1 Pour une analyse des réformes de la Sécurité sociale depuis 1945, voir Palier Bruno, Gouverner la Sécurité sociale, Paris, PUF, 2002.
2 Sur l’introduction du management dans la gestion de l’État en France, voir Bezes Philippe, Réinventer l’État. Les réformes de l’administration française (1962-2008), Paris, PUF, 2009 ; Lascoumes Pierre et Le Galès Patrick, Gouverner par les instruments, Paris, Presses de Sciences Po, 2004, et pour une analyse de l’importation des outils du management privé dans l’hôpital public, Belorgey Nicolas, L’hôpital sous pression. Enquête sur le nouveau management public, Paris, La Découverte, 2010.
3 Castel Robert, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995.
4 Foucault Michel, « Le jeu de Michel Foucault », Dits et écrits, II : 1976-1988, Paris, Gallimard, 2001, p. 298-329.
5 Je me suis appuyé entre autres écrits sur : Bourdieu Pierre, « Le champ scientifique », Actes de la recherche en sciences sociales, no 2-3, 1976, p. 88-104 ; Bourdieu Pierre, « Espace social et genèse des classes », Actes de la recherche en sciences sociales, no 52-53, 1984, p. 3-14 ; Bourdieu Pierre et Wacquant Loïc J. D., Réponses : pour une anthropologie réflexive, Paris, éditions du Seuil, 1992, chap. ii : « La logique des champs », p. 71-90.
6 « Si je devais donner une définition provisoire de ce que l’on appelle “l’État”, je dirais que le secteur du champ du pouvoir, qu’on peut appeler “champ administratif” ou “champ de la fonction publique”, ce secteur auquel on pense particulièrement quand on parle d’État sans plus de précision, se définit par la possession du monopole de la violence physique et symbolique légitime. » Bourdieu Pierre, Sur l’État. Cours au Collège de France, 1989-1992, Paris, Raisons d’Agir/éditions du Seuil, 2012, p. 14.
7 Cette perspective n’entre pas en contradiction avec la place grandissante prise par le dispositif d’assistance CMU/AME dans l’espace de la protection maladie, la complémentarité assistance (publique et privée) assurances privées étant même à la base du modèle libéral de welfare State, tel que le caractérise Gøsta Esping-Andersen dans Les trois mondes de l’État-providence, Paris, PUF, 1990.
8 J’utiliserai dans le texte indifféremment les termes d’espace et de sous-champ de la protection maladie.
9 Paugam Serge, La disqualification sociale, Paris, PUF, 2009.
10 Le nom de la CPAM a été changé.
11 La CPCAMRP comportait de nombreux locaux sur Paris et dans plusieurs villes de banlieue, notamment un grand bâtiment implanté sur la commune de Gault (département de Saint-André) regroupant un certain nombre de services intérieurs de la caisse (formation professionnelle, médecine du travail, etc.). à la création des caisses départementales, le siège de celle de Saint-André est implanté dans des locaux en location sur la ville préfecture du département, tandis que le bâtiment de Gault, propriété de CPCAMRP, est vendu. Au début des années 1990, la direction de la CPAM va déménager dans des nouveaux locaux construits tout spécialement : la CPAM est propriétaire de ce nouveau siège.
12 Ils sont l’incarnation même des agents de direction dont la trajectoire professionnelle doit tout à la promotion interne dans l’institution. Ils ont débuté au bas de l’échelle et progressivement grimpé les échelons jusqu’à être nommés agents de direction.
13 À la fin des années 1980, après une vague de hold-up perpétrés dans plusieurs centres du département pour dérober l’argent en caisse et/ou au coffre, les paiements en espèces au guichet sont remplacés par la délivrance d’un titre négociable à encaisser, le cas échéant, dans un bureau de poste. À partir de là, le nombre d’opérations de liquidation de prestations au guichet ne va cesser d’être réduit jusqu’à devenir quelque chose de relativement exceptionnel.
14 Certaines communes, particulièrement importantes en taille et en nombre d’assurés sociaux, comptent plusieurs centres sur leur territoire. C’est le cas notamment des communes de Gault, de Saint-André, d’Allumelles et de Robinson.
15 Les rentes accident du travail, en revanche, sont traitées par un service spécialisé appelé le service des « AT graves », placé près des circonscriptions administratives.
16 Tout comme je l’ai indiqué plus haut à propos de la CA-ouest, dans chaque commune où étaient installées les anciennes directions de CA – pour deux d’entre elles, dans les mêmes locaux – les anciens services « AT graves » sont convertis en « centres de risque professionnel » récupérant la gestion complète des dossiers AT dont une partie (le « petit » risque) était gérée auparavant par les centres de paiements.
17 Ainsi, les activités spécialisées ne relevant pas de l’« accès aux droits » qui auparavant étaient traitées dans les dix-huit centres d’assurance maladie sont maintenant centralisées sur trois ou quatre communes du département.
18 Les données présentées ici sont issues de l’Observatoire régional de santé Île-de-France de 2014.
19 L’accumulation de ces difficultés pouvant parfois conduire l’usager à renoncer à faire valoir ses droits, cf. Warin Philippe, L’accès aux droits sociaux, Grenoble, PUG, 2007. ODENORE, L’envers de la fraude sociale. Le scandale du non-recours aux droits sociaux, Paris, La Découverte, 2012.