Dévotion et piété maritimes huguenotes au XVIIe siècle : Seureté du Navigage ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer (1665)
Huguenot devotion and maritime piety in the 17th century : The “Seureté du Navigage ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer” book
p. 107-119
Résumés
Le livre du pasteur de La Rochelle, Jacques Gauthier, Seureté du Navigage ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer (1665), est le premier ouvrage de dévotion maritime rédigé par un ministre calviniste en France au XVIIe siècle. Une date tardive par rapport aux premières éditions des ouvrages de piété protestante prenant en compte la situation périlleuse du chrétien effectuant un voyage maritime publiés en Angleterre, Provinces-Unies et Allemagne du Nord. Certains de ces ouvrages ont pu constituer un modèle éditorial pour Jacques Gauthier.
La Rochelle pastor Jacques Gauthier’s book, Seureté du Navigave ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer (1665) is the first collection of maritime devotion written by a Calvinist minister in France in the 17th century. A late date compared to the first editions of Protestant piety which took into account the dangerous situation of seafaring Christians, published in England, the United Provinces and North Germany. Some of these publications became an editorial model for Jacques Gauthier.
Entrées d’index
Mots-clés : Protestantisme, Navigation, Dévotions, Jacques Gauthier, Peurs
Keywords : Protestantism, Navigation, Religious Worship, Jacques Gauthier, Fears
Texte intégral
1En 1665, paraît à Quevilly, en Normandie, un ouvrage qui a pour titre : Seureté du Navigage ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer1. Le nom de l’auteur est I. Gaultier. Il s’agit sans doute de Jacques Gaultier qui après avoir assuré des fonctions pastorales à Cognac puis à Archiac remplace en 1654 son collègue Elie Bouhéreau à La Rochelle. Il a alors 53 ans. L’année suivante, il participe au synode provincial des églises d’Aunis, Saintonge et Angoumois qui se déroule à Tonnay-Charente. Selon La France Protestante, il dessert l’église de Dompierre en 16742. Sa date de décès n’est pas connue mais il a dû mourir avant la révocation de l’édit de Nantes, ou quitter l’Aunis et les provinces limitrophes, ce qui expliquerait son absence dans le récent et bien documenté Dictionnaire des pasteurs d’Aunis, Saintonge et Angoumois devant le Révocation3. L’ouvrage est dédié dans une « Epistre » à Monsieur des Rabaisnières qualifié par l’auteur d’être :
« un des plus intelligens au navigage, mais aussi des mieux intentionnés entre ceulx qui le pratiquent […], un des plus illustres de ceulx qui s’employent à faire voir le pouvoir de nostre Prince au milieu des Mers […] au nom duquel les corsaires ont juste sujet de concevoir de la frayeur craignant l’effort de vos mains victorieuses qui naguère ont si bien fait sentir leur force aux Infidelles, que nostre gratieux Monarque ne voulut pas laisser escouler une occasion si considérable sans vous donner d’obligeantes preuves de l’estime qu’à sa Majesté pour vostre courage et pour vostre generosité4 ».
2Quel éloge ! Il s’agit de Théophile Vigier, Seigneur des Treillebois et des Rabaisnières qui perdra la vie à la bataille de Solebay (7 juin 1672), alors qu’il assurait les fonctions de chef d’escadre sur Le Superbe, un vaisseau de 70 canons. Sans aucun doute a-t-on ici un des illustres exemples de ces marins du roi de confession protestante dont le plus connu est Abraham Duquesne5.
3Dans le texte de dédicace, l’auteur expose les motifs qui l’ont conduit à rédiger cet ouvrage. D’abord, l’absence d’ouvrage de ce type pour les marins et passagers français de confession réformée.
« M’estant apperçeu que bien que Navigage soit grandement fréquent en ce Royaume, il n’y avait point pourtant de formulaire de Prières duquel les nostres particulièrement se pussent servir en mer. »
4Ensuite, la volonté affichée de participer à la politique de développement maritime engagée par la Monarchie.
« Et je seray très satisfait si dans ce temps cy, auquel nostre Souverain travaille à faire fleurir le Commerce, je puis servir ce bon dessein par une petite preuve de mon affection au bien commun et à l’avancement de son service. »
5Si l’absence de ce type d’ouvrage doit être vérifiée, l’affirmation que la navigation se développe est une réalité puisque dans la période au cours de laquelle J. Gauthier assure des fonctions pastorales, la monarchie est engagée avec Colbert dans une politique d’expansion économique6, sans oublier que celle-ci se traduit dans la ville où il exerce on ministère, La Rochelle, par une forte croissance, comme l’atteste l’augmentation des armements vers les Antilles, la Nouvelle-France et le dynamisme des échanges avec les ports de l’Europe du Nord7. Cette croissance est portée à La Rochelle par une bourgeoisie marchande où les protestants dominent tant en nombre qu’en moyens financiers8 : autant de fidèles que Jacques Gauthier doit fréquenter au quotidien, au sein du consistoire et des assemblées synodales, à l’occasion des cultes et assemblées de prières. Ces grands marchands semblent limiter leurs voyages maritimes, confiant les expéditions, y compris la dimension commerciale, au capitaine du navire et à des commis représentant leurs intérêts sur place, souvent un membre de leur famille.
« JE N’AY EU AUTRE DESSEIN EN CET OUVRAGE, QUE D’AVANCER LA GLOIRE DE DIEU SELON MON PEU DE POUVOIR, & DE TRAVAILLER À LA CONSOLATION DES GENS DE BIEN »
6Après l’épître dédicatoire, un avertissement permet à Jacques Gaultier de justifier la nature de cet ouvrage qu’il souhaite voir utiliser comme un « Mémorial de ce qui se peut et doit pratiquer en telles rencontres et en fournir la matière ». Par « mémorial », il faut à la fois entendre un « mémoire », une somme des « occurrences », c’est-à-dire des situations dans lesquelles peuvent se trouver les marins et les passagers au cours d’un voyage maritime et les prières et les actions de grâce correspondantes à celles-ci. Il s’agit de mettre à disposition de ces hommes – il semble ne pas y avoir de femmes à bord des navires – le souci de leur donner le livre de dévotion qui doit encadrer leur rapport à Dieu lorsqu’ils se trouvent en mer, d’autant que celle-ci « est une très vaste étendue […] que tous les jours il s’y voit un nombre très grand de sujets qui obligent ceux qui en ont cognoissance à se réfléchir sur eux-mêmes et à s’élever à Dieu à toutes heures en saintes méditations ». Il transparait ici l’idée répandue dans toutes les confessions que la mer place l’homme dans un état particulier qui le conduit à prier et à méditer.
7L’avertissement permet aussi à l’auteur d’expliquer la composition de son manuel de piété :
« C’est pourquoi, mon cher Lecteur […], quand j’ai conçu ces Prières, de donner un formulaire si fourny qu’il n’y ait beaucoup à adjouster par-dessus ; mais je me seulement estudié à faire choix des occurrences principales selon qu’elles sont présentées à mon esprit en y pensant […] et de préciser : non seulement j’ay pensé aux principales, mais aussi donné à ceux qui savent se servir de ces adresses de quoy en former d’autres eux-mesmes sur diverses occurrences. »
8Il est intéressant de noter dès à présent que le recours à la lecture de la Bible, une pratique fondamentale dans la piété individuelle et collective protestante, se limite aux « chants des pseaumes avec ses prières selon que la disposition des occurrences en peu donner le loisir, nous avons jugé expédient de marquer ceux qui peuvent estre chantés selon la diversité des sujets et des rencontres, comme il se peut voir dedans la Table que nous avons dressée ». L’ouvrage ne contient pas cette table des psaumes annoncée dans l’avertissement : oubli, choix de ne pas l’intégrer, coût supplémentaire, autre publication de l’auteur ? Il est impossible de répondre à cette série de questions.
Typologie des titres des prières et actions de grâces
9Prières communes
Prière ordinaire du matin
Prière pour le soir
Prière pour le dimanche lors qu’on ne peut se trouver dans les assemblées publiques pour le service divin.
Prière pour la prospérité du Roy et de l’Estat
10Prières pour la protection des hommes
Prières pour ceux qui vont comme passager
Prières pour les Marchands qui vont trafiquer
Prières pour le Pilote
Prière pour les Matelots Prière pour celuy qui fait le quart
Prière pour ceulx qui vont en guerre en mer
Prière pour le Capitaine
Prières pour les Soldats
Prière pour ceulx qui se sauvent d’ un naufrage
Action de grâces pour ceulx qui ont terre après un naufrage
Prière pour celui qui tombe fortuitement à l’eau
Action de grâce pour celui qui est sauvé
Prière pour celui qui peust estre condamné d’estre jeté à la mer par authorité de justice
Prière pour celuy qui est condamné aux Galères
Prière pour un malade à la mer
Prière que le malade peut faire lui-même
Prière pour un blessé particulièrement
Action de grace pour celuy qui releve de maladie
Prière pour un agonizant
Prières pour ceulx à qui les vivres manquent
Prières pour un heureux retour
Action de grace pour un heureux retour
Action de grace nonobstant que le retour soit peu heureux
Action de grace plus generale pour toutes sortes de personnes et de retours
11Prières pour se protéger des contraintes naturelles
Prière générale sur le dessein d’aller en mer
Action de grace après l’accomplissement de ce dessein
Prière durant le beau temps
Prière sur la menace d’ une tempeste
Prière durant la tempeste
Action de grace après que la tempeste est passée
Prière à l’occasion d’ un naufrage
Prière pour ceulx qui sont contraints de se laisser porter
Prière pour ceulx qui sont contraints de faire le jet
Prière au temps d’un grand calme
Prière contre le feu se prend a un vaisseau
Action de grace après le péril passé
12Prières pour les activités des hommes en mer
Prière pour la Pesche
Action de grace apres la pesche et la chage
Prières pour ceulx qui vont à la Troque
13Prières pour se prémunir des dangers causés par les ennemis
Prières pour celuy qui est en risque, ou sur le point, d ‘ estre jeté en l’eau par les ennemis
Prière à la venuë d’un ou plusieurs vaisseaux corsaires
Action de grace quand le péril est évité
Prière à faire quand il faut s’apprester au combat
Action de grace quand le succes du combat est bon
Prière quand il arrive que le succes n’est pas à souhais
Prières quand on n’eschappe bien qu’avec beaucoup de peine.
14Les 49 prières et actions de grâce proposées dans le manuel peuvent faire l’objet d’une typologie qui consiste à regrouper ces textes sous cinq rubriques : Prières communes ; Prières pour la protection des hommes ; Prières pour se protéger des contraintes naturelles ; Prières pour les activités des hommes en mer ; Prières pour se prémunir des dangers causés par les ennemis. Sans rentrer dans un comptage précis du volume que chacune de ces rubriques représentent, il faut constater le poids inégal de ces dernières par le nombre des prières et actions de grâce correspondant. Il faut noter aussi la prière qui fait suite aux prières du matin, du soir et du dimanche, celle « pour la prospérité du Roy et de l’Estat ». Un passage obligé qui peut être rapproché par sa rhétorique des prières faites pour le roi dans les temples au cours du culte et au cours des synodes provinciaux et nationaux des églises réformées de France. Les réformés sont de fidèles sujets du roi que Dieu doit éclairer « afin que nous menions une vie paisible & tranquille sous sa domination & en toute piété ». Une prière en pleine période de mise en place par la monarchie de l’application à la rigueur de l’édit de Nantes qui entraine la fermeture de plusieurs dizaines de lieux de culte9.
15Prières communes : 4
- Prières pour la protection des hommes : 30 (dont 21 prières et 9 actions de grâce) ;
- Prières pour se protéger des contraintes naturelles : 12 (9 prières et 3 actions de grâce) ;
- Prières pour les activités des hommes en mer : 3 (2 prières et 1 action de grâce) ;
- Prières pour se prémunir des dangers causés par les ennemis : 7 (5 prières et 2 actions de grâce).
16Les prières sont plus nombreuses que les actions de grâce autrement dit les invocations plutôt que les remerciements adressés à Dieu d’avoir exaucé les appels des hommes en péril. Avec près de 60 %, la rubrique rassemblant les demandes à Dieu de protéger les hommes domine largement. Suit de très loin, la demande de protection des colères du ciel et de la mer (25 %). Il est donc évident que ce manuel entend d’abord répondre à la peur de la mer et des dangers de la navigation. Le protestant est seul face au péril puisqu’il n’y a pas à bord, ou exceptionnellement, de ministre embarqué à la différence du catholique qui peut souvent compter, du moins sur les navires de grand commerce et de guerre, sur la présence d’un clerc qui peut répondre à la demande de prières. La demande d’être protégé des entreprises des corsaires et des ennemis et de voir les activités maritimes être le plus profitable possible arrivent loin derrière.
« Ô DIEU, S’IL FAUT QU’À CETTE HEURE NOUS FINISSIONS NOSTRE VIE, S’IL FAUT QUE LA MER NOUS ENGLOUTISSE, CONSOLE DU MOINS NOS ÂMES… »
17Ce manuel vise donc tout d’abord à mettre à disposition des différentes catégories de ceux qui doivent s’embarquer sur un navire pour effectuer un voyage maritime une prière propre à chacune d’entre elle. Et en premier lieu les passagers, avec une mention spéciale pour un groupe, celui composé de marchands. La prière concernant les passagers est une des plus longues de l’ouvrage. Elle s’ouvre par une évidence : compte tenu de la surface occupée par les océans et les mers, le voyage est une nécessité pour ceux qui ont pour activité le grand commerce. Mais, écrit Jacques Gaultier, « les routes de la mer sont telles qu’il y a beaucoup de risques et de difficultés en nombre » et l’auteur d’évoquer les attaques, la fureur des vagues, l’incendie du bateau, les tempêtes et les tourbillons et aussi le calme plat « qui cause de facheux languissemens & nous fasse consommer nos vivres sans avancer en notre voyage » et la corruption de la nourriture. La motivation qui engage le marchand à embarquer est le « gain honnête ». Aux risques déjà évoqués dans la prière précédente, le marchand, qui veut faire son commerce « avec rondeur » demande à Dieu de le garder « des mains hardies de tant de corsaires & surtout de ceux qui non contens de ravir les biens pourraient me réduire en servitude où je serois exposé à des tentations très dangereuses & me voir solicité à faire naufrage dans le foy ». Crainte des corsaires catholiques ? Peur des corsaires musulmans ? Il est difficile de trancher car la conversion ou la mort est un épisode de l’affrontement sur les mers des guerres entre chrétiens et musulmans puis entre catholiques et protestants à partir du XVIe siècle. Des délibérations consignées dans les procès-verbaux de plusieurs synodes nationaux au XVIIe siècle font état de collectes de fonds pour racheter les captifs d’Afrique du nord. Le danger est donc bien réel mais il n’est pas propre aux protestants et il concerne l’ensemble des églises chrétiennes.
18Les prières adressées par les membres d’équipages sont différentes selon les fonctions à bord mais elles ont en commun de solliciter la divinité « la vraye source de toute l’adresse que les hommes peuvent souhaiter pour bien réussir en leur entreprise ». Le pilote, le premier membre de l’équipage cité par l’auteur, ce qui témoigne de l’importance de sa tâche, en appelle à celui « qui a fait le Soleil, la Lune & tous les Astres » afin « que l’observation de leurs cours se peussent tirer des règles pour la [la navigation] faire tant seurement ». Sous la plume de Jacques Gaultier, la peur du pilote c’est de se trouver face à la présence de lieux méconnus. Quant aux matelots outre la protection qui est demandée contre les différents et nombreux dangers liés à la conduite du navire la phrase à retenir dans la prière adressée à Dieu est la suivante : « donne toujours la prudence nécessaire pour ne faire rien que bien à propos & fay que nostre service soit utile à ce vaisseau, afin que nous puissions heureusement réussir en ce voyage […] et que nous dépendions toujours de ta sagesse sans murmurer contre toi ». Allusion à un milieu qui est porté « aux exécrations et aux blaphèmes ». Il en de même pour les autres occurrences, capitaines, soldats etc. Chacun attend le soutien de Dieu pour effectuer son métier, assurer sa vocation. La prière pour le capitaine témoigne de la grande responsabilité de l’homme qui en assure la fonction :
« Que comme les yeux de l’homme sont placés dedans la tête pour descouvrir de plus loin, moy que tu as fait chef de quelques autres fay que je ne me trouve point destitué des lumières nécessaires. Et qu’avec un vray courage & avec une diligence bien soigneuse, je face toujours ce que doit faire tout homme qui a du commandement, me donnant en bon exemple à ceux qui sont sous ma charge, dans l’aversité comme en la prospérité. Et comme au lieu d’abuser jamais de mon pouvoir, il me souvienne toujours qu’ils sont hommes comme moy, qu’estans d’une commune nature nous travaillons à l’envy, moy à les conduire comme il faut, eux à obéir de bonne sorte10. »
19Les prières pour se protéger des contraintes naturelles sont construites sur le même schéma : reconnaissance que Dieu est le maître de la nature ; la confrontation des hommes avec les colères des éléments est un signe de leurs péchés ; ces épreuves sont des leçons données aux hommes par Dieu dont ils doivent tirer profit pour s’amender s’ils arrivent à bon port ; que si toutefois la mort survient et que Dieu accorde sa grâce, l’homme est assuré d’une immortalité bienheureuse.
20Les prières relevant de la catégorie des activités développées par les hommes en mer concernent plus spécifiquement deux d’entre elles : la pêche et la troque c’est-à-dire la traite des fourrures et des pelleteries canadiennes. Pour ce qui est de la pêche les hommes demandent la réussite de l’entreprise c’est-à-dire une bonne pêche (« pouvoir si bien réussir en la pesche que nous avons à faire que bien tost nous nous trouvions fournis de charge convenable ») et de les préserver de « tomber nous-mêmes en proye aux poissons et & aux monstres des eaux ». Après une phrase rapide justifiant les échanges (« chaque pays eust ses avantages particuliers, tellement que ce qui abonde en quelques uns ne se peut pas se trouver si commodément ailleurs »), le texte de la prière pour la troque est presque entièrement consacré aux relations avec les Amérindiens, partenaires obligés des coureurs des bois et marchands :
« Nous, qui pour le bien de nos affaires, nous disposons à traiter avec ceux de ce pays, dont les humeurs défiantes & les esprits grandement barbares peuvent nous rendre le succez douteux & nous causer du desavantage ; Nous te supplions que tu vueilles par ta bonté nous prendre en ta protection spéciale & nous adresser par ta grace, afin mesmes, que nous ne soyons en achoppement à ces gens là […] & que nostre procédé ne rebute point ces peuples d’un échange bien plus important & plus favorable pour eux tellement que s’apprivoisans avec nous, ils renoncent à l ‘ impiété & l’erreur de la nature & facent voir assez dociles à les biens concevoir de bons sentiments pour l’Evangile de ton Fils11. »
21Cet extrait est intéressant à double titre. D’abord parce que les représentations de l’Amérindien dans les écrits des réformés français sont très rares au XVIIe siècle malgré le rôle important des marchands de cette confession dans les trafics avec la Nouvelle-France, notamment à La Rochelle, comme nous l’avons rappelé en introduction. Mais le plus surprenant est de relever ici le souci de conversion des Amérindiens au christianisme par l’apprivoisement né du contact régulier fondé sur les jeux d’échanges. L’interdiction faite au protestant de s’établir en Nouvelle-France (1627) a mis un terme à une éventuelle concurrence entre catholiques et réformés dans la conquête des âmes amérindiennes… si tant est qu’il y est eu quelques velléités missionnaires des réformés au Canada12. Le débat a pu avoir lieu sous Henri IV avec la mission confiée à De Monts, en échange du monopole de traite, de convertir les indigènes « au Christianisme, et en la créance et profession de nostre foy et religion… » Quel christianisme ? Le catholicisme du roi ? Le calvinisme de Du Monts ? Nous rejoindrons sur ce point l’hypothèse de Dominique Deslandres : « En fait de christianisation, il s’agit pour De Monts d’établir “un ordre” comme l’écrit Champlain “nécessaire à la conservation du pays”13 » c’est-à-dire au maintien et renforcement du système d’exploitation coloniale fondé au début du XVIIe siècle sur des comptoirs et non des colonies de peuplement.
22Les prières contre les dangers causés par les ennemis portent pour l’essentiel sur une rencontre avec des vaisseaux corsaires montés soit par des pirates dont l’activité « d’une avidité brutale » est condamnée, soit par des « infidèles qui non seulement attentent aux biens de ceux qu’ils prennent : mais qui de plus asservissent leurs personnes et les sollicitent soit directement soit indirectement par leurs violences au renoncement du nom de ton fils Jésus ». Prières et actions de grâce répondent à toutes les issues, heureuses et malheureuses. Marins et passagers s’en remettent à Dieu et à sa décision : « Mais s’il te plaist de nous chastier pour nos offenses, que nous tombions entre tes mains plustost qu’en celles de hommes. » La mort est préférable aux prisons et aux galères barbaresques. Mais, pour l’auteur, le danger est moins physique que spirituel.
« M’ESTANT APPERÇEU […] QUE IL N’Y AVAIT POINT POURTANT DE FORMULAIRE DE PRIÈRES DUQUEL LES NOSTRES PARTICULIÈREMENT SE PUSSENT SERVIR EN MER »
23Dans ses livres sur le péché et la peur en Occident, Jean Delumeau consacre plusieurs chapitres à la pastorale de la peur en pays protestant14. C’est dans la contribution à un colloque consacré à la foi chrétienne des populations littorales, qu’il s’interroge sur le protestantisme et la peur en mer15. Le sujet est repris indirectement en 1990 par Alain Cabantous dans un article qui, posant la question de la disparition en mer, conclut à la place originale de la mort dans la culture maritime16. En ce qui concerne les milieux maritimes des pays protestants, ces deux historiens mobilisent surtout des sources anglaises, allemandes et, à un degré moindre, néerlandaises et scandinaves. Il est mis en évidence dans ces études le maintien des rites de bénédiction des navires au sein des églises anglicanes et luthériennes. Qui dit rites de cérémonies dit prières. Jean Delumeau fait état d’un chapitre intitulé « formules de prières à utiliser en mer » dans les éditions Book of Common Prayer publiés au cours du XVIIe siècle qu’en 1641 le poète puritain George Wither édite un recueil d’hymnes qui contient sept chants en rapport avec le voyage dont cinq concernent le voyage maritime17. La seule source française présentée par Jean Delumeau18 et Alain Cabantous19 est l’ouvrage du pasteur rétais Théophile Barbault publié à Amsterdam en 1688 par un libraire qui est aussi un réfugié rochelais20. L’ouvrage est dédié par l’auteur à « Messieurs les directeurs de la compagnie des Indes de la Chambre d’Amsterdam ». Le livre du pasteur Jacques Gauthier, pourtant connu de Jean Delumeau, n’est pas pris en compte dans ces travaux alors qu’il précède de près de vingt-cinq années l’ouvrage de Théophile Barbault et semble ainsi être le premier ouvrage de piété maritime écrit par un pasteur réformé français.. comme l’affirme à juste titre son auteur.
24La comparaison entre les deux ouvrages qui installent une dévotion particulière au sein des réformés français est bien évidemment intéressante. Force est de constater à la lecture des titres des prières établis par Théophile Barbault que si ce dernier propose une dizaine d’occurrences supplémentaires (62 au lieu de 49), il s’est beaucoup inspiré du manuel de son collègue puisque le lecteur retrouve 55 titres identiques de prières et d’actions de grâce. Mentionnons quelques occurrences nouvelles : « quand il y a une voie d’eau » ; « quand le navire est environné de glaces et en danger d’être brisé » etc. Ajoutons un souci nouveau, absent chez Jacques Gauthier, celui de recommander sa famille à Dieu pendant l’absence du marin ou du voyageur : « Prends aussi soin, Seigneur, de nos familles pendant notre absence. Regarde des yeux de ton amour toutes les personnes qui la composent ! Accorde leur les bénédictions de la terre dont ils peuvent avoir besoin. »
25Il est évident que Théophile Barbault, ministre de Saint-Martin de Ré à partir de 1668 – et peut-être quelques années avant, ne pouvait pas ne pas connaître l’ouvrage publié par un ministre de La Rochelle, Jacques Gauthier en 1665. Dans son avertissement, il dit répondre à une demande :
« Plusieurs ont souhaité que l’on composât quelques prières propres pour de telles occasions et que l’on en fît un assez grand nombre pour pouvoir y avoir recours dans tous ces divers accidents qui arrivent pendant les voyages qui sont quelquefois si longs et si difficiles21. »
26En 1688, ce type d’ouvrage répond effectivement à une demande nouvelle et un éditeur est toujours sensible à l’émergence d’un nouveau marché : les dizaines de milliers de réfugiés qui embarquent clandestinement sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche pour trouver un asile dans les États protestants, notamment les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne. Un mouvement d’exode qui commence dès la fin des années 1670 à la suite des premières mesures contre les églises réformées, les procès contre les pasteurs, la multiplication des interdictions professionnelles, la mise sous surveillance des milieux maritimes et qui prend une très grande ampleur sur le littoral atlantique avec les dragonnades en Poitou et en Aunis en 1681 et bien évidemment la révocation de l’édit de Nantes à l’automne 168522. Des dizaines de milliers de réformés, hommes, femmes et enfants fuient le royaume de France par la mer. À l’angoisse de la fuite clandestine s’ajoutent les conditions de l’exode : l’embarquement la nuit dans une chaloupe ballotée par les vagues, l’attente, l’ascension le long de la coque du vaisseau où l’on se cache au mieux jusqu’au moment où il est possible de venir sur le pont dans l’espérance de percevoir au plus vite la côte du pays d’accueil et dont on attend asile et refuge.
27Si Théophile Barbault avait un modèle éditorial en langue française, Jacques Gauthier avait aussi un modèle d’ouvrage de piété maritime. Les études de Jean Delumeau éclairent ce point et démontrent l’antériorité de deux ouvrages : le Book of Common Prayer et aussi le Christlycke Zeevaert (Navigation chrétienne) écrit par Adam Westerman et publié à Amsterdam en 1610 et qui a connu 24 éditions successives jusqu’au milieu du XVIIIe siècle23. Une des particularités de cet ouvrage, c’est la dénonciation des pratiques « superstitieuses » qui se poursuivent sur les navires24. Sans doute est-ce même la motivation de son élaboration et de sa publication par ce calviniste néerlandais dans un contexte de développement des voyages vers les Amériques et l’Asie par les Compagnies des Indes néerlandaises25. La construction du manuel de J. Gauthier avec la section du Book of Common Prayer consacrée au sujet est identique : prières communes puis succession de prières à réciter face à des situations mettant en péril le navire, l’équipage et les passagers. De même avec le recueil d’hymnes de Wither. Par contre, il n’y a pas de similitude en termes de construction formelle avec l’ouvrage d’A. Westerman qui oppose aux pratiques magiques la méditation des textes bibliques et la confiance en Dieu26. Mais il faut souligner que J. Gauthier ne se situe pas dans une stratégie de destructions des superstitions chez les marins réformés. Il se situe plus dans « une préoccupation catéchétique » imposant un discours structuré et efficace pour répondre aux différents périls et proposer des actions de grâce quand le danger s’éloigne, la mer s’apaise et que le retour à bon port est assuré.
28Au terme de l’analyse nous pouvons avancer une certitude : l’ouvrage de Jacques Gauthier, Seureté du Navigage ou Manuel de prières pour ceux qui vont sur la Mer, est le premier manuel de dévotion maritime à destination des protestants français. Son modèle est le chapitre du Common of Prayer Book intitulé « formules de prières à utiliser en mer ». Doit-on voir une version en langue française du livre de prières de l’Église anglicane ? Oui mais complété par des préoccupations de marins français de confession réformée au début du règne de Louis XIV. En 1665, Jacques Gauthier entend en effet répondre à deux types de lecteurs : les officiers et marins qui combattent sur les vaisseaux du roi, la dédicace au chef d’escadre Des Rabaisnière-Treillebois l’atteste ; les marchands et membres des équipages qui en nombre croissant au milieu du XVIIe siècle partent pour des expéditions et entreprises transatlantiques et assurent les armements à la pêche sur les bancs de Terre-Neuve et les échanges avec les colonies françaises d’Amérique. Ce « mémorial » impose dans la production d’ouvrages de piété protestants dans la France du XVIIe siècle un type nouveau destiné à un milieu particulier : les gens de mer. Un ensemble d’hommes qui vit une bonne partie de son existence terrestre sur cet élément imprévisible et dangereux qu’est la mer et qui l’éloigne pour de longues semaines, voire de longs mois, du cadre rassurant de la communauté et des assemblées dominicales. Vingt-cinq années plus tard, l’ouvrage de Théophile Barbault entend répondre à une nouvelle demande, celle des exilés qui rejoignent le Refuge par la mer. Mais la construction est identique. Le ministre de Saint-Martin de Ré ne pouvait pas ne pas connaître l’ouvrage de son collègue Jacques Gauthier et en faire son modèle éditorial.
29En 1655, Jacques Gauthier participe au synode provincial des églises réformées d’Aunis, Saintonge et Angoumois qui se déroule à Tonnay-Charente. Il y prononce un sermon le 6 juin. Le texte sera publié quelques mois plus tard27. De cette prédication, retenons deux extraits de la conclusion :
« Comme vous savez que ceulx qui naviguent en ces costes sont bien ayses de voir au haut de la tour célèbre qui a esté élevée avec beaucoup d’art et de peine près de nous au milieu des flots de l’Océan un feu allumé qui leur donne adresse, afin qu’ils évitent les rochers et les battures et qu’ils se défendent du naufrage28 …
Vous aussi Mes Frères, parmi les funestes ombres de tant de difficultés qui nous donne de l’empeschement et nous menacent de beaucoup de risques ; éjouissez-vous en Dieu et le bénissez voyant le feu saint de la Vérité qui vous resplendit de dessus la tour sacrée qu’il a élevée et qu’il conserve au milieu des flots et des tempêtes du Monde29. »
30Deux citations qui témoignent de l’intérêt de Jacques Gauthier pour la mer et pour certes cultiver une permanence dans le discours chrétien : la vie n’est pas un long fleuve tranquille, elle est plutôt un océan imprévisible où à chaque instant peut se lever une tempête. Mais, la publication en 1665 de son manuel de piété à destination des protestants qui naviguent a peut-être pour origine cette image récurrente de la prédication sur les aléas de la vie chrétienne enrichie de la proximité quotidienne de l’Océan et des périls auxquels les gens de mer et les voyageurs sont confrontés.
Notes de bas de page
1 J. Gaultier, La seureté du navigage ou manuel de prières pour ceux qui vont en mer, chez Pierre Cailloue, Quevilly, 1665, XII + 192 p. La dédicace est datée « De La Rochelle ce 1 de l’An 1665 ». L’exemplaire consulté est conservé à la bibliothèque de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français (8° 18550). L’auteur tient ici à remercier la Bibliothèque SHPF d’avoir assurée la numérisation de l’ouvrage. Sur l’importance de l’église réformée de Quevilly au XVIIe siècle, voir Luc Daireaux « Réduire les huguenots », dans Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle, Paris, 2012.
2 Elisabeth ForlacroixL’Église de La Rochelle. Dictionnaire biographique des membres de l’Église Réformée de La Rochelle à l’époque de la révocation de l’Édit de Nantes, thèse de doctorat en Histoire, université de Montpellier, 1996, Villeneuve d’Ascq, 1999, vol. 2, p. 186.
3 Elisabeth Forlacroix et Olga de Saint-AffriqueLes pasteurs d’Aunis, Saintonge et Angoumois devant la Révocation, Paris, Les Indes Savantes, coll. « Rivages des Santons », 2010.
4 J. Gaultier, op. cit., « Epistre », n. p.
5 Jean Meyer et Martine AcerraHistoire de la marine française, Rennes, Ouest-France, 1994 ; Michel Vergé-FranceschiAbraham Duquesne. Huguenot et marin du Roi Soleil, Paris, France-Empire, 2014 et du même auteur « Les huguenots dans la marine du roi (1572-1688) », dans M. Augeron, D. Poton, B. Van Ruymbeke (dir.), Les huguenots et l’Atlantique. Pour Dieu, la Cause ou les Affaires, vol. 1, Paris, PUPS/Indes Savantes, 2009, p. 323-346.
6 Robert MandrouLouis XIV en son temps, Paris, PUF, coll. « Peuples et Civilisations », 1973 p. 122 et suiv.
7 Olivier Pétré-GrenouilleauLes négoces maritimes français, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Belin, 1997, p. 31-32 ; Didier Poton, « Le négoce huguenot rochelais et le Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Mickael Augeron et Dominique Guillemet (dir.), Champlain ou les portes du Nouveau Monde. Cinq siècles d’échanges entre le Centre-Ouest français et l’Amérique du Nord, La Crêche, Geste éditions, 2004, p. 193-197.
8 Louis PérouasLe diocèse de La Rochelle de 1648 à 1724. Sociologie et pastorale, Paris, Éditions de l’EHESS, 1999 (rééd.), t. 1, p. 137.
9 Patrick CabanelHistoire des protestants en France (XVIe-XXIe siècle), Paris, Fayard, 2012, p. 543-565.
10 J. Gaultierop. cit., p. 57-58.
11 Ibid., p. 168.
12 Leslie Choquette « Une colonie de “naturels françois catholiques” ? Les protestants en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Guy Martinière, Didier Poton, François Souty (dir.), D’un Rivage à l’Autre. Villes et protestantisme dans l’Aire atlantique (XVIe-XVIIe siècle), Paris-Poitiers, Imprimerie Nationale/Presses de la MSHS de Poitiers, 1999, p. 267-276. Marie-Claude Rocher, Marc Pelchat, Philippe Chareyre, Didier Poton (dir.), Huguenots et protestants francophones au Québec, Montréal, Novalis, 2014.
13 Dominique DeslandreCroire et faire croire. Les missions françaises au XVIIe siècle, Paris, Fayard, p. 212.
14 Jean DelumeauLa Peur en Occident, Paris, Fayard, 1978 (rééd. Pluriel) ; Le péché et la peur. La culpabilisation en Occident, XIIIe-XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1983, p. 551-623 ; Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois, Paris, Fayard, 1989, p. 399-473.
15 Jean Delumeau « Le protestantisme et la peur en mer », dans Alain Cabantous, Françoise Hild-sheimer (éd.), Foi chrétienne et milieux maritimes (XVe-XXe siècles), Paris, Collège de France, 1987, p. 122 et suiv.
16 Alain Cabantous, « Le corps introuvable ; Mort et culture maritime, XVIe-XIXe siècles », Histoire, économie et société, 1990, 9e année, no 3, p. 321-336.
17 Jean Delumeau « Le protestantisme et la peur en mer », p. 124.
18 Ibid., p. 124-126.
19 Alain Cabantous, art. cit., p. 330-331.
20 Théophile BarbaultPrières pour ceulx qui voyagent sur les mers tant à l’occasion de divers accidents qui leur arrivent que des maladies dont ils peuvent travaillés pendant leur voyage, Amsterdam, chez Pierre Savouret, 1688. Sur Théophile Barbault, voir Elizabeth Forlacroix et Olga de Saint-Affriqueop. cit., p. 46-47.
21 Théophile Barbaultop. cit., Avertissement, n. p.
22 Patrick Cabanelop. cit., p. 709-754.
23 Westerman A., Christlycke Zeevaert, Amsterdam, 1610. Jean Delumeau, Rassurer et protéger…, p. 427-428.
24 Alain Cabantous art. cit., p. 330.
25 Romain Bertrand « Puisque ton navire n’est pas fait de planches. Métrologies nautiques et conjuration des périls spirituels en situation de “premiers contacts” (Hollande-Insulinde, XVIe-XVIIe siècle) », Ethnologie Française, 2015, 1 (vol. 45), p. 19-29.
26 Jean DelumeauRassurer et protéger…, p. 428.
27 Gauthier J., Le vray rang des fidèles ministres de Jésus-Christ en son Église ou Sermon sur le chapitre quatriesme, verset 4 du cantique de Salomon, Se vend à Charenton par Louis Vendosme, Paris, 1655.
28 Il n’est pas interdit de penser au phare de Cordouan que Jacques Gauthier connaissait puisque dans la dédicace au Marquis de Ruvigny, Député général des Églises réformées, qui ouvre l’édition de ce sermon, il le remercie de l’avoir aidé à obtenir le rétablissement des églises de l’Île d’Oléron. Ibid., dédicace, n. p.
29 Ibid., p. 45-46.
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