Le renouvellement de la noblesse de robe au XVIIe siècle : l’exemple de la cour des aides de Paris1
p. 73-85
Texte intégral
1La cour des aides était une cour souveraine dont les jugements en appel portaient sur le contentieux fiscal, mais aussi sur la noblesse des personnes. Par leur fonction, les magistrats étaient ainsi amenés à discuter de la position des individus dans la société. Quelques débats rapportés par les registres secrets en font état. Analysant certains cas de dérogeance et se prononçant sur les critères d’appartenance à la noblesse, les conseillers à la cour des aides étaient conduits à porter un regard, sinon sur toute la société, du moins sur le statut de noble qu’eux-mêmes possédaient à titre personnel.
2Mesurer le renouvellement de la noblesse de robe à partir de l’exemple de la cour des aides, c’est décrire la mobilité sociale chez les conseillers ou bien repérer l’apparition d’hommes nouveaux dans la compagnie. La notion de mobilité sociale en ce qui concerne les personnes peut s’interpréter de trois manières : il s’agit, soit d’accéder à une catégorie sociale supérieure, soit de passer d’un statut professionnel à un autre plus élevé en restant dans la même catégorie, soit de changer de domaine d’activité. En prenant en compte la dimension chronologique et en se plaçant, non pas à l’échelle de l’individu, mais à l’échelle de cette compagnie, le point de vue est différent car c’est d’une entité qui appartient à la noblesse de robe dont il est question. 195 conseillers ont siégé à la cour des aides de Paris entre 1604, date de l’établissement du droit annuel, et 1697, date de l’entrée en charge du conseiller qui acheta le dernier office créé au XVIIe siècle par l’édit de 1691. L’effectif des conseillers a augmenté pendant cette période : jusqu’en 1631, il était de 26 ; entre 1631 et 1635, il fut de 28 ; entre 1635 et 1691, les conseillers étaient au nombre de 40 et, en 1697, de 46. Le prix de leurs charges a aussi varié. Quelques données donnent la mesure de cette évolution (comparable à celle de l’office de conseiller au parlement2) et rappellent, non seulement les effets de la vénalité des offices après la mise en place du droit annuel marquée par la spéculation effrénée du premier XVIIe siècle, mais aussi les conséquences de l’édit de fixation de 1665 : 1595 : 6 000 livres tournois, en 1617 : 46 000 livres, en 1635 : 84 000 livres, en 1661 : 144 000 livres, en 1665 : 80 000 livres, en 1694 : 50 000 livres. Tel est le contexte dans lequel une première évolution peut être dégagée : un vieillissement de la cour qui est tout simplement dû à des effets de génération, la présence de fils de la haute robe et de la grande finance de plus en plus nombreux. Deux tiers des conseillers viennent de familles de la robe et sont en situation de reproduction sociale. Pour l’autre tiers, on peut considérer qu’il n’y a pas de reproduction sociale car il y a rupture avec le milieu de leur père : les conseillers accèdent à la noblesse de robe alors qu’ils viennent de milieux moins bien considérés, et surtout non nobles. La rupture la plus nette est celle qui concerne le passage du milieu marchand à la robe des cours souveraines3. Nous verrons ensuite par quelles autres voies de la mobilité sociale et dans quelle proportion s’opère le renouvellement du personnel de la cour. Il sera enfin question de l’intégration des nouveaux venus. Ceux qui n’avaient à la cour aucun parent étaient-ils nombreux ? Quelle était leur origine ?
La rupture avec la marchandise : typologie de trajectoires familiales
3Le passage de la marchandise au monde des cours souveraines peut être considéré comme un exemple des plus pertinents de la mobilité sociale : changement de domaine professionnel, accès à une position marquée par la dignité d’une charge qui s’accompagne d’un pouvoir sur les individus à savoir celui de juge.
4Vingt-neuf familles sont issues de la marchandise. La confrontation de différentes situations permet d’élaborer une typologie. En observant les tendances d’une génération à l’autre, on voit deux catégories de familles émerger : les unes ont rompu avec la marchandise dès la génération du père (19 sur 29) ; pour les autres, on peut considérer que c’est l’ascension sociale des conseillers qui a marqué la rupture (10 sur 29).
La rupture avec la marchandise se fait dès la génération du père
5Deux situations se présentent. En effet, certains pères ont repris l’activité de marchand du grand-père et c’est au cours de leur vie que l’ascension sociale de la famille a lieu. D’autres ne sont pas connus par les actes en tant que marchands et semblent avoir acquis, jeunes, un office qui les a fait changer de statut social.
6Ils sont treize conseillers petits-fils de marchands dont les pères ont été proches de la finance, parce qu’ils ont été secrétaires du roi4 ou financiers eux-mêmes. L’examen de ces treize trajectoires familiales montre que les trois premières générations ont suivi le même chemin : marchandise, office de secrétaire du roi, office de conseiller à la cour des aides. Parmi eux, cinq grands-pères sont des marchands installés en province : marchand échevin d’Amiens (Pingré), marchand d’Orléans (Angran), marchand d’Arnay-le-Duc (Raudot), marchand maître bourrelier de Lisieux (Bence) et marchand bourgeois de Tours (Gon). L’exemple le mieux documenté et le mieux connu des historiens est celui de la famille Gon. Jean Gon de Vassigny, père du conseiller du même nom, fait partie des financiers présentés par Daniel Dessert5. Fils d’un marchand de Tours, il doit sa carrière à ses alliances familiales. En effet, par sa femme, il s’est allié aux familles financières qui gravitent autour du fermier du cardinal Mazarin. Il est anobli par sa charge de secrétaire du roi en 1657. Par ailleurs, il a participé aux affaires extraordinaires et à la ferme générale des cinq grosses fermes (1662-1664). Sous Colbert, il est intéressé à la Compagnie des Indes orientales. C’était un simple bailleur de fonds, comme l’étaient de nombreux secrétaires du roi ; mais il n’avait pas le statut des grands financiers, dans la mesure où il n’avait acquis aucune charge de grande finance. L’ascension de cette famille montre ce qui, au XVIIe siècle, était dans le champ du possible sur quatre générations : on passe d’un marchand de Tours à un marchand bourgeois de Paris (mobilité géographique et sociale à la fois) ; puis ce marchand devient secrétaire du roi et, après un passage dans deux cours souveraines, la famille accède à la haute robe par l’intermédiaire de l’arrière-petit-fils.
7Les huit autres grands-pères marchands sont des bourgeois de Paris qui appartiennent pour certains d’entre eux à des lignages caractérisés par une indifférenciation sociale, où se mêlent encore au XVIe siècle, marchands, officiers de finance et magistrats. Par ailleurs, la rupture n’est pas toujours totale avec le monde de la marchandise : ainsi, bien que leur père ait acquis une charge de secrétaire du roi, trois des frères du conseiller Hélyot étaient marchands bourgeois de Paris, et deux de ses sœurs avaient épousé également des marchands parisiens.
8On peut s’interroger sur ce que représente pour ces secrétaires du roi, ces financiers, l’exercice d’une charge de cour souveraine. Il est probable que ces fils de marchands ou anciens marchands eux-mêmes aient désiré acquérir pour leurs propres fils des charges qui apportaient un prestige et une dignité qu’ils ne détenaient pas eux-mêmes. Leur position stratégique de manieur d’argent auprès du roi ne les incitait-elle pas, en outre, à élargir les horizons de leur famille en direction des cours souveraines qui formaient un vivier de bailleurs de fonds indispensables pour mener à bien leurs affaires ?
9À côté de ces exemples qui font de l’office de secrétaire du roi, parfois doublé d’une charge de grande finance, la transition entre l’univers des marchands et celui des conseillers à la cour des aides, six autres cas montrent que des offices inférieurs aux cours souveraines furent pour les familles une autre voie de transition pour quitter la marchandise. Par exemple, pour la famille Hébert, c’est en exerçant la charge de receveur du chapitre de Paris que le père du conseiller se démarque de la marchandise, et se distingue de son propre père, marchand boucher. François Eloy Despierres est le fils d’un receveur, contrôleur des décimes de la province et de l’archevêché de Lyon, de l’évêché de Sens, Falaise, Mortagne, qui, outre cette petite charge de finance, était valet de chambre de la reine. Le grand-père, quant à lui, était marchand de tuiles à Noyon. Le père du conseiller de La Dehors, Claude, fut avocat au Parlement ; il était le fils d’un vendeur de bétail à pied fourché. La famille était connue depuis le début du XVIe siècle dans le milieu de la boucherie et sa réussite apparaît particulièrement tardive. Fils d’un maître rôtisseur, le père de François-Clément commença par être commis, puis greffier de la ville de Paris, et concierge de l’Hôtel de ville. L’ascension sociale de la famille a été poursuivie par François qui, avant de devenir conseiller à la cour des aides, fut conseiller au Châtelet6, et par Charles, son frère, qui exerça la charge de trésorier général de l’extraordinaire des guerres. Le greffe de la Ville représenta la chance de cette famille qui a connu une réussite assez exceptionnelle. Quant à Guillaume Leprestre, fils d’un marchand de vin, juge consul en 1565, il fut président des trésoriers de France de Rouen.
L’office de conseiller à la cour des aides participe à l’ascension sociale des familles
10Dix conseillers d’origine marchande ont participé à l’ascension de leur famille. Il est un fait assuré que, parmi eux, aucun n’a été marchand avant d’exercer sa charge de conseiller, et huit se sont établis directement comme conseillers à la cour des aides, comme ce fut le cas pour le conseiller Héron.
11La famille Héron est une famille de marchands, parisienne depuis plusieurs générations. Une généalogie établie par un historien de Paris descendant de cette famille fait apparaître son ancienneté ; elle montre que depuis le XVe siècle se sont succédé, de père en fils, un boulanger, quatre épiciers apothicaires, et un drapier de soie7. Le conseiller à la cour des aides, Claude Héron, semble être dans sa famille le premier qui n’ait pas opté pour la marchandise et soit devenu magistrat, il était le fils unique de Jacques, marchand de soie, sa descendance occupera des charges de robe. Jacques Héron avait neuf frères et sœurs, dont Nicolas, marchand drapier et consul, dont les enfants ont plutôt choisi des carrières militaires ou en rapport avec la guerre8, et Vincent, marchand épicier, consul et échevin, dont le fils opta pour la marchandise.
12Deux autres conseillers avaient acheté auparavant une charge d’une juridiction non souveraine, Jacques Gayot et André le Vieulx. Le premier fut conseiller au présidial de Lyon, le second conseiller au Châtelet de Paris avant d’exercer à la cour des aides. En apparence, l’ascension sociale de la famille commence avec ces deux conseillers ; mais, en réalité, on s’aperçoit que, dans les deux cas, la situation du père se démarque déjà de celle des générations précédentes. Le bisaïeul de Jacques Gayot, comme son aïeul, tous deux marchands fileurs de soie, vivaient dans la paroisse Saint-Pierre de Saint-Chamond ; or, quand Marcellin Gayot épouse Antoinette Besset, fille d’un marchand bourgeois de Lyon, il est lui-même déclaré citoyen de Lyon, ce qui montre déjà une ascension sociale qui lui donne l’accès à la notabilité lyonnaise. Il n’est donc pas étonnant que, parmi ses enfants, on ne trouve aucun marchand, mais un notaire, un trésorier général de France, également prévôt des marchands de Lyon, le conseiller à la cour des aides, et l’épouse d’un trésorier des ponts et chaussées. Quant au fils de Jacques Gayot, il succède à son père et occupe sa charge jusqu’en 1776. Même si les informations fournies par les sources sont moins complètes pour ce qui concerne André Le Vieulx, il apparaît que l’ascension sociale a commencé avec le père. Celui-ci était fils et petit-fils de marchands drapiers, lesquels sortaient sans doute de l’artisanat parisien (un arrière-grand-oncle du conseiller était maître ceinturier) ; il fut élu échevin en 1651, a fini doyen des conseillers de la ville de Paris. Son fils abandonna le commerce : André, après avoir été conseiller au Châtelet, est entré à la cour des aides et a épousé la fille du financier Louis Chevalier ; sa fille, Louise-Andrée, épousa un maître des Comptes.
13L’ensemble de ces exemples couvre le XVIIe siècle, mais ne correspond qu’à 21 % de l’effectif connu. On voit bien que l’arrivée d’individus issus par leur grand-père du monde des marchands ne contribue que dans une faible proportion au renouvellement de la cour. Il est nécessaire d’explorer d’autres pistes que la rupture avec la marchandise.
L’office de conseiller à la cour des aides et les voies de l’ascension sociale
14Acquérir une charge de conseiller à la cour des aides permettait aux roturiers de jouir d’une noblesse personnelle, tout en faisant partie d’une cour qui jugeait de la noblesse des personnes. C’était aussi pour certains l’occasion de s’installer à Paris. Enfin, pour d’autres, siéger à la cour des aides pouvait être le moyen de s’intégrer dans la robe des cours souveraines, voire de s’allier à des familles de la haute robe.
L’accès à la noblesse
15Il faut comptabiliser tout d’abord la part de ceux qui, lorsqu’ils ont été reçus à la cour des aides, n’étaient pas nobles. Comment, à l’intérieur du corpus, peut-on faire la distinction ?
16Ont été repérés comme nobles, d’une part, ceux dont les pères étaient déclarés dans les actes notariés écuyer ou chevalier, d’autre part, ceux dont les pères exerçaient une charge qui procurait une noblesse transmissible (offices de la haute robe, offices de la grande finance, office de secrétaire du roi). Ont été exclus de cette catégorie de charges celles des conseillers de cour souveraine, pour la simple raison que leurs détenteurs ne pouvaient disposer que d’une noblesse graduelle. En effet, c’est seulement entre 1644-1645 et 1669, puis à partir de 1690-1691 que la noblesse au premier degré a concerné les conseillers de cour souveraine9. C’est ainsi que, sur les soixante-cinq conseillers dont les pères étaient maîtres des comptes, conseillers au parlement, au grand conseil ou à la cour des aides, il a fallu en exclure dix-huit, en considérant que ces dix-huit ne pouvaient prétendre à une noblesse transmissible. Seul l’exercice de leur office pendant vingt ans, à condition que leur père lui-même exerçât vingt ans, pouvait assurer pour la génération suivante le statut de noble. Au moment où ils entraient en charge, l’exercice de leur office les faisait passer dans la catégorie de ceux qui bénéficiaient des privilèges attribués à la noblesse.
17C’est sur la base de ces distinctions préalables que des proportions ont pu être établies. Au moment où ils entraient en charge, 35 % des 195 conseillers n’étaient pas nobles. Ces données concernent les conseillers qui ont exercé entre 1604 et 1697. Cette part varie selon les périodes. Il est clair que le pourcentage est plus important au début du XVIIe siècle qu’à l’aube du XVIIIe : en effet, il est de 42 % pour ceux qui sont entrés en charge avant 1635, 35 % pour ceux qui ont été reçus à la cour entre 1635 et 1665, et de 25 % pour les autres. Du point de vue de la noblesse, le renouvellement social de la cour des aides diminue au cours du Grand Siècle.
Le déplacement vers Paris
18Les trois quarts des conseillers à la cour des aides étaient des Parisiens depuis au moins deux générations, le quart restant venant des provinces périphériques à la région parisienne, essentiellement de la partie nord du royaume. Aucun ne venait des régions où l’on trouve des cours des aides importantes, comme celle de Montpellier et celle de Bordeaux. Vingt-cinq seulement, soit 13 % de l’effectif total, n’étaient pas nés à Paris. Pour ceux-là, on peut se demander dans quelle mesure la mobilité géographique s’accompagnait d’une mobilité sociale. Deux exemples présentent des situations contradictoires : celui d’un conseiller qui vit ses espérances déçues, et celui d’un conseiller dont la venue à Paris s’accompagna d’une ascension sociale pour lui et sa famille.
19Julien de Megaudais, chevalier, seigneur de l’Espinotière, était un noble de la Mayenne. On peut se demander si sa position sociale était inférieure à celle d’un conseiller à la cour des aides, dans la mesure où son fils Bertrand se rendit à Paris pour acheter, après avoir vendu les propres de son épouse, une charge de conseiller à la cour des aides. Il en paya une partie comptant, une autre partie à crédit. Il acheta cet office en 1657, pendant la période de spéculation, assez cher, puisqu’il lui coûta 100 000 livres. En 1665, l’édit de fixation avait imposé un prix maximum de 80 000 livres, aussi, de toute évidence, il perdit de l’argent puisqu’il revendit sa charge, en 1665, à la somme fixée par le roi. Quelle était l’origine de cette vente : des difficultés financières ? Ou bien la déception face à une position qui ne le satisfaisait pas ? Peut-être pour les deux raisons. On peut en déduire que Bertrand de Megaudais, en résignant après onze ans d’exercice, n’avait sans doute pas atteint une position aussi élevée que sa venue à Paris lui avait laissé espérer, et l’on peut y voir la tentative d’un membre d’une noblesse ancienne à s’intégrer dans la noblesse de robe.
20À l’opposé, il ne fait aucun doute que Christophe Boyetet dont le père était bourgeois d’Orléans avait atteint par rapport à son père une position supérieure. Il avait acheté son office dans une période de faible coût après avoir été conseiller au Châtelet ; à la différence de Bertrand de Megaudais, il fit une longue carrière à la cour (de 1685 à 1740). Il épousa la fille d’un trésorier de France. Doyen en 1722, il mourut en charge, âgé de 90 ans.
21Charles Barentin est un autre exemple d’ascension qui passe par la double mobilité sociale et géographique. Fils d’un marchand de Tours, il fut conseiller entre 1592 et 1605, avant de devenir maître des requêtes. Son entrée en charge à la cour des aides s’est faite dans des circonstances particulières : il a bénéficié de l’opportunité créée par les guerres civiles pour les hommes des pays de la Loire car la charge de conseiller fut la récompense de sa prise de parti royaliste. Il a été reçu « au lieu et par la mort de Pierre Vivien par lettres d’Henri IV qui casse et annule les provisions données par le duc de Mayenne en faveur de René Vivien fils » ; celui-ci, ayant réintégré sa place en 1594, fut « reçu de nouveau le 8 juillet 1594 en un office créé pour lui10 ».
22Tous les autres cas de déplacement vers Paris sont le fait de fils de petits officiers de province tels qu’un élu, un procureur au siège présidial (Le Vayer11 et Du Marais venus du Mans), ou un contrôleur au grenier à sel (Larsonneau de la Ferté-Bernard)… À ceux-là, on peut ajouter le fils d’un avocat au Parlement, Cromot, et celui d’un conseiller au parlement de Bretagne, La Noue. Ce dernier, comme Bertrand de Megaudais, n’exerça qu’une dizaine d’années (il résigna sa charge au terme de onze années).
Stratégies matrimoniales
23Il s’agit d’identifier ceux qui ont cherché par le mariage à intégrer des familles de la robe des cours souveraines, voire de la haute robe, donc à conforter leur position sociale et leur identification à la noblesse de robe, et ceux qui, appartenant déjà à des familles de la noblesse de robe, se sont ouverts à d’autres catégories.
24Un peu moins de la moitié des beaux-pères des conseillers (72 sur 149) avait un statut inférieur à celui de conseiller de cour souveraine. Y a-t-il eu une évolution au cours du XVIIe siècle ? La proportion de mariages hypogamiques des conseillers est à peu près comparable pour toutes les périodes sauf les alliances avec les filles de marchands, beaucoup moins nombreuses dans la seconde moitié du XVIIe siècle. De toute évidence, sur l’ensemble du siècle, les conseillers ont plutôt retrouvé dans leur belle-famille une situation sociale équivalente à celle de leur père. L’étude plus précise du corpus permet de mettre en avant quelques exemples particuliers qui font état du champ des situations possibles, et la présentation du comportement de certains groupes sociaux significatifs permet de nuancer cette affirmation.
25Trouve-t-on des mariages hypergamiques chez les conseillers dont l’origine était en dessous de la robe des cours souveraines ? En fait, l’hypergamie ne concerne que onze conseillers qui, pour neuf d’entre eux, ont épousé des filles de grands financiers. Seuls deux conseillers se sont alliés à une famille de la haute robe : il s’agit de Louis Quatre homme, fils d’un conseiller au Châtelet et de Louis Le Blanc, fils d’un procureur au Parlement. Le premier épousa la fille d’un avocat général à la cour des aides ; mais cela n’a pas grande signification puisque son fils, conseiller à la cour des aides avait épousé, lui aussi, la fille d’un marchand. Le second correspond à un cas assez exceptionnel, celui de Louis Le Blanc, dont la carrière et l’enrichissement furent exemplaires. D’abord conseiller au Châtelet, il siégea dix ans à la cour des aides avant de devenir maître des requêtes, puis intendant. Il épousa Suzanne Henriette Bazin de Bezons, fille de Claude, intendant du Languedoc. Mais, lorsqu’il se maria, il avait déjà quitté la cour.
26Parmi les vingt-neuf conseillers issus de la marchandise, quatre12 ne s’étaient pas mariés ; le statut du beau-père est inconnu pour trois autres. En ce qui concerne les vingt-deux restants, on peut remarquer que dix-huit beaux-pères étaient d’un niveau social inférieur à leur gendre (deux secrétaires du roi, deux trésoriers de France, un auditeur des Comptes, un commissaire au Châtelet, deux payeurs des rentes, un avocat au Parlement, un notaire, un procureur au parlement, sept marchands). Les beaux-pères des quatre autres étaient un maître des Comptes, position très proche de celle de conseiller à la cour des aides, un secrétaire du roi, greffier des productions du conseil privé du roi, un receveur général des finances de Metz et un payeur des rentes assignées sur les gabelles qui lui-même était marié à la fille d’un marchand apothicaire. Dans l’ensemble, ces conseillers s’étaient mariés en conformité avec leur milieu d’origine, plutôt qu’en fonction de l’office qu’ils exerçaient ou qu’ils s’apprêtaient à exercer.
27Au contraire, les conseillers issus de familles ancrées dans les cours souveraines avaient contracté des alliances dont la tendance conduisait plutôt à l’hypogamie ou à l’homogamie. Quant aux treize conseillers connus pour être issus de la haute robe, les statuts de seulement neuf pères et beaux-pères ont été identifiés avec précision. Il apparaît nettement que les échanges matrimoniaux ne se faisaient qu’à l’intérieur d’une sphère circonscrite à la robe des cours souveraines. L’aristocratie de la robe est loin de pratiquer la même ouverture vers les familles de petits officiers et de marchands que la simple robe des cours souveraines.
L’intégration des nouveaux venus et les « isolés » de la cour des aides
28La cour des aides apparaît comme un creuset dans lequel la fusion des familles révèle un milieu social solidaire et relativement homogène. Sans nul doute, l’effet de génération explique en partie cette solidarité grandissante ; ces hommes vieillissent ensemble, se connaissent bien et s’agrègent. L’étude des parentèles a renforcé cette idée : plus de 80 % des conseillers du corpus étaient des parents consanguins ou des alliés ; même s’ils n’avaient pas toujours siégé simultanément à la cour, ils avaient eu un même parcours. L’influence familiale dans le choix des carrières, en particulier celle des mères ou des parentés maternelles, est souvent avérée. Bien renseignés sur la vacance des charges, les conseillers pouvaient être les premiers à en informer leurs proches, leurs alliés, leurs amis. D’ailleurs, il pouvait être utile d’avoir des connaissances à la cour des aides et retrouver en son sein des parents déjà installés. Cela était une autre motivation, en même temps que l’assurance d’être bien accepté par ses collègues dans une cour peu nombreuse.
29Trente-trois conseillers (17 %) n’avaient pas de parents connus ayant siégé à la cour. La proportion est assez faible, d’autant que, si les lacunes pouvaient être comblées, elle s’amoindrirait encore. Pour ceux-là, quelle place la cour des aides tenait-elle dans le déroulement de leur vie professionnelle ? Seize y ont fait toute leur carrière, onze n’ont été que de passage, la cour des aides n’ayant été qu’une étape, alors que, pour les six derniers, elle a été la dernière fonction exercée. La situation sociale de leur père était, pour plus de la moitié d’entre eux, inférieure à l’état de conseiller à la cour des aides (dix-huit sur trente-trois) : pour ceux-là, le choix de la cour des aides correspondait plutôt à une ascension de leur famille. Plus de la moitié sont entrés en charge après 1665 et, parmi eux, on trouve peu de fils de conseiller de cour souveraine, alors que les financiers et secrétaires du roi étaient bien représentés (la moitié). Dix ont fait une carrière de moins de dix ans. En dix ans, on peut penser qu’ils n’avaient pas eu le temps de lier leur famille avec celles de leurs collègues ou de faire venir à la cour certains de leurs parents. D’ailleurs, sur les dix, cinq avaient choisi la cour des aides comme tremplin, et non comme objectif de leur carrière. Il est à noter que le fils de Jacques Gayot, un des isolés, opta également plus tard pour la cour des aides : s’il est vrai que Jacques Gayot, fils et petit-fils de marchand et originaire de Lyon, s’était retrouvé pendant quatorze années d’exercice à la cour des aides sans aucun parent à ses côtés, il faut préciser que son parcours est étonnant et rare puisque après avoir été avocat pendant vingt années, il exerça la charge de conseiller au présidial de Lyon, de 1660 à 1677, et monta à Paris pour devenir, en fin de carrière, conseiller d’une cour souveraine et pour établir son fils dans cette même cour.
30Nous avons pu constater que passer du monde de la marchandise à celui des officiers devait pour les familles représenter une rupture ; mais dans nombre d’entre elles coexistaient marchands et officiers de cours souveraines, praticiens et secrétaires, financiers et maître des requêtes. Cette coexistence caractérisait également la cour des aides du point de vue de l’origine de ses membres. Une délimitation sociale semble se préciser ici. Pour la conforter, il convient de mettre en évidence la frontière sociale que s’était imposée la cour à travers deux exemples. Le premier correspond à la difficile intégration d’un conseiller, et le second au rejet pur et simple d’un candidat que la cour refusait de recevoir en son sein.
31Jacques Esmeri était fils d’un procureur au parlement, petit-fils d’un vigneron de Montmagny par son père, et d’un notaire parisien par sa mère. Il avait épousé la fille d’un procureur à la chambre des comptes, Nicolas Lambert, avant d’acheter un office de conseiller à la cour des aides. Il était alors avocat au parlement, fonction qu’il exerça dix-sept ans (1620-1637). Sans doute n’avait-il pas au début de sa carrière projeté d’acheter un office de cour souveraine. Les circonstances lui furent favorables, puisqu’il fut de ceux qui profitèrent de la politique de Louis XIII qui, pour financer la guerre, avait créé de nouveaux offices en établissant, en 1635, une troisième chambre à la cour des aides. Jacques Esmeri fut le premier acheteur d’une charge de nouvelle création. Il est utile ici de faire état des conditions de sa réception car deux conseillers s’étaient montrés particulièrement hostiles à la réception de ce nouveau collègue. Le conseiller Quatrehomme rapporte dans un Mémoire que le roi, ayant entendu qu’ils s’étaient « fort mal comportés à la réception dudit Esmeri », leur interdit de participer aux délibérations de la cour tant qu’ils ne seraient pas revenus à de meilleurs sentiments. Le conseiller Esmeri fut reçu après avoir brillamment passé l’examen. On peut interpréter de deux manières la réaction des deux conseillers : ou bien ils refusent de partager avec de nouveaux conseillers les épices qui tombent dans la cagnotte commune, ou bien ils connaissent les origines paysannes du nouveau venu. Son grand-père et son oncle sont des paysans. Or, sur les 195 conseillers du corpus, il est le seul. Cette hypothèse est vraisemblable.
32L’autre affaire se situe en 1659. Tout postulant présentait à la cour des aides une requête pour être reçu en son sein. Le dossier qu’il avait préparé pour l’obtention de ses lettres de provisions était porté à la connaissance des conseillers. La cour pouvait faire savoir que le postulant n’était pas le bienvenu. Louis Quatrehomme dans son Mémoire raconte :
« Fut reçu Maître Jacques Picques en la charge de conseiller au lieu de Monsieur Rousseau qui étoit décédé dès le mois d’octobre 1657 ; sa charge avoit été vendue au nommé Doré sieur de Mazière natif d’Angers dont la mère qu’on appeloit d’ordinaire Madame d’Ervoy avoit été ravaudeuse et servante audit lieu et le père laquais dans la maison du marquis de Brézé qui l’avoit amené de Biscaye. Mais quoiqu’il fut parent de Monsieur Fouquet procureur général du Parlement et surintendant des finances qui d’abord témoignoit de le faire passer, il n’osa pourtant pas se présenter par crainte d’un refus, ledit seigneur de Mazières ayant revendu sa charge au dit sieur Picques, il fut arrêté en mettant le soit montré qu’on se porteroit vers la veuve dudit sieur Rousseau pour scavoir si elle étoit contente conformément aux arrêts et non vers le dit Sieur de Mazières que la Cour ne connoissoit point, n’ayant jamais été au nombre des officiers d’icelle bien qu’il y eût des lettres expédiées en son nom ; on fit grand bruit contre lui à diverses reprises à cause de sa naissance13. »
33La relation faite par Louis Quatrehomme révèle l’attention portée par les membres de la compagnie à l’origine sociale de chacun d’entre eux. Quelle que soit la validité des affirmations retenues par la cour, il est clair que les conseillers ont toujours exclu de leur milieu tout individu dont l’origine était domestique. Mais Christophe Doré de Mazières était-il le fils d’une ravaudeuse et d’un laquais ? Les actes notariés apportent des réponses qui semblent contredire cette présomption : issu d’une famille d’Angers, peut-être lié à Nicolas Fouquet14, il ne correspond pourtant pas à cette figure15 qui s’apparente au « laquais-financier », dont Daniel Dessert a montré qu’il s’agissait d’un mythe16. L’attitude des conseillers, influencés sans doute par des schémas littéraires et mentaux qui marquaient plus ou moins consciemment leur jugement17, révèle un esprit de fermeture et permet de fixer de manière plus précise la limite à ne pas franchir. S’il y avait mobilité sociale, elle était contrôlée.
34Doré de Mazières a été rejeté ; Jacques Esmeri a trouvé sa place ; son fils lui a succédé et son petit-fils a confirmé l’intégration dans la robe des cours souveraines. Mais s’agit-il pour ces deux conseillers qui se sont succédé de 1637 à 1703 d’une véritable intégration dans la noblesse de robe ? Pas tout à fait, puisque leur famille, sur la majeure partie du XVIIe, ne semble s’être alliée qu’avec la famille d’un autre conseiller qui lui-même appartenait à une famille remarquable par son origine, à savoir celle d’un colporteur qui venait de la région de Grenoble, la famille Picques18.
35On peut terminer par l’évocation de trois conseillers qui font partie des isolés (parce qu’ils ont siégé à la cour sans aucun parent), mais qui ont cherché, par un autre moyen que l’alliance, à s’intégrer à la cour comme au sein d’une grande famille : Louis Quatrehomme père, et Louis Quatrehomme fils, et Jacques Cromot. Les deux premiers ont écrit un Mémoire de ce qui s’était passé de plus remarquable à la cour des aides et le second a recopié et classé les registres secrets qui, sans lui, seraient aujourd’hui perdus à tout jamais.
36La cour des aides fut un lieu où se croisèrent dans des proportions identiques des fils de petits officiers et de marchands pour lesquels l’accès à cette cour souveraine pouvait correspondre à une ascension sociale, des magistrats qui ne faisaient que suivre le chemin tracé par leurs père, grandspères, frères ou beaux-frères et consolidaient pour la famille l’ancrage dans les cours souveraines, des fils de financiers et de secrétaires du roi que leur père avaient poussés vers des charges qui procuraient plus de dignité tout en conservant un pouvoir économique, enfin ceux à qui l’exercice d’une magistrature à la cour des aides fournissait une situation d’attente avant de rejoindre leurs aînés dans les hautes charges de la robe.
37Le recrutement de la cour a peu évolué au long du siècle, même si les origines marchandes apparaissent plus lointaines qu’au XVIe siècle. Les financiers devinrent les partenaires sociaux privilégiés des conseillers, dont une des fonctions principales était de juger des matières fiscales.
38Quant aux isolés, ils furent peu nombreux et les alliances à l’intérieur de la cour ont renforcé les solidarités derrière des frontières sociales bien délimitées. Ceux qui semblaient en marge de la cour correspondaient aux célibataires, aux provinciaux qui avaient regagné leur province d’origine, mais aussi à ceux qui, connaissant de graves difficultés financières, souvent ruinés par l’édit de fixation, avaient dû revendre leur charge, quittant une noblesse de robe en pleine formation.
Notes de bas de page
1 Martine Bennini, Les conseillers à la cour des aides au XVIIe siècle (1635-1691). Étude sociale, thèse sous la direction de Robert Descimon, EHESS, 2004, à paraître.
2 Robert Descimon, « La vénalité des offices comme dette publique sous l’Ancien Régime français. Le bien commun au pays des intérêts privés », Jean Andreau, Gérard Béaur et Jean-Yves Grenier (dir.), La dette publique dans l’histoire, journées du CRH des 26, 27 et 28 novembre 2001, CHEFF, 2006, p. 220.
3 À titre de comparaison, voir Caroline Le Mao, « Du comptoir au Palais : l’ascension d’une famille marchande au début du XVIIIe siècle : les Viaut », Revue archéologique de Bordeaux, t. XCIV, 2003, p. 193-203 ; Nicolas Lyon-Caen et Mathieu Marraud, « Le prix de la robe : coûts et conséquences du passage à l’office dans la marchandise parisienne, v. 1680-v. 1750 », Robert Descimon et Élie Haddad (éd.), Épreuves de noblesse, à paraître.
4 Christine Favre-Lejeune, Les secrétaires du roi de la grande chancellerie de France. Dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), Paris, Sedopols, 1986, 2 vol.
5 Daniel Dessert, Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Paris, Fayard, 1984, p. 593.
6 Sur les conseillers au Châtelet, voir Robert Descimon, « Éléments pour une étude sociale des conseillers au Châtelet sous Henri IV (22 mars 1594-14 mai 1610) », Michel Cassan (dir.), Les officiers « moyens » à l’époque moderne. France, Angleterre, Espagne, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 1998, p. 261-291. Philippe Rosset, « Les conseillers au Châtelet de Paris de la fin du XVIIe siècle. Étude d’histoire sociale », Mémoires Paris et Île-de-France, t. 21, 1970 (1973), p. 173-302, t. 22, 1971 (1973), p. 233-292 et t. 23-24, 1972-1973 (1975), p. 145-197. Philippe Rosset, « Les conseillers au Châtelet de Paris à la fin du XVIIe siècle (1661-1700). Répertoire nominatif », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 143, 1985, p. 117-152.
7 René Héron de Villefosse, Bourgeois de Paris, Paris, Bernard Grasset, 1941.
8 François, commissaire des guerres en Flandre et Alsace, Jacques Philippe, contrôleur général de la cavalerie légère, Joseph, lieutenant au régiment du Prince de Pons ; Marie avait épousé un capitaine au régiment de Picardie, Catherine le premier commis du bureau de la guerre.
9 François Bluche et Pierre Durye, L’anoblissement par charges avant 1789, Les cahiers nobles, no 23 et 24.
10 AN, U 950, Catalogue des officiers de la cour des aides de Paris depuis son établissement jusqu’en 1789.
11 Sur Le Vayer, cousin du parlementaire Jean Le Boindre, et l’établissement de membres de la gentry de la région mancelle dans les cours souveraines parisiennes, voir Robert Descimon, « Le conseiller Jean Le Boindre (1620-1693) : un destin de vaincu », Orest et Patricia Ranum (éd.), Débats du Parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV, Paris, Honoré Champion, 1997, p. 369-405.
12 Il s’agissait des conseillers Picot, Pingré, Pussort et Béroul. Sur Antoine-Martin Pussort, reçu conseiller des aides en 1624, voir René Pillorget, « Henri Pussort, oncle de Colbert (1615-1697) », Roland Mousnier (dir.), Le Conseil du roi de Louis XII à la Révolution, Paris, PUF, 1970, p. 257-258 (Antoine-Martin est le frère de Henri).
13 Le Mémoire des conseillers Quatrehomme ayant été copié en plusieurs exemplaires, il est possible de retrouver de multiples copies de cette source essentielle ; la pagination des divers manuscrits étant différente, pour permettre au lecteur de se reporter au texte dans n’importe quelle version et parce que toutes les copies sont un récit présenté chronologiquement avec les dates précises qui se distinguent dans le texte, le choix a été fait de n’indiquer que la date qui correspond à l’information donné par le Mémoire. La référence de l’exemplaire qui se trouve aux Archives nationales est U 952, 14 juillet 1659.
14 C’est possible car ils avaient au moins en commun le même notaire.
15 Dans le contrat de mariage de ses parents, son père se présente comme « écuyer » et sa mère est « Renée Paulmier, fille de deffunt Jean Paulmier, vivant marchand » (AN, MC, XLV 40, 30 mars 1626).
16 Daniel Dessert, « “Le Laquais-financier” au Grand Siècle : mythe ou réalité », XVIIe siècle, no 122-1, janvier-mars 1979, p. 21-36.
17 Ibid., p. 24.
18 Laurence Fontaine, Histoire du colportage en Europe XVe-XXe siècle, Paris, Albin Michel, L’évolution de l’humanité, 1993.
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