Les troubles cognitifs associés au vieillissement normal
p. 153-171
Texte intégral
1L’augmentation de l’espérance de vie s’accompagne d’un vieillissement de la population et d’une augmentation démographique des couches les plus âgées de celle-ci. En effet, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans a très fortement augmenté au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et continuera à augmenter au cours de la première moitié du XXIe siècle. Ce vieillissement démographique se marque plus particulièrement au niveau de l’Europe et de l’Amérique du Nord. De plus, parmi les personnes âgées de plus de 65 ans, il apparaît que l’augmentation démographique sera la plus importante chez celles de plus de 80 ans. Ce vieillissement de la population sera inexorablement associé à la survenue de diverses maladies chroniques, parmi lesquelles les maladies neurodégénératives occuperont une place majeure. Le vieillissement de la population entraînera également un certain nombre de modifications physiques (i.e., diminution de la force) et cognitives (i.e., diminution des capacités mnésiques) chez des personnes exemptes de toute pathologie.
2Ce vieillissement démographique posera évidemment un certain nombre de problèmes, tant au niveau sociétal qu’individuel. Ainsi, il s’agira de trouver une alternative au système actuel de gestion des pensions et du coût des soins médicaux. De même, il s’agira de gérer la perte d’autonomie associée au vieillissement et d’assurer une qualité de vie optimale aux personnes âgées. Afin de tenter de répondre à ces défis, il convient tout d’abord de cerner exactement ce que représente le vieillissement cognitif : quelles fonctions exactes sont altérées ou préservées lors de l’avancée en âge, et avec quelles répercussions au quotidien. Il s’agira également d’identifier les facteurs susceptibles de retarder la survenue de ces difficultés. Dans ce contexte, l’objectif de ce chapitre est de donner un aperçu général des modifications cognitives liées à l’âge et des facteurs influençant ces modifications.
Les modifications cognitives liées au vieillissement normal : les capacités préservées et altérées
3De façon générale, les études transversales et longitudinales qui se sont intéressées aux modifications du fonctionnement cognitif à travers le cycle de vie ont montré que trois patterns distincts pouvaient coexister. Ainsi, une diminution de performance apparaît de façon précoce (avant 60 ans) pour des mécanismes cognitifs de base du traitement de l’information (par exemple, la vitesse de traitement) mais cette diminution ne s’accentue pas de façon drastique passé la sixième décade (Hultsch, Hertzog, Dixon, & Small, 1998 ; Park et al., 2002 ; Park et al., 1996 ; Schaie, 1996). Par contre, des tâches mettant en jeu des processus qui ont été pratiqués durant tout le cycle de vie ou qui impliquent le recours aux connaissances acquises tout au long de la vie (vocabulaire, connaissances sémantiques,…) ne montrent pas de déclin cognitif jusqu’à un âge avancé (Grégoire & Van der Linden, 1997 ; Park et al., 2002 ; Schaie, 1996). Finalement, des processus tels que la mémoire autobiographique ou le traitement émotionnel de l’information semblent rester stables tout au long de la vie (voir par exemple, Fromholt et al., 2003). De façon générale, la coexistence de ces différents patterns indique que le vieillissement cognitif n’est pas un processus uniforme.
Les interprétations théoriques du vieillissement cognitif
4Il existe actuellement deux grands types d’interprétation générale et intégrée du fonctionnement cognitif de la personne âgée : les approches analytiques et les approches globales. Les approches analytiques postulent qu’il est possible de scinder la performance cognitive en ses différents éléments constituants (structures et processus), et que les différences dans le fonctionnement cognitif liées à l’âge peuvent être interprétées en termes d’efficacité relative de sous-composantes spécifiques de traitement. À l’opposé, les approches globales du vieillissement postulent l’existence d’un petit nombre de facteurs généraux qui interviennent entre la variable « âge » et les composantes de traitement impliquées dans différentes tâches cognitives complexes. En d’autres termes, contrairement aux interprétations analytiques qui postulent l’existence de difficultés spécifiques multiples (stratégies inefficaces ou composantes moins fonctionnelles), l’approche globale considère que la majorité des différences liées à l’âge, et observées dans un large éventail de tâches cognitives, sont partagées et non indépendantes. En d’autres termes, un nombre restreint de variables explicatives (facteurs généraux) permet de rendre compte de l’effet de l’âge dans un grand nombre de tâches cognitives diverses (voir Salthouse, 2000).
5D’un point de vue neuropsychologique, l’approche analytique suggère que les difficultés cognitives spécifiques observées chez les sujets âgés seraient la conséquence d’un dysfonctionnement associé à l’âge dans certaines régions cérébrales localisées et spécifiques, en particulier les lobes frontaux et les régions médio-temporales (Raz, Gunning-Dixon, Head, Dupuis, & Acker, 1998 ; Reuter-Lorenz, 2000). Par contre, l’approche globale postule que les effets de l’âge sur un petit nombre de variables explicatives seraient la conséquence de changements anatomiques ou physiologiques, non plus discrets et localisés, mais distribués sur de nombreuses régions cérébrales (par exemple, une perte diffuse de cellules induite par des problèmes cérébro-vasculaires, ou une réduction dans la quantité de divers neurotransmetteurs).
L’approche analytique
6Un grand nombre de processus cognitifs ont été explorés à ce jour dans le cadre de l’approche analytique, amenant à un relevé relativement exhaustif des processus préservés et modifiés par le vieillissement normal (pour une présentation plus détaillée de ces travaux voir Craick & Salthouse, 2008 ; Dujardin & Lemaire, 2008 ; Lemaire & Bherer, 2005).
7Ainsi, des altérations du fonctionnement attentionnel ont été rapportées à plusieurs reprises (pour une revue, Adam, Van der Linden, & Collette, 2002). De façon générale, toutes les études ont mis en évidence un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information. Les capacités d’attention sélective, c’est-à-dire la capacité à traiter de façon efficace et rapide les informations pertinentes pour la tâche en cours, au détriment des informations non-pertinentes qui doivent être inhibées, sont moins efficaces chez les sujets âgés (voir par exemple, Hahn & Kramer, 1995 ; Spieler, Balota, & Faust, 1996). Finalement, les capacités d’attention divisée, qui reflètent l’aptitude à partager l’attention entre deux tâches concurrentes réalisées simultanément, sont également altérées, ce qui a été attribué à une réduction des ressources attentionnelles chez les sujets âgés. Toutefois, la capacité à préparer de façon optimale son attention suite à la présentation d’un signal avertisseur (alerte phasique) apparaît préservée. En effet, bien que les sujets âgés aient des temps de réaction globalement plus lents que les sujets jeunes, la distribution de ces temps de réponse en fonction de l’intervalle séparant le signal avertisseur de la cible est équivalente dans les deux groupes. En d’autres termes, les sujets âgés ne semblent pas avoir besoin de plus de temps que les sujets jeunes pour atteindre leur niveau maximal de préparation, et ils bénéficient de la même façon de la présence d’un signal avertisseur (Nebes & Brady, 1993). De même, les capacités d’attention soutenue sur une longue période semblent également préservées (pour une revue, Giambra, 1993).
8Un autre domaine qui a été fréquemment décrit comme altéré lors vieillissement non-pathologique est celui du fonctionnement exécutif et de la mémoire de travail. Ces termes renvoient à un ensemble varié de processus cognitifs de haut niveau permettant une adaptation et des interactions réussies avec notre environnement. Un grand nombre de travaux ont montré que ces processus sont déficitaires dans le vieillissement normal (pour une revue, Collette, Péters, Hogge, & Majerus, 2007). Ainsi, les personnes vieillissantes présentent des difficultés à simultanément stocker et manipuler de l’information se trouvant en mémoire de travail, et à mettre à jour cette information. Les personnes âgées présentent également une sensibilité accrue à l’interférence, des difficultés à inhiber le traitement d’informations présentes dans l’environnement mais non pertinentes pour la tâche en cours, ainsi que des difficultés à alterner entre la réalisation de différents processus cognitifs et différents niveaux de traitement des stimuli. Toutefois, de nouveau, tous les aspects du fonctionnement exécutif et de la mémoire de travail n’apparaissent pas perturbés par le vieillissement. Ainsi, les capacités de stockage passif de l’information en mémoire de travail se modifient très peu avec l’âge (voir par exemple Grégoire & Van der Linden, 1997). De même, si la fonction d’inhibition a été globalement considérée comme déficitaire, des travaux récents montrent que certains aspects, notamment l’inhibition automatique (dans laquelle la personne n’est pas prévenue de la présence d’éléments interférents), est préservée (Collette, Germain, Hogge, & Van der Linden, 2009).
9Dans le domaine mnésique, les capacités de mémoire épisodique (concernant la mémorisation d’informations situées dans un contexte spatio-temporel précis) apparaissent également altérées (voir Taconnat & Isingrini, 2008). Différentes explications ont été proposées pour rendre compte de ces difficultés. Ainsi, les personnes âgées ne parviendraient pas à récupérer la source de l’information encodée en mémoire (c’est-à-dire, où, quand et comment cette information a été apprise). Par ailleurs, les personnes vieillissantes ne mettraient pas spontanément en place des stratégies efficaces d’encodage et de récupération de l’information. Certains aspects de la mémoire à long terme apparaissent toutefois préservés. Ainsi, les capacités d’encodage et de récupération restent satisfaisantes, pour peu que les processus mis en œuvre soient de nature automatique (Jennings & Jacoby, 1997) ou lorsqu’une aide est fournie (Taconnat & Isingrini, 2008). Finalement, les processus de familiarité (reflétant un accès direct à la trace mnésique) seraient intacts, au contraire des processus de « recollection » (consistant en la récupération contrôlée de l’épisode d’apprentissage) (Adam, 2003). En ce qui concerne les autres systèmes de mémorisation à long terme, il a été démontré que la mémoire implicite, classiquement définie comme une influence non consciente de l’information traitée auparavant sur une performance ultérieure, reste relativement stable lors du vieillissement (Fleischman, Gabrieli, Wilson, Moro, & Bennet, 2005). Finalement, les résultats des études s’étant intéressées à la mémoire procédurale (c’est-à-dire la mémoire pour des habilités diverses hautement automatisées, telles que la danse ou le jeu d’échec) apparaissent contradictoires, certains travaux ayant montré que les sujets âgés sont moins performants que les sujets jeunes au cours d’apprentissages moteurs, perceptifs ou cognitifs tandis que d’autres études n’ont pas trouvé d’effet de l’âge (voir Taconnat & Isingrini, 2008).
L’approche globale
10Les approches globales du vieillissement se différencient des approches analytiques dans la mesure où elles postulent l’existence d’un petit nombre de facteurs généraux qui interviennent entre la variable « âge » et les différentes composantes de traitement impliquées dans les performances cognitives. À l’heure actuelle, quatre facteurs généraux ont été proposés dans la littérature comme médiateurs entre l’âge et la cognition : une réduction de la vitesse de traitement de l’information, des difficultés à inhiber une information non pertinente, une diminution des ressources de la mémoire de travail, et un déclin des traitements sensorimoteurs de l’information (Park, 2000). La contribution de ces facteurs généraux aux effets de l’âge dans le fonctionnement cognitif a généralement pu être mise en évidence lorsque les trois conditions suivantes sont remplies : a) la présence d’une relation négative entre l’âge et les mesures de ces facteurs généraux ; b) la présence d’une relation positive entre les mesures des facteurs généraux et les mesures de la cognition ; et c) une atténuation substantielle des différences liées à l’âge dans les performances à différentes tâches cognitives, après que l’influence des facteurs généraux aient été statistiquement contrôlée.
Vitesse de traitement
11Plusieurs auteurs postulent qu’une réduction de la vitesse avec laquelle peuvent être exécutées les opérations de traitement contribue de manière déterminante aux effets de l’âge sur la performance dans une grande variété de tâches cognitives : mémoire, raisonnement, langage, cognition spatiale, intelligence fluide, etc. (Anderson & Craick, 2000 ; Birren & Fischer, 1995 ; Salthouse, 1996). Cette hypothèse peut prendre différentes formes, mais les tenants de cette approche s’accordent tous sur le fait qu’une exécution plus rapide d’opérations cognitives permet la réalisation de plus et peut-être de meilleurs traitements. Cette contribution de la vitesse de traitement s’exprimerait par l’intermédiaire de deux mécanismes : les mécanismes de limite de temps et de simultanéité. Plus spécifiquement, selon Salthouse (Salthouse, 1996), la performance cognitive est dégradée quand le traitement est lent parce que les opérations pertinentes ne peuvent pas être réalisées avec succès (limite de temps) et parce que les produits des traitements précoces ne sont plus disponibles quand le traitement ultérieur est achevé (limite de simultanéité).
Capacité d’inhibition
12Plusieurs auteurs ont proposé que les différences liées à l’âge dans le fonctionnement cognitif s’expliqueraient par un problème affectant les processus inhibiteurs (Hasher & Zacks, 1988 ; Zacks & Hasher, 1994). Plus spécifiquement, ces difficultés d’inhibition limiteraient d’une part la capacité des personnes âgées à empêcher l’entrée en mémoire de travail d’informations non pertinentes, et d’autre part la capacité à désactiver les informations qui ne sont plus nécessaires ou utiles aux traitements en cours. Par exemple, au niveau du langage, ces deux types de problèmes provoqueraient une réduction des capacités de compréhension dans la mesure où l’information non pertinente serait maintenue en mémoire durant le processus de compréhension d’un texte. Les résultats obtenus par Hasher, Zacks, et leurs collaborateurs semblent en accord avec cette interprétation (pour une revue, voir Zacks & Hasher, 1994). Ainsi, Connelly, Hasher, et Zacks (1991) ont montré que les sujets âgés sont plus enclins, lors de la lecture d’un texte, à sélectionner une information distractive (phrases écrites en italique), alors que la consigne demande de l’ignorer.
Mémoire de travail
13Une réduction des capacités de la mémoire de travail, et plus particulièrement de l’administrateur central, constitue la troisième hypothèse explicative du déclin du fonctionnement cognitif chez la personne âgée (Baddeley, 1986). Ainsi, de nombreuses études ont mis en évidence la présence d’un effet marqué de l’âge sur les capacités de mémoire de travail (voir par exemple Van der Linden, Beerten, & Pesenti, 1998). La mémoire de travail est évaluée classiquement par le biais de tâches dans lesquelles les sujets doivent simultanément stocker et traiter de l’information (par exemple, dans la tâche d’empan arithmétique, les sujets doivent résoudre des séries d’additions tout en mémorisant le second chiffre de chaque équation). L’interprétation la plus fréquente de cet effet de l’âge suggère que la mémoire de travail des personnes âgées présenterait une capacité réduite ou disposerait de moins de ressources pour le traitement et le stockage temporaire de l’information. Autrement dit, la nécessité de traiter et stocker une information simultanément excéderait la capacité ou les ressources de la mémoire de travail des sujets âgés.
Fonctions sensori-motrices
14Diverses études ont observé une forte relation entre le fonctionnement sensori-moteur (vision, audition, équilibre/marche) et la performance cognitive (Baltes & Lindenberger, 1997 ; Lindenberger & Baltes, 1994). Par exemple, dans une étude portant sur un groupe important de sujets âgés de 25 à 103 ans, Baltes et Lindenberger ont mis en évidence une diminution des performances liée à l’âge à tous les niveaux du fonctionnement cognitif (vitesse perceptive, raisonnement, mémoire, connaissances sur le monde et vocabulaire, fonctionnement exécutif). Ils observent également que cette diminution de performance s’explique largement par une réduction des fonctions sensorielles. Selon Baltes et Lindenberger, cette relation entre les domaines sensoriel et cognitif serait le produit d’un quatrième facteur commun, à savoir l’intégrité des structures et fonctions cérébrales.
Relations entre les facteurs généraux
15La plupart des chercheurs sont d’accord pour considérer que les facteurs généraux de vitesse de traitement, de mémoire de travail, ou d’inhibition sont interdépendants. Le débat actuel porte dès lors davantage sur la nature des relations qu’entretiennent ces facteurs généraux ainsi que sur leur contribution respective aux effets du vieillissement sur le fonctionnement cognitif. Par exemple, Van der Linden et al. (1999) ont mené une étude visant à déterminer la contribution des facteurs de vitesse, inhibition, et mémoire de travail aux différences liées à l’âge dans les performances à des tâches de compréhension et de mémoire épisodique verbale dans un groupe de 151 sujets âgés de 30 à 80 ans. Afin d’examiner la contribution de ces trois facteurs généraux sur les mesures de langage et de mémoire, les auteurs ont utilisé une technique statistique basée sur le modèle d’équation structurale. Les résultats ont mis en évidence que toutes les relations significatives entre l’âge et les mesures de compréhension langagière et de mémoire verbale sont sous-tendues par une réduction de la vitesse de traitement, de l’inhibition, et de la mémoire de travail. Aucun lien direct n’est dégagé entre l’âge et la performance aux tâches complexes. En outre, le meilleur ajustement du modèle montre que la contribution de la vitesse de traitement et de la résistance à l’interférence est indirecte et médiatisée par la mémoire de travail.
Le vieillissement cognitif touche-t-il chacun de façon équivalente ?
16Il est maintenant bien établi que le déclin cognitif ne survient pas au même moment chez tous les individus et que ce déclin va s’exprimer différemment selon les caractéristiques des personnes. Cette variabilité interindividuelle a été associée à l’existence d’une « réserve » cognitive correspondant à la capacité à utiliser différentes stratégies cognitives afin d’optimiser la performance en faisant appel à des réseaux neuronaux alternatifs pour atteindre le but de la tâche (Stern, 2002). En relation avec le vieillissement normal, l’hypothèse de réserve est qu’un haut niveau d’intelligence et d’éducation, une vie active et stimulante tant du point de vue cognitif que physique vont protéger les individus des effets négatifs du vieillissement sur le fonctionnement cérébral.
Niveau de scolarité et vieillissement cognitif
17De nombreuses études se sont intéressées aux relations entre le niveau d’éducation et l’évolution du fonctionnement cognitif lors du vieillissement. Ainsi, Anstey et Christensen (2000) ont recensé, dans une revue de la littérature, 14 études rapportant un impact du niveau d’éducation sur les changements cognitifs liés à l’âge. Parmi ces études, certaines montraient un déclin plus important pour les personnes les moins éduquées, certaines ne mettaient pas en évidence d’effet de l’éducation sur les changements cognitifs, dans d’autres, cet effet était limité à un groupe particulier de sujets (un certain sous-groupe d’âge, ou les femmes), chez d’autres enfin, cette influence variait selon les mesures utilisées. De manière générale, les études qui ont utilisé une évaluation globale du fonctionnement cognitif, comme le MMSE, ont toutes mis en évidence un effet protecteur du niveau d’éducation, notamment sur le fonctionnement mnésique Il apparaît également que le niveau d’éducation affecterait plus particulièrement les habiletés dites cristallisées et serait moins apte à prédire les changements en ce qui concerne les habiletés dites fluides. Van Hooren et al. (2007) ont également mis en évidence que les personnes avec un niveau d’éducation élevé ou moyen obtenaient de meilleures performances cognitives que les sujets avec un niveau d’éducation bas quel que soit le domaine cognitif évalué. L’absence de différences de performance entre les sujets avec un niveau d’éducation moyen et élevé a amené les auteurs à suggérer que, si un haut niveau d’éducation ne constituait pas un facteur de protection contre le déclin cognitif, un niveau d’éducation bas constituait, lui, un facteur de risque de déclin cognitif.
Activités professionnelles et vieillissement cognitif
18Schooler et al. (1999), sur base d’une étude longitudinale portant sur 30 ans, ont examiné si le fait d’exercer un travail complexe sur le plan intellectuel était lié à un meilleur fonctionnement cognitif. Les résultats ont montré l’existence d’une relation bidirectionnelle entre la complexité de l’emploi et le fonctionnement intellectuel : la complexité de l’emploi permet donc de prédire le fonctionnement intellectuel, mais la performance intellectuelle permet également de prédire le type d’emploi occupé par la personne. De plus, cette étude a montré que cette relation entre fonctionnement intellectuel et complexité de l’emploi devient de plus en plus importante avec l’avancée en âge, alors que l’impact du fonctionnement intellectuel sur la complexité du travail n’est plus significatif. Cette étude montre donc qu’avec l’avancée en âge, la relation entre complexité de l’emploi et fonctionnement intellectuel se modifie. Chez la personne âgée, la complexité de l’emploi prédirait de manière unidirectionnelle son fonctionnement cognitif, suggérant donc que la stimulation cognitive liée au type d’emploi influence directement la performance cognitive.
Style de vie et vieillissement cognitif
19Un certain nombre d’études s’étant intéressées aux relations entre la performance cognitive et le type d’activités réalisées par les personnes âgées semblent indiquer que la présence d’un style de vie actif est liée à un meilleur fonctionnement cognitif (pour des données contradictoires voir toutefois Aartsen, Smits, Van Tilburg, Knipscheer, & Deeg, 2002 ; Christensen et al., 1996). Ainsi, Hultsch et al. (1993) ont établi qu’un score d’activités quotidiennes plus élevé était lié à de meilleures performances cognitives en mémoire épisodique, vocabulaire et vitesse de traitement de l’information. Ce score d’activité individuel correspondait au taux de participation à toute une série d’activités, tant cognitives que physiques, réalisées au quotidien. De plus, cette participation à des activités apparaissait comme particulièrement bénéfique pour les personnes les plus âgées. De manière similaire, Wilson et ses collaborateurs (Wilson, Barnes, & Bennet, 2003) ont montré, au moyen d’une étude longitudinale, que les personnes qui étaient les plus actives intellectuellement au début du suivi, montraient un déclin cognitif moins important que les personnes les moins actives.
20Toutefois, les résultats de ces études ne permettent pas de conclure de façon décisive quant au sens de la relation style de vie/cognition, ces deux concepts entretenant vraisemblablement des relations réciproques. En effet, Hultsch et al. (1999) ont montré que les personnes qui avaient initialement un style de vie actif, et celles qui ont maintenu ce style de vie tout au long de l’étude, ont une probabilité de déclin cognitif moins élevée. Cependant, ces auteurs ont testé en parallèle un modèle selon lequel les changements cognitifs seraient prédictifs du changement dans l’engagement d’activités nécessitant un traitement de nouvelles informations ; ce modèle était également significatif et l’hypothèse selon laquelle les changements cognitifs sont des indicateurs des changements dans la participation à des activités est également validée.
Les mécanismes neurobiologiques responsables des modifications cognitives liées à l’avancée en âge
21Plusieurs études ont clairement montré qu’au cours du vieillissement on observe : (1) une réduction du volume cérébral, notamment dans les régions frontales, pariétales et temporales, mais par contre une préservation des régions occipitales (pour une revue de question, voir Raz, 2000), (2) une diminution de l’intégrité de la substance blanche particulièrement prononcée dans les régions frontales (e.g., Salat et al., 2005), (3) une baisse du flux sanguin cérébral au repos (e.g., Shaw et al., 1984), (4) une diminution de l’activité cérébrale de base surtout dans les régions frontales (Garraux et al., 1999), (5) une baisse du flux sanguin cérébral régional mesuré dans les régions frontales au cours de tâches impliquant un contrôle exécutif (e.g., Milham et al., 2002), (6) une baisse de la concentration de dopamine cérébrale (pour une revue de question, Bäckman & Farde, 2005), (7) une baisse du taux de dopamine cérébrale nécessaire au bon fonctionnement des fonctions exécutives (e.g., Erixon-Lindroth et al., 2005), (8) une altération des ondes cérébrales enregistrées à l’aide de la technique des potentiels liés à l’événement reflétant une moins bonne efficience des processus exécutifs (e.g., Falkenstein, Hoormann, & Hohnsbein, 2001 ; Friedman, Nessler, Johnson, Ritter, & Bersick, 2008).
22De plus, il semble également exister des modifications entre sujets jeunes et âges dans le recrutement des régions cérébrales intervenant lors de la réalisation de diverses tâches cognitives (pour une revue récente, voir Dennis & Cabeza, 2008). Malgré des différences entre les études réalisées, une tendance générale qui émerge est la coexistence tant de diminutions que d’augmentations de l’activité cérébrale des sujets âgés par rapport aux sujets jeunes lors de la réalisation de ces tâches. Ce pattern de résultat a été expliqué en postulant que les sujets âgés compensent les diminutions de l’activité neuronale dans une région spécifique en recrutant des ressources additionnelles pour réaliser la tâche. Cette compensation peut toutefois prendre plusieurs formes. Les sujets âgés peuvent compenser une diminution d’activité neuronale dans une région particulière en recrutant des régions corticales responsables de traitement similaires à ceux pris en charge par la région altérée (par exemple, une région contro-latérale). Les sujets âgés peuvent également compenser en recrutant des régions prenant en charge des processus en lien avec ceux associés à la région lésée (par exemple, pour des processus de mémoire épisodique, une région sous-tendant des processus de recollection). Les adultes âgés peuvent également compenser des processus altérés relativement automatiques en recrutant des régions sous-tendant des processus plus stratégiques.
Comment lutter contre le vieillissement cognitif
23Les sections précédentes ont montré que le vieillissement normal entraîne le déclin d’un certain nombre de fonctions cognitives, telles que la vitesse de traitement, les ressources attentionnelles, la mémoire de travail et la mémoire épisodique, ce déclin étant lui-même lié à des changements au niveau cérébral. Ces modifications cognitives ont des répercussions sur la vie quotidienne, ainsi qu’en témoignent les plaintes spontanées des personnes âgées. Toutefois, un certain nombre de possibilités existent afin d’améliorer le fonctionnement cognitif de ces personnes et/ou de réduire l’impact des difficultés au quotidien, telles que la stimulation cognitive, la poursuite d’une activité physique régulière et l’aménagement de l’environnement.
L’entraînement cognitif
24Initialement, les programmes d’intervention ont eu pour objectif d’améliorer les performances mnésiques des personnes âgées, dans la mesure où leurs plaintes concernaient principalement ce domaine. Par la suite, d’autres fonctions telles que l’attention, les fonctions exécutives ou la résolution de problèmes ont également fait l’objet de programmes d’intervention (pour une présentation détaillée, voir Ergis, Fabre, & Bherer, 2008 ; Lemaire & Bherer, 2005).
25Ainsi, la technique d’imagerie mentale a été utilisée afin d’améliorer les capacités d’apprentissage de listes de mots ou de chiffres chez les personnes âgées. Cette technique repose sur la création d’images mentales interactives permettant d’associer deux ou plusieurs informations à mémoriser. Stigsdotter et Bäckman (1993) ont montré que l’utilisation de cette technique permettait aux sujets âgés d’améliorer le rappel de mots concrets et abstraits. De façon particulièrement intéressante, Derwinger et al. (2003) ont montré que les participants âgés qui ont appris à mémoriser des nombres au moyen d’une méthode d’imagerie visuelle améliorent leur capacité à retenir les codes utilisés dans la vie quotidienne (cartes de banques, portes d’entrées, numéros de téléphone,…). De façon similaire, les capacités des personnes âgées à associer un nom à un visage sont également améliorées par l’utilisation de ce type de technique (Yesavage, 1983 ; Yesavage, Rose, & Bower, 1983). Par ailleurs, les programmes d’entraînement du fonctionnement attentionnel ont également montré une amélioration des performances des participants âgés (par exemple, Baron & Mattila, 1989 ; Ho & Scialfa, 2002). Toutefois, il convient de signaler que l’amélioration de la performance cognitive des personnes âgées après entraînement n’entraîne pas une suppression de la différence initiale de performance entre participants jeunes (qui eux aussi bénéficient de l’entraînement) et âgés dans la majorité des études.
L’entraînement physique
26Des études longitudinales (Barnes, Yaffe, Satariano, & Tager, 2003 ; Bosma et al., 2002 ; Lytle, Vander Bilt, Pandav, Dodge, & Ganguli, 2004), transversales (Bunce & Murden, 2006 ; Themanson, Hillman, & Curtin, 2006 ; Woo & Sharps, 2003) et interventionnelles (e.g., Bixby et al., 2007 ; Rikli & Edwards, 1991) réalisées chez l’homme, ainsi que des études menées chez l’animal (pour des revues de littérature, Churchill et al., 2002 ; Cotman, Berchtold, & Christie, 2007), tendent à montrer que la pratique régulière d’une activité physique permet de ralentir le déclin des fonctions cognitives typiquement observé au cours du vieillissement non-pathologique. Une méta-analyse portant sur 18 études interventionnelles révèle que l’activité physique affecte positivement de nombreuses fonctions cognitives et que les fonctions exécutives semblent bénéficier de cet effet de façon plus prononcée (Colcombe & Kramer, 2003). Les fonctions exécutives recouvrent un ensemble de fonctions supérieures principalement sous-tendues par le cortex préfrontal et impliquées dans le contrôle attentionnel et anticipé du comportement. La méta-analyse de Colcombe et Kramer montre également que les effets les plus prononcés sont obtenus avec des programmes d’activités physiques d’une durée supérieure à 6 mois et combinant exercices aérobies d’intensité modérée (e.g., marche soutenue ou jogging) et renforcement musculaire. L’une des principales hypothèses aujourd’hui avancées pour expliquer ce phénomène est que l’exercice aérobie chronique favorise la synthèse de facteurs neurotrophiques (BDNF, IGF-1, VEGF) qui stimulent la neuro-genèse, l’angiogenèse et la synaptogenèse et entraînent ainsi une cascade d’effets positifs sur la plasticité cérébrale et l’efficience des mécanismes neurophysiologiques (Churchill et al., 2002 ; Cotman & Berchtold, 2002 ; Cotman et al., 2007). Dans cette perspective, une augmentation du flux sanguin cérébral régional dans les régions préfrontales et pariétales impliquées dans les processus d’inhibition a été mise en évidence chez l’homme (Colcombe et al., 2004). Le chapitre développé par Albinet et al. (p. 215) dans cet ouvrage présente de façon plus détaillée l’intérêt de la pratique régulière d’une activité physique dans le ralentissement du vieillissement cognitif.
L’adaptation de l’environnement
27Une autre façon de contourner le déclin cognitif associé au vieillissement normal est d’adapter l’environnement habituel de la personne afin de suppléer aux difficultés rencontrées dans la vie quotidienne. Si de nombreuses adaptations de ce type ont déjà été mises en place par rapport au vieillissement physique, il existe toutefois peu d’adaptations spécifiques au vieillissement cognitif.
28Rogers et Fisk (2000) ont ainsi évalué, au moyen d’entretiens, quelles sont les difficultés rencontrées par les personnes âgées dans la réalisation d’une série d’activités complexes et variées de la vie quotidienne, et de quelle façon les individus vont réagir à ces difficultés. Les commentaires fournis par les personnes âgées sur les problèmes auxquels elles ont été confrontées ont été codés selon la localisation de la difficulté (motrice, visuelle, auditive ou cognitive), le type d’activité impliquée (transport, loisir, entretien de la maison, médication), l’origine du problème (difficulté de la tâche ou perception d’un risque) et le type de réponse spontanément fournie (évitement, persistance, compensation). Il apparaît que les plaintes les plus fréquentes concernent l’impact des nouvelles technologies sur la vie quotidienne et les difficultés de transport (que la personne conduise toujours son propre véhicule ou non). De façon particulièrement intéressante, l’analyse ergonomique des problèmes rapportés a mis en évidence que 53 % de ceux-ci peuvent facilement être résolus par une modification de l’environnement, un entraînement cognitif ou par ces deux types d’intervention simultanément.
Conclusion
29Il est aujourd’hui bien établi que le vieillissement non-pathologique s’accompagne d’une série de changements au niveau du fonctionnement cérébral, et que ceux-ci entraînent une modification des capacités cognitives. Toutefois, ces modifications ne consistent pas en un déclin généralisé du fonctionnement cognitif et vont varier selon les caractéristiques exactes et le mode de vie de chaque personne. De plus, il a été montré que la stimulation intellectuelle et physique avait un effet positif sur les capacités cognitives, et qu’une adaptation adéquate de l’environnement pouvait diminuer l’impact des difficultés rencontrées au quotidien. Dans ce contexte, le vieillissement cognitif ne doit plus être perçu comme une dégradation inéluctable et irréversible des capacités préexistantes. Par conséquent, une prise en charge cognitive adéquate du vieillissement normal ne consiste pas à médicaliser des personnes exemptes de pathologies cérébrales avérées afin de tenter de « rétablir » un état de fonctionnement antérieur mais bien à identifier les conditions nécessaires à un vieillissement cognitif optimal prenant en compte les spécificités des personnes âgées et de leur environnement.
Bibliographie
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