2 Varela Suanzes-Carpegna, J., La monarquía doceañista (1810-1837). Avatares, encomios y denuestos de una extraña forma de gobierno, Madrid, Marcial Pons, 2013, p. 201. Selon Marco Ferrari (Ferrari, M., La Restauration. Ideologia e linguaggio 1814-1830, Firenze, Centro Editoriale Toscano, 2000), qui se fonde sur le modèle français, la Restauration désigne dans le langage historique et politique une série de références associées au lendemain de la révolution à la pensée « réactionnaire ». La Restauration fut également le moment de création d’un ordre intérieur et international dérivé du modèle précédent qui permit de « normaliser » les relations sociopolitiques à la suite des bouleversements soudains et violents survenus à cette époque. Elle constitue, en somme, une période caractérisée par la confusion des processus culturels précédents et suivants. Comme nous le verrons plus loin, le cas de l’Espagne diffère de ce modèle.
3 Rújula P., « La guerre d’Indépendance et les origines politiques de la contre-révolution », J.-Ph. Luis (dir.), La guerre d’Indépendance espagnole et le libéralisme au XIXe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, 2011.
4 Artola M., La España de Fernando VII, (R. Menéndez Pidal, Historia de España, vol. XXVI), Madrid, Espasa-Calpe, 1968, p. 529-531. Voir aussi Nellerto J. [Juan Antonio Llorente], Memorias para la historia de la revolución española, Paris, 1814, tome I, p. 257.
5 Un courant de l’historiographie espagnole, encore répandu aujourd’hui, fonde une part importante de son explication du changement politique opéré en 1814 (et en 1823) sur les acclamations de la foule en faveur du roi absolu et sur la destruction des symboles constitutionnels (Suarez Verdeguer F., La crisis política del Antiguo Régimen en España [1800-1840], Madrid, Rialp, 1950 ; Pintos Vieites Mª. C., La política de Fernando VII entre 1814 y 1820, Pamplona, Universidad de Navarra, 1958). Il subsiste toutefois de nombreux doutes sur la spontanéité desdites manifestations, comme cela a été relevé il y a longtemps par Artola M., La España de Fernando VII, op. cit., p. 529-531.
6 La Parra E. (coord.), La imagen del poder. Reyes y regentes en la España del siglo XIX, Madrid, Síntesis, 2011, p. 35-42.
7 Correspondance du Comte de La Forest, publiée par M. Geoffroy de Grandmaison, Paris, Picard et Fils, 1913, t. VII, p. 310 et 313 (ce soulignement est le mien). Sur la négociation du traité de Valençay, voir La Parra E., « Napoleón y el golpe de Estado de 1814 en España », X. Huetz de Lemps, J.-Ph. Luis (éd.), Sortir du Labyrinthe. Études d’histoire contemporaine de l’Espagne, Madrid, Casa de Velázquez, 2012, p. 171-191.
8 Napoléon s’appuyait en outre sur son expérience de 1808. En effet, pendant les deux mois de son règne en Espagne (mars et avril), Ferdinand VII avait tout fait pour gagner le soutien de l’empereur français.
9 Wellington à Lord Bathurst, Cáseda (Navarre), 29 juin 1813, cité par Azcárate, P., Wellington y España, Madrid, Espasa-Calpe, 1960, p. 205-206.
10 Wellington à Lord Bathurst, Fresneda, 27 janvier 1813. The Dispatches of Field Marshal The Duke of Wellington, compiled by Lieut. Colonel Gurwod, London, 1838, X, p. 54-55.
11 « I wish you would let me know whether, if I should find a fair opportunity of striking at the democracy, the Government would approve of my doing it. » Wellington à lord Bathurst, Lesaca, 5 septembre 1813. The Dispatches, op. cit., XI, p. 91.
12 « It is quite clear to me that if we do not beat down the democracy at Cadiz, the cause is lost: haw that is to be done, God knows! » Wellington à Henri Wellesley, Vera de Bidasoa, 16 octobre 1813, The Dispatches, op. cit., XI, p. 200.
13 Cité par Santacara C., La Guerra de la Independencia vista por los británicos, 1808-1814, Madrid, Machado Libros, 2005, p. 752.
14 « I thought it proper to proceed with such caution as should give time for reflection, and should ensure my objet, which was to secure for His Majesty and the State the allegiance of those two armies. » Wellington à San Carlos, Mondragón, 21 mai 1814, The Dispatches, op. cit., XII, p. 26.
15 Cité par Brennecker Ch., ¿De ejemplo a “mancha” de Europa ? La Guerra de Independencia española y sus efectos sobre la imagen oficial de España durante el Congreso de Viena (1814-1815), Madrid, CSIC-Doce Calles, 2010, p. 80. Se fondant peut-être excessivement sur la correspondance entre Wellington et son gouvernement, cette historienne soutient qu’en mai 1814, le gouvernement britannique envoya le duc Wellington en Espagne pour user de son influence et convaincre Ferdinand VII de réviser la Constitution de 1812 à la lumière des principes modérés annoncés par le roi lui-même dans son Manifeste du 4 mai, mais Wellington n’y parvint pas car, dit Brennecker, « il ne disposait d’aucun moyen de pression efficace pour pouvoir modifier ce triste cours des choses et convaincre ses interlocuteurs du besoin de changements ». J’émets des doutes quant à cette opinion. Quoi qu’il en soit, l’historienne soutient que « tout cela conditionna la perspective britannique durant ces semaines de transition [fin avril et début mai 1814] et encouragea une attitude favorable à Ferdinand VII ».
16 Ibid. p. 57-58.
17 Azcárate P., Wellington y España, op. cit. p. 227.
18 Butrón Prida G., La ocupación francesa de España (1823-1828), Cádiz, Universidad de Cádiz, 1996. La Parra E., Los Cien Mil Hijos de San Luis. El ocaso del primer impulso liberal en España, Madrid, Síntesis, 2007. Fontana J., De en medio del tiempo. La segunda restauración española, 1823-1834, Barcelona, Crítica, 2006.
19 Larroche E., L’expédition d’Espagne. 1823. De la guerre selon la Charte, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
20 L’intelligent et omniprésent Pozzo di Borgo, ambassadeur russe à Paris, déclara en mars 1816 que le principe de légitimité ne fut ni l’unique, ni même le plus important des éléments pour restaurer les Bourbons en France. Ce qui domina était que cette Restauration était le meilleur moyen de calmer le pays. Cité par Waresquiel E., Yvert B., Histoire de la Restauration. 1814-1830. Naissance de la France moderne, Paris, Perrin, 2002, p. 29.
21 Décret royal du 4 mai 1814. Gaceta extraordinaria de Madrid, 12 mai 1814.
22 Luis J.-Ph., L’utopie réactionnaire. Épuration et modernisation de l’État dans l’Espagne de la fin de l’Ancien Régimen (1823-1834), Madrid, Casa de Velázquez, 2002.
23 Artola M., Antiguo Régimen y Revolución liberal, Barcelona, Ariel, 1978, p. 188.
24 La Parra E., Casado Mª. A., La Inquisición en España. Agonía y abolición, Madrid, Libros de la Catarata, 2013, p. 132-152.