1 Kant utilise cette expression pour caractériser une forme particulière de connaissance qu’est la métaphysique. Un jugement est dit synthétique a priori quand il prétend se prononcer sur l’expérience et apporter des connaissances en se fondant non pas sur les données de l’expérience mais sur le seul pouvoir de la raison, sur les concepts, sur la pensée ; donc indépendant et antérieur à l’expérience et n’ayant pas besoin d’elle pour être vraie. E. Kant, La critique de la raison pure, préface de la deuxième édition, § 1, p. 73.
2 Ibid., § 1, p. 73.
3 Ibid., § 8, p. 76.
4 Ibid., § 8, p. 76.
5 Ibid., § 16, p. 88.
6 Ibid., § 7, p. 75.
7 Ibid., § 10-11, p. 77-78.
8 Selon Popper le progrès en science consiste à remplacer une métaphysique par une autre. Car toute science est métaphysique. Cf. Conjectures et réfutations.
9 K. R. Popper, Conjectures et réfutations, p. 379.
10 K. R. Popper, Conjectures et réfutations, p. 197.
11 Ibid., p. 207.
12 Ibid., p. 208.
13 Ibid., p. 209-210.
14 Ibid., p. 213-214.
15 Ibid., p. 225.
16 K. R. Popper, Conjectures et réfutations, p. 225-226.
17 Ibid., p. 227.
18 Ibid., p. 227.
19 Ibid., p. 228-229.
20 Ibid., p. 229.
21 Ibid., p. 230.
22 Ibid., p. 377.
23 Nous reviendrons sur le développement des thèses de Robin Horton.
24 E. Gellner, « The savage and modern mind », Horton et Finnegan (dir.), Modes of thought, p. 162-181.
25 P. Feyerabend, Contre la méthode, p. 335-336.
26 Littératie est la graphie francisée du terme anglo-saxon « literacy » qui apparaît dans le titre de l’article commun de J. Goody et I. Watt, « The consequences of literacy ». Cette expression « désigne l’ensemble des activités humaines qui impliquent l’usage de l’écriture, en réception et en production. Elle met un ensemble de compétences de base linguistiques et graphiques, au service de pratiques qu’elles soient techniques, cognitives, sociales ou culturelles. Son contexte fonctionnel peut varier d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, et aussi dans le temps ». Cf. J. -P. Jaffré, « La littéracie : histoire d’un mot, effet d’un concept », C. Barré et C. De Miniac (dir.), La littéracie. Conceptions théoriques et pratiques d’enseignement de la lecture-écriture.
27 J. Goody, La logique de l’écriture, p. 5.
28 G. P. Metinhoue, « L’étude des techniques et des savoir-faire : Questions de méthode », P. J. Hountondji, Les savoirs endogènes…, p. 38.
29 Les Règles pour la direction de l’esprit de Descartes recommandent avec insistance l’effort de lire dans les activités pratiques humaines la présence de principes rationnels ; la règle X indique précisément qu’un ordre implicite s’y trouve enveloppé et que le rôle de la méthode est de le rendre explicite. «Pour que l’esprit devienne sagace, on doit l’exercer à rechercher ce qui a déjà été trouvé par d’autres, et à parcourir avec méthode tous les arts ou métiers des hommes, même les moins importants, et surtout ceux qui manifestent ou supposent de l’ordre. […] Mais qu’il faut examiner auparavant tous les arts les moins importants et les plus simples, principalement ceux où l’ordre règne davantage : par exemple, ceux des artisans qui tissent des toiles et des tapisseries, ceux des femmes qui brodent à l’aiguille ou entremêlent les fils d’un tissu aux nuances infiniment variées ; de même tous les jeux numériques et tout ce qui se rapporte à l’arithmétique, et les exercices semblables. […] En effet, […] elles [ces choses] répondent entièrement à la capacité de la connaissance humaine, elles nous présentent très distinctement des ordres innombrables, tous différents les uns des autres, assujettis cependant à des règles, et dont l’observation exacte constitue presque toute la sagacité humaine » (Règle X, p. 61-62).
30 Rythme musical tambouriné.
31 Ibid., p. 39.
32 G. Botoyiye, « L’univers des connaissances “traditionnelles” : quelle rationalité ? », P. Le Louarn, L’eau sous le regard des sciences humaines et sociales, p. 237.
33 G. P. Metinhoue, « L’étude des techniques et des savoir-faire : Questions de méthode », P. Hountondji, Les savoirs endogènes…, p. 46.
34 Cf. A. Mbembe, « À propos des écritures africaines de soi », p. 37, Politique africaine, n ° 77, mars 2000, p. 16-43.
35 Cf. Th. Obenga, « La fin de l’Africanisme », conférence à la Maison des Mines, Paris, le 27 juillet 2002 (http://africamaat.com/article).
36 Cf. V. Y. Mudimbe, The Invention of Africa. Philosophy and the order of knowledge.
37 D. Vellard, « Anthropologie et sciences cognitives : une étude des procédures de calcul mental utilisées par une population analphabète », Intellectica, 1988/2, 6, p. 200.
38 A. E. Kane, « Mathématiques sauvages », P. J. Hountondji, La rationalité, une ou plurielle, p. 214.
39 A. E. Kane, Le système de numération parlée des groupes Ouest Atlantique et Mandé, p. 473.
40 P. Gerdes « Pensée mathématique et exploration géométrique en Afrique et ailleurs », Diogène n ° 202, avril-juin 2003, p. 139-140.
41 Ibid., p. 135.
42 T. Y. Tchitchi, « Numérations traditionnelles et arithmétique moderne », P. J. Hountondji, Les savoirs endogènes, p. 116.
43 Ibid., p. 120.
44 Ch. A. Diop, Nations nègres et culture, p. 409.
45 Ibid., p. 411
46 T. Y. Tchitchi, « Numérations traditionnelles et arithmétique moderne », P. J. Hountondji, Les savoirs endogènes…, p. 110.
47 Le constituant numéral est une sous-catégorie de la grande classe des nominaux qui comporte les noms, les pronoms, les numéraux ; le constituant numéral comporte tous les éléments du système comptable : les nombres cardinaux, les nombres ordinaux, les nombres itératifs. L’Ajágbé qui est ici la langue de référence comprend deux grandes classes de constituants : les nominaux et les verbes.
48 La numération traditionnelle chez les Ajá n’est pas à base cinq, mais à base dix. Donc dix joue le rôle de premier nombre d’appui ou base de numération. Ainsi 11 se dit 10 + 1 = widekà. Mais quarante aussi est utilisé comme base de la numération. Quatre-vingt se dit 40 x 2 = èkàvè. Cette double utilisation des nombres d’appui par juxtaposition à valeur d’addition ou de juxtaposition à valeur de multiplication justifie les propositions pour la recherche et l’introduction de la décimalisation du système comptable. Car à un moment donné de l’énumération la saturation bloque le système.
49 Ch. A. Diop, Nations nègres et culture, p. 412.
50 T. Y. Tchitchi, op. cit., p. 124.
51 Ch. A. Diop, Nations nègres et culture, p. 408.
52 Cl. Zaslavsky, L’Afrique compte !, p. 7.
53 Ibid., p. 8.
54 Sous la conduite de E. B. Tylor, l’école des anthropologues en Grande-Bretagne développa un point de vue basé sur leur interprétation de la doctrine de l’évolution : l’Homme aurait évolué d’un état primitif à un état avancé sur une période de plusieurs millénaires. L’Homme blanc avait atteint le niveau le plus élevé comparativement au « sauvage primitif » de l’Afrique noire.
55 M. Schmidl, Zahl und Zählen in Afrika (1915), p. 196, cité par Zaslavsky, op. cit., p. 14-15.
56 Cl. Zaslavsky, op. cit., p. 15
57 Ibid., p. 15-16.
58 Ibid., p. 16.
59 Ibid., p. 30.
60 Ibid., p. 35-36.
61 Ibid., p. 43.
62 Ibid., p. 205.
63 Ibid., p. 204-206.
64 Ibid., p. 206.
65 Ibid., p. 206.
66 Robert G. Armstrong, Yoruba Numerals, p. 22, cité par Zaslavsky, p. 210.
67 E. Barbin, préface à l’édition française, L’Afrique compte !
68 Cl. Zaslavsky, op. cit., p. 277.
69 L’expression apparaît dans le livre dès la page 55.
70 M. Diagne, Critique de la raison orale, p. 40-41.
71 Ibid., p. 54-55.
72 Ibid., p. 55.
73 Ibid., p. 234.
74 Ibid., p. 569.
75 M. Diagne, Critique de la raison orale, p. 566.
76 Cl. Zaslavsky, op. cit., p. 275-276.
77 Ibid., p. 7.
78 J. Ritter, « Chacun sa vérité : les mathématiques en Égypte et en Mésopotamie », M. Serres (dir.), Éléments d’histoire des sciences, p. 60-61.
79 M. Diagne, Critique de la raison orale, p. 452.
80 Les historiens berlinois ont étudié et montré l’évolution des systèmes arithmétiques sur les tablettes de Mésopotamie.
81 Ibid., p. 220.
82 Ibid., p. 221.
83 P. Gerdes, « Pensée mathématique et exploration géométrique en Afrique et ailleurs », Diogène, n ° 202, avril-juin 2003, p. 140.
84 Ibid., p. 140.
85 A. H. Bâ, « Les traditions africaines, gages du progrès pour la défense de la tradition », Tradition et modernisme en Afrique noire.
86 Cité par M. Devey, Hampâté Bâ, l’homme de la tradition, p. 134.
87 A. H. BÂ, Aspects de la civilisation africaine, p. 12.
88 Au sens où L. Althusser a pu employer ce mot comme ruse, détournement subtil auquel procède le savant pour exploiter et subordonner un corps de savoir au profit de sa doctrine ou pour la justifier. On trouvera cet usage dans son livre intitulé, Philosophie et philosophie spontanée des savants.
89 Platon, Septième lettre, Œuvres complètes, tome II, p. 1208.
90 Ce n’est pas un hasard si Socrate s’attaque à l’écriture en faisant intervenir un mythe, c’est-à-dire un mode de discours oral qui n’obéit pas au principe de discours « logique ».
91 Platon, Phèdre, 75.
92 La dialectique selon Platon est la méthode idéale pour atteindre la vérité ; elle procède par purification progressive de la pensée. Elle se veut dynamique ; or cette qualité manque à l’écriture. L’écriture se contente de dire toujours la même chose et sans possibilité d’accroître les données. Socrate en conclut que l’écriture manque de dynamisme, alors que ce qui caractérise toute pensée c’est son dynamisme.
93 Platon, Phèdre, p. 76.
94 Xenophon, Mémorables, livre I, chap. VI, p. 350.
95 Platon, Les lois, 793 a-c.
96 J. Goody, Les conséquences de la littératie, p. 53.
97 J. Pouillon, « Tradition », P. Bonte et M. Izard, Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, p. 711.
98 J. Goody, L’homme, l’écriture et la mort, p. 222.