1 Catrice-lorey Antoinette, Dynamique interne de la sécurité sociale, op. cit.
2 Ibid.
3 Système d’accompagnement au management.
4 Document interne « L’histoire de l’EN3S des 1960 à nos jours… ».
5 Ceci lui confère le même statut que nombre d’Écoles nationales supérieures dont les Instituts d’études politiques (IEP).
6 Depuis 1960, près de 3 000 cadres dirigeants sont sortis des structures successives de formation.
7 La position dominée de l’EN3S se concrétise dans le fait que chaque année un certain nombre de candidats reçus au concours démissionnent parce qu’ils ont été admis dans d’autres grandes écoles, l’École nationale d’administration (ENA), ou plus fréquemment l’École nationale de santé publique (ENSP). Entre 1996 et 2006, 24 reçus ont démissionné pour l’ENA et 101 pour l’ENSP. Sur la valorisation de l’ENSP, voir Pierru Frédéric, Hippocrate malade de ses réformes, op. cit., p. 250.
8 Pendant leur formation, il leur sera demandé de faire une enquête sur la connaissance que les Stéphanois ont de l’EN3S, enquête dont les résultats montreront que manifestement ils sont peu à la connaître.
9 Plaquette de présentation de l’École, 2008.
10 Organisme créé en 1970 qui gère les dispositifs nationaux de formation proposés aux personnels des organismes de Sécurité sociale.
11 Dupeyroux Jean-Jacques, Droit de la sécurité sociale, 13e édition, par Rollande Ruellan, Paris, Dalloz, 1998.
12 Join-Lambert Marie-Thérèse (coord.), Bolot-Gittler Anne, Daniel Christine, Lenoir Daniel et Dominique Méda Daniel, Politiques sociales, Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz, 1997.
13 Magaud Jacques et Join-Lambert Marie-Thérèse, « Politiques sociales », Population, no 4-5, 1994, p. 1198.
14 « En effet, les individus “programmés”, c’est-à-dire dotés d’un programme homogène de perception, de pensée et d’action, sont le produit le plus spécifique d’un système d’enseignement. Les hommes formés à une certaine discipline ou à une certaine école ont en commun un certain “esprit” […] ; façonnés selon le même “modèle” […], les esprits ainsi modelés […] sont prédisposés à entretenir avec leurs pareils un rapport de complicité et de communication immédiate […]. Une homogénéité foncière qui rend plus facile la communication, la communion… » Bourdieu Pierre, « Systèmes d’enseignement et systèmes de pensée », inDeauvieau Jérôme et Terrail Jean-Pierre (dir.), Les sociologues, l’école et la transmission des savoirs, Paris, La Dispute, 2007, p. 17-42.
15 Ibid., p. 32.
16 Il est intéressant de souligner le fait que ce phénomène constitue la reproduction, au niveau de la formation des futurs agents de direction de la Sécurité sociale, une décennie plus tard, des dispositions et des schèmes de pensée dont sont dotés les hauts fonctionnaires formant à partir des années 1980 l’élite du welfare et ce afin de mettre en œuvre la « nouvelle gouvernance », Hassenteufel Patrick et al., Une nouvelle élite du welfare ? Sociologie des sommets de l’État en interaction, Paris, MIRE, 1999.
17 Bourdieu Pierre, La noblesse d’État : grandes écoles et esprit de corps, Paris, Les Éditions de Minuit, 1989 ; Oger Claire, Le façonnage des élites de la République. Culture générale et haute fonction publique, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.
18 Si la sélection est apparemment beaucoup plus forte pour les externes, nettement plus nombreux à se présenter au concours pour un même nombre de postes, les candidats internes issus de la préparation ont fait l’objet d’une sélection préalable.
19 Par ailleurs, il est précisé que : « Sont notamment admis les diplômes suivants : diplôme d’un Institut d’études politiques ; diplômes permettant de se présenter au concours de l’École normale d’administration ; diplôme de l’École des hautes études en santé publique ; diplôme des grandes écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, etc.) et des Écoles supérieures de commerce ; diplôme des Instituts supérieurs d’agriculture. »
20 La promotion compte 121 candidats sélectionnés pour 36 postes à pourvoir en interne au concours. 40 % des candidats ont entre 4 et 9 ans d’ancienneté, 64 % ont un niveau scolaire de bac + 3 et plus.
21 Il s’agit du même type d’épreuve que celle retenue pour la sélection de Performance. Il est donc vraisemblable que son introduction dans le concours EN3S tend à favoriser les candidats internes, du moins ceux ayant eu accès à Performance.
22 Entre 2005 et 2010, plus de 95 % des candidats internes admis au concours ont suivi une préparation en interne.
23 Dans la période précitée, j’ai eu accès à ces données, dans les rapports du jury des concours d’entrée à l’EN3S.
24 Les externes se centrent sur deux épreuves (droit public 70 % et sciences politiques 25 %), tandis que les internes, s’ils marquent une préférence pour législation sécurité sociale (36,4 %), tendent à se répartir sur l’ensemble des épreuves. Mais à partir de 2005, la part des internes optant pour droit du travail est en progression constante et, en 2009, elle dépasse celle de législation sociale pour devenir leur première option.
25 Bezes Philippe, Réinventer l’État, op. cit.
26 Bourdieu Pierre, « Systèmes d’enseignement et systèmes de pensée », art. cité.
27 Ibid. et Bourdieu Pierre, La noblesse d’État, op. cit.
28 Les candidats externes reçus au concours qui suivront la formation à l’EN3S sont payés comme des cadres intermédiaires. Quant aux internes, ils occupent déjà pour la plupart des positions de cadres.
29 Bourdieu Pierre, La noblesse d’État, op. cit.
30 Une association des « élèves et anciens élèves de l’EN3S », créée en 1963 à l’époque de l’ancien Centre d’études supérieures de la Sécurité sociale (CESSS), organise différentes manifestations (colloques, dîners-débat, rencontres inter-promotions). Celles-ci contribuent à marquer l’attachement à l’École et à développer des liens entre anciens élèves des différentes promotions.
31 Ce second entretien, avec un jury de cinq ou six personnes, porte sur le choix du poste effectué par l’élève : « Mais là, c’est plus une discussion, parce qu’ils peuvent aussi donner des conseils. »
32 Bourdieu Pierre, « Les rites comme actes d’institution », Actes de la recherche en sciences sociales, no 43, 1982, p. 58-63.
33 Bourdieu Pierre, La noblesse d’État, op. cit.
34 Ibid., p. 165.
35 Les mêmes caractéristiques se retrouvent dans l’enquête sur le séminaire, réalisée par Charles Suaud (La vocation : conversion et reconversion des prêtres ruraux, Paris, Les Éditions de Minuit, 1978).
36 L’UCANSS est créée en 1970 avec pour principal objectif d’assurer des tâches d’intérêt commun pour les caisses nationales (CNAM, CNAV, CNAF et ACOSS). Ses missions ont été redéfinies par l’article 75 de la loi de financement de la Sécurité sociale du 26 décembre 2001 et le décret du 6 mars 2002.
37 [ucanss/formation/devenir_responsable_unite], enregistré le 31 août 2008.
38 Cette dénomination, désignant le premier niveau d’encadrement, a été remplacée dans le nouveau Répertoire des métiers de la Sécurité sociale (2005) par celle de « manager opérationnel ». Le Répertoire a été créé en 1993. Une première mise à jour a lieu en 1997. Sa refonte complète est décidée par le comité exécutif de l’UCANSS en 2003, faisant suite aux nombreux changements intervenus dans la vie de l’institution (ordonnances de 1995, convention d’objectif et de gestion…) entre 1997 et 2005.
39 Dans la CPAM de notre enquête règne un très fort localisme, la présélection de la direction générale pour les postes ouverts présélectionne uniquement des candidats internes.
40 Si un agent n’est pas présélectionné, une dérogation est possible en vue de participer aux épreuves, sous réserve de « l’accord express de [sa] direction ».
41 Les organismes ont le choix de présélectionner des candidats internes ou externes. Cependant, les candidats externes doivent être titulaires d’un diplôme du niveau bac + 3 et être âgés de 21 ans minimum.
42 Ce critère d’évaluation constitue une norme au sens d’une essentialisation de la « nature » humaine. Les grilles d’évaluation à compléter lors des entretiens de recrutement font ainsi référence à des qualités « naturelles » perceptibles chez le candidat : l’« aisance naturelle » (pour les employés), l’« autorité naturelle » (pour les cadres). Les membres du jury sont supposés objectiver un « don naturel » en lieu et place de dispositions sociales incorporées. Or cette appréciation se fonde sur l’hexis corporelle et le capital linguistique correspondant pour le coup à un ethos socialement construit (ces modalités d’évaluation m’ont été précisées en entretien par l’un des instigateurs de la grille précitée).
43 Le système d’accompagnement de l’ensemble de la ligne managériale (SAM) va lui succéder à partir de 2009.
44 Ce dispositif de formation est accessible au titre de la formation initiale (avec niveau bac + 2) ou bien au titre de la formation continue pour les salariés de l’institution.
45 Préparer les épreuves de sélection performance. Quelques conseils à l’attention des candidats, UCANSS/PERFORMANCE, mai 2003.
46 Oger Claire, op. cit., p. 65.
47 [http://www.ucanss.fr/activites/conseil/ressources_humaines/formation/devenir_responsable_unite.htm].
48 Le principe d’une épreuve de sélection suivie d’une préparation interne – dispensée par CRFP de l’Île-de-France – est un héritage de l’ancien dispositif de la formation des cadres. Ce concours étant ouvert aussi bien à des candidats internes qu’externes, la préparation est une aide supplémentaire accordée aux agents de l’institution.
49 Les tuteurs sont des cadres ayant accepté de remplir ce rôle, dans de nombreux cas ce sont des cadres qui ont suivi la formation Performance.
50 Nadia dit avoir une « double nationalité » (française et tunisienne).
51 Dans le sens donné par Pierre Bourdieu, à savoir l’illusio comme adhésion immédiate à la nécessité d’un champ, Bourdieu Pierre, Méditations pascaliennes, Paris, éditions du Seuil, 1997, p. 122-123.
52 L’autre agent retenue est une jeune femme entrée à la CPAM un an avant Nadia. Elle a un DEA en gestion. Autrement dit, cela montre bien le type de profil disposant des meilleures chances de réussite dans ce dispositif.
53 Je pose cette question à Nadia car, ayant moi-même suivi quelques années plus tôt Performance, j’ai éprouvé à un moment donné ce sentiment.
54 Lettre d’information de l’UCANSS du 8 avril 2009 sur la licence professionnelle.
55 Dans l’usage wébérien du terme, l’affinité élective est le processus par lequel deux formes culturelles – religieuses, intellectuelles, politiques ou économiques – entrent, à partir de certaines analogies significatives, parentés intimes ou affinités de sens, dans un rapport d’attraction et influence réciproques, choix mutuel, convergence active et renforcement mutuel. Voir Löwy Michael, « Le concept d’affinité élective chez Max Weber », Archives de sciences sociales des religions, no 127, 2004, p. 93-103.
56 Bourdieu Pierre, « Sociologues de la croyance et croyance de sociologues », Archives des sciences sociales des religions, vol. 63, no 1, 1987, p. 155-161.
57 Ce qui présente certains avantages – surtout pour les dirigeants – et comporte néanmoins des inconvénients pour les agents.
58 La formation à la pratique n’est pas prévue dans le dispositif national. Ce qui laisse entendre que celle-ci incombe directement aux organismes de base. Pour autant, cela peut faire l’objet d’une formation « sur le tas » et ne nécessite pas forcément l’intervention d’un service spécialisé en formation professionnelle.
59 Elle est recrutée comme responsable de la formation avec une fonction de responsable des ressources humaines en 1995. Elle exercera ces fonctions jusqu’en juin 2000. à cette date elle est nommée DRH dans une Ugecam de province.
60 Lorsque le directeur général quitte la CPAM, en juillet 2006, il le suit dans sa nouvelle affectation comme directeur adjoint. Fin 2014 marque le retour de ce dernier au sein de la CPAM où il est nommé directeur général.
61 Jusque dans les années 1980, suivant le principe de faire de la Sécurité sociale une « institution ouvrière », le recrutement des agents d’exécution est fondé sur un examen de niveau élémentaire (« quatre opérations – dictée »).
62 La raison invoquée par le directeur général, pour justifier la note minimum de 14, est le niveau de diplôme des nouveaux techniciens qui justifierait un niveau d’exigence plus élevé.
63 Les conditions de création des emplois-jeunes posent la nécessité que ces postes soient destinés à remplir une nouvelle mission. Autrement dit, ils ne peuvent être proposés pour des missions déjà existantes et justifiant l’embauche de CDI.
64 Le niveau 2, dans la classification des emplois, est juste précédé par le niveau 1, qui n’a plus cours dans l’institution depuis longtemps, car il correspond à l’emploi de personnel de ménage, cette activité étant désormais sous-traitée. Toutefois, il faut préciser qu’en application du droit du travail (nul emploi ne pouvant être rémunéré en dessous du SMIC), les niveaux de rémunération des niveaux 1 et 2 sont identiques.
65 En effet, la couverture CMU ne devant intervenir pour l’intéressé(e) qu’à défaut de pouvoir relever à un autre titre (assuré social, ayant droit) d’une protection sociale, la logique veut que l’on s’assure au préalable que l’individu ne dispose pas d’une autre possibilité d’accès au droit.
66 Le principe commun à l’accueil téléphonique et à l’accueil physique consiste dans la fixation de durée maximum d’entretien. Il est intéressant de noter que sur les deux premiers niveaux d’accueil les durées fixées sont identiques. Comme les données internes le montrent, les publics qui téléphonent et ceux qui se déplacent sont très différents – les seconds étant plus précaires – ; c’est du seul point de vue de la rationalisation de cette activité, et en référence à des normes quantitatives, que l’alignement des durées d’entretien s’explique.
67 En effet, les agents de l’assurance maladie n’ont pas le statut de fonctionnaires. La proximité établie avec les seconds tient au fait que les premiers exercent une mission de service public, mais, n’en demeurent pas moins des salariés relevant du droit privé.
68 Chevalier Louis, Classes laborieuses et classes dangereuses, Paris, Perrin, 2007.
69 Siblot Yasmine, Faire valoir ses droits au quotidien. Les services publics dans les quartiers populaires, Paris, Presses de Sciences Po, 2006, p. 265-290.
70 Accardo Alain, Engagements. Chroniques et autres textes (2000-2010), Marseille, Agone, 2011, p. 171.