1 C’est le seul passage de l’opéra que Lars von Trier utilise. Le générique, lui, défilera au son du prélude du troisième acte de l’opéra. On pense d’ailleurs, pour ce qui est des ralentis, aux vidéos de Bill Viola réalisées pour la mise en scène de Tristan et Isolde par Peter Sellars à l’Opéra Bastille, Paris, 2005.
2 Stéphane Delorme, « La douceur de la mélancolie. Entretien avec Lars von Trier », Cahiers du cinéma, no 669, juillet-août 2011, p. 38.
3 Ce nom, que Lars von Trier donne à la trajectoire de la planète autour de la Terre, est emprunté à la célèbre pièce d’August Strindberg, Danse de mort, parue en 1901.
4 Pieter Bruegel l’Ancien, Chasseurs dans la neige, 1565, huile sur bois, 117 × 162 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne.
5 John Everett Millais, Ophélie, 1851-52, huile sur toile, 76 × 112 cm, Tate Gallery, Londres.
6 Le plan-tableau et ses fonctions sont théorisées par Pascal Bonitzer dans Décadrages : peinture et cinéma, Paris, Cahiers du cinéma/Éditions de l’Étoile, coll. « Essais », 1985, p. 29-41.
7 Les liens de Melancholia avec Tarkovski (auquel Lars von Trier avait dédié son film précédent, Antichrist), et plus particulièrement Solaris, seraient à développer tant les réminiscences, volontaires ou non, sont nombreuses (le cheval, les œuvres d’art constituées en un musée personnel, la végétation, etc.).
8 Pascal Bonitzer, op. cit., p. 30.
9 Fleurs de lys, muguets et autres fleurs agencées en bouquets imposants ou discrets, jardin parfaitement ordonné ou impressionniste, terrain de golf ou forêt inquiétante, verger offert comme la promesse d’un nouvel Éden ou branchages peints, la végétation est omniprésente tout au long du film et semble illustrer la dualité qui habite Justine.
10 Gaston Bachelard, L’eau et les rêves, Essai pour une imagination de la matière, Paris, José Corti, 1991, p. 105.
11 Pascal Bonitzer, op. cit., p. 32.
12 Hans Holbein, Portrait de Georg Grisze, 1532, huile sur bois, 96 × 86 cm, Staatliche Museen, Berlin.
13 William Blake, gravure pour The Narrative of a Five Years Expedition against the Revolted Negroes of Surinam de John Gabriel Stedman, Londres, 1796.
14 Le Caravage, David avec la tête de Goliath, vers 1610, huile sur toile, 125 × 101 cm, Galleria Borghese, Rome.
15 Carl Fredrik Hill, Brâme de cerf (Skriande hjort), après 1882, crayon de couleurs sur papier, 36,5 × 22,5 cm, Malmö Museum.
16 Malevitch, Carré noir, 1915, huile sur toile, 79,9 × 79,9 cm, Galerie Trétiakov, Moscou.
17 Malevitch, Cercle noir, 1915, huile sur toile, 79 × 79 cm, collection particulière.
18 Malevitch, Huit rectangles, 1915, huile sur toile, 57,5 × 48,5 cm, Stedelijk Museum, Amsterdam.
19 Malevitch, Autoportrait en deux dimensions, 1915, huile sur toile, 80 × 62 cm, Stedelijk Museum, Amsterdam.
20 Témoignage d’Anna Léporskaïa cité par Jean-Claude Marcadé dans Malevitch, Paris, Casterman, 1990, p. 134.
21 Louis Marin, De la représentation, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1994, p. 278.
22 « Sa sœur, Claire, aime exposer les livres, comme on peut le voir dans certaines maisons bourgeoises. Justine est en colère contre elle, donc elle remplace ces tableaux abstraits avec des tableaux émotionnels qui révèlent son émotion » (Lars von Trier dans Stéphane Delorme, « La douceur de la mélancolie. Entretien avec Lars von Trier », op. cit., p. 40).
23 Le peintre Millais illustre le poème de Coventry Patmore, The Woodman’s Daughter, qui raconte l’amour tragique de Maud, fille d’un bûcheron pour le fils d’un châtelain. Rejetée, elle noie l’enfant qu’il refuse de reconnaître et erre, devenue folle.
24 Pour une courte présentation de l’artiste en français, voir Carl Fredrik Hill, Dessins du Malmö Museum, édité par le Centre culturel suédois de Paris à l’occasion d’une exposition, en 1980. Récemment, le musée de Malmö, qui conserve la majeure partie de ses œuvres, lui a consacré une grande exposition : « Carl Fredrik Hill, Maximus pictor », 17-02 au 9-04-2012.
25 Jean Clair, La mélancolie du savoir, dans Mélancolie, génie et folie en Occident, Paris, RMN/Gallimard, 2005, p. 202.
26 Louis Marin, « Les traverses de la Vanité », dans Alain Tapié (dir.), Les Vanités dans la peinture au XVIIe siècle, musée des Beaux-Arts, Caen, 1990, p. 25.
27 En outre, la bibliothèque contient la mort puisque Claire cache un flacon de somnifères dans un tiroir fermé à clé, opportunément placé sous les œuvres de Millais et deux détails du Jardin des délices de Bosch. La clé, elle, est glissée derrière un livre ouvert sur Le Baiser de Klimt. Or, si la bibliothèque est clairement associée à Justine, elle attire aussi Claire qui y vient à maintes reprises pour chercher des informations sur la planète puis pour reprocher, plus tard, à Justine de détenir ce même savoir qui lui est défendu.
28 Dans son article « La maladie du savoir », la psychanalyste Marie-Claude Lambotte propose aussi cette piste, « l’ouverture aurait alors pour fonction de nous mettre d’emblée à la place du sujet mélancolique » (Cahiers du cinéma, no 669, juillet-août 2011, p. 44).
29 Dossier de presse de Melancholia, p. 2, http://www.festival-cannes.fr/fr/archives/ficheFilm/id/11159506.html.
30 Jacek Malczewski, Melancholia, 1894, huile sur toile, 139,5 × 240 cm, Musée national, Varsovie.
31 Albrecht Dürer, Melencolia I, 1514, gravure sur cuivre, 23,9 × 18,9 cm, Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe.
32 Erwin Panofsky, La vie et l’œuvre d’Albrecht Dürer, Paris, Hazan, 2004, p. 260.
33 Peter-Klaus Schuster, « Melencolia I, Dürer et sa postérité », dans Jean Clair (dir.), Mélancolie, génie et folie en Occident, Paris, RMN/Gallimard, 2005, p. 95.
34 Erwin Panofsky, La vie et l’œuvre d’Albrecht Dürer, op. cit., p. 252.
35 Jean-Loup Bourget propose : « Aux amateurs de symbolisme délirant, je signalerai la piste qui du surnom de Justine (Aunt Steelbreaker = Tante Brise-acier) nous ramène à Nerval, qui signe son bref Roman tragique du nom de “l’illustre Brisacier”, comédien » (« Melancholia, Pâle Ophelia », Positif, no 607, septembre 2011, p. 15).
36 Lucas Cranach l’Ancien, La Mélancolie, 1532, huile sur bois, 76,5 x 56 cm, musée d’Unterlinden, Colmar.
37 Erwin Panofsky, L’héritage artistique de Melencolia I, dans Saturne et la Mélancolie, Raymond Klibansky, Erwin Panofsky et Fritz Saxl, Paris, Gallimard, 1989, p. 609.
38 Erwin Panofsky, La vie et l’œuvre d’Albrecht Dürer, op. cit., p. 254.
39 Peter-Klaus Schuster, op. cit., p. 92.
40 Lars von Trier, « Désir de la in de tout », entretien réalisé par Nils horsen pour le dossier de presse du ilm, op. cit., p. 3.