1 Voir Thévenot J., « Le problème du court métrage en France », Image et Son, no 42, avril 1951, p. 13. Chiffre que confirme l’examen des index de La Cinématographie française qui publie chaque année un répertoire analytique des courts métrages distribués en France.
2 Voir Ramirez F. et Rolot C., Histoire du cinéma colonial au Zaïre, au Rwanda et au Burundi, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1985.
3 Ce catalogue mentionne quelque 450 films portant sur les colonies dont une centaine traite de l’Afrique noire. Très divers, ces films s’inscrivent dans un spectre large, leurs propos pouvant être de l’ordre du discours colonial le plus réactionnaire comme de l’ethnologie la plus prospective. Voir Lagny M., « Cinéma documentaire français et colonies (1945-1955) : une propagande unilatérale et bienveillante », in C. Saouter (dir.), Le Documentaire, contestation et propagande, Montréal, XYZ, 1996, p. 47-61.
4 Emmer et Gras fondent en 1940 leur société de production Dolomiti film qui se spécialisera dans les courts métrages sur l’art, série initiée avec Racconto da un affresco en 1940. Ces films ont été restaurés et édités en coffret par Paola Scremin sous le titre Parole dipinte : il cinema sull’arte di Luciano Emmer/films sur l’art de Luciano Emmer, 2010, Cineteca di Bologna.
5 Les films sur l’art qu’André Cauvin réalise déjà en 1938 (Memling, peintre de la vierge) et 1939 (L’Agneau mystique) font partie de l’édition Art & Cinema : De Belgische kunstdokumentaire/Le documentaire sur l’art en Belgique/The Belgian Art Documentary (2013, Cinematek) qui réunit 19 films sur l’art belges (d’André Cauvin, donc, mais aussi Charles Deukekeleire, Paul Haesaerts, Pierre Alechinsky, Henri Storck et Luc de Heusch), et un essai de Steven Jacobs.
6 Sur la production de films sur l’art d’Henri Storck, voir la contribution de Fabienne Bonino dans le présent recueil.
7 Cette section italienne du Cidalc fut créée en 1950 sous le nom de « Comité international pour le cinéma et les arts figuratifs » par Carlo Ragghianti. En 1955, il fut décidé de la rebaptiser « Institut international du film sur l’art ». Pour plus de précisions voir la revue Cinéma éducatif et culturel, publiée par le Cidalc.
8 Martin J.-H., « La modernité comme obstacle à une appréciation égalitaire des cultures », in Taffin D. (dir.), Du musée colonial au musée des cultures du monde (actes du colloque organisé par le musée national des arts d’Afrique et d’Océanie et le Centre Georges-Pompidou, 3-6 juin 1998), Paris, Maisonneuve et Larose, 2000, p. 154.
9 Du Colombier P., « Les peuples primitifs », Histoire générale de l’art, Paris, Flammarion, 1950, p. 765. Notons que les pages consacrées à l’Afrique dans ce chapitre qui traite également de l’Océanie sont peu nombreuses (5 pages rédigées). La place qu’occupe ce chapitre n’est pas non plus anodine. Si les arts égyptien et musulman sont inclus parmi les chapitres consacrés aux arts européens, étant considérés comme des foyers de notre civilisation, ceux d’Afrique et d’Océanie interviennent après l’Asie et l’art précolombien, selon une logique d’éloignement culturel progressif, et apparaissent donc dénués de toute historicité.
10 Huyghe R., L’Art et l’Homme, Paris, Larousse, 1957, p. 1.
11 Ibid., p. 2.
12 Films ethnographiques sur l’Afrique noire : premier catalogue sélectif international des films ethnographiques sur l’Afrique noire, Paris, Unesco, 1967.
13 « 3 % seulement des films analysés ont été tournés avant 1939, contre 15 % de 1945 à 1950, 28 % de 1951 à 1955, 28 % également de 1956 à 1960 et 26 % de 1960 à 1964. La courbe est significative : période d’avant-guerre hostile à la pénétration du cinéma, redécouverte de l’Afrique après la guerre, période transitoire entre 1956 et 1960, où les problèmes politiques qui se sont posés à la veille de l’indépendance ont freiné les entreprises cinématographiques africaines et, enfin, nouvelles perspectives ouvertes aux réalisateurs après l’indépendance » (Rouch J., « Introduction », op. cit., p. 32).
14 Leprohon P., L’Exotisme et le cinéma, Paris, J. Susse, 1945, p. 67.
15 D’après les chiffres avancés par Michèle Lagny et son équipe, l’Afrique noire dans les documentaires de la période constitue la seconde région coloniale à intéresser le cinéma français, juste après l’Algérie.
16 Lagny M., art. cit., p. 54.
17 Ramirez F. et Rolot C., op. cit., p. 54.
18 Rouch J., art. cit., p. 32.
19 Ramirez F. et Rolot C., op. cit., p. 158.
20 Schildkrout E., « L’art mangbetu : l’invention d’une tradition », in Taffin D. (dir.), op. cit., p. 109-125.
21 Ibid., p. 111.
22 Ibid., p. 117.
23 Severi C., « Présence du primitif, masques et chimères dans l’œuvre de Joseph Beuys », Cahiers du musée national d’art moderne, no 42, 1992, p. 34.
24 Leprohon P., op. cit., p. 12-13.
25 Martin A., Le Film d’art dans la préservation et le développement des arts et traditions populaires musicales, Paris, Unesco, 20 janvier 1961.
26 Rouch J., art. cit., p. 32-33.
27 Notons par exemple qu’en 1953, le Maroc qui est doté depuis 1944 d’un Centre national du cinéma fait son apparition dans le catalogue de l’Unesco : Bolen F. (dir.), Le film sur l’art – Panorama 1953. Répertoire international illustré, Paris/Bruxelles, Unesco/Les Arts plastiques, 1953. Celui-ci mentionne deux films réalisés par Henri Menjaud (entouré d’équipes techniques entièrement françaises) : Métiers d’art du Maroc (1949) et Mogador (1951). Ce dernier film débute par une chanson populaire entonnée par un musicien de rue, complainte apparue pendant la conquête « terrible » de Mogador par le Prince de Joinville dont le commentaire nous dit ensuite que « cent ans après [elle] devient une bonne histoire » – ce dont les visages souriants d’enfants marocains par lesquels le montage illustre ces paroles sont censés témoigner. La présence de ce film comme de Alger foyer d’art de Jean Francoux, Cesarée de Jean-Claude Huisman (consacré aux ruines de Cherchel), La Cité engloutie d’Adolphe Sylvain (sur les ruines d’Angkor), L’Invention du monde de Jean-Louis Bedoin (sur l’art d’Océanie), Islam de Georges Régnier ou Timgad la Romaine de Pierre Lafond (consacrée aux fouilles archéologiques françaises en Afrique du Nord), montre que les catalogues de l’Unesco n’excluent pas la production des pays colonisés (qui peuvent donc même tenir un certain discours colonialiste).
28 Mirams G., « The art film in the museum », Argan G. C. (dir.), « The aesthetics of film art », et Francastel P., « The art film on teaching », Report on the first international conference on art film, Paris, 26 june to 2 july 1948. Disponible en ligne sur Unesdoc, la base de données de l’Unesco.
29 Catalogue paru dans le numéro d’Arts plastiques de 1949 intitulé « Le film sur l’art ».
30 Films on art 1950 – a specialized study, an international catalogue (II), Bruxelles/Paris, Les Arts plastiques/Unesco, 1951.
31 Ragghianti C. L. (dir.), Le Film sur l’art – Répertoire général international des films sur les arts, Rome, Edizioni dell’Ateneo, 1953. Les films américains sont : African Sculpture Speaks de Henry Cassier (1952), Rythmes d’Afrique et Congo Art, mentionnés sans indication d’auteur ni de date.
32 Bolen F. (dir.), Le Film sur l’art – Panorama 1953. Répertoire international illustré, op. cit.
33 Rocchetti P. et Molinari C. (dir.), Le Film sur l’art, répertoire général international du film sur l art 1953-1960, Vicence, Neri Pozza, 1960. Le film américain est de nouveau African Sculpture Speaks.
34 Bolen F. (dir.), op. cit., p. 4.
35 Lemaitre H., Dix ans de films sur l’art (1952-1962). 1. Peinture et sculpture, Paris, Unesco, 1962, p. 96.
36 Molinari C., « préface », in Rocchetti P. et Molinari C. (dir.), op. cit., p. xi-xiii.
37 Lemaitre H., op. cit.
38 On pourra lire à ce sujet le témoignage de Max-Pol Fouchet qui, dans un ouvrage de souvenirs sur l’Afrique noire paru en 1953, différencie très nettement la démarche de Pierre Lods de celle de nombreux coloniaux, en particulier des missionnaires qui tentèrent de remplacer l’animisme par le christianisme dans l’art africain. Fouchet M.-P., Les Peuples nus, Paris, Corrêa, 1953, p. 64-69.
39 Ibid., p. 250.
40 Severi C., op. cit., p. 33.
41 On peut se demander pourquoi l’Unesco fit appel à André Martin pour rédiger ce rapport. Au début de son texte, Martin précise simplement que l’Unesco s’est adressé à lui en raison de son activité de critique de cinéma qui l’a naturellement conduit à voir, aimer et analyser « des films qui resteront comme les premiers exemples notables d’œuvres consacrées à la préservation des arts et traditions musicales » (p. 3). Notons également que, cette année-là, il co-réalise avec Michel Boschet un dessin animé intitulé Mais où sont les nègres d’antan ? qui met en scène un ethnographe de retour à Paris qui s’enrichit grâce aux enregistrements qu’il a effectués en Afrique. L’Unesco était alors également un commanditaire de films d’animation, fait qui explique la proximité du critique, infatigable défenseur de ce type de cinéma, avec l’organisme. Ajoutons enfin qu’André Martin put être mis en contact avec l’Unesco par l’intermédiaire du cinéaste Norman McLaren, lié à ce réseau et proche du critique. Merci à Nicolas Thys pour ces précisions.
42 Martin A., op. cit., p. 21.
43 Ibid., p. 9.
44 Ibid., p. 32.
45 Ibid., p. 46.
46 Drot J.-M., Dix ans de films sur l’art à la radio-télévision française, Paris, Unesco, 1963, p. 20. Je souligne.