Vieillir sportif, le nouveau mode de vie des seniors ?
p. 241-256
Texte intégral
1Longtemps perçues comme facteurs de fragilisation de la personne âgée, les activités physiques et sportives (APS) n’ont conquis que récemment une fonction salutaire dans la lutte contre le vieillissement et dans la fortification des anciens (Henaff-Pineau, 2012). Pour faire face aux coûts sociaux engendrés par une longévité croissante et par les méfaits d’une sédentarité considérée au niveau mondial comme le quatrième facteur de risque de mortalité, se mettent en place, à l’échelle internationale et nationale, des politiques de vieillesse et de santé publique combinées, ciblées notamment sur la prévention par les APS comme condition d’un vieillissement réussi. « Vivre vieux et vieillir jeune » en toute autonomie, tel est le défi que doivent relever les « seniors », et le choix même de cette terminologie pour évoquer les anciens y incite1. Vieillir actif et en mouvement, telle est la préconisation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1999, des différents programmes « Successful active aging2 » et « Bien vieillir » (PNBV, 2003 ; 2007). L’année 2012 a été déclarée « année européenne du vieillissement actif ».
2Pourtant les pratiques physiques et sportives des personnes âgées ne font pas encore l’objet de nombreuses attentions de la part des sociologues, notamment français. La jeune discipline universitaire STAPS3 a d’abord porté son regard sur les pratiques physiques des adultes et des jeunes avant de se tourner vers celles des anciens ; de plus, les éclairages scientifiques développés respectent l’ordre déjà repéré dans les discours sur la vieillesse (Lenoir, 1999), allant du biologique au social. Si quelques contributions apparaissent au début des années 1990 (Bui-Xuan et Marcellini, 1991), il faut attendre la thèse de R. Feillet en 1996 pour ouvrir la porte à des travaux français en sociologie du sport, centrés sur les pratiques physiques des seniors ou des retraités. Encore sont-ils peu fréquents jusqu’à nos jours (Derieux, 2007 ; Henaff-Pineau, 2008). Ainsi l’analyse sociologique des pratiques physiques et sportives des seniors n’en est encore qu’à ses balbutiements en France, en retard d’une dizaine d’années sur le volume de la production scientifique nord-américaine notamment canadienne (Backket, 1995 ; O’Brien Cousins, 1995a, 1995b ; Vertinski, 1995).
3Nous proposons d’aborder les éclairages sociologiques portés sur les pratiques physiques et sportives des personnes âgées en trois temps : dans un premier temps, les approches quantitatives permettront de prendre la mesure de l’expansion des pratiques physiques et sportives du groupe d’âge des seniors âgés de 50 ans ; dans un deuxième temps, nous examinerons la nouvelle injonction au mouvement pour vieillir en bonne santé ; dans un dernier temps, nous analyserons la diversité des trajectoires de seniors « sportifs » qui rend compte de conceptions et de stratégies plurielles d’adaptation aux expériences du vieillissement.
Une approche quantitative des pratiques physiques et sportives des seniors
4Depuis la première enquête nationale INSEE de 1967 sur « Les comportements de loisirs des Français », les grandes enquêtes quantitatives portant sur les pratiques physiques et sportives des Français ne se préoccupent guère des personnes âgées. La première qui donne lieu à une synthèse de quelques caractéristiques spécifiques aux pratiquants seniors âgés de 55 à 75 ans est l’enquête menée en 2000 par le ministère des Sports (MS) et l’Institut national du sport et de l’éducation physique (INSEP) (Truchot, 2002).
Les pratiques physiques des seniors en nette augmentation
5Parce qu’il s’avère difficile de comparer les différentes enquêtes entre elles tant les choix méthodologiques et conceptuels diffèrent selon les organismes enquêteurs, nous ne rendons compte ici que des résultats issus des trois enquêtes INSEP 1985, MS/INSEP 2000 et MEOS/INSEP4 2010 qui présentent des options théoriques relativement proches. Notamment, l’acception large de la sportivité, consistant à ne pas restreindre les pratiques sportives aux pratiques instituées en clubs et à « mobiliser […] les propres classifications du répondant qui sont éminemment culturelles » (Louveau, 2002), offre un intérêt considérable pour les personnes âgées. En effet, cette population, moins engagée dans les formes compétitives et plus séduite par des activités physiques d’entretien ou des pratiques informelles comme la marche à pied, se trouve sous-évaluée dans le cas de formulations fermées des activités5 et d’une sportivité conditionnée par la possession d’une licence sportive.
6De plus, spontanément, les aînés et surtout les aînées ne se perçoivent pas aisément sportifs et tendent à sous-estimer ou taire leurs propres pratiques physiques. Cela se traduit dans l’enquête MS/INSEP 2000 par une proportion de pratiquants après relance6 plus élevée chez les seniors (27,11 %) que chez les moins de 50 ans (19,43 %) (Henaff-Pineau, 2008 ; Burlot, 2009).
7Au-delà des quelques inévitables différences entre les enquêtes, la comparaison à 15 puis 25 ans d’intervalle entre 1985 et 2000, puis 2010 (figure 1) met en évidence une nette augmentation de la pratique sportive pour toutes les tranches d’âge, particulièrement prononcée pour les seniors de plus de 50 ans.

Sources : données reconstituées des enquêtes INSEP 1985, MJS/INSEP 2000, et résultats INSEP/MEOS 2010 (Lefèvre, 2010).
Figure 1. – Pratique sportive déclarée des Français, enquêtes 1985, 2000 et 2010
8Cet accroissement de la pratique est sensible pour les deux sexes (tableau 1). Et même si les femmes demeurent en 2010 toujours moins sportives que les hommes (87 % contre 91 %), cet écart de pratique entre les deux sexes s’est fortement amenuisé depuis 1985, et surtout depuis 2000, marquant un net mouvement de féminisation des pratiques qui ne se dément pas avec l’avancée en âge.
Hommes | Femmes | Ensemble | |
Enquête INSEP 1985 | 76,7 | 70,9 | 73,8 |
Enquête MS/INSEP 2000 | 88 | 79,0 | 83,0 |
Enquête MEOS/INSEP | 91,0 | 87,0 | 89,0 |
Champ : enquête INSEP 1985, personnes de 12 à 75 ans ; enquête MS/INSEP 2000, personnes de 15 à 75 ans ; enquête MEOS/INSEP 2010, personnes âgées de 15 ans et plus.
Source : extrait de Henaff-Pineau (2012, p. 1).
Tableau 1. – Taux de pratique sportive en pourcentage des hommes et des femmes à partir de 3 enquêtes datées de 1985, 2000, 2010 sur les pratiques sportives des Français
Le désengagement sportif, un effet inéluctable de l’avancée en âge ?
9Cependant, une tendance persiste : l’élévation de l’âge s’accompagne d’une diminution de la pratique et semble corroborer l’idée que le sport est affaire de jeunes. Le poids de l’effet d’âge, irréfutable lors de l’instantané dépeint dans une enquête, ne résiste néanmoins pas au suivi des générations. Le taux de pratique des sexagénaires en 2000 est plus élevé que celui des quadragénaires et des quinquagénaires quinze ans plus tôt (Henaff-Pineau, 2009) et les seniors de 2010 sont plus nombreux à pratiquer que lorsqu’ils avaient 30 ou 40 ans (figure 1) ; ainsi, pour une même génération, non seulement l’avancée en âge n’a pas entraîné le fléchissement sportif attendu mais elle semble s’être traduite par une augmentation de la pratique, signifiant la pénétration progressive de l’activité physique dans les modes de vie. Cette remise en cause à l’échelle du parcours de vie d’un processus systématique de désengagement sportif avec le vieillissement est confortée par plusieurs travaux (Berthuit, 1999 ; Delbès, 2001) sur le suivi longitudinal de générations et la comparaison entre plusieurs cohortes. Parallèlement en Suisse, les travaux de C. Lalive d’Épinay et al. (2001) rendent compte de la convergence de plusieurs études internationales européennes et nord-américaines et mettent aussi en lumière, à partir de l’étude de deux cohortes en Suisse, un effet de génération couplé à un effet de contexte. Considérant la période des Trente Glorieuses comme un tournant structurel et culturel dans nos sociétés occidentales, ils dessinent le nouveau visage des cohortes dans les sports et l’activité physique, caractérisé par trois traits : une forte augmentation des sportifs entre la cohorte née avant la Première Guerre mondiale et celle née entre 1920 et 1929 ; un maintien pour chaque cohorte du taux d’activité physique entre le milieu de la vie et le 3e âge avec, cependant, un renouvellement des pratiquants ; le passage d’une pratique surtout masculine, élitiste et urbaine vers une pratique plus ouverte aux femmes, aux milieux semi-ruraux et aux faibles niveaux sociaux.
10Toutefois, dans l’enquête française 2000, si l’avancée en âge ne signifie pas nécessairement abandon de la pratique physique, cette possibilité, loin d’être ouverte à tous les milieux socioculturels, s’avère très dépendante du niveau de diplôme (figure 2). Alors que les seniors de 50 à 75 ans les moins diplômés sont de plus en plus nombreux à renoncer à la pratique au fur et à mesure de l’avancée en âge, les plus diplômés rendent compte d’un mouvement inverse de ré-engagement progressif avec le vieillissement. Aussi, nous paraît-il plus juste de voir dans cette tendance l’illustration des réorganisations des modes de vie des personnes âgées décrites dans le processus actif de déprise-reprise (Barthe, 1988 ; Caradec, 2004 ; 2007).

Source : extrait de Henaff-Pineau (2009, p. 76).
Figure 2. – Taux de pratique sportive des seniors en fonction du niveau de diplôme, enquête MS/INSEP 2000
11Tous ces éléments tendent à convaincre, comme l’écrit S. Laberge, que « l’âge ne renvoie pas uniquement à des considérations biologiques mais aussi (et peut-être surtout) à des conditions matérielles et sociales » (2003a, p. 82). La forte discrimination provoquée par le niveau de diplôme dans l’engagement sportif des seniors de 50 à 75 ans, telle qu’elle apparaît dans les résultats présentés en figure 2, nous suggère un marquage dominant de la variable culturelle, prenant le pas sur l’effet d’âge. Ou alors l’effet d’âge serait-il repoussé au grand âge ? Ces pistes d’interrogations sur le croisement et le poids relatif des différentes propriétés que sont l’âge, le sexe et le niveau socio-culturel mériteraient de plus amples études, en veillant dans toutes les grandes enquêtes à ne pas ignorer les personnes âgées de plus de 75 ans.
12De plus, la sportivité des seniors, comprise comme ensemble des éléments qui caractérisent la manière de pratiquer une ou des APS, n’est pas encore très explorée ; nous savons qu’ils sont plus adeptes de pratiques informelles et moins engagés dans les clubs et les associations que leurs cadets, que leur palette d’activités est plus réduite tandis que la fréquence de leur investissement sportif est plus soutenue (Truchot, 2002 ; Burlot, 2009) mais pour autant, nous n’avons que peu d’informations quantitatives sur les conditions d’entrée dans la pratique, de reconversion et la variation des modalités de pratique. De même, la compréhension des motivations demeure sommaire. Certes, la santé est la raison prioritairement avancée par les seniors tant pour motiver la pratique que pour s’en détourner (Henaff-Pineau, 2008 ; Burlot, 2009) mais les autres motifs d’agir (ou de ne pas agir) ne sont-ils pas étouffés par l’omniprésence de cet argument ? Car la santé constitue le thème dominant qui polarise la plupart des interrogations sur les modes de vie physique des seniors.
La nouvelle préconisation médicale : bouger mais ne pas forcer
13De nombreuses études scientifiques nord-américaines et européennes7 démontrent les effets positifs de la pratique physique sur les différentes dimensions physique, sociale, psychologique et même cognitive de l’individu à tous les âges de la vie et en soulignent les bénéfices financiers : des dépenses de santé diminuées de moitié pour les personnes physiquement actives par rapport aux sédentaires (PNBV 1, 2003). L’ampleur de l’enjeu économique justifie la promotion de l’activité physique, considérée comme modalité préventive et « thérapeutique à part entière » (PNBV 2, 2007), dans les politiques de la vieillesse et de santé publique. Mais quelle est la définition de la sportivité préconisée aux seniors ?
Bouger pour vieillir en bonne santé
14Le slogan de l’OMS (2002), « Pour votre santé, bougez ! Au moins 30 minutes par jour », résume les recommandations qui s’imposent à tous. Dans les plans français qui articulent les programmes Nutrition-santé et Bien vieillir, si aucune activité sportive n’est explicitement exclue, est prônée une activité modérée dont « l’intensité est équivalente à la marche rapide. […] C’est plus rapide que flâner mais moins intense qu’une marche entraînant un essoufflement » (La santé vient en bougeant, 2004, p. 15). C’est essentiellement à la dimension biologique énergétique qu’est réduite la fonction sanitaire de l’activité physique, définie comme élément fondamental de l’équilibre nutritionnel (PNNS 2, 2006). Cela explique que le monde médical emploie plus fréquemment la notion d’« activité physique » que celle d’« activités physiques et sportives », englobant autant les activités professionnelles, les déplacements, les travaux ménagers que les activités de loisirs sportifs, mais laissant à distance prudente l’intensité et la compétition sportive, comme en témoigne encore le dernier plan national de prévention par l’activité physique ou sportive (PNAPS, 2008), rédigé par le Pr J.-F. Toussaint8. Ainsi, la promesse d’une longévité en bonne santé s’affirme-t-elle dans l’adoption d’une pratique physique ou sportive « régulière, raisonnée, raisonnable » (Rivière, 2004).
15Cette définition médicale de l’activité adaptée aux seniors, bouger sans forcer, repose sur une conception hiérarchisée et implicitement cumulative des différentes dimensions physique, mentale et sociale de la santé à partir d’une priorité biologique, occultant de fait les éventuelles contradictions. Au nom des bienfaits psychologiques et sociaux, un adepte de la compétition pourrait souhaiter rester compétiteur malgré l’âge et ne pas trouver goût ou sens à une activité qualifiée de raisonnable, dénuée de défi. Quelle sportivité, pour quelle(s) dimension(s) de la santé ? De plus, comprendre les conditions socioculturelles et politiques d’élaboration de nouvelles préconisations demeure une vigilance à conserver et une analyse à effectuer. Cette incitation à l’activité physique ouvre-t-elle un nouvel espace de liberté ou marque-t-elle une étape supplémentaire, qu’il convient de dévoiler voire de dénoncer, dans le processus de médicalisation des problèmes sociaux liés à la vieillesse (Aïach, 1998) ? Ne conduit-elle pas à remplacer une norme de repos et d’immobilité par une norme d’activité et de mouvement, sans pour autant diminuer le poids des injonctions sur les seniors ?
La sédentarité des aînés, le nouveau risque sanitaire
16Face à cette norme du « ni trop ni trop peu », les personnes à mode de vie sédentaire, et donc en particulier les personnes âgées, constituent une population à étudier dont il faut culturellement et socialement comprendre les « déviances » pour mieux trouver les moyens de les encourager à la pratique. À cet égard, les femmes âgées, qui passent plus d’années que les hommes en situation de dépendance (Bonnet et al., 2011), sont les premières visées. Or, tout au long de leur vie, elles s’engagent moins que les hommes dans les pratiques physiques. Quelles seraient les raisons qui les conduisent « à se priver de la force régénératrice potentielle que présente la pratique régulière de l’activité physique » s’interroge la canadienne S. O’Brien Cousins (2005) ? Les nombreuses enquêtes de l’auteure depuis 1995 mettent en évidence le lien entre la sédentarité et une forme de résignation face au vieillissement et, à l’inverse, un désir d’activités et de lutte contre le vieillissement pour les aînées déjà actives. L’influence du milieu socioculturel s’avère marquante. Les travaux de S. Laberge et al. (2003 b) portant sur des femmes âgées canadiennes, autonomes, issues majoritairement de milieux défavorisés, établissent que les enjeux de vie de ces aînées, associés à l’idée « d’avoir le nécessaire pour vivre », diffèrent de ceux véhiculés par la notion de « successful aging » (vieillissement réussi) qui correspondraient davantage à la culture dominante axée sur les capacités et la performance. Leur logique d’engagement physique semble bien éloignée tant des normes standardisées de dépenses énergétiques prônées par les programmes de santé, que des formes de pratiques proposées par les clubs de marche qu’elles vivent comme contraignantes. D’ailleurs, de manière générale, elles sont peu attirées par des activités organisées, qu’elles soient sportives ou de mise en forme de type aérobic, fitness, aquagym. Leurs dispositions vont vers la marche (Laberge et al., 2003b ; 2004), activité peu intense qui, joignant l’utile, l’agréable et l’hygiénique, a accompagné toutes les étapes de leur vie.
17De plus, la perception du risque dans les investissements sportifs constitue un obstacle majeur. R. Feillet et C. Roncin (2001) montrent que les non-pratiquants, conscients de leur fragilité, ne surmonteraient pas la « peur de se blesser » et de « ne pas être capables », confirmant ainsi des résultats antérieurs (Delisle, 1993 ; O’Brien Cousins, 1995). La crainte « d’être terrassé par la mort » (O’Brien Cousins, 2000), de tomber, de se noyer, de courir un danger, inhibe toute velléité d’engagement dans l’APS.
18À ces analyses culturelles s’ajoute, pour S. O’Brien Cousins (2005), la dénonciation du poids social, l’âgisme, qui pousse la personne vieillissante à amoindrir ses activités, soit pour ménager son corps selon des conceptions traditionnelles de la santé, soit parce que la société ne l’imagine pas active, soit encore parce que l’offre sportive prend peu en compte ses aspirations.
19Néanmoins, malgré ces obstacles, nombreux sont les seniors qui sont engagés dans une pratique physique et sportive ; la diversité de leurs trajectoires sportives et de leurs sportivités rend alors compte de conceptions et de stratégies du bien vieillir plurielles.
Vieillir « sportif » : des pratiques et des conceptions plurielles
20Faut-il des dispositions particulières pour pratiquer à un âge avancé ? Comment les sportivités actuelles des seniors s’inscrivent-elles dans leurs trajectoires sportives ?
Trajectoires et dispositions sportives des seniors
21Dans son travail sur les itinéraires sportifs d’hommes et de femmes suisses âgés de plus de 55 ans, M.-J. Manidi Faes (1996) choisit les pratiques sportives comme objet révélateur d’une temporalité sexuellement différenciée, posant l’hypothèse que « les profils de vieillissement de la femme et de l’homme divergent fortement » (1996, p. 150). Le premier résultat quantitatif sur 1 428 pratiquants montre que les femmes, majoritairement peu ou pas diplômées, optent pour une pratique de la gymnastique, étant en cela conformes à « une tradition historique encore très présente » (ibid., p. 152). Elles investissent plus que les hommes les clubs pour les aîné(e)s et moins qu’eux les clubs sportifs. Puis, à partir des biographies sportives approfondies de 24 sujets, l’auteure conclut que la disparité entre hommes et femmes s’affirme à la fois dans les types de pratiques, dans les types d’associations, et dans les manières de pratiquer, identifiant une sportivité des femmes plus tardive, jugée moins effective que celle des hommes.
22Dans une enquête qualitative, menée par entretiens semi-directifs auprès de 124 seniors sportifs9, âgés de 50 à 89 ans, nous avons dégagé quatre parcours-types (Henaff-Pineau, 2008 ; 2009), mettant en évidence le poids des facteurs socio-culturels sur les trajectoires et les sportivités des seniors : notamment, le genre, le niveau de diplôme, l’effet de génération, les socialisations corporelles de la jeunesse, et quelques évènements biographiques.
23Si le parcours sportif continu engagé depuis la jeunesse est surtout le privilège des hommes diplômés, cette tendance, très nette chez les seniors les plus âgés, tend à s’ouvrir aux femmes quinquagénaires diplômées qui ont profité du double essor des éducations scolaires et des loisirs sportifs.
24Ce même effet de génération est sensible dans le parcours sportif discontinu, qui concerne des hommes de toutes les générations et des femmes nées après la Seconde Guerre mondiale ; éduqués corporellement durant leur jeunesse, ils interrompent la pratique à la fin de la scolarité obligatoire ou à l’entrée dans la vie professionnelle et/ou familiale, et se réengagent à la fin des obligations familiales contraignantes, à la retraite ou à la suite d’un épisode biographique marquant (un divorce, un décès, etc.).
25Quant au parcours de champion(ne)s vétérans (en tennis, en triathlon et en athlétisme), il caractérise des hommes et des femmes qui, engagés dans la compétition, ont trouvé dans la catégorie vétérans l’expression d’une excellence qu’ils n’étaient pas parvenus à faire valoir entre 20 et 30 ans. Ce parcours met en lumière la socialisation sportive précoce, régulière et intense de ces athlètes qui permet l’acquisition des dispositions à la recherche de performance mais aussi les conditions socioculturelles qui ont, les unes entravé l’accès au haut niveau en catégorie sportive seniors, les autres favorisé la mobilisation et la reconnaissance de leurs talents à un âge plus avancé en catégorie vétérans.
26En même temps que ces trajectoires confirment l’influence désormais classique du niveau culturel sur l’engagement sportif, elles soulèvent une question, qui reste encore entière. Elle consiste à interroger la nature et le poids relatif des différentes socialisations corporelles familiales et scolaires dans la construction de dispositions qui, malgré les interruptions, s’exprimeront avec l’avancée en âge. Outre comprendre la genèse des dispositions qui aboutissent à la construction d’un « habitus » sportif au sens de P. Bourdieu10, rechercher les conditions d’actualisation ou de recul, voire la désactivation de certaines dispositions « pour laisser la place à la formation ou à l’activation d’autres dispositions », tel que le propose B. Lahire (2001, p. 136), s’avère particulièrement fécond tant pour rendre compte d’une excellence en pointillés selon des étapes de vie, que pour appréhender le quatrième parcours.
27Engagé tardivement, souvent au moment de la retraite, ce dernier concerne essentiellement des femmes septuagénaires ou octogénaires, peu diplômées, qui débutent la gymnastique d’entretien. Ces générations d’aînées, nées avant la Seconde Guerre mondiale, peu scolarisées, n’ont été exposées à aucune éducation corporelle et sportive durant leur jeunesse, présentant ainsi peu de dispositions à la pratique physique. Elles attendent le moment de la retraite pour s’autoriser une pratique physique hygiénique et conviviale, dans une activité qu’elles jugent accessible parce qu’elle n’introduit aucun obstacle technique. À cet égard, comme l’écrit A. Dumas (2004) à propos de trente-neuf aînées canadiennes issues de milieux défavorisés, « le passé n’est pas nécessairement garant de l’avenir » et des ruptures biographiques peuvent provoquer un changement de conceptions vis-à-vis des APS. Cette réflexion sur les éléments biographiques, les conditions sociales qui pourraient former ou activer de nouvelles dispositions à la pratique physique, reste à mener à plus grande échelle.
Pratiques physiques des seniors et conceptions du « bien vieillir »
28À la diversité des trajectoires sportives s’ajoute la pluralité des conceptions de la santé, du vieillissement et du rôle des APS dont rendent compte les différents types d’investissements sportifs privilégiés dans notre enquête sur 124 seniors sportifs.
29Ménager son corps, ne pas « user la machine », s’adapter aux possibilités corporelles au fur et à mesure de l’avancée en âge, tout en conservant une activité modérée mais très régulière garante de l’autonomie, caractérisent le rapport au corps vieillissant des seniors engagés dans les gymnastiques d’entretien, majoritairement des femmes, plutôt peu diplômées. Cette conception du bien vieillir est tout à fait conforme aux normes médicales actuellement préconisées.
30À l’inverse, les athlètes marathoniens et les triathlètes vétérans, hommes et femmes, souvent compétiteurs, soumettent leur corps à des efforts exténuants autant pour ne pas laisser « la machine s’encrasser » que pour éprouver la sensation et le plaisir que les possibilités restent infinies et que les limites se repoussent. Bien vieillir se conquiert alors par la volonté et le dépassement de la souffrance.
31Pour les joueurs et joueuses de tennis, de milieux sociaux élevés, le vieillissement réussi passe par la maîtrise et l’anticipation des effets du vieillissement qui ne doivent pas obérer l’expression individuelle et la richesse des relations de même rang social. Pour protéger ces priorités de vie, il faut résister à l’emprise du temps et en même temps s’adapter à l’éventuelle diminution des moyens physiques, en prévoyant les futures conversions de pratiques : après le tennis le golf, puis après le golf, le bridge par exemple. Pour autant, ceux du grand âge toujours compétiteurs n’ont pas l’intention de renoncer et relativisent les risques d’une pratique qu’ils contrôlent et dont ils tirent tant de bien-être.
32Dans le même registre, l’étude des champion(ne) s vétérans interviewés montre que l’entraînement quotidien et l’intensité des compétitions internationales auxquels ils se plient ne sont jamais perçus par ces athlètes de haut niveau comme une pratique risquée pour leur santé ; bien au contraire, leurs performances attesteraient de leur santé éclatante et d’une solidité à toute épreuve ; et même l’entourage est tenté d’y croire. Bien vieillir consiste alors pour eux à ne surtout rien changer pour continuer à conquérir records et titres internationaux et, peut-être, à défaut d’accomplir la plus haute performance absolue, à se lancer l’ultime défi de devenir les champions les plus âgés de tous les temps. À ce propos, ils dénoncent l’âgisme qui pèse sur la performance sportive des vétérans : « À leur âge, ce n’est plus très important » ; « L’essentiel est de participer et non de gagner ». La futilité du record grandirait avec l’avancée en âge ? La place des champions vétérans dans les fédérations olympiques et les médias sportifs est d’ailleurs à ce jour un sujet inexploré.
33Cette pluralité de conceptions du bien vieillir dont il faudrait explorer l’étendue et les nuances, trouve des terrains d’expression dans des sportivités débordant, pour certaines, la préconisation de modération et le seul intérêt hygiénique. Notamment les compétiteurs, très actifs voire trop au regard de cette norme, en même temps qu’ils confortent peut-être un idéal de jeunesse prolongée, interrogent non seulement les préceptes médicaux mais aussi les motifs et les conditions de l’investissement sportif.
Stratégies et négociations pour vieillir sportif
34Avec l’avancée vers le grand âge, comment ces seniors s’accommodent-ils dans leurs pratiques physiques des signes du vieillissement ? Ceux que nous avons interviewés sont tous persuadés que l’activité les protège de la perte d’autonomie mais ils déploient des stratégies différentes de transformations des pratiques face à la sensation de vieillir.
35L’une consiste, tout en gardant prise, à économiser les forces dans une déprise partielle : par l’adaptation des modalités de pratique (par exemple, jouer en double au lieu du simple en tennis), par l’adoption d’une technique moins coûteuse en force ou en vitesse, par la reconversion dans une APS moins exigeante en intensité (par exemple, passer du tennis au golf), illustrant les stratégies d’adaptation et d’abandon-substitution mises en évidence par V. Caradec (2007).
36L’autre s’appuie sur la conviction qu’il faut au contraire redoubler d’efforts pour endiguer les effets du vieillissement : non seulement ne pas diminuer mais encore augmenter la fréquence d’entraînement, ou augmenter le nombre d’APS pratiquées, pour fortifier ce corps qui tend à se fragiliser. Cette surenchère nous semble différer quelque peu de la stratégie du rebond (Caradec, 2007), en ce sens qu’elle n’est ni un retour à une activité après interruption, ni une reconversion, ni une sorte de dernier « tour de piste ». Elle répond à des signes intimes du vieillissement, invisibles pour l’extérieur, et s’appuie sur une conception des bienfaits sportifs, fondée sur la complémentarité et la compensation des effets des différentes APS sur le corps.
37L’alliance des deux principes d’économie et d’amplification de la pratique constitue une troisième stratégie, la plus couramment employée chez les seniors sportifs de longue date.
38Ces formes d’adaptation ou de résistance au vieillissement se négocient à partir des sensations de vieillir, des conceptions du vieillissement, des priorités de vie que le senior se donne mais se nourrissent aussi du regard des autres, qui interagissent avec le senior pour l’inciter ou le dissuader de persister dans sa pratique physique. Cet « autrui significatif » (Berger et Luckmann, 1986) peut prendre plusieurs visages : le conjoint, les enfants, et également le médecin. Si le mode de vie actif des seniors reçoit le plus souvent l’approbation des proches jusqu’à 75 ans, l’avancée dans le grand âge éveille à côté d’un sentiment d’admiration, l’inquiétude de la famille. L’ambivalence de l’activité physique s’exacerbe : élément de fortification des jeunes retraités, l’activité sportive deviendrait dangereuse dans le 4e âge. La vulnérabilité associée à la vieillesse et la surprotection qu’elle suscite conduisent même des seniors à cacher leur âge pour ne pas entrer dans ce processus de fragilisation de la personne âgée que les autres leur imposent.
39Le médecin, dont la parole contient tout le crédit du savoir vital, influence aussi les choix de pratique. Les conseils médicaux, approbateurs ou modérateurs, sont aisément suivis, éventuellement au prix de quelques « petits arrangements », lorsqu’ils n’entrent pas en contradiction avec les représentations du vieillissement du senior, et le sont d’autant plus que ce dernier a besoin de l’assentiment médical pour ne pas douter du bien-fondé de sa pratique. Hormis pour le champion dont la performance hors normes semble rendre caduques toutes les rationalisations usuelles de la santé et de la vieillesse, les négociations sont plus délicates pour le sportif âgé, compétiteur de modeste niveau de performance, confronté à une multiplication des incitations à diminuer sa pratique. L’écoute que le compétiteur accorde à ce conseil médical, sur un sujet relevant selon lui de son libre-arbitre, semble tenir à deux paramètres : l’âge et la culture sportive du praticien. Ce dernier ne convaincra que si, par son âge, il partage l’expérience du vieillissement et si ses recommandations ne sont pas imputables à son rejet du sport. C’est à partir de cette piste suggérée par les seniors sportifs eux-mêmes que nous avons débuté une étude sur les médecins généralistes (Henaff-Pineau, 2008), validant l’hypothèse selon laquelle les conseils de prudence et les conditions de la proscription d’APS pour les personnes âgées se modulent selon l’« habitus sportif » du praticien. L’influence des médecins sur la nature de l’investissement physique et sportif constitue un axe de recherche qui, malgré la difficulté du terrain empirique, méritera de plus amples travaux, d’autant que les politiques de santé publique les chargent dorénavant d’assurer la promotion des APS chez les seniors.
40Ce rapide tour d’horizon des savoirs sociologiques sur les pratiques physiques et sportives des personnes âgées révèle autant la richesse des perspectives que l’ampleur du chantier offert à la recherche. Les approches, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, sur le groupe d’âge des seniors ou sur les parcours de vie, sur les normes sociales et médicales qui s’imposent ou se dépassent, sur les expériences du vieillissement et les stratégies de résistance par le sport, ont livré encore peu de connaissances. Des pans entiers d’études restent à faire : la diversité des modalités de pratique des seniors, les pratiques physiques du grand âge mais aussi celles des personnes dépendantes. Un travail systématique sur les pratiques physiques dans les établissements d’accueil pour les personnes âgées, proposées (par quels intervenants ?) et pratiquées (comment, par quels résidents ?) serait à mener : outre les activités physiques traditionnellement mises en place pour les personnes âgées (randonnées, gymnastiques, etc.), de nouvelles pratiques telles que les activités accessibles par des consoles de jeu, la Wii Fit par exemple, méritent certainement une attention particulière tant elles se multiplient depuis quelques années.
41Enfin, des analyses historiques et sociopolitiques des relations – santé-vieillissement-activités physiques – devraient contribuer à la compréhension de la construction/déconstruction sociale de la vulnérabilité de l’homme et de la femme âgés.
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Notes de bas de page
1 Nous englobons sous la terminologie « seniors » toutes les personnes âgées de plus de 50 ans, sans ignorer que ce terme, apparu à la fin du XIXe siècle pour dénommer la catégorie sportive entre « juniors » et « vétérans », se substitue souvent à partir des années 1990, à l’appellation « personnes âgées » dans le but d’en valoriser le dynamisme, contribuant certainement à la poussée du jeunisme.
2 « Successful active aging programs » : programmes élaborés par l’American College of sports medicine’s en 1999, puis 2002.
3 Sciences et techniques des activités physiques et sportives : discipline reconnue au Conseil national des universités, 74e section, depuis 1984.
4 L’enquête 2010 sur Les pratiques physiques et sportives en France a été menée par la Mission des études, de l’observation et des statistiques du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative et par l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Lefèvre et Thiéry, 2010).
5 Burlot F. et Lefèvre B. (2009, p. 142) illustrent cette idée en montrant que « “faire de la marche” ne renvoie pas à la même symbolique que le terme “randonnée pédestre” utilisé dans l’enquête INSEE 2003 ».
6 Cette relance est une question systématiquement posée aux personnes qui se déclarent spontanément non sportives.
7 Voir les nombreuses références scientifiques citées par les différents plans : plan Kino-Québec, L’activité physique déterminant de la qualité de vie, secrétariat au Loisir et au Sport et bibliothèque nationale du Québec, 2002 ; Plan national « Bien vieillir » français (2003 ; 2007) ; PNAPS, Retrouver sa liberté de mouvement, 2008 ; Recommandations mondiales sur l’activité physique pour la santé, OMS, 2010.
8 Pourtant, la lettre de mission de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, évoquait la mise en place d’un plan national de prévention par les activités physiques et sportives (PNAPS, 2008).
9 Ces 124 seniors sont engagés essentiellement dans trois types d’APS, selon éventuellement deux modalités de pratique – compétitive ou non compétitive : les gymnastiques d’entretien, le tennis ou les jeux de raquettes, les efforts de longue durée (courses longues, marathons, triathlons).
10 « L’habitus, comme le mot le dit, c’est ce que l’on a acquis mais qui s’est incarné de manière durable dans le corps sous formes de dispositions permanentes. » (1984, p. 134.)
Auteur
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