Modes de transmission dans le milieu des échevins lyonnais au XVIIIe siècle
p. 235-244
Texte intégral
1La plupart des échevins lyonnais au XVIIIe siècle sont d’origine bourgeoise, issus soit du négoce1, soit de la basoche et de l’office (avocat ou conseiller à la sénéchaussée-présidial, et/ou à la cour des Monnaies, seule cour souveraine avec chancellerie à Lyon de 1704 à l’institution éphémère d’un Conseil supérieur entre 1771 et 1774). Le premier objectif de ces roturiers toujours aisés est donc d’accéder à la fonction échevinale qui leur confère ipso facto la noblesse transmissible (depuis l’édit de Chauny, de septembre 1595). Comment y parvenir ?
2Le cas bien documenté de François Rieussec (quatrième échevin en 1752-1753) est à cet égard très instructif2. Ce fils d’un (petit) receveur des fermes de Sète, né vers 1710 à Poussan, dans l’arrière-pays sétois, est le premier de son lignage à s’établir marchand à Lyon – où il a sans doute fait son apprentissage. Il est, par sa mère, Françoise Ollivier, petit-neveu d’un banquier échevin lyonnais, originaire du même village de Poussan, David Ollivier, dit de Sénozan3 (échevin en 1697-1698), et ainsi cousin d’une part de sa fille Suzanne, épouse du conseiller d’État et prévôt des marchands de Lyon (1730-1739) Camille Perrichon4 (lui-même fils d’un notaire, docteur en droit, secrétaire de la Ville et du Commerce, puis échevin en 1700-1701), et d’autre part de son neveu, receveur général des finances de la généralité de Lyon et banquier, également prénommé David (et échevin à son tour en 1735-1736)5. L’allié Perrichon est donc en fonction lorsque François Rieussec, « marchand bourgeois » installé rue de la Grenette, épouse dans la riche paroisse Saint-Nizier, en janvier 17376, Marie-Françoise Charret, fille d’un contrôleur de l’artillerie de Lyon dotée alors par son père de 30 000 livres7. Sont présents à ce mariage le trésorier-receveur de la Ville, Pierre Nicolau (lui-même originaire de Poussan), époux d’une cousine du futur, Anne Ollivier8, le lieutenant général d’artillerie messire Henry de Mazy, ami (et protecteur ?) du père de la future, et son oncle maternel, le négociant Ennemond Mogniat9, ancien juge conservateur et échevin nouvellement nommé pour les années 1737-1738. Le baptême des dix enfants du couple (nés de novembre 1737 à novembre 1754) révèle un choix savamment calculé des parrains et marraines pris alternativement dans les deux familles : au premier, le grand-père maternel Jérôme Charret et la grand-tante paternelle Tiphaine Ollivier, veuve du marchand lyonnais Guillaume Subra ; au deuxième, le trésorier de la Ville allié du père Pierre Nicolau et l’arrière-grand-mère maternelle de l’enfant Étiennette Carrier, alors âgée de 80 ans, veuve du marchand Antoine Mogniat (décédé en 1717) ; au troisième, le grand-oncle ancien échevin Ennemond Mogniat, et la cousine du père Anne Ollivier, épouse du trésorier Nicolau ; au quatrième, l’écuyer Jean-Baptiste Flachat, officier au Royal-Dauphin, fils d’un ami du père Ollivier du Colombier et futur prévôt des marchands en 1752, précisément l’année de l’accession de François Rieussec à l’échevinat, et Antoinette Dumarest, épouse d’Ennemond Mogniat ; au cinquième, l’oncle Ennemond Charret, négociant-banquier (également contrôleur général de l’artillerie et ainsi successeur de son père dans la fourniture d’armes aux armées du roi), et Suzanne Subra10, l’épouse de Jean-Baptiste Flachat ; au sixième, le fils aîné de Nicolau, également prénommé Pierre, et la plus jeune sœur de la mère, Étiennette Charret ; au septième, le cousin maternel François-Marie Mogniat, écuyer, conseiller à la cour des Monnaies, et la tante maternelle, encore célibataire, Louise-Madeleine Charret ; au huitième, l’oncle par alliance (marié en 1746 à Louise-Madeleine Charret) messire Joseph Vaulx de Crozo, avocat général au Parlement de Dauphiné, et à nouveau Anne Ollivier, l’épouse de messire Pierre Nicolau ; au neuvième (lorsque François Rieussec, enfin parvenu à l’échevinage, peut se dire noble), l’écuyer Christophe-François Nicolau, successeur de la charge de son père à la Ville, et la cousine maternelle Madeleine Mogniat (mariée l’année suivante au marquis Jean-Baptiste Despinay de Laye) ; enfin au dixième et dernier, alors que l’ascension sociale du père est achevée11, le frère aîné de l’enfant, l’écuyer Pierre-François Rieussec, qui termine sa scolarité au collège de la Trinité, et sa sœur Étiennette, âgée de seulement dix ans. On voit ainsi comment chaque baptême de cette famille prolifique12 consolide le réseau d’alliances et d’affection noué lors du mariage.
3En dépit de mes recherches, je n’ai pas retrouvé le testament de l’échevin François Rieussec13, qui eut permis de comprendre les modes (éventuellement contraignants) de transmission de la position sociale acquise, mais ceux de son beau-père Joachim Charret14 et de son oncle par alliance l’ancien échevin Ennemond Mogniat15. Le testament de Charret, rédigé au brouillon six ans avant le décès du testateur qui ne l’a jamais « mis au net » en dépit de ses intentions16, témoigne d’une piété (ou d’une peur de l’au-delà ?) qui lui fait demander 1 500 messes pour le repos de son âme17, réparties entre sa paroisse d’origine (Maubec en Dauphiné, ainsi que la paroisse voisine de Bourgoin), sa paroisse lyonnaise (Saint-Nizier), la chapelle de la Vierge à Fourvière (« une neuvaine avec deux gros cierges de deux livres chacun »), divers couvents de la Ville (Jacobins, Grands Capucins, Carmes, Trinitaires, Minimes), ainsi que les Quinze-Vingts et l’abbaye Sainte-Geneviève à Paris, où il se rend fréquemment pour ses affaires. Il est intéressant aussi de constater que cet ancien commis à la Douane de Roanne, enrichi par ses fonctions de fournisseur d’armes au gouvernement18, commence d’abord par énumérer « les biens qu’il a plus [sic] à la Providence de luy donner » et qu’il évalue alors à 330 000 livres19, dont la plus grande partie va à son « cher fils Ennemond », seul porteur du patronyme, institué héritier universel. Le second testament, rédigé seulement deux semaines avant la mort du testateur, sur une feuille de papier timbré, scellée aux quatre coins de son cachet de cire rouge, regorge lui de contraintes pour les siens, et peut servir ici d’exemplum :
« Je soussigné, Ennemond Mogniat, sain d’esprit et de corps, voulant disposer des biens dont il a plu à dieu de me favoriser au-delà de ce que je méritais, ay fait, écrit et signé de ma main ce testament solennel et ordonnance de dernière volonté ainsi qu’ il suit.
« Après avoir recommandé mon âme à dieu, j’élis sépulture de mon corps dans l’église des R. P. Cordeliers de cette ville20, au caveau ou vas de famille de mon épouse afin de n’être pas séparé après ma mort de celle avec laquelle j’ay vécu toute ma vie21 dans l’union la plus intime ; je veux que soit célébré pour le repos de mon âme dans l’église des Célestins un annuel de messes basses et 600 autres messes basses, dont 100 dans l’église des Jacobins, 100 aux Carmes déchaussés, 100 aux Grands Capucins, et le surplus dans les églises que mon héritier jugera à propos, se chargeant de payer les honoraires au prix de 12 sols par messe22.
« Je lègue à l’hôpital général de la Charité 3 000 L. par forme de dédommagement de ce que je n’ai point servi cette maison23, 1 500 L. au grand hôtel-dieu, 1 000 L à la Providence, 300 L. à la maison de la Propagation24 pour être employé au soulagement des nouvelles converties, 1 000 livres aux Incurables de la paroisse Saint-Nizier, les dits legs payables sans intérêt trois mois après mon décès.
« Je lègue aux R. P. Célestins 500 livres destinées à la fondation d’une grande messe de l’office des morts qu’ils feront célébrer chaque année à pare le jour de mon décès et à laquelle ils seront tenus d’inviter par billet mes descendants en ligne directe.
« Je donne aux domestiques à mon service au temps de ma mort, savoir à ceux qui seront chez moi depuis trois ans chacun 150 L., et aux autres 100 pourvu qu’il y ait au moins un an à mon service.
« Je lègue à dame Antoinette Dumarest, ma chère épouse, 1° tous mes meubles meublants, linge de service, batterie de cuisine, nippes, linge, hardes, diamants et bijoux à son usage, denrées et provisions de ménage dans mon domicile à Lyon et dans ma maison de Montauban25, 2° la moitié de la propriété de la vaisselle d’argent et la jouissance jusqu’au mariage de mon héritier où elle lui donnera l’autre moitié, 3° la maison où je demeure actuellement, rue Saint-Dominique, avec toutes appartenances et dépendances, réparations, agencements, pour jouir des revenus de la dite maison à partir de la Noël ou de la St Jean Baptiste qui précédera mon décès, 4° une rente viagère et annuelle de 3 500 L. payable de six mois en six mois, franche et quitte de tous impôts, charges et retenues.
« Je lègue à Marie-Madelaine et Anne-Marie Mogniat, mes deux filles26, à chacune 120 000 L. payables à leur majorité ou à leur mariage, à l’intérêt de 3 %, à Marie-Madeleine, ma fille aînée, mes deux maisons contiguës sur la rue Mercière et sur la rue Thomassin, à Anne-Marie, ma fille cadette, mes deux maisons contiguës près de la boucherie St Paul pour en jouir dès l’instant de mon décès […] si l’une de mes filles entrait en religion27, je veux qu’elle ne puisse disposer que de 40 000 livres, le surplus réversible à mon héritier, j’invite mon épouse au nom de la tendresse qu’elle m’a toujours témoignée de garder avec elle mes filles jusqu’à leur établissement, moyennant une pension de 1 500 livres pour chacune.
« Je lègue à même titre d’institution à Pierre Ennemond Joachim, écuyer, avocat en Parlement, mon second fils28, mes deux maisons faisant le coin de rue de la Barre et des Marronniers, acquises de MM. Trottier de Sénevas et Munet, avec tout ce qui peut en faire partie et dans l’état où elles se trouveront à mon décès ; plus ma maison et domaine de Montauban près les Carmes déchaussés, avec tous les meubles et effets mobiliers pour n’entrer toutefois en possession de la dite maison qu’après le décès de mon épouse à laquelle je lègue la jouissance pendant sa vie, je défends expressément que soit fait un inventaire des effets mobiliers de la dite maison, mais un simple état signé par mon épouse et par mon héritier auquel le légataire sera tenu de se rapporter pour la résiliation des dits effets, et finalement je lui lègue 60 000 livres après sa majorité ou plus tôt s’il veut les employer de l’avis de mon héritier à l’acquisition d’une charge29, avec intérêt à 3 %. Si mon fils venait à décéder sans enfants, les deux maisons reviendraient à mon fils aîné et à l’aîné de ses enfants.
Au résidu de tous les autres biens, droits noms raisons et actions, j’institue héritier universel mon fils aîné Marie-François Mogniat, écuyer, conseiller à la Cour des Monnaies30 etc ; je substitue ma terre de l’Ecluse en Beaujolais31 à celui de ses enfants qu’il voudra choisir et à mon fils cadet à défaut, et à leur défaut successivement à mes filles aînée et cadette.
« J’invite mes enfants à conserver pendant leur vie le respect qu’ils doivent à leur mère et beaucoup d’union entre eux ; je regretterai la fortune que je leur laisse s’ils ne survivaient que pour mener une vie dissipée et peu chrétienne ; que dans leurs prières ils n’oublient pas un père qui dans le cours d’une vie laborieuse a plus travaillé pour eux que pour lui-même. Telle est ma dernière volonté. »
4On constate donc dans ce testament la volonté de l’ancien échevin à la fois de perpétuer sa mémoire (par les messes annuelles, et les recommandations moralisantes finales) et d’éviter tout conflit d’intérêt entre ses ayant droits, soigneusement hiérarchisés : l’épouse, les filles, le fils cadet, enfin le fils aîné, héritier universel, chargé d’acquitter les legs pies (7 600 livres), les gratifications aux domestiques32, dont on ignore toutefois le nombre, la rente viagère à sa mère, les legs à ses sœurs (240 000 livres) et à son cadet (60 000 livres), soit au bas mot 330 000 livres à prendre sur une masse successorale d’une valeur totale proche du double, si l’on évalue les quatre maisons de ville léguées à 50 000 livres chacune, et le domaine de Montauban à environ 100 000 livres. En dépit de la volonté du testateur, les enfants légataires, s’estimant lésés par la part dévolue à l’héritier universel désigné, contestaient parfois en justice leur portion héréditaire. On l’a vu précédemment à propos des Charret. Pour éviter précisément ces disputes, la veuve de l’ancien échevin banquier Étienne Maindestre33, après avoir nommé héritiers universels ses deux fils Antoine et Pierre, tous deux écuyers négociants34, observait dans son testament nuncupatif :
« Et comme l’expérience apprend que l’intérêt n’est que trop souvent capable de troubler le repos des familles, ce que la dame testatrice ne présume pas qu’il puisse arriver entre ses héritiers universels, par les témoignages qu’ils ont donné [sic] jusqu’à présent d’une étroite union, et de l’affection qu’ils ont l’un pour l’autre, cependant pour constater et fixer leurs parts et portions dans sa succession et prévenir tout prétexte de mésintelligence et toute difficulté, elle a procédé au partage et division de ses biens de la manière suivante35. »
5Pour n’avoir pas été aussi prévoyant, le banquier noble Jean Auriol, décédé en mai 1760, exposa son héritier universel à quelque désagrément. Il avait attribué « à titre d’institution particulière » à chacun de ses trois enfants puînés alors survivants (sa fille Marguerite-Louise, et ses fils René-François et Louis-Marie-Élisée, nés respectivement en 1745, 1749 et 1752) 60000 livres payables à leur majorité (ou pour la fille à son mariage), et à son fils aîné Antoine Louis David (né en 1747), institué héritier universel, sa grande maison à l’angle du quai de Retz et de la rue du Puits-Gaillot, ainsi que tout son avoir dans la société de commerce familiale. Après la mort du père, la fille épousa Dominique-Antoine de Pullignieu36, alors conseiller à la cour des Monnaies de Lyon, devenu ensuite premier président de la cour des Aides de Montauban, et reçut alors son legs de 60000 livres « dont elle se contenta37 ». Mais ses deux frères
« […] préférèrent aux legs la légitime en corps héréditaire, parce que de la succession de leur père dépend un immeuble spécieux, qui augmente de valeur chaque jour ; ils ont fait connaître leur intention à leur aîné38 et invité à se rendre en cette ville pour prendre des arrangements, à défaut desquels ils étaient déterminés à se pourvoir. Antoine-Louis ne pouvant refuser à ses frères de s’y prêter, les parties ont pris connaissance de l’état de succession [qui nous reste inconnu], ont ensuite examiné la maison faisant l’angle du quai de Retz et de la rue du Puits-Gaillot pour en connaître la valeur afin d’en assigner à chacun des légataires un douzième pour leur légitime (et dix douzièmes pour l’héritier universel), solution jugée impraticable par les experts amiablement choisis. Dans cet état, la voie du partage ne pouvant être pratiquée, les parties ne pouvant se fixer sur la valeur réelle de l’immeuble, le seul moyen est de le liciter entre eux pour ensuite régler ce qui reviendra à chacun pour sa légitime ».
6Offert par l’aîné à 180 000 livres, l’immeuble revient finalement en toute propriété moyennant 220 000 livres au puîné René-François, représenté par son oncle et conseil Louis Auriol, lequel paie comptant les legs de 60 000 livres à ses deux neveux légataires, et verse le solde à l’aîné, ainsi dépossédé de l’immeuble paternel39.
7Dans ces conditions, tous les enfants des échevins fiers de se dire dorénavant écuyers parvenaient-ils à maintenir la position sociale de leurs parents ? Il est difficile de donner des pourcentages globaux, faute d’une étude exhaustive de la descendance des échevins40, mais on peut en donner un indice : l’hypergamie nobiliaire de la seconde génération. Reprenons l’exemple déjà évoqué de la descendance de l’échevin Mogniat, décédé en 1751, qui ajoutait déjà à son patronyme son titre de seigneur de l’Écluse41, hérité par son fils aîné François-Marie (1728-1793), acquéreur (à une date inconnue) d’une charge de conseiller en la cour des Monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon, marié, en juin 1758, à Claudine-Élisabeth Quinson, fille du président des trésoriers de France au bureau des Finances de Lyon (et petite-fille d’échevin42), dotée de 60 000 livres43 ; le cadet Pierre-Ennemond-Joachim (1730-1773), acquéreur d’une charge de conseiller au bureau des Finances de Lyon, épouse, en avril 1763, une fille de négociant en soieries, dotée de 120 000 livres, et achète, en septembre 1767, pour 150 000 livres du marquis de Rachais les seigneuries de Liergues et de Pouilly-le-Monial44 qui le mettent ainsi à parité avec son aîné ; les deux filles, Marie-Madeleine et Anne-Marie, mariées les premières, ont épousé respectivement, en avril 1753, Jean-Baptiste Despiney de Laye, seigneur de Brameloup, Laye, Marsaugues et Salles en Beaujolais, et, en juin 1756, Roch-François-Antoine de Quinson, seigneur de Poncin, conseiller en la cour des Monnaies, fils aîné du président des trésoriers de France à Lyon (et petit-fils d’un marchand fabricant d’étoffes de soie, échevin en 1728-1729), par ailleurs frère de l’épouse de l’aîné François-Marie Mogniat de l’Écluse. Ainsi, à la seconde génération, tous les enfants Mogniat ont abandonné la marchandise, sont titrés et possessionnés soit en Beaujolais, soit en Bugey.
8Si l’on considère en revanche le cas, assez bien documenté, des Nolhac, on constate que la descendance d’un échevin, pourtant possessionné dans la Dombes autour d’Ambérieux et de Savigneux, peut rester bourgeoise… et néanmoins rentière. Mathieu-Marc-Antoine Nolhac (1723-1797), échevin en 1774-1775, est fils et petit-fils de marchand de soie de Saint-Chamond, où il est né en octobre 172345. Vers 1725, son père s’installe à Lyon, rue Saint-Jean, pour continuer son commerce, auquel il succède plus tard avec le titre de bourgeois de Lyon. Ses deux sœurs cadettes, Jeanne-Marie-Bonne et Françoise, nées respectivement en 1724 et 1729, épousent, la première, à Lyon, en septembre 1746, le négociant en soie Joseph-Antoine Favre du Vernay, la seconde, à Saint-Chamond, en juillet 1750, Pierre Giraud de Varennes, fils d’un négociant lyonnais, devenu rentier et acquéreur d’une charge de secrétaire du roi auprès de la chancellerie de la cour des Monnaies. Lui-même épouse, en février 1766 (donc à 33 ans), Marie-Ange Biétrix, fille d’un commissaire général au transport de l’artillerie46. Ils ont ensuite six enfants : une fille Rose Angélique (1767-1859), demeurée sans alliance ; un fils, Jean-Baptiste (1771-1848) érudit, dit l’« Hébraïsant », membre de l’académie de Lyon ; une seconde fille, Jeanne-Marie Louise (1773-1848), mariée en floréal an XI au rentier Laurent Rodolphe (de) Farconnet ; puis trois autres fils, Louis-André-François, né en 1775, dont on ignore le destin, Pierre-Marc-Antoine (1776-1854)47, commissaire du roi à la Monnaie de Lyon, puis rentier, marié en frimaire an XIII à Madeleine-Zoé Bruysset-Sainte-Marie, fille d’un libraire victime de la répression du siège, et Antoine-Joseph, dit Antony (1780-1859), peintre, mort sans alliance. Il faut remarquer que l’ancien échevin, élu malgré lui officier municipal en janvier 1790, est arrêté avec deux de ses fils en octobre 1793, mais que tous trois, détenus deux mois dans l’Hôtel de ville, sont finalement acquittés par la Commission révolutionnaire, sans que l’on connaisse exactement les raisons de leur arrestation : dénonciation ? vengeance ? erreur ? De quel poids d’ailleurs ont pesé le siège et la répression conséquente sur le sort d’anciennes familles d’échevins compromises dans la défense de Lyon ? L’exemple pourtant dramatique des Degraix en montre cependant les effets limités : les deux frères Degraix, Jean-Marie l’aîné et Claude le cadet, sont fils d’un marchand de Saint-Paul-en-Jarez (mais d’une famille présente à Condrieu au XVIIe siècle) : l’aîné s’installe marchand fabricant d’étoffes de soie à Lyon avant 1760 (il s’y marie en février 1764) et son cadet le rejoint ensuite après un crochet par Saint-Étienne ; une quinzaine d’années plus tard, Jean-Marie est élu recteur de l’Hôtel-Dieu (il en exerce la charge de 1779 à 86) et parvient in extremis à l’échevinage en 1789, mais lui et son frère participent trop activement à la défense de la ville à l’été 1793 (le cadet présidant même le comité de surveillance du quartier des Terreaux) pour échapper à la terrible commission révolutionnaire qui les fait exécuter, l’un en novembre 1793, l’autre en février 1794. Or les deux fils de Claude deviennent ensuite négociants à Lyon48 et sa fille Madeleine épouse en brumaire an IV un officier d’état-major à l’armée d’Italie qui lui a déjà fait un enfant. Quant à la seule fille survivante de Jean-Marie, veuve d’un ex-conseiller à la sénéchaussée lui aussi victime de la répression pour sa participation à la commission républicaine de salut public, elle épouse, en secondes noces, à l’automne 1802, un ancien officier noble (sans doute émigré), preuve du maintien de la tendance ancienne à l’hypergamie avec des membres du second ordre. Ainsi, au total, ces quelques exemples de familles parvenues à l’échevinage à Lyon au cours du XVIIIe siècle nous montrent leur volonté d’échapper définitivement à la roture, quitte à concilier leur qualité d’écuyers avec l’exercice d’une activité professionnelle, en gardant un style de vie noble, que l’absence d’inventaires après décès avant 1790 nous interdit toutefois de préciser davantage.
Notes de bas de page
1 52 des 65 échevins documentés (sur 81) de 1749 à 1789, selon Netchaoui Om-Hani, Les échevins et prévôts des marchands de Lyon de 1750 à 1789, mémoire de maîtrise, université Lyon 2, 1998, p. 43 ; sur tous les échevins lyonnais au XVIIIe, la source matricielle (toujours à vérifier néanmoins) est le fonds Frécon (106 J) aux archives départementales du Rhône, à partir duquel ont été réalisés les mémoires de maîtrise d’Éric Charavay (1999) et Netchaoui Om-Hani (1998) sur les échevins et prévôts des marchands de Lyon au XVIIIe siècle (dir. Françoise Bayard). Voir aussi Maurice Garden, « La fécondité des familles consulaires lyonnaises du XVIIIe siècle », La France d’Ancien Régime. Études réunies en l’honneur de Pierre Goubert, Toulouse, Privat, p. 279-287.
2 Serge Chassagne, « Pierre-François Rieussec (1738-1826), un notable en transition », communication au XXIIIe congrès de l’Union des sociétés historiques du Rhône, Tassin, octobre 2006.
3 Diverses seigneuries achetées par lui en Mâconnais sont érigées en comté de Sénozan, en novembre 1710, pour services rendus à la monarchie dans le financement de la guerre de Succession d’Espagne, voir Herbert Lüthy, La banque protestante en France de la révocation de l’édit de Nantes à la Révolution, Paris, SEVPEN, 1960, t. 1, p. 395-396. David I Ollivier, de confession protestante, a abjuré à Lyon en 1685. Odile Martin, La conversion protestante à Lyon (1659-1687), Genève, Droz, 1986, p. 237.
4 ADR, 3 E 4130, 10 avril 1703, contrat avec l’agrément formel du duc de Villeroy, gouverneur du
5 Ce second David Ollivier, neveu et associé du précédent, a épousé, en janvier 1711, Françoise Descombles, fille d’un bourgeois de Lyon décédé, dotée de 28 000 livres, alors que lui-même en recevait 5 000 sur le compte courant de son oncle et de son cousin Ollivier de Sénozan. ADR, 3 E 2967, 10 janvier 1711, contrat et 13 février 1711, quittance. Rares toutefois sont les lignages capables, comme les Ollivier, de placer deux voire trois (avec leur gendre) représentants à l’échevinage en deux générations successives ; on pourrait citer le cas des Monlong, issu d’une famille gersoise : Jean (1670- ?), marchand de dorures, place du Change, marié en 1709 à la fille d’un barbier étuviste qui lui apporte une dot de 9 000 livres, est échevin en 1743-1744 ; son gendre Jean-François Genève (1708-1770), marchand fabricant de soieries, rue du Puits-Gaillot, marié en 1738 à sa dernière fille Françoise, dotée de 40 000 livres, l’est en 1753-1754, et son fils Pierre (1712-1789), négociant en soieries, place des Terreaux, marié en 1743 à la fille d’un négociant décédé de la rue du Bat d’Argent, riche de 44 000 livres de legs, l’est à son tour en 1760-1761 ; il possède une maison de campagne à Fontaines-Saint-Martin et se dit à la fin de sa vie riche de 217 333 livres. ADR, 3 E 3876, 25 juillet 1783, testament et pièces annexes.
6 Le mariage est célébré dans la chapelle de la Congrégation des Messieurs par un parent de la mère, décédée, le chanoine et curé de Saint-Thomas de Fourvière, Jean-Baptiste Carrier, encore présent au décès de Joachim Charret.
7 ADR, 3 E 7015, 26 janvier 1737, contrat. Par son testament olographe, daté de janvier 1745, Joachim Charret lui léguait une somme équivalente.
8 Fille unique (après la mort d’un frère) de Jean, dit du Colombier, bourgeois de Béziers, représenté au mariage par le marchand lyonnais Pierre Flachat, et de Marie Eimaud, elle vit alors à Lyon chez sa grand-tante, veuve de David I Ollivier. Pierre Nicolau est alors receveur provincial du clergé lyonnais et dauphinois, locataire du cousin de la future François Ollivier de Sénozan (1676-1740), intendant du temporel du clergé de France. Interviennent au contrat pour doter la future de 6 000 livres de legs, Françoise Arezon, veuve de David I Ollivier, et son gendre Camille Perrichon, alors secrétaire de la Ville ; y signent deux Auriol, deux Feniel, un Delessert banquiers lyonnais protestants, ainsi que le financier languedocien Faventine (sur lui, Guy Chaussinand-Nogaret, Les financiers de Languedoc au XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1970). ADR, 3 E 7007, 24 août 1727, contrat.
9 Exerce le commerce des soieries en nom collectif sous la raison « Mogniat, Praire, Seranne et Cie ». Exporte en Espagne et en Italie. Marié en février 1726 à Antoinette Dumarest, fille et nièce de marchand, décédé à 70 ans en décembre 1751 (AML, registres paroissiaux de Saint-Nizier). Lyonnais, Forez et Beaujolais ; le futur reçoit alors de son père 100 000 livres par donation entre vifs, et la future une dot de 80 000 livres en avance d’hoirie.
10 Fille de Guillaume Subra, marchand originaire de Castelnaudary, et de Tiphaine Ollivier, fille de Mathieu, bourgeois de Poussan, dotée par son oncle David I Ollivier de 1 000 livres dans son premier testament d’avril 1693. ADR, 3 E 6972.
11 Il accède à l’échevinage à 42 ans, soit à un âge très inférieur à la moyenne de la décennie 1749-1759, 49 ans, selon Netchaoui Om-Hani, op. cit., p. 56.
12 Pierre Mogniat, le grand-père marchand mercier de l’échevin Ennemond, a quinze enfants, son père Antoine, également marchand mercier, neuf et lui six (trois garçons et trois filles). Le nombre moyen d’enfants des pères d’échevins du XVIIIe siècle serait de 8,12 et celui des échevins de 6,30 selon Maurice Garden, art. cit., p. 282.
13 Testament olographe daté du 5 mai 1764, et déposé, selon 10 C 1274, aux minutes du notaire Baroud le 5 octobre 1770, où on ne le trouve pas.
14 ADR, 3 E 7024, testament olographe ouvert et paraphé par les héritiers au château de Grange Blanche à Tassin le jour même du décès, 17 novembre 1751 et déposé au rang des minutes de Perrin le 24 décembre 1751. Ce testament mal écrit, raturé, est ensuite contesté par Mme de Crozo et son mari, infra.
15 ADR, 3 E 8258, testament mystique déposé le 8 décembre 1751, deux semaines avant le décès du testateur intervenu le 25 décembre ; contrôlé le 12 janvier 1752.
16 Ce testament est contesté en justice par le gendre Vaulx de Crozo, parlementaire, et son épouse qui portent l’affaire devant la sénéchaussée, en janvier et juin 1752, perdent à chaque fois, et acceptent sur les instances du beau-frère Rieussec et surtout sur la médiation du cardinal de Tencin, archevêque de Lyon, une transaction qui porte de 60 000 à 96 500 livres la légitime de l’aînée. ADR, 3 E 7025, 23 février 1752. Trois ans plus tard, la plus jeune sœur Étiennette, à qui le testateur ne réservait rien en 1745, obtenait de son frère la même somme, ADR, 3 E 7026, 4 janvier 1755, transaction.
17 Le banquier David I Ollivier, qui n’est pas encore échevin en 1693, en demandait 900 dans divers couvents de la ville et le banquier Jean Auriol, échevin en 1755-1756, en demandait 1 000 « dans telles églises que mon épouse souhaitera ». ADR, 3 E 3868, 7 avril 1760, testament. Il meurt moins d’une semaine après avoir testé.
18 Son principal débiteur en 1745 est le comte d’Argenson, secrétaire d’État à la Guerre.
19 En réalité 750 000 livres, d’après l’inventaire judiciaire. ADR, BP 2189, et 3 E 7025, 23 février 1753, transaction.
20 Dans les autres testaments documentés, les anciens échevins se contentent de demander à être inhumés dans l’église du lieu de leur décès, et s’en rapportent à leur épouse pour les œuvres pies.
21 Antoinette Dumarest, décédée en 1759, après avoir fait un testament nuncupatif devant le même notaire le 9 mai 1752, confirme les dispositions de son défunt mari.
22 J. Charret fixe à 10 sols les messes basses demandées à Lyon, et à 15 sols à Paris.
23 Comme recteur, normalement une étape du cursus honorum vers l’échevinage. En revanche, dès son mariage, en 1726, Ennemond Mogniat était trésorier de l’Hôtel-Dieu.
24 Rue Saint-Barthélemy, paroisse Saint-Paul.
25 Maison de Lyon rue Saint-Dominique, au centre de la presqu’île, et maison de campagne sur la colline de Fourvière, près du couvent des Carmes déchaussés.
26 Respectivement nées en octobre 1732 et février 1734. Une première fille, déjà prénommée Marie-Madelaine, née en mai 1729, est morte en bas âge. La cadette épouse, en juin 1756, Roch François de Quinson, conseiller à la Cour des Monnaies, fils du président des trésoriers de France à Lyon.
27 Deux de ses frères sont religieux, l’un jésuite, missionnaire aux Antilles, l’autre chartreux, d’après F. Frécon.
28 Né en juin 1730 et décédé en octobre 1773, marié en avril 1763 à Marie Michelle Testel, fille de négociant lyonnais, qui lui apporte une dot de 120 000 livres, ADR, 3 E 7030.
29 Il achète effectivement, en décembre 1755, une charge de trésorier de France au bureau des Finances de Lyon. Est-ce celle possédée (depuis 1711) par son oncle Louis Mogniat ?
30 Né en avril 1728, conseiller à la Cour des Monnaies ; marié en juin 1758, par un renchaînement d’alliances, à Claudine-Élisabeth Quinson, belle-sœur de sa sœur cadette, dotée par son père de 60 000 livres, ADR, 3 E 7027. Parce qu’il a contribué aux frais du siège de Lyon en versant 500 livres, il est condamné à la guillotine par la Commission révolutionnaire et exécuté le 25 décembre 1793. D’autres fils d’échevins sont aussi victimes du siège : André Ollivier, né en septembre 1732, célibataire, arrêté après le siège, évadé le jour de sa condamnation à mort par contumace, arrêté de nouveau chez son ami Vital Delabat, est guillotiné le 25 décembre 1793 ; René-François Auriol, fils de l’ancien échevin Jean Auriol et de Françoise Durand, né en janvier 1749, marié en janvier 1782 à Antoinette Carlet, est guillotiné le 9 décembre 1793 pour avoir été fusilier pendant le siège ; Gabriel-Claude et Gabriel Servan, fils du marchand drapier Claude Servan, échevin en 1764-1765 (et petits-fils par leur mère du marchand de soie Jean-François Clavière, échevin en 1754-55), nés respectivement en 1747 et 1754, tous deux célibataires, sont fusillés les 15 décembre 1793 et 21 janvier 1794. pour leur participation au siège, l’un comme membre du conseil départemental, l’autre comme fusilier.
31 En Saint-Jean d’Ardières, Dracé, Taponas, Lisey.
32 Le marchand banquier Louis Auriol (né en 1715), frère et associé de l’ancien échevin Jean, sous la raison « David Auriol et fils », était plus généreux envers ses propres domestiques : 600 livres à la femme de chambre de son épouse, 300 à son domestique, 100 à sa cuisinière, 100 à sa laveuse de vaisselle et 200 à la fille de cette dernière. ADR, 3 E 3874 A, 3 août 1777, testament.
33 Ce fils d’un marchand bourgeois d’Orléans est associé au marchand lyonnais Pierre Demadières avant d’épouser sa fille Geneviève, dotée de 12 000 livres, en juillet 1703. ADR, 3 E 4130.
34 L’aîné Antoine (1707-1779), nanti par son père de 70 000 livres en espèces et d’une maison rue Bourchanin, a épousé, en avril 1743, une fille du secrétaire du roi Antoine Tolozan de Montfort, dotée de 30 000 livres et d’une maison rue du Puits-Gaillot, et le cadet Pierre (1718- ?), en juillet 1748, une fille du banquier (parisien) Regnel, dotée de 20 000 livres. ADR, 3 E 7020 et 7022.
35 ADR, 3 E 3866 A, 9 mai 1753, testament. Étienne Maindestre a été échevin en 1726-1727.
36 ADR, 3 E 7032, 9 février 1768, contrat.
37 À la vérité, au legs paternel, payé comptant, sa mère ajoute un don de 30 000 livres, son grand-père et son oncle chacun autant, et un autre parent encore 10 000, payables toutefois après le décès des donateurs.
38 Résidant alors à Versailles, où il exerce la charge d’introducteur des ambassadeurs du comte d’Artois, après avoir quitté Lyon et vécu plusieurs années à l’étranger où il se marie sans le consentement de sa mère, accordé a posteriori plusieurs années plus tard, ADR, 3 E 3874 A, 22 mars 1777.
39 ADR, 3 E 3874 A, 18 avril 1777, licitation où toute l’affaire est résumée. En 1789, René-François Auriol verse 8 000 livres pour sa contribution patriotique du quart de son revenu annuel.
40 Selon Netchaoui Om-Hani, op. cit., p. 8 seulement des 65 fils d’échevins documentés restent marchands (pour 25 titulaires de charges de justice), mais 33 des 95 gendres (pour 29 officiers).
41 AML, acte de décès d’Ennemond Mogniat de l’Écluse, registres paroissiaux de Saint-Nizier, 26 décembre 1751.
42 Son grand-père paternel Roch Quinson, marchand bourgeois de Lyon, a été échevin en 1728-1729.
43 Leur fils aîné, Pierre-Ennemond-Joachim-Marie-Élisabeth (1759-1834), capitaine de dragons, épousera, à Trévoux, Suzanne Bellet de Tavernost, fille de l’avocat général au Parlement de Dombes. En 1789, François-Marie verse 7 000 livres pour sa contribution patriotique, ce qui implique un revenu quadruple.
44 ADR, 3 E 2057 B, 10 août 1767, vente.
45 Sa mère, Rose Charrin, est fille du capitaine major de Saint-Chamond, parrain à son baptême.
46 Mariage dans l’église paroissiale Notre-Dame de la Platière le 10 février 1776, mais aucune trace de son contrat de mariage dans le Contrôle des actes de Lyon (C 1130). Aurait-il été passé ailleurs ?
47 Seul à donner une descendance agnatique à l’ancien échevin, et à nouveau de ses sept enfants, le fils aîné Ennemond (1805-1854) demeurant sans enfants et le quatrième étant jésuite, seul le second, Cyrille (1812-1874), n’a à son tour qu’un fils Antoine (1843-1893), ancien zouave pontifical, décédé sans postérité.
48 L’aîné, prénommé Jean-Marie, comme son oncle et parrain, épouse en fructidor an V la fille d’un négociant de la rue Puits-Gaillot, allié aux Aynard, Jean Soret, qui lui constitue une dot de 25 000 francs en numéraire. ADR, 3 E 9741.
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