Les ciues Romani consistentes de Scythie mineure : état de la question
p. 91-109
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1Mon intervention porte sur un catalogue de 34 inscriptions de Scythie mineure qui attestent des citoyens romains consistentes dans des communautés à statuts fort différents. J’ai essayé de présenter l’état de notre documentation d’une manière raisonnée, en insistant, là où la situation le réclamait, sur des lectures et des suppléments alternatifs et en distinguant, selon plusieurs critères, quatre cas de figures :
- ciues Romani consistentes dans une cité pérégrine (Callatis) ;
- ciues Romani consistentes autour des camps, soit dans des canabae de camps légionnaires (B1), soit dans un uicus d’une station de la flotte danubienne (B2) ;
- vétérans et ciues Romani consistentes dans des communautés rurales constamment désignées dans les inscriptions comme uici ;
- ciues Romani consistentes, parfois à côté de vétérans, en « double communauté » avec des peuples thraces colonisés, Bessi (D1) et Lai (D2).
2Cela étant, même si la formule ciues Romani consistentes figure dans tous ces cas, il est sûr qu’elle recouvrait des réalités différentes et il me semble donc que le traitement doit en tenir compte.
Ciues Romani consistentes dans une cité pérégrine (A)
3Le premier cas est, de loin, le plus simple, car assez fréquent dans l’Empire romain1. Il ne trouve en Scythie mineure qu’une seule attestation (n° 1), dans la ville grecque de Callatis, une communauté pérégrine à statut de cité fédérée2. La formule ciues Romani consistentes fait ici sa première apparition en Scythie mineure, à l’époque donc de Trajan, et elle désigne sans doute une communauté de commerçants installés à Callatis. Les analogies en sont bien connues3. Puisque l’on sait que les ciues Romani consistentes qui negotiantur ne bénéficiaient pas de ius domicilii4 et ne pouvaient, par conséquent, revêtir des magistratures dans la cité d’accueil, et puisque, d’autre part, en tant que citoyens romains, il était exclu qu’ils fussent soumis à l’autorité de la cité pérégrine, ils se constituaient en conuentus. La relation entre consistere et conuentus fut expliquée depuis des lustres5 : il nous reste à accepter à Callatis, dès l’époque de Trajan, une sorte de conuentus ciuium Romanorum qui Callati habitant, comme on en connaît à foison dans plusieurs provinces de l’empire.
4Il est intéressant à constater que cette pénétration romaine, à moins qu’elle ne fût plus ancienne que la date de sa première attestation, coïncide grosso modo avec l’apparition quasiment simultanée des inscriptions latines et des noms romains à Callatis. En effet, si on laisse de côté le texte du célèbre traité entre Rome et Callatis (IScM III 1), lequel est de la fin du iie s. av. J.-C. mais relève d’une toute autre histoire, ainsi que les bornes milliaires (IScM III 195-199) et les exemplaires latins de la limitatio bilingue du territoire callatien (IScM III 52, 53, 55), accomplie sans doute toujours à l’époque de Trajan et dont le latin s’explique aisément dans ce cadre officiel, on ne compte à Callatis, contrairement à ce que l’on voit dans les cités voisines, qu’un peu plus de 20 inscriptions latines, dont la toute première semble être la nôtre6. D’autre part, le premier porteur d’un nom latin est un certain Tiberios Silouanos, « fils de la cité », mort à 22 ans (IScM III 174), dont le père aura acquis, selon toute vraisemblance, la citoyenneté romaine à l’époque du gouverneur Tib. Plautius Silvanus Aelianus (ca. 57-67).
5À son tour, une certaine colonisation romaine des environs de Callatis est suggérée par le nom à résonance latine d’un village mentionné par la délimitation (exemplaire grec, IScM III 51, l. 6) : Oual [--], c’est-à-dire tiré d’un Valerius, ou bien Valens, etc. Puisque la délimitation date très vraisemblablement de l’époque de Trajan, force est de constater que l’apparition de ce village remonte au ier siècle apr. J.-C. On pourrait y voir, par conséquent, un uicus issu de la première vague de colonisation7, comme les uici mieux connus de la région d’Histria, dont il sera question plus loin.
6Tout bien considéré, le conuentus ciuium Romanorum de Callatis s’intègre de manière satisfaisante dans tout ce contexte.
Ciues Romani consistentes autour des camps (B 1 et B 2)
7Le deuxième cas est représenté par les ciues Romani consistentes ad canabas, ou bien (in) canabis. L’expression figure dans une inscription (n° 7) de Durostorum (camp de la legio XI Claudia) et sur deux monuments (nos 2 et 3) de Troesmis (camp de la legio V Macedonica). La restitution de la même formule dans l’inscription n° 4 est plus délicate, et j’y reviendrai un peu plus bas. Par contre, une autre inscription de Troesmis (n° 5) mentionnerait, à en accepter la restitution, les c(iues) R(omani) Tr[oesmi consist(entes)], alors que l’état fragmentaire du n° 6 pose, à son tour, de nouveaux problèmes.
8L’inscription de Durostorum est plutôt claire, sauf pour le binôme ciues Romani et consistentes, lequel semble être dépourvu de sens. Sans doute vaut-il mieux renoncer à la conjonction, comme on l’a proposé, afin de comprendre ciues Romani consistentes8.
9En ce qui concerne Troesmis, où il est toujours question de la phase prémunicipale, une inscription datée de 159/160 (IScM V 158) mentionne un certain L. Licin(ius) Cleme(n)[s] uet(eranus) leg(ionis) V Ma[c(edonicae) q(uin)q(uennalis) c]anab(ensium) et dec(urio) Troesm(ensium), ce qui permet de distinguer, pour le moins à cette époque, entre les canabenses ayant un quinquennalis (ou plutôt deux ?) à leur tête et les Troesmenses, administrés par des decuriones. Mieux encore, le sénat des canabae est désigné dans les inscriptions (IScM V 155 et 158) comme curia, alors que le sénat des Troesmenses y est attesté comme ordo (IScM V 143-1459). Dans ces conditions, il convient, tout d’abord, de distinguer entre citoyens romains consistentes ad canabas et citoyens romains consistentes dans la ciuitas Troesmensium. Pour ce qui est de ces derniers, on les verrait volontiers comme des ciues Romani consistentes qui negotiantur (comme ceux de Callatis).
10On ne connaît pas la désignation exacte de la magistrature exercée par ceux qui se trouvaient à la tête de ce conuentus. À Callatis (n° 1), il y avait un quinquennalis, mais pour autant qu’à Troesmis les quinquennales soient attestés à la tête des canabae ou du territoire de la légion (cf. n° 6), il est probable qu’une telle désignation avait été écartée d’emblée, afin d’éviter des confusions.
11La discussion se complique encore plus si l’on tient compte du fait que l’ordo Troesmensium est attesté avant l’octroi du statut municipal (sans doute sous le règne de Septime Sévère10). Ce n’est que plus tard que les inscriptions parleront d’un ordo municipii Troesmensium (IScM V 150, 152, 153, sans doute aussi 165). Les dates des trois inscriptions qui révèlent la formule ordo Troesmensium sont plutôt mal assurées :
- IScM V 143 est antérieure au départ de la légion à Potaissa, en Dacie (167), car la dédicace à l’ordo est faite par un praefectus castrorum leg(ionis) V Mac(edonicae) ;
- IScM V 144 date des années 166-169 du fait de la mention du gouverneur M. Pontius Laelianus11 ;
- IScM V 145 pourrait dater des environs de 170, à condition que l’on reconnaisse dans P. Vigellius Raius Plarius Saturninus Atilius Braduanus Caucidius Tertullus leg(atus) Aug(usti) un gouverneur de Mésie inférieure12.
12D’autre part, l’inscription déjà mentionnée (IScM V 158) qui atteste le vétéran ayant été à la fois [q(uin)q(uennalis) c]anab(ensium) et dec(urio) Troesm(ensium) date, grâce à la mention du gouverneur L. Statilius Iulius Severus, de 159/160. Pour autant qu’un ordo suppose des decuriones, ce serait, pour l’instant, la date la plus haute que l’on pourrait admettre pour la constitution de l’ordo Troesmensium. À continuer le raisonnement, comme je ne comprends pas trop le sens de la formule c(iues) R(omani) Tr[oesmi consist(entes)] utilisée par notre inscription n° 5, à une époque où l’ordo Troesmensium aurait été déjà constitué, je n’en verrais que deux solutions : ou bien changer la restitution de l’inscription en question, en renonçant à consist(entes) (e. g. c(iues) R(omani) Tr[oesmenses]), ou bien – ce qui me semble préférable, à moins que je ne me laisse entraîner par un excès de schématisme – en retenir la restitution, mais supposer que l’inscription, largement datée de 139-161, soit plutôt de la première partie du règne d’Antonin le Pieux. Dans ce dernier cas, on serait en droit de dater la constitution de l’ordo Troesmensium de l’époque d’Antonin le Pieux : avant 159, mais après la date de notre inscription.
13Quant aux ciues Romani consistentes dans les canabae de la légion, qui figurent une fois seuls (n° 3) et une fois à côté des vétérans (n° 2), il s’agit sans l’ombre d’un doute des futurs canabenses, attestés en 151-154, sous le gouverneur Fuficius Cornutus (IScM V 155), le même que celui qui date notre inscription n° 413. Cela étant, puisque dans cette dernière inscription, l’identification des canabae ne repose que sur les lettres AB conservées à la fin du texte, je me demande s’il ne vaut pas mieux renoncer à [c(iues) R(omani) consist(entes) ad can]ab(as) et envisager un [q(uin)q(uennalis) can]ab(ensium), comme dans l’inscription prise comme modèle. Je restituerais donc de la manière présentée infra, Supplementum epigraphicum, n° 414.
14Si on accepte cette solution, on resterait avec les deux inscriptions (nos 2 et 3) attestant les (ueterani et) ciues Romani consistentes ad canabas (ou canabis) legionis, dont la plus récente date de 142-144, et l’on aurait, dès 151154, deux inscriptions désignant les mêmes comme canabenses. Cela étant, qu’il me soit permis de renvoyer à une belle étude de François Bérard, dont je reprends les propos :
« L’organisation quasi-municipale des kanabae, avec magistri, édiles et quinquennales, ne serait venue qu’un peu plus tard, sans doute sous le règne d’Hadrien15. L’évolution du vocabulaire ne ferait alors qu’accompagner une évolution parallèle des structures politiques avec un peu de retard, comme il est normal. Elle semble même se faire en deux temps, l’expression ciues Romani consistentes ad canabas remplaçant d’abord l’ancienne formule consistentes ad legionem, avant d’être elle-même concurrencée par le développement du mot kanabenses ; concurrencée plutôt que supplantée, car il n’est pas sûr que le substantif ait jamais eu la même valeur officielle que la périphrase, et en ce sens l’hypothèse d’une évolution chronologique est parfaitement compatible avec celle d’une simplification du langage16. »
15En guise d’hypothèse, j’irais encore plus loin. Comme nous l’avons vu plus haut, il est fort probable que dans la ciuitas, la constitution de l’ordo Troesmensium date de l’époque d’Antonin le Pieux. Puisque la communauté des canabenses pourrait dater, elle, d’une époque comprise grosso modo entre 142 et 154, il serait à mon avis séduisant d’en voir deux évolutions parallèles et peut-être simultanées : d’une part, une communauté de Troesmenses développée autour du noyau originaire représenté par les c(iues) R(omani) Tr[oesmi consist(entes)] (n° 5), d’autre part, une communauté de canabenses, désignant d’une manière simplifiée les anciens ciues Romani consistentes ad canabas. Ce serait donc entre 142 et 154 que l’on pourrait placer, à la fois, la naissance de la curia canabensium et de l’ordo Troesmensium.
16Que faire alors de l’inscription n° 6, laquelle date sûrement de 163, soit d’une période manifestement postérieure à l’époque à laquelle je suis enclin à postuler ces changements ? Même en renonçant à la restitution retenue lors de sa dernière édition (IScM V 135), [uet(eranis) et c(iuibus) R(omanis) con]sistenti[bus Troesmi ad legionem V Mac(edonicam)], la restitution du mot [con]sistenti[bus] est assurée. La seule possibilité serait, à mon avis, de supposer une communauté rurale située dans le territoire de Troesmis17 ou plutôt18 dans le territorium legionis V Macedonicae19. On pourrait donc songer à [c(iuibus) R(omanis) con]sistenti[bus uico - - -]20.
17Des communautés à des traits très proches des canabae des camps légionnaires sont attestées également autour des camps auxiliaires (les soi-disant Auxiliarvici). En Scythie mineure, on en trouve un exemple dans le uicus classicorum, situé sur le bras méridional du delta du Danube, à Halmyris (aujourd’hui Murighiol/Independenţa), et qui aurait dû être un uicus stationis classis21. Une belle série de six monuments atteste des ciues Romani consistentes uico classicorum22. Les éditeurs de ces inscriptions estiment que la plus ancienne daterait de 136 (n° 9)23. Or, c’est justement le consul en question qui pose problème. À mon avis, puisque, sur la pierre, il n’y a pas de place pour un deuxième nom de consul qui en fasse la paire, il est à supposer que le seul consul indiqué pour dater le document soit un empereur ; par conséquent, plutôt que de chercher du côté de tous les Commodi consuls au iie s., mieux vaut-il s’en tenir à l’empereur même. Mieux encore, à juger d’après la teneur des lignes, à la l. 4, il reste de la place pour ajouter quelque chose justement avant C]omm-, très probablement, imp(eratore), alors qu’au début de la l. 5, même en insérant les trois dernières lettres du nom à l’ablatif, il reste encore une lacune à combler : j’y attendrais le chiffre indiquant le nombre du consulat en cours24. Je restitue donc comme dans le Supplementum epigraphicum, n° 9.
18Cela étant, parmi les inscriptions datées par les consuls, la plus ancienne de la série devient notre n° 8, laquelle est de 171. Deux autres inscriptions (nos 10 et 11) seraient plutôt de la deuxième moitié du iie s., une autre de 200 (n° 12), alors que la dernière semble être du début du iiie s. (n° 13).
19Comme il résulte de toutes ces inscriptions, le uicus classicorum était administré par un magister.
Vétérans et ciues Romani consistentes (C)
20Le troisième cas de figure est représenté par un lot de cinq inscriptions, qui sont toutes fragmentaires et qui posent de graves problèmes, autant pour leur restitution que pour leur provenance.
21L’inscription n° 14, réutilisée dans le rempart tardif d’Histria, provient d’un site des alentours. Les largesses de sa restitution25 pourraient surprendre, elles demeurent néanmoins plausibles, à en juger d’après les nombreux parallèles tirés de la même région. Et c’est toujours sur la foi des mêmes exemples que je préfère restituer la même formule dans une inscription trouvée à Rîmnicu de Jos (n° 15), à l’ouest d’Histria, et qui aurait dû, à mon avis, retrouver sa place légitime dans le corpus des inscriptions en provenance d’Histria et de ses environs.
22L’inscription n° 16, trouvée à Babadag, au sud de Noviodunum, présente un texte mal conservé, devenu encore moins lisible qu’il ne l’était à l’époque de ses premières éditions à la fin du xixe siècle. J’accorde ma préférence à la solution donnée pour les l. 4-5 lors de sa dernière édition, c’est-à-dire c(iues) R(omani) uet(erani), même si la formule est triplement étrange : il manque le mot consistentes, puis les vétérans sont mentionnés, contrairement aux usages, après les ciues Romani, et il manque enfin entre les désignations des deux groupes la conjonction et26. Je suppose, par conséquent, un et entre les deux groupes, omis par un lapicide d’ailleurs peu doué, à en juger d’après l’ensemble de son œuvre27.
23Une inscription déjà mentionnée dans la littérature (n° 17), mais qui, à vrai dire, ne fut jamais éditée, avait été découverte pendant les fouilles de Mihai Bravu, un établissement rural situé à l’intérieur de la Dobroudja septentrionale28 ; sans doute est-il encore question du territoire de Noviodunum. La formule ueterani et ciues Romani consistentes est quasiment complète.
24En revanche, l’inscription n° 1829 pose à la fois des questions insolubles quant à sa restitution30 et le problème de sa provenance. Censée être trouvée près de Tulcea31, l’inscription pourrait, en effet, provenir de Medgidia32. Cela étant, elle devrait être enlevée à la Dobroudja septentrionale, en l’occurrence au territoire de Noviodunum, et attribuée à la région de Tomis.
25Malgré tous ces points d’interrogation, le petit lot que j’ai pu constituer dans la section C me semble demeurer concluant sur un point : il s’agit de témoignages indubitables de la colonisation romaine. L’élément militaire aura été essentiel : à preuve, l’attestation des communautés de vétérans. Et l’échantillon que je présente est plutôt faible par rapport aux nombreuses attestations individuelles de vétérans de la legio V Macedonica, et dans une moindre mesure, de la legio XI Claudia, pour lesquelles il serait grand temps de redresser un beau jour le catalogue. Plusieurs de ces vétérans sont mentionnés comme habitant des uici, ce qui conforte l’image générale d’une colonisation rurale dont le camp de Troesmis avait été, jusqu’au départ de la légion, le principal réservoir33.
26Les informations fournies par nos inscriptions sur l’organisation de ces uici sont extrêmement pauvres : ce n’est que l’inscription n° 16 qui nous fait connaître un quaestor. Aussi convient-il d’ajouter, d’une part, les mentions de magistri tirées des autres inscriptions attestant des vétérans – mais qui, comme elles ne donnent pas la formule collective ueterani et ciues Romani consistentes, n’ont pas été retenues pour notre catalogue – d’autre part, les informations fournies par les inscriptions de la classe D.
27Si pour les uici révélés par les inscriptions nos 16 et 17, l’appartenance à un territorium Nouiodunense – jamais attesté par les documents mais que l’on pourrait postuler sans trop de difficulté même avant que Noviodunum ne reçoive le statut municipal vers l’époque de Septime Sévère34 – semble acquise35, il n’en va pas de même pour les trois autres communautés, sans préjudice d’autres uici se trouvant dans la même situation. Car si la proximité d’Histria et de Tomis demeure une solution topographique acceptable, on voit mal des territoires de cités, selon toute vraisemblance liberae et immunes, envahis par des citoyens romains, et l’on voit encore moins des citoyens romains soumis à la juridiction d’une cité pérégrine.
28La solution semble venir du côté d’un groupe de cinq inscriptions qui attestent une regio Histriae (IScM I 329, 343, 373 ; V 123, 124). À en juger d’après plusieurs éléments, dont je ne reprendrai pas la discussion détaillée dans ce cadre, la regio Histriae ne doit pas être confondue avec le territoire de la cité. Mieux vaut-il voir dans le territoire de la cité son ancienne chôra héritée de l’époque autonome et supposer qu’à un certain moment, les autorités romaines attribuèrent à Histria une regio à statut plutôt ambigu : appartenant nominalement à la cité, elle n’en était pas pour autant la propriété absolue, libera et immunis, comme la chôra. D’ailleurs, les antécédents grecs semblent conforter une telle manière de voir les choses : une inscription hellénistique mentionne une proschôros (IScM I 18), une étendue qui, sans doute réclamée par les Histriens lors de leurs marchandages avec les autorités romaines, aurait pu constituer plus tard le noyau de la regio Histriae mentionnée par les inscriptions36.
29C’est peut-être spécialement pour permettre la colonisation des vétérans et des autres citoyens romains, ainsi que de certains Thraces, comme on le verra, qu’un tel organisme fut créé. Les citoyens romains, vétérans ou non, échappaient donc, comme il était normal, à l’autorité de la cité pérégrine. Par conséquent, ils constituaient des conuentus locaux.
30Une telle manière d’essayer d’expliquer les choses vaut ce qu’elle vaut ; il ne reste qu’à supposer des situations similaires pour les autres cités grecques de la côte. Une regio Tomitana n’est pas attestée explicitement, mais la présence de plusieurs uici à population romaine dans ses environs inviterait à envisager une solution analogue37.
Ciues Romani consistentes, vétérans et peuples thraces colonisés (D 1 et D 2)
31Tout ce qui vient d’être dit sur les ueterani et ciues Romani consistentes dans les régions d’Histria et de Tomis peut nous aider à mieux comprendre les séries spectaculaires d’inscriptions mentionnant des ciues Romani consistentes (parfois accompagnés de vétérans) à côté de populations d’origine thrace : les Bessi et les Lai38. Il convient de rappeler que les Bessi et les Lai n’étaient pas des indigènes, mais qu’ils furent colonisés dans des circonstances encore mal éclairées. Il est probable que, dans un premier temps, ils auront été installés ailleurs, avant qu’ils ne soient colonisés dans les régions en question, et cela pour trois bonnes raisons : primo, aucune des inscriptions du catalogue que je présente, d’ailleurs très bien datées pour la plupart grâce à la mention des deux consuls, n’est plus ancienne que l’année 140 (n° 19) ; secundo, l’acte de naissance de la regio histriae – laquelle accueillera ces colons – est, selon toute vraisemblance, la horothésia du gouverneur Manius Laberius Maximus de l’année 100 (IScM I 67 = 68), et tertio, pour autant que ces colons figurent toujours à côté de citoyens romains et notamment de vétérans, il aura fallu attendre que l’installation de la legio V Macedonica à Troesmis à l’époque de Trajan fît sentir ses effets retardés, autrement dit, qu’elle produisît les vétérans mentionnés comme habitant les uici.
32Quoi qu’il en soit, les documents sont, à partir de 140, clairs et précis et autorisent quelques conclusions déjà formulées à plusieurs reprises : la concentration des Bessi concernait surtout la région d’Histria, avec notamment uicus Vlmetum et uicus Quintionis39, alors que des communautés de Lai existaient à la fois dans la région d’Histria40 et tout près de Tomis41 ; pour le moins les uici Quintionis, Secundini et Turris Muca [--] avaient deux maires (magistri), l’un de la part des Romains, l’autre de la part des Thraces, auxquels s’ajoute, au moins dans le uicus Quintionis mais peut-être aussi ailleurs, un quaestor ; les dédicaces étaient faites surtout à l’occasion des fêtes ; les magistratures étaient annuelles, mais pouvaient être répétées par la même personne, sans doute après un certain délai42. D’autre part, ces exemples sont toujours invoqués comme témoignages de « doubles communautés », lesquelles sont une réalité incontestable dans l’empire ; à preuve, plusieurs organismes de ce genre en Afrique43, même si leur nombre était plus réduit qu’on ne le pensait dans un premier temps.
33Ce qui assure une place de choix à ces séries d’inscriptions de Scythie mineure dans toutes sortes d’exégèses sur la citoyenneté romaine relève de l’observation faite depuis longtemps que les quatre dernières dédicaces des ciues Romani et Lai consistentes uico Secundini datent d’une époque postérieure à l’édit de Caracalla de 212 (nos 30-33). Quel serait donc le sens de cette distinction entre ciues Romani et les autres à une époque où l’on aurait attendu que les Lai fussent, eux aussi, des citoyens romains ? Tout en assumant le risque de m’attirer le reproche de vouloir simplifier les choses, je présume que le maintien de l’ancienne formule n’est pas trop utilisable pour des développements sur les effets de la Constitution Antoninienne et encore moins concluant pour que l’on puisse compter sur une éventuelle exclusion des Lai de l’octroi de la citoyenneté44. Avant que ce problème ne soit posé, il faudrait tout d’abord essayer d’expliquer l’ancienne formule ueterani et ciues Romani consistentes, qui serait stricto sensu tout aussi fragile du point de vue juridique. Je serais enclin à envisager deux possibilités : il se peut que le maintien de la formule ciues Romani et Lai consistentes n’évoque rien d’autre que la tradition locale, autrement dit qu’elle soit dépourvue de toute charge juridique ou bien qu’elle cache une différence de traitement en ce qui concerne le régime du sol et, par conséquent, des impôts fonciers45. Mais alors le même problème se pose avant tout et surtout pour les ueterani et ciues Romani consistentes46. Pour les avantages fiscaux des vétérans, on dispose de sources plutôt satisfaisantes47. En allait-il toujours de même pour les ciues Romani qui n’étaient pas vétérans ? Et à continuer sur la même voie, en allait-il de même pour les Bessi ou les Lai ? J’estime qu’une réponse à ces questions48, autant que faire se pourra, serait en mesure de relancer la discussion et de conférer éventuellement une nouvelle valeur aux inscriptions brièvement commentées ici.
Bibliographie
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Link, S., Konzepte der Privilegierung römischer Veteranen, Heidelberger Althistorische Beiträge und Epigraphische Forschungen 9, Stuttgart, 1989.
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Mόcsy, A., « Das Territorium legionis und die Canabae in Pannonien », AA rchASH, 3, 1953, p. 179-200.
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Pavis d’Escurac, H., « Origo et residence dans le monde du commerce sous le Haut-Empire », Ktèma, 13, 1988, p. 57-68.
Picard, G.-Ch., « Le conventus civium Romanorum de Mactar », Africa, 1, 1966, p. 65-76.
Schulten, A., De conventibus civium Romanorum, Berlin, 1892.
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Tocilescu, G., Fouilles et recherches archéologiques en Roumanie, Bucarest, 1900.
10.3406/ccgg.1998.1470 :Van Andringa, W., « Observations sur les associations de citoyens romains dans les Trois Gaules », Cahiers Glotz, 9, 1998, p. 165-175.
10.1484/behe-eb :Van Andringa, W., « Cités et communautés d’expatries installées dans l’Empire romain : le cas des cives Romani consistentes », dans Belayche, N., Mimouni, S. C. (dir.), Les communautés religieuses dans le monde gréco-romain. Essais de définition, Turnhout, 2003, p. 49-60.
Vulpe, R., « Canabenses et Troesmenses », SCIV, 4, 1953, p. 557-582 (en roumain).
Annexe
SVPPLEMENTVM EPIGRAPHICVM49
A. Ciues Romani consistentes (qui negotiantur ?)
CALLATIS
1. IScM III 83 (a. 106-117)
Imp(eratori) Neruae Traiano Caes(ari) Aug(usto) Ger(manico) / Dac(ico) T(itus) Turpilius Hermes / d(edit) d(edicauit) / ciuibus R(omanis) consistentibus Cal/latis (sic) circa C(aium) Iulium / Procuclum quinquennal(em) perpetuom.
3 : uel d(onum) d(edit).
B 1. Canabae legionis
TROESMIS
2. CIL III 6166 = IScM V 154 (a. 117-139)
[I(oui) O(ptimo) M(aximo)] / [pr]o s[a]l(ute) / imp(eratoris) Caes(aris) / Tra(iani) Hadr(iani) / Aug(usti) C(aio) Val(erio) / Pud(ente) uet(erano) le(gionis) V / Mac(edonicae) et M(arco) Vlp(io) Le/ont(io) mag(istris) canabe(nsium) et / Tuc(cio) Ael(iano) aed(ile) d(onum) d(ant) / uet(erani) et c(iues) R(omani) cons(istentes) ad / canab(as) leg(ionis) V Ma(cedonicae).
3. IScM V 141 (a. 142-144)
Imp(eratori) T(ito) Ael(io) Had(riano) Antoni/no Aug(usto) Pio p(atri) p(atriae) tr(ibunicia) p(otestate) co(n)s(uli) III et Ve/ro Caes(ari) c(iues) R(omani) cons(istentes) canab(is) leg(ionis) V / Mac(edonicae) su(b) Minicio Natale leg(ato) Aug(usti) pr(o) pr(aetore) / dedic(ante) Cominio Secundo leg(ato) Aug(usti).
4. CIL III 6175 = IScM V 134 (a. 151-154)
[Imp(eratori) Caes(ari) T(ito) Ael(io) Had(riano) Ant(onino) Aug(usto) Pio] diu[i Had(riani) fil(io), diui Tra(iani) nep(oti) tabula ?]-rium [e. g. a solo restituit]
4 sub F[uficio Cornuto leg(ato) Aug(usti)]
pr(o) pr(aetore) [ - - - q(uin)q(ennalis) can]-
ab(ensium) o[b honorem ? - - - - - - - - - ]
5. CIL III 6167 = IScM V 157 (a. 139-161)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) [Iun(oni) Reg(inae) Mineruae ?] / sac(rum) pro sa[l(ute) imp(eratoris) Caes(aris) T(iti) Ael(ii)] / Had(riani) Anton(ini) [Aug(usti) Pii et M(arci) Aur(elii)] / Caes(aris) c(iues) R(omani) Tr[oesmi consist(entes) mag(isterio) Ge]/mini Aquil[ini et - - - ] /man(i) qui et Sic[ - - - ] / [per]missu [ - - - ]
6. IScM V 135 (a. 163)
Imperatoribus [Caes(aribus)]
M(arco) Aurelio Antoni[no Aug(usto) et]
L(ucio) Aurelio Vero [Aug(usto) Armeniaco]
4 sub M(arco) Seruil(io) [Fabiano leg(ato) Aug(ustorum)]
pr(o) pr(aetore) C(aius) Planc[ius - - domo Fabia ?]
Ancyr(a) (et) M(arcus) In[ - - - q(uin)q(uennales) ?]
territor[ii Troesmensis templ ?]-
8 um a so[lo restituerunt et c(iuibus) R(omanis) con]-
sistenti[bus uico ? - - - ]
- - - - - - - - - - - - - - - - -
7 : uel territor[ii leg(ionis) V Mac(edonicae)],
Doruţiu Boilă.
DVROSTORVM
7. CIL III 7474 = ILS 2475 (a. 145-147)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / pro salute imp(eratoris) Caes(aris) T(iti) Ael(ii)
Ha/driani Antonini Aug(usti) Pii et Ve/ri Caes(aris) templum et statuam /
c(iuibus) R(omanis) et consistentibus in / canabis Aeli(i)s leg(ionis) XI
Cl(audiae) / Cn(aeus) Oppius Soterichus et / Oppius Seuerus fil(ius) eius /
de suo fecerunt, dedica/tum est per Tib(erium) Cl(audium) Saturni/num
leg(atum) Aug(usti) pr(o) pr(aetore) Tib(erio) Cl(audio) Iuli/ano leg(ato)
Aug(usti).
B 2. Vicus (stationis classis)
VICVS CLASSICORVM
8. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 110, n. 1 = AE 1988, 986 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 116, n. 3 (a. 171).
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) c(onsistentes) / uic(o) class(icorum) cu/ram ag(ente) P(ublio) Pom/peio mag(istro) / Seuero et / Herenniano / co(n)s(ulibus).
9. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 111, n. 4 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 117, n. 6 (a. 181, 183, 186, 190 uel 192).
[I(oui) O(ptimo) M(aximo)]
[c(iues) R(omani) c(onsistentes)]
[uic]o clas(sicorum)
[cura(m)] ag(ente) Fl(auio)
[ - - - ]io ma-
4 [g(istro) imp(eratore) C]omm-
[odo - ] c[o(n)]s(ule)
4-5 : [C]omm/[odo et - - ] c[o(n)]s(ulibus), edd. pr. ; [C]omm/[odo] c[o(n)]s(ule), 2003 (L. Ceionius Commodus, cos. a. 136 ?), sed potius imp. Commodus.
10. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 110, n. 2 = AE 1988, 987 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 116, n. 4 (saec. II).
[I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) c(onsistentes) uic(o)] / classicor[um] / cura(m) agente M(arco) / Paparione St[r]/atonis magistr(o) / T(itus) Col{l}umel(l)a d[e] / suo pos{s}uit.
11. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 112, n. 5 = AE 1988, 989 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 118, n. 7 (saec. II).
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / ciues Rom(ani) / consistent(es) / [uic]o classi(corum) / [c]uram ag(ente) / Sos{s}io / Sos{s}i m[ag(istro)].
12. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 112, n. 6 = AE 1988, 990 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 118, n. 8 (a. 200).
[I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) c(onsistentes)] / uic(o) [class(icorum) cura(m)] / ag(ente) [ - - - mag(istro)] / Victor[ino et] / Seue[ro co(n)s(ulibus)].
13. Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 111, n. 3 = AE 1988, 988 = Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 117, n. 5 (post 200 ?).
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) c(onsistentes) / uic(o)
[c]lass(icorum) c/[ura(m) ag(ente) e.g. Mar]cio / [- - mag(istro) - - ]
C. Veterani et ciues Romani consistentes
VICVS [ - - ]STRO[ - - ] ? (regio Histriae)
14. IScM I 138 (saec. II)
[e.g. I(oui) O(ptimo) M(aximo)]
[et Iunoni Regi]-
[nae] uet[erani]
[et c(iues)] R(omani) [consi]-
[st]ente[s uic(o)]
4 [...]STRO[ - - ]
[posuerunt pro]
[salute - - - - - - ]
- - - - - - - - - - - -
VICVS V[ - - ] (regio Histriae)
15. CIL III 14 442 (a. 139-161)
I(oui) Op(timo) M(aximo)
sacrum [p]ro salute
imp(era)t(orum) Ael(ii) An-
4 tonini Hadr(iani) Aug(
usti) Pii et Veri C[ae]-
s(aris) ueter(ani) et c(iues) [R(omani)]
[cons(istentes) ui]co V[ - - ]
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
7 : [cons(istentes)] suppleui.
VICVS NOV( - ) (territorium Nouiodunense)
16. CIL III 14 448 = IScM V 233 (a. 178)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / sacrum pro / sal(ute) imp(eratoris) Caes(aris) /
Peli (sic) c(iues) R(omani) u/et(erani) uico Nou( - ) / sub cura{m} / Sil(uio)
Cas(s)io et P[i ?]/so( - ) CVFVNI ( ?) / [e]t qu(a)es(tore) Caio [Al]/exandri
id[i]/bus Iuni(i)s Or[f]/ato (sic) et Rufo / co(n)s(ulibus).
4-5 : c. R. u(eterani) / et Viconou(enses), Vulpe.
6 : uel sub cura m(agistratum), Doruţiu Boilă.
VICVS BAD[ - - ] (territorium Nouiodunense ?)
17. Titulus ineditus (saec. II)
- - - u[et(erani)] et c(iues) R(omani) / consist[entes] / uico Bad[ - -
VICVS (primus ?) VRB[ - - ] (regio Tomitana ?)
18. CIL III 14 441 (a. 139-161)
[I(oui) O(ptimo)] M(aximo)
[pr]o s(a)lut(e) im[p(eratoris)]
[T(iti)] Ael(ii) et M(arci) Au[r(elii)]
4 Caes(aris) c(iues) c(onsistentes)
uic(o) I VRB[. ]
C(aius) Mag( - ) Iul(ianus)
et D. M. Ani-
8 bal c(urauerunt)
u(otum) s(oluerunt) l(ibens) m(erito)
d(ecreto) u(icanorum)
4 : uacat uel [Veri]. 4-5 : c(iues) <R>(omani) / [cons(istentes)] ego dubitanter.
D 1. (Veterani et) ciues Romani et Bessi consistentes
VLMETVM
19. CIL III 14 214, 26 = IScM V 62 (a. 140)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / et Iunoni / Regin(a)e c(iues) R(omani) / et Bessi con/sistentes ui/co Vlmeto p/ro salute imp(eratoris) / Ael(ii) Antonini Ca/es(aris) per mag(istrum) L(ucius) Val(erius) / Maxellius (sic) pos/{s}uit de suo u(otum) s(oluit) l(ibens) / imp(eratore) Antonino / III co(n)s(ule).
20. IScM V 63 (a. 163)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / et Iunoni Reg(inae) / pro salutem / M(arci) Aur(elii) V(e)ri et L(ucii) / Veri Aug(usti) et sua / ciuis (sic) R(omanis) et Bessis / cons(istentibus) uico Vlme(to) / Fl(auius) Germanus / mag(ister) uici / posuit de suo / VII kal. Iulias Ponti(o) / La[e]li[a]n[o C]e[sen]ni[o] / [Sospite co(n)s(ulibus)].
VICVS QVINTIONIS (regio Histriae)
21. IScM I 324 (a. 139-161)
Herculi inuicto / pro salute imp(eratoris) / T(iti) Ael(ii) Antonin(i) / Hadriani Aug(usti) Pii / et Aureli(i) Veri Caes(aris) / uet(erani) et c(iues) R(omani) et Bessi / consistentes / uico Quintio/nis auditorio / restituto cura(m) /(a)gentibus Sulpi/cio Narcisso / et Derzeno Aul/upori magistra/tis et Cocceio Phoe/bo quaestore / sigillum posuerunt.
22. IScM I 326 (a. 149)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / sac(rum) pro salute imp(eratoris) Caes(aris) / Titi Ael(ii) Antonini Had<r>iani / Aug(usti) Pii et M(arci) Aureli(i) Veri C/ aes(aris) uet(erani) et c(iues) R(omani) et Bessi / consistentes uico / Quinis (sic) cura(m) agen/tibus mag(istris) Cla(udio) Cai/us (sic) et Durisse Bithi / idibus Iuni(i)s Orf/ito et Prisco co(n)s(ulibus) / et quaestore Serui/lio Primigenio.
23. IScM I 327 (a. 167)
[ - - - uet(erani) / et c(iues) R(omani) et Bessi con/sistentes u]ico Quin[ti]/onis cur(am agentibus) mag(istris) / Aelio Bellico / et Mucaporo / Ditugenti et / qu(a)es(tore) Cl(audio) Ianu/ario idibus Iuni(i)s / imp(eratore) Vero III [et] / Quadr(ato) co(n)s(ulibus).
24. IScM I 328 (a. 169)
I(oui) O(ptimo) [M(aximo)] / [sa]cr[um pro] / sal(ute) imp(eratoris) Aug(usti) / uet(erani) et c(iues) R(omani) et / Bessi con(sistentes) uic(o) / Q(uintionis) cur(am) a(gentibus) ma(gistris) / Iulio Gemini / et Genicio Brin(i) et qu(a)es(tore) / Cocceio Fir/mo idibus Iu/ni(i)s Prisco et Apollina/re co(n)s(ulibus).
25. IScM I 330 (a. 175)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / sacrum pro / sal(ute) imp(eratoris) uet(erani) / et ciues R(omani) et Be/ssi con(sistentes) uico / Quintionis / cur(am agentibus) mag(istris) Ae/lio Bellico et / Mucatralo / Doli et qu(a)es(tore) Do/tu Zinebti idi/bus Iuni(i)s Piso/ne et Iuliano / co(n)s(ulibus).
26. IScM I 331 (a. 176)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / sacrum pro [sal(ute)] / imp(eratoris) uet(e)r(ani) e[t] / c(iues) R(omani) et Bes(si) c[o]/n(sistentes) uic(o) Quin(tionis) / cura(m) (a)g(entibus) mag(istris) / Tib(erio) Firmo et / Val(erio) Cutiunis / et qu(a)estor[e] / Fl(auio) Secundo / idibus Iuni(i)[s] / Apro II et Pol[li]/one II co(n)s(ulibus).
27. IScM I 332 (a. 177)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / [sa]c(rum) pro / [sal(ute) i]mp(eratoris) uet(e)r(ani) e/t c[i]u(es) [R(omani)] et Bes(si) co/n(sistentes) u[ic(o)] Quin(tionis) / cura(m) [a(gentibus)] mag(istris) / Iul(io) Flor[o] et D/erz(eno) Bit(i) [et] qu(aestore) / Front(one) Bu[rt ?]/sitsinis id[i]/bus Iuni(i)s / imp(eratore) Com/modo et Q/uintillo co(n)s(ulibus).
D 2. Ciues Romani et Lai consistentes
VICVS SECVNDINI (regio Histriae)
28. IScM I 343 (a. 198-211)
[I]oui Optimo Maxi/mo c(iues) R(omani) et Lai consi/stentes reg(ione) SI (= <Is>(tri) ?) / uico Secundini / posueru[nt p]ro salu/tem dominorum no/strorum imperato/rum Luci(i) Septumi(i) / Seueri Pertenaci[s (sic) / et impera]t(oris) Ma[rci] Aur[elii / Antonini - - - ]
29. IScM I 344 (a. 202)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) et Lai cons(istentes) / uico Secundini / po(suerunt) pro salutem im/peratorum dom/inorum n(ostrorum duorum) L(ucii) S(eptimii) / Seueri et Marci A(urelii) / Antonini cura(m) / ag(entibus) mag(istris) Artema / Dioscoridentis / et Iust(i)no Valeri(i) / imp(eratoribus duobus) Seuero / III et Ant(onino) co(n)s(ulibus).
30. IScM I 345 (a. 220)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / c(iues) R(omani) et Lai consistentes / uico Secundini po/suerunt pro salu/te imperatoris M(arci) / Aur(elii) A[[ntonini]] Pii F[e]/licis Aug(usti) cura(m) (a)ge[n]/tibus mag(istris duobus) Fl(auio) Valen/te et Valerio Cosenis / imp(eratore) domino n(ostro) [[M(arco) Aur(elio) / Ant(onino)]] Aug(usto) III et Vale/rio Comazone / cons(ulibus).
31. IScM I 346 (a. 237)
[[I(oui) O(ptimo) M(aximo) / et Iunoni Reginae]] / ciues Romani et Lai / consistentes uico / Secundini posueru/nt pro salute inp(eratoris) [[C(ai) Iul(ii)]] / Veri [[Maximini]] Pii Au/g(usti) et [[C(ai) Iul(ii)]] Veri [[Maximi / nobilissimi Caesaris]] / cura(m) agentibus / mag(istris) Aur(elio) Fortuna/ to et Aelio Hercula/no Perpetuo et Cor/[neliano co(n)s(ulibus)].
32. IScM I 347 (a. 238)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) et Iunoni Reg/in(a)e / c(iues) R(omani) et Lai consis/tentes uico Secun/dini posuerunt / pro salute imp(eratoris) / M(arcus) Ant(onius) Gordi/anus (sic) / cura(m) agentibus / mag(istris duobus) Bonoso B/onunis et Iusto / Iustini Pio et / Proculo co(n)s(ulibus).
33. IScM I 349 (a. 246)
I(oui) O(ptimo) M(aximo) / et Iunoni Regin(a)e / c(iues) R(omani) et Lai consistentes / uico Secundini posuer/u(n)t pro salute imp(eratoris) Cai Iuli(i) / Marci [[Philippi]] Pii Aug(usti) / [[et Iuli(i) Philippi nob/ilissimi Caesaris]] / cura(m) agentibus m/agistratis Claudi/um Antoninum et / Cocceium Iustu/m (sic) Pr(a)es/enti (sic) et Albino / co(n)s(ulibus).
VICVS [T]VRRIS MVCA[ - - ] (regio Tomitana)
34. CIL III 7533 = IScM II 141 (saec. III)
[I(oui) O(ptimo) M(aximo) / e]t Iunone (sic) Reg(inae) / [ci]ues Roman[i / e]t Lae consi[s/t]entes uico / [T]urre Muca[../..] posuerunt / [pro] salutem / [i]mperator(um duorum) / [ - - - / - - - ] Aug(ustorum) / [p]er magistro[s / Cai]um Ianuarium ( ?) / [et] Herculanu[m] / [ - - - et] Cr/[ - - - co(n)s(ulibus)].
Notes de bas de page
1 Les travaux plus anciens de Kornemann, 1891, Schulten, 1892, et Kornemann, 1900 a et 1900 b, demeurent fondamentaux. Voir, plus récemment, Thomas, 1996, passim, ainsi que la mise au point de Van Andringa, 2003.
2 Pour une synthèse sur l’histoire de Callatis, voir Avram, 1999, p. 3-123 (étude introductive).
3 Hatzfeld, 1919, p. 193 sq. ; Magie, 1950, app. IV ; Brunt, 1971, p. 220-224 ; Bounegru, 1986 ; Pavis d’Escurac, 1988 ; Bounegru, 2002, p. 108-119 ; Van Andringa, 2003, p. 52-53. Si le caractère commercial de ces associations est presque toujours mis en avant, il faut pourtant se méfier de le généraliser, surtout si, comme dans notre cas, l’inscription n’en dit rien.
4 Un passage du Digeste (V 1, 19, 2) est formel à ce propos : « at si quo constitit, non dico iure domicilii, sed tabernulam perculam horreum armarium officinam conduxit ibique distraxit egit ».
5 Kornemann, 1900 a, col. 922. Il convient de rappeler que dans les sources épigraphiques les mots de la famille de consistere sont manifestement plus fréquents que le terme conuentus.
6 Avram, 1999, p. 143-144.
7 Avram, 1991, p. 110 et 115.
8 La même formule (ueterani et ciues Romani et consistentes Abritto ad ca[nabas]) se retrouve à Abrittus. Cf. Gerov, 1977 ; Suceveanu, 1998, p. 22.
9 Discussion détaillée chez Vulpe, 1953.
10 Doruţiu Boilă, 1978, p. 247.
11 Pour la date de la légation, voir Doruţiu Boilă, 1992, p. 27-29.
12 L’ajout pr(o) pr(aetore) ne figure pas dans l’inscription, mais le nom de la légion non plus. Il est plutôt admis qu’il s’agit d’un gouverneur ayant rempli sa mission peu après 170 (Doruţiu Boilă, 1992, p. 30-31). Si, par contre, le personnage en question n’était que légat de légion, l’inscription serait antérieure à 167.
13 Restitution du nom du gouverneur par Vulpe, 1953, p. 561, note 2.
14 Il est vrai que le caractère plutôt monumental de l’inscription s’accorde mal avec le non-respect de la coupe syllabique à la dernière ligne (ce qui demeure valable pour n’importe quelle restitution à l’aide du mot canabae).
15 Ou vers le début du règne d’Antonin le Pieux, ajouterais-je, fort des datations qui résultent de mes propositions.
16 Bérard, 1993, p. 65-66.
17 Un territorium demeure toujours envisageable, même à une époque prémunicipale ; voir, entre autres, toujours en Scythie mineure, le territorium Capidauense, IScM V 77, même si Capidava n’était pas un municipe.
18 Voir les deux restitutions possibles pour la l. 7 dans le Supplementum epigraphicum, n° 6.
19 Il va de soi qu’il ne s’agit pas d’entrer ici dans les détails des problèmes que posent les territoires des légions sur le bas Danube. Les données essentielles en ont été amplement commentées par Mócsy, 1953 et 1972 ; Bérard, 1993. Pour le cas vraiment d’école de Troesmis, Doruţiu Boilă, 1972 b ; cf. Doruţiu Boilă, 1972 a, p. 144.
20 Voir, à ce propos, plus bas, le cas de figure C.
21 Il s’agit de la flotte du bas Danube, classis Flauia moesica. Voir, en général, Bounegru et Zahariade, 1996.
22 Suceveanu et Zahariade, 1986 (= ae 1988, 986-990). L’inscription n° 4 de la série n’a pas été reprise dans l’AE.
23 Suceveanu et Zahariade, 1986, p. 112, à propos de leur restitution [ ? C]omm/[odo et …] c[o(n)]s(ulibus) : « Cela suppose seulement que le nom de l’autre consul eût été très court, ou alors nous nous trouvons dans une des rares situations où le consul est mentionné sans son collègue, comme il se pourrait pour L. Ceionius Commodus, consul pour la première fois en 136 de n. è. » En rééditant la même inscription, Suceveanu et Zahariade, 2003, p. 117-118, n° 6, préfèrent comprendre [C]omm/[odo] c[o(n)]s(ule), mais suggèrent prudemment toujours L. Ceionius Commodus, donc la même date de 136.
24 Un exemple géographiquement très proche est fourni par une inscription d’Ulmetum (notre n° 19).
25 Laissée en majuscules par D. M. Pippidi, IScM I 138, l’inscription peut être comprise, sur les traces de son premier éditeur, V. Pârvan, de la manière présentée dans le Supplementum epigraphicum.
26 À vrai dire, l’expression ueterani et ciues Romani est elle même peu heureuse : c’est comme si les vétérans n’étaient pas des citoyens. Au moins laissait-elle entendre que tous les citoyens concernés n’étaient pas des vétérans. Mais dire c(iues) R(omani) uet(erani), cela fait une parfaite tautologie.
27 Pour les solutions alternatives, voir l’apparat critique établi dans IScM V 233.
28 Fouilles inédites d’Andrei Opaiţ. Voir, pour l’instant, Bărbulescu 1998, p. 240 ; Bărbulescu 2001, p. 179.
29 Égarée depuis sa publication dans le CIL sur la foi des notes envoyées par G. Tocilescu (voir note 31).
30 L’expression c(iues) c(onsistentes) est plus qu’étrange, puis le nom du village est mal transmis, ce qui exige qu’il faille rester pour le moins prudent devant la solution avancée par le CIL à la dernière ligne, d(ecreto) u(icanorum).
31 Tocilescu, 1900, p. 205, n° 28.
32 C’est ce que suggère un dépouillement des archives inédites de Tocilescu entrepris par Doruţiu Boilă, 1964, p. 132, n° 4.
33 Voir, pour l’instant, sur le rôle de l’armée dans la colonisation de la Dobroudja, Aricescu, 1977, et pour une synthèse sur la vie rurale dans la même région, Bărbulescu, 2001.
34 Barnea, 1988.
35 Voir le territorium de Troesmis ou plutôt de la légion, ainsi que le territorium Capidauense, dont il a été question plus haut.
36 Sur toutes ces questions, Avram, 1981-1982.
37 Pour l’ensemble de la documentation épigraphique et archéologique dans la région susceptible d’être assignée à Tomis, voir Bărbulescu, 2001, p. 151-158.
38 Voir, hormis les commentaires dans IScM I, Lambrino, 1948.
39 Localisés respectivement, sur la foi des témoignages archéologiques, à Pantelimonul de Jos et à Sinoé.
40 Vicus Secundini reste non localisé, car toutes les inscriptions qui le mentionnent furent trouvées réutilisées dans le rempart romano-byzantin de la cité.
41 À juger d’après le lieu de trouvaille de l’inscription n° 34.
42 Voir le cas d’Aelius Bellicus, magister en 167, n° 23, puis de nouveau en 175, n° 25, mais avec un nouveau collègue thrace.
43 ILS 6774 (conuentus ciuium Romanorum et Numidarum qui Mascululae habitant), 6776 (Afri et ciues Romani Suenses), etc. ; cf. Picard, 1966.
44 C’était naguère l’opinion de Condurachi, 1958, p. 291-292.
45 Une belle analogie est fournie par une inscription de Lyon (ILTG 221) datée de 220 ou 221 ; cf. Audin, Guey et Wuilleumier, 1954 ; Van Andringa, 1998. Van Andringa, 2003, p. 51, estime que « après 212, la finalité de ces associations restait la même : dans le contexte de l’autonomie des cités, il s’agissait de faire valoir leurs droits et leur appartenance à la commune patrie », tout en ajoutant (note 9) qu’il « s’agissait sans doute aussi de revendiquer le maintien d’avantages et immunités obtenus de longue date ».
46 Cf. Suceveanu, 1998, p. 16.
47 L’on constate quand même que « die Befreiung von allen steuerlichen Verpflichtungen, die immunitas omnium rerum ist als Veteranenprivileg im zweiten Jahrhundert nicht mehr belegt » : Link, 1989, p. 132.
48 Sur l’ensemble de la question, voir, pour l’instant, Corbier, 1991.
49 L’apparat critique est forcément réduit au minimum. J’ai présenté d’une manière plus détaillée, en les faisant notamment distribuer par lignes, les seuls textes des inscriptions pour lesquelles je propose de nouvelles restitutions.
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