Les ports du pays guérandais : ligne de rivage et aménagements portuaires réalisés à la fin du Moyen Âge
p. 15-32
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Index géographique : France
Texte intégral
1Les limites du pays guérandais se lisent dans le paysage : estuaire de la Loire au sud-est ; océan Atlantique au sud et à l’ouest ; étier de Pont-d’Arm et ses prolongements (le Mès et les marais de Pompas et d’Arbourg) au nord ; zone marécageuse de la Brière au nord-est. Cette présence de l’eau cernant un ensemble continental d’étendue limitée explique l’emploi du terme de presqu’île guérandaise utilisée de nos jours pour désigner un territoire d’environ 35 kilomètres sur 12 (fig. 1). Au Moyen Âge, le littoral du pays guérandais et ses productions locales sont sources d’une ouverture sur l’extérieur. Les productions de vin et surtout de sel génèrent un commerce d’ampleur internationale. Le développement de ce trafic s’accompagne, là où cela est possible, d’une monoculture salicole. Ce choix, alors que l’espace disponible est limité, conduit à un déficit céréalier qui contribue au développement d’une flotte locale dont certaines unités peuvent, à partir du Croisic, se consacrer au commerce roulier. La dispersion portuaire est remarquable, mais l’essentiel de l’activité est le fait de l’ensemble guérandais composé des « havres, chambres et estiers deppendants des dits Croisic, Pouliguen et le Pau », ce dernier étant situé sur la paroisse de Guérande. Le port du Croisic, surtout, s’affirme à la fin du Moyen Âge, ainsi qu’à un moindre titre Le Pouliguen et un cran au-dessous Piriac. Ces ports, dont les fonctions d’escale et de transit sont limitées, assurent avant tout la diffusion des productions du pays guérandais et essentiellement le sel. Ce sont des ports d’échouage, mais les mouillages – les « paux » –, ne sont pas absents1.
2La question du niveau des eaux et de la ligne de rivage se pose, avant d’envisager l’évolution de certains aménagements portuaires à la fi n du Moyen Âge et au début des Temps modernes.
La question du niveau de la mer et de la ligne de rivage
Le niveau de la mer
3Après avoir atteint un niveau proche de l’actuel, il y a 30 000 ans, la mer régresse. Ce mouvement est contemporain des froids les plus forts de la troisième poussée du Würm (29 000-20 000 av. J.-C.). Puis, avec l’adoucissement post-glaciaire commence la remontée des eaux. Elle se fait selon un mode oscillatoire, comportant une suite d’épisodes transgressifs et régressifs, et lentement (1 m/siècle en moyenne). Vers 8 000 av. J.-C., le rivage se trouve à environ 55 m au-dessous du niveau actuel et, dans certains lieux, à une quarantaine de kilomètres au large. Ensuite, après un niveau transgressif – auquel certains réservent le qualificatif de flandrien –, qui atteint son maximum au cours de la seconde partie du premier millénaire avant notre ère, la mer atteint un niveau assez proche de celui qu’elle présente, de nos jours, voire légèrement supérieur. Puis, de 800 av. J.-C. à 300 apr. J.-C., le niveau de la mer descend pour se placer, pour la côte sud de la Bretagne, à 4 à 5 m, au moins, au-dessous du niveau moyen des plus hautes marées actuelles2. Cette valeur n’exclut ni les variations dans le temps, ni les différences dans l’espace. Des recherches, centrées sur la basse Loire et associant géologie et archéologie, ont repéré une transgression portant le niveau marin autour de –1 m dans la seconde partie du premier millénaire avant notre ère, puis, pour la fin du premier millénaire jusqu’à celle de la période gallo-romaine, une régression abaissant le niveau marin aux environs de –3 m, au moins, par rapport aux hautes mers3. Pour la période gallo-romaine, les études paléoenvironnementales associées à des datations radiocarbones ne permettent pas de déterminer le niveau alors atteint par les plus hautes eaux4. Au terme de cette période, le niveau de la mer remonte pour atteindre un niveau voisin de l’actuel5. Cette remontée est nette en Brière méridionale où les cordons littoraux qui la séparent de l’estuaire sont rompus, cette oscillation pouvant être estimée à 1,50 ou 2 m6. Depuis, le fonctionnement continu des marais salants de Guérande atteste que le niveau de la mer reste stable ; seules des variations décimétriques peuvent se produire : ainsi aux xie-xiiie siècles, lors du petit « petit optimum médiéval », une légère remontée, rapidement annulée au xive siècle, est envisagée par certains7.
4À ces données, il convient d’ajouter des changements altimétriques. À Clis, au pied du coteau du Sillon-de-Guérande, un sondage a montré la présence d’argile bleue à 4 m au-dessus du niveau des plus hautes marées actuelles, ce qui implique un déplacement vertical dont l’origine est le re-jeu d’une faille à raison d’un mètre par millénaire. Cette néotectonique pourrait également se constater à la jointure des trois blocs cristallins composant l’ensemble qui se suit du Croisic au Pouliguen. À l’inverse, les phénomènes de tassement de la tourbe sont importants : à Pen-Bron, des niveaux actuels situés à 0,50 m au-dessus de la tourbe ont pu avoir été à l’origine 2 m ou 3 m plus haut8.
5La complexité des paramètres et surtout l’impossibilité de déterminer les rythmes de leurs évolutions font qu’il paraît impossible de préciser pour les périodes anciennes la ligne de rivage. Dans ce contexte, les hypothèses de localisation dans le pays guérandais des ports, mentionnés dans des sources antiques de Corbilo, des Deux-Corbeaux, le Portus Brivates9, l’île des Samnites10 ou le lieu de la bataille entre les galères de César et les bateaux des Vénètes, paraissent comme des exercices ne visant qu’à trouver ce que l’on veut trouver !
La question de la ligne de rivage : la position des dunes
6La question de la ligne de rivage depuis la fin de période gallo-romaine – le niveau de la mer étant désormais globalement stabilisé – se présente sous deux aspects. Le premier est lié à la position des dunes qui ne sont fixées par l’homme qu’au milieu du xixe siècle. Dès l’époque normanienne (35 000-22 000 av. J.-C.), s’établissent des flèches de sable dont des restes, formant l’armature des dunes de la Grande-Falaise (dans sa partie la plus large), de la presqu’île de Lenclis et autour de l’étier du Pouliguen, auraient été décelé11. Entre 800 av. J.-C. et 300 apr. J.-C., lors de l’épisode régressif, en avant du rivage actuel, s’élaborent des dunes et des plages dont la côte sud de la Bretagne présente de nombreux vestiges12. Puis, avec l’épisode transgressif, les courants déplacent les cordons littoraux et le colmatage pélitique est important dans les marais graduellement isolés en raison de l’exhaussement et de l’allongement de ces cordons. La Grande-Falaise paraît ne s’être constituée qu’au cours de l’ère chrétienne13. Ces dunes se sont ensuite déplacées sous l’action du vent. Si le cordon littoral de la Grande-Falaise (7 kilomètres), de direction nord-sud et donc perpendiculaire aux houles, n’a pas offert à l’action du vent un important approvisionnement en sable – les apports de faible granulométrie restant en suspension ne se déposent que difficilement –, il n’en est pas de même des atterrissements de sable de Lanséria à Mesquer, des plages Valentin et de La Govelle sur la Grande-Côte, de la plage du Pouliguen à Pornichet (8 kilomètres, de direction nord-ouest/sud-ouest s’incurvant vers le nord-ouest/sud-est), et des dunes de Sainte-Marguerite. Ces dunes, allongées dans la direction des vents dominants d’ouest, à l’abri des houles dominantes venant de l’ouest et du sud-ouest, ont migré vers l’est14.
7Pour le Moyen Âge et le début des Temps modernes, des documents se font l’écho de l’avancée des sables. Traditionnellement, il est relevé que, du côté de Trescalan, des salines citées dans des actes du xve siècle, que certains érudits situent près du « village de Brenazil » et de la « forêt de Pen-Bron », n’apparaissent plus au xviie siècle, ayant été enfouies sous le sable ; mais il n’existe ni de village de « Brenazil », ni de forêt de Pen-Bron15 ! D’autres mentions sont plus probantes : la garenne du duc, à Pen-Bron, où l’on chasse en 149016, est dite « couverte par le sable » et de nul revenu en janvier 154817 ; le 4 mai 1563, la Saline-Neuve située près de cette garenne est en partie « froste », seuls 20 œillets restant en exploitation18. L’accumulation des sables est également évoquée au Croisic : le 20 juillet 1505, l’entrée et la sortie des navires sont menacées en raison de la « submersion du sable qui comble le chenal19 » ; le 20 août 1532, des travaux sont jugés nécessaires tant en raison « des sables que autres affaires par la creue de la mer20 ». Certes, ces déclarations, venant en appui d’une demande de renouvellement de billot, sont sujettes à caution. Cependant, le problème est réel : en août 1561, il est indiqué, qu’au Croisic, un quai a été rehaussé, il y a 4 ans, de deux « rangs et bord de grosses pierres de taille […] pour empescher le grand de la mer de couvrir lesdits cails » et qu’au Pouliguen « l’impetuosité du vent de la mer » provoque l’accumulation du sable qui peut monter « à plus de la hauteur des premiers estages » de maisons bâties depuis 25 ou 30 ans21. En 1533, il est mentionné à Batz une maison « perdue et gaignee avecques » le sable22 et en 1541, à Escoublac, un ancien moulin à vent « tout rompu et tout les environs dudit moulin gaigné o le sable de la mer23 ». Ajoutons qu’à Saint-Nazaire, en mars 1458, sont mentionnés deux « herraux frosts et ensablez » situés « en la ville24 ». Ailleurs, apparaît un autre effet de l’érosion : à la fin du Moyen Âge, le Four « est sable et est une isle et l’on y passe tout entour25 », ce qui n’est plus le cas de nos jours puisqu’il est un plateau découvrant un platier à fleur d’eau.
8L’avancée des sables se constate dans les secteurs exposés aux vents d’ouest, alors qu’au Pouliguen « l’impetuosité du vent de la mer » renvoie à des tempêtes de sud et sud-est, moins fréquentes, reprenant le sable déposé sur la rive droite de l’étier. D’autre part, le fait qu’en août 1532, pour le port du Croisic, soient associées l’accumulation des sables et la « creue de la mer », conduit à s’interroger sur cette élévation du niveau de l’eau, signalée également au Pouliguen, en août 1561, où « pour résister à l’eau de mer et empescher ladicte mer de démolir et ruyner la terre », il paraît nécessaire de rehausser de 4 « pieds et plus » un quai construit il y a 10 mois26. De tels phénomènes trouvent leurs explications, non seulement dans l’accumulation de sable, mais encore dans les variations du trait de côte, dans la mise en place des marais salants – progressive, elle n’exclut pas une phase de déprise lors de la crise du bas Moyen Âge – qui n’a pas été sans incidence sur les courants et les hauteurs d’eau à l’intérieur des Traicts27, ainsi que la réalisation de travaux portuaires qui, en contraignant le flot, ont des incidences sur la force du courant et sur le marnage. Si l’on peut admettre que le marnage n’a guère varié depuis 7 000 av. J.-C. sur les côtes rocheuses, il n’en va pas de même pour les estuaires et les baies. Il est plus important dans les baies ouvertes que dans les baies fermées dotées d’une ouverture étroite et d’un bassin intérieur étendu, comme les Traicts-du-Croisic28. Au cours du Moyen Âge, en raison de la construction de la Grande-Falaise, le goulet d’entrée des Traicts-du-Croisic s’est rétréci, ce qui a provoqué un effet d’accélération du courant qui, ensuite, se ralentit dans l’espace ouvert où l’eau de mer se divise en deux chenaux, l’un qui se dirige vers le nord puis qui s’incurve vers l’est et alimente le Petit-Traict, l’autre vers le sud-ouest qui borde les actuelles installations portuaires et au-delà se prolonge par les étiers des marais salants. À long terme, ces évolutions ont contribué à modifier – à des rythmes impossibles à préciser –, les conditions de dépôt et de vidange dans le chenal, et les hauteurs d’eau. À plus court terme, la construction des quais a réduit le chenal et relevé le niveau des eaux lors du flot. Ces phénomènes affectent également Le Pouliguen.
La question de la ligne de rivage : la flèche de sable de la Grande-Falaise
9Un autre aspect relatif à la question de la ligne de rivage est posé par l’examen de la flèche de sable de la Grande-Falaise (fig. 1). Elle est formée de l’accolement de plusieurs flèches sur un ancrage plus ancien. Surtout, pour A. Vigarié, elle présente une « forme globale » qui n’est pas « en accord avec celles usuellement constatées et découlant du jeu normal des courants littoraux ». Les traits de déformation s’observent à l’intérieur et sont en rapport avec les Traicts. D’autre part, le Petit-Traict possède le plus vaste bassin versant, aussi à ce titre, a-t-il été, « sans doute », plus important que le Grand-Traict et capable d’une action plus vigoureuse qu’aujourd’hui. Deux explications à cette situation peuvent être proposées. Selon la première, le Petit-Traict aurait coupé un temps, en deux, la fl èche de sable, et se serait jeté directement dans la mer. L’ouverture a pu se faire à la suite d’une succession de tempêtes, puis la passe a été colmatée. Les buttes du Pô seraient ce qui reste de la partie sud du massif dunaire coupé. La seconde hypothèse fait appel à un sapement latéral des dunes par l’étier principal du Petit-Traict à l’occasion de phases d’instabilité de celui-ci à la suite de tempêtes ou de grandes marées. La première paraît la plus vraisemblable. Elle permet d’expliquer la présence d’un mouillage aux buttes du Pô, et en partie que d’anciens chemins submersibles, qui joignaient Le Croisic à Guérande et qui figurent encore au cadastre ancien du Croisic et de Guérande, aient, de nos jours, disparu, victimes du renforcement d’activité du Grand-Traict, mais également de la mise en place, de 1840 à 1844, de la jetée du Tréhic. Celle-ci appuyée sur les rochers, qui prolonge le rivage au nord-ouest sur une longueur de 858 m, canalise flot et jusant au profit du Grand-Traict et crée de nouvelles conditions nautiques : elle donne un abri au chenal ; elle « convoie l’engainement du flot qui longe les jonchères » ; la petite barre extérieure a été coupée ; la barre intérieure renforcée ; les bancs découvrants internes partiellement renforcés29. La présence d’un mouillage aux buttes du Pô paraît aller à l’encontre d’une origine anthropique de celles-ci que peut suggérer l’interdiction plusieurs fois renouvelée d’y délester30 – à condition qu’elle n’ait pas été respectée et que des travaux de dragage accomplis ne pallient pas l’inconvénient qui en résulte31. C’est là qu’il convient de placer le port de la Garenne ou du Pau, situé dans la paroisse de Guérande32 qui, si l’on accepte la première hypothèse proposée, aurait été directement relié à la mer par un pertuis – et pas seulement par le Grand-Traict –, offrant une configuration analogue à celle que présente les ports médiévaux de Calais (fondé vers 1165) et Gravelines33.
10D’autre part, la dune de la Grande-Falaise, exposée directement aux houles qui la frappent perpendiculairement, ne peut être que vulnérable aux vents d’ouest les plus violents. L’un des points le plus sensible en est la pointe de Pen-Bron. Sa stabilité ne manque pas de surprendre. Sans doute faut-il envisager un point d’enracinement constitué par les pierres de lest des navires34. En ce lieu, de tels dépôts ne sont attestés qu’assez tardivement, en février 167035. Ajoutons que des travaux visant à améliorer le chenal d’accès au Grand-Traict et au port du Croisic sont connus dès le début du xvie siècle, et que la consolidation de la pointe de Pen-Bron par une digue intervient au début du xviiie siècle, sa construction étant justifiée par la menace que « la voie des sables entre Guérande et Le Croisic » ne soit rompue et qu’un « bras de mer » ne se crée et anéantisse les salines36.
11Il est alors tentant d’envisager une évolution des conditions portuaires au cours du Moyen Âge, au détriment du port du Pô (Guérande) – dont l’accès direct à la mer aurait été, au fil des temps, rendu de plus en plus diffi cile pour finalement disparaître –, et en faveur du Croisic dont les conditions nautiques d’accès auraient été améliorées. De ce point de vue, Guérande aurait laissé la place au Croisic. Mais l’impossibilité de dater les choses – la simple observation ne le permet pas – empêche d’envisager de chercher dans de tels phénomènes un facteur d’explication au fait, qu’à la fin du Moyen Âge, les navires qui auparavant étaient déclarés de Guérande le sont désormais du Croisic.
L’évolution des aménagements portuaires
Les aménagements du port du Croisic
12Au Croisic, les aménagements entrepris peuvent être suivis sur une longue période (fig. 2). Les témoignages sont parfois indirects : en 1410-1412, au Croisic, une venelle mène des « estaux » à la mer, alors qu’en juin 1540 ils sont en communication avec un quai ; en 1425, une « chaussée37 » est mentionnée près du château38, en 1477, une place « froste » située sur celle-ci est concédée à Jean Géraud39, en 1533, la maison qui y a été édifiée se trouve sur le plus grand « placitre de tous les caiz du Croisic » qui est « la descence de la plus part des marchands du Croisic » – l’actuelle place de la Croix-de-Ville – ce qui traduit un équipement nouveau40. Parmi ces quais, l’un, le 5 novembre 1537, est désigné comme « le grand quai du Croysic », relié par un « grand chemyn » au Pont-de-Bois41. Ainsi aux « chaussées » succèdent des quais, équipement plus onéreux mais mieux en rapport avec des navires à quille, alors qu’une hiérarchisation des espaces portuaires se dessine.
13Dans la seconde moitié du xve siècle, la concession d’un billot – le premier est concédé par le duc François II – assure le financement régulier des travaux. Le 22 juillet 1467, lors de son premier renouvellement, son affectation est précisée : un tiers des revenus doit être consacré à la « reparacion du caill de Poliguen, et le reste es reparacion du caill et chasteau du Croesic42 ». Cette taxe est ensuite renouvelée et ses affectations rappelées43. D’autres sources de financement peuvent être mobilisées, impliquant le pouvoir ducal44 ou faisant appel à un prélèvement local45. Les sommes collectées permettent des investissements continus, qui selon les formules des mandements renouvelant les billots, sont justifiés le 20 juillet 1505 par « l’indigence et necessité de reparacion tant es cays et havre » du Croisic et du Pouliguen, et le « dangier » qui pèse sur le port du Croisic dont l’entrée et la sortie des navires souffrent du fait de la « submercion du sable qui comble le chenal dudit havre46 » ; et le 20 août 1532, par les sables et « autres affaires que surviennent pour la creue de la mer47 ».
14Un compte de miserie, tenu du 15 novembre 1515 au 14 novembre 1516, révèle la ventilation des dépenses : 79 l. 15 s. 5 d. t. (41,4 % des dépenses totales) sont destinées au port du Croisic ; 50 l. 15 s. t. (26,3 %) à celui du Pouliguen ; les dépenses engagées au château et au pont du Lénigo au Croisic représentent 9 l. 15 s. 5 d. t. (5 %), les gages des officiers 18 l. t. (9,3 %), et les dépenses diverses liées à la reddition du compte 34 l. 4 s. t. (17,7 %). Le total des dépenses s’établit à 192 l. 9 s. 10 d. t. (48,8 %) des recettes qui s’élèvent à 400 l. 7 s. 8 d. t. Les dépenses portuaires représentent 67,8 % des dépenses totales, Le Croisic recevant 61,1 % des sommes investies à ce titre48. La somme de 1 200 l., nécessaire à l’entretien d’un « grans numbre de quaiz et pans de murs » au Croisic et au Pouliguen, évoquée le 30 mars 1556 dans un acte renouvelant le billot, est manifestement exagérée49. Les actions continuelles pour améliorer la navigabilité et l’équipement du port, la contribution au billot, et encore, mentionnée en 1559, la participation aux travaux de construction d’un quai neuf de « personnes de ladite ville qui ne prennent salaire50 », contribuent à la prise de conscience d’une identité maritime.
15Au cours du xvie siècle, des quittances ou des extraits de comptes apportent leur lot d’informations. Des interventions concernent le chenal de navigation à l’entrée du port (fig. 2). Entre le 15 novembre 1515 et le 14 novembre 1516, elles sont destinées à rompre certains rochers « qui estoient devers le rocher nommé Mabon ou perthuys nommé la Chemynee51 », obstacle à rapprocher de la Crasse-des-Mabons encore indiquée à la fi n du xixe siècle comme un des rochers situés dans l’avant-port, laissant à peine le passage dans le chenal à marée basse pour un canot52. D’autres situés dans le port sont attaqués : le 21 février 1500, le miseur reçoit ordre d’intervenir partout où cela paraît nécessaire, et en particulier sur les rochers qui sont sur la vase devant le château et sur celui de « Carrec en Sauson53 » ; ce dernier est encore l’objet de travaux en 150054 et en 1516-1517, où il est localisé près du chenal aux environs du quai de la Croix55. Des opérations de curage sont également menées : le 16 avril 1500, un marché est passé pour leur réalisation56.
16Cependant, l’essentiel des travaux concerne l’aménagement du port. Au début du xvie siècle, des « chaussées » sont reprises, des quais sont construits dans la zone du quai de la Croix et près du château sur une longueur d’au moins 78 toises (fi g. 2). Le 4 décembre 1500, Yvon Le Gaudron rappelle avoir réalisé 5 toises de « mur en pierre de taille » au bout d’une « chaussée », et pour la nouvelle demande qui lui est faite de « fere en plus large de mur et cay », il exige que les prix soient revus de 6 l. 17 s. 6 d. t. à 8 l. t. par toise, ce qui est accepté et 24 toises sont réalisées. Le 31 janvier 1500, Rolland Le Boteux s’engage à « trousser » (courber en dedans) une chaussée qui est derrière le quai, utiliser les pierres pour le renforcer et obturer un « perthuis » au bout du quai « devers » la maison de Éon Harvo. Le marché est conclu pour 15 l. t. Le 21 février 1500, le miseur, reçoit commandement de faire « abiller » les « retrectz » qui sont sur le « cay », ceux-ci étant « indigentz de reparacion », réparer les quais où il en est besoin, « combler au derriere » du quai qui « a esté puix nagueres » fait et « repparé de neuff » près de la « grant motte qui est vis à vis » du château et parachever les travaux engagés concernant les quais au Croisic. Le 16 avril 1500, un marché est passé pour des travaux visant à achever de « trousser » un bout de la chaussée. Le 10 janvier 1501, Robert Blandin reçoit 94 l. 10 s. t. pour 10 toises et demie de quai qui s’ajoutent aux 15 déjà réalisées57. Entre le 15 novembre 1515 et le 14 novembre 1516, il s’agit de relever et réparer deux brèches de « cay », face aux maisons de Jean Gastinel et Pierre Labbé, 6 toises sont à relever et 4 à faire de neuf, deux « degrez » sont également « rabillés » pour 49 l. t.58. En 1516-1517, 20 toises de quai sont réalisées vis-à-vis de la maison où demeure Jacques Harvo, « jouste le pan de cay neuff qui puys nagueres de temps a été faict par Hervé Pesdron, tirant au chenal près du rocher nommé Carec et Sauzon59 ».
17Dès cette époque des travaux destinés à améliorer les conditions portuaires du Croisic sont signalés dans une autre zone : on s’emploie à « abiller » la « chambre commune » du Lénigo (fig. 2). En 1559, un compte de miserie mentionne un quai neuf au Lénigo et révèle d’autres travaux en cours en ce lieu : il est cité 400 charretées de pierre venant de la « perrière » de Batz ; les 28 et 29 avril, 10 maçons à tailler et, pendant « ladicte sepmaine », 15 hommes et 40 femmes, « oultre les personnes de ladicte ville qui ne prennent salaire », à curer à l’entour du quai par le « dehors d’icelluy, les pierres, sablons et fange qui étaient tombés, faisant ledict cay, et les porter combler la fosse dudict cay60 ».
18Un bilan des travaux peut être dressé à partir d’un procès-verbal d’enquête rédigé le 29 août 1561, qui rend compte des « œuvres, reparacions, diligences et despences » faites au Croisic avec le produit des billots concédés par le roi Henri III et confirmés par Charles IX. En présence du président de la chambre des comptes de Bretagne, il est procédé à la « visitation, gaullayment et arpentaige desdicts cails et pans de murs ». Il est fait état du quai « construit et estant au bord de la premiere chambre à commencer devers et en tirant à la bouche de la mer et entrée dudict havre », long de 63 toises (une toise contient 7 pieds et demi, « pied de roy »), et de « profundité et haulteur hors de terre, sans y comprendre les fondements », de 17 pieds. Il est précisé que 41 toises ont été réalisées dans les 12 dernières années. Constituée en partie de sable, de pierre et de roches provenant des « lestaiges descendus des navyres », une « jonchère et longere » (Petite-Jonchère, fi g. 2) fait « le front devers le canal et courant de la mer » et mesure 168 toises. Elle ne comprend aucun quai de « maçonnage », sauf aux deux bouts « servants pour » l’entrée de ladite « chambre », à savoir d’un côté, « en l’endroict dudict cail », un « pan de mur » de 10 toises et de « haulteur et profondité » de 17 pieds, et de l’autre côté, des « murailles de grosses pierres de taille » sur 45 toises de long et de 9 pieds « hors terre » de hauteur. Au-delà, une autre « motte » en grande partie « bordée et cernée » de pierres de « taille en forme de gros murs et rempart, comme les aultres cy-dessus » mesure 45 toises de long et 9 pieds et demi de haut. « Le dedans de laquelle chambre, devers les maisons », jusqu’à un pont de bois enjambant un bras de mer qui pénètre dans la ville (fig. 2), sur 89 toises de long, est « revestu de grosses pierres de taille » de 10 pieds de haut en certains endroits et 12 en d’autres. Ensuite, la « chambre » ou « cail des Portugais » (Port-Ciguet de nos jours), en « murailles et pan de mur, tant en la grande longere [Grande-Jonchère, fig. 2] devers la ville, que devers le courant de l’eaue », y compris une île et « motte plate » appelée la « seconde motte » (ce qui paraît renvoyer plutôt à La Motte qu’à la seconde Petite-Jonchère, fig. 2), 255 toises, haut de 15 pieds « devers la mer » et de 8 pieds et demi « devers » les maisons et de « l’isle ». Les navires « rentrent et sortent, tant pour reposer que mectre ou descendre les marchandises » par deux « entrées ou portes », chaque entrée ayant une longueur de 100 pieds. Au-delà, une « seconde chambre, contiguë et joignant la precedente », forme « devers la mer et courant dudict havre » une « muraille neufve » longue de 36 toises et demie, haute de 2 toises et épaisse en haut, de 6 pieds et demi et au bas de 8 pieds. Cet ouvrage construit en 1559 se poursuit jusqu’à un escalier qui descend dans cette « seconde chambre ». De celui-ci vers les maisons du Croisic, jusqu’à un « puys et canal, d’où descendent et decoullent » les eaux de la Grande-Rue (actuelles rues du Pilori et Saint-Christophe), il y a un « vieil cail et muraille ancienne », long de 87 toises et haut de 8 pieds et demi. De ce canal jusqu’au « coing et commencement de la tierce et dernière chambre » (Chambre-des-Vases, fig. 2) se situe le quai de la Croix, « devers ledict canal », s’étendant sur 91 toises, haut « devers le courant dudict havre » de 14 pieds et demi qui a été rehaussé sur toute sa longueur, en 1557, de 2 « rangs et bord de grosses pierres de taille liées et assurées d’aultres pierre pour empescher le grand de la mer de couvrir lesdicts cails », les travaux de rehaussement pouvant avoir coûté 200 l. t. Face et « au devant de la poincte et commencement desquelles chambres » se trouve une « petite îsle et motte de terre appellée l’îsle au chasteau », presque totalement « cernée de quais et murailles », faisant « tant en rondeur » 27 toises et de haut 10 pieds et demi. Aux extrémités de cette motte, se trouve « l’entrée, port et chemin » d’une autre « chambre » près et « avis » du château, large de 170 pieds. Sur cette « motte » sont entassées une grande quantité de sel et d’autres marchandises. Le « dedans de la chambre », tant en « longueur que bouts », contient 112 toises, la « longère » devant le château (Jonchère-du-Prince, fig. 2) ayant 112 toises de long et de 11 pieds et demi de hauteur, sans comprendre le fondement61.
19En 1561, le port du Croisic comporte trois « chambres » où l’eau de mer s’écoule en « canal et courant de la mer », ou « courant de l’eau », en relation avec la mer par des « entrées » ou « portes » ou « chemins », dont l’un est large de 100 pieds. Elles peuvent être définies comme des bassins asséchants. S’y ajoutent trois « jonchères » (dites encore « chaussée de pierres », ou composées en partie de sable, de pierres et roches, dont l’origine sont les lests des navires) ou « jonchere et longeres », c’est-à-dire des îlots ; et encore trois ensembles désignés sous les termes de « motte de terre », « motte », « isle et motte ». Les aménagements réalisés sont désignés par des expressions variées : « cail », « cails de massonnage », « murailles du cail […] revestu de grosses pierres de taille », « cail […] en murailles et pan de murs », « cail et muraille », « cail ou pan de mur », « pans de mur », « murailles de grosses pierres de taille », « gros murs et remparts composés de pierres de taille », « murailles ». Tous ces termes paraissent désigner un même type d’ouvrage construit en pierres de taille. Un quai repose sur des fondements : il est plus large à la base qu’au sommet (8 pieds contre 6 et demi). Sa construction se fait en avant d’une chaussée existante qu’il faut ensuite « trousser » afin que, lors du comblement de l’espace intermédiaire, la cohésion de l’ensemble soit assurée au mieux.
20En 1561, les quais s’étendent sur 972,5 toises. Certaines des jonchères ne sont qu’incomplètement aménagées. Les hauteurs des quais sont différenciées : les nouveaux sont plus élevés que les anciens (8,5 pieds pour l’un d’entre eux). C’est également le cas des « cails » (8,5 à 17 pieds) par rapport aux aménagements des « jonchères » (8,5 à 10,5), ainsi que des quais situés à l’entrée du port où l’on relève 17 pieds, contre 10 à 12 pieds dans la première « chambre », jusqu’au Pont-de-Bois, puis 15 pieds ; 15, 8,5 et 14,5 pieds dans la seconde chambre (depuis un rehaussement) et enfin 11,5 pieds dans la troisième. Les travaux les plus récents concernent l’entrée du port : 41 toises ont été édifiées, il y a 12 ans, soit vers 1549, ainsi que la deuxième « chambre ». Celle-ci a été réaménagée : un quai neuf de 36,5 toises et demie a été réalisé, en 1559, et le quai de la Croix a été rehaussé de deux rangs de pierres.
21Ce procès-verbal d’enquête de 1561 brosse encore un rapide paysage. Aux quais sont « attachés » des navires, ils y « reposent ». Les navires, « grands vaisseaux », et barques arrivent, s’apprêtent à partir, alors que d’autres sont en cours d’achèvement. Sur une motte sont entreposés du sel et autres marchandises.
22Ainsi, le port du Croisic est-il proche de ce qu’il est de nos jours (fi g. 2). Cependant, des différences sont à relever : les « jonchères » sont de moindre hauteur ; la première Petite-Jonchère paraît formée de deux ensembles ; La Motte ne semble pas rattachée au quai ; la seconde Petite-Jonchère n’est pas aménagée ; « l’île du château » n’est pas reliée au terre-plein où se trouve la Croix-de-Ville ; et la Jonchère-du-Prince paraît être de forme différente62.
23La navigation est facilitée par la présence de balises signalées dans le compte de miserie de 1515-1516 (60 s. t. leur sont consacrés), alors que des repères sont placés : 85 s. t. sont employés pour « planter six paulx, ung grant » sur la « chaussée » du Lénigo, deux sur la « motte » devant le château, deux « simples et ung renforczé » près de la « maison commune », une autre sur la « chaussée » devant la maison Ranzegat63. Ce souci de repères nécessaires à la navigation se trouve exprimé le 26 décembre 1515 dans des lettres d’indulgence accordées à la demande de la reine Claude par le pape Léon X, où il est déclaré qu’une « tour de l’église de Guérande […], d’une grande hauteur, au sommet de laquelle une lumière avait coutume d’éviter les dangers des mers, du côté de Guérande, aux navigateurs, et qui montrait le chemin aux marins […], tout récemment fut démolie et écroulée », et qu’il est nécessaire pour la sécurité de la navigation de reconstruire au plus vite64.
24La sécurité passe encore par la surveillance de la côte. Le 29 août 1561, le procès-verbal déjà mentionné nous conduit « à la pointe de Bas » (en fait du Croisic) : une tour de guet65 y est en construction en un lieu « fort eminent et au dessus la mer », destinée « tant pour la seureté du navigaige de la mer que pour la défense et seureté des habitants » et à même de donner l’alerte en cas d’attaque des « ennemys du royaulme, pirates et escumeurs de mer ». Son périmètre est de 18 brasses et demie (une brasse contenant 5 pieds), sa hauteur hors terre de 2 brasses et demie, et son « épaisseur » de 5 pieds. L’ensemble n’est ni couvert, et les baies ne sont pas fermées de portes ou de fenêtres. La poursuite des travaux est demandée et dans l’immédiat la couverture de la muraille. Pour l’ensemble des travaux, il est dit qu’il a pu être employée « jusques à la somme de » 5 000 à 6 000 l. ou plus, sans compter « l’ayde que y ont faicte et donnée les habitants de ladicte ville, ysle et paroisse de Bas, lesquels se y sont ordinairement rendus et trouvés en leurs rang, tour et ordre lorsqu’il y a heu de la besoigne encommencée », cette mobilisation de la main d’œuvre devant prendre place dans le cadre des obligations liées à la défense côtière66.
Les aménagements du port du Pouliguen
25Pour Le Pouliguen, les informations sont plus comptées. Dans l’énoncé de l’affectation du billot, et en particulier lors de son premier renouvellement le 22 juillet 1467, il est précisé qu’il est consacré en partie à la « reparacion du caill de Poliguen67 ». Une « chaussée du Poulguen » est mentionnée à propos de la « baillée » d’une « terre en frost et sous sable » par le receveur ordinaire Jean Le Pennec68 en poste entre août 1436 et 30 avril 143969. Sur cette terre est édifiée, avant 1477, une maison70 située entre les « frosts du duc et la saline Benou71 », ce qui permet de localiser le port médiéval du Pouliguen sur la rive droite de l’étier, à l’emplacement qu’on lui connaît par la suite72. En 1478-1478, un compte fait état d’un « cay » au Pouliguen73. Le 31 janvier 1500, les « atrectz qui sont choaiz au long du cay » du Pouliguen sont curés ; le 21 février 1500, le miseur reçoit mission de parachever les travaux engagés concernant les quais pour lesquels, le 8 avril 1500, 60 l. t. sont aff ectées74. Dans le compte de miserie tenu du 15 novembre 1515 au 14 novembre 1516, 50 l. t. sont destinées à relever plusieurs toises de quai qui « estoit chaist » ou en faire des neufs, travail réalisé en « grande partie75 ». Le 28 août 1561, lors de l’enquête déjà évoquée, sont mentionnés des « vieulx cail et pan de mur » et un quai construit « puis diz mois enza, de grosses pierres de taille », ayant coûté 80 l. et plus, « contre terre ferme pour résister à l’eau de mer et empescher ladicte mer de démolir et ruyner la terre ». Il est haut de 10 pieds, long de 55 en y comprenant la « longere76 », à côté de l’escalier « qui descend en la mer », au-devant de la maison de Raoul Denyau, et « large de six pieds de hault ». La conformité de l’ouvrage est reconnue mais, afin d’assurer la sûreté des navires et éviter les « inondations la mer », il faut le rehausser de 4 pieds ou plus. D’autre part, il paraît nécessaire de compléter le quai jusqu’à « l’entrée du Havre et bouche de la mer », à l’endroit où sont plantés « trois pals », soit sur près de 502 pieds. De tels travaux doivent permettre de créer « un tres beau et seur havre pour l’entrée et retraite des navires et seureté des marchandises », et de faire que dans plusieurs « belles et grandes maisons », tenues du roi et construites depuis 25 ou 30 ans, des habitants s’y établissent contribuant à en faire « de bref ung beau et riche havre », alors que certains emplacements proches des maisons pourront être arrentés. Dès le 1er septembre 1561, les travaux nécessaires sont soumis à adjudication77.
26Nous retrouvons ainsi un processus d’aménagement : aux chaussées succèdent des quais dont la hauteur est ensuite reprise. Surtout, les demandes exprimées en 1561 attestent d’une volonté de développement. Elles révèlent un moment important de l’histoire du port du Pouliguen. Les premiers travaux ont modifié les conditions d’écoulement d’eau : les « inondations de mer » sont à craindre. Le danger se situe à l’emplacement des quais situés les plus en aval du port. Une première solution consiste à rehausser une nouvelle portion de quai associée à une « longere » de 4 pieds au moins, alors que la hauteur initiale est de 10 pieds, soit d’au moins +40 % ! Surtout, va être entreprise la construction d’un quai tout le long de la rive droite de l’étier jusqu’à partir la « bouche de la mer », gage de sécurité et développement.
27Ces quelques informations éclairent une autre évolution. À une implantation ancienne à Penchâteau, autour de la chapelle Saint-Julien, s’ajoutent des constructions sur des espaces jusqu’alors non bâtis. Outre, la baillée des années 1430 déjà évoquée, relevons que pour 1527, il est fait allusion à des « remontrances » d’habitants du Pouliguen selon lesquelles il n’y a pas suffisamment « de maisons pour loger les gens qui y alloint faire commerce, ni assez de magasins » pour les marchandises, et il est demandé au roi d’accenser des « terres vaines et vagues78 ». En septembre 1535 une taverne au Pouliguen est signalée79. Cet ensemble est à l’origine d’une nouvelle agglomération, Le Pouliguen, pour laquelle est bâtie au xviie siècle l’église Saint-Nicolas80.
Les aménagements du port de Piriac
28Des travaux y sont signalés dès la fi n du xve siècle. Le 20 juin 1488, lors du renouvellement du billot levé en la ville et paroisse de Guérande, et dans les paroisses de Piriac, Saint-Molf, Mesquer, Saint-Lyphard, et à Pénestin, les revenus provenant du « terrouer » de Piriac sont affectés, pour 6 ans commençant le 30 mai, au « parachevement du cail, havre et chaussée de Piriac81 ».
29En conclusion, des documents, en nombre limité, montrent qu’au Croisic et au Pouliguen, les investissements portuaires sont continus et progressifs aux xve et xvie siècles. Un procès-verbal d’enquête, dressé les 28 et 29 août 1561, permet de faire le bilan des travaux accomplis. Le port du Croisic, avec ses « chambres » (bassins asséchants), ses « jonchères », et ses « mottes », largement équipées de quais, préfigure largement le port actuel. Au Pouliguen, au lendemain de l’enquête, la construction d’un quai, long de 502 pieds, sur la rive droite de l’étier « jusqu’à la bouche de mer », est gage de sécurité et révèle un moment important de l’histoire de ce port. Tous ces aménagements, qui font suite à d’autres plus anciens qui nous restent inconnus, paraissent attester de la stabilité du niveau marin, sans exclure, cependant, des variations décimétriques de celui-ci. Ce constat est renforcé par le fonctionnement continu des marais salants depuis la fin de l’époque gallo-romaine. Certes, l’avancée des sables doit être prise en compte. Mais l’essentiel reste que l’aménagement progressif des ports, et surtout le passage des « chaussées » aux lignes de quais, modifient l’écoulement de l’eau et la montée de son niveau, sources d’interventions renouvelées, et avec elles d’améliorations des conditions portuaires et d’une hiérarchisation des ports du pays guérandais.
Notes de bas de page
1 Présentation d’ensemble dans Gallicé A., Guérande au Moyen Âge. Guérande, Le Croisic, le pays guérandais du milieu du xive au milieu du xvie siècle, Rennes, 2003.
2 Verger F., Marais et wadden du littoral français : étude de géomorphologie, Paris, 1968, (2e éd., 1983), p. 462-469 ; Ters M., Planchais N. et Azema C., « L’évolution de la basse vallée de la Loire à l’aval de Nantes, à la fin du Würm et pendant la transgression fl andrienne », Bulletin de l’association française pour l’étude du Quaternaire, n° 3, 1968, p. 240-241 ; Vanney J.-R., Géomorphologie de la marge continentale sud-armoricaine, Paris, 1977, p. 393-394 ; Pinot J.-P., Le précontinent breton entre Penmarc’h, Belle-Île et l’escarpement continental. Étude géomorphologique, Lannion, 1974, p. 216-217 ; Vigarié A., « Milieu naturel et occupation dans les marais de Guérande. Applications de la méthode des scénarios aux complexes écologiques », Cahiers nantais, n° 14, 1978, p. 26-27 ; Prigent D., Contribution à l’étude de la transgression flandrienne en basse Loire : l’apport de l’archéologie (1977),Études préhistoriques et protohistoriques des pays de la Loire, n° 5, 1978, p. 57-59, 69-70 ; Visset L., 8 000 ans en Brière, Rennes, 1990, p. 42, 46 et 69, qui place le niveau de la mer à la fi n de l’âge du bronze et au début de l’âge du fer (vers 800 av. J.-C.) à –3 m ; Marguerie D., Le climat à la fi n de l’Âge du Fer et dans l’Antiquité (500 BC-500 AD). Méthodes d’approche et résultats, Les nouvelles de l’archéologie, t. 50, 1992, p. 42-45 ; Sarrazin J.-L., « Le littoral poitevin (xie-xiiie siècles) : conquête et aménagement », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1992, p. 17 ; Daire M.-Y., Gouletquer P., Bizien-Jaglin C. et Langouet L., « La production gauloise de sel en Armorique », Le sel gaulois : bouilleurs de sel et ateliers de briquetages armoricains de l’Âge du Fer, 1994, p. 88.
3 Prigent D., op. cit., p. 69.
4 Bouvet J.-P. et Saulce A. de, « L’estuaire de la Loire : pour une étude archéologique, paléoenvironnementale et géographique », Æstuaria, cultures et développement durable, Les Dossiers d’Ethnopôle, Pour une géoarchéologie des estuaires, n° 5, 2004, p. 51-53.
5 Prigent D., op. cit., p. 59, 69-70.
6 Tonnerre N.-Y., Naissance de la Bretagne. Géographie historique et structures sociales de la Bretagne méridionales (Nantais et Vannetais) de la fin du viiie à la fi n du xiie siècle, Angers, 1994, p. 22-23.
7 Références note 2 et 6 ; Vigarié A., op. cit., p. 17, 26-27, place un recul autour de 700 (inférieur à 1 m), le zéro absolu est atteint vers 900, et, une légère élévation entre le xe et xiiie siècle qui est annulé au xive siècle ; Le Roy Ladurie E., Histoire humaine et comparée du climat, t. I : Canicules et glaciers (xiiie-xviiie siècle), Paris, 2004, p. 8-9. Sur l’élévation de l’activité solaire due à une légère variation du rayonnement solaire dont la conséquence est l’augmentation du niveau marin (d’environ 1 m) sur les quais de Bordeaux, voir les travaux de T. Gé, Wandel Mingeon et B. Szepertyski dans Courtois C., « Quand la Garonne submergeait les quais médiéval de Bordeaux », Le Monde, 13-14 février 2005, p. 22.
8 Prigent D., op. cit., p. 23, 26-27 ; Provost M., Le Val de Loire dans l’Antiquité, Paris, 1993, p. 70. Pour l’explication de ces mouvements, Gras J., « Les bas-pays guérandais et leur environnement géographiques », Bulletin de la Société des sciences naturelles de l’Ouest de la France, numéro spécial Marais salants : connaissances des richesses de la Loire-Atlantique, 1980, p. 23-24.
9 Le point sur ces questions : Meuret J.-C., « Corbilo ou l’antique serpent de Loire », Cahiers du pays de Guérande, 43, 2003, p. 50-55 ; id., « Brivates portus ou l’improbable port antique et la bataille des érudits », Cahiers du pays de Guérande, 44, 2004, p. 15-30.
10 La tentative de Rouzeau M. et Rouzeau M., « L’éperon barré de Penchâteau. Site et situation au ve siècle avant notre ère », L’Helgouac’h J. et Briard J. (dir.), Systèmes fluviaux, estuaires et implantations humaines de la Préhistoire aux grandes invasions, 124e Congrès national des Sociétés historiques et scientifi ques (1999), Paris, 2002, p. 285-300, (qui paraissent ne pas tenir compte des travaux de D. Prigent, supra note 3) pour déterminer la situation paléogéographique de Penchâteau (commune du Pouliguen) à la date de 500 av. J.-C., et leur proposition que ce site pourrait devenir à la fi n du ier siècle av. J.-C. l’île des Samnites, la fonction religieuse se substituant à celle défensive, ont été critiquées par Bouvet J.-P. et Saulce A. de, op. cit., p. 51-53.
11 Moign Y. et Guilcher A., « Réflexion sur la plage normanienne de Ruludu près de l’Aber Ildut (Finistère) », Penn ar Bed, 73, 1973 ; Prigent D., op. cit., p. 66 ; Gras J., op. cit., p. 23-24.
12 Giot P.-R., « De l’antiquité des talus et des dunes armoricaines », Pen ar bed, 60, 1970, p. 253-254 ; Daire M.-Y. et alii, op. cit., p. 88.
13 Une partie du tombolo repose sur de l’argile bleue datant de l’âge du fer, Tonnerre N.-Y., op. cit., p. 24.
14 Briquet A., « Les dunes paraboliques de la Baule-les-Pins », Annales de géographie, 1926, p. 457.
15 Maître L., Guérande et la contrée guérandaise. Géographie, origines, antiquités, Nantes, 1894, p. 11, relève les mentions pour 1452 d’une saline dom Allain à Brenazil pres la forest, Archives départementales (AD) de Loire-Atlantique, B 1459 (A), f° 54, notée en 1477, « pres la forest de Brenazil » ; ibid., B 1459 (B), f° 59. Ajoutons, pour 1541, « pres la forest de Brenasill » ; ibid., B 1493, f° 72, et pour 1611 « pres la forrest Penbron » ; ibid., B 1495, f° 127. Repris par Tonnerre N.-Y., op. cit., p. 24. Buron G., « Pour une analyse historique du paysage salicole guérandais », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 104, 1997, p. 31-34, propose de voir dans le terme forest une référence à une foresta, terme qui désigne le plus souvent une forêt et surtout détermine une situation juridique ; il renvoie aux institutions carolingiennes.
16 AD Loire-Atlantique, B 13, f° 56-56 v°, enregistré après le 17 et avant le 23 novembre 1490.
17 Ibid., B 12871.
18 Ibid., H 17. En novembre 1474, l’abbaye de Blanche-Couronne tient 80 œillets dans cette saline, ibid., H 17 ; en 1611, il est impossible de localiser l’ancienne garenne du duc comme les salines qui avaient été concédées en ces lieux en 1412, ibid., B 1495, f° 263-264 v° ; et en 1641, il est mentionné « que toutes lesdictes choses sont à present couvertes de sable », ibid., B 149, f° 113.
19 Caillo, Notes sur Le Croisic, Nantes, n. éd., 1869, p. 141-142.
20 AD Loire-Atlantique, E, dépôt Le Croisic, CC 13.
21 Caillo, op. cit., p. 261-262 et 266.
22 AD Loire-Atlantique, B 1492, f° 63 ; sans doute à rapprocher d’une autre maison dite près du bourg de Batz, « devers la mer », en 1452 ; B 1489 (A), f° 99, puis « froste » en 1490 ; B 1490, f° 133.
23 Ibid., B 1493, f° 104. En 1609, le prieuré, bâti dans le bourg d’Escoublac et joignant l’église, « fors le columbier », et des terres avoisinantes sont « ruinés par le sable », ce qui est donné comme étant les conséquences de l’avancée des sables et les conséquences des « guerres civiles ». AD Maine-et-Loire, H 3412, aveu de 1543 annoté en marge et aveu de 1640. Au xviiie siècle, l’église est abandonnée.
24 AD Loire-Atlantique, 1 E 684, f° 5.
25 Garcie dit Ferrande P., Le grant routtier et pyllotage et encrage de la mer, Poitiers, 1521, consultable à la bibliothèque municipale de Niort, Rés. P 165 E. Waters D. W. (éd.), The rutters of the sea. The sealing directions of Pierre Garcie, New Haven/Londres, 1967. Gallicé A. et Trémel P., « La navigation dans l’estuaire de la Loire à la fi n du Moyen Âge », Æstuaria, cultures et développement durable. Les Dossiers d’Ethnopôle. Pour une géoarchéologie des estuaires, n° 5, 2004, p. 273.
26 Caillo, op. cit., p. 261-262 et 266.
27 Sur le rôle des aménagements modifiant l’environnement rural des zones littorales et contribuant à faire évoluer la ligne de rivage, Sarrazin J.-L., « Maîtrise et gestion de l’eau salée dans les campagnes du littoral poitevin (xiie-xve siècle) », Enquêtes rurales, n° 7, 2000, p. 141.
28 Prigent D., op. cit., p. 11-12 ; Vanney J.-R., op. cit., p. 292.
29 Vigarié A., op. cit., p. 14, 18-22.
30 AD Loire-Atlantique, B 62, f° 142, pour 1584.
31 Pour Buron G., op. cit., p. 38, les buttes du Pô ont une origine anthropique. Il relève des traces de délestage en juin 1626 « aux environs du lieu appellé Le Pau ».
32 Mentions du port de la Garenne en 1386 (AD Loire-Atlantique, E 206/4 ; Jones M., « Le voyage de Pierre de Lesnérac en Navarre, 1386 », Mémoires de la Société historique et archéologique de Bretagne, 1984, p. 89) ; du port du Pau en 1584 (AD Loire-Atlantique, B 62, f° 142).
33 Derville A., « Calais avant 1347. La vie d’un port », Les hommes et la mer dans l’Europe du Nord-Ouest de l’Antiquité à nos jours, Actes du Colloque de Boulogne-sur-Mer (1984), Revue du Nord, n° 1 spécial, 1986, p. 188-191.
34 Vigarié A., op. cit., p. 22.
35 Caillo, op. cit., p. 278. La chaussée du Lénigo étant complètement haute, les lests sont déposés à la pointe de Pen-Bron.
36 Buron G., Bretagne des marais salants, 2 vol., Morlaix, 1999-2000, t. II : Hommes du sel, p. 13-14.
37 Le terme est l’équivalent de jonchère, voir infra.
38 AD Loire-Atlantique, B 1484, 24 février 1425 (10 juillet 1438).
39 Ibid., B 1489 (A), f° 129 v°.
40 Ibid., B 1492, f° 65 v°, et venelle qui conduit de la croix « devers le cay », f° 20 v°.
41 Ibid., 1 E 539.
42 Ibid., B 6, f° 129 v°.
43 Gallicé A., op. cit., p. 194.
44 AD Loire-Atlantique, B 10, f° 211, le 7 juin 1487, commission est donnée aux offi ciers de Guérande de faire « incontinent les reparations » nécessaires au Croisic.
45 Ibid., B 14, f° 31 v°, le 4 mars 1503, les paroissiens de la paroisse de Batz sont autorisés à faire « esgail et tailles par entreulx de la somme » de 120 l. pour « subvenir tant pour leurs causes mentionnées que pour fere reparacion des caiz du Croesic ».
46 Caillo, op. cit., p. 141-142.
47 AD Loire-Atlantique, E, dépôt Le Croisic, CC 13.
48 Caillo, op. cit., p. 150-152.
49 AD Loire-Atlantique, B 54, f° 157.
50 Caillo, op. cit., p. 258-259.
51 Ibid., p. 150-152. Il en coûte 18 l. 10 s. t., et la location d’un bateau, nécessaire pendant 52 jours pour cette réalisation, à 20 d. t. la journée, soit 4 l. 6 s. 8 d.
52 Monnier P.-A., Le pays guérandais : exploration du pays guérandais primitif. Études sur l’île guérandaise de Batz (comprenant Le Pouliguen, Batz et Le Croisic), Angers, 1897, t. II, p. 9. De nos jours, Le Grand-Mabon porte une balise latérale bâbord lumineuse. Voir Instructions nautiques. Volume C2.3. France (côte ouest). De Belle-Île et de la Baie de Quiberon à la fontière espagnole, Paris, SHOM, 1986, p. 143.
53 AD Loire-Atlantique, E, dépôt Le Croisic, CC 11.
54 Ibid. E, dépôt Le Croisic, CC 11, 4 l. 5 s. t. sont versés pour 17 jours passer à « rompre » la « pierre du rochier de Carec en Sauzon ».
55 Caillo, op. cit., p. 257, 270.
56 AD Loire-Atlantique, E, dépôt Le Croisic, CC 11.
57 Ibid., E, dépôt Le Croisic, CC 11.
58 Caillo, op. cit., p. 150-152 ; repris par Monnier P.-A., Études et souvenirs. Le Pouliguen et ses environs, Angers, 1891, p. 83.
59 Caillo, op. cit., p. 269-270.
60 Ibid., p. 258-259.
61 Ibid., p. 262-267.
62 Ibid., p. 269-270 ; Guériff F., De poudre, de gloire et de misère : l’aventure maritime au Croisic, Nantes, 1980, p. 46-47 ; Delpire L., L’architecture civile au Croisic au xviie et xviiie siècle, mémoire de maîtrise, dactyl., Rennes 1994, p. 9-12 ; id., « La ville et le port du Croisic à travers les siècles », Bulletin de l’Association bretonne, t. 113, 2005, p. 108-109.
63 Caillo, op. cit., p. 150-152.
64 Mollat G., Études et documents sur l’histoire de Bretagne (xiiie-xvie siècle), Paris, 1907, XXVI, p. 175-177.
65 Russon M., Les côtes guerrières : mer, guerre et pouvoirs au Moyen Âge. France – Façade océanique xiiie-xve siècle, Rennes, 2004, p. 170-173.
66 Caillo, op. cit., p. 267-269.
67 AD Loire-Atlantique, B 6, f° 129 v°.
68 Ibid., B 1489 (A), f° 105 v°.
69 Ibid., B 4295, f° 42 v°.
70 Ibid., B 1489 (B).
71 Ibid., B 1489 (A), f° 105 v°. La réformation du Domaine en 1533, localise la maison près du « port du Poulguen » (ibid., B 1492, f° 65).
72 La localisation proposée par Roberdel R., Au pays des Korrigans : Le Pouliguen, Guérande, s. d., p. 43, d’un port trouvant place dans un étier situé à l’emplacement de l’actuelle rue du maréchal Leclerc (anciennement nommée de La Clique), selon un tracé ouest-est, et l’affirmation que les travaux annoncés en 1561 marquent l’amorce du port actuel, ne paraissent pas devoir être retenues.
73 AD Loire-Atlantique, G 632, f° 19 v° ; Gallicé A. et Buron G., op. cit., p. 66.
74 AD Loire-Atlantique, E, dépôt Le Croisic, CC 11.
75 Caillo, op. cit., p. 150-151.
76 Au Croisic, ce mot est soit associé à « jonchère » (une « jonchere et longere ») ou employé seul désignant un ensemble (« jonchere » ou « chaussée ») édifié avec les pierres de lestage des navires.
77 Caillo, op. cit., p. 259-262 ; repris par Monnier P.-A., op. cit., p. 83-85 ; Boury A., Poul Gwenn. Le Pouliguen et la côte d’Amour, 1948, p. 24.
78 AD Loire-Atlantique, C 62, f° 1 v°, 19 janvier 1713.
79 Ibid., B 36, f° 41 v°, 21 mars 1535.
80 Ibid., G 402. Le caractère récent du Pouliguen paraît confirmé par le fait que le droit de balisage du Pouliguen est revient de « tems immémorial » à la chapelle Saint-Clair de Saillé dont une partie du revenu est affectée à son entretien et le reste à celui de 4 balises destinées à ce que les barques et navires évitent les rochers et dangers et suivent le « canal ordinaire ».
81 Ibid., B 11, f° 210 v°.
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