1 Je dois notamment d’emblée exclure l’association de l’expression de « jeunes en errance » aux mineurs étrangers en situation irrégulières sur le territoire national. Cette expression est parfois utilisée pour décrire ce type de situation du fait de l’existence la « fédération jeunes errants » s’occupant de ces jeunes, nommés « jeunes en errance ». Pour plus de détails : [http://jeuneserrantsinternational.wordpress.com/tag/jeunes-errants].

2 Je ne l’ai pas étudié, mais je peux postuler que cet âge est lié au fonctionnement du système de protection de l’enfance, qui prend différemment en charge les enfants entre leurs 12 et 16 ans.

3 Certains jeunes vivent davantage la rupture chronique sur le mode de l’instabilité. La seconde forme d’expérience de la rupture chronique touche des jeunes qui sont également fortement dépendants de l’aide sociale du fait de leur situation de grande précarité économique et de l’absence de soutien familial. Leurs parcours sont jalonnés d’échecs dans leurs tentatives d’insertion (scolaires, professionnelles) et leurs relations aux autres. Ils ont été pris en charge par l’ASE à la préadolescence ou l’adolescence mais leurs cheminements y ont été très chaotiques (allers-retours entre lieux de placement et famille d’origine, fréquentation de plusieurs foyers et/ou familles d’accueil, fugues…). Ils ont des problèmes de santé importants (conduites addictives, troubles fonctionnels, fragilité psychique…), qui restent cependant moins lourds que ceux des marginaux. Ils sont également beaucoup plus proches des dispositifs d’insertion sociale et professionnelle. Même s’ils s’adressent aux structures de l’urgence sociale, ils bénéficient ou viennent de bénéficier d’un accompagnement au titre de l’aide sociale à l’enfance et sont souvent en lien avec une mission locale. Leurs passages dans la rue sont brefs ou récents. Ils sont souvent logés en maisons d’enfants à caractère social (MECS), en FJT ou en CHRS (Muniglia, 2015).

4 Ainsi, lorsqu’ils partent définitivement du domicile parental, ces adolescents, ou jeunes adultes, vont fuir les services de l’aide sociale à l’enfance et se tourner vers la vie à la rue où ils disent bien souvent se sentir mieux, avoir trouvé une place. À ce moment, le groupe se positionne comme autrui généralisé (Mead, 1963), producteur et diffuseur de normes sociales marginalisées dans lesquelles le jeune va se reconnaître. Ainsi, il se constituera un rôle social et se définira une place dans la société qui entrera en résonance avec son parcours de vie pour lui donner sens (Parazelli, 2002).