1 Ce qui n’exclut pas l’emploi de la tromperie.
2 De nombreux conseils ou fiches pratiques sont recensables sur Internet.
3 Arrêté du 21 décembre 2005 fixant la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée. L’arrêté précise que : « Les affections pouvant exposer un candidat ou conducteur, à la délivrance ou au renouvellement d’un permis de conduire, à une défaillance d’ordre neurologique ou psychiatrique de nature à provoquer une altération subite des fonctions cérébrales constituent un danger pour la sécurité routière. La plus grande vigilance est recommandée étant donné l’importance et la gravité du problème en matière de sécurité routière. Si nécessaire, avoir recours à un avis spécialisé en vue de soins spécifiques. »
4 Le chapitre ii a montré à partir des données de l’enquête HSM que parmi les personnes ayant déclaré souffrir d’une maladie d’Alzheimer et qui, par ailleurs, ont des difficultés à se laver et s’habiller seules, 45 % d’entre elles continuent à conduire régulièrement ou occasionnellement.
5 En France, la revue Recherche, transport, sécurité joue un rôle important dans la mobilisation de différentes disciplines sur cet objet, voir par exemple : Marin-Lamellet, Paire-Ficout, Lafont, Amieva, Laurent, Thomas-Anterion, Dirson et Fabrigoule, 2003.
6 « Il n’existe pas de test cognitif rapide unique (par exemple, MMSE) ni de combinaison de tests cognitifs rapides ayant une sensibilité ou une spécificité suffisante pour servir de seul déterminant de l’aptitude à conduire. Des anomalies décelées lors des évaluations cognitives (MMSE, test de l’horloge, la partie B du test de l’Armitage [Trail Making Test]) justifient que l’on procède à des examens plus approfondis de la capacité de conduire » (Collectif, 2006).
7 Le chapitre ix donne quelques exemples d’interactions à ce sujet entre proches, personnes malades et professionnels de la santé.
8 Elles relèvent parfois du simple bon sens en regard des difficultés majeures d’une personne dans d’autres registres d’activités.
9 Ces premiers égarements alertent le proche, en lien avec les représentations dominantes de la maladie comme maladie de la mémoire (Béliard, 2010). Le malade se perd, ne retrouve plus son chemin, ce qui alarme, lui ou ses proches, d’autant plus que le trajet emprunté est connu, familier. Ce type de troubles est souvent inaugural de la recherche plus approfondie d’un diagnostic.
10 Certains considèrent que prononcer une interdiction serait équivalent à « un arrêt de mort ».
11 L’emploi du « je » est intéressant à signaler car il signifie la nouvelle position du proche vis-à-vis du malade ; le « je » a remplacé le « nous » et rend compte d’une posture de responsabilité. Nous l’avons noté dans le discours de plusieurs proches de manière récurrente : « il m’a fait ceci, il m’a fait cela » renvoyant à une charge supplémentaire et cette responsabilité neuve.
12 Cette fois-ci, l’emploi du « on » ayant ici valeur de « nous » se réfère au couple et donc renvoie à la décision partagée, à un enjeu de mobilité pour tous les deux, un commun attachement à continuer à se déplacer en voiture, pour des raisons probablement différentes, pratiques pour elle, plus identitaires pour lui.
13 Ces diverses stratégies répondent à plusieurs formes d’adaptation décrites pour la déprise (Caradec, 2007) : sélection (choix des trajets et réduction des sorties en voiture), optimisation (trajets routiniers), compensation (aide du passager, choix du véhicule le mieux connu). L’évitement de situations difficiles telles que les intempéries, la conduite de nuit, les heures où le trafic est dense sont autant de situations de sélection. La routine dans les trajets apparaît comme un élément sécurisant, permettant d’anticiper en partie, l’arrivée au carrefour par exemple, de focaliser l’attention sur les autres conducteurs et non sur la recherche d’un itinéraire, d’indications de direction. Notons que la « pratique épisodique de la conduite » et la « lenteur de réaction » prévalent nettement dans les accidents impliquant des personnes âgées, survenant fréquemment aux intersections (Van Elslande, 2003). Il en ressort que les attitudes des familles ne sont pas nécessairement toujours objectivement ce qui permet de mieux réduire les risques, le repli sur la conduite en ville où les ronds-points sont les plus fréquents apparaissant de ce point de vue plus risqué.
14 Signalons à nouveau le possessif comme une forme de dépossession de sa femme, l’acte lui est adressé en tant que personne responsable de l’autre.
15 Il s’agit de la ruelle desservant leur domicile ; il se trouvait présent par hasard.
16 Si la réalisation de certaines activités sociales est rattachée à l’usage de l’automobile, plusieurs travaux montrent que conduire est une activité sociale en soi, un espace d’interactions, qu’elle est reliée « à une impulsion de sociabilité ». Le réseau routier constitue un espace sociétal dans lequel la catégorie « vieux » a beaucoup moins de poids qu’elle n’en a dans le reste de la société (Drulhe et Pervanchon, 2002).
17 L’intervention des proches pour empêcher quelqu’un de conduire est délicate et pas seulement dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. Ainsi en est-il pour dissuader quelqu’un d’ivre de prendre le volant : « Lorsqu’entrent les conflits de liberté individuelle et de solidarité, l’entourage laisse triompher la première, à moins de disposer d’un signe d’alarme physique incontestable qui autorise à transgresser le respect de l’autonomie » (Pérez-Diaz [1997], cité par Peretti-Watel [2001, p. 401]).
18 La place symbolique de la conduite dans l’existence, sa dimension identitaire ont fait l’objet de nombreux travaux, plus particulièrement dans le cadre du vieillissement.