Conclusion. Zeuxis spectateur
p. 207-210
Extrait
« A world where anything is possible. » Neo, conclusion de Matrix.
« “Prenez vos désirs pour la réalité !” peut s’entendre comme l’ultime slogan du pouvoir »
Jean Baudrillard, Simulacres et simulation, p. 39.
1L’histoire de Zeuxis est celle du spectateur contemporain : elle met en scène un jugement sans savoir qui fait de la faillibilité des sens le gage d’un rapport authentique à l’image. La réussite contemporaine des trompe-l’œil cinématographiques s’oppose ainsi aux stratégies des films des années soixante-soixante-dix en ce qu’ils ne viennent pas dénoncer l’opacité du visible mais au contraire consacrer et célébrer un rapport prétendument direct entre l’image et le spectateur. Le trompe-l’œil cinématographique serait à ce titre un « effet diégétique postmoderne ». Mais le paradoxe consiste ici en ce que le jeu sur les possibilités du visible renvoie in fine à l’utopie d’une image sans médiation qui ne laisserait rien hors d’elle-même – que cette utopie s’incarne dans la visio
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