1 Nora P., « République », in Furet F. et Ozouf M. (dir.), Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, p. 838.
2 Sur l’impact de l’idéologie de la vertu sur les choix politiques des dirigeants jacobins, voir Linton M., Choosing Terror : Virtue, Friendship and Authenticity in the French Revolution, Oxford, Oxford University Press, 2013.
3 Sur le concept de la politique de la vertu dans la France du XVIIIe siècle, voir Linton M., The Politics of Vertue in Enlightenment France, Houndmills, Palgrave Press, 2001.
4 Sur ce thème, voir Pocock J.G.A., Virtue, Commerce and History, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, p. 41-42.
5 Bossuet J.-B., Œuvres oratoires de Bossuet, J. Lebarq (dir.), Paris, Desclée, 7 vol., 1890, t. VI, 6, p. 521.
6 Sur la tolérance religieuse et la vertu politique, voir Linton M., « Citizenship and Religious Toleration in France », in Grell O. P. et Porter R. (dir.), Toleration in Enlightenment Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 157-74 ; sur le thème de la vertu des parlementaires, voir Linton M., « The Rhetoric of Virtue and the Parlements, 1770-1775 », French History, 1995, 9, 2, p. 180-201.
7 Sur les trois traditions de vertu politique, royale, noble et civique, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., chap. 1.
8 Sur l’héritage de l’Antiquité classique, voir Grell C., Le Dix-huitième siècle et l’Antiquité en France, 1660-1789, Oxford, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1995, vol. 330-331. Sur le thème de l’éducation classique de la génération de la Révolution, voir Parker H. T., The Cult of Antiquity and the French Revolutionaries, 1937 : réimpression, New York, Octagon Books, 1965, p. 8-36.
9 Parmi les nombreux travaux sur le républicanisme classique au XVIIIe siècle en France, voir Pocock J. G. A., The Machiavellian Moment : Florentine Political Thought and the Atlantic Republican Tradition, New Jersey, Princeton University Press, 1975 ; Baker K. M., Inventing the French Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, notamment chap. 6 ; Wright J. K., A Classical Republican in Eighteenth-Century France : the Political Thought of Mably, Stanford : Stanford University Press, 1997 ; et les passages pertinents, in van Gelderen M. et Skinner Q. (dir.), Republicanism : a Shared European Heritage, 2 vol., Cambridge, Cambridge University Press, 2002). Sur le thème de la relation entre le républicanisme classique et la Révolution, voir Baker K. M., « Transformations of Classical Republicanism in Eighteenth-Century France », Journal of Modern History, 2001, 73, p. 32-53 ; Baker K. M., « Political Languages of the French Revolution », in Goldie M. et Wokler R. (éd.), The Cambridge History of Eighteenth-Century Political Thought, Cambridge, Cambridge University Press, 2006, p. 626-659.
10 Sur les différentes manières dont un dirigeant révolutionnaire a adapté le modèle de l’Antiquité pour modeler son identité politique, voir Linton M., « The Man of Virtue : The Role of Antiquity in the Political Trajectory of L. A. Saint-Just », French History, 2010, 24, 3, p. 393-419. Voir aussi Rosso M., « Les rémiscences spartiates dans les discours et la politique de Robespierre de 1789 à Thermidor », Annales historiques de la Révolution française, 2007, 349, p. 51-77.
11 Par exemple, Tacite, The Histories (publié avec The Annales), London, Heineman, 4 vol., 1956, t. I, p. 271, 413 ; Annales, t. II, p. 249, 625 ; Salluste, The Conspiracy of Catiline, London, Penguin 1963, p. 178-183.
12 Voir, par exemple, Plutarque, Lives : The Dryden Plutarch, London, J. M. Dent, 3 vol., 1910, t. I, p. 84, 86 et 88. Sur la rhétorique du patriotisme, voir Campbell P. R., « The Politics of Patriotism in France (1770-1788) », French History, 2010, 24,4, p. 550-575.
13 Sur l’influence du modèle de Cincinnatus sur la Révolution américaine, voir Doyle W., Aristocracy and Its Enemies in the Age of Revolution, Oxford, Oxford University Press, 2009, chap. 4.
14 Ciceron, Philippics, London, W. Heinemann, 1957. Voir aussi, par exemple, le récit par Plutarque des vertus de Caton l’Ancien (Plutarque, Lives, t. I, p. 516-541).
15 Pour une analyse plus détaillée de la place de la vertu politique dans la pensée de Montesquieu, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., chap. 1 et 2. Sur la pensée républicaine de Montesqueiu, voir Wright J. K., « Montesquieuean Moments : the “Spirit of the Laws” and Republicanism », Proceedings of the Western Society for French History, 2008 ; Monnier R., « Montesquieu et le langage républicain : l’argumentaire de l’Esprit des lois », La Révolution française [en ligne], 2013, 5.
16 Sur les pratiques politiques de l’Ancien Régime, voir Campbell P. R., Power and Politics in Old Régime France, 1720-1745, London, Routledge, 1996.
17 Avertissement de l’auteur, édition de 1757 de De l’Esprit des lois, Charles-Louis de Secondat, Baron de Montesquieu, Oeuvres complètes, Roger Caillois (dir.), Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol., 1949-1951, t. II, p. 227-228. Montesquieu écrivit l’Avertissement de l’auteur en partie en réponse aux critiques de l’édition originale de 1748 dans laquelle il soutenait que la vertu n’existait pas en monarchie.
18 De l’Esprit des lois, p. 267.
19 Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734), in Montesquieu, Œuvres complètes, t. I, p. 266.
20 Ibid., p. 132.
21 « Rapport sur la conjuration ourdie pour obtenir un changement de dynastie, et contre Danton... » 11 germinal an II (31 mars 1794), Saint-Just L.-A., Œuvres complètes, Michèle Duval (dir.), Paris, Éditions Ivrea, 1989, p. 760.
22 Palmer R. R., The School of the French Revolution. A Documentary History of the College of Louis-le-Grand and its Director, Jean-François Champagne 1762-1814, New Jersey, Princeton University Press, 1975. Concernant la manière dont l’Antiquité était enseignée dans les écoles fréquentées par la génération de la Révolution, voir Parker, The Cult of Antiquity, op. cit., p. 37-46 ; Bouineau J., Les Toges du pouvoir : ou la Révolution du droit antique, Toulouse : Éditions Éché, 1986, p. 21-31. Sur le contexte plus général de l’éducation, voir Chartier R., Compère M.-M. et Julia D., L’Éducation au France du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Société d’édition d’enseignement supérieur, 1976.
23 Roland (née Phlipon) M.-J., Mémoires de Madame Roland, Paul de Roux éd., Paris, Mercure de France, 1966, p. 256 ; voir aussi, p. 212-214, 270-271. Brissot J.-P., Mémoires, Cl. Perroud éd., Paris, Picard et fils, 2 vol., 1912, t. I, p. 3-4, 9.
24 Sur la représentation visuelle des héros classiques et son impact sur la culture politique pré-révolutionnaire, voir Crow T.E., Painters and Public Life in Eighteenth-Century Paris, New Haven, Yale University Press, 1985 ; Crow T.E., « “The Oath of the Horatii” in 1785 : Painting and Pre-Revolutionary Radicalism in France », Art History, 1978, 1, 4, p. 424-471. Voir aussi Bordes P., Le Serment du Jeu de Paume de David : Le peintre, son milieu et son temps de 1789 à 1792, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1983.
25 Sur la volonté de Necker d’influencer l’opinion publique en se présentant comme un ministre vertueux et patriote, voir Swann J., « From Servant of the King to “Idol of the Nation” : The Breakdown of Personal Monarchy in Louis XVI’s France », in Swann J. et Félix J. (dir.), The Crisis of the Absolute Monarchy, Oxford, Oxford University Press, 2013 ; Linton M., The Politics of Virtue, chap. 7. Sur l’association de la noblesse avec l’idée de patriotisme, voir Smith J.M., Nobility Reimagined : The Patriotic Nation in Eighteenth-Century France, Ithaca, Cornell University Press, 2005 ; et sur la préoccupation grandissante de la noblesse d’épée au sujet du mérite militaire, par opposition à la corruption courtisane, voir Smith J. M., The Culture of Merit : Nobility, Royal Service, and the Making of Absolute Monarchy in France, 1600-1789, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1996, p. 227-261. Sur les éloges mis en avant par l’Académie française, et les stratégies politiques derrière ce programme, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., chap. 4 ; pour une analyse plus détaillée, voir Linton M., « The Concept of Virtue in Eighteenth-Century France, 1745-1788 », DPhil, University of Sussex, 1993, chap. 5, « Virtue in the Académie française ». Voir aussi McClellan A., « D’Angiviller’s “Great Men” of France and the Politics of the Parlements », Art History, 1990, 13, 2, p. 175-192.
26 Sur la bienfaisance avant la Révolution et le lien avec la patrie, voir Duprat C., Le Temps des philanthropes, Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1993 ; Mornet D., Les Origines intellectuelles de la Révolution française : 1715-1787, Paris, Armand Colin, 1938, p. 258-66 ; Mauzi R., L’Idée du bonheur dans la littérature et la pensée française au XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1960 ; et Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., p. 67-74, 184-186.
27 Sur la vertu naturelle et les pauvres, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., p. 186-192. Sur la pauvreté urbaine et les prédécesseurs des sans-culottes comme des incarnations de la vertu, voir Caradonna J., « The Monarchy of Virtue : The Prix de Vertu and the Economy of Emulation in France, 1777-1791 », Eighteenth-Century Studies, 2008, 41, 4, p. 443-458.
28 Sur la vertu naturelle, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., chap. 2, 4 et 7. Sur la vertu, le sacrifice de soi et le bonheur, voir Mauzi R., L’Idée du bonheur, op. cit., p. 624-634.
29 Brissot, par exemple, a lu les Confessions de Rousseau au moins à six reprises.
30 Sur la conception de la vertu de Rousseau et son rapport à la vertu républicaine classique et la vertu naturelle, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., p. 80-93.
31 Les études sur l’influence de Rousseau sur la génération de la Révolution comprennent : Barny R., Prélude idéologique à la Révolution française : le Rousseauisme avant 1789, Paris, Les Belles Lettres, 1985 ; Boudon J., Les Jacobins : une traduction des principes de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 2006, Introduction, p. 1-25 ; Hampson N., Will and Circumstance : Montesquieu, Rousseau and the French Revolution, London, Duckworth, 1983 ; Blum C., Rousseau and the Republic of Virtue, Ithaca, Cornell University Press, 1986. Sur l’usage épigraphique des travaux de Rousseau pendant la Révolution, voir Hesse C., « Reading in extremis : revolutionaries respond to Rousseau », in Walton C. (dir.), Into Print : Limits and Legacies of the Enlightenment : Essays in Honor of Robert Darnton, University Park, Pennsylvania State University Press, 2011.
32 Voir, par exemple, « Readers Respond to Rousseau », in Darnton R., The Great Cat Massacre and Other Episodes in French Cultural History, London, Penguin, 1984.
33 Le plus populaire des livres de Rousseau avant la Révolution était, de loin, son roman La Nouvelle Héloïse, bien que l’Émile et les Confessions étaient également largement lus par la génération de la Révolution, voir Mornet D., « Les Enseignements des bibliothèques privées (1750-80) », Revue d’histoire littéraire, 1910, 17, p. 449-496.
34 Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 302 ; voir aussi p. 270-271, 277. Comme le souligne Peter McPhee, il est peu probable que Robespierre a effectivement rencontré Rousseau, mais le point important est qu’il voulait croire qu’il l’avait fait en raison de son identification avec « l’homme de vertu », voir McPhee P., Robespierre – a Revolutionary Life, New Haven, Yale University Press, 2012, p. 107-108.
35 Sur le culte littéraire de la sensibilité, voir Denby D.J., Sentimental Narrative and the Social Order in France, 1760-1820, Cambridge, Cambridge University Press, 2006. Sur les représentations visuelles de la sensibilité et de la vertu naturelle, voir Barker E., Greuze and the Painting of Sentiment, Cambridge, Cambridge University Press, 2005 ; Ledbury M., Sedaine, Greuze and the Boundaries of Genre, in Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, vol. 380, Oxford, The Voltaire Foundation, 2000. Sur le thème de la vertu naturelle dans le drame bourgeois, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., p. 116-121.
36 Sur la rhétorique de la vertu dans le cadre de procédures judiciaires au cours des dernières années de l’Ancien Régime, voir Maza S., Private Lives and Public Affairs : The Causes Célèbres of Prerevolutionary France, Berkeley, University of California Press, 1993 ; sur la rhétorique de la vertu en chaire comme un moyen de critiquer le comportement de la monarchie française, voir Linton M., « The Unvirtuous King ? Clerical Rhetoric on the French Monarchy, 1760-1774 », History of European Ideas, 1999, 25, 1-2, p. 55-74 ; Merrick J., « Politics in the Pulpit : Ecclesiastical Discourse on the Death of Louis XV », History of European Ideas, 1986, 1, 2, p. 149-160.
37 Dale Van Kley a réalisé un travail considérable sur le radicalisme politique de certains Jansénistes. Ses écrits sur la pensée janséniste en tant que moyen de critiquer le pouvoir absolu sont rassemblés inVan Kley D., The Religious Origins of the French Revolution : From Calvin to the Civil Consitution, 1560-1791, New Haven, Yale University Press, 1996. Voir aussi l’étude classique de Préclin E., Les Jansénistes du XVIIIe siècle et la constitution civile du clergé : le développement du richerisme, sa propagation dans le bas clergé, 1713-1791 (Paris, 1929) ; Hutt M., « The Curés and the Third Estate : Ideas of Reform in the Pamphlets of the French Lower Clergy in the Period 1787-1789 », Journal of Ecclesiastical History, 1957, 8, p. 74-92. Une éclairante étude du richerisme a été menée par Aston N., in Religion and Revolution in France, 1780-1804, Houndmills, Palgrave, 2000. Sur la pensée politique de l’Abbé Grégoire, voir Sepinwall A.G., The Abbé Grégoire and the French Revolution : the Making of Modern Universalism, Berkeley, University of California Press, 2005 ; sur les idées de Fauchet sur la vertu naturelle comme moyen de régénération politique, voir Linton M., The Politics of Virtue, op. cit., p. 177-178 et 191-192.
38 Esprit J., La Fausseté des vertus humaines. Par M. Esprit de l’Académie Françoise, 1677-8, cette édition, Paris, André Pralard, 1693 ; Nicole P., Essais de Morale, contenus en divers Traités sur plusieurs Devoirs importants, 14 vol., 1715, cette édition, Paris, G. Desprez, 1781 ; François, Duc de La Rochefoucauld, Maximes, suivies des Réflexions diverses, 1678 édition ; cette édition, Paris, Garnier Frères, 1967.
39 Voir, par exemple, Mathon de la Cour C.-J., Discours sur les meilleurs moyens de faire naître et d’encourager le patriotisme dans une monarchie, Paris, Cuchet, 1787, p. 16-17. Voir aussi Moriarty M., Disguised Vices : Theories of Virtue in Early Modern French Thought, Oxford, Oxford University Press. 2011.
40 « Sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la République », 17 pluviôse (5 février1794), in Maximilien Robespierre, Œuvres de Maximilien Robespierre, Marc Bouloiseau, Albert Soboul et al. (dir.), Paris, Société des études robespierristes, 11 vol., 1910-2007, t. X, p. 356-357.
41 Sur cette période traumatisante, voir Biard M., La Liberté ou la mort. Mourir en député (1792-1795), Paris, Tallandier, 2015.