1 La Presse, 24 mars 1851, feuilleton signé Théophile Gautier.
2 La Presse, 21 octobre 1850, feuilleton signé Gérard de Nerval, repris dans ses Œuvres complètes, éd. Jean Guillaume et Claude Pichois, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. II, 1984, p. 1226.
3 Théophile Gautier, feuilleton de La Presse du 23 novembre 1840, repris dans Les Maîtres du théâtre français de Rotrou à Dumas fils, Paris, Payot, 1929, p. 246-247.
4 Voir les articles de Patrick Berthier et de Florence Naugrette dans le présent volume, p. 265-278 et 439-450.
5 Louis Petit de Julleville (dir.), Histoire de la langue et de la littérature françaises, des origines à 1900, Paris, Armand Colin, 1896, p. 395. L’auteur assène ce jugement définitif qui résume bien l’opinion générale portée sur l’œuvre de Scribe : « C’est pour avoir porté à sa perfection la mécanique théâtrale que Scribe a obtenu cet immense succès, et c’est pour avoir réduit à cette mécanique l’art tout entier du théâtre qu’il l’a si considérablement abaissé » (p. 397).
6 La formule, classique, est prononcée par Buffon dans son discours de réception à l’Académie française, le 25 août 1753. Elle est aujourd’hui largement déformée, comprise comme la valorisation de l’idiosyncrasie du style et de l’originalité de la forme littéraire.
7 Éric Bordas, « Style ». Un mot et des discours, Paris, Kimé, 2008, p. 82.
8 Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, préambule du manuscrit de Neuchâtel, dans Œuvres complètes, t. I : Les Confessions. Autres textes autobiographiques, éd. Bernard Gagnebin et Marcel Raymond, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1959, p. 1148-1155 (p. 1154).
9 « Le style est tellement la marque de la transformation que la pensée de l’écrivain fait subir à la réalité, que, dans Balzac, il n’y a pas à proprement parler de style » (Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, dans Contre Sainte-Beuve, précédé de Pastiches et mélanges et suivi de Essais et articles, éd. Pierre Clarac, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1989, p. 269).
10 Résulte de cette écriture en collaboration, dont Scribe n’est évidemment pas l’unique représentant au XIXe siècle, l’accusation de mercantilisme, seule morale présidant à l’œuvre et répandue en son sein : « À ses yeux, tout ce qui ne se résout pas immédiatement en jouissance physique n’existe pas. Il ne croit qu’à l’argent » (Auguste Vacquerie, Profils et Grimaces, Paris, Michel Lévy, 1857, p. 80). Le thuriféraire de Victor Hugo règle ici ses comptes avec celui qui incarnerait l’anti-romantisme bourgeois et industriel.
11 Gilles Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature (1890-1940), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des idées », 2002.
12 « le style est imitation conventionnelle pour les uns, il sera invention originale pour les autres » (Éric Bordas, « Style », op. cit., p. 67).
13 Voir Charles-Augustin Sainte-Beuve, « De la littérature industrielle », Revue des Deux Mondes, 1er septembre 1839. Repris dans Sainte-Beuve, Pour la critique, anthologie éditée par Annie Prassoloff et José-Luis Diaz, Paris, Gallimard, coll. « folio essais », 1992, p. 197-222.
14 Voir Orages. Littérature et culture, 1760-1830, no 9, mars 2010, « Devenir “un grand écrivain”. Métamorphoses de la reconnaissance littéraire », Jean-Christophe Igalens et Sophie Marchand (dir.) [en particulier les articles de Vincent Laisney, p. 153-167, et d’Alain Vaillant, p. 169-188].
15 Voir l’article de Florence Naugrette dans le présent volume, p. 439-450.
16 Xavier Aubryet, Les Jugements nouveaux. Philosophie de quelques œuvres, Paris, A. Bourdilliat, 1860, p. 205.
17 Ibid., « Le génie de l’opéra-comique. M. Scribe », p. 198, 201 et 202.
18 Eugène Scribe, La Camaraderie ou la Courte-Échelle, comédie en 5 actes et en prose (Théâtre-Français, 19 janvier 1837), acte II, scène 6, Paris, Barba, 1837, p. 71.
19 Eugène Scribe, Le Verre d’eau ou les Effets et les causes, comédie en 5 actes et en prose (Théâtre-Français, 17 novembre 1840), dans Œuvres complètes, 1re série : Comédies, drames, vol. 4, Paris, E. Dentu, 1874, p. 319. Nous soulignons.
20 Antoine Albalat, Comment il ne faut pas écrire. Les ravages du style contemporain, Paris, Plon, 1921.
21 Ibid., p. 228.
22 Ibid., p. 18.
23 Ibid., p. 229.
24 Charles Séchan, Souvenirs d’un homme de théâtre, 1831-1855, recueillis par Adolphe Badin, Paris, Calmann-Lévy, 1883, p. 87.
25 Eugène Scribe, Robert-le-diable, grand opéra en 5 actes, musique de Giacomo Meyerbeer (Académie royale de musique, 20 novembre 1831), acte IV, sc. 2, L’Avant-Scène Opéra, no 76, juin 1985, p. 63.
26 Antoine Albalat, Comment il ne faut pas écrire, op. cit., p. 229.
27 La même analyse peut être proposée de la romance de Rachel, à l’acte II, sc. 5 de La Juive d’Halévy (Académie royale de musique, 23 février 1835) où le vers de Scribe « Il va venir ! » supporte presque seul l’expression musicale et vocale de l’attente inquiète, douloureuse et confiante à la fois. Livret de La Juive publié dans L’Avant-Scène Opéra, no 100, juillet 1987, p. 55.
28 Eugène Scribe, La Dame blanche, opéra-comique en 3 actes, musique de François-Adrien Boieldieu (Opéra-Comique, 10 décembre 1825), acte I, scène 3, livret publié dans L’Avant-Scène Opéra, no 176, mars-avril 1997, p. 16.
29 La formule est de Damien Colas dans son commentaire musical de La Dame blanche, ibid., p. 14.
30 Ibid., p. 38.
31 Ibid.
32 Ibid., acte II, scène 1, couplets de Marguerite, second couplet, p. 30-31.
33 Je me permets de renvoyer à mon article « Rire sous la Restauration : théorie et pratique de la comédie de Stendhal à Scribe », dans Jean-Yves Mollier, Martine Reid et Jean-Claude Yon (dir.), Repenser la Restauration, Paris, Nouveau Monde éditions, 2005, p. 239-251.
34 Charles Séchan, Souvenirs d’un homme de théâtre, op. cit., p. 84.
35 Mes remerciements vont à Agnès Fontvieille-Cordani pour l’aide précieuse apportée dans les analyses contenues dans ce développement.
36 Xavier Aubryet, Les Jugements nouveaux, op. cit., p. 205.
37 Maurice Grévisse rappelle la présence ponctuelle de « ça » dans la correspondance de La Fontaine et de Mme de Sévigné. Le Bon Usage. Grammaire française avec des remarques sur la langue française d’aujourd’hui, Paris, Duculot, 1980, 11e édition, p. 579.
38 Grévisse précise que « ça », forme seconde de « cela », « s’est établie à la faveur d’une certaine fusion avec çà, adverbe de temps ou de lieu » (ibid., p. 578).
39 L’édition des pièces est celle des Œuvres complètes de Scribe, Paris, E. Dentu, 1876-1885 : Une nuit de la garde nationale, 2e série, vol. 1 ; Le Charlatanisme, 2e série, vol. 14 ; Bertrand et Raton, 1re série, vol. 2 ; L’Ambitieux, 1re série, vol. 3 ; La Camaraderie, 1re série, vol. 3 ; Adrienne Lecouvreur, 1re série, vol. 6.
40 Cité par Antoine Albalat, Comment il ne faut pas écrire, op. cit., p. 155. Le livret imprimé des Huguenots ne présente, à notre connaissance, aucune occurrence de cette formule.
41 Eugène Scribe, La Camaraderie, acte V, sc. 5, éd. citée, p. 154.
42 Antoine Albalat en condamne la généralisation : « L’on sait à quel excès on a poussé, au théâtre, non seulement le réalisme intersubjectif et elliptique, mais la trivialité des caractères, résultat de la trivialité d’élocution » (Comment il ne faut pas écrire, op. cit., p. 19).
43 Eugène Scribe, La Camaraderie, acte III, sc. 1, éd. citée, p. 301-302, nous soulignons.
44 Pierre Larthomas, La Langage dramatique. Sa nature, ses procédés, Paris, PUF, 1990 [1972], p. 220.
45 Ibid.
46 Eugène Scribe, La Camaraderie, acte II, sc. 3, éd. citée, p. 279.
47 « Dans le texte, le manque est inscrit. Une place est laissée en creux : il faut laisser de la place à ce qui va continuer à agir une fois le texte achevé […]. Car le tissage du texte de théâtre va jusqu’à écrire avec d’autres choses qu’avec des mots, écrire aussi avec un objet qui arrive, écrire avec quelqu’un qui s’agenouille, avec une couleur qui s’en va. Le texte de théâtre s’écrit avec beaucoup de vide autour » (Valère Novarina, « Lire à trois cents yeux », Littérature, no 138, juin 2005, p. 7-17).
48 Anatole Claveau, La Langue nouvelle. Essai de critique conservatrice, Paris, Librairies-Imprimeries réunies, 1907, p. 15.
49 Pierre Larthomas, Le Langage dramatique, op. cit., p. 219.
50 Voir la contribution d’Andreas Münzmay au présent volume, p. 203-220.