1 Cette déclaration a déjà été maintes fois commentée d’un point de vue littéraire et sociologique. Voir par exemple Thatcher N., Charlotte Delbo : une voix singulière, Mémoire, témoignage et littérature, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 81-84 ; Heinrich N., Sortir des camps. Sortir du silence. De l’indicible à l’imprescriptible, Bruxelles, Les impressions nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2011, p. 92-98.
2 Bott F., « Entretien avec Charlotte Delbo », Le Monde, 20 juin 1975.
3 Prévost C., « La déportation dans la littérature et l’art : Entretien avec Charlotte Delbo », La Nouvelle Critique, no 167, juin 1965, p. 41.
4 Ibid.
5 Voir, par exemple, les références à la guerre du Vietnam évoquée à travers un autre témoignage, celui de la soeur d’un lieutenant américain, tome I, p. 107-108 et à la guerre d’Algérie dans l’extrait du journal L’Express du 4 août 1960 qui clôt le fragment « La Marseillaise le cou coupé » consacré à l’emprisonnement à la Santé qui est tome II, p. 31.
6 Nietzsche F., Deuxième considération inactuelle, Paris, La Pléiade, Gallimard, 2000, p. 500.
7 Delbo C., Mesure de nos jours [1971], Paris, Éditions de Minuit, 1995, p. 195-196 : voir le dialogue du fragment « L’enterrement » : « Je pense que les gens doivent savoir ; il faut qu’ils sachent. Pourquoi aurions-nous fait tant d’efforts pour revenir si cela ne sert à rien, si nous sommes muettes, si nous ne disons pas ce que c’était. /– Et à quoi sert-il de le dire ? »
8 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 63.
9 Par exemple, dans l’épisode intitulé « Le ruisseau » : « C’est drôle, je ne me rappelle rien de ce jour-là », Une connaissance inutile, Paris, Éditions de Minuit, 2012, p. 51 ; « Dans mon souvenir, et j’ai beau solliciter ma mémoire, il n’y a que le ruisseau et moi. Ce qui est faux, absolument faux… », ibid., p. 53 ; « C’est ainsi que cela a dû se passer car je ne m’en souviens pas du tout », ibid., p. 63.
10 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 195.
11 Prévost C, « Entretien avec Charlotte Delbo », op. cit., p. 41.
12 Ibid.
13 Delbo C., « C’est pourquoi je dis aujourd’hui que, tout en sachant très bien que c’est véridique, je ne sais plus si c’est vrai », La mémoire et les jours, Paris, Berg International, 1995, p. 14.
14 L’année de la première parution de Aucun de nous ne reviendra aux éditions Gonthier. Le livre a été écrit en 1946, quand Delbo rentre en France. Delbo écrit le premier volume de la trilogie en 1946 l’année même de son retour des camps, elle décide de différer sa publication. Aucun de nous ne reviendra sera publié en 1965, soit vingt ans après sa rédaction : « J’avais décidé de ne publier ce livre que quinze ou vingt ans plus tard parce que les précédents montrent (pensons aux œuvres qu’a inspirées la guerre de 14-18) que les œuvres détachées de l’actuel, qui de ce fait, rendent un son différent, ne trouvent écho que lorsque les sensibilités ne sont plus à vif. C’est la différence entre le journalisme et le livre. En l’écrivant je me plaçais vingt ans après. C’était déterminé. Mais c’est une espèce de ruse », Prévost C., « Entretien avec Charlotte Delbo », op. cit., p. 42.
15 Prévost C., « Entretien avec Charlotte Delbo », op. cit., p. 44.
16 Pour un commentaire de ces phrases, voir Thatcher N, Charlotte Delbo : une voix singulière, op. cit., p. 81-84.
17 Ricoeur P., « L’herméneutique du témoignage » (1972), Lectures III. Aux frontières de la philosophie, Paris, Le Seuil, 1994, p. 111.
18 Prévost C., « Entretien avec Charlotte Delbo », op. cit., p. 44.
19 « La photo est exacte, le poème est vrai », déclare Delbo, ibid., p. 43.
20 Ibid.
21 Wieviorka A., L’Ère du témoin (1998), Paris, Fayard, 2003, p. 179.
22 Prévost C., « Entretien avec Charlotte Delbo », op. cit., p. 42.
23 Aristote, Poétique, Paris, Le Seuil, 1980, chapitre ix, 1451b5.
24 Ce que suggère la mention de la collection « Documents » des Éditions de Minuit.
25 Ricœur P., La Mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Le Seuil, 2000, p. 223.
26 Ibid.
27 Voir Levi P., Les naufragés et les rescapés. Quarante ans après Auschwitz, Paris, Gallimard, p. 82 : « Nous les survivants ne sommes pas les vrais témoins. […] ce sont eux, les musulmans, les engloutis, les témoins intégraux, ceux dont la déposition aurait une signification générale. La destruction menée à son terme, personne ne l’a racontée, comme personne n’est jamais revenu pour raconter sa propre mort. »
28 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 78.
29 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 43.
30 Ibid., p. 51.
31 Chapsal M., « Rien que des femmes », Entretien avec Charlotte Delbo, L’Express, no 765, 14-20 février 1966, p. 74-76.
32 Delbo C., Aucun de nous ne reviendra, op. cit., p. 114-123.
33 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 60 et 62.
34 Merleau-Ponty M., Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945, p. 407.
35 Delbo C., Mesure de nos jours, op. cit., p. 77.
36 Rancière J., « Les paradoxes de l’art politique », Le spectateur émancipé, Paris, La fabrique, 2008, p. 85.
37 Delbo C., Une connaissance inutile, op. cit., p. 184.