Les révoltes nobiliaires et les histoires confessionnelles : représentations de la violence nobiliaire dans les films sur les guerres de Religion
p. 23-34
Résumé
Dans les films sur les guerres de Religion en France, la vie à la cour des Valois est dominée par les complots, les empoisonnements, les assassinats, les duels, et les massacres. Ils font référence à la violence nobiliaire qui dévastait la France moderne, quand les nobles catholiques et calvinistes levaient les armes et s’engageaient dans les longues guerres civiles de 1562 jusqu’à 1629. Cet article examine les représentations cinématographiques de la révolte nobiliaire pendant les guerres religieuses en France aux XVIe et XVIIe siècles. Les films comme La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994), Henri IV de Jo Baier (2010), et La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010) dépeignent les membres de la famille royale et les principaux nobles conformément à l’état de l’historiographie traditionnelle sur la cour, la politique nobiliaire, la violence civile et la Réforme. Cet article combine les méthodologies des études cinématographiques, des études de la performativité, et des études de la violence pour offrir une interprétation nouvelle des représentations cinématographiques de la révolte nobiliaire et de la violence civile pendant les guerres de Religion.
Texte intégral
Introduction
1Les complots, les empoisonnements, les assassinats, les duels et les massacres dominent la vie à la cour des Valois dans les films sur les guerres de religion en France. Ceux-ci font référence à la violence nobiliaire qui dévastait la France moderne, quand les nobles catholiques et calvinistes levaient les armes et s’engageaient dans les longues guerres civiles de 1562 jusqu’à 1629.
2Cette étude propose d’examiner les représentations cinématographiques de la révolte nobiliaire pendant les guerres de religion en France aux XVIe et XVIIe siècles. Les films comme La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994), Henri IV de Jo Baier (2010), et La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010) dépeignent les membres de la famille royale et les principaux nobles d’une manière qui reflète l’historiographie traditionnelle sur la cour, la politique nobiliaire, la violence civile et la Réforme.
3Les études récentes sur la mémoire historique des guerres de religion offrent de nouvelles approches méthodologiques pour une recherche sur les représentations cinématographiques de la révolte nobiliaire. Notamment, les deux volumes collectifs sur La Mémoire des guerres de religion édités par Jacques Berchtold et Marie-Madeleine Fragonard, construisent des analyses comparatives de la mémoire historique des conflits religieux dans les œuvres littéraires1. Cette étude des films sur les guerres de religion est fondée sur les recherches effectuées pour mon livre, qui analyse la violence nobiliaire pendant les dernières guerres religieuses après l’édit de Nantes2. Une telle approche suppose de combiner les méthodologies des études cinématographiques, des études de la performativité, et des études de la violence pour offrir une interprétation nouvelle des représentations cinématographiques de la révolte nobiliaire et de la violence civile pendant les guerres de Religion.
La violence nobiliaire à l’écran
4Le duel semble être un emblème de la violence nobiliaire au cinéma. Même si les batailles, sièges et combats avaient une importance centrale dans la culture nobiliaire de cette époque, le duel est le plus fascinant pour les cinéastes. La caméra aime bien cette image de la confrontation des duellistes, particulièrement lorsqu’elle met face à face en compétition les deux personnages principaux. Cette vision des duels est fortement influencée par les pratiques des duels du XVIIIe siècle et la littérature d’aventure du XIXe siècle – surtout les romans d’Alexandre Dumas père.
5 La Princesse de Montpensier présente une série de duels entre le duc de Guise et le prince de Montpensier. Le spectacle des duels expose les rivalités entre les amants de Marie de Mézières, princesse de Montpensier. Cette vision des combats provient en partie du fameux duel des Mignons de Henri III et de la mémoire de la rage des duels à rapière à l’époque des guerres de Religion3. Au cinéma, le duel symbolise le désordre social et le danger que les nobles présentaient pour l’État royal. Pendant les guerres civiles, le duel n’était pas toujours spontané, mais au contraire était fréquemment lié à la révolte nobiliaire et à la violence religieuse.
6La révolte nobiliaire était généralisée entre 1562 et 1629, mais les films montrent assez peu les expériences des guerres civiles. Arlette Jouanna analyse « le devoir de révolte » qui motivait la rhétorique politique des nobles qui participaient aux guerres civiles en France4. Mes propres recherches sur les dernières guerres de Religion après l’édit de Nantes ont porté sur cette « culture de révolte » qui motivait les luttes entre les nobles provinciaux du Sud de la France au début du XVIIe siècle5.
7Les films ayant pour cadre les guerres de religion ont tendance à se concentrer sur la vie à la cour, faisant apparaître la révolte comme une simple opposition aux favoris du roi. L’amiral de Coligny figure dans peu de scènes dans La Reine Margot, mais il est clairement le favori du roi et il représente le pouvoir croissant des huguenots en France. Les soupçons de Catherine de Médicis et d’Henri duc d’Anjou grandissent tandis que Coligny gagne de plus en plus d’influence sur le roi. Lorsqu’il projette de lancer une guerre contre les Espagnols aux Pays-Bas, il représente aussi les huguenots loyaux au roi. L’entourage de Charles IX est également représenté à la chasse dans La Reine Margot. Henri III et ses nobles figurent dans La Princesse de Montpensier, mais ses favoris (connus à l’époque sous le nom de Mignons) restent marginaux dans le film.
8La révolte huguenote figure dans quelques scènes importantes de La Reine Margot. Par exemple, La Môle, un jeune noble huguenot, voyage aux Pays-Bas afin d’organiser un complot et d’aider Henri de Navarre, qui était alors prisonnier à la cour des Valois après la Saint-Barthélemy. Le prince de Condé travaille avec ses partisans et un banquier juif à lever les fonds pour soutenir la cause huguenote en France. Le film montre la tentative de la cavalerie huguenote pour libérer Henri pendant une chasse royale dans la forêt, mais celle-ci avorta lorsque le roi fut attaqué par un sanglier ; au lieu de s’enfuir, Henri de Navarre s’employa à sauver le roi. Enfin, les films évoquent rarement les idées radicales des monarchomaques, ces huguenots militants qui préconisaient la révolte contre la tyrannie prétendue des rois « hérétiques ».
9La situation ambiguë des protestants dans un royaume juridiquement catholique est un fait bien visible dans les films sur les guerres de Religion. L’amiral de Coligny et Henri de Navarre sont présentés comme huguenots fidèles au roi dans La Reine Margot, malgré les tensions à la cour. L’amitié entre Charles IX et Henri de Navarre est basée sur la loyauté présumée du nouveau converti, Navarre, envers le roi. Le dîner privé de Navarre avec le roi et sa maîtresse cachée révèle la précarité de la position de Navarre à la cour de Charles IX, qui montre son impuissance au regard de sa mère. Dans La Princesse de Montpensier, le huguenot Chabannes joue le rôle de serviteur fidèle du jeune prince de Montpensier. Pendant un dîner avec l’entourage du roi, Chabannes est interrogé sur son expérience au contact des « hérétiques » et présenté comme un « homme de sentiment » pour ses positions iréniques. Mais plus tard, sa loyauté est remise en question par son amour pour la princesse.
10Le duc de Guise est souvent présenté comme conspirateur, rebelle en puissance et usurpateur dans les films. Le duc de Guise est l’amant élégant de Marguerite de Valois au début de La Reine Margot, heureux que Marguerite résiste au mariage avec Henri de Navarre. Le duc vient dans la chambre de Marguerite la nuit de son mariage, assuré de poursuivre leur relation sexuelle. Guise s’affirme contre Henri de Navarre et les nobles calvinistes, et il pousse la famille royale à agir contre les hérétiques. La nuit de la Saint-Barthélemy, c’est Guise qui recrute les troupes catholiques et les conduit contre les protestants dans Paris. Cette image du duc de Guise semble provenir de discours plus tardifs, lorsque le duc menait la Ligue contre Henri III dans les années 1580.
11En revanche, le duc de Guise, dans La Princesse de Montpensier, apparaît comme un fidèle guerrier catholique, mais imprudent et agressif. Ce Guise guerrier est montré lors d’une bataille sanglante contre les soldats calvinistes, renvoyant à l’image contemporaine du Balafré. Les tensions dans ce film s’organisent autour des rivalités et jalousies entre les deux jeunes chefs des forces catholiques, Guise et le prince de Montpensier. Le beau Guise, décrit comme « homme d’impulsion », trouble l’ordre social à la cour avec ses tentatives de séduire Marie de Mézières. Henri III joue presque continuellement le rôle de médiateur entre ses nobles belliqueux.
12Dans les films sur les guerres de religion, le massacre de la Saint-Barthélemy apparaît comme l’événement clé de la période. Dans La Reine Margot, les soldats catholiques avancent avec leurs piques dans les couloirs du Louvre, tuant les nobles calvinistes. Armés de leurs épées, les nobles catholiques entrent dans les chambres du palais pour tuer les nobles protestants. La caméra se focalise alors sur le sang qui souille les galeries du Louvre. Le film Henri IV emprunte la même voie, montrant les corps au Louvre et se concentrant sur les bruits de la tuerie entendue par Henri de Navarre et ses serviteurs, qui sont enfermés avec Charles IX dans sa chambre. Henri IV présente une vision sanglante de Charles IX au cours du massacre : le roi souffre d’une effusion de sang provoquée par le stress et la peur, pendant que le sang des victimes coule sous la porte de sa chambre. Dans La Princesse de Montpensier, le huguenot Chabannes est tué tragiquement dans les rues de Paris par la foule catholique.
La cour du roi et la révolte nobiliaire visualisées
13La représentation de la révolte nobiliaire est conforme à l’historiographie de la cour et de l’État royal. Celle de la cour véhicule une vision du pouvoir monarchique qui s’accompagne de commentaires sur l’État. La cour des Valois apparaît comme un espace de complots. Dans La Reine Margot, Charles IX est présenté comme un homme simple et malade. Le roi souffre de stress, de maladies diverses et peut-être de désordres mentaux. Les films sur les guerres de Religion présentent toujours Catherine de Médicis et Henri d’Anjou, mais on voit assez peu les ministres et les secrétaires du roi. Parfois les juges du parlement de Paris apparaissent à l’écran, mais les lois et les édits du roi restent inconnus. Les assemblées des États-Généraux sont évoquées seulement en toile de fond après le drame des assassinats. Le bibliothécaire du roi est occasionnellement présent avec des livres.
14La culture de la cour est essentiellement figurée par les scènes de banquet et de bal. Les échanges entre les alliances et rivalités ont lieu lors de banquets élaborés. Les bals joyeux et merveilleux constituent le décor des intrigues et des jalousies. Catherine de Médicis explique l’importance des bals à la cour dans le film La Princesse de Clèves, disant : « Tous les bals sont des bals masqués, ma petite, et chacun porte son masque. Ne laissez pas tomber le vôtre6. »
15 La Princesse de Montpensier suit aussi ce modèle jusqu’à un certain point, mais le jeune roi Henri III est présenté paradoxalement comme un roi juste et sincère. Henri III apparaît beau, intelligent, cultivé et sage dans le film de Bertrand Tavernier. Peut-être les nouvelles recherches de Denis Crouzet, Nicolas Le Roux, Xavier Le Person, Mark Greengrass, et autres historiens sur l’époque de Henri III ont effectivement contribué à réhabiliter ce roi presque toujours calomnié7.
16Souvent, les films sur les guerres de religion suivent les historiographies confessionnelles qui défendent encore les positions théologiques des catholiques ou des calvinistes. Les spécialistes de la période n’ont largement abandonné les perspectives confessionnelles que dans les années 19808. Néanmoins, les influences confessionnelles restent fortes dans beaucoup de manuels et biographies, qui continuent de former les représentations cinématographiques plus que les monographies des spécialistes.
17Les films ayant pour sujet la France pendant les guerres de Religion, l’Angleterre sous la reine Elizabeth, et l’Europe pendant la Réforme et la Contre-Réforme ont fréquemment diabolisé les Valois suivant les histoires confessionnelles de l’époque moderne et la narratologie étatiste des révoltes et conflits civils. La légende noire de Catherine de Médicis comme femme diabolique, sorcière et empoisonneuse est entrée facilement au cinéma, où elle est associée à la pronostication et au personnage de Nostradamus9. Le film Henri IV s’ouvre sur une visite de Nostradamus au jeune Henri de Navarre pour lui prédire son avenir. Henri III est souvent féminisé et présenté comme un travesti homosexuel, surtout dans Henri IV. Les stéréotypes prennent place autour des complots continuels à la cour des Valois10.
18La caméra est fascinée par les scènes d’exécution, il n’est donc pas surprenant que les films des guerres de religion montrent les exécutions des rebelles. Les nobles Coconnat et La Môle sont décapités dans La Reine Margot, même si leur rôle dans un complot historique n’est pas clairement expliqué. Dans le film, leur exécution a pour raison l’amour, et souhaite simplement donner une vision sanglante de la France des Valois.
19Le symbolisme des guerres de religion au cinéma présente la France malade, souffrant de la guerre civile. Charles IX est malade et sa cour est infectée par une contagion de la violence dans La Reine Margot et Henri IV. La religion est présentée ici comme un cancer d’irrationalité et de fanatisme, symbolisé par la profusion de sang suant du corps de Charles IX, qui souffrait d’empoisonnement ou de tuberculose. Dans La Princesse de Montpensier, Marie de Mézières encerclée par ses amants, représente la France assiégée par des militants avec des opinions religieuses différentes. Le Louvre apparaît maudit dans le film Henri IV : Catherine de Médicis se lamente des vautours qui tournoient dans l’air après la Saint-Barthélemy, puis quand Henri IV revient en tant que roi, il dit : « Le Louvre, froid et hostile, j’ai tellement haï ce lieu. »
La culture nobiliaire et la logique de la violence au cinéma
20Les raisons de la guerre sont rarement expliquées dans les films sur les guerres de Religion. Malgré les idées du droit de la guerre et de la paix très développées par les juristes des XVIe et XVIIe siècles, les concepts de la guerre juste et des limites concernant la conduite de la guerre ne sont pas vraiment discutés dans ces films. Au cinéma, les horreurs de la violence religieuse restent largement énigmatiques, irrationnelles, et fanatiques.
21La politique des mariages est intégrée à la logique de la violence dans les scénarios de presque tous les films sur les guerres de religion. Dans La Princesse de Montpensier, le marquis de Mézières arrange le mariage de sa fille, Marie, avec le prince de Montpensier. Puis, le duc de Montpensier, père du prince et déjà d’âge mûr, cherche à négocier un deuxième mariage après la mort de sa femme. Une scène montre le duc de Montpensier en train de choisir ses vêtements et de s’habiller richement pour chercher une nouvelle femme à la cour du roi. Le duc riche et puissant réussit à arranger un mariage avec la jeune Catherine de Guise sans consulter son fils, le prince de Montpensier. Au cinéma, c’est l’amour et la politique des mariages qui génèrent les rivalités.
22Le mariage de Marguerite de Valois et Henri de Navarre à Paris ouvre le film La Reine Margot et crée les tensions qui déclenchent finalement le massacre de la Saint-Barthélemy. Ce mariage figure aussi dans le film Henri IV, mais la cérémonie est transposée devant l’église de Notre-Dame de Paris. Plus tard, le roi épouse Marie de Médicis dans un deuxième mariage politique de convenance. Ce mariage donne un héritier au roi et la naissance du dauphin est célébrée par des festivités et un spectacle de feu d’artifice. Mais dans le film, Marie devient furieuse à cause des amants d’Henri IV et finalement arrange l’assassinat de son mari en 1610.
23 Elizabeth présente l’ambassade de François de Valois, duc d’Anjou, à la cour des Tudor en 1579 afin de négocier un mariage avec Elizabeth Ire. Le fils cadet de Catherine de Médicis est ici confondu avec son frère Henri III, qui est devenu roi de France après la mort de son frère aîné, Charles IX. Le film dépeint une fête débauchée dans la chambre du duc d’Anjou, qui est travesti en robe féminine. L’affection du duc d’Anjou pour la cause protestante internationale et son rôle dans la Révolte des Pays-Bas ne sont pas du tout traités dans le film.
24La culture nobiliaire figure dans les films sur les guerres de religion. La noblesse française est décrite comme opposante à l’État royal. Normalement, les cinéastes présentent les nobles comme frivoles, coquets, ou débauchés, mais quelquefois, on voit les autres aspects de la culture nobiliaire. Le film Henri IV montre l’importance de l’amitié dans la culture nobiliaire masculine de l’époque, surtout entre Henri de Navarre, Agrippa d’Aubigné, et Guillaume de Bartas.
25L’influence de l’humanisme et des livres est parfois également montrée dans les films. Dans La Princesse de Montpensier, le comte de Chabannes instruit la jeune princesse dans la botanique et les idées humanistes. Même les livres sont susceptibles d’être reliés à la violence dans la cinématographie des guerres de Religion. Dans La Reine Margot, Charles IX lit avec passion un beau livre illustré sur la chasse, mais les pages sont empoisonnées, tuant le chien bien-aimé du roi et finalement Charles IX lui-même. Bien sûr, c’est Catherine de Médicis, la sorcière italienne, qui avait fait empoisonner le livre, dans l’intention d’assassiner d’Henri de Navarre.
26Le pacifisme est abordé dans La Princesse de Montpensier comme une réponse à la violence religieuse. Le comte de Chabannes, un noble calviniste, fait une retraite à la campagne pour fuir les conflits après avoir tué une femme pendant une escarmouche. Pendant son séjour au château du prince de Montpensier, Chabannes maintient sa foi calviniste, mais il adopte une philosophie irénique et presque pacifiste. La figure de Chabannes est utilisée pour introduire les idées humanistes dans le film et en même temps pour critiquer la société dont il s’est éloigné. On a parfois l’impression que c’est le réalisateur qui s’exprime par la voix de Chabannes. Le film Henri IV présente le roi comme un homme de paix, cherchant presque toujours à éviter la violence et la polémique religieuse. Il décide de proclamer l’édit de Nantes pour favoriser les huguenots suite à la demande de son serviteur, Agrippa Aubigné.
L’interprétation des films sur les guerres de Religion
27L’interprétation des films sur les guerres de Religion est compliquée par les filtres complexes qui pèsent sur l’imaginaire lié aux personnages et événements de cette époque. Les sources contemporaines et surtout les estampes imprimées ont fixé des images des événements clés de la violence religieuse et de la révolte pendant les guerres civiles en France11. Les textes littéraires comme Les Essais de Michel de Montaigne ont laissé leur marque aussi, mais les sources plus tardives, du XVIIe siècle à nos jours, sont plus importantes pour comprendre l’imaginaire de cette période au cinéma12.
28Les romans classiques et les mémoires de la cour du Grand Siècle reformulaient la mémoire des guerres de Religion. L’expérience de la guerre civile de la Fronde influençait les textes historiques à l’époque de Louis XIV. Les Historiettes de Gédéon Tallemant des Réaux formaient les opinions sur les personnages des guerres de Religion. Les romans de madame de La Fayette, en particulier, structuraient les approches narratives à l’époque13.
29Les auteurs du siècle des lumières utilisaient la mémoire des guerres de Religion dans la lutte contre l’Église. Pour Voltaire, les maux provoqués par les conflits religieux soulignaient la nécessité d’« écraser l’infâme » et de défendre la tolérance. Jean-Paul Sermain affirme que les guerres de Religion sont devenues un « espace d’extériorité » pour Voltaire et ses contemporains permettant d’argumenter sur la théologie, la religion, et la politique14.
30Pendant la Révolution française, les histoires anticatholiques de l’Ancien Régime étaient relancées par le débat sur la Constitution civile du clergé, la fermeture des églises, et les expériences de la guerre de Vendée en 1793-1795. Les textes de Sébastien Mercier, Marie-Joseph Chénier, et autres révolutionnaires utilisaient la mémoire de la Saint-Barthélemy pour attaquer la monarchie15.
31Les romans historiques du XIXe siècle ont laissé une forte empreinte sur l’imaginaire des guerres de religion. Alexandre Dumas père utilisait des histoires anticatholiques et anticléricales comme sources pour ses romans historiques : Les Trois Mousquetaires, Les Quarante-Cinq, Le Sphynx Rouge, Le Vicomte de Bragelonne, et La Reine Margot. Moshe Sluhovsky constate que « l’image de Marguerite de Valois durant les 150 années passées ne peut pas être séparée de l’héroïne du livre de Dumas, Margot16 ». La perception de la violence dans les romans de Dumas était fortement marquée par l’expérience de la Révolution française17. Les romans de Balzac, notamment Catherine de Médicis expliquée, ont développé encore plus la mémoire des Valois et l’imaginaire des guerres civiles18.
32Les salons académiques du XIXe siècle soulignaient l’importance des tableaux historiques, mettant en valeur des nouvelles représentations des guerres du XVIe siècle à côté de celles du Moyen Âge, de l’Ancien Régime, et de l’Empire de Napoléon. L’assassinat du duc de Guise (1834) de Paul Delaroche crée une immédiateté du meurtre dans la chambre du roi au château de Blois19. Le tableau Un matin devant la porte du Louvre d’Édouard Debat-Ponsan évoque les horreurs de la Saint-Barthélemy20. Les visions des guerres de religion créées par ces artistes étaient influencées par les imaginaires médiévaux et fantastiques des « Préraphaélites ».
33Les histoires et biographies populaires des XIXe et XXe siècles reprenaient les thèmes de la corruption de l’Ancien Régime, même si les styles de représentation changeaient. Les images des guerres de religion étaient rendues sensationnelles par François Guizot et les autres historiens de la première moitié du XIXe siècle. Les biographies de Marguerite de Valois du XIXe siècle diffusaient une vision sexualisée d’une princesse débauchée21. Mark Greengrass constate que « les guerres de religion sont ainsi devenues un composant de base du consensus libéral visant à expliquer comment “l’Occident civilisé” avait appris, grâce à son histoire religieuse disputée, à séparer la religion de la politique et à célébrer l’État comme champion de la tolérance22 ».
34La filmographie des cinémas français, anglais, américain, et italien du XXe siècle dépend fortement de l’imaginaire déjà établi au XIXe siècle. La Mort du duc de Guise (1908) raconte l’assassinat du duc de Guise pendant les États-Généraux de 1588. L’Intolérance (1916), le film muet de D. W. Griffith, insère les guerres de Religion dans les quatre histoires de haine et d’intolérance religieuse qui sont juxtaposées dans le scénario : la Chute de Babylone, la Passion de Jésus, le Massacre de la Saint-Barthélemy, et la décadence morale aux États-Unis du début du XXe siècle. Le film montre l’influence de Catherine de Médicis et des nobles « intolérants » sur le jeune roi Charles IX pendant la conférence au Louvre la nuit précédant la Saint-Barthélemy. Charles IX ne veut pas signer l’ordre d’exécuter des nobles protestants, mais il est finalement convaincu et il dit : « Tuez-les tous ! », pendant que le duc de Guise joue avec le jeu qu’il tient à la main. Les protestants de Paris sont montrés comme les fidèles innocents dans leurs maisons, pendant que les gardes catholiques occupent les rues et marquent les portes des huguenots. Quand le massacre est déclenché, les soldats catholiques tuent les femmes et les enfants avec une rage bestiale.
35Beaucoup de films d’aventure du cinéma classique célébraient l’épée et les duellistes. Les films classiques employaient l’imaginaire des guerres de Religion même si leur sujet était éloigné23. La tendance d’Hollywood à mélanger des genres superpose les images des nobles rebelles avec celle des escrimeurs, des soldats, des chevaliers du Moyen Âge, des corsaires, des pirates, et de Zorro.
36Les films en costume d’époque du cinéma classique font parfois référence aux personnages des guerres de Religion. La Princesse de Clèves de Jean Delannoy (1961) et Diane de David Miller (1956) présentent une jeune Catherine de Médicis à la cour d’Henri II, par exemple. Ces films en costume d’époque évitent habituellement les thèmes de la politique et de la révolte puisqu’ils s’intéressent avant tout aux drames amoureux.
37Les films plus récents s’intéressent surtout à la sexualité dans la France moderne. Patrice Chéreau était fortement critiqué pour les anachronismes de La Reine Margot, mais le film contribuait aussi à un débat sur la représentation des femmes et du « gender » dans le cinéma historique. Margot est montrée comme une femme sensuelle qui a couché avec ses frères et qui court dans les rues de Paris la nuit pour y chercher l’aventure sexuelle. Éliane Viennot essaie de réhabiliter la mémoire de Marguerite de Valois en critiquant l’image anti-historique de « Margot ». Moshe Sluhovsky critique fortement le film en analysant en détail les déformations de l’image du personnage de Marguerite de Valois24. Brigitte Humbert considère le rôle chargé de « gender » dans le film La Reine Margot, argumentant que Chéreau présente une femme « libre » seulement dans sa sexualité, alors que son film offre « une vision traditionnellement péjorative des femmes de pouvoir25 ». La Princesse de Montpensier entre dans ce débat avec un portrait de Marie de Mézières qui est moins péjoratif, même si elle est assez passive et symbolise le territoire de la France assiégé par les hommes guerriers. Le film Henri IV revient sur la représentation de Marguerite de Valois comme femme débauchée, qui fait l’amour avec violence. Henri IV insiste sur le sadisme des Valois. Catherine de Médicis mord les fesses de Marguerite dans une scène pour la discipliner. En contraste, Gabrielle d’Estrées est une séductrice douce qui cherche les faveurs du roi au lit.
Conclusion
38 La Reine Margot, Henri IV, et La Princesse de Montpensier se prêtent à une approche comparative. On y perçoit l’influence de l’imaginaire de la violence des films historiques de Ridley Scott, des films de guerre de Steven Spielberg, et des films de science-fiction de James Cameron26. Ces films construisent des expériences directes de la violence explicite sur l’écran, mais toujours très esthétique27. Cette vision artistique de la violence est notable dans les films sur les conflits religieux en France.
39L’histoire récente du cinéma offre quelques nouvelles perspectives sur les représentations des guerres de religion à travers l’Europe du XVIe et XVIIe siècles. The Borgias (2011) et Il Mestiere delle Armi (2001) offrent les représentations historiques de la politique machiavélienne, des mercenaires, et des empoisonnements pendant les guerres d’Italie (1494-1559). La cour et la Réforme en Angleterre sont montrées à côté des amours de Henry VIII dans la série télévisée The Tudors (2007). Alatriste (2006) présente une vision espagnole de la guerre de Trente Ans (1618-1648) pleine de combats et de duels. Ces films donnent la possibilité de considérer l’exemple de la France en comparaison avec les autres guerres religieuses de l’époque.
40Les histoires confessionnelles continuent à motiver beaucoup de films historiques traitant l’époque de la Réforme. Luther (2003) présente une vision protestante de la Réforme allemande à l’écran. Les chefs catholiques continuent à être diabolisés dans les films, comme nous l’avons vu avec l’image du duc de Guise. Le film Elizabeth (1998) présente Marie de Guise, reine d’Écosse, comme agent diabolique. Les Guise sont liés dans ce drame avec des Jésuites, figurés comme assassinant au nom de Dieu. Elizabeth : The Golden Age (2007) suit aussi cette vision fortement anticatholique, en dépeignant le roi catholique, Philippe II d’Espagne, comme cruel, obsessionnel, et peut-être fou.
41Vu dans ces contextes, La Reine Margot, Henri IV, et La Princesse de Montpensier repoussent les frontières de la violence et de la sexualité dans le cinéma historique. En même temps, les films sur les guerres de Religion ne font souvent que confirmer des stéréotypes solides sur la politique et la religion à l’époque moderne.
Bibliographie
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BIBLIOGRAPHIE
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Notes de bas de page
1 Jacques Berchtold et Marie-Magdelaine Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de religion. La concurrence des genres historiques (XVIe -XVIIIe siècles), Genève, Droz, 2007 ; Jacques Berchtold et Marie-Magdelaine Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de Religion II. Enjeux historiques, enjeux politiques, 1760-1830, Genève, Droz. 2009.
2 B. Sandberg, Warrior Pursuits : Noble Culture and Civil Conflict in Early Modern France, Baltimore MD, Johns Hopkins University Press, 2010.
3 S. Carroll, Blood and Violence in Early Modern France, Oxford, Oxford University Press, 2006 ; P. Brioist, H. Drévillon et P. Serna, Croisser le fer. Violence et culture de l’épée dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle), Seyssel, Champ Vallon, 2002 ; N. Le Roux, La faveur du roi. Mignons et courtisans au temps des derniers Valois (vers 1547-vers 1589), Seyssel, Champ Vallon, 2000 ; F. Billacois, Le duel dans la société française des XVIe-XVIIIe siècles. Essai de psychosociologie historique, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1986.
4 A. Jouanna, Le Devoir de révolte par la noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989.
5 Sandberg, Warrior Pursuits.
6 J. Delannoy, La Princesse de Clèves, 1961.
7 M. Greengrass, Governing Passions: Peace and Reform in the French Kingdom, 1576-1585, Oxford, Oxford University Press, 2007; X. Le Person, « Practiques » et « Practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (1584-1589), Geneve, Droz, 2002 ; N. Le Roux, La faveur du roi. Mignons et courtisans au temps des derniers Valois (vers 1547-vers 1589), Seyssel, Champ Vallon, 2000 ; D. Crouzet, Les guerriers de Dieu ; La violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, 2 vol., Seyssel, Champ Vallon, 1990.
8 M. P. Holt, « Putting Religion Back into the Wars of Religion », French Historical Studies, 18, automne 1993, p. 524-551.
9 L. Capodieci, Medicæa Medæa. Art, astres et pouvoir à la cour de Catherine de Médicis, Genève, Droz, 2011.
10 K. B. Crawford, Perilous Performances: Gender and Regency in Early Modern France, Cambridge MA, Harvard University Press, 2004.
11 Ph. Benedict, Graphic History: The « Wars, Massacres and Troubles » of Tortorel and Perrissin, Travaux d’Humanisme et Renaissance, 397, Genève, Droz, 2007; B. B. Diefendorf, Blood Wedding: The Saint Bartholomew’s Day Massacre in History and Memory, University Lecture, Boston MA, Boston University, 2006; R. M. Kingdon, Myths about the St. Bartholomew’s Day Massacres, 1572-1576, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1988.
12 B. Fontana, Montaigne’s Politics: Authority and Governance in the Essais, Princeton MA, Princeton University Press, 2008.
13 J. Berchtold et M.-M. Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de religion. La concurrence des genres historiques (XVIe-XVIIIe siècles), Genève, Droz, 2007.
14 J.-P. Sermain, « Voltaire et Le Paradoxe de la tolérance (1762-1763) », in J. Berchtold et M.-M. Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de Religion II. Enjeux historiques, enjeux politiques, 1760-1830, Genève, Droz. 2009.
15 J. Berchtold et M.-M. Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de Religion II. Enjeux historiques, enjeux politiques, 1760-1830, Genève, Droz, 2009.
16 M. Sluhovsky, « History as Voyeurism : from Marguerite de Valois to La Reine Margot », Rethinking History, 4, 2, 2000, p. 196.
17 Ch. Nesci, « Talking Heads: Violence and Desire in Dumas père’s (Post-)Terrorist Society », SubStance, 27, 2, Special Issue, Reading Violence, 1998, p. 73-91.
18 St. Macmillan-Crochet, « Le Martyr calviniste de Balzac : les enjeux de l’histoire des Guerres de religion dans la France post-révolutionnaire », in J. Berchtold et M.-M. Fragonard (éd.), La Mémoire des Guerres de Religion II. Enjeux historiques, enjeux politiques, 1760-1830, Genève, Droz, 2009.
19 P. Delaroche, L’assassinat du duc de Guise (1834), musée Condé, Chantilly. Une étude existe aussi, Wallace Collection.
20 É. Debat-Ponsan, Un matin devant la porte du Louvre, Clermont-Ferrand, musée d’art Roger-Quilliot, 1880.
21 M. Sluhovsky, « History as Voyeurism: from Marguerite de Valois to La Reine Margot », Rethinking History, 4, 2, 2000, p. 200-201.
22 « The Wars of Religion thus became an essential building-block in the emerging liberal nineteenth-century consensus about how the “civilised West” had learnt from its contested religious past to separate religion from politics and to celebrate the state as the champion of toleration. We are still living with that myth », M. Greengrass, Review of La Mémoire des Guerres de Religion II. Enjeux historiques, enjeux politiques, 1760-1830, J. Berchtold et M.-M. Fragonard (éd.), French History 21, avril 2012, p. 254-255.
23 The Three Musketeers (1921), Captain Blood (1935), Mary of Scotland (1936), The Sea Hawk (1940), The Spanish Main (1945), The Three Musketeers (1948), Cyrano de Bergerac (1950), et Le Bossu (1959).
24 M. Sluhovsky, « History as Voyeurism: from Marguerite de Valois to La Reine Margot », Rethinking History, 4, 2, 2000, p. 193-210.
25 B. Humbert, « Emotion, Modernization, and Female Emancipation in Patrice Chereau’s Queen Margot », Quarterly Review of Film & Video, 19, 2002, p. 223-235.
26 Ridley Scott a dirigé Gladiator (2000), Black Hawk Down (2001), et Kingdom of Heaven (2005); Steven Spielberg a dirigé Saving Private Ryan (1998) et a produit Band of Brothers (2001) ; James Cameron a dirigé Terminator (1984), Aliens (1986), Terminator 2 : Judgment Day (1991), Avatar (2009).
27 M. Silveira Cyrino, « Gladiator », in Marnie Hughes-warrington (ed.), The History on Film Reader, London, Routledge, 2009, p. 176-184 ; A. Auster, « Saving Private Ryan and American Triumphalism », in Robert Eberwein (ed.), The War Film, New Brunswick, NJ : Rutgers University Press, 2006, p. 205-213; Th. Doherty, « The New War Movies as Moral Rearmament : Black Hawk Down and We Were Soldiers », in Robert Eberwein (ed.), The War Film, New Brunswick, NJ : Rutgers University Press, 2006, p. 214-221.
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