1 Queval J., Henri Storck ou la traversée du cinéma, Bruxelles, Festival national du film belge, 1976, p. 10-11.
2 Le film sur l’art de Belgique s’inscrit dans cette permanente contrainte de la commande. Nombreux réalisateurs – outre Henri Storck, on peut citer Charles Dekeukeleire, André Cauvin, Edmond Bernhard, – contraints par le manque de financements de l’État, ont répondu à des commandes, tout en tentant de les détourner.
3 Disponible sur http://www.fondshenristorck.be/(consulté le 18 avril 2011).
4 Il s’agit de la société anonyme Cinéma-Édition-Production (C.E.P) qu’Henri Storck et René Ghislain Le Vaux avaient mis en place en 1934 et qui prend fin en 1964. Elle produit entièrement ou en partie trente-neuf films d’Henri Storck, d’après le référencement fourni par Jean Queval à la fin de son ouvrage.
5 Cf. les propos d’Henri Storck dans le film Henri Storck, le cinéaste et ses peintres, réalisé par Francis Guermann, produit par le Centre audiovisuel de l’université de Metz, la RTBF, Arte, en 1995, 44 minutes, couleur.
6 Lesuisse A.-F. et Van Cauwenberge G., « Prolégomènes à l’étude d’un cinéma refoulé – La production documentaire belge dans les années 50 sur le territoire national », in Odin R. (dir.), L’âge d’or du documentaire en Europe : années cinquante Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Norvège, Suède, tome 2, Paris, l’Harmattan, 1998, p. 42.
7 Le pseudonyme de Luc de Heusch est Luc Zangrie à cette époque-là.
8 Aumont J., « Rubens », in Jungblut G., Leboutte P. et Païni D. (dir.), Une encyclopédie des cinémas de Belgique, Crisnée, Yellow Now, 1990, p. 221.
9 Davay P., Cinéma de Belgique, Gembloux, J. Duculot, 1973, p. 49.
10 Dans Thèmes d’inspiration, Charles Dekeukeleire effectue un rapprochement minutieux entre les œuvres d’art (tableaux, sculptures) et la vie réelle (personnes, paysages). Pendant un an, il a cherché des sosies réels à mettre en parallèle aux portraits peints. Les ressemblances sont flagrantes : « Dans un parallélisme très simple, il met en regard dans Thèmes d’inspiration les visages des personnages des tableaux flamands et ceux de ses contemporains. L’empâtement suffisant d’un lourd chanoine fait face à celui d’un brave bourgeois bien vivant et gorgé de bière, les anges de Van Eyck ressemblent étrangement à un doux visage de jeune fille, la Dulle Griet se retrouve dans le profil épouvanté d’une paysanne. Les paysages aussi ont leur constante » (Aubenas J., Le Film sur l’art en Belgique 1927-1991, Bruxelles, Centre du film sur l’art, 1992, p. 6).
11 Dulac G., « L’essence du cinéma – L’idée nouvelle », Les Cahiers du mois (Paris, Éd. Émile-Paul Frères, 1925).
12 Les films réalisés par Paul Haesaerts sont : De Renoir à Picasso (1949), Visite à Picasso (1950), Masques et visages de James Ensor (1950), Quatre peintres belges au travail (1951), Un siècle d’or (1953), Orgueil, génie, folie ou Wiertz (1954), Emile Verhaeren poète de la Flandre et du monde (1954), Regina Caeli (1955), Humanisme, victoire de l’esprit (1955), Laethem Saint-Martin, le village des artistes (1955), Architecture, art de l’espace (1961), La Clef des chants surréalistes (1966), L’Art français à Liège (1966), Bruegel (1969), Evenepoel, peintre de la tendresse (1970), Moi, Ensor (1972).
13 Davay P., Cinéma de Belgique, op. cit., p. 102-103.
14 Dans Le Bulletin européen, Tribune libre de l’européisme (Rome, août-septembre 1952), il est fait état de toute l’importance symbolique d’une équipe constituée par des personnes appartenant à divers pays européens : « Le réalisateur, M. Henri Storck est belge ; l’opérateur, M. Cyril Knowles, britannique ; le directeur de la production, M.S.I van Nooten, hollandais ; enfin, le scénariste est Jean Cassou, la musique est de M. Georges Auric. Les commentaires ont été enregistrés en français, en hollandais et en anglais. »
15 Queval J., Henri Storck ou la traversée du cinéma, op. cit., p. 70-72.
16 Cf. Propos d’Henri Storck dans le film de Francis Guermann, op. cit.
17 Ibid.
18 Ibid.
19 Interview de Luc de Heusch à Bruxelles, en juin 2004 (annexe thèse Fabienne Bonino, « Le film sur l’art de Belgique, vers l’image palimpseste », université de Provence, 2009).
20 Cf. Propos d’Henri Storck dans le film de Francis Guermann, op. cit.
21 Dans le film de Francis Guermann, Henri Storck explique le besoin qu’il avait d’entrer pleinement dans le monde du peintre : « J’avais besoin personnellement et je pense que les spectateurs de l’époque l’ont ressenti aussi, de me plonger dans cette poésie, et de m’évader, c’est à cette époque aussi que j’ai écrit une série de scénarios surréalistes, vous comprenez parce que aussi cette contrainte personnellement pour moi d’avoir fait pendant toute la guerre du documentaire, j’ai fait ce film sur les paysans, avec une matérialité très profonde. Il fallait aussi en sortir à un moment donné, comme quand on filme le réel comme je l’ai fait toute ma vie, j’ai besoin de compensation, de poésie, de surréalisme pour équilibrer, et le besoin alors de montrer l’œuvre c’est-à-dire de se ressourcer, de retourner à des sources. Pour cela il fallait isoler le tableau et pénétrer dans la peinture et y porter un regard subjectif, je crois, on avait besoin d’un autre monde, j’entrais dans ce monde, c’est pour cela qu’on l’a appelé Le Monde de Paul Delvaux. »
22 Cf. propos d’Henri Storck dans le film de Francis Guermann, op. cit.
23 Bazin A., Qu’est-ce que le cinéma ?, Paris, Les éditions du Cerf, coll. « 7e art », 2002, p. 188-189.
24 Cf. Les ouvrages de Daniel Arasse : Histoires de peintures, Denoël, Paris, 2004 ; Le Détail, Pour une histoire rapprochée de la peinture, Paris, Flammarion, 2009 ; On n’y voit rien, Paris, Folio essais, 2000.
25 Michaud P.-A., « Le film sur l’art a-t-il une existence ? », in Chevrefils Desbiolles Y. (dir.), Le Film sur l’art et ses frontières, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1998, p. 15-25.
26 Ce travail minutieux des sons accompagnant les toiles trouve des prolongements dans la sonorisation des films sur l’art contemporains de Belgique de Thierry Zéno et de Luc de Heusch, ce dernier étant très influencé par la formation qu’il a suivie aux côtés d’Henri Storck en étant son assistant, puis son gendre et son ami.
27 Tout réalisateur de films sur l’art en Belgique se trouve confronté à l’influence fondamentale de ce pionnier, ne serait-ce que parce qu’il re-filme des toiles qu’Henri Storck a déjà filmées ; Storck a donc durablement influencé le cinéma de Belgique toujours très préoccupé par le fait de filmer l’art.