1 Horden et Purcell, 2000, p. 76 (notre traduction) : l’exemple de Mélos est développé p. 74-77, p. 133-135 et p. 224-230.
2 Ibid., p. 76.
3 Bien qu’elle puisse sembler anachronique, nous employons ici par commodité l’expression générique de « minéraux et roches industriels » (industrial minerals and rocks) qui, selon la définition traditionnelle, regroupe toutes les substances extraites de la terre, à l’exception des hydrocarbures, des minerais métalliques, des pierres précieuses et de l’eau (Harben et Kuzvart, 1997). Faute de terme plus adapté pour désigner cette catégorie de matériaux, l’expression « minéraux et roches industriels » est utilisée dans toutes les études géologiques appliquées à l’Antiquité car, dès cette époque, leur extraction reposait sur la mise en place de technologies évoluées. Les « minéraux industriels » incluent des matériaux exploités pour leurs propriétés naturelles, mais aussi, et ce dès la plus haute époque, pour leur composition chimique (McNutly, 2000, p. 1 et p. 11).
4 Cherry et Torrence, 1982 et Renfrew, 1982a.
5 Diodore de Sicile, V, 10 ; Vitruve, De arch., VII, 3 ; Pline l’Ancien, HN, XXXV, 50, 174 ; 52, 184 ; XXXVI, 42, 154 ; Dioscoride, V, 106. Pour l’intégralité des références littéraires, voir McNulty, 2000, p. 5-6, p. 275 et App. D., p. 320-341 ; Davies, 1935, p. 262-263, p. 279 et p. 294.
6 Pline l’Ancien, HN, XXXV, 50, 174 ; 52, 184, 188 et 190 ; XXXV, 19, 37 ; XXXVI, 42, 154 (respectivement).
7 Sur les divers usages de l’alun dans l’Antiquité, voir McNulty, 2000, p. 52-54 ; pour le soufre, p. 68-70.
8 Aujourd’hui encore, il ne faut pas sous-estimer l’importance des minéraux industriels méliens, dont l’exploitation représente plus de 26 % de la production totale des minéraux industriels en Grèce (Stamatakis et al., 1996, p. 57).
9 Renfrew et Wagstaff (éd.), 1982.
10 Dans un article récent, J. Atkinson et E. Photos-Jones (2001) se sont intéressés à cet aspect, mais de manière très rapide. Dans ses articles et sa thèse de doctorat, S. Raptopoulos (1997 ; 2005 ; 2010, p. 333-421) a repris cette question, mais ses conclusions historiques sont parfois trop hâtives et pas toujours assez argumentées.
11 Jusqu’à la fin des années 1990, ces amphores avaient été assimilées à des amphores Richborough 527 ou à des amphores de Lipari. Ce n’est qu’au début des années 2000 qu’elles furent identifiées comme provenant de l’île de Mélos (Picon, 2001), puis comme relevant d’un type proprement mélien (Raptopoulos, 2005 et l’identification de l’amphore Milo 1a), dont l’étude typologique reste entièrement à faire.
12 Borgard, 2005, p. 164-166 ; Pesavento Mattioli, 2005, p. 181 (jusqu’au milieu du Ier siècle apr. J.-C.).
13 Cipriano et al., 2005, p. 189.
14 Les recherches ne sont pas encore assez avancées pour déterminer si les amphores méliennes étaient uniquement des amphores à alun. Il est possible également qu’elles aient servi à transporter du soufre ou de la melian earth (Borgard, 2005, p. 166).
15 Diodore de Sicile, V, 10, 2. Ce témoignage est toutefois à considérer avec prudence, car les propos de Diodore pourraient être, du moins en partie, dictés par une sorte de patriotisme.
16 Pittinger, 1975 ; Renfrew et Wagstaff (éd.), 1982 ; Photos-Jones et al., 1999 ; McNulty, 2000, p. 279-287, dont nous résumons ici la démonstration.
17 Mackenzie, 1897a, p. 75-76.
18 Cherry, 1982.
19 McNulty, 2000, p. 282-283.
20 Picon, 2005, p. 21-27. Pour les étapes de purification et de transformation du soufre et de l’alun, et le matériel employé dans l’Antiquité, voir aussi McNulty, 2000, p. 283-286. Cet alun artificiel correspond sans doute à l’alun liquide mentionné par Pline (liquidum), tandis que l’alun naturel est l’alun solide (spissum), que Mélos possède également (Raptopoulos, 1997).
21 Raptopoulos, 2005, p. 172.
22 Cherry, 1982 ; Karvonis et Mikedaki, 2012, p. 171-175 et pl. 22.
23 Atkinson et Photos-Jones, 2001, p. 80-81.
24 Mackenzie, 1897a, p. 74-75; Sparkes, 1982b, p. 234; Cherry, 1982, p. 299, no 44; McNulty, 2000, p. 116 et p. 264-271.
25 IG XII 3, 1249-1252 (cf. Papadopoulou-Zapheiropoulou, 1966, p. 387 et pl. 407 ; Le Quéré, 2014a, p. 232, fig. 4).
26 Mackenzie, 1897a, p. 75 (note additive de C. Smith): la structure trouvée en 1897 est décrite ainsi: « the tiles were found […] about 1 meter below the level of the ground. They formed a pavement and were “surrounded with large stones” ».
27 Voir la description des procédés d’extraction et de commercialisation du soufre naturel, restés encore les mêmes au XVIIIe siècle, dans Buffon, 1783, p. 141-144 (cf. McNulty, 2000, p. 264-265 et fig. 8.10).
28 Wilson, 1990, p. 238-239. Pour une liste complète de ces « tuiles » (70 exemplaires) et de leurs inscriptions, voir De Miro, 1982-1983, p. 319-329.
29 Wilson, 1990, p. 238.
30 Un Μνασικρί[τ - -] apparaît dans une inscription de Mélos (IG XII 3, 1256).
31 Raptopoulos, 2005, p. 173, citant Vitruve (De arch., VII, 7, 2).
32 Wilson, 1990, p. 238-239.
33 Raptopoulos, 2005, p. 172 ; 2010, p. 401 et p. 410-411.
34 Cipriano et al., 2005, p. 189-190 et fig. 5. Dans cet article, les amphores de Mélos sont encore désignées sous le nom générique de « anfora ad impasto grezzo ».
35 Voir supra, p. 269-270. Sur ce timbre, voir Brecciaroli Taborelli, 1987, p. 147-148 ; pl. 19.5 et 23.7 ; Carre et al., 1995, no 464.
36 Ce timbre est encore inédit, ce qui ne permet pas de le comparer avec l’exemplaire de Vercelli. Il est mentionné par S. Raptopoulos (2005, p. 173).
37 Sur ces timbres, voir Pesavento Mattioli, 1998, p. 317, fig. 1.6 et p. 320, fig. 6.6.
38 Raptopoulos, 2010, p. 350 et p. 375. Estampilles à rapprocher peut-être du timbre COLONI, appliqué sur la lèvre d’une amphore Dressel 6B trouvée à Vercelli (Carre et al., 1995, no 246).
39 Raptopoulos, 2005, p. 174-175, contra Cipriano et al., 2005, p. 189-190 qui voient dans le monogramme un K et un I, caractères grecs typiques des amphores orientales, et en particulier des productions de Rhodes.
40 Pesavento Mattioli, 2005, p. 182-184 et fig. 3-4.
41 Sur la difficulté à identifier la personnalité des « fabricants » apparaissant sur les timbres amphoriques, voir Garlan, 2006.
42 Buchi, 1987, p. 159.
43 Mackenzie, 1897a, p. 81-84 ; Cherry, 1982 ; Alcock, 1993, p. 64-68 ; Karvonis et Mikedaki, 2012, p. 171-175.
44 Les différents sites évoqués correspondent à ceux répertoriés par J.-F. Cherry (1982, p. 300-301, nos 56-58).
45 À Mélos, dans l’Antiquité, on cultivait l’orge et sans doute le blé, les olives et la vigne ; l’élevage concernait essentiellement les moutons et les chèvres (Wagstaff et Gamble, 1982 ; Wagstaff et Auguston, 1982).
46 Voir les remarques de S. Alcock (1993, p. 64 et p. 239, n. 45). Sur les villae rusticae en Grèce, voir Rizakis et Touratsoglou (éd.), 2013.
47 Alcock, 1993, p. 64-68 ; Zoumbaki, 2012 (avec bibliographie afférente). Sur l’implication des Romains et des negotiatores dans l’économie agricole en Achaïe et la présence de villae, voir Zoumbaki, 2013 et 2014b. Pour l’Épire, voir Eberle, 2014, Chap. 2.
48 Flavius Josèphe, B. J., II, 7, 101-110 et A. J., XVII, 327-338.
49 Les colonies juives présentes à Mélos et dans l’Archipel dès l’époque hellénistique, en dehors de Délos, sont mentionnées rapidement par I. Chatzidakis (1927, p. 119) et par Z. A. Vaos (1964, p. 11). Sur le christianisme, les inscriptions chrétiennes et les vestiges protobyzantins à Mélos, voir Kiourtzian, 2000, p. 77-96, avec bibliographie antérieure.
50 Seul un autre groupe est connu à Méthonis (sur la côte occidentale du Péloponnèse) qui, bien que moins important, présente de nombreux caractères communs avec les catacombes de Mélos (Pallas, 1968, p. 119-176 ; Daux G., « Chroniques », BCH, 92, 1968, p. 820).
51 Pour une description de ces catacombes, voir Ross, [1835-1843] 1985, p. 145-151 ; Bayet, 1878, p. 347-359 ; Soteriou, 1928, p. 33-46 ; Geroussi, 1999, p. 14-19 (avec quelques photographies) ; Kiourtzian, 2000, p. 78-82.
52 Les avis divergent sur le décompte de ces tombes et le nombre de personnes ensevelies (Kiourtzian, 2000, p. 81).
53 CIJ I, p. LIV-LXII.
54 Ross, [1835-1843] 1985, p. 149 ; Soteriou, 1928, p. 37. Cette date est encore très controversée (cf. Kiourtzian, 2000, p. 81, n. 32 et p. 94, no 26).
55 M. Shabbath, 9, 5. Voir Applebaum, 1976, p. 701-727 : il faut cependant entièrement revoir son interprétation du γραμματεύς Σεκήνων (p. 720), car il confond les îles de Mélos et de Sikinos.
56 Ibid., p. 720 et n. 1.
57 Raptopoulos, 2005, p. 174-175.
58 Voir par exemple Calvet, 1986 ; Nicolaou, 1993 ; Meyza, 2004.
59 Pline l’Ancien, HN, XXXV, 52, 183 ; Sartre, 1997, p. 260.
60 Marquié et al., 2005, p. 201-209.
61 Pas moins de seize inscriptions concernent cette famille (Mitford et Nicolaou, 1974, no 26 et nos 101-115).
62 Ibid., no 101 ; Karageorghis, 1991, p. 188-189.
63 Après les publications de C. Smith (1895-1896) et de R. C. Bosanquet (1898), cet édifice a constamment été placé dans les travaux ultérieurs près du théâtre, alors qu’il se situe à l’opposé, de l’autre côté de l’acropole. Sur cet édifice, voir en dernier lieu Galli, 2014, p. 448-452. Sur les reliefs d’Athéna et de Tychè trouvés dans ce même édifice, voir Le Quéré, 2014a, p. 218-222.
64 IG XII 3, 1089.
65 IG XII 3, 1125. Cet Hermès est représenté avec les attributs de Dionysos (chiton, himation, peau de panthère, couronne de lierre) ; il devait tenir un thyrse et un canthare. Sur cette statue et son inscription, voir Smith, 1897, no 32 ; Bosanquet, 1898, p. 74-76 ; Mendoni et Zoumbaki, 2008, MEL 38. D’après la forme des lettres de l’inscription et le style de la statue, cette œuvre daterait du début du IIIe siècle apr. J.-C. (Wrede, 1981, p. 260, no 173).
66 IG XII 3, 1126 (250-275 apr. J.-C. ?). Sur ce buste et son inscription (Musée national d’Athènes, no 424), voir Smith, 1897, no 36 ; Bosanquet, 1898, p. 76-78 et fig. 8 ; Datsouli-Stavridi, 1983, p. 133-134, pl. 49 ; Romiopoulou, 1997, p. 129, no 139 ; Kaltsas, 2001, n. 791 ; Mendoni et Zoumbaki, 2008, MEL 4 (p. 125 pour un commentaire du terme περιβώμιοι, qui est un hapax).
67 Bosanquet, 1898, p. 66-73 et pl. II.
68 Sur cette mosaïque, voir Daszewski et Michaelides, 1988, p. 21-23 et fig. 6 ; Balty, 1995, p. 18-19.
69 Paris, Musée du Louvre, no MA 399 ; Berlin, Antikensammlung, no SK200 (Hermès) ; Athènes, Musée national, no 235 (Poséidon), no 236 (Amphitrite) et no 2715 (statue équestre).
70 Pour ce rapprochement et la datation de la Vénus de Milo, voir Pasquier, 1985, p. 78-88 et Kousser, 2005, p. 227-250. Une base inscrite trouvée au même endroit que la Vénus, mais dont on ne peut prouver le rattachement, mentionne également un sculpteur originaire d’Antioche du Méandre (région de Tralles), [Agès] andros ou [Alex] andros, fils de Ménidès (IG XII 3, 1241).
71 Zoumbaki, 2014a, p. 318-327.
72 IG XII 3, 1097. Voir supra, p. 126.
73 Borgard, 2005, p. 165-166 (Arles, « Ile des Sables ») ; Borgard et Gateau, 1998 (Cavaillon) ; Bruno, 1991 (Milan) ; Cipriano et al., 2005, p. 190-191 et fig. 6 (Este, Padoue, Concordia) ; Pesavento Mattioli, 2005, p. 177-185 (Padoue) ; étude inédite réalisée en collaboration avec M.-B. Carre (Aquilée).
74 Marquié, 2004 ; Marquié et al., 2005, p. 201-210.
75 Borgard, 2005, p. 168.
76 Nous reprenons ici l’analyse de Ph. Borgard (2005, p. 167).
77 Thucydide, V, 84-116 ; Xénophon, Hell., II, 2, 9 ; Plutarque, Lys., 14 ; Sparkes, 1982a, p. 49-50.