Solange Corbin : un itinéraire intellectuel
p. 13-26
Texte intégral
1Sous ce titre, qui paraîtra sans doute quelque peu ambitieux, on voudrait retracer la biographie de Solange Corbin, en mettant l’accent sur trois « temps forts » : la formation, la période de l’Occupation, l’École pratique des hautes études, donc en excluant son activité à Poitiers, à partir de 19611. En annexe figurent la liste des thèses qu'elle a dirigées, puis celle de ses écrits.
2Si le titre de cet article peut sembler trop ambitieux, c’est d’abord parce que, n’étant pas moi-même médiéviste, je ne suis pas à même d’apprécier même sommairement la place de Solange Corbin au sein des études médiévales ; c’est ensuite qu’une présentation même succincte de son « itinéraire intellectuel » est assurément prématurée : dans le cadre de cette contribution, il m’a été impossible d’exploiter tous les documents disponibles ; inversement, faute de documents, en raison aussi de la grande modestie de l’intéressée, bien des aspects de sa biographie restent dans l’ombre ou ne sont pas connus avec précision (il n’est pas certain d’ailleurs qu’on parvienne un jour à les connaître plus exactement).
3J’aimerais remercier deux personnes dont l’aide a été essentielle. Odile Noël tout d’abord : nièce de Solange Corbin, recueillie par sa tante à la mort de sa mère, en 1942, véritable « fille adoptive » de Solange Corbin (laquelle n’eut pas d’enfant), Odile Noël vit dans cette propriété de Mangoux où sa tante avait vu le jour et passé toute sa jeunesse ; elle nous a très cordialement accueillis, Isabelle His et moi, a ouvert pour nous une précieuse valise, de valeur inestimable, où elle conserve pieusement papiers personnels et photos de sa tante ; elle a aussi évoqué pour nous quelques-uns de ses nombreux et émouvants souvenirs, dont les plus anciens remontent à sa propre enfance et « suivent » ensuite Solange Corbin jusqu’à sa mort. En second lieu, Denise Jourdan-Hemmerdinger : ancienne élève de Solange Corbin2, très proche d’elle depuis le début des années 1960, d’une fidélité à toute épreuve, elle a réédité en 2000 l’un des livres principaux de Solange Corbin, L’Église à la conquête de sa musique, réimpression pour laquelle elle a écrit une intéressante préface ; dès que je pris contact avec elle pour l’entretenir du présent colloque, qui n’était alors guère plus qu’un projet, elle manifesta son enthousiasme pour cette manifestation, me rappelant aussi maint souvenir, m’ouvrant plusieurs portes.
4Ces témoignages oraux ont été l’une des sources de mon travail, l’autre étant constituée, bien entendu, par les documents écrits, à savoir les archives. Outre les papiers personnels et les photos (rares malheureusement) dont il vient d’être question, il faut mentionner en premier lieu la masse considérable de documents accumulés dans son travail par Solange Corbin et actuellement conservés, ainsi que sa volumineuse bibliothèque, au Centre François-Garnier, à Châtillon-sur-Indre. Il y a là des centaines de documents, dont les plus anciens datent de 1943 et les plus récents de quelques mois avant sa mort (1973) : notes de cours, notes prises sur des cahiers lors de séances de travail en bibliothèque, fiches de dépouillements, correspondances, etc. Ces documents très variés, qui souvent se présentent, du moins en apparence, dans le plus grand désordre – car Solange Corbin écrivait bien souvent sur le même cahier des choses très différentes –, attendent un classement, ou tout au moins un inventaire : ceux-ci permettraient d’exploiter ce fonds considérable, qui, dans le cadre de la présente étude, n’a guère pu être qu’effleuré3.
5Le deuxième ensemble de documents utilisé est le très volumineux dossier conservé sous son nom à l’EPHE (École pratique des hautes études) : il permet tout d’abord, évidemment, de reconstituer avec exactitude la carrière de Solange Corbin dans cette institution, où elle pénétra dès 1950 ; mais son intérêt, en réalité, va bien au-delà : il contient en effet beaucoup de lettres échangées avec des collègues, qui d’ailleurs ne sont pas toujours identifiés.
6Quant au troisième ensemble, constitué par les documents qui proviennent de Poitiers, il ne sera pas évoqué ici : il fournit la base de l’étude d’Isabelle His.
7À ces deux ensembles de sources, il faut ajouter les articles parus à l’occasion de la mort de Solange Corbin : ils contiennent nombre de renseignements, qu’on a, dans toute la mesure du possible, confrontés à ce qu’indiquent nos sources. Je mentionnerai ici les trois nécrologies les plus complètes, dans l’ordre de parution : celle de Denise Jourdan-Hemmerdinger4 ; celle de Dominique Pader, Gérard Le Vot et Marie Gallais5 ; celle de François Lesure6.
Les années de formation
8Rien, a priori, ne permettait de prévoir que Solange Corbin de Mangoux7, née à Vorly (Cher) le 5 avril 1903, allait devenir une musicologue de premier plan. Issue d’une vieille famille berrichonne, dont plusieurs membres ont appartenu au barreau, elle passe à Vorly toute sa jeunesse, dans le domaine familial de Mangoux, où elle aide son père, âgé et malade, à gérer l’exploitation agricole familiale. Certes, la musique est très présente dès sa petite enfance : sa mère joue du piano, sa sœur Geneviève pratique le chant, son frère Abel joue du violon ; elle-même commence très tôt, semble-t-il, l’étude du piano, s’adonne aussi à la peinture.
9Ce n’est qu’avec une certaine imprécision que nous pouvons retracer sa formation, tant musicale qu’universitaire. Le document essentiel est un bref curriculum vitae qu'elle rédigea elle-même, non daté mais qu’on peut situer en 1971-1972. Document précieux, naturellement, mais que l’on ne saurait suivre aveuglément : lorsque l’on peut le confronter à des pièces administratives, il révèle à l’occasion quelques approximations, des lacunes et même des erreurs ; cela est compréhensible puisqu’il fut rédigé une cinquantaine d’années après les faits les plus anciens, mais les contradictions ainsi relevées jettent le doute sur les affirmations qui ne peuvent être vérifiées.
10Solange Corbin effectue à Bourges ses études secondaires ; elle obtient son baccalauréat à Paris, en 1918 ou 19198. Quelques années plus tard, à la fin des années 1920 semble-t-il, elle reçoit à Paris une formation musicale étendue : selon son propre témoignage, elle est en piano l’élève de Blanche Selva (1884-1942) à la Schola Cantorum9, celle aussi de Marthe Dron, suit les cours d’harmonie et d’orgue d’André Fleury (1903-1995)10. De 1929 à 1932, elle occupe à Bourges un premier poste – maître de chapelle suppléant – qui la met en contact avec la musique d’Église, laquelle restera désormais « au centre de sa vie11 ». Installée quelques années plus tard à Paris – nous ne connaissons pas la date exacte de cette installation –, elle suit, de 1937 à 1941, des cours de plain-chant à l’Institut grégorien12, tout en gagnant sa vie comme secrétaire.
11Dans sa formation, les années 1939-1946 vont être décisives : sur le tard – elle est âgée de trente-six ans en 1939 –, Solange Corbin découvre le monde de la recherche, pénètre à l’Université. En même temps, nous le verrons, les « années Vichy » (1940-1944) révèlent une attitude courageuse, exceptionnelle parmi les musicologues, et qui n’apparaîtra publiquement qu’après sa mort : elle participe activement à la Résistance.
12Si l’on ignore la date exacte – probablement 1939 – de sa première inscription à l’École pratique des hautes études, haut lieu de la recherche, on ne peut douter du rôle capital que joue l’EPHE dans sa formation et dans sa vocation, comme elle le jouera plus tard dans sa profession. Deux rencontres sont de ce point de vue décisives.
13Celle de Louis Halphen, tout d’abord. Halphen (1880-1950) est l’un des plus grands historiens du haut Moyen Âge. Ancien élève de l’École des Chartes, il enseigne à la faculté des lettres de Bordeaux de 1910 à 1928, est nommé à l’EPHE en 1928, puis à la Sorbonne en 1937, tout en conservant son poste à l’EPHE. Avec lui, c’est non seulement l’histoire du Moyen Âge que découvre Solange Corbin13, c’est aussi un « profil » ; c’est à lui en effet qu'elle doit, me semble-t-il, ce qui frappera tous ceux qui auront la chance d’étudier avec elle : cette double passion, à la fois pour la recherche et pour l’enseignement, celle-là nourrissant en permanence celui-ci. C’est sous la responsabilité d’Halphen, sans doute, peut-être même à son initiative, qu’elle oriente ses recherches vers le Portugal. Après bien des avatars, elle parviendra à obtenir en novembre 1944 le diplôme de l’EPHE14. Il me semble aussi – mais c’est là un avis tout personnel, qu’aucune preuve ne vient étayer – qu’Halphen est involontairement la cause, ou en tout cas l’une des causes, de son engagement entre 1940 et 1944 : d’origine juive, il est exclu de l’enseignement en décembre 1940, comme tous les enseignants de France désignés comme « juifs » par le régime de Vichy15. Il n’est dès lors pas interdit de penser que Solange Corbin – qui, issue d’un milieu plutôt conservateur, ne fera jamais mystère de ses opinions peu progressistes, notamment au sujet du concile Vatican II ou des « événements » de mai 1968 – ait eu, grâce à cette éviction, la révélation de ce que qu’était en réalité le régime de Vichy, lequel ne tardera pas à s’enfoncer dans une collaboration de plus en plus étroite avec l’Allemagne nazie.
14Seconde rencontre à l’EPHE : celle de Charles Samaran (1879-1982 : il est décédé à plus de cent-deux ans !). Ancien élève de l’École des Chartes, Samaran est nommé en 1927 directeur d’études à l’EPHE, où il assure un cours de paléographie16. Solange Corbin suit son enseignement de 1943 à 194717.
15Mais c’est à la Sorbonne que Solange Corbin va faire la rencontre sans doute la plus déterminante : celle de Paul-Marie Masson (1882-1954), qui y est alors professeur18. Entré à la Sorbonne comme chargé de cours en 1931 – il vient de soutenir, en 1930, une thèse sur l’opéra de Rameau –, pour enseigner aux côtés d’André Pirro (1869-1943), Masson, à la retraite de Pirro en 1937, y devient professeur19. Mobilisé en septembre 1939, il ne reprendra son enseignement qu’à la rentrée 1940 (le 4 octobre, très exactement20).
16Les documents conservés étant peu clairs et parfois contradictoires21, il est impossible de retracer avec précision la scolarité à la Sorbonne de Solange Corbin. Inscrite à la faculté des lettres de Paris (Sorbonne) en novembre 1939, réinscrite en mars et octobre 1940, puis en mars et octobre 1941, puis, beaucoup plus tard, en novembre 1945, c’est seulement en 1946 qu'elle obtiendra sa licence ès-Lettres (mention Histoire), laquelle comporte notamment un certificat d’histoire de la musique, acquis sans doute dès 1941 ; à cela s’ajoute un certificat de portugais, obtenu semble-t-il lui aussi en 1941.
17Pourquoi cette importance de Masson ? Ici encore, faute de documents, on en est réduit aux hypothèses. Le rôle de Masson, à mon avis, est double. D’une part, il semble que des relations personnelles se soient établies entre le professeur et son étudiante : en témoigne cette lettre du 18 décembre 1940, par laquelle Solange Corbin remercie Masson de lui avoir signalé la date de son examen22. D’autre part, l’enseignement de Masson l’a incontestablement ouverte à d’autres musiques, plus récentes que celles du Moyen Âge et de la Renaissance23.
L’Occupation
18Solange Corbin, on l’a dit, n’entreprend qu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale ses études universitaires, de sorte que celles-ci se poursuivent sous l’Occupation. Néanmoins, on l’a dit aussi, cette période est également celle de ses premières activités professionnelles, en même temps que celle de son action dans la Résistance. Ce sont ces points que l’on voudrait à présent aborder, toujours avec la même réserve : le manque de documents, particulièrement en ce qui concerne la Résistance, nous contraint à multiplier les hypothèses, faute de certitudes. D’autre part, de toute évidence, les deux domaines sont intrinsèquement liés et c’est très arbitrairement, pour la clarté de l’exposé, qu’ils sont ici séparés, alors qu’ont déjà été évoquées ses études supérieures, qui se déroulent aussi, on l’a vu, pendant ces mêmes « années noires ».
Premières expériences professionnelles
19En mars 1940, une bourse lui permet de passer un mois au Portugal. De février 1942 à janvier 1943, donc pendant un an, elle séjourne à nouveau au Portugal, bénéficiant d’une nouvelle bourse – dont d’ailleurs, tout comme celle de la première, on ne peut que supposer la provenance, vraisemblablement le CNRS. Durant ce séjour, en mars 1942, elle présente à l’Institut français de Lisbonne une conférence intitulée « De saint Grégoire à Josquin : l’évolution de la musique chorale en France jusqu’au XVIe siècle24 ».
20Du 1er octobre 1940 au 31 mars 1942, elle perçoit une bourse du CNRS (peut-être est-ce celle qui vient d’être mentionnée). Le 1er mars 1943, à l’issue de son séjour au Portugal, elle réintègre le CNRS, comme chercheur stagiaire. Franchissant les échelons – attachée de recherches en 1946, chargée de recherches en 1958 –, elle y restera jusqu’en février 1959, quittant le CNRS quand elle sera nommée directeur d’études à l’EPHE.
21Dès 1940, le milieu de la musicologie lui a ouvert ses portes : le 28 février 1940, la Société française de musicologie (SFM) l’a admise comme nouveau membre25. Cependant, de 1940 à 1946, elle sera en général absente aux séances de la SFM, en principe mensuelles (excepté pendant les mois d’été), sauf bien entendu lorsqu’elle y présente elle-même une communication : c’est le cas le 22 janvier 1942, avec une conférence intitulée « La musique religieuse portugaise au XVIe siècle26 » ; quelques jours après, on l’a vu, elle part pour le Portugal, où elle sera en contact épistolaire avec Amédée Gastoué, musicologue médiéviste réputé, vice-président de la SFM27. Je mentionne les quelques séances de la SFM auxquelles elle assiste, car elles sont la preuve de sa présence à Paris : les 25 mars, 14 mai et 25 novembre 1943, 31 mars 1944, 23 novembre 194528.
Activités de Résistance
22De 1942 à 1944, et même, on le verra, à 1945, Solange Corbin est fort peu présente à Paris29. Pour une part, on l’a vu, ses recherches l’amènent à voyager. Mais il y a d’autres raisons et il faut d’emblée insister sur ce point : même s’il est impossible de retracer avec précision ses activités dans la Résistance – ce qui est fort compréhensible, car par définition les activités clandestines ne laissent guère de traces écrites et ne peuvent le plus souvent être appréhendées que grâce à des témoignages –, celles-ci ne font aucun doute. La chose mérite qu’on y insiste, car, comme l’a fort bien montré Sara Iglesias30, les musicologues ayant participé à la Résistance avant 1943, ou ayant tout simplement pris leurs distances avec le régime de Vichy – en refusant par exemple de publier quoi que ce soit en France pendant cette période –, ces musicologues se comptent sur les doigts d’une seule main : André Schaeffner, Gilbert Rouget, Henri-Irénée Marrou (alias Henri Davenson), Yvonne Rokseth, Marc Pincherle. (À ces cinq noms, il convient d’ajouter deux personnalités d’origine juive, donc exclues d’office de toute activité publique, et qui se situent d’ailleurs aux marges de la musicologie : Roland-Manuel, de son vrai nom Roland-Alexis-Manuel Lévy, et Vladimir Jankélévitch, qui participe lui aussi à la Résistance). Tous les autres, c’est-à-dire des dizaines de personnes, se sont plus ou moins facilement « accommodés » du régime et ont publié de nombreux livres et articles, parus parfois dans des revues très engagées dans la collaboration.
23Le cas de Solange Corbin est d’autant plus remarquable que, on l’a vu, ni son milieu d’origine, ni sa formation ne la préparaient à une telle attitude, qu’a sans doute favorisée, en revanche, la grande proximité entre Mangoux et la ligne de démarcation. Cette activité dans la Résistance, que par modestie elle n’avait pratiquement pas évoquée, a été révélée en 1973 par Denise Jourdan-Hemmerdinger : dans sa notice nécrologique31, elle cite deux témoignages d’anciens résistants, datant l’un et l’autre de 1952. Selon le premier témoignage, elle convoya de mars 1943 à avril 1944 des jeunes gens qui se rendaient clandestinement en Espagne, les accompagnant jusqu’aux relais situés dans le Sud-Ouest, Pau et Toulouse (fut-elle, dans cette dernière ville, en contact avec Jankélévitch ?) ; d’autre part, elle procura des faux papiers à des jeunes gens souhaitant échapper au STO32 ; recherchée par la Gestapo (cf. Ill. 1), elle dut passer la frontière à son tour. Selon Denise Jourdan-Hemmerdinger, Solange Corbin avait elle-même évoqué plusieurs fois « son séjour en prison en Espagne, mais sans insister ». Sans malheureusement mentionner aucune date, le deuxième témoignage affirme que, résidant à la Casa Velasquez, elle s’occupait d’une filière de passage France-Portugal et qu'elle se rendit à plusieurs reprises à Alger.
24Ces témoignages concordent dans l’ensemble avec ce qu’indiquent nos rares sources, avec quelques imprécisions cependant. D’une part, Solange Corbin écrit elle-même, dans son CV, n’avoir pas résidé à la Casa Velasquez, où elle fut nommée à deux reprises (mars 1943, octobre 1944).
25D’autre part, les documents que possède Odile Noël nous permettent d’établir plusieurs faits ignorés jusqu’ici. Parmi ces documents, outre une enveloppe qui contenait une convocation à la Gestapo (Ill. 1), figure une Carte d’identité établie à Bordeaux le 28 avril 1943 (Ill 2) : celle-ci comporte la photographie de Solange Corbin, ainsi que l’empreinte d’un tampon officiel (Commissariat de police) ; mais le nom est resté en blanc, ainsi que toute autre indication et il n’y a pas non plus d’empreinte digitale. Sans aucun doute, il s’agit soit d’un faux (d’excellente qualité), soit d’une carte vierge dérobée au Commissariat de police : dans les deux cas, il s’agit d’un faux papier lié évidemment à une activité clandestine.
Ill. 1. – L’enveloppe qui contenait la convocation de Solange Corbin à la Gestapo.
(Coll. Odile Noël – photo Jean Gribenski).
La date exacte est malheureusement illisible, mais le millésime est apparemment 1943.
Inscription manuscrite de Solange Corbin : « Enveloppe volée par les Allemands à une firme/juive (v. papillon à gauche). Contenait la/convocation à la Gestapo qui m'a été/reprise. »
26D’autre part, deux documents attestent de la présence de Solange Corbin à Casablanca au début de juillet 1944 : l’un précise qu'elle y est arrivée le 3 juillet ; l’autre est un ordre mission établi par l’État-major de la SM [Sécurité militaire ?] le 6 juillet, indiquant qu'elle doit se rendre en mission à Alger le 11 juillet : elle y est « convoquée d’urgence par la DSM [Direction de la sécurité militaire ?] ».
27Enfin, un arrêté du directeur du CNRS d’Alger, en date du 20 juillet 1944, la nomme boursière du CNRS, pour la période du 1er juillet au 31 décembre 1944. Deux autres documents font état de sa présence ultérieure à Alger, en novembre 1944 et juin 1945.
Ill. 2. – La fausse carte d’identité (Bordeaux, 1943)
(Coll. Odile Noël - photo Jean Gribenski).
Les années d’après-guerre
28C’est donc, semble-t-il, à la fin de l’été ou à l’automne 1945 qu'elle revient s’établir à Paris (on a vu qu'elle s’inscrit à la Sorbonne en novembre). L’année suivante, elle retourne au Portugal pour compléter son mémoire de l’EPHE (sans doute dans la perspective de la publication). On peut dire que c’est à ce moment que démarre vraiment sa carrière. Tandis qu'elle termine ses études à la Sorbonne, elle présente le 26 juin 1946 une nouvelle conférence à la SFM : « La notation portugaise du XIIe au XVe siècle33 ». Bientôt, la Revue de musicologie publie ses premiers articles. En 1947, elle séjourne à Bâle, où elle étudie avec Jacques Handschin. C’est sans doute à cette époque qu'elle dépose, sous la direction de Paul-Marie Masson, un sujet de thèse de doctorat d’État : La Notation musicale neumatique. En 1948-1949, elle passe un an à Rome pour ses recherches de thèse. Après le décès de Masson (1954), c’est Jacques Chailley (1910-1999), successeur de Masson à la Sorbonne, qui en reprend la direction : la soutenance aura lieu le 24 juin 195734.
29Entretemps, elle a pris pied à l’EPHE : en 1950, elle y a été nommée Chargée de conférences en paléographie musicale : elle est renouvelée ensuite chaque année, jusqu’à sa titularisation en 1959. D’autre part, elle est élue en janvier 1955 membre du conseil d’administration de la SFM35, où elle avait été cooptée quelques mois plus tôt, à la suite du décès de Paul-Marie Masson : elle y siégera jusqu’à sa mort. De 1956 à 1967, elle fait partie du bureau de la SFM, en tant que secrétaire-adjointe.
L’École pratique des hautes études
30En 1959, donc, Solange Corbin est nommée directeur d’études [c’est-à-dire professeur] à l’EPHE. Par arrêté du 14 juin 1962, avec effet rétroactif au 1er octobre 1961, elle est nommée « directeur d’études cumulant », ce qui lui permet d’être en même temps professeur à l’université de Poitiers36. Après sa mise à la retraite de l’université de Poitiers, et conformément à sa demande (lettre du 29 avril 1970), elle redeviendra directeur d’études « non cumulant » (arrêté du 24 août 1970, qui prend effet à la date du 1er octobre 1970). Mise à la retraite à compter du 5 avril 1973 (c’est-à-dire le jour de ses soixante-dix ans), elle est maintenue en fonction jusqu’au 30 septembre. Mais elle mourra deux semaines à peine avant cette date, le 17 septembre.
31Ce poste à l’EPHE, obtenu grâce à sa thèse et à ses nombreuses publications, qui lui valent déjà une grande notoriété, va lui permettre enfin (elle est alors âgée de cinquante-six ans) de donner toute sa mesure, en vivant pleinement cette double passion évoquée tout à l’heure : passion pour la recherche, passion pour l’enseignement. Fondée en 1868 par Victor Duruy, l’institution, qui portera longtemps le nom d’« École des hautes études », est d’emblée investie d’une double mission : développement de la recherche, formation par la pratique de la recherche. Deux traits essentiels la distinguent de l’Université : les directeurs d’études n’en sont pas toujours issus (Solange Corbin en est un bon exemple) ; les élèves ne sont pas nécessairement titulaires de diplômes universitaires, ni même du baccalauréat.
32L’EPHE est au départ divisée en quatre sections ; celle de Solange Corbin est la quatrième, qui s’intitule « Sciences historiques et philologiques37 ». La scolarité, d’une durée de trois ans, débouche sur la rédaction d’une thèse (appelée bien souvent mémoire) : c’est bien là l’originalité de l’EPHE, qui permet à la fois la diffusion de la recherche, celle-ci étant bien souvent de très haut niveau, et la production de travaux de recherche par les étudiants. En somme, pour reprendre une expression un peu galvaudée mais qui prend ici tout son sens, il s’agit de « formation à la recherche par la recherche ».
33J’ajouterai que tous ses anciens élèves de l’EPHE que j’ai pu interroger, sans exception aucune, conservent d’elle le plus beau souvenir : s’ils reconnaissent le côté quelque peu sévère du personnage, ils/elles louent unanimement son intelligence, sa culture, sa rigueur intellectuelle, mais aussi et surtout son immense enthousiasme, son dévouement sans bornes à ses élèves, pouvant aller jusqu’à l’assistance financière.
Dernières années
34Rien ne laisse prévoir une fin si proche. Dès avant sa mise à la retraite à Poitiers (1970), Solange Corbin, très sollicitée, entreprend des voyages professionnels, le plus important étant une tournée de conférences aux États-Unis en 1969. Sa retraite à Poitiers va bien entendu faciliter les choses : redevenue directeur d’études « non cumulant », elle bénéficie certainement à l’EPHE d’une liberté plus grande que celle dont elle disposait à l’Université. Aussi voyage-t-elle beaucoup dans les trois années qui précèdent sa mort (17 septembre 1973) : conférences en Angleterre (1970), en Pologne (1971), colloque en Italie (1972), conférences aux États-Unis à nouveau (1973). C’est là qu'elle est victime, en avril 1973, d’une congestion cérébrale ; l’opération qu'elle subit peu après38 lui permettra de revenir en France, où elle vivra encore quelques mois. Durant son séjour à l’hôpital de Nantes (mai-juin 1973), elle adresse plusieurs lettres à Michel Fleury, secrétaire de la IVe Section de l’EPHE : dans une autre lettre, adressée à Robert Marichal, président de cette section (30 mai), elle se réjouit de la nomination de son successeur, François Lesure. Le 17 septembre, elle meurt à Bourges. Ses obsèques ont lieu quelques jours plus tard (le 21).
35Un an auparavant (septembre 1972) avait eu lieu à Poitiers un événement qui marquait pour ainsi dire la reconnaissance de sa place éminente au sein de la musicologie française. De 1971 à 1974, la SFM avait pour président François Lesure ; peu de temps après son élection à ce poste, Lesure avait mis en place des Journées d’études, qui, jusqu’en 1975, se déroulèrent chaque année (sauf en 1974) dans une université différente : la musicologie étant alors chose toute nouvelle à l’Université39, il s’agissait à la fois de « faire le point » sur ce sujet et de présenter des communications scientifiques, sur un thème précis. Les premières Journées d’études eurent lieu à Strasbourg, en 197140, les deuxièmes se tinrent à Poitiers, en 1972 : tout naturellement, elles eurent la musique médiévale pour thème principal41.
36Solange Corbin était à la retraite : elle n’en occupa pas moins une place centrale dans l’organisation de ces Journées, où le CESCM (Centre d’études supérieures de civilisation médiévale) tint également un rôle important. Une place centrale, certes, mais aussi – conformément à sa personnalité – modeste et discrète : c’est ce qui apparaît sur cette photo de groupe, prise lors d’une excursion à Saint-Savin-sur-Gartempe (Ill. 3).
*
37Conclure n’aurait guère de sens. Tout au plus peut-on rappeler les traits de sa personnalité que cette recherche a révélés, et que confirment largement les témoignages de ceux qui l’ont connue, ce qui n’est hélas pas mon cas : si je l’ai approchée plusieurs fois à la fin des années 1960 et au début des années 1970, ce ne fut, à chaque fois, pas plus de quelques minutes ; nos spécialités étaient très différentes, et, sans doute timide elle-même, elle m’intimidait terriblement, moi qui n’étais à l’époque qu’un musicologue débutant…
38Douée d’une puissance de travail peu commune, elle savait aussi montrer une totale disponibilité, un véritable dévouement pour ses étudiants. Par ailleurs, sa conception de notre discipline, telle que la révèlent ses travaux et qu'elle eut parfois aussi l’occasion d’exposer42, la rattache sans aucun doute à la musicologie historique, laquelle est hélas, me semble-t-il, nettement moins représentée aujourd’hui à l’Université qu'elle ne l’était à son époque : pour elle, la recherche repose sur une solide étude des sources, ne se conçoit pas sans une compréhension permanente du contexte. Mais d’autre part – et sur ce plan elle a véritablement joué un rôle pionnier –, musicologie et pratique musicale sont pour elle inséparables.
Ill. 3. – Les participants aux Journées d’études de la Société française de musicologie à Poitiers (septembre 1972), lors d’une excursion à Saint-Savin sur Gartempe. (Coll. Jean Gribenski - photo X).
De gauche à droite :
1er rang : Jean Maillard, Roland Guérin, Marie Gallais, Nicole Sevestre, Simha Arom, Anna Parus, Georges Aubanel, Jacques Chailley, Carol Heitz, x, x, Robert Fajon ;
2e rang : Dominique Patier, Éric Beltrando, Marie-Claire Beltrando-Patier, Claude Noisette de Crauzat, Édith Weber, Joseph-Marc Bailbé, Élisabeth Bernard, x, Solange Corbin, Colette Sicard, André Renaudin ;
3e rang : Yves Gérard, François Lesure, Michel Sicard, Nanie Bridgman, Hélène Charnassé, Luis Heitor Corrêa de Azevedo, André Meyer, Ghislaine Geoffroy-Dechaume ;
4e rang : Jean Gribenski, Annie Labussière, Jean-Michel Nectoux, Denis Escudier, Jacques Rebotier, Gilles Léothaud, Gérard Le Vot, Jean-Claude Trichard.
39Enfin, lorsque l’on parcourt sa correspondance, on est frappé par la présence d’une qualité essentielle et qui surprend, parce qu'elle n’est guère conforme à l’image que l’on a du personnage et qu'elle est totalement absente de ses écrits musicologiques : le sens de l’humour.
Notes de bas de page
1 Elle fait l’objet de l’étude d’Isabelle His, ci-dessous p. 27 à 51.
2 Elle soutint sa thèse de l’EPHE en 1967.
3 En mon nom et en celui d’Isabelle His, je remercie vivement Michel Maupoix, directeur du Centre François-Garnier, qui nous a aimablement reçus et nous a permis de consulter ces documents.
4 Revue de musicologie, LIX, 1973, p. 314-316.
5 Cahiers de civilisation médiévale, XVII, 1974, p. 87-91.
6 Annuaire de la IV Section de l'EPHE, CLVII, 1974-1975, p. 81-82.
7 Pour une raison que nous ne connaissons pas, elle raccourcira son nom en 1948, signant désormais ses lettres et ses articles simplement « Solange Corbin ». Jusqu’alors, que ce soit dans ses papiers officiels, ou sa correspondance, ou encore ses premiers articles, ce nom est toujours suivi de « de Mangoux ».
8 Dans son CV, Solange Corbin donne la date de 1919, sans autre précision. En revanche, Denise Jourdan-Hemmerdinger (art. cit., p. 315) indique la date de 1918 et affirme que Solange Corbin obtint cette année-là la première partie du baccalauréat, « mais ne prépara pas la seconde », car « sa mère craignait la philosophie » : en fait, cela ne paraît guère vraisemblable, car Solange Corbin s’inscrivit beaucoup plus tard à l’Université, sans que l’on ait trace d’un examen d’entrée, requis pour tous ceux qui ne sont pas titulaires d’un baccalauréat complet.
9 Malheureusement, la Schola Cantorum ne conserve pas d’archives de cette période.
10 Dans son CV, Solange Corbin écrit aussi qu'elle suivit au conservatoire les cours d’André Laporte, en solfège semble-t-il : mais cela ne paraît guère possible, d’une part parce qu’il n'y a aucune trace de son passage au Conservatoire, ni comme lauréate, ni même comme élève (il est vrai qu'elle put y venir occasionnellement, comme auditrice) ; d’autre part et surtout, André Laporte ne fut jamais ni professeur ni assistant au Conservatoire : né en 1889, ce brillant élève avait accumulé au Conservatoire les récompenses, de 1903 à 1913, récompenses qui auguraient d’un brillant avenir : mais, comme tant d’autres, il fut tué lors de la Première Guerre mondiale, en 1918. (Cf. Anne Bongrain, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, 1900-1930 : documents historiques et administratifs, Paris, Vrin, 2012.)
11 Pour reprendre les termes de François Lesure (art. cit.), qui fut d’ailleurs en 1973 son successeur à l’EPHE.
12 L’établissement dépend de la Faculté catholique de Paris. À nouveau, nous ne pouvons ici que nous fier à son propre témoignage, car l’Institut grégorien n’a laissé, semble-t-il, aucun document d’archive pour cette période.
13 Un cahier, aujourd’hui conservé au Centre François-Garnier, contient les notes prises aux cours de Louis Halphen (1939-1940).
14 Sous la direction conjointe de Louis Halphen et de Pierre David (Coimbra). Son mémoire sera publié beaucoup plus tard, en 1932, sous le titre Essai sur la musique religieuse portugaise au Moyen-Âge (1100-1385).
15 Décret du 18 octobre 1940, dit « Premier statut » des juifs. Halphen enseignera à Grenoble de 1941 à 1943, puis passera dans la clandestinité. Il retrouvera en septembre 1944 ses postes à l’EPHE et à la Sorbonne.
16 Il sera nommé en 1941 directeur général des Archives de France, poste qu’il occupera jusqu’en 1948.
17 Ses notes de cours sont conservées au Centre François-Garnier.
18 Sur Masson, comme sur la musicologie en général sous Vichy, je renvoie à la remarquable thèse de doctorat, soutenue en 2011, de Sara Iglesias, Science, musique, politique : la musicologie française sous l'Occupation, 1940-1944, en cours de publication (Éditions de la Maison des Sciences de l’homme). Je profite de l’occasion pour remercier Sara Iglesias, qui m’a généreusement communiqué plusieurs renseignements utiles à cette étude.
19 D’abord professeur sans chaire, il obtiendra en 1943 une chaire intitulée « Histoire de la musique moderne ».
20 Cf. Société française de musicologie. Rapports et communications, janvier 1942, p. 9.
21 Ces documents sont au nombre de trois : le CV déjà mentionné, la carte d’étudiante de l’intéressée (conservée dans la valise évoquée ci-dessus), la fiche établie par la faculté des lettres (Archives nationales, AJ16, carton 4976).
22 Rectorat de Paris, fonds Paul-Marie Masson, boîte no 3 (Étudiants : correspondance, 1931-1952). Malheureusement, la date de l’examen en question n’est pas mentionnée.
23 C’est ainsi que, dans la lettre précitée, elle fait allusion à un travail sur le Freischütz de Weber.
24 C’est de cette époque que date la photo reproduite ci-dessous, avec la contribution de Manuel Pedro Ferreira (p. 78).
25 Cf. Société française de musicologie. Rapports et communications, janvier 1942, p. 31. Notons qu’à cette époque l’admission à la SFM ne va pas de soi : une candidature doit être présentée par deux parrains (les noms de ceux de Solange Corbin me sont inconnus : Mlle Hennebains, M. de Miramon Fitz James).
26 Cf. Société française de musicologie. Rapports et communications, janvier 1943, p. 40.
27 Sara Iglesias, Musicologie et politique en France, 1940-1944. Le cas de la Société française de musicologie, mémoire inédit de DEA, Paris, EHESS, 2005, p. 119. Gastoué faisait alors fonction de président, car celui-ci, Léon Vallas, se trouvait en zone sud.
28 Cette liste résulte du dépouillement de Société française de musicologie. Rapports et communications, publication qui reprendra en 1945 le nom de Revue de musicologie.
29 Au début de l’Occupation, elle quitte le 21, rue de Lille pour le 6, rue de Bellechasse, toujours dans le VIIe arrondissement. (Je n’ai pas réussi à déterminer exactement la date de ce déménagement : 1940 ? 1941 ?) En février et mars 1942, elle indique comme adresse (vraisemblablement fictive) : 3, rue Paul-Dupuy (XVIe). Notons que la convocation de la Gestapo (ill. 1) est adressée 6, rue de Bellechasse.
30 Op. cit. (note 18), p. 194-209. Sur Solange Corbin, p. 197-198.
31 Revue de musicologie, LIX (1973), p. 314.
32 Service du travail obligatoire en Allemagne, institué le 16 février 1943.
33 Revue de musicologie, no 77-78, 1946, p. 97.
34 Présidé par Raymond Lebègue, le jury comprend en outre Henri-Irénée Marrou et Jacques Perret. Sa thèse principale est restée inédite en français ; en revanche, la thèse complémentaire (La Déposition liturgique du Christ...) sera publiée en 1960.
35 Revue de musicologie, XXXVII, 1955, p. 107.
36 Sur sa nomination et son professorat à Poitiers, voir ci-après l’article d’Isabelle His.
37 En 1886 est créée une Ve Section, « Sciences religieuses », en 1947 une VIe, « Sciences économiques et sociales » ; celle-ci prendra son indépendance en 1975, sous le nom d’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Les deux premières sections, qui regroupent les sciences dites « dures » (mathématiques, physique, chimie) sont supprimées en 1986. Quant à la IIIe, elle est constituée des sciences naturelles et de la physiologie. Ainsi, l’EPHE est aujourd’hui constituée de trois sections (III, IV, V).
38 Dans une lettre du 6 juin 1973 (reproduite en Annexe III, document E), Solange Corbin parle du mois de mars. Je suis pour ma part Denise Jourdan-Hemmerdinger, qui, dans sa notice nécrologique (citée ci-dessus, note 4), indique que cette congestion cérébrale eut lieu le 17 avril. François Lesure (notice citée ci-dessus, note 6) donne lui aussi le mois d’avril.
39 Sur ce point, je me permets de renvoyer à mon article, « La recherche musicologique en France depuis 1938 : les institutions », Acta musicologica, LXIII, 1991, p. 211-223.
40 Voir mon compte rendu dans la Revue de musicologie, LVII, 1971, p. 217-221.
41 Voir le compte rendu d’Yves Gérard paru dans la Revue de musicologie, LIX, 1973, p. 3-9.
42 Voir le texte reproduit en Annexe III C (document G, p. 212).
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