1 Puerto Sarmiento F. J., « Simón Tovar (1528-1596), el oscuro mercader de prodigios », Puerto Sarmiento F. J., de Sagrera J. E., Alegre Pérez M. E., Prodigios y naufragios : estudios sobre terapéutica farmacológica, en España y América, durante el Siglo de Oro, Madrid, Doce Calles, 2006, p. 209-255. Les exemples que je cite dans cet article, et les conclusions que je propose, sont issus de ma thèse de doctorat, dans laquelle j’ai employé le terme d’appropriation plutôt que celui d’acclimatation ; Boumediene S., « Avoir et Savoir. L’appropriation des plantes médicinales par les Européens (1570-1750) », thèse de l’université de Lorraine, 2013.
2 Un autre exemple de frontispice est celui du Theatro Farmaceutico d’Antonio Sgobbis, publié à Venise en 1667.
3 Polanco X., Naissance et développement de la science-monde, Paris, La Découverte, 1989 ; Petitjean P., Jami C., Moulin A. M., Science and Empires : Historical Studies about Scientifical Development and European Expansion, Dordrecht, Boston, Kluwer, 1992 ; Shapin S., A Social History of Truth. Civility and Science in Seventeenth-Century England, Chicago, University of Chicago Press, 1994 ; Bourguet M.-N., Licoppe C., Sibum H. O., Instruments, Travel and Science : Itineraries of Precision from the Seventeenth to the Twentieth Century, Londres, New York, Routledge, 2002 ; Kuklick H., Kohler R.E., « Science in the Field », Osiris, 11, 1996 ; Raj K., Relocating modern science : circulation and the construction of knowledge in South Asia and Europe, 1650-1900, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2007; Schaffer S., Roberts L., Raj K. et al., The Brokered World : Go-Betweens and Global Intelligence, 1770-1820, Sagamore Beach, Science History Publications, 2009.
4 Cook H. J., Matters of exchange: commerce, medicine, and science in the Dutch Golden Age, New Haven, Londres, Yale University Press, 2007.
5 Von Hutten U., De guaiaci medicina et morbo gallico liber unus, Mainz, Joannis Scheffer, 1519, chap. 10.
6 Brasavola A. M., Examen omnium simplicium medicamentorum quorum in officinis usus est, Rome, Antonio Blado, 1536, fo 75v. Sur le problème du gaïac, voir aussi, à la fin du XVIe siècle, Una acerba polemica del Cinquecento : il Commentario sul legno santo di Demetrio Canevari (1559-1625), éd. F. Roagna, Pise, Giardini, 1968.
7 Pline affirme ainsi, au chapitre 56 du Livre XXII de l’Histoire naturelle, qu’il « n’aime pas les remèdes qui naissent […] loin ; ils ne sont pas produits pour [les Romains], ni même pour les peuples chez lesquels ils naissent, autrement ils ne les vendraient pas ». Sur les problèmes posés par les médiations marchandes, voir aussi, par exemple, les récriminations de Benito Arias Montano à Clusius dans Barona J. L. et Gómez Font X. (dir.), La correspondencia de Carolus Clusius con los científicos españoles, Valence, Seminari d’Estudis sobre la Ciència, 1998, p. 108.
8 Cooper A., Inventing the indigenous: local knowledge and natural history in early modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
9 Wallis P., «Exotic Drugs and English Medicine: England’s Drug Trade, c. 1550 – c. 1800», Social History of Medicine, vol. 25/1, 2012, p. 20-46.
10 De la Vega y Cortezo J. L., Biografia y estudio crítico de las obras del médico Nicolás Monardes, Séville, Tipografia de la Revista de Tribunales, 1891; Guerra F., Nicolás Bautista Monardes: su vida y su obra, ca. 1493-1588, Mexico, D. F. Compañia Fundidora de Fierro y Acero de Monterrey, 1961; López Piñero J. M., « Introducción », La historia medicinal de las cosas que se traen de nuestras Indias Occidentales (1565-1574), Madrid, Ministerio de Sanidad y Consumo, 1989; Pardo Tomás J. P., Oviedo, Monardes, Hernández: el tesoro natural de América: colonialismo y ciencia en el siglo XVI, Madrid, Nivola, 2002; Olmedillay Puig J., Estudio histórico de la vida y escritos del sabio médico español del siglo XVI, Nicolás Monardes, Madrid, Imprenta de los hijos de M. G. Hernández, 1897; Rodríguez Marín F., La verdadera biografía del doctor Nicolás de Monardes, Madrid, Revista de archivos, 1925.
11 Boumediene S., « Avoir et Savoir… », op. cit., p. 68-71.
12 Monardes N., Dos libros : el vno trata de todas las cosas q[ue] trae[n]de n[uest]ras Indias Occide[n]tales…, Séville, Sebastian Trugillo, 1565, non folioté. (Pour l’ensemble des citations, traduction S.B.)
13 Le terme Indianos désigne les Espagnols de retour des Indes, où ils ont en général fait fortune.
14 Monardes N., Primera y segunda y tercera partes de la historia medicinal, Séville, en casa de Alonso Escriuano, 1574, fo 46v°-47r°.
15 Monardes N., Dos libros, op. cit.
16 L’administration du gaïac, en revanche, s’accompagne d’un régime rigoureux ; Béthencourt J. (de), Nouveau carême de pénitence et purgatoire d’expiation, à l’usage des malades affectés du mal français ou mal vénérien, Paris, V. Masson, 1871[1re éd. latine, Paris, Nicolas Savetier, 1527].
17 De façon plus générale, cette européanisation des substances repose aussi sur l’usage du vin comme excipient ; Monardes N., Primera y segunda, op. cit., fo 68r-v. Voir aussi Archivo General de Simancas, Consejo y Juntas de Hacienda, leg. 97, no 196.
18 Monardes N., Dos libros, op. cit.
19 Boumediene S., « Avoir et Savoir… », op. cit., p. 189-191, 596-598.
20 Biblioteca Nazionale Centrale di Firenze [BNCF], Magliabechi – CL. VIII, Cod. 622.
21 Biblioteca Labronica di Livorno [BLL], coll. 0.91-0-Mss. Sez. IV 55.
22 Sforza G., F. M. Fiorentini ed i suoi contemporanei lucchesi, Florence, F. Menozzi e comp., 1879, p. 761-763.
23 Bonaini F. et al. (dir.), Lettere inedite di Lodovico Antonio Muratori scritte a Toscani dal 1695 al 1749, Florence, F. Le Monnier, 1854, p. 317.
24 BLL, Autografoteca Bastogi, Cass. 64 ins. 114.
25 «Vero modo di dare, e preparare la Chinachina partecipato dal Signor Diacinto Cestoni al Signor Antonio Vallisnieri nella sua felice dimora fata in Livorno appresso il suddetto nell’Autunno dell’Anno 1705», Galleria di Minerva, t. VI, part. 3, 1708, p. 59.
26 Voir la lettre que Redi écrit à Kircher et qui est publiée en 1671 sous le titre Esperienze intorno a diverse cose naturali, e particolarmente a quelle, che ci son portate dall’Indie.
27 BNCF, Magliabechi – CL. VIII, Cod. 622.
28 Biblioteca Marucelliana di Firenze [BMF], Redi-Cestoni 12, fos 41r°, 49r°, 50r°-52v°.
29 BMF, Redi-Cestoni 26, fo 41r°-44r°.
30 Il rédige ainsi, entre le 13 octobre 1698 et le 30 août 1702, un journal dans lequel il suit au jour le jour l’adaptation des caméléons en fonction des évolutions du climat à Livourne : BMF, Redi-Cestoni 75, fos 543-sq.
31 La génération spontanée est une théorie qui vise à rendre compte de l’existence de petits animaux, tels les insectes ou les souris, qui ne semblent pas s’accoupler pour se reproduire. Selon cette théorie, les insectes sont spontanément engendrés par la putréfaction de l’air ou d’un matériau, comme le prouve l’apparition d’asticots dans la viande. L’existence de ce procédé fait l’objet d’une querelle qui est réactivée, en 1651, par la publication des Exercitationes de generatione animalium de William Harvey. Comme l’illustre le frontispice de cette œuvre – « ex ovo omnia » –, Harvey y prétend que toute forme de vie provient de la fécondation d’un œuf, et donc d’un accouplement, ce qui rend inconcevable la génération spontanée. C’est ce que montre Redi en procédant à une expérience en quatre temps. Il pose d’abord, dans un vase, un morceau de viande pourrie et constate l’apparition de mouches. Il renouvelle ensuite l’expérience, mais en fermant le vase, et constate qu’aucune mouche n’apparaît. Anticipant la critique des partisans de la génération spontanée, selon lesquels le morceau de viande n’a pas pu se corrompre sans la présence d’un agent exogène, l’air, Redi place une grille très fine sur le vase, pour permettre à l’air de pénétrer, et constate qu’aucune mouche n’apparaît. Enfin, Redi procède à une quatrième expérience dans laquelle il perce la grille de trous suffisamment larges pour laisser passer les mouches : il constate alors l’apparition d’asticots et en conclut que les insectes se reproduisent en plaçant leurs œufs sur la viande.
32 Stoye J., Marsigli’s Europe, 1680-1730: The Life and Times of Luigi Ferdinando Marsigli, Soldier and Virtuoso, New Haven, Yale University Press, 1994; Deacon M., Scientists and the Sea 1650-1900. A Study of Marine Science, Brookfield, Ashgate, 1997; Olmi G., «L’illustrazione naturalistica nelle opere di Luigi Ferdinando Marsigli», Tongiorgi Tomasi L., Zanca A., Olmi G., Natura-cultura: l’interpretazione del mondo fisico nei testi e nelle immagini: atti del Convegno internazionale di studi, Mantova, 5-8 ottobre 1996, Florence, Olschki, 2000, p. 255-303.
33 Fazzari M., « Redi, Buonanni e la controversia sulla generazione spontanea : una rilettura », Bernardi W. et Guerrini L., Francesco Redi. Un protagonista della scienza moderna. Documenti Esperimenti Immagini, Florence, Olschki, 1999, p. 122.
34 BLL, coll. 0.91-0-Mss. Sez. IV 55. Voir aussi Biblioteca Comunale di Arezzo [BCA], Cestoni Ms 254, fos 28r°, 31r°-32v° ; BCA, Cestoni Ms 301, fo 19r°-v°.
35 Sur les rapports entre le commerce et la science, voir par exemple Smith P. H. et Findlen P., Merchants & Marvels : Commerce, Science and Art in Early Modern Europe, New York, Routledge, 2002. Cook H. J., Matters of exchange, op. cit.
36 Archives nationales, Paris (ci-après ANF), AE/B/I/211, fo 283r°-v°.
37 ANF, AE/B/I/212, fos 367-370v, 442r. ANF, AE/B/I/213, fos 58r°, 64v°, 69r°, 82r°, 85r°.
38 Les admirables qualitez du Kinkina, confirmées par plusieurs experiences, et la maniere de s’en servir dans toutes les fievres, pour toute sorte d’age, de sexe & de complexions, Paris, Martin Jouvenel, 1689, p. 39.
39 ANF, AE/B/I/213, fos 58r°, 69v°, 85r°.
40 Ibid., fo 87r°.
41 Ibid., fo 113v°.
42 Ibid., fos 64v°, 69v°.
43 Ibid., fos 58r°, 82r°-v°.
44 The Correspondence of John Locke, Oxford, Clarendon Press, 1978, vol. 3, p. 231-234.
45 Oliver W., « A Letter from Dr William Oliver, Physician and Fellow of the Royal Society, to Mr James Petiver, F. R. S. Concerning the Jesuits Bark », Philosophical Transactions, vol. 24, no 290, march-april 1704, p. 1596.
46 ANF, AE/B/I/213, fo 106r°-v°.
47 Ibid., fos 83r°, 85v°.
48 Ibid., fos 85v°, 87r°.
49 C’est un aspect qui, d’ailleurs, est déjà visible à Séville au XVIe siècle, et que le déplacement des activités portuaires à Cadix entre 1680 et 1717 ne fait qu’entériner.
50 Boumediene S., « Avoir et Savoir… », op. cit., p. 314-323. Voir aussi la biographie de Hans Sloane prochainement publiée par James Delbourgo.