La mémoire de la Pucelle à Blois sous l’Ancien Régime
p. 121-133
Texte intégral
1Chaque 12 août, était faite à Blois, jusqu’à la Révolution, une procession générale publique « en mémoire de ce que les Anglais avaient été chassés de Blois et du royaume sous Charles VII ». Il n’échappera à personne que Blois, menacée il est vrai en 1429, n’a jamais été occupée par les Anglais et que ceux-ci n’ont été expulsés du royaume qu’en 1450. Deux événements que la mémoire a, donc, fini par confondre et qui font l’objet d’une seule célébration. La formulation est identique dans les trois processionnaux conservés qui sont tardifs. Les deux premiers datent du XVIIIe siècle (1742, 1772), puisque Blois est un diocèse récent, créé, en 1697, par détachement de Chartres. Le processionnal de 1825 signale, en outre, que la fête n’a désormais plus cours.
La fête du 12 août
2Une procession générale regroupe tous les corps ecclésiastiques de la ville, à savoir les chanoines et chapelains de Saint-Sauveur, les Bénédictins de Bourg Moyen, les Augustins de Saint-Laumer et les mendiants. Le clergé séculier suit et les fidèles y sont invités. Elle est dite publique parce que les échevins en ont eu à l’origine l’initiative. La fête porte leur nom : « le vœu de la ville ». Tous les dix août, en effet, « ces Messieurs de la ville » viennent en délégation au chapitre cathédral côté Saint-Sauveur et demandent aux douze chanoines concernés de se joindre à eux pour la fête organisée deux jours plus tard. Le registre capitulaire conservé pour 1776 à 1789 en fait foi explicitement pour les années 1777, 1780, et 17841. Aucun conseil de ville n’a lieu ce jour-là et l’on ne plaide pas non plus au Présidial2 le 12 août. Les échevins participent à la procession avant de prendre place pour la messe dite dans le chœur de l’église des Cordeliers au milieu des clercs. Tous reviennent ensuite en cortège à la cathédrale.
3À cette occasion, les cloches sont mises en mouvement : certes il ne s’agit pas d’une des six fêtes majeures comme Noël, l’Épiphanie, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, la Fête-Dieu, auxquelles s’ajoutent les cérémonies dédiées à saint Solenne et saint Louis, tous deux patrons de la cathédrale, où toutes les cloches sonnent durant la totalité du trajet aller et retour de la procession, mais d’une fête comparable aux Rogations3 où ne résonnent que les cloches moyennes et petites. Les boutiques sont fermées, la journée chômée, les rues tapissées et encourtinées.
4La liturgie nous est précisément connue et identique dans les trois processionnaux. Rien d’original pour la messe dédiée à sainte Claire et qui suit le commun des vierges. La partie spécifique concerne la procession : à l’aller, avant que le clergé ne sorte du chœur, on chante « Exsurge » et « Mentem familiae tuae » comme aux Rogations qui sont elles aussi des processions extérieures dédiées chaque printemps à la protection du territoire et à la multiplication des fruits de la terre. En sortant du chœur, le chantre entonne la prière du juste persécuté : « Dieu tu es notre refuge, en toi j’ai mon abri, sauve-nous de nos ennemis », en entrant aux Cordeliers un passage de la fin du Livre de Judith : « Deus conterens bella posuit castra sua inter nos ut eriperet nos de manu inimicorum. » Au retour, on chante les litanies de la Vierge. Puis : « Protège Seigneur le peuple qui espère en toi et la gens Francorum pour que le royaume, qui t’es dédié, soit toujours défendu par ta vertu. » Une fois le cortège revenu dans la cathédrale, ce sont des actions de grâces : « Que le nom de Dieu soit béni, car il a libéré la ville de toutes ses tribulations… Qu’il la garde désormais dans la paix et l’abondance ! » À une demande de protection du territoire (ville ou royaume) à l’aller, succèdent donc, au retour, des louanges envers Dieu qui a permis le salut de la communauté par l’intermédiaire de la Vierge ou d’une vierge. La main divine a libéré la ville et expulsé les Anglais. Mais aucune date n’est donnée pour ces événements que l’on commémore manifestement depuis plusieurs siècles, et aucun lieu n’est non plus cité. Quelle est la Vierge : Marie ou la Pucelle ? Quelle est la ville : Jérusalem, Orléans, Blois ou Cherbourg ? Néanmoins, la mention de l’expulsion des Anglais renvoie de manière claire à la fin de la guerre de Cent ans.
L’initiative de Charles VII : 14 octobre 1450 puis 12 août 1451
5Quand Cherbourg, la dernière place aux mains des Anglais tomba, le 12 août 1450, la reconquête de Normandie fut chose faite. Charles VII n’était plus le petit roi de Bourges mais « roi très chrétien et très victorieux », comme il le fait écrire sur le cadre du portrait de Fouquet ou sur la dalle funéraire de Jean de Berry à Bourges. La victoire sembla, aux yeux de ses fidèles, miraculeuse : une opération rapide, peu de morts et de destructions. Par ailleurs, l’année était jubilaire : au jubilé, les biens injustement acquis retournaient à leur légitime propriétaire. Ainsi dans la chronique de Jean Chartier : « C’était en effet le temps du jubilé, l’année dans laquelle la clémence du Christ daigna tourner son regard de pitié vers le royaume de France très chrétien, abaissant les cous orgueilleux de ses ennemis et rendant au très illustre roi des Français les droits hérités de ses pères4 » ; ou dans celle du héraut Berry : « Auquel an de jubilé, tous héritages et possessions, paravant vendues, usurpées ou autrement aliénées, au dit an retournaient à leur propre seigneur5. » Il convenait donc de rendre grâce à Dieu d’avoir ainsi libéré le royaume de France. Ce n’était pas la première fois que Charles demandait à son peuple de prier pour le succès de ses armées. Par l’envoi du « flagel » anglais, Dieu avait puni le royaume pécheur (qu’il s’agisse des péchés du roi ou de ceux du peuple indocile), mais à force de prières le Seigneur avait pardonné. Toute victoire est un signe du pardon divin. Comment célébrer cette réconciliation glorieuse ? Le roi aurait pu faire construire une église, comme Philippe Auguste avait élevé Notre Dame de la Victoire après Bouvines, ou un monument. Mais Charles VII n’était pas un roi bâtisseur et les caisses royales n’étaient guère pleines. Il organisa des prières solennelles d’action de grâces à l’échelle du royaume6, prévues pour la première année le 14 octobre pour des raisons de faisabilité et, par la suite, tous les 12 août à la date de la victoire. Cette fête peut s’appeler fête du 12 août, fête le roi, Reductio ou liberatio ou retour de la Normandie (au royaume), ou encore fête du vœu ou sainte Claire (à Blois) ou encore sainte Radegonde (à Poitiers). La sainte franciscaine est en effet fêtée le 12 et la princesse mérovingienne le 13 août.
6Les lettres royales, datées du 31 août 1450 données à Maillé en Touraine, furent multipliées à de nombreux exemplaires durant la première semaine de septembre. Nous possédons aujourd’hui celles qui ont été adressées aux archevêques ou évêques de Beauvais, Béziers, Châlons-sur-Saône, Chartres, Paris et Poitiers, mais des mentions dans les registres capitulaires ou les calendriers liturgiques montrent que tout le royaume et les apanages (Orléans, Angers, duché de Bourgogne mais non Franche-Comté qui n’est pas du royaume) furent touchés, au nord jusqu’à Tournai et au sud jusqu’à Béziers, Nîmes et Beaucaire. Le cas du Dauphiné reste incertain (le futur Louis XI s’y était installé contre la volonté de son père en 1447 mais la brouille définitive date de 1451). Dans la région Centre, elle est célébrée le long de la Loire à Angers, Tours, Blois, Orléans mais aussi Chartres, Bourges ou Poitiers. Pour des raisons évidentes, la région parisienne, reconquise en 1436, et tous les diocèses normands (Mont-Saint-Michel y compris) sont concernés ; à l’inverse, la Bretagne reste sur la réserve et l’Aquitaine est encore anglaise. Par ailleurs, si les lettres conservées sont toutes adressées au clergé séculier, les chroniques constatent que la fête fut aussi célébrée dans « toutes les églises7 de son royaume » ou toutes « les basiliques du royaume8 ». Il n’est évidemment question ici que des églises notables, collégiales ou autres, dont le doyen a rang de prélat. Le roi n’envisage nullement une célébration au niveau paroissial, même si les prêtres sont invités à participer aux processions générales. Mais il est probable que la diffusion au sein du diocèse ait été à la charge de l’évêque et du chapitre concernés et ait varié suivant leur zèle.
7Celle qui nous concerne fut adressée à l’évêque et au chapitre de Chartres. L’évêque Miles d’Illiers était en fonction depuis que la ville était retournée au royaume en avril 1432 et il était le frère cadet de Florent d’Illiers qui s’était illustré au siège d’Orléans. Il devait donc sa prélature à la Reconquête. Le texte de cette lettre royale a été conservé en Angleterre mais il figurait aussi au milieu du XVIIe siècle dans le trésor du chapitre où l’archiviste Jean-Baptiste Souchet l’a vu et résumé pour son Histoire du diocèse et de l’église de Chartres. Il ne s’agit pas, en principe, de donner un ordre mais d’inciter vivement à faire « processions générales et messes solennelles », ce dont le roi leur saura bon gré. Implicitement, qui ne le fera pas sera pris en grippe et devra en subir les conséquences. Soyons clairs : cette incitation est en pratique un ordre donné à « tous nos bons et fidèles sujets ». Ces cérémonies sont motivées par « la recouvrance et totale réduction de notre pays et duché de Normandie » à la suite de la prise de Cherbourg. Recouvrement quasi-miraculeux puisque « sans cruauté, inhumanité et tous autres détestables maux qui souventes fois adviennent au fait de la guerre ». Il convient donc d’en rendre grâces à notre Créateur non seulement maintenant mais aussi « à toujours… pour le temps à venir ».
8Chartres célébra donc le 12 août, même si ce ne fût que pour un temps. Souchet et le processionnal diocésain s’accordent, en effet, pour dire que la fête disparut courant XVIIe siècle pour être remplacée par la fête du vœu de Louis XIII. Pour remercier Dieu de la naissance très attendue du futur Louis XIV, le roi voua la France à la Vierge et le 15 août, fête du Vœu du roi, tendit à effacer le 12 août dans de nombreux diocèses mais non dans tous.
9Comment la célébration du 12 août est-elle arrivée à Blois ? La plus grande ville du sud du diocèse n’avait point alors de cathédrale mais la collégiale du château en avait quasi le rang et en jouait le rôle. Or, Saint-Sauveur9 « représente l’église cathédrale de Chartres et c’est là que les évêques, les rois et comtes avant eux se rendent lors des entrées ». La collégiale10 datait de la fin du XIe siècle, c’était une fondation comtale fort riche, pourvue de cinq dignités et d’une douzaine de chapelles, dont trois vouées à la Vierge. Le chapitre nombreux et cultivé fournissait à la dynastie des archivistes, des gens des comptes, des conseillers dont le dévouement dans les périodes de crise était proverbial. Il fournissait aussi à la ville, chaque année, l’un de ses quatre élus ou échevins. C’était un lieu de sépulture fort recherché autour des comtes Louis I et Louis II ; Philippe de Vertus y gisait et son frère Charles d’Orléans l’y rejoindrait bientôt. On y baptisait les héritiers (ainsi le futur Louis XII en 1462), on y mariait les filles (Jean d’Alençon et Jeanne d’Orléans en 1423). Autrement dit, Saint-Sauveur était l’église politique par excellence et sa dédicace convenait à un miracle espéré (en 1429) ou advenu en 1450.
10Comment savons-nous que la fête du 12 août, qui au XVIIIe siècle joint la cathédrale aux Cordeliers, joignait antérieurement entre 1450 et 1697 la collégiale Saint-Sauveur à l’église franciscaine ? Ces Messieurs de la ville ne viennent pas solliciter tous les chanoines mais uniquement ceux, au nombre de douze, qui appartiennent à la mense Saint-Sauveur. Le chapitre cathédral de Blois a été formé à la fin du XVIIe siècle par la réunion des deux chapitres existant alors en ville Saint-Sauveur et Saint-Jacques qui avaient gardé chacun leur identité et leurs biens, Saint-Sauveur étant de loin le plus riche et prestigieux. Ce trajet n’est d’ailleurs pas exceptionnel. À Blois si les comtes sont à la fin du XIVe siècle enterrés à Saint-Sauveur, les comtesses gisent aux Cordeliers, qu’il s’agisse de Valentine Visconti ou de Marie de Clèves. Pour leurs funérailles, le cortège joint donc Saint-Sauveur aux Cordeliers. Des obits funéraires annuels ont aussi lieu, en présence des échevins aux Cordeliers après 1479. La lettre royale de 1450 n’imposait aucun trajet particulier à la procession : on aurait pu choisir aussi bien un trajet circulaire autour des remparts pour former un cercle protecteur d’action de grâces. Certaines villes firent ce choix : ainsi à Chartres. Blois utilisait aussi un trajet circulaire autour du vieux centre pour la Fête Dieu. En revanche, le trajet choisi pour le 12 août fut linéaire (du château au rempart). Tel fut le choix de la ville, de la famille comtale et des chanoines de Saint-Sauveur. Il est vrai que le couvent Saint-François s’étendait au nord de la ville au-delà de la porte Chartraine entre rempart et fossé dans une bande de terrain dite « Angleterre ». La porte Chartraine était parfois qualifiée de porte d’Angleterre et le savoir populaire prétendait que Jeanne était entrée ou sortie de la ville par cette porte, communément utilisée pour les entrées en ville des évêques de Chartres.
11La liturgie était elle aussi laissée aux bons soins des autorités locales et fut donc assez différente suivant les diocèses. Mais il faut noter que celle de Blois n’a pas grand-chose à voir avec celles publiées par l’abbé Le Mâle11 pour Bayeux et les autres diocèses normands. À Bayeux, un mémorandum de l’évêque Zénon de Castiglione (en fait écrit par son secrétaire et doyen du chapitre Orlando dei Talenti) est conservé et donne le détail de la cérémonie, de la liturgie et du sermon, tout ceci centré autour de la Reductio Normaniae. À Blois, il est question au contraire de la libération d’une ville qui n’est pas nommée. Pourrait-il s’agir de Cherbourg12 ? Certes, la lettre royale évoque brièvement « la place de Cherbourg qui a été la dernière détenue et occupée par nos ennemis », laquelle a « été réduite et remise en notre obéissance ». La ville dont la Vierge était la patronne avait longtemps été pro-anglaise comme son principal sanctuaire l’abbaye du Vœu. Les Anglais s’étaient retirés à Cherbourg après la défaite de Formigny. Après un siège assez court, l’argent de Jacques Cœur avait permis la signature d’une avantageuse composition ; la garnison anglaise avait quitté les lieux, leurs vies et leurs biens saufs, embarquant dans les navires qui se trouvaient au large. Autrement dit, l’affaire de Cherbourg n’avait rien d’une glorieuse victoire ni d’une délivrance. Pourrait-il s’agir de la commémoration d’un événement antérieur ?
Une mémoire fossile : le royaume de Bourges
12Tout roi de France correspond avec ses bonnes villes13, pour les tenir au courant de ses victoires ou demander du soutien dans ses difficultés. Ainsi Charles VII, dans les débuts de son règne, « persistait à quérir l’aide de Dieu, en mandant souventes fois aux collèges des églises cathédrales de son royaume faire processions et exhorter le peuple eulx amender et prier pour lui et son royaume ». Tout pouvoir crée autour de lui un espace de prière et le royaume de Bourges ne fait pas exception à cette règle.
13Bien que les années 1428-31 soient les plus foisonnantes pour notre région, processions et fêtes aux Anglais apparaissent dès septembre 1427 à Montargis. L’armée de Warvick qui assiégeait la ville depuis juillet14 est mise en déroute grâce à l’action conjointe des habitants et d’une armée de renfort commandée par Dunois et La Hire. Début septembre, les autorités locales font procession autour de la bannière du comte de Warvick et en informent les habitants d’Orléans qui annoncent la procession dans leur cité et envoient des représentants. La fête aux Anglais15 mêle des éléments religieux, messe et procession, et laïcs soit une bataille simulée autour de la Croix aux Anglais. Évidemment, les Français gagnent. La fête eut lieu jusqu’en 1792.
14Le siège d’Orléans provoqua une recrudescence des prières et autres gestes de soutien dans les villes qui lui étaient liées. Ainsi, les autorités urbaines d’Angers, de Tours, Poitiers, Blois rivalisèrent pour envoyer des vivres et des hommes. Le royaume de Bourges avait réussi à créer un espace de solidarité nouveau entre les villes de la Loire qui se sentirent toutes concernées, « car si Orléans fût chu, le demeurant du royaume en eut été fort lésé16 ».
15Quand les Anglais se replièrent et abandonnèrent le siège d’Orléans libérant la ville, le roi s’empressa de prévenir les bonnes villes. Il leur écrivit dès le 10 mai : « Prions et exhortons bien cordialement que en reconnaissance de toutes ces choses, vous veuillez par de notables processions, prières et oraisons, louer et rendre grâces à notre Créateur17. » Il va de soi que les habitants d’Orléans étaient concernés au premier chef. La cité de Saint-Euverte et de Saint-Aignan commémora chaque année l’événement à la date du 8 mai par une procession générale18 qui réunissait les trois chapitres locaux Sainte-Croix, Saint-Aignan et Saint-Pierre. Un mémoire du XVe siècle19 présente ainsi la décision :
« Ce voyant, Monseigneur l’évêque d’Orléans avec tout le clergé et aussi par le moyen et l’ordonnance de Monseigneur de Dunois, frère de Monseigneur le duc d’Orléans et avec le conseil d’iceluy et aussi des bourgeois et habitants fut décidé estre faite une procession le huitième dudit mois et que chacun y portast lumière et que on irait jusqu’aux Augustins et que partout où aurait été le combat, on ferait station et service propice… et seraient portées les châsses des églises. On revient autour de la ville par devant l’église Notre-Dame et Sainte-Croix. La messe est là et le sermon. »
16Durant la seconde moitié du XVe siècle, le cardinal Guillaume d’Estouteville accorda cent jours d’indulgence20 à tous les participants, pénitents et confessés, à une procession où l’étendard de la Pucelle est désormais porté. Celles-ci furent accrues par la suite de quarante jours par l’évêque Thibaut d’Aussigny21 en 1418, renouvelées par François de Brillac en 147422, et dotées enfin par le cardinal Rolin en 1482 de cent jours supplémentaires. La gloire de l’héroïne donnait lieu à un sermon depuis l’origine et à un panégyrique de l’héroïne depuis 1474. La vie de Jeanne d’Arc d’Antoine Dufour futur aumônier de la reine Anne en donne l’un des premiers exemples conservés. Le 9 mai, dernier jour d’une fête qui s’étale sur trois jours, est célébrée une messe de requiem pour tous ceux qui moururent entre octobre 1428 et mai 1429.
17Après la levée du siège d’Orléans, des actions de grâces furent donc dites un peu partout. Comme Orléans « plusieurs autres villes, que malheureusement la chronique ne nomme pas, à l’exception de Bourges, en firent mémoire ». Ces processions ne se transformèrent pas toutes par la suite en une fête pérenne. Ce fut pourtant le cas à Bourges, Poitiers mais aussi à Châteaudun et Blois, où eurent lieu deux fêtes de la Pucelle jusqu’ici non repérées !
18Peu après la libération d’Orléans à Pentecôte, Messire Florent d’Illiers, l’un des héros du siège, retourna à Châteaudun et il y raconta les exploits de la Pucelle. Les habitants décidèrent alors de faire chaque année une procession en l’honneur de celle-ci, où les jeunes gens et les jeunes filles tiendraient les premiers rangs. Cette fête se fait depuis tous les ans, écrit Denis Godefroid23 au début du XVIIe siècle. Elle disparut avant 1762 puisque l’Histoire du comté de Dunois de l’abbé Bordas24, qui cite bien d’autres processions, n’en a jamais entendu parler. Il est très probable que l’action de Dunois, qui en devint comte en 1439 et le resta jusqu’en novembre 1468, contribua à enraciner cette cérémonie.
19À Bourges, la résidence préférée de Charles VII, le chapitre Saint-Étienne25 ordonna une semaine de prières et de processions durant le siège d’Orléans pour prier Dieu pour la victoire. Dès l’annonce de celle-ci connue, une procession de la Pucelle26 commémorant le siège fut organisée à la demande du roi et par vœu de la ville pour le 21 mai et elle eut lieu ensuite chaque année le dimanche après l’Ascension, en souvenir du 8 mai 1429 qui avait coïncidé dans la liturgie avec cette fête mobile célébrée quarante jours après Pâques. Le cortège joignait la cathédrale au couvent des Carmes et, à défaut, comme après l’incendie de 1487, à celui des frères prêcheurs. Les échevins y participaient en grande tenue, torches à la main, de même que tous les collèges, les six chapitres (cathédral, Saint-Ursin, Notre-Dame-de-Selle, Montermoyen, Saint-Pierre et Saint-Ambroix) et autres églises du lieu. La liturgie d’origine est perdue mais le souvenir en perdure dans le rituel de 166627. Le 12 août, le conseil de ville participa de même, à partir de 1451, à la fête du Recouvrement de Normandie sur un trajet qui joignit la cathédrale aux Dominicains durant vingt ans, puis de Saint-Étienne aux Clarisses après la fondation de celles-ci en 1470.
20À Poitiers où l’on avait aussi prié pour Orléans, la Reductio Normaniae l’emporta pour des considérations locales. Sainte Radegonde, fêtée le 13 août, était la patronne de la ville qu’elle avait sauvée à diverses reprises des troupes anglaises. Charles VII en était fervent. La légende veut qu’il ait prié Dieu à Chinon de lui envoyer un secours céleste dans la chapelle où Radegonde faisait miracles, située au-dessus du Cher. Il donna ce prénom à l’une de ses filles. La reine Marie partageait cette dévotion et fonda, en 1450, un cierge perpétuel dans l’église poitevine qui lui était dédiée. Il fut entretenu jusqu’en 1789. À Poitiers, Radegonde, elle aussi vierge et thaumaturge, avait éclipsé la Pucelle.
21Que s’est-il passé à Blois où les sources sont maigres ? Jeanne d’Arc avait séjourné dans la ville plusieurs jours à la fin d’avril 1429, attendant la réunion de l’armée. La ville était l’une des capitales du parti armagnac et la Pucelle fut entourée de beaucoup d’espoirs Son grand étendard blanc y fut béni à Saint-Sauveur le 2628. Le vœu de la ville ne peut avoir eu lieu qu’entre le départ de Jeanne pour Orléans par la route de Sologne et l’annonce de la victoire du 8 mai. Les élus et les chanoines promirent, semble-t-il, d’organiser une procession générale annuelle si Dieu exauçait leurs prières et libérait Orléans. Quels éléments nous permettent de penser qu’il y eut à Blois aussi une fête de la Pucelle pérenne qui se confondit ensuite avec la Reductio Normaniae ?
22L’importance de la Vierge dans la liturgie de ce jour est évidente. La messe est célébrée aux Cordeliers à l’autel de Notre-Dame-de-Pitié29. Il n’est évidemment pas question de choisir l’une des deux chapelles funéraires des duchesses d’Orléans saint Hadrien et Hippolithe pour Valentine. Construite sur le mur nord et débordant du rempart, elle disparaît en 1464, le corps princier est alors transféré au centre de la nef. Elle est remplacée par une chapelle Saint-Second construite pour Marie de Clèves. L’autel principal des Cordeliers est dédié à saint François et l’église conventuelle compte aussi une chapelle Sainte-Claire dont le choix aurait été logique puisque sa fête tombe le 12 août. Mais la libération d’Orléans avait été attribuée à la Vierge et à la Pucelle. En témoignent, entre autres, le Mystère du siège d’Orléans où l’intercession de Marie permet l’envoi de la Pucelle et le monument orléanais des années 1500 où Charles VII et la Pucelle prient de chaque côté d’une Vierge de Pitié. L’utilisation dans la liturgie du jour du Livre de Judith est significative. Judith avait, par son courage, libéré Béthulie assiégée et Jeanne y fut très souvent comparée. Sont repris les mots de la Bible par lesquels Judith et les Hébreux rendent grâces à Dieu de leur victoire. Or Jeanne est une autre Judith et la France un autre peuple élu. « Que Dieu soit béni car il nous a libéré des mains de nos ennemis… Il a libéré la ville de toutes ses tribulations et il l’a exaltée »… Seule la dernière prière voit plus large : « Que Dieu étende sa main droite sur le peuple des Francs pour que le royaume qui lui est dédié (le roi est très chrétien) soit toujours défendu par sa force. » On la retrouve d’ailleurs utilisée pour la Reductio Normaniae dans le processionnal de Lisieux. C’est donc un ajout postérieur à la confusion entre les deux fêtes. Au retour, la procession chante les litanies de la Vierge avant de se séparer sur de nouvelles prières vouées à la libération de la ville. Certains partisans de Jeanne avaient, il est vrai, plus ou moins confondu celle-ci avec Marie.
23Comment cette liturgie a-t-elle été conçue ? Il ne manquait pas à Saint-Sauveur de clercs capables de composer antiennes et répons. Ainsi Pierre Sauvage, argentier et secrétaire ducal, futur garde des Sceaux en 1443 et chancelier dix ans plus tard, composa-t-il pour ses funérailles un canevas spécifique à la gloire de l’homme de loi respectueux de la loi divine et promis au paradis30. Il n’était pas possible, en revanche, de recourir à l’évêque diocésain de Chartres alors sous domination anglaise. Mais le chapitre Saint-Sauveur avait de fréquentes relations avec Orléans et venait de lui fournir un évêque Guy de Prunelé au début du XIVe siècle. Au siècle suivant, l’évêque d’Orléans Jean de Morvilliers, dont la famille était blésoise, sera enterré aux Cordeliers de Blois. Le recours à la liturgie de l’archevêché de Bourges était aussi possible. Malheureusement, comme les documents liturgiques locaux sont au mieux du milieu du XVIIe siècle à Bourges et du milieu du XVIIIe siècle à Blois, il est impossible d’en décider.
24Ces fêtes furent longtemps populaires. Le souvenir de Jeanne est très présent à Blois et alentour au XVIIe siècle. Pierre de Sainte Catherine31, au début du siècle, incorpore à son histoire manuscrite du monastère de Selles une présentation enthousiaste de l’héroïne qui y avait séjourné plusieurs fois. Il y ajoute une version de la lettre de Guy de Laval. L’historien Bernier, dans son Histoire de Blois dédiée en 1682 à l’épouse de Colbert consacre à la Pucelle une page fort admirative tandis que la galerie du château de Beauregard32 présente côte à côte, pour illustrer le règne de Charles VII, Jeanne la Pucelle, Étienne de Vignolles dit La Hire, Jean bâtard d’Orléans comte de Dunois et Poton de Xaintrailles. Partout, l’enthousiasme pour ces fêtes baisse au XVIIIe siècle. La première à disparaître est celle de Châteaudun qui semble n’avoir pas survécu à l’extinction de la famille d’Orléans Longueville. À Blois comme à Bourges, la routine cléricale l’emporta et l’absentéisme s’accrut progressivement, comme en témoignent à Saint-Étienne les plaintes du chapitre cathédral en 171933. À Blois, le déplacement du chapitre de Saint-Sauveur vers la nouvelle cathédrale a probablement contribué à cette défaveur. Mais déjà en 1635, Marie Belot avait été enterrée aux Cordeliers34 un 12 août entre l’autel de saint François et celui de sainte Claire : on voit mal comment l’enterrement et la fête ont pu cohabiter le même jour, la procession en matinée et les funérailles en soirée, dans le même espace. Celui qui rédige le Processionnal de 1742 utilise un ancien rituel de Saint-Sauveur dont il ne comprend pas le titre : « en mémoire de ce que les Anglais avaient été chassés de la ville (sous entendu Orléans pour le rédacteur originel) et expulsés du royaume ». La ville pour le second copiste ne saurait être que Blois ! Partout, sauf à Orléans évidemment, les fêtes de la Reductio Normaniae et celles de la Pucelle, trop liées à la monarchie, disparurent avec la Révolution. La dernière à s’effacer fut celle de Montargis. Ce n’est qu’en 1792 qu’on décida d’abattre la croix commémorative et de ne plus célébrer une fête indigne qui nuisait à l’entente entre les peuples.
Fête religieuse et civique
25Ces fêtes sont à la fois religieuses et civiques. Fête civique d’abord parce que le motif en est politique (célébrer une victoire royale et en faire mémoire) de même que l’initiative. Il y faut une lettre royale, un ordre du gouverneur ou d’un grand féodal. Ainsi Dunois, alors chef de la maison d’Orléans, ses demi-frères étant prisonniers en Angleterre, que l’on rencontre partout en 1427-1430 à Montargis, Orléans et Châteaudun. La ville fournit le cadre, le décor et les participants. Elle invente aussi une liturgie locale qui lui est propre.
26Fête religieuse aussi. Sans l’aide de l’Église, le roi est incapable de toucher tous les points de son royaume et la fête prend l’allure d’une procession, la forme religieuse la plus populaire du temps. Il s’agit de rendre grâces à Dieu ; il ne s’agit ni de glorifier le courage des combattants, ni de pleurer les morts. Certes, quelques soldats qui ont participé aux opérations peuvent défiler ou quelques jeunes femmes y rappeler l’héroïsme de la Pucelle. Mais par principe on ne célèbre que des victoires miraculeuses ou présentées comme telles. Pourtant la Reductio Normaniae fut aussi une campagne militaire. Comme l’avoue la Chronique du Mont-Saint-Michel, le pays fut recouvré par force, « car en chacune ville fallut mettre le siège et mettre les Anglais en telle nécessité qu’il leur convenait se rendre ou mourir35 ». De même, si le siège de Cherbourg ne dura qu’un mois, y furent tués le bailli de Troyes et l’amiral de France Prégent de Coétivy. À Orléans, il y eut des morts, surtout côté anglais il est vrai. Le lendemain de la fête du 8 mai, l’on disait une messe des trépassés. Mais la légende maintient que sous l’étendard de Jeanne nul ne pouvait être blessé ni tué. Cela ne veut pas dire que l’on ne se soucie pas des morts au combat mais les liturgies funéraires n’entrent que marginalement dans le cadre de ces fêtes, joyeuses par principe.
27Les funérailles sont, en effet, restées longtemps à l’initiative et à la charge des familles. Depuis Azincourt36 pourtant, ceux qui mouraient au combat pour leur roi dans de justes guerres allaient au paradis. Certaines épitaphes affichèrent « mort à Azincourt » ou à Verneuil. Le désastre de Verneuil en 1424 avait suscité le premier monument collectif commandé par une institution. Le Parlement de Grenoble avait fait peindre une Vierge qui abritait sous son manteau tous les seigneurs locaux tués à cette bataille dont le nom était rappelé dans une inscription. Cinq années plus tard, Jeanne, dans une conversation avec Dunois, déclare vouloir être enterrée en terre fidèle au roi et confie à son confesseur que si elle meurt, il faudrait que le roi fasse faire, pour elle et pour les siens morts avec elle, des chapellenies, c’est-à-dire des ensembles de prières perpétuelles. Enfin, c’est en 1425 que l’idée prend sa forme classique dans l’Advis à la reine Yolande, belle-mère de Charles VII :
« Quant il y a eu une bataille où le roy a perdu de ses gens de son sang, barons, chevaliers et escuiers et autres, il en doit monstrer signe de courrouz et en faire solemnelment les exeques [obsèques] ; car par ce les amis des mors en sont plus contens et plus entalentifz de continuer à servir le roy et la chose publique, jusques à la mort ; et si doit le roy les enfans des mors es batailles advancer en estas et offices, si le valent, avant autres, pour tousjours donner courage aus vivens de eulx exposer à la defense du royaume et de devenir vaillens37. »
28Autrement dit, qu’il s’agisse de la fête de la Pucelle ou de celle du 12 août, le roi ou les autorités urbaines auraient pu y incorporer une célébration des morts qui était déjà pensée mais telle ne fut pas leur intention. 14 juillet et non 11 novembre.
*
29La fête de la Pucelle fut célébrée à Blois pour la dernière fois en 1789. Le souvenir n’en disparut pas tout à fait. Ainsi, le Processionnal de 1825 en donne-t-il toujours la liturgie. En 1841, l’Histoire de Blois et de son territoire38 du républicain Touchard-Lafosse propose d’appeler désormais la Porte chartraine Porte de la Pucelle et, cinq ans plus, tard celle de l’orléaniste Bergevin-Dupré39 mentionne clairement la fête :
« La levée du siège d’Orléans sauva le pays blésois et rendit la sécurité aux habitants qui à cette occasion instituèrent une cérémonie religieuse. Tous les ans, le 12 août le clergé blésois se rendait processionnellement à l’église des Cordeliers où il chantait une messe solennelle, en mémoire de ce que, par l’intervention de la sainte Vierge, la ville avait été délivrée des Anglais. »
30Mais quand des fêtes johanniques somptueuses réapparaissent après 189040, au rythme des proclamations pontificales, c’est la liturgie romaine qui l’emporte, d’autres dates sont choisies et tout souvenir des fêtes locales antérieures s’efface.
Notes de bas de page
1 Archives départementales (AD) du Loir-et-Cher, G 213, f° 22, 58, 105.
2 Coutumes générales du pays et comté de Blois, Orléans, 1622, calendrier des jours auxquels on ne plaide pas, ajout non paginé à la fin du volume.
3 AD du Loir-et-Cher, G 213, f° 10, tableau des sonneries.
4 Charles Samaran, Une longue vie d’érudit. Recueil d’études, Genève, 1978, p. 375.
5 Henri Courteault, Léonce Celier, M. H. Jullien de Pommerol (éd.), Chroniques de Jean Le Bouvier dit le Héraut Berry, Paris, SHF, 1979, p. 353. Lévitique XXV et XXVI particulièrement XXV, 13, « Vous rentrerez chacun dans votre patrimoine ».
6 Philippe Contamine, « Rendre grâces, prier, faire mémoire : la “fête du roi”, 14 octobre 1450 puis 12 août 1451 et suivantes », Bulletin de la société des Antiquaires de France, 2009, p. 338-353. Voir aussi Colette Beaune, Naissance de la nation France, Paris, Gallimard, 1985, p. 182-187.
7 Jean de Wavrin, Anciennes chroniques de France et d’Angleterre, Londres, W. Hardy (ed.), t. V, 1895, p. 162.
8 Chroniques latines de Jean Chartier.
9 J.-B. Souchet, Histoire du diocèse et de l’église de Chartres, t. I, Chartres, 1866, p. 361.
10 Colette Beaune, « Saint-Sauveur, église dynastique », dans Colette Beaune (dir.), Jeanne d’Arc à Blois : histoire et mémoire, Blois, Société des Arts et des Lettres du Loir-et-Cher, 2013, p. 33-47.
11 Abbé Le Mâle, La fête de la Reductio Normaniae, Bayeux, t. 3, 1911-1912, p. 49-70, p. 145-173, p. 193-212 et t. 4, 1913, p. 61-78.
12 André Plaisse, La délivrance de Cherbourg, Évreux, Amis du musée de la Galerie, 1989.
13 David Rivaud, Les villes et le roi (1440-1560), Rennes, PUR, 2007.
14 Pauline Bord, Jean de Dunois ou la fidélité récompensée, Châteaudun, Société dunoise d’archéologie, 2013, p. 34-36.
15 F. Dupuy, Mémoire sur le siège de Montargis en 1427, Orléans, 1853.
16 Jules Quicherat, « Chronique de l’établissement de la fête de Jeanne d’Arc », dans id., Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc, dite la Pucelle, t. V, Paris, 1849, p. 297.
17 Ibid., p. 100-104. Lettre à Narbonne, citée par Paul Marot, Mémorial du 5e centenaire de la réhabilitation de Jeanne d’Arc, 1956, p. 86.
18 J. Debal, Histoire des fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans, Orléans, Association des amis du Centre Jeanne d’Arc, 1988. Voir aussi J. H. Bauch, Une fête pas comme les autres ; 550 ans de fêtes de Jeanne d’Arc, Orléans, s. d.
19 Jules Quicherat, Procès, op. cit., t. V, p. 287-299.
20 Ibid., p. 299-301.
21 Ibid., p. 302-304.
22 Ibid., p. 305-307.
23 Denis Godefroid, Mémoires relatifs à Florent, sire d’Illiers, dans Michaud et Poujoulat, Mémoires pour servir à l’histoire de France, Paris, 1837, t. III, p. 231-235.
24 Achille Guenée, Histoire du comté de Dunois, de ses comtes et de sa capitale par Monsieur l’abbé Bordas, Châteaudun, 1850.
25 B. de Girardot, Histoire du chapitre Saint-Étienne de Bourges, Orléans, 1853, p. 51.
26 Lucien Jeny et Pierre Lanery d’Arc, Jeanne d’Arc en Berry et l’ancienne fête de la Pucelle, Paris, 1892.
27 Rituel de Bourges, t. 2.
28 Laurent Hablot, « La bénédiction de l’étendard de Jeanne d’Arc », dans Colette Beaune (dir.), Jeanne d’Arc à Blois, op. cit., p. 47-59.
29 Jean-Paul Sauvage, « Le destin du couvent des Cordeliers de Blois (XIIIe -XXe siècle) », De Chambord à Tokyo, Colloque en hommage à Jean Martin Dumézil, Blois, SSLLC, 2003, p. 81-103, ici p. 91. Cet autel fut dédié à l’ange gardien avant 1575 Blois, B.M. ms. 450, N. Jouanneau, Mémoire des principales sépultures du couvent des Cordeliers (1661) avec une continuation jusqu’en 1717.
30 AD du Loir-et-Cher G 156.
31 Noëlle Cherrier-Lévêque, « Jeanne d’Arc dans l’histoire de l’abbaye de Celles en Berry », dans Colette Beaune, Jeanne d’Arc à Blois, op. cit., p. 123-145.
32 Agnès Chablat-Beylot, « “Homme illustre” et “femme forte”. Jeanne d’Arc dans les galeries de portraits au XVIIe », idem, p. 145-161.
33 Lucien Jeny et Pierre Lanéry d’Arc, La célébration de la Pucelle à Bourges, Paris, 1892, p. 136-140.
34 B. M. Blois, ms. 450, N. Jouanneau, Mémoires des principales sépultures, 1661.
35 S. Luce, La Chronique du Mont Saint Michel, Paris, SHF, 1883, t. 1, p. 58-59.
36 Colette Beaune, Jeanne d’Arc, Paris, Tempus, 2009, p. 319-320.
37 Jean-Patrice Boudet et Elsa Sené, « L’Avis à Yolande d’Aragon : un miroir au prince du temps de Charles VII », Cahiers de recherches médiévales et humanistes (24) 2012, p. 51-84 (p. 83).
38 Georges Touchard-Lafosse, Histoire de Blois et de son territoire, Blois, 1841, p. 81.
39 Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Blois, 1846, t. 1, p. 58.
40 B. Guignard, « Jeanne d’Arc à Blois ; fêtes, cantates et panégyriques (1890-1913) », dans Colette Beaune, Jeanne d’Arc à Blois, op. cit., p. 161-181.
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