1 La fabrique des populations problématiques par les politiques publiques, colloque international, Nantes, 13, 14 et 15 juin 2007.
2 Différents types d’acteurs ou groupes d’acteurs se saisissent d’un enjeu et transforment le cadre cognitif de perception de cet enjeu ainsi que celui des modes d’intervention reconnus comme légitimes. Howard S. Becker fut un des premiers à mettre en évidence le rôle de certains groupes d’individus – les « entrepreneurs de morale » – dans la définition des problèmes et leur orientation politique (Becker, 1985). Des travaux se sont également intéressés à des entrepreneurs collectifs, c’est notamment le cas des travaux de P. Haas sur les « communautés épistémiques » (Haas, 1992). Ces communautés de politique publique sont définies comme « un réseau de professionnels ayant une expertise et une compétence reconnue dans un domaine précis qui font valoir leur autorité sur les informations pertinentes pour la politique en question » (ibid., p. 5). Les acteurs de ce processus partagent trois caractéristiques : ils disposent de compétences et d’intérêts spécifiques dans un domaine d’action publique dont ils sont les spécialistes, ils appartiennent à des milieux différents (administratif, économique, universitaire, médiatique, politique, associatif, etc.). Ils ont un fort degré d’engagement sur un enjeu et jouent un rôle actif aux différentes phases de la définition du problème concerné, du choix des politiques et de suivi de leur mise en œuvre.
3 Assises nationales des missions locales, « Construire ensemble une place pour tous les jeunes », ateliers, textes préparatoires et éléments de synthèse, Auxerre, 28 et 29 mai 1990.
4 Groupe de travail du CNML « jeunes en grande difficulté », note d’étape, 14 janvier 1992, cité in Lima (2004).
5 Dont François Chobeaux qui a beaucoup produit sur la question de l’intervention auprès de jeunes en errance.
6 Cette recherche-action se déroule actuellement dans le cadre d’un financement conventionné avec la Direction générale de la cohésion sociale.
7 Le maire de Montpellier prend un arrêté qui défendait « à toute personne de s’installer à quelque titre que ce soit et sans autorisation dans les jardins et sur les voies publiques » ; à Carcassonne, un arrêté est pris considérant qu’il « appartient à l’autorité municipale de prévenir et de faire cesser les comportements qui entraînent la dégradation des conditions d’hygiène de l’espace public » ; à Cannes encore, le maire propose un texte disant que « les actions de mendicité sont interdites dans certaines artères et places publiques de Cannes en vue de prévenir tout risque de trouble à l’ordre public » (Damon, 1998).
8 Nous pouvons également relever que la polémique des arrêtés « antimendicité » a laissé place à un autre débat, traitant à certains égards des mêmes enjeux. Il s’est porté sur les arrêtés municipaux dits de « couvre-feux » visant à faire recueillir par la police les mineurs de moins de 12 ans se trouvant seuls dans les rues après minuit (Damon, 2008). La jeunesse, encore, est au cœur de la controverse.
9 Bien que de structure associative, les missions locales sont rangées dans le camp du service public (Lima, 2004).
10 [http://www.senat.fr/questions/base/1996/qSEQ960213774.html].
11 Chobeaux François et Hirtz Michel, Accueillir l’errance, étude pour le ministère de l’Emploi et de la Solidarité, diffusion DGAS, 1998 ; Vidal-Naquet Pierre Alain et Thiévant Sophie, Des moments pour être soi. Enquête auprès d’usagers de structures d’accueil de jour, Ministère des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, diffusion DGAS, 1997 ; Vidal-Naquet Pierre Alain, Sur les chemins de l’errance estivale, étude pour le ministère de l’Emploi et de la Solidarité, diffusion DGAS, 1998.
12 Dès 1994, un rapport au plan urbain paraît, rédigé par le sociologue Jacques Guillou (1998). Il traite spécifiquement des jeunes SDF et de leur trajectoire et met en évidence les ruptures successives scandant leur histoire. Il accorde une place prépondérante à la thématique de l’errance, en la différenciant de celle des SDF plus âgés, les « clochards ».
13 La place Séraucourt est le lieu central de déambulation des spectateurs du festival de Bourges.
14 Pour consulter les comptes rendus des journées nationales depuis 1998 : [http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article6653&var_mode=calcul].
15 La première édition de cet ouvrage date de 1996. Il se base sur un recueil de données arrêté à l’automne 1995. François Chobeaux est un membre incontournable du réseau des Ceméa (mouvement d’éducation nouvelle, association d’éducation populaire, et organisme de formation professionnelle), qui structure très tôt un axe thématique de réflexion et de pratique intitulé « jeunes en errance », dès 1991.