1 J.-H. Déchaux traite du rapport individuel à la mémoire familiale. Ce chapitre emprunte beaucoup à l’analyse de l’auteur. Déchaux J.-H., Le souvenir des morts…, op. cit., p. 15.
2 Goffman E., Les cadres de l’expérience, traduction de Joseph I., Paris, Les Éditions de Minuit, 1991. [Goffman E., 1974, Frame Analysis, An Essay of the Organization of Experience.] I. Joseph donne la définition suivante du cadre (frame) : « Dispositif cognitif et pratique d’organisation de l’expérience sociale qui nous permet de comprendre ce qui nous arrive et d’y prendre part. Un cadre structure aussi bien la manière dont nous définissons et interprétons une situation que la façon dont nous nous engageons dans un cours d’action. » Joseph I., Erving Goffman et la microsociologie, Paris, PUF, coll. « Philosophies », 1998, p. 123.
3 Ou la transposition du réel au symbolique qui se joue dans le rituel – à savoir, les valeurs fondamentales utilisées par le rituel, les anticipations cognitives, la structure de l’action et la « résolution » des tensions…
4 Boudon R., « La rationalité du religieux selon Max Weber », L’année sociologique, 51, n° 1, 2001, p. 9-50.
5 De la même manière que J.-H. Déchaux découvre des « logiques du rapport individuel à la mémoire ». Déchaux J.-H., op. cit.
6 Ibid., p. 18-19.
7 En associant les analyses de J. Baechler sur la religion et celle T. Parsons sur le modèle du rituel du deuil.
8 Boudon R., op. cit., p. 9-50.
9 Il s’agit d’Isoma, « un genre de cérémonie rituelle ndembu faite pour remédier à un manque, à savoir : l’incapacité temporaire d’une femme de faire ou d’élever des enfants ». Turner V., Le phénomène rituel, structure et contre-structure, Paris, PUF, coll. « Ethnologies », 1990, p. 47-49.
10 Formulation de Déchaux J.-H., op. cit., p. 21.
11 L’exemple de la perte d’un grand-parent fait sens ici. Elle peut comme dans le cas de Clément être très douloureuse tant les rapports entretenus avec son grand-père étaient forts. Mais la perte d’un grand-parent peut aussi entraîner la participation au rituel pour des raisons liées au statut, ou par égard pour d’autres vivants. Ce travail s’est intéressé au premier cas de figure : une relation définie avant tout affectivement et directement.
12 L’idée de différencier différents types de deuilleurs selon les participants aux divers rites a été suggérée en précisant que l’endeuillé et « le rôle du deuilleur » – tel qu’il avait été décrit – ne se confondent pas toujours. Voir chapitre i.
13 Voir Boudon R. et Bourricaud F., « Contrainte », Dictionnaire critique de la sociologie, Paris, PUF, 1986, p. 118.
14 Remarque qui va dans le sens d’une enquête, sur le respect des souhaits du défunt, ceux-ci étant « d’autant plus suivis qu’ils correspondent à une attente des proches et ne heurtent pas leur sensibilité ». Martin O., Loisel J.-P. (dir.) et Fauconnier N. (coll.), Le vécu et la perception des obsèques, étude réalisée par le CREDOC à la demande du comité inter-filière funéraire, novembre 1999.
15 Becker H. S., Sociological Work, Chicago, Aldine, 1970, p. 68 et 107. Relevé par Olivier De Sardan J.-P., « La politique du terrain. Sur la production des données en anthropologie », Enquête, n° 1, Les terrains de l’enquête, Paris, Éditions Parenthèses, 1995, p. 71-109.
16 J.-H. Déchaux parle de « réticence à “socialiser” la mémoire ». Déchaux J.-H., Le souvenir des morts…, op. cit., p. 131.
17 La logique de l’enracinement est aussi dégagée par Déchaux J.-H., op. cit., 1997.
18 Spiro M. E., Culture et nature humaine, Paris, PUF, coll. « Sociologies », 1987, p. 169.
19 Le double « ancrage » social et historique est souligné par Martin O., Le vécu et la perception du deuil et des obsèques, op. cit. Ce rapport à l’église comme « lieu idéal de cérémonie funéraire » y est confirmé pour de nombreuses personnes.
20 Les points de suspension remplacent le prénom d’une connaissance, également ami de cet ami décédé.
21 Ibid.
22 L.-V. Thomas parle du « cadavre retenu » à propos de la présentification du défunt. Thomas L.-V., Les chairs de la mort, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, 2000, p. 148.
23 L’expression est de Thomas L.-V., Les chairs de la mort…, op. cit., p. 148.
24 Déchaux J.-H., Le souvenir des morts…, op. cit., p. 117.
25 Unterman A., Dictionnaire du judaïsme. Histoire, mythes et traditions, Paris, Éditions Thames & Hudson SARL, 1997.
26 Déchaux J.-H., op. cit., 1997. L’auteur parle du souvenir des morts comme « réconforts symboliques ».
27 J.-H. Déchaux parle des « abstentionnistes critiques » à l’égard de la participation au rituel des morts. Déchaux J.-H., op. cit., 1997, p. 127.
28 Déchaux J.-H., « Un nouvel âge du mourir : “La mort en soi” », Recherches sociologiques, vol. 32, 2, 2001, p. 79-100. Et du même auteur, « La mort dans les sociétés modernes : la thèse de Norbert Elias à l’épreuve », L’année sociologique, 51, n° 1, 2001, p. 173.
29 Déchaux J.-H., « Un nouvel âge du mourir »…, op. cit., p. 79-100.
30 Son père eut un grave accident lorsqu’Isolde avait cinq ans. Il s’en sortit après un coma profond d’une quarantaine de jours avec d’importantes lésions cérébrales. La vie familiale fut bouleversée.
31 On entend ici « l’identité “pour soi” » telle que la définit E. Goffman, « c’est-à-dire le sentiment subjectif de sa situation et de la continuité de son personnage ». Goffman E., Stigmate, les usages sociaux des handicaps, Paris, Les Éditions de Minuit, 1996, p. 127.
32 Chazel F., « Retour sur l’“orientation normative de l’action” : éléments pour une appréciation tempérée », op. cit., 2001, p. 169-170.
33 Déchaux J.-H., op. cit., 1997, p. 63.
34 Sur la question de l’intégration du groupe de pairs et la personnalisation du rite funéraire, on peut voir le travail de Julier-Costes M., « Socio-anthropologie des socialisations funéraires juvéniles et du vécu intime du deuil : les jeunes face à la mort d’un(e) ami(e) », thèse de doctorat, sous la direction de Hintermeyer P., université de Strasbourg, 2010.