1 Jean-Louis Barrault, Souvenirs pour demain, Paris, Le Seuil, 1972, p. 149.
2 Réalisation des galeries et de la salle Richelieu au Palais Royal de 1786 à 1790.
3 Le programme de l’alternance décrit en des termes tout aussi élogieux la salle Richelieu qui constitue le prestige de la troupe du Français : « Lieu des grandes batailles (Hernani) et des projets les plus démesurés (Le Soulier de Satin), [c’]est une conque rouge et or à la pénombre fastueuse et feutrée. Quatre atlantes encadrent la scène. Le plafond aux tons ocre, jaune et doré auréole le lustre étincelant de cristaux. Au centre de la corbeille, un blason, celui de la Troupe, âme des lieux : une ruche bourdonnante entourée de cette devise Simul et singulis (être ensemble et être soi-même). » Une troupe, trois théâtres, Comédie-Française, saison 2004-2005, p. 71.
4 Un fait que le prologue de Henry V revendique : « Mais pardonnez, doux amis, aux esprits plats, rampants, qui ont osé sur cette indigne estrade produire un si grand sujet. En cette arène dérisoire, les amples champs de France tiendront-ils ? Ou pouvons-nous même entasser en cet O de bois les casques qui semaient l’effroi dans l’air d’Azincourt ? Oui ! Pardonnez ! Puisqu’un chiffre tordu peut être dans son coin la marque d’un million, souffrez que, zéros de cette vaste somme, nous stimulions votre imagination. […] À nos insuffisances, suppléez par vos pensées. » Le chœur, William Shakespeare, Henry V, traduction de Sylvère Monod, Paris, GF Flammarion, 2000, p. 33.
5 Alain Laubreaux, « Le Théâtre. Comédie-Française : La Nuit des rois, de William Shakespeare », Le Petit Parisien, 27 décembre 1940. Ce commentaire nous dit aussi combien les principes d’interprétation se fondaient sur d’autres techniques, ce qui tendait à rendre le jeu pesant et statique alors que plus tard au contraire, l’application sur la diction et la déclamation sera associée au travail du corps en scène, à l’expression immédiate d’un individu qui s’empare de la « physicalité » d’un texte.
6 Entretien avec Muriel Mayette réalisé par Estelle Rivier, 28 avril 2010. Cf. annexe III.
7 Une Maison de Poupée de Henrik Ibsen a été jouée en cinq lieux différents en 2010 : au théâtre des Amandiers à Nanterre ou à la Colline par exemple en même temps qu’à la Comédie-Française.
8 Pour reprendre le célèbre titre de l’ouvrage de Ian K ott, Shakespeare notre contemporain, Barcelone, Payot et Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », no 593, 2006, 395 p.
9 Ariane Mnouchkine, Richard II, La Cartoucherie de Vincennes et le festival d’Avignon, 1982 et 1984 ; La Nuit des rois, La Cartoucherie de Vincennes, 1984. Peter Brook, A Midsummer Night’s Dream, Stratford-Upon-Avon, 1970 ; Timon d’Athènes, Les Bouffes du Nord, 1974 ; Hamlet, Les Bouffes du Nord et en tournée, 2000. À propos de Patrice Chéreau : « Le choix, pour Shakespeare, d’un espace unique, soumis seulement à des variations scéniques à vue, et qui signifie aussi bien le dedans que le dehors, relève de l’esthétique scénique de Chéreau ainsi que d’une représentation spécifique non tant de la Renaissance que de la tension entre l’époque historique et culturelle dont relève le théâtre shakespearien, et la nôtre. » Catherine Treilhou-Balaudé, « Patrice Chéreau, metteur en scène de Shakespeare », Patricia Dorval, Shakespeare et la France, Actes du Congrès de la société française Shakespeare, 2000, Montpellier, AVL/diffusion, 1er trimestre 2001, p. 244.
10 Déborah Warner, Julius Caesar, Chaillot, 2005. Declan Donnellan, Othello, théâtre du Nord, Odéon-Théâtre de l’Europe, Ateliers Berthier, 2004 ; Cymbeline (2007) et La Tempête (2011), théâtre des Gémeaux, à Sceaux ; Macbeth (2009), Les Gémeaux, théâtre des Célestins et théâtre du Nord.
11 Depuis quelques années, la MC93 accueille aussi des versions étrangères sur-titrées de l’œuvre de Shakespeare comme lors de la saison 2006-2007 avec Hamlet. ws (Arpád Schilling, Budapest) et Macbeth (Jürgen Gosch, Allemagne).
12 Lluis Pasqual, « Théâtre de l’Europe. Arrivée de Lluis Pasqual », Acteurs, propos recueillis par Irène Sadowska-Guillon, 1er février 1990.
13 Dans ses mémoires, Jean-Louis Barrault fait part d’une vision plus nuancée de l’ambiance qui règne dans la grande institution : « Les intrigues étaient célèbres. On avait coutume de dire que la compagnie des Comédiens-Français était une grande famille… comme les Atrides ! J’y ai pourtant connu de grandes camaraderies. Il est vrai que certains ne s’adressaient pas la parole. Mais une fois en scène, tout le monde se réconciliait. J’appelle ça la loi du cirque : la fraternité dans le combat. Pour comprendre les divergences, il ne faut pas oublier les origines : fruit de la fusion de la troupe de Molière et de celle de l’hôtel de Bourgogne, ils ont un “code génétique” bifilaire. Tantôt c’est le style “jeune compagnie de campagne” qui prime, tantôt il y a crise de noblesse, de solennité. Rares sont les moments où la latitude est suffisante pour mettre tout le monde d’accord. » Op. cit., p. 148.