1790 et 1830, les montrent franchement partisans des Lumières, lecteurs de Voltaire voire de Laurence Sterne, et surtout dépourvus du moindre livre religieux46. Ce sont eux aussi qui initient la rupture avec les comportements poursuivis jusqu’à la génération de leurs parents, mariés autour de 1745. Celle-ci est en effet la dernière à s’investir dans les institutions urbaines en la personne du marchand Claude-Jean-Baptiste II, très jeune (35 ans) marguillier de Saint-Germain-l’Auxerrois en 1754 et de son cousin germain le correcteur Charles-Jean-Baptiste, membre de la compagnie de charité. La génération née vers 1750 se détourne au contraire de ces engagements collectifs – aucun n’est marguillier ni consul –, ce qu’on pourrait en partie imputer à un détachement religieux. Mais la rupture de la continuité familiale s’exprime en fait à plusieurs niveaux simultanément, montrant ainsi combien ces sphères religieuses et civiques étaient étroitement liées.
Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi Lampedusa, Il Gattopardo
16Cette désertion des institutions traditionnelles ne traduisait pas uniquement une volonté de repli sur soi. Elle participait encore d’une réponse globale en terme de modèle et de contenu de la transmission face aux sollicitations du politique. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle se sont en effet opérées des transformations capitales qui disent l’effort d’adaptation de la famille à un nouvel environnement. Le désengagement de la sphère civique s’inscrit dans un glissement vers un nouveau type social, celui du « négociant », bien que les Brochant eux-mêmes n’usent guère du terme avant 1789. L’expression, apparue vers 1670 pour désigner ceux qui commercent en gros hors des cadres corporatifs, tend en effet à être revendiquée progressivement par les marchands incorporés les plus importants. À Lyon, c’est chose faite vers 175047. Du reste, les Brochant pourraient difficilement se prétendre négociants au sens juridique du terme : selon l’édit de décembre 1701 ces derniers ne peuvent tenir boutique ouverte ni posséder d’enseigne48. En outre la qualité de négociant s’oppose largement, dans les représentations, à une inscription corporative que persistent à revendiquer les Brochant pour lesquels les Six-Corps sont, comme le dit l’avocat Linguet « la source des familles la plus pure de la bourgeoisie49 ». La rupture finit pourtant par se produire : Claude-Jean-Baptiste II au lieu de se dire « ancien marchand bourgeois de Paris » comme ses ancêtres, achète une charge de secrétaire du roi à la fin de 1777 et se pare ensuite du titre d’écuyer et seigneur de Juvisy, une terre fièrement proclamée de « haute justice » (la basse et la moyenne ne lui appartenant pas)50. C’était la première (et dernière) fois qu’un des marchands achetait une seigneurie.
17Plus significativement ce nouveau modèle emporte avec lui une dévalorisation du local au profit d’une montée en généralité déclinée à de multiples niveaux et qui s’insinue peu à peu dans les pratiques. Ces dernières engagent ainsi une adaptation aux profonds changement politiques et institutionnels qui ébranlent les institutions parisiennes dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le renversement de l’appareil judiciaire lors de l’épisode du Parlement Maupeou (1771-1774) ruine l’image traditionnelle du Parlement comme instance de médiation tandis que la suppression des corporations par Turgot et le relatif succès de leur réforme en 1776 portent un tel coup au prestige des Six-Corps et du consulat qu’ils ne s’en remettront jamais51. Pour les Brochant, cette subversion progressive de l’ordre établi par le pouvoir lui-même prend même un tour directement personnel : en août 1771, le notaire Philippe Brochant fait partie des administrateurs de l’Hôtel-Dieu victimes de la réforme Maupeou et démis de leur charge. Mais le mal avait des racines plus anciennes : en 1766 son frère Charles, proposé par les Six-Corps pour la place de député du commerce de Paris, est refusé par le roi qui lui préfère le député du commerce de Saint-Malo en fonction depuis vingt ans et neveu d’un autre député, aussitôt fait marchand drapier après son élection52. Le coup est rude pour le patriarche qui se voit délaissé au profit d’un agent de l’État alors que son parent banquier (toujours un Le Couteulx) avait été imposé par le roi en 175253. Les exigences de l’administration poussent à l’universalisation de l’expertise commerciale et à l’abstraction conceptuelle assortie d’un libéralisme appuyé54. Au contraire des chambres de commerce relais des armateurs et négociants des ports, les Six-Corps, comme les Brochant, ne répondent guère à cette exigence, refusant d’être des « hommes à systèmes55 ». Au même moment, Charles Brochant perd en outre un important procès contre un proche parent, autre patron de la banque parisienne, François Marchand56. Cette humiliation vaut-elle prise de conscience que quelque chose cloche dans l’attitude familiale ? L’hypothèse est moins absurde qu’il n’y paraît. Le Couteulx et Marchand jouent en effet sur des modèles économiques et sociaux différents de celui des Brochant. Financiers – les Marchand gèrent les placements de rentes des grandes familles de Gênes – et plus « libéraux » en affaires, moins dépendants du marché des courtisans, ils sont aussi bien moins présents dans les institutions civiques traditionnelles. Jean X Le Couteulx (†1750), marié en 1711 à une Brochant fut le dernier de sa famille à être consul (1737) puis juge (1745) du fait de son appartenance au corps de la draperie. Ils s’appuient néanmoins fortement sur des liens de patronage local manifestés par une présence fréquente comme amis ou lointains alliés dans des contrats de mariage et non à travers le clientélisme charitable que pratiquent les Brochant grâce aux institutions paroissiales. François Marchant et son épouse, Marie-Anne Tardif, signent par exemple les contrats d’un mercier en 1755 comme « amis », de leur « cousin ayant le germain paternel » en 1756, d’un greffier et receveur des hôpitaux en 176457.
18C’est alors, au cours des années 1770, que Les Brochant redécouvrent l’intérêt de cultiver plus ouvertement les liens de parenté élargis qui sont à la base du sentiment d’appartenance à un milieu homogène, en l’occurrence celui d’un « patriciat » informel58. Ainsi, dans les contrats de mariage de la dernière génération des Brochant, le nombre de témoins double-t-il pour atteindre la quarantaine, alors que ceux des précédentes n’en affichaient qu’une vingtaine. Pierre-Jean, marié en 1774, parvient même à rassembler 109 témoins et son frère Felix 86 en 177759. Cet accroissement pourrait aussi plaider pour une transition d’un fonctionnement autocentré à un modèle exocentré60. Comme s’ils voulaient désormais mettre l’accent sur leur appartenance à de vastes réseaux d’alliés, ils donnent l’impression de chercher à rompre un isolement que manifestait également la restriction du nombre d’invités aux enterrements : 700 billets pour la veuve de Claude-Jean-Baptiste I en 1758 et 1 000 pour son beau-père en 1752, à comparer aux 2 500 du marchand drapier et juge-consul Michel Judde61. Vers 1775, ils font également réaliser quatre rouleaux généalogiques démontrant l’ancienneté de leurs alliances locales sur six générations, sans chercher à les utiliser comme preuves de noblesse ou à des fins successorales : les qualités marchandes sont affichées sans détour, de même que les échecs professionnels62. La tentative de sortie de l’isolement familial s’articule également sur un éloignement vis-à-vis des Six-Corps et des cadres corporatifs. En 1788, Pierre-Jean Brochant (†1826) signe la pétition réclamant l’élection des députés de Paris par l’ensemble des Parisiens et non par les officiers de l’Hôtel de Ville et quelques notables. Sa position qui tranche sur le respect antérieur du système de représentation corporatif ne lui vaut cependant guère de succès : lors de l’élection des commissaires pour rédiger les cahiers de la ville de Paris, il n’arrive qu’en 28e position avec 80 voix.
19L’un des Le Couteulx recueille de son côté 211 voix, trois fois plus que son cousin63.
20Le réajustement de l’identité familiale était donc en cours dans les années 1780 et l’échec final, lié à l’effondrement simultané de la Ville et de la monarchie, ne doit pas l’oblitérer.
« MM. Metra, Quatremère, Brochant, Bouvard, Chopin, Quatresols de la Mothe, Lempereur, Bourjot et quelques autres dont l’origine se perd dans les premiers registres de l’Hôtel de Ville sont aujourd’hui plus ou moins ruinés par les remboursements en assignat, la suppression des charges, la réduction des rentes64. »
21Ce constat fait à l’aube du XIXe siècle reste trompeur. Les assignats n’auraient pas suffi à tout emporter dans leur chute. La fortune des plus gros marchands reposait aussi, c’est un truisme, sur le commerce ; mais pas n’importe lequel, celui de produits de luxe destinés aux élites, en lien étroit avec les corps et communautés qui monopolisaient l’expression de la représentation urbaine. Un érudit affirmera plus tard que « les Brochant étaient très célèbres dans le commerce de Paris. Plusieurs furent échevins ou juge-consuls65 ». L’erreur manifeste (aucun ne fut jamais échevin) dit bien le lien entre commerce et institutions consubstantiel à l’état de « marchand bourgeois de Paris ». Les contraintes particulières de la transmission de la charge de fournisseur et la représentation que les Brochant s’en faisaient les classaient certes parmi le petit groupe des « très anciennes familles bourgeoises » mais sans les séparer radicalement des normes de la bourgeoisie marchande. Aussi ont-ils quitté leur comptoir dès 1790 pour acheter des biens nationaux (des fermes) qu’ils ne gèrent pas eux-mêmes, n’étant guère attirés non plus par l’économie manufacturière ou les marchés plus populaires.
22L’absence d’héritier mâle à la dernière génération qui initie un déphasage entre le cycle démographique et les événements politiques ainsi que la conjonction des hasards historiques empêchent d’imaginer les conséquences ultimes des évolutions entamées à la fin du XVIIIe siècle66. Il n’en demeure pas moins que les Brochant avaient élaboré des règles de transmission et de comportement à partir des contraintes, fortes et spécifiques, dictées par la nature de leur patrimoine et par le contexte politico-institutionnel. Ils se sont en outre montrés capables d’en changer sous la pression des stimulations de leur environnement urbain, pour répondre à des nouvelles règles d’allocations des ressources67. Ces adaptations, car il s’agit bien d’une démarche réactive, sont toutefois entièrement collectives et résultent d’une forme de consensus établi entre les générations. Derrière l’immobilisme des taxinomies se joue donc une évolution des formes d’expression et des ressorts de la domination sociale qui n’est pas moins décisive que d’autres manifestations plus apparentes de la mobilité. Le patrimoine, autant que d’objets singuliers, est aussi constitué par un ensemble cohérent de liens établis entre des biens matériels et symboliques. Toute modification de leur agencement a des conséquences profondes sur l’ensemble des processus de transmission et, au-delà, d’accumulation des signes de la puissance.
Annexe
ANNEXES. Généalogie sommaire
1re génération
Mathurin Brochant (1584-1647) épouse (1614) Marguerite Hacte
2e génération. Enfants de Mathurin, dont :
Paul (v. 1615-† 1704) épouse (1644) Anne Pocquelin
Mathurin II, md drapier (†1653) épouse (1649) Marguerite Cressé (†17-10-1713)
Emmanuel (†1669), religieux capucin, dit frère Colomban
Victor, religieux chartreux à Dijon ( 1651)
Catherine, religieuse visitandine au faubourg Saint-Jacques (1640)
Marie (†1705) épouse (1656) Pierre Pocquelin, md mercier, directeur de la Compagnie desIndes
Louis sgr d’Orangis (†1693), lieutenant des Chasses épouse (1688) Angélique Dauerdoing
3e génération. Enfants de Paul
Madeleine épouse (1663) Charles Guillier (†1711), md drapier, consul
Pierre-Paul (†1698) épouse (1683) Geneviève Le Coulteux (†1748) Marie, religieuse ursuline
Marguerite, religieuse ursuline, dite mère Sainte-Eugénie (1680) au faubourg Saint-Jacques
Philippe (1653-1728) épouse (1689) Geneviève-Opportune Muteau
Jean-Baptiste (†1733) épouse (1689) Marie-Angélique Lebrun
4e génération. Enfants de Jean-Baptiste
Marguerite-Catherine (†1770) épouse (1712) Denis-François Morisse (†1735), md mercier
Charles I (1696-1771) juge consul épouse (1720) Élisabeth-Marguerite Héron
Claude-Jean-Baptiste I (v. 1698-† 10-1750) épouse (1720) Marie Héron
Geneviève (†1748) épouse (1721) Antoine-François Doyen notaire ( 1725)
Jacques, prêtre de l’Oratoire (†1785)
Marie Angélique épouse (1728) François-Marguerin Brion, marchand mercier
Philippe (†1773), notaire puis payeur des gages des Aides épouse (1736) Anne-Élisabeth
Lechanteur
5e génération
Fils de Charles
Charles-Jean-Baptiste (†1783), correcteur des Comptes, épouse (1746) Madeleine-Charlotte Le Coulteux
Enfants de Claude-J-B I
Claude-Jean Baptiste II (†1791) épouse (1745) Angélique Mariette
Marie-Marguerite (†1753) épouse (1744) Athanase-Alexandre Clément de Boissy, maître des Comptes
Geneviève épouse (1747) Jean-Chrysostome Clément de Barville, avocat général à la cour
des aides
6e génération. Enfants de Claude-Jean-Baptiste II
Catherine épouse (1766) Jacques-Guillaume-Raphaël Boscheron, payeur des rentes
Jean-Baptiste-Marc (1746-1828), correcteur puis maître (1784) des Comptes
Pierre-Jean épouse (1774) Marie-Constance Lempereur
Félix (1752-1816) épouse (1777) Anne Bourdelet
Fonctions et charges exercées
Mariage | Marguillier | Consulat | Gd garde | Juge | Confrérie/compag. | Hôpitaux | Autre | |
Mathurin | 1614 | Av. 1623 St-Eustache | 1639 | charité St-Eust. | Capitaine milice | |||
Paul | 1644 | St-Eustache ? | 1675 | 1678 | 1688 | St-Eust.(1659-1661) | ||
Jean-Baptiste | 1689 | 1733 St-Germain | Hl-Dieu, 1710 | |||||
Charles | 1720 | 1738 St-Germ | 1748 | 1749 | 1756 | Hl-Dieu, 1763-1771 | ||
Charles Guillier68 | 1669 | 1688-9 St-Eustache | 1688 | |||||
Claude-Jean-B. I | 1720 | 1740 St-Germain | St-Germ. | |||||
François-M. Brion69 | 1728 | 1743 St-Germain | Hpl génl, 1759-1770 | Échevin 1745 | ||||
Philippe, notaire | 1738 | St-Louis | Hl-Dieu 1759-1771 | |||||
Claude-Jean B. II | 1745 | 1754 St-Germain | Hl-Dieu 1777-1790 | |||||
Charles-Jean-B. | 1746 | non | Charité St-G | |||||
Pierre-Jean | 1774 | non | ||||||
Félix | 1777 | non |
Notes de bas de page
1 AN, MC, XXIV 249, 26 mars 1614, testament de Jean Coustart marchand fournissant les écuries du roi ; AN, O1 882 (1) : certificat du 6 mai 1615 du duc de Bellegarde, Grand Écuyer, attestant que Mathurin Brochant a reçu du roi ce jour « l’état et charge de marchand fournissant ses écuries ». Il prête serment entre les mains de Bellegarde le 9 mai et se marie le 14 septembre : AN, MC, LXXXVI 191, f° 132-134, 14 septembre 1614, mariage Mathurin Brochant-Marguerite Hacte.
2 Daniel Reytier, « Un service de la Maison du roi : les écuries de Versailles (1682-1789) », Daniel Roche (dir.), Les Écuries royales du XVIe au XVIIIe siècle, Versailles, Établissement public du musée de Versailles, 1998, p. 61-95 ; Bertrand Cor, Un exemple de famille de la haute bourgeoisie commerçante parisienne (1615-1790). Les Brochant, marchands drapiers fournissant les écuries du roi ou deux siècles de constance, s. l., 2003, dact. Je remercie chaleureusement l’auteur de m’avoir communiqué ce texte.
3 Sommes calculées avec rapport des dots et avances d’hoirie.
4 Adeline Daumard et François Furet, Structures et relations sociales à Paris au milieu du XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1961, p. 31-32 ; Maurice Garden, Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1969, p. 380. Son fils paie 6 000 livres.
5 Michel Zylberberg, Capitalisme et catholicisme dans la France moderne. La dynastie Le Coulteux, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, p. 232. À la fin des années 1780, les fortunes cumulées de Claude-Jean-Baptiste II (2 millions), de Charles-Jean-Baptiste son cousin germain (1,6 million) et de ses trois fils (3 × 800 000 au moins) dépassent les 5 millions.
6 Adeline Daumard, La bourgeoisie parisienne de 1815 à 1848, Paris, Albin Michel, 1996 (1963), p. 92-93.
7 Jean Cavignac, Jean Pellet, commerçant de gros (1694-1772). Contribution à l’étude du négoce bordelais du XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1967, p. 165 : en 30 ans il accumule 1,7 millions ; Bertrand Guillot de Suduiraut, Une fortune de haute mer. François Bonaffé, un armateur bordelais au dix-huitième siècle et sa descendance, Bordeaux, Éditions Confluences, 1999. Et pour une analyse d’ensemble voir Guillaume Daudin, Commerce et prospérité. La France au XVIIIe siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2005 ; Serge Chassagne, Oberkampf. Un entrepreneur capitaliste au Siècle des Lumières, Paris, Aubier, 1980.
8 AN, O1 882 (29). Ces sommes sont sans doute surestimées pour compenser la longueur des délais de paiement, pratique dont témoigne BNF, ms. n. acq. fr. 12 910, f° 148, 25 décembre 1780.
9 AN, O1 893 (101), lettre des Brochant au secrétaire des commandements du prince de Lambesc, 13 février 1783 : « La qualité de draps que nous avons toujours destinée à son service et qui est la plus parfaite qui se fabrique à Elbeuf. »
10 Pierre Jeannin, « Distinction des compétences et niveaux de qualification : les savoirs négociants dans l’Europe moderne », Franco Angiolini et Daniel Roche (dir.), Cultures et formations négociantes dans l’Europe moderne, Paris, Éditions de l’EHESS, 1995, p. 363-375.
11 Sophie de Laverny, Les domestiques commensaux des rois de France au XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de la Sorbonne, 2002, p. 27.
12 Ibid., tableau 1, p. 69.
13 Sur la vénalité coutumière, voir Christophe Blanquie, « Dans la main du Grand maître. Les offices de la maison du roi, 1643-1720 », Histoire et mesure, XIII-3/4, 1998, p. 243-288.
14 AN, O1 855 (164) : un état des charges de la Grande écurie (vers 1777) précise à propos des marchands et artisans qu’en cas de remboursement, il faudra conserver désormais leurs charges « sans finance et sans commensalité » mais toujours à la nomination du Grand Écuyer ; AN, O1 855 (161), « état des droits qui se paient pour l’agrément des charges » ; ibid. (38) : relevé du casuel du Grand Écuyer, 18 janvier 1774, agrément pour la démission de Claude-Jean-Baptiste en faveur de Pierre-Jean et Félix. Les gages, symboliques (100 livres par charge), « ne se payent point » comme ceux des artisans (ibid. [12]). De sorte que « les fournisseurs et ouvriers ne coûtent rien au roi que le privilège de travailler sans maîtrise » (ibid. [14]).
15 Arthur-Michel de Boislile, Pièces justificatives pour servir à l’histoire des premiers présidents (1506-1791), Nogent-le-Rotrou, Impr. de Gouverneur, 1873, p. LVII et LXXX-LXXXI.
16 AN, MC, LIX 107, 8 février 1647, testament olographe de Mathurin Brochant.
17 AN, MC, XVI 454, 28 novembre 1651, inventaire après décès de Marguerite Hacte, veuve de Mathurin I Brochant, cote 9 des papiers.
18 Robert Descimon, « L’invention de la noblesse de robe. La jurisprudence du parlement de Paris aux XVIe et XVIIe siècles », Jacques Poumarède et Jack Thomas (éd.), Les parlements de province. Pouvoirs, justice et société du XVe au XVIIIe siècle, Toulouse, FRAMESPA, 1996, p. 677-690. La conscience de l’aînesse est encore prégnante après la Révolution : Jean-Baptiste-Marc Brochant, qui se désigne comme « M Brochant l’ainé », possède, comme étant désormais « l’aîné de la famille, le buste en terre cuite de mon père qui est dans mon cabinet » (AN, MC, XCI, 1703, 15-XI-1828, test. de Jean-Baptiste Marc Brochant).
19 Marie Héron, veuve de Claude-Jean-Baptiste I, reste associée du fait de la mort précoce de son époux à 52 ans.
20 AN, MC, CXV 299, 14 avril 1698. Le contrat de société est du 1er octobre 1695.
21 Michel Zylberberg, op. cit.
22 André Lespagnol, « Femmes négociantes sous Louis XIV. Les conditions complexes d’une promotion provisoire », Populations et cultures. Études réunies en l’honneur de François Lebrun, Rennes, université Rennes 2 et Institut culturel de Bretagne, 1989, p. 463-470 ; Nicole Dufournaud et Bernard Michon, « Les femmes et le commerce maritime à Nantes (1660-1740) : un rôle largement méconnu », Clio, 2006 (23), p. 311-330.
23 AN, MC, XCVI 405, 25 août 1758, testament de Marie Héron veuve de Claude-Jean-Baptiste I Brochant.
24 On compte quatre mariages de filles de marchands avec des marchands (1656 et 1663, 1711 – les époux sont cousins – et 1728), un avec un chirurgien (1663) et six avec des magistrats (1705, 1721, 1728, 1744, 1747, 1792).
25 AN, MC, LIX 107, 8 février 1647, testament olographe de Mathurin Brochant.
26 Le maître des Comptes Philippe est le fils unique du marchand Philippe ; le correcteur des Comptes Charles-Jean-Baptiste le fils unique de Charles.
27 AN, MC, XVII 922, 23 juin 1768, société entre Charles et Claude-Jean-Baptiste II Brochant. En 1745, deux cousins germains ont bien été compris dans le privilège mais l’association n’a jamais vu le jour.
28 AN, MC, L 248, 22 août 1711, mariage Philippes Brochant – Marie-Catherine Hazon.
29 Jérôme-Luther Viret, « Alliances et réseaux familiaux en Île-de-France (milieu XVIe-milieu XVIIe siècles) », Annales de Démographie historique, 2003-2, p. 155-175.
30 AN, MC, LXXV 341, 1er septembre 1687, acquisition par Paul Brochant et Anne Pocquelin des créanciers de la maison de Sourdis de l’hôtel de Sourdis et autres immeubles.
31 Mathieu Marraud, La noblesse de Paris au XVIIIe siècle, Paris, Seuil, 2000, p. 157-174.
32 AN, MC, CXV 893, 17 décembre 1776, liquidation et partage de la succession de Françoise Viger, épouse de Simon-Philibert Chrestien des Ruflais. La maison de la rue des Mauvaises-Paroles tient à gauche à M. Brochant.
33 AN, MC, X 404, 13 février 1710, mariage d’André Brochant, conseiller des Monnaies (41 ans) et Jeanne Gourby. Ses deux cousins germains marchands sont présents ainsi que la veuve du troisième.
34 AN, MC, CXV 182, 8 juillet 1668, mariage Louis Brochant-Angélique Dauerdoing.
35 BNF, ms fr. 8237, f° 96 v° : « Cy gisent honnorable homme Mathurin Brochant vivant marchand fournissant les escuries du roy, drappier, ancien consul et bourgeois de Paris […]. »
36 BNF, PO 524, dossier 11 802, pièce 19, faire-part de décès.
37 AN, MC, XCVI 405, 25 août 1758, testament de Marie Héron veuve de Claude-Jean-Baptiste I Brochant. Sur la place des Brochant dans leur paroisse, voir Nicolas Lyon-Caen, « Labrüe au paradis, Chapeau aux Enfers. Les notables de Saint-Germain-l’Auxerrois face à leurs curés au XVIIIe siècle », Revue d’histoire de l’Église de France, 92, janvier-juin 2006, p. 68-96.
38 BNF, 4-FM-35902, Sommaire pour les légataires universels du sieur Le Bret contre les héritiers maternels dudit sieur Le Bret, Paris, Simon, 1768, p. 30.
39 Sur ces privilèges voir Sophie de Laverny, « Le petit commerce commensal face aux corporations des villes jurées au XVIIe siècle », Natacha Coquery (éd.), La Boutique et la Ville. Commerces, commerçants, espaces et clientèles : actes du colloque des 2, 3 et 4 décembre 1999, Tours, Centre d’histoire de la ville moderne et contemporaine, Publication de l’université François-Rabelais, 2000, p. 17-30 et AN, O1 882, passim et particulièrement (89) : plainte des tailleurs des écuries expliquant leurs parcours professionnels (après 1766). Ils sont rarement artisans eux-mêmes : « L’exploitation de ces charges se fait par des maitres tailleurs de Paris. »
40 Lettre de Jean Rouillé à Simon Lecomte (1585), citée par Gustave Fagniez, L’économie sociale de la France sous Henri IV (1589-1610), Paris, Hachette, 1897, p. 230, n. 1 ; Robert Descimon, « Corpo cittadino, corpi di mestiere e borghesia a Parigi nell XVIe et XVIIe secolo. La libertă dei borghesi », Quaderni storici, 89, 1995-2, p. 417-444.
41 AN, MC, LIX 107, 8 février 1647, testament de Mathurin Brochant qui prescrit de continuer ses aumônes ordinaires aux couvents des capucins où « résident leurs enfans leur vie durant seullement ». Jean Mauzaize, Le rôle et l’action des capucins de la province de Paris dans la France religieuse du XVIIe siècle, 1978, t. I, p. 334 ; AN, MM 649, congrégation des Messieurs, f° 356 : serment de Mathurin Brochant, 25 mars 1673.
42 Nicolas Lyon-Caen, « La Boîte à Perrette. Le financement des œuvres jansénistes au XVIIIe siècle », Mémoires Paris Île-de-France, 57, 2006, p. 7-41.
43 AN, MC, XLIV 293, 9 avril 1726, fondation par Philippe qui assigne une rente sur une maison « afin que la fondation soit notoire à la postérité dudit sieur Brochant […] », sans conférer aucun droit à l’église de Sainte-Opportune « atendu que lesdites présentes n’ont esté faites que pour rendre leur postérité mémorative » ; ibid., XCVIII 639, 12 mai 1781, testament de Charles Guillier d’Hericourt qui prescrit de distribuer des billets d’invitation imprimés dans les familles Guillier, Le Couteulx de Vertron et Brochant pour des offices.
44 AN, MC, XVII 942, 7 mai 1771, testament olographe de Charles Brochant (rédigé en 1771) : « Je prie mes chers enfans de faire prier Dieu pour moy le plus tost possible après ma mort en se conformant à ce qu’ils scavent que nous avons fait de concert, suivant les intentions de ma femme en octobre 1762 » ; ibid., XCVI 405, 25 août 1758, testament de Marie Héron veuve de Claude-Jean-Baptiste I Brochant qui situe le coût du sien par rapport à celui de son époux.
45 AN, MC, LXXXIX 415, 23 mars 1733, testament olographe de Jean-Baptiste Brochant.
46 AN, MC, XCI 1268, 2 août 1790 ; XCI 1548, 30 mai 1816 ; LVIII, 717, 5 décembre 1828.
47 Maurice Garden, op. cit., p. 364.
48 Olivier Pétré-Grenouilleau, L’argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement : un modèle, Paris, Aubier, 1996, p. 87-93. L’édit prescrit le commerce en magasin et la vente par balles, caisses ou pièces entières seulement.
49 Jacques Revel, « Les corps et communautés », Keith Michael Baker (éd.), The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture, vol. I: The Political Culture of the Old Regime, Oxford, Pergamon Press, 1987, p. 234.
50 AN, MC, XCVII 497, 26 novembre 1777, traité d’office de secrétaire du roi ; ibid., 498, 8 décembre 1777, vente de Juvisy.
51 Steven L. Kaplan, La fin des corporations, Paris, Fayard, 2000, p. 135-137.
52 Joseph-Antoine Durbec, Les Six-Corps des marchands de Paris, t. IV : Les Six Corps et la représentation commerciale, Bulletin de la Chambre de commerce de Paris, octobre 1952, p. 587.
53 Michel Zylberberg, op. cit., p. 280.
54 Arnaud Skornicki, « L’État, l’expert et le négociant : le réseau de la science du commerce sous Louis XV », Genèses, 65, 2006-4, p. 4-26.
55 Jean-Pierre Hirsch, « Les milieux du commerce, l’esprit de système et le pouvoir à la veille de la Révolution », Annales ESC, 30, novembre-décembre 1975, p. 1360.
56 Voir les nombreux factum relatifs à l’affaire de la succession du secrétaire du roi Le Brest, en particulier dans BNF, FM-35905 : Consultation pour la dame Marchant, héritière du sieur Le Brest, 14 mai 1768, Paris, Antoine Boudet ; Précis pour les légataires universels du sieur Lebrest, contre les héritiers naturels, Paris, Simon, 1767 ; Mémoire pour la dame de Riberolles […] contre M. Clément de Feillet et le sieur Brochant des Tourterelles, exécuteurs testamentaires, Paris, L. Cellot, 1768.
57 AN, MC, V 482, 30 janvier 1755, mariage Nicolas-Thomas de Turmenyes – Catherine Richard ; XLI 534, 6 janvier 1756, mariage Pierre-Salomon Pothouin d’Huillet – Marie-Anne Dujardin ; C 678, 30 décembre 1764 mariage Nicolas-Jérôme Richer – Claude-Victoire Deyeux.
58 Wolfgang Reinhard, Freunde und Kreaturen. Verflechtung als Konzept zur Erforschung historischer Führungsgruppen. Römische Oligarchie um 1600, München, Vögel, 1979.
59 AN, MC, XCVII 482, 8 mai 1774, mariage Pierre-Jean Brochant – Marie-Constance Lempereur ; étude II, 31 mars 1777, mariage Félix Brochant – Anne Bourdelet.
60 Paul-André Rosenthal, Les sentiers invisibles. Espace, familles et migrations dans la France du 19e siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1999, p. 148 qui fonde son analyse sur la qualité des témoins et non sur leur quantité. Mais ici, l’augmentation va de pair avec un recours à des parents moins proches et à des profils professionnels plus diversifiés. En 1777, au mariage de Félix Brochant et Anne Bourdelet, seuls le futur et son frère sont marchands ; les autres sont magistrats, notaires, financiers, etc.
61 AN, MC, XCVI 406, 26 décembre 1758, partage de succession Marie Héron ; XCVIII 517, 7 avril 1752, partage de succession Marc Héron ; XCV 199, 5 décembre 1748, partage de succession Judde.
62 AN, Cartes et Plans, MM 716 (1-4), tableaux des alliances de la famille Brochant avec les Pocquelin, Lebrun, Jouan, etc. La date la plus récente portée sur ces tableaux contemporains les uns des autres est 1774.
63 Siméon-Prosper Hardy, Mes loisirs, Daniel Roche et Pascal Bastien (éd.), Québec, Presses de l’université Laval, à paraître, 28 avril 1789. Sur cette pétition voir Laurence Croq, « Droit, société et politique. La confusion des concepts et des identités pendant la période pré-révolutionnaire à Paris », Claude Gauvard et Jean-Louis Robert (dir.), Être parisien, Paris et Île-de-France, Mémoires, 55, 2004, p. 63-80 ; Edna-Hindie Lemay, « La composition de l’Assemblée nationale constituante : les hommes de la continuité ? », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 24-3, juillet-septembre 1977, p. 341-363.
64 Adeline Daumard, op. cit., p. 291, d’après AN, F IV 1221, d. 6.
65 Abraham du Pradel, Le Livre commode des adresses pour 1692, E. Fournier (éd.), Paris, Daffis, 1878, t. II, p. 10, n. 5.
66 Sur les effets possibles de la synchronie et du déphasage, voir par exemple François Héran, Le bourgeois de Séville. Terre et parenté en Andalousie, Paris, PUF, 1990.
67 Sur un tel mécanisme à de plus grandes dimensions, voir Simona Cerutti, La ville et les métiers. Naissance d’un langage corporatif (Turin, 17e-18e siècle), Paris, Éditions de l’EHESS, 1990.
68 Gendre de Paul Brochant.
69 Gendre de Jean-Baptiste, marchand mercier.
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