Prêtres ou soudards ? Quelques curés de Bohême pendant la guerre de Trente Ans

1Les conflits contemporains ont peu révélé d’ecclésiastiques cachant, sous la soutane, un talent particulier de chef de guerre1. Il en va tout autrement de l’histoire moderne. Elle offre une riche galerie d’hommes d’Église grands capitaines. Benoist Pierre, s’interrogeant sur les raisons poussant Louis XIII à confier ses armées à des cardinaux ou des évêques, concluait que c’était le caractère sacré de leur personne qui les faisait rechercher par le dévot monarque, persuadé qu’il était que de bons capitaines devaient être justes et pieux pour défendre une cause légitime2. Au reste, les Sourdis, La Valette, Richelieu ou Joseph de Tremblay avaient reçu une éducation militaire, et se transformèrent donc sans difficulté en chefs de guerre talentueux. Mais comment des simples clercs, issus, eux, non de la noblesse d’épée, mais de la paysannerie ou de la bourgeoisie, auraient-ils pu, regroupés, constituer des troupes efficaces et redoutées ?

2C’est ce qu’il advint lors du siège de Pra