Révolution
p. 299-305
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Texte intégral
On veut toujours Être au centre Et en même temps À la limite, À la frontière On ne sait de quoi.
Guillevic1
1Souvent, la radio s’écoute pour tuer le temps. Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias ont réalisé leurs émissions pour cette même raison ; tuer le temps, en d’autres termes, s’intégrer dans un temps cosmique cyclique et infini2 : c’est la définition même de révolution.
2Le XXe siècle a commencé au son du tocsin, le 2 août 1914, jour de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. À cette date, en Basse-Bretagne, la place de la religion demeure énorme, le catholicisme est le socle de la société : il s’agit d’un christianisme cosmique3, une sorte de syncrétisme entre des éléments spécifiques du christianisme – notamment son acceptation du temps linéaire de l’histoire – et quantité de survivances, fortement christianisées, de certaines catégories de la pensée mythique archaïque4. En Basse-Bretagne, l’exemple qui illustre le mieux ce caractère du christianisme cosmique est la Troménie de Locronan5 : tous les ans, les habitants de Locronan reproduisent sur le sol de leur paroisse le cycle sacré et clos de leur saint éponyme qui, lui-même, reprenait la trace plus ancienne ouverte par des ancêtres lointains.
3Jusqu’en 1914, la langue bretonne, non seulement est dominante dans toutes les zones rurales de la Basse-Bretagne, mais elle est la langue unique de très nombreux Bas-Bretons : elle est donc le véritable ciment de la société traditionnelle. Or, dans les zones les plus cléricales de la Basse-Bretagne, le breton s’est trouvé associé intimement à la foi catholique. En effet, au moment de la mise en œuvre, dans les diocèses bretons, de la réforme catholique initiée par le concile de Trente, il s’est trouvé un homme, un missionnaire jésuite, le père Julien Maunoir (16061683)6 pour sceller un mariage indissoluble entre langue bretonne et foi catholique7. Dans la première moitié du XIXe siècle, ce sacrement trouvera son expression, tenue pour vraie jusque vers les années 1950, sous forme de slogan versifié : « Ar brezoneg hag ar feiz a zo breur ha c’hoar e Breiz./Le breton et la foi sont frère et sœur en Bretagne. » Le breton est lié à la religion catholique et, d’ailleurs, plutôt que le frère, le premier est le serviteur de la seconde8. La seule littérature écrite dont se trouve doté le peuple breton est donc une littérature très majoritairement religieuse9. Échappent en partie à la dévotion, les chansons sur feuilles volantes que l’on peut interpréter comme la survivance, dans la société chrétienne, des archétypes de la société archaïque : Napoléon est hissé au rang de héros et le naufrage du Titanic devient un mythe des temps modernes10
4La grande boucherie de 1418 provoque dans la société traditionnelle bretonne un choc qui l’ébranle profondément : même si les conséquences du séisme ne se font sentir que progressivement, il est clair qu’après Verdun, rien ne peut plus être comme avant11. Les soldats qui rentrent du front ont été très étonnés de fréquenter des paysans qui parlaient le français, ils ont découvert des styles de vie et des modes de pensée inconnus. Éloignés de leur recteur, ils ont connu un univers, celui des tranchées, structuré en dehors de toute influence cléricale. C’est ainsi, entre autres, que s’est mise en place ou accélérée une sécularisation12 – et plus précisément, une déchristianisation – de la société traditionnelle bretonne. Pour autant, le sacré ne quitte pas précipitamment l’enclos paroissial, ou plus exactement l’église qui en constitue l’élément principal. Mais il se divise, pour ainsi dire : une part du sacré demeure religieuse et catholique, et une autre part émigre vers ce que l’on pourrait appeler un tabernacle nouveau, le monument aux morts érigé dans toutes les communes de Bretagne. Dans le Léon, certes, cette construction sera presque toujours érigée près de l’église ou même adossée à cette dernière13. Mais il n’en demeure pas moins qu’une fracture est apparue, et elle a un sens : l’événement historique en tant que tel pénètre en Basse-Bretagne et en marque la géographie. Par nature, le monument aux morts est délimité par un « espace sacré » : comme partout ailleurs en France, il donne lieu aux rassemblements des anciens combattants de la guerre et la tonalité nationaliste française ne sera pas étrangère aux discours prononcés et entendus14. Cet espace sacré déchristianisé devait représenter un mélange intemporel du passé, du présent et du futur15, avec l’amorce d’un déplacement du religieux vers le politique : il constitue alors une réponse à la « terreur de l’histoire16 » ; il rassure face à l’irruption intempestive de l’histoire et du changement inévitable qui en découle, les contraintes émotionnelles posées par un tel changement pouvant être très difficiles à supporter17.
5Le mariage mystique du breton et de la foi voit ses liens se distendre en raison même des bouleversements qui secouent la Basse-Bretagne. En 1925, la naissance de Gwalarn marque le début de la déchristianisation du breton : pour la première fois paraît une revue qui est délibérément autonome vis à vis de l’Église catholique18. Naturellement, cette revue n’a rien de populaire, ses lecteurs appartiennent à la petite bourgeoisie qui, dans une certaine mesure, vit mal sa rupture d’avec la société traditionnelle bretonne, connaît le désenchantement et la nostalgie, et vit durement l’aliénation par rapport au monde, caractéristique de l’homme moderne19. Gwalarn est, dans l’univers bretonnant, la première tentative de dépassement de l’aliénation : elle ne profitera qu’à un tout petit nombre. Plus tard, la Pangée et Poullfaouig représenteront d’autres réponses à ce désenchantement.
6On a pu dire sommairement que tout opposait Roparz Hemon à Pierre Hélias. Cela dit, il y a tout de même bien des moments où les deux producteurs radiophoniques se présentent comme des frères jumeaux : en effet, l’un et l’autre, ils se caractérisent par une volonté de fuite devant l’histoire se traduisant, chez l’un comme chez l’autre, par la recherche et la mise en place sur les ondes d’une sorte de domaine spatiotemporel sacré 20 profondément anhistorique. Pangée et Poullfaouig, c’est le refuge dans un présent éternel, et peut être aussi, une façon de revenir à un état permanent de sentiment océanique21 – retour à un temps où l’aliénation rendue inévitable par la différenciation du « moi » n’est pas encore apparue. Complètement étrangère à toute référence catholique, cette construction radiophonique ne peut être qu’une tentative de retour, par delà la Basse-Bretagne traditionnelle et son christianisme cosmique, à la société archaïque. Du christianisme cosmique, on ne garde que le cosmique, c’est à dire tout ce qui relève de la communauté première et, donc, de l’origine et du prestige qui lui est attaché22. Une sorte de contrat unissait l’Église et la société bas-bretonne : les prêtres seront d’ailleurs, pendant des siècles, les seuls à s’inquiéter de la santé morale et spirituelle des habitants de la péninsule ; les seules autorités à parler comme le peuple : le contrat était donc rédigé en breton et c’est l’Église qui assurera la diffusion de la part d’universel du breton. Au XXe siècle, les liens de parenté intimes entre la langue et la foi – mais aussi entre les Bas-Bretons et les prêtres – se distendent. 1914 voit l’Union sacrée et la mise en place d’un nouveau pacte social : la République française devient le régime indiscutable et indiscuté23. Dans République française, il y a français : l’adhésion des Bas-Bretons au nouveau contrat implique intrinsèquement le ralliement à la langue qui va maintenant leur servir, avec plus ou moins de bonheur, à exprimer leur part d’universel. Ce n’est donc pas par hasard que le breton devient, à ce moment-là, langue du cœur. Ce que Roparz Hemon, et après lui Pierre-Jakez Hélias, essaient de fonder, c’est un nouveau contrat – une nouvelle alliance –, à savoir une nouvelle société intimement cimentée par la langue bretonne. Qui dit nouvelle société dit aussi, implicitement, hommes nouveaux et culture neuve. Dans toute fondation, il y a une part de violence et de sacré24 : de 1940 à 1958, ce qui se joue sur les ondes, c’est une tentative de refondation sacrale de la Bretagne au moyen de la langue bretonne. Pangée et Poullfaouig sont des domaines intemporels sacrés qui transcendent le bas monde breton mais qui s’y manifestent et, ainsi, le sanctifient et le rendent réel25. Pangée et Poullfaouig sont donc des hiérophanies de langue bretonne : à l’écoute de ces émissions de radio, « quelque chose de sacré se fait entendre à nous26 ». Cependant, le peuple dans sa très grande majorité n’a pas suivi l’entreprise de sacralisation amorcée par Roparz Hemon, et reprise – après un certain délai, le temps du rire – par Pierre Hélias. En effet, unanimité et évidence n’ont pas découlé de cette proposition de nouvelle alliance : les Bas-Bretons ont adhéré au français, avec pertes et sans fracas.
7Mais ce n’est pas tout : au micro, Roparz Hemon et Pierre Hélias font de la langue bretonne, et aussi de celui qui la parle, le Breton, des éléments à part entière d’une Nature… celtique. La culture bretonne est donc assimilée à une nature, non seulement « naturelle », mais encore normale et normative. Les deux acteurs de la radio bretonne, en transformant l’histoire en nature, créent un mythe27 et opèrent une révolution symbolique qui touche aux structures mentales, c’est à dire qui change nos manières de voir et de penser28. La refondation se double alors d’une mythification.
8À partir de 1914, le paysan breton est directement confronté à l’histoire et à tous les risques qui lui sont inhérents, dans le moment même où les étais religieux commencent à s’effriter. Cependant, le poids de la société traditionnelle chrétienne n’est pas levé d’emblée, pas davantage que ne se perd soudain l’élément qui lui est intimement associé, la langue. De fait, on ne change pas de langue comme on change de chemise, mais lorsque l’effondrement s’est produit, vers les années 19501960, les répercussions sur la vie psychique de certains locuteurs ont été considérables. Jusque vers les années cinquante, le poids de l’Église sur les mentalités bretonnes est encore considérable : comme leurs aînés de Feiz ha Breiz, beaucoup de recteurs demeurent persuadés que la langue bretonne représente une muraille défensive pour se protéger des idées nouvelles et laïques. Certains prêtres incitent encore les parents à inscrire leurs enfants au catéchisme en breton. Des résistances se mettent en place néanmoins, et pas seulement dans le domaine du catéchisme : le peuple accepte de moins en moins bien la pression que le clergé continue d’exercer sur lui dans le domaine de la vie sociale et intime et de ses choix politiques, domaine dans lequel il entend de plus en plus exercer souverainement ses droits, tout en continuant de conserver, éventuellement, son attachement à la foi de ses pères. Dans ces conditions, la radio en langue bretonne peut exercer une influence dans la mesure où du breton public, officiel, est proféré par des lèvres autres que sacerdotales : en fait, la radio aide les paysans à déchristianiser le breton ; elle propose un moyen de résister au clergé et une possibilité de régler les conflits intérieurs inévitablement provoqués par le changement de langue – ou tout simplement par la volonté de le faire. Le caractère magique de la radio qui fait que la parole vient jusqu’à soi permet ainsi à l’auditeur bretonnant d’exprimer son malaise, de le dire et de le faire sortir de l’inconscient où il pouvait être à l’origine de difficultés d’existence.
9En 1944, la promotion du breton est grandement entachée par l’entreprise de collaboration de Roparz Hemon et des siens. La francisation rapide après la guerre est due en partie, notamment dans les régions cléricales, à l’extrême prudence du clergé – même encore pénétré de l’esprit Feiz ha Breiz – quant à l’utilisation de la langue bretonne. Faire connaître un intérêt trop prononcé pour le breton, c’était pour le prêtre se voir suspecter par ses paroissiens d’être un Breiz Atao. Le recteur ou le notable des campagnes – qui parlaient français entre eux – pouvaient difficilement inciter le peuple à demeurer fidèle à « la langue des ancêtres ». La radio de Roparz Hemon, l’adhésion de la majorité des militants bretons aux thèses de l’Europe Nouvelle, et parfois à une collaboration avec l’occupant allemand poussée jusqu’à endosser l’uniforme nazi, déconsidéreront pour longtemps l’intérêt pour la langue et permettront aux bretonnants de justifier, à leurs propres yeux, l’abandon du breton.
10C’est alors que Pierre Hélias entre en scène : avec beaucoup de finesse et d’à propos, il commence par faire rire. C’est un rire thérapeutique et anesthésiant : il conforte les bretonnants dans leur pratique diglossique qui conserve au breton son statut de langue du cœur et des échanges amicaux. Puis, à la suite d’une évolution assez vertigineuse, Pierre Hélias aboutit à situer ses émissions dans un passé qui devient grandement idéalisé et déconnecté des réalités langagières et matérielles des auditeurs. En faisant définitivement du breton un objet naturel et intemporel, il permet involotairement à ses auditeurs de justifier leur abandon de la langue : non seulement, sa promotion a été assurée par des collabos mais, en outre, elle est définitivement dépassée. Paradoxalement, l’énonciation de cette idée d’une langue archaïque se fait grâce à un média qui est, lui, très moderne : en effet, dans le domaine radiophonique français, les dates de 1940 et 1958 délimitent un âge d’or29. Dans ces années, la radio est, d’une part, le symbole de la modernité mais, d’autre part, elle véhicule une langue dépassée, hors de l’histoire. Cette contradiction apparente est une ruse de la Raison : en effet, devant le micro, Pierre Hélias travaille, de façon inattendue, dans le sens de l’histoire. Et c’est aussi la même ruse qui explique que les deux acteurs de la radio ont répondu, et peut être malgré eux, à une attente sociale. Ils ont contribué, pour le meilleur et pour le pire, à la transformation du statut de la langue bretonne, et ce grâce à la radio : leur représentation du breton a modifié l’état de cette langue30. D’ailleurs, leur révolution symbolique est en marche : l’entreprise de mythification qui assimile la Bretagne et sa culture – dont l’élément essentiel est la langue – à une nature celtique est en passe de devenir une idée reçue au sein de la population bretonne31.
11Derrière le mythe de la Pangée et celui de Poullfaouig, véhiculés tous deux par la radio – « suprême clairon plein de strideurs étranges, silences traversés des mondes et des anges32 » –, se fait jour la question à laquelle nos deux acteurs ont vainement tenté de répondre : qu’est ce que la Bretagne ?
Notes de bas de page
1 Guillevic, Nature épousée, Éditions Ubacs, 1993, p. 32.
2 Cf. Mircea Éliade, Le mythe de l’éternel retour. Archétypes et répétition, Gallimard, 1969, p. 171.
3 Cf. Mircea Éliade, Aspects du mythe, Paris, Gallimard, 1963, p. 210214.
4 Cf. M. Éliade, Le mythe de l’éternel retour…, op. cit., p. 159-160.
5 Cf. Donatien Laurent, « La Troménie de Locronan. Rite, espace et temps sacré », Saint Ronan et la Troménie, Actes du colloque international 2830 avril 1989, 1995, p. 11-57
6 Sur la vie et l’œuvre de Julien Maunoir, cf. R. M. de la Chevasnerie, s.j., Le « tadmad ».Vie du Bienheureux Julien Maunoir, s.j., A. Liorit, Dinard, 1951, 223 p. ; Alain Croix et Fañch Roudaut, Les bretons, la mort et Dieu, de 1600 à nos jours, Paris, 1984, 264 p.
7 Cf. son vademecum du missionnaire, publié en 1659 à Quimper chez J. Hardouin, intitulé Le Sacré Collège de Jésus divisé en cinq classes, ou l’on enseigne en langue Armorique les leçons Chrestiennes avec les 3 clefs pour y entrer, un Dictionnaire, une Grammaire & Syntaxe en même langue. Les dictionnaires de Julien Maunoir ont été réédités et annotés par Gwennole Le Menn (2 tomes, Skol, 1996).
8 Cf. Fañch Roudaut, « La littérature religieuse en breton », dans Histoire littéraire et culturelle de la
Bretagne, op. cit., tome 1, p. 243.
9 Cf. l’introduction de ChristianJ. Guyonvarc’h à son Dictionnaire étymologique du breton ancien, moyen et moderne. Origine et histoire des mots, OgamCelticvm, Rennes, 1973, p. 1163 ; cf. Y. Le Berre, La littérature de langue bretonne. Livres et brochures entre 1790 et 1918, op. cit.
10 Sur les thèmes des chansons sur feuilles volantes, cf. Daniel Giraudon, Chansons populaires de BasseBretagne sur feuilles volantes, Skol Vreizh, n° 23, 1985, 132 p.
11 Cf. G.L. Mosse, De la Grande Guerre au totalitarisme, op. cit., p. 94 sq.
12 Cf. Hannah Arendt, « Le concept d’histoire. Antique et moderne », dans La crise de la culture. Huit exercices de pensée politique, Paris, Gallimard, 1972, p. 94.
13 Cf. Sylvie Blottière-Derrien, « René Quillivic », Monuments de mémoire. Les monuments aux morts de la première guerre mondiale, s. d., Philippe Rive, Annette Becker, Olivier Pelletier, Dominique Renoux, Christophe Thomas, MPCIH, 1991, p. 247-251.
14 Cf. Annette Becker, « Monuments et cérémonies de 1871 aux années vingt », Monuments de mémoire. Les monuments aux morts…, op. cit., p. 1728 ; Annette Becker, Les monuments aux morts : patrimoine et mémoire de la Grande guerre, Paris, Errance, 1988, 158 p.
15 Cf. R.A. Pois, La religion de la nature et le national socialisme, op. cit., 193.
16 Cf. M. Éliade, Le mythe de l’éternel retour, op. cit., p. 158 sq.
17 Cf. R.A. Pois, op. cit., p. 190.
18 Au XIXe siècle, avaient été publiés deux mensuels bilingues laïques « L’Ami du Cultivateur – Mignon al labourer » (18331834) et Brug (19131914) mais ils avaient eu tous deux une existence éphémère et une influence réduite (cf. Y. Le Berre, La littérature de langue bretonne…, op. cit. et Fañch Broudic, Al liberterien hag ar brezoneg. Brug : 19131914, Brud Nevez, 1983, 284 p.).
19 Cf. Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, CalmannLévy, Agora, 1983, p. 315326.
20 Cf. R.A. Pois, op. cit., p. 209.
21 Cf. Sigmund Freud, Le malaise dans la culture, Paris, Quadrige/PUF, 1995, p. 515. L’expression « sentiment océanique » est de Romain Rolland.
22 Cf. le chapitre « Prestige magique des “origines” », dans M. Élia de, Aspects du mythe, op. cit., p. 3555 et, pour des applications au monde moderne, p. 223-235.
23 Cf. F. Bouthillon, Les schèmes qu’on abat…, op. cit., p. 49-55.
24 Cf. R. Girard, La violence et le sacré, op. cit.
25 Cf. Mircea Élia de, Le sacré et le profane, Paris, Gallimard, 1965, p. 171-172.
26 Cf. M. Élia de, ibidem, p. 17 sq. ; J. Ries, « Sacré », Catholicisme, tome treizième, Paris, Letouzey et Ané éditeurs, 1993, p. 276277. J’étends le terme de hiérophanie à une manifestation orale du sacré : cf. l’utilisation de phaine in chez Eschyle dans Les Euménides, v. 569 : « La trompette fait entendre au peuple sa voix aiguë. »
27 Cf. Roland Barthes, Mythologies, Paris, Seuil, 1957, p. 202 sq.
28 Cf. P. Bourdieu, Méditations pascaliennes, Paris, Seuil, 1997, (Liber), p. 107-108.
29 Pour 1940, cf. Anne BouchezTrifunovic, Karine Le Bail et Aurélie Luneau, « La guerre des ondes », L’écho du siècle…, op. cit., p. 3336 ; pour 1958 et l’essor de la télévision, cf. E. Cazenave, C. UlmannMauriat, Presse, radio et télévision en France…, op. cit., p. 167.
30 Cf. Régis Debray, Manifestes médiologiques, Paris, Gallimard, 1994, p. 20.
31 Pour un exemple d’actualité de cette idée, cf. les réponses de Gilles Servat et de Dan ar Braz dans l’article « La belle histoire des hérauts de Bretagne », Dimanche OuestFrance, édition spéciale, n° 67 du 14 mars 1999 : Bretagnes, p. 5. De même, les disques qui présentent différents groupes ou chanteurs jouant de la musique bretonne sont regroupés sous la bannière « musique celtique » : « Dan Ar Braz et l’Héritage des Celtes », 1994 ; « L’âme Celte de Bretagne et d’Irlande… », 1995 ; « L’âme Celte 2 de Bretagne, d’Écosse et d’Irlande… », 1996 ; « Excalibur. La légende des Celtes », 1998… Durant l’été 1999, tous les grands magazines français ont consacré au moins un dossier à la « déferlante celtique » s’abattant sur la Bretagne : cf. « La déferlante celte », supplément au n° 1808 du Nouvel Observateur du 1er au 7 juillet 1999 ; L’Express, n° 2506, 15 juillet 1999… De même, durant l’été 2000, les 30 ans du festival interceltique sont annoncés dans différentes revues nationales (cf. Télé 7 jours, programmes du 5 au 11 août 2000, numéro spécial…). De plus, à une heure de grande écoute, TF1 et France 3 consacreront chacune une émission à cette « parade des nations celtes ».
32 Arthur Rimbaud, « Voyelles », Poésies ; cf. Julien Gracq, La littérature à l’estomac, José Corti, 1959, p. 62.
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