1 Auguste Paris (Paris, 1850-Colombes, 1915) a été l’élève de Jouffroy et Falguière. Médaille d’or à l’Exposition universelle de 1889, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1892.
2 Pour un compte rendu des cérémonies d’inauguration, voir par exemple le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, procès-verbal du 16 juillet 1891. Pour les discours, La Révolution française : revue d’histoire moderne et contemporaine publiée par la Société de l’Histoire de la Révolution, Charavay frères, Paris, juillet-décembre 1891. Pour une étude récente du monument, Groud G., « Le monument à Danton », Quand Paris dansait avec Marianne – 1879-1889, catalogue d’exposition, Musée du Petit Palais, Paris, Paris-Musée, 1989, p. 160-179.
3 Voir par exemple Houssaye A., L’Artiste, 25 février-5 mars 1848, p. 257-258.
4 Mandeville B., The Fable of the Bees: or, Private Vices, Public Benefits, with an Essay on Charity and Charity-School, Londres, 1714.
5 Parent U., Acquisition d’un groupe allégorique de Jules Dalou dont l’esquisse a figuré à l’exposition du concours pour l’érection d’une statue monumentale de la République, 1880, Conseil municipal de la Ville de Paris.
6 Conseil municipal de la Ville de Paris, Rapport présenté par M. Delhomme au nom de la 4e Commission, sur la proposition de M. Jacques et d’un grand nombre de ses collègues, demandant l’érection, à Paris, d’une statue à Danton, 1887.
7 A. de B., « Par-ci, par-là », Le Voleur, série illustrée, no 1219, p. 732, 12 novembre 1880.
8 Statue par Paul-François Choppin (1856-1937). Autrefois boulevard Saint-Germain, à la hauteur du carrefour de l’Odéon, elle a été fondue en 1942.
9 « Ce projet de statue commémorative, qui attestera combien le peuple français a peu de suite dans les idées, a surexcité les ciseaux de nos sculpteurs. Il y avait affluence de concurrents. Est-ce ardeur patriotique ? Est-ce simplement parce que, depuis le début du krach, tous les arts sont en marasme ? », Véron P., Le Monde illustré, 27 octobre 1888.
10 Conseil municipal de la Ville de Paris, Rapport présenté par M. Delhomme au nom de la 4e Commission, sur la proposition de M. Jacques et d’un grand nombre de ses collègues, demandant l’érection, à Paris, d’une statue à Danton, 1887, reproduit, in La Révolution française, revue historique, janvier-juin 1888, p. 669.
11 Revue bleue, juillet 1891.
12 « Il y a deux Danton. Celui de la légende : le patriote ardent et cocardier qui rêve d’achever l’œuvre séculaire de la monarchie défunte en donnant à la France les frontières naturelles de l’ancienne Gaule, le tribun véhément qui jette en défiaux tyrans de l’Europe une tête de roi, l’homme de l’audace qui frappe du pied le sol national pour en faire surgir des légions de volontaires, le démagogue intransigeant qui incarne la lutte à outrance contre l’ennemi. C’est ce Danton-là que l’imagerie et la statuaire ont popularisé chez nous après 1870, le Danton que le parti républicain contemplait et vénérait à travers le Gambetta de la défense nationale sa réplique, le Danton des manuels scolaires ad usum populi. » Mathiez A., Danton et la paix, Paris, La Renaissance du Livre, 1919, avant-propos, p. VII.
13 Œuvre de Jean-Paul Aubé, le Monument à Gambetta a été érigé grâce à une souscription internationale lancée en 1884. Inauguré le 13 juillet 1888 dans le jardin des Tuileries, l’œuvre était située en avant de la cour Napoléon du Palais du Louvre. Sur la face avant du pylône pyramidal, la statue figurait Gambetta devant le drapeau, entouré de plusieurs soldats et pointant l’index devant lui.
14 Œuvre d’Eugène Longepied, ce monument a été autorisé par décret en 1882, fondu en bronze en 1888 et inauguré la même année sur la place municipale, face à l’église de la ville. Longepied a représenté Danton en culotte et habit à la française, debout, écartant sa chaise tandis qu’il lance sa célèbre invective encourageant à l’audace, tendant le bras droit en avant.
15 Le Voleur, série illustrée, 16 juillet 1891.
16 Jean Baffier (Neuvy-le-Barrois, 1851-Paris, 1920), tailleur de pierres dans le Berry, tenta une carrière de sculpteur à Paris. Il fonda en 1886 la revue nationaliste Le Réveil de la Gaule et, en 1888, la Société des Gâs du Berry et aultres lieux du Centre. Sur Baffier, voir McWilliam N., Monumental Intolerance. Jean Baffier, A Nationalist Sculptor in Nineteenth-Century France, Penn State University Press, 2000.
17 « Ah ! Ça n’a pas été tout seul cette exposition du Salon. J’avais d’abord été refusé par le jury, puis repêché par Paul Dubois, alors directeur de l’école des Beaux-Arts. L’œuvre eut plutôt un succès de scandale, on fit quelques louanges, on exagéra les reproches. Quelques années plus tard, Dubois fit la présentation de mon Marat au Conseil municipal, par qui il réussit enfin à le faire accepter. On le tailla en marbre et Alphand le fit placer à l’entrée du parc de Montsouris. C’était en 1887. Il y resta quatre ou cinq ans, je ne saurais vous dire exactement combien. » Gil Blas, mercredi 27 juin 1906.
18 Péladan J., La décadence esthétique. L’art ochlocratique, Salons de 1882 et 1883, C. Dalou, Paris, 1888-1891, p. 187 : « Sans numéro, partant sans nom d’auteur, une tête colossale de Danton qui montre bien que le héros de la Terreur relève non de l’histoire, mais de la pathologie aliéniste. Voici Marat, cette brute hideuse, ce Minotaure dérisoire, accroupi, crasseux, puant, ignoble. Et voilà que la politique, pour un peu, viendrait ici encanailler l’esthétique, comme elle encanaille le Salon. »
19 Véron E., « Salon de 1885 », Courrier de l’art, no 19, 8 mai 1885, p. 230.
20 Oraison funèbre de Marat prononcée par le citoyen F. E. Guiraut, membre de la commune du 10 août et de la Société des Jacobins, dans la Section du Contrat social, devant la Convention nationale, les Autorités constituées, les Sections, les Sociétés patriotiques et un grand nombre de Députés des Assemblés primaires, le 9 août 1793, l’an deuxième de la République, une et indivisible, Paris, Imprimerie des 86 départements et de la Société des Jacobins, 1793, p. 7.
21 Jacques-Louis David, La Mort de Marat, huile sur toile, 1793, 165 x 128 cm, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
22 « – Mais, pour en revenir à Marat, c’est exactement en 1883 que je l’exposai au Salon, alors que je concourrais pour la bourse de voyage. Puis, me prenant par le bras, il me fit retourner et considérer le moulage de L’Ami du peuple, et poursuivit : – Vous voyez bien que je n’ai pas fait un Marat à la baignoire, comme on l’a dit. J’avais été frappé des quelques lignes de Guiraud, dans l’Oraison funèbre, où il conseillait de le représenter écrivant dans une cave. C’est l’attitude à laquelle je me suis arrêté. De profil, en effet, Marat est là, un Marat dont le visage, à force d’expression dans la cruauté, atteint à une beauté véritable. Il est nu, une tablette sur les genoux, une plume à la main. Un serre-tête retient sa chevelure éparse. C’est bien là le fauteur des massacres de Septembre », Gil Blas, op. cit.
23 « Un beau jour, un sénateur, le sénateur Frénot [sic], si j’ai bonne mémoire, passant par-là, je ne sais pour quelles raisons, poussa les hauts cris, trouvant l’ouvrage impudique ; il y voyait, de plus, une apologie des excès révolutionnaires ; que sais-je encore ? Toujours est-il qu’il usa de son crédit et parvint à faire enlever ma pauvre statue. Alphand chargea Maillard, conservateur des musées, de la transporter nuitamment au dépôt des marbres de l’État. Maillard était un fervent du sport hippique, et, chose amusante, vers onze heures du soir, il enfourcha son meilleur cheval et s’en fut à Montsouris, suivi d’une voiture, où il fit charger l’inoffensif Marat », Gil Blas, op. cit.
24 Drame au désert de Georges Gardet, bronze de 1891.
25 « Entre le peuple et ses ennemis, il n’y a plus rien de commun que le glaive. Il faut gouverner par le fer ceux qui ne peuvent l’être par la justice ; il faut opprimer les tyrans... » Rapport fait au nom du comité de Salut public par le citoyen Saint-Just sur la nécessité de déclarer le gouvernement provisoire de la France révolutionnaire jusqu’à la paix, 19 vendémiaire an II.
26 Révilon T., « Baffier », Le Radical, no 97, jeudi 7 avril 1887.
27 Capus A., « La Baignoire », Le Gaulois, dimanche 12 décembre 1886.
28 Conseil municipal de la Ville de Paris, compte rendu du 6 juillet 1906.
29 Le Gaulois, 10 janvier 1908.
30 Idem.
31 « Sur le papier que j’ai mis dans la main gauche de mon héros, j’ai reproduit une terrible phrase tirée du journal qu’il rédigeait dans les caves... Voici la phrase : “Tu te laisseras donc toujours duper, peuple babillard et stupide ; tu ne comprendras donc jamais qu’il faut te défier de ceux qui te flattent.” Cette phrase lapidaire, écrite par un tel homme au moment que vous savez, vous pourriez, Monsieur le président du conseil, la faire dorer d’or fin et encadrée de diamants... Le peuple [...] sera peut-être induit en clairvoyance pour reconnaître que sa stupidité n’a fait que croître et embellir depuis le temps où vivait le célèbre conventionnel. Et si, de ce fait, il pouvait se convaincre, le pauvre peuple, que sa sottise est insondable, ce serait déjà un commencement de sagesse. » L’Express du Midi, no 5, 551, samedi 11 janvier 1908.
32 Gil Blas, mardi 7 juillet 1908.
33 L’Univers illustré, no 1754, 3 novembre 1888.