1 Dans un article intitulé « La criminalité des migrants » (qui reprend en partie les résultats de plusieurs recherches réalisées par l’auteur lui-même et par d’autres au cours de ces dernières années au sujet de la criminalisation de la migration, sur les changements dans la gestion de la sécurité urbaine et dans l’action policière et judiciaire), Salvatore Palidda, se référant aux témoignages de travailleurs sociaux et de consultants qui opèrent pour le ministère de la Justice dans les prisons françaises, révèle qu’« en France, faute de données, on peut dire que les détenus qui sont comptés comme autochtones sont assez souvent d’origine étrangère et sont souvent de jeunes Français d’origine algérienne, marocaine ou tunisienne […]. On peut donc dire que les taux de détenus étrangers et d’origine étrangère en France et en Angleterre (ainsi que dans les autres pays d’Europe) sont en réalité les plus élevés ; ils sont même supérieurs à ceux qu’on enregistre pour les Noirs aux États-Unis ». Voir : Palidda S., « La criminalité des migrants », Actes de la recherche en sciences sociales, no 129, Éditions du Seuil, 1999, p. 39-49. Wacquant L., « La tentation pénale en Europe », Actes de la recherche en sciences sociales, no 12, Éditions du Seuil, 1998, p. 3-6. Combessie Ph. et Marchetti A.-M., Pauvreté en prison, rapport final sur la recherche, ministère de la Justice, février 1995.
2 Mead G. H., L’Esprit, le soi et la société, Paris, Puf, 2006 [1963].
3 Piaget J., Le Jugement moral chez l’enfant, Paris, Puf, 1973 [1932].
4 La socialisation juridique est une partie de la socialisation générale. Selon Chantal Kourilsky, la socialisation juridique est en œuvre essentiellement pendant la période qui s’étend de l’enfance à la fin de l’adolescence. Voir : Kourilsky-Augeven Ch. (dir.), Socialisation juridique et conscience du droit, Paris, LGDJ/Maison des sciences de l’homme, coll. « Droit et Société », 1997.
5 Idem, p. 11.
6 Silbey S. S., « Un jeu d’enfant : une analyse culturelle de la conscience juridique des adolescents américains », Droit et Société, no 19, 1991, p. 243-257. Silbey S. S. et Ewick P., « Devant la loi : la construction sociale du juridique », in Kourilsky-Augeven Ch. (dir.), Socialisation juridique et conscience du droit, Paris, LGDJ/Maison des sciences de l’homme, coll. « Droit et Société », 1997, p. 33-56.
7 Farrington D. P., « Examen critique des influences environnementales et familiales de la délinquance », Criminologie, vol. 27, no 1, Les Presses de l’université de Montréal, 1994, p. 23-48.
8 Berger L. et Luckmann Th., La Construction sociale de la réalité, Paris, Armand Colin, 2012 [1986].
9 Queiroz J. M. de et Ziolkovski M., L’Interactionnisme symbolique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1994, p. 33.
10 Les modalités de codage et de traitement des données sont présentées de manière exhaustive dans ma thèse de doctorat de sociologie : Zanna O., L’Entrée en délinquance et la socialisation juridique des mineurs incarcérés. Analyse comparative entre des mineurs « français » et des mineurs « maghrébins », doctorat de sociologie, université de Bretagne Occidentale, Brest, 2003.
11 Weber M., Essais sur la théorie de la science, Paris, Pocket, coll. « Agora », 1992, p. 172.
12 Hughes E. C., Le Regard sociologique, Paris, Éditions de l’EHESS, 1996.
13 Gaulejac V. de, Les Sources de la honte, Paris, Desclée de Brouwer, 1996, p. 81.
14 Lagrange H., Le Déni des cultures, Paris, Éditions du Seuil, 2010.
15 Dans le champ de la criminologie, les termes de « supervision » et de « contrôle » renvoient chacun à un courant précis. Celui de « supervision » est principalement usité par les auteurs anglo-saxons, alors que celui de « contrôle » est plutôt l’apanage des Européens continentaux. Ici, nous utilisons indifféremment l’un ou l’autre pour désigner le contrôle formel ou informel que les parents exercent ou n’exercent pas sur les sorties de leurs enfants, leurs fréquentations, leurs activités licites ou illicites, leur consommation d’alcool et/ou de stupéfiants, les conduites à risques, le travail scolaire… Il s’agit non seulement de surveillance au sens d’une anticipation et/ou d’une restriction des opportunités de commettre des délits, mais aussi et surtout de la capacité qu’ont les parents d’assurer une présence psychologique auprès de leurs enfants de telle sorte que ces derniers puissent prendre en compte les réactions probables de leurs parents avant de commettre un délit.
16 Bowlby J., Soins maternels et santé mentale, Paris, Masson, 1954. Bowlby J., Attachement et perte, vol. I : L’Attachement, Paris, Puf, 1978. Winnicott D. W., Processus de maturation chez l’enfant, Paris, Payot, 1989 [1963].
17 Winnicott D. W., La Mère suffisamment bonne, Paris, Payot, 2006 [1935-1957].
18 L’hystérésis est un terme emprunté à la physique, désignant un effet qui se prolonge après que la cause a cessé d’agir. Chez Pierre Bourdieu, ce concept désigne le phénomène par lequel un individu qui a été socialisé dans un certain monde social en conserve, dans une large mesure, les dispositions. Voir : Bourdieu P., Questions de sociologie, Paris, Les Éditions de Minuit, 1984.
19 David Matza distingue cinq types de « techniques de neutralisation » : 1) le déni de responsabilité ; 2) le déni du mal causé ; 3) le déni de la victime ; 4) l’accusation des accusateurs ; 5) la soumission à des loyautés supérieures (Delinquency and drift, New York, Wiley, 1964).
20 Chartier J.-P. (dir.), Les Incasables. Alibi ou défi ?, Marseille, Éditions du Journal des psychologues, 1989.