1 L’enregistrement étant réalisé à un moment de l’année (sans doute en début d’année), les chiffres ne saisissent vraisemblablement pas les élèves qui ne sont inscrits à l’internat qu’en cours d’année, pour une période parfois très limitée, en raison par exemple d’un événement familial, ou d’un déplacement lié à l’activité saisonnière d’un des parents. En conséquence, il n’est pas impossible que le chiffre donné soit un tout petit peu sous-estimé. Mais il est, en revanche, des élèves qui quittent l’internat après quelques semaines ou un trimestre.

2 Il faut ici pointer et, grâce à ce constat d’une durée moyenne différente de séjour à l’internat, lever un paradoxe. Un : en 2008-2009, les enfants d’ouvriers ont un peu moins de chances d’être internes dans l’année en cours au collège que les enfants de cadres. Mais deux : les enfants d’ouvriers ont un peu plus de chances que les enfants de cadres d’être internes au moins une fois au cours de leurs années de collège (la différence n’est cependant pas significative avant le seuil de. 16). Il n’y a pas contradiction entre ces deux propositions, la première portant sur un stock (les internes d’une année), la seconde sur un flux (les internes sur les années de collège). Les enfants d’ouvriers restent moins longtemps internes que les enfants de cadres ; de la sorte, même si année après année ils sont internes en moindre proportion que les enfants de cadres, sur la durée du collège ils sont plus nombreux à être passés par l’internat.

3 Langouët G. et Léger A., Public ou privé ? Paris, Éditions Publidix, 1990.

4 Pris année par année, au collège, le taux d’internes dans le secteur privé s’élève continûment de 2,23 % la première année à 8,65 % la sixième année quand il y en a une, mais ne dépasse donc jamais les 9 %. Dans le public, le taux s’élève presque continûment de 0,36 % à 2,05 %, et ne dépasse jamais ce chiffre.

5 Si l’éloignement des institutions privées était l’argument majeur de mise à l’internat des transfuges, le taux d’internes parmi eux devrait se contenter de s’aligner à peu près sur le taux d’internes parmi les fidèles au privé. Or, il s’établit à un niveau nettement supérieur.

6 Voir Ballion R., Les consommateurs d’école, Paris, Hatier, 1982 ; ou encore Langouët G. et Léger A., op. cit.

7 Vérification faite classe par classe, les évolutions sont très parallèles entre les deux sexes. Mais de toute façon les chiffres sont trop petits, du côté des redoublants, pour que l’on puisse mener des analyses.

8 Sur ce point, voir Glasman D. avec la collaboration de Besson L., Le travail des élèves pour l’école en dehors de l’école, Rapport pour le HCEE, publié par l’université de Savoie, Chambéry, laboratoire LLS, 2005.

9 Sans mettre en doute les propos recueillis, il peut être utile de se demander dans quelle mesure jouent ou non, dans les réponses fournies, des effets de prestance ou des justifications d’être à l’internat (valorisation de la justesse du choix opéré en sa faveur, ou de la contrainte matérielle d’y résider).

10 On retrouve dans les propos recueillis les constats et analyses de Bernard Charlot, sur « le lycée professionnel comme seconde chance et détour » : Charlot B., Le rapport au savoir en milieu populaire. Une recherche dans les lycées professionnels de banlieue, Paris, Anthropos, 1999.

11 Pour éviter de multiplier les combinaisons (redoublements répétés, et à des stades différents du cursus selon les élèves, qui auraient conduit à traiter des effectifs très petits), on s’est contenté de ne considérer que le premier redoublement dans l’enseignement secondaire, quelle que soit l’année de ce redoublement. Ce qui a pour conséquence d’éviter le biais, pédagogiquement raisonné, dû au choix que font en général les conseils de classe d’éviter, autant que faire se peut, les redoublements répétés et en particulier les triplements de classe. Mais, comme on a vu en début de ce chapitre que les redoublants avaient plus tendance à être internes que les non-redoublants, éviter ce biais permet, dans la comparaison, de ne pas « avantager les internes », dont le taux de passage favorable pourrait alors devoir moins à leur travail et à leurs résultats qu’au fait qu’ils ont déjà redoublé.

12 O’Prey S., « L’internat au cours des études secondaires », article cité.