Le monologue contre le drame ?
Si le drame subsiste au xxe siècle, il s'en trouve profondément transformé car l'inflation du monologue rend peut-être toute parole solitaire et désolée, mais il manifeste surtout sa propension à rendre compte de la pluralité des voix du monde. Le monologue se présente de plus en plus comme un lieu de résistance, se fait le laboratoire d'écritures et de pratiques scéniques sans cesse renouvelées. Ce mouvement exploratoire travaille ce qui constitue le drame dans son rapport au monologue, à la ...
Note de l’éditeur
Avec le soutien du laboratoire Textes & Cultures de l’université d’Artois et de l’université de Poitiers.
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 30 avril 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-5693-5
DOI : 10.4000/books.pur.64857
Collection : Interférences
Année d’édition : 2012
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-1730-1
Nombre de pages : 244
Françoise Dubor et Françoise Heulot-Petit
Introduction. Le monologue contre le drame ?Une question ouverte
Première partie. Le monologue : un insaisissable objet
Françoise Dubor
Chapitre I. Le Monologue, la question des définitionsJoseph Danan
Chapitre II. L’envers du monologueDeuxième partie. Altérités du sujet monologuant
Edwige Perrot
Chapitre IV. Acteur charnel/partenaire virtuel : l’altérité en jeu dans les solos grâce aux technologies de l’imageMireille Losco-Lena
Chapitre VI. Le solo chez Valletti : l’imposture du monologueTroisième partie. Le monologue : une parole au bord du silence
Isabelle Barbéris
Chapitre VIII. Copi-Cressole. Le monologue extérieur de la « Folle »Marie-Isabelle Boula de Mareuil
Chapitre IX. Les « chants » de la désolation dans Où vas-tu Jérémie ? de Philippe MinyanaMarie Vandenbussche
Chapitre X. Un Jour en été de Jon Fosse : monologue intérieur et drame mystiqueJean-Pierre Ryngaert
Chapitre XI. Le dialogue des monologues : notes sur des questions de mise en scèneQuatrième partie. Écritures inédites du monologue le postdramatique en question
Gérard Thiériot
Chapitre XIII. Ni monologue, ni dialogue : déstructurer la prise de parole pour libérer la paroleElfriede Jelinek et le théâtre « postdramatique »
Cyril Desclés
Chapitre XIV. Le monologue comme assise du drame ?L’exemple du théâtre de Bernard-Marie Koltès
Si le drame subsiste au xxe siècle, il s'en trouve profondément transformé car l'inflation du monologue rend peut-être toute parole solitaire et désolée, mais il manifeste surtout sa propension à rendre compte de la pluralité des voix du monde. Le monologue se présente de plus en plus comme un lieu de résistance, se fait le laboratoire d'écritures et de pratiques scéniques sans cesse renouvelées. Ce mouvement exploratoire travaille ce qui constitue le drame dans son rapport au monologue, à la fois comme un constituant dramatique – « contre » le drame : dans une immédiate proximité – mais aussi comme une force, et une forme, d'opposition offensive, faisant s'ébranler cette assise en réinvestissant ce qui fait l'action : l'acteur et sa parole – « contre » le drame : dans une opposition frontale. Si certains critères de dramaticité ne sont plus pertinents (vraisemblance, cohérence de l'action), certains constituants s'en trouvent réactivés (l'adresse, le rapport à la parole, le corps de l'acteur), qui revendiquent une proximité retrouvée. Il se pourrait qu'aujourd'hui encore le terme de drame soit efficient en s'inscrivant au cœur d'une forme – le monologue – qui explore la parole quand elle se fait action, et ce, quel que soit le caractère hétérogène des écritures textuelles et scéniques qu'elle emprunte, à l'aune du théâtre dit postdramatique.
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