Approche socio-normative des motivations intrinsèque et autodéterminée
p. 129-145
Texte intégral
1Dans son chapitre introductif du Traité de psychologie de la motivation, Carré (2009) rappelle la place importante – mais aussi ambiguë et controversée – de la motivation dans le champ des sciences humaines. Le même auteur fait état du renouveau théorique – essentiellement lié à l’articulation des sphères sociale et cognitive – qui s’est traduit, au cours des dernières décennies, par le développement de plusieurs courants majeurs dans l’étude de la motivation. Parmi ceux-ci, la théorie de l’autodétermination (TAD, Deci et Ryan, 1985) tient une place notable. En entrant les mots clés Deci et Ryan dans le moteur de recherche Google, on obtient 538 000 références. À titre de comparaison avec deux auteurs éminents d’autres courants, l’entrée d’Albert Bandura en fournit 116 000, celle de Léon Festinger 54 900. C’est dire si le modèle de Deci et Ryan est largement documenté et occupe un espace conséquent quand il est question de motivation ! Si on s’en tient à la base de données scientifiques PSYCHINFO, les proportions entre ces trois courants se trouvent modifiées puisque la TAD recueille 1 322 références, la théorie sociale cognitive (Bandura) en recueille 16 666 et la théorie de la dissonance cognitive (Festinger) 2 406. Ces chiffres suggèrent que la TAD aurait un retentissement plus fort auprès du grand public que dans la communauté scientifique. Ce constat présente une cohérence avec l’orientation du travail qui est présenté ici : la TAD serait en conformité avec les représentations de la motivation en cours dans nos sociétés. Ceci pourrait expliquer une partie de son succès mais ne soutient pas nécessairement l’argument de sa validité scientifique.
La théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan
2Florence Cassignol-Bertrand (2008) classe la TAD comme théorie mixte de la motivation en ceci qu’elle est à la fois théorie du contenu et du processus. La TAD renvoie au contenu par la place centrale qu’elle confère aux besoins. Trois besoins fondamentaux psychologiques et universels sont postulés : besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance sociale. Ces besoins sous-tendent la distinction fondamentale entre contenus de la motivation qui peuvent être intrinsèques ou extrinsèques. Dans la motivation intrinsèque (MI), les activités sont menées pour la satisfaction qu’on trouve à les exercer : plaisir, nouvelles connaissances, accomplissement. Dans la motivation extrinsèque (ME), les activités sont menées pour leurs conséquences mais non pour elles-mêmes : récompenses, estime de soi, style de vie, cohérence avec les schémas identitaires. Les processus sont abordés notamment dans le cadre de plusieurs mini-théories comme celle de l’évaluation cognitive ou celle de l’intégration organismique. La première permet de rendre compte de l’influence du contexte social sur la motivation. De nombreuses études rapportées par les auteurs du courant TAD indiquent que des renforcements de type extrinsèque (rémunération, comparaison sociale…) mènent à une diminution de la motivation intrinsèque. La théorie de l’intégration organismique a permis d’élaborer un continuum d’autodétermination qui permet de hiérarchiser les processus de régulation du moins au plus autodéterminé. Au niveau le moins autodéterminé on trouve l’amotivation qui consiste en une absence de régulation et donc de motivation. Vient ensuite la régulation externe par laquelle l’individu est déterminé par les incitations de l’environnement (par exemple récompense ou punition). Par un processus d’internalisation, ces contraintes externes peuvent être intériorisées à différents degrés et donner lieu à des régulations de plus en plus autodéterminées. Dans la régulation introjectée les contrôles externes ont été intériorisés, transformés par exemple en obligations morales qui conditionnent l’estime de soi. Dans la régulation identifiée c’est la recherche de buts valorisés qui prévaut. Dans la régulation intégrée c’est l’intégration congruente avec les valeurs et buts de l’individu qui compte. Il y a une convergence remarquable dans les travaux du courant de la TAD pour montrer que l’autodétermination s’assortit de résultats favorables comme « une plus grande persistance, une performance accrue et une meilleure santé physique et psychologique » (Vallerand et al., 2009, p. 53).
Approches critiques
3Si elle rencontre un large succès, la TAD n’est cependant pas sans soulever un certain nombre de réticences et de critiques. Nous suivrons particulièrement celle suggérée par Markus et Kitayama (2003) dans une perspective de psychologie culturelle. Ces auteurs citent le modèle de Deci et Ryan parmi ceux qui considèrent comme universels les processus psychologiques observés dans la classe moyenne nord américaine. Cette logique conduit à une conception de l’agentivité (façon d’agir sur le monde) indépendante, centrée sur l’individu comme origine des actions, sur ses choix, sa liberté, ses intentions, ses mobiles, sa capacité de contrôle. Ce modèle d’agentivité n’est pas le seul existant. Un autre modèle, dit interdépendant met l’accent sur les relations entre les gens et la solidarité, la prise en compte des attentes d’autrui, la responsabilité et les obligations vis-à-vis des autres, le contrôle collectif. Or, non seulement les processus relatifs à l’agentivité varient d’une culture à l’autre mais il semble qu’ils dépendent aussi de la classe sociale d’appartenance. Si le modèle indépendant est représentatif des pays occidentaux, notamment États-Unis, et le modèle interdépendant attaché aux pays orientaux, les sujets nord américains issus de classes moins favorisées (opérationnalisées par le niveau d’éducation) seraient moins enclins aussi à adopter et à se comporter selon le modèle indépendant. Dans l’approche culturelle, les processus psychologiques ne sont pas considérés comme universels car ils sont déterminés par le fonctionnement des systèmes sociaux : économie, lois, politique, technologie, ressources matérielles… (Nisbett et al., 2001). Les variations en fonction de la classe sociale rapportées par Markus indiquent que les processus psychologiques dépendent de la place occupée à l’intérieur d’un système social donné. Il n’apparaît donc pas fondé de considérer les modèles indépendants comme universels ; ce que s’attachent parfois à démontrer les tenants de la TAD (voir par exemple Chirkov et al., 2003).
4Dans une perspective marquée par la critique de l’idéologie libérale véhiculée par la culture occidentale, un ensemble considérable de travaux a été développé en France depuis une trentaine d’années sur la question de la norme d’internalité, norme qui s’inscrit dans ce que Beauvois nomme le syndrome culturel individualiste (voir par exemple Dubois, 2009, pages 199-203). Ces travaux ont largement documenté le fait que, dans notre société, les explications internes par lesquelles les individus s’attribuent la responsabilité de leurs actes et des résultats qu’ils obtiennent sont renforcées positivement, contrairement aux explications rejetant la responsabilité sur des éléments externes. La proximité conceptuelle entre internalité et autodétermination a inspiré une série d’études visant à tester la normativité du modèle de la TAD. De 2004 à 2008, un programme de recherche subventionné par le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le cadre d’une Action Concertée Incitative du réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme a exploré l’hypothèse de l’existence d’une norme de motivation intrinsèque (François, Cassignol-Bertrand, et al., 2008). Une trentaine de chercheurs appartenant à huit structures différentes ont participé à ce programme. Une partie de ces travaux, principalement ceux menés par François sont présentés dans ce document.
Premiers travaux
5Initialement, François (2004) usant du paradigme d’auto-présentation (compléter un questionnaire avec consigne de se faire bien voir/mal voir par un évaluateur, Jellison et Green, 1981) et d’un paradigme dit d’attribution (attribution de types de motivation à des portraits contrastés positifs/négatifs) recueille des résultats évoquant très significativement une valorisation sociale de la MI. Parallèlement, Vallée et al. (2003) arrivent au même constat. Dans les études de François, un premier ensemble d’investigations a recours au paradigme de l’auto-présentation et met en jeu la clairvoyance normative. On propose aux sujets les items du questionnaire de motivation au travail de Blais et al. (1993) avec une double consigne : répondre en se mettant à la place d’un salarié qui voudrait se faire bien voir par son employeur puis répondre en tâchant de se faire mal voir par l’employeur. 44 étudiants en seconde année d’IUT techniques de commercialisation ont complété ces questionnaires. Les comparaisons de moyenne (t pour échantillons appariés) montrent sans ambiguïté que les répondants privilégient la motivation intrinsèque pour se faire bien voir et la minimisent pour se faire mal voir, ils procèdent à l’inverse avec la motivation extrinsèque (p <. 001). Pour étayer ce premier résultat, on a eu recours à un autre dispositif : on présente aux sujets issus d’une population tout venant (N = 68) deux portraits écrits de cadres l’un performant et sympathique, l’autre médiocre sur les plans professionnel et relationnel. Aucune information n’est donnée sur leurs motivations. On annonce que tous deux ont répondu à un questionnaire de motivation au cours d’une sélection pour une promotion. On demande aux sujets de deviner parmi 4 protocoles lequel a été complété par chacun des deux cadres. Ces protocoles ont en fait été complétés de façon que 2 comportent des réponses orientées vers la MI et 2 vers la ME. Le t de Student pour échantillons appariés montre que la motivation intrinsèque est nettement plus souvent attribuée au cadre performant et sympathique qu’à l’autre (p <. 001). Ce résultat a été répliqué avec d’autres groupes.
Valorisation sociale de la motivation intrinsèque
6Depuis, les travaux du collectif de recherche ont largement reproduit cet effet de valorisation sociale avec le paradigme d’auto-présentation (François, 2006). Dans l’ensemble, qu’il s’agisse de motivation aux études, au travail ou aux activités de loisir, les distributions de réponses prennent la forme qui apparaît figure 1. On constate que les composantes de motivation autodéterminée (MAD) sont privilégiées en consigne pro-normative quand il s’agit de se faire bien voir en comparaison des consignes standard (répondez ce que vous pensez réellement) et consigne contre-normative (répondez pour vous faire mal voir).
7Ces premières données empiriques témoignent de façon assez démonstrative d’une valorisation de MI et de MAD. Cependant, même répliquées, elles ne suffisent pas pour se prononcer sur l’existence d’une norme sociale de MI. En effet pour Dubois (1994, p. 32) il existe quatre caractéristiques essentielles pour pouvoir dire d’un comportement ou d’un jugement qu’il est normatif : une norme sociale « est l’affaire d’un collectif, est socialement apprise, correspond à une attribution de valeur à des objets ou des événements, renvoie à des utilités sociales et non à une valeur de vérité ». Concernant la motivation, seuls des arguments en faveur de l’attribution de valeur ont été clairement établis, principalement avec le paradigme d’auto-présentation qui indique que les formes les plus autodéterminées de motivation sont privilégiées par les répondants pour se faire bien voir. Le paradigme des juges qui consiste à faire évaluer des cibles contrastées sur le plan de MI et de MAD donne des résultats plus mitigés dans un premier temps. Ainsi, dans des études sur la rédaction et l’évaluation de lettres de motivation, François et Baudry (2006) trouvent que les lettres comprenant des arguments de MI sont mieux évaluées que celles n’en comportant pas, mais ceci vaut aussi pour les arguments de ME. Par la suite, le recours au paradigme des juges s’est avéré tout à fait heuristique pour progresser dans notre compréhension de ce phénomène de valorisation sociale de MI et MAD.
Ancrage dans la désirabilité et l’utilité sociales des motivations intrinsèque et extrinsèque
8Les études sur l’internalité ont porté principalement sur l’attribution de valeur selon deux registres : celui de la désirabilité sociale et celui de l’utilité sociale. Afin de progresser dans la compréhension de la fonctionnalité de la valorisation de la motivation autodéterminée, nous avons cherché à savoir (François, 2007), si comme pour celle de l’internalité, cette valorisation s’ancre surtout dans l’utilité, c’est-à-dire correspond à une attribution de valeur utilitaire. La désirabilité et l’utilité renvoient aux travaux plus anciens d’Osgood (Osgood, Suci et Tannenbaum., 1957) qui ont montré que la description des personnes s’organise généralement selon deux dimensions. « La première de ces deux dimensions est clairement évaluative, elle oppose les traits ayant une connotation positive aux traits à connotation négative. La plupart du temps, il s’agit d’adjectifs en rapport avec la socialité (chaleureux, sympathique vs froid, anthipatique) et la moralité (honnête, franc vs malhonnête, sournois). […] La seconde dimension […] semble caractériser les compétences des personnes (intelligent, efficace vs idiot, inefficace) mais aussi les attributs liés au pouvoir ou au statut social des gens (dominant, fort, ambitieux, vs dominé, faible, instable) » (Cambon, 2006a, p. 126-127). La première dimension est habituellement nommée « désirabilité » en psychologie. La seconde dimension renvoie à l’efficacité dans un système social donné et Beauvois retient « pour ses connotations économiques, le vieux terme d’utilité pour caractériser cette composante de la valeur sociale » (Beauvois, 2005, p. 326).
9Cassignol-Bertrand, Baldet, Louche et Papet (2006) usant du paradigme des juges dans deux études concernant la motivation au travail dans le champ organisationnel obtiennent des résultats tendant à montrer qu’un candidat présenté comme motivé intrinsèquement se voit attribuer plus d’utilité qu’un candidat présenté comme motivé extrinsèquement. Mais les auteurs mentionnent que leur opérationnalisation n’est basée que sur un nombre limité d’items et qu’il convient de s’assurer de la généralisation de cette tendance.
10Il était donc intéressant de vérifier le résultat de Cassignol-Bertrand et al. (2006) avec un plus grand nombre d’items reflétant les diverses facettes de la MI et de la ME. Pour ce faire, nous avons eu recours à deux outils déjà disponibles : l’EME, échelle de motivation en éducation élaborée par Vallerand, Blais, Brière et Pelletier (1989), et la liste d’adjectifs renvoyant à la désirabilité et à l’utilité validée par Cambon (2006b) à la suite de l’étude initiale de Gallay (1992, cité par Cambon 2006a, p. 136).
11À une population de tout-venant composée d’étudiants et d’actifs (N = 264), nous avons présenté un protocole de l’EME prétendument complété par une étudiante (François, 2007). Certains répondants recevaient un protocole dont les réponses exprimaient exclusivement de la MI et d’autres répondants recevaient des protocoles exclusivement orientés ME. Les répondants devaient ensuite dire dans quelle mesure chaque adjectif de la liste comprenant des items d’utilité et de désirabilité s’appliquait selon eux à la cible présentée. Les résultats de cette étude font apparaître de façon très nette un ancrage de la MI dans la désirabilité puisque la cible MI est décrite comme plus désirable que la ME, qu’on prenne comme indicateur sa projection sur l’axe factoriel identifié comme celui de la désirabilité (voir figure 2, axe horizontal) ou les moyennes des adjectifs différenciant MI et ME. La cible ME se projette de façon significative sur l’axe utilité (axe vertical de la figure 2) et recueille une évaluation significativement plus forte avec un ensemble d’adjectifs renvoyant à l’utilité. Avec cet échantillon et ce matériel d’étude on voit donc que la cible MI est perçue plus désirable que la ME et que cette dernière est perçue comme plus utile. Une configuration comparable a été obtenue avec une population de professionnels de l’évaluation (François, Déziri et al., 2008). La liste d’adjectifs soumise aux professionnels est la même que dans l’étude précédente. Les cibles MI/ME étaient caractérisées non plus par leurs prétendues réponses à un questionnaire de motivation mais par un court portrait centré sur les aspects motivationnels.
Ancrage dans la désirabilité et l’utilité sociales des différentes formes de motivations
12Dans ces dispositifs, on a étudié l’opposition MI et ME. Pour affiner notre compréhension du phénomène de valorisation, toujours dans le cadre du paradigme des juges, nous avons ensuite proposé des cibles caractérisées non par l’opposition MI/ME mais caractérisées par chacune des sept formes de motivation du continuum de Deci et Ryan (François, 2008). Pour ce faire, nous avons eu recours à l’Inventaire des Motivations au Travail de Blais (IMTB, Blais, Brière, Lachance, Riddle et Vallerand, 1993) lequel est composé de 28 items type Likert à 7 modalités de réponses et permet de mesurer les différentes formes de régulation qui sous-tendent la MI, la ME et l’amotivation. Ce questionnaire sert à présenter aux répondants un portrait motivationnel d’une personne cible fictive. Nous avons établi 7 protocoles différents, chacun opérationnalisant une forme de motivation selon le modèle de Deci et Ryan : amotivation, régulation externe, régulation introjectée, régulation identifiée, stimulation, connaissance, accomplissement. Chaque protocole a été complété par nos soins de façon que les réponses mentionnées soient systématiquement 6 ou 7 à chacun des items de la forme de motivation concernée et 1 ou 2 à chacun des items se rapportant aux autres formes, de sorte que, dans chaque protocole, une seule forme de motivation est saillante. Il était demandé aux répondants de décrire la cible à l’aide de la liste d’adjectifs utiles et désirables déjà employée dans les études précédentes. L’échantillon se compose de 422 répondants d’une population composée de tout-venant, nous avons donc recueilli une soixantaine de protocoles pour chaque forme de motivation.
13Nous rapportons ici les résultats des analyses de la variance ayant pour variables indépendantes les formes de motivation et pour variable dépendante la désirabilité ou l’utilité.
14Les analyses de la variance révèlent un effet principal de la variable motivation sur chacune des variables dépendantes désirabilité et utilité. Pour la désirabilité, on a : F (6, 415) = 6.19, p <.001. Pour utilité, on a : F (6, 415) = 15.75, p <.001. Ces effets demeurent significatifs quand on réalise des analyses de la variance en ajoutant au facteur motivation des facteurs relevant de variables socio-démographiques (âge, sexe, niveau d’études, catégorie socio-professionnelle).
15Les graphiques des figures 3 et 4 montrent qu’il faut prendre en compte l’ensemble des modalités de motivation pour bien appréhender le sens général de ces résultats.
16On constate (figure 3) que les formes de motivation extrinsèque sont perçues moins désirables que les formes de motivation intrinsèque, mais aussi que l’amotivation. Les tests post hoc (LSD) indiquent que seule la Régulation Externe est significativement jugée moins désirable que chacune des trois formes de MI (p <.01). La MI Stimulation est significativement jugée plus désirable que chacune des trois formes de ME (p <.01). Ce résultat confirme et précise ce que nous avions déjà obtenu : la MI apparaît davantage ancrée dans la désirabilité que la ME mais cet ancrage serait dû principalement à la composante Stimulation. L’Amotivation est ici jugée plus désirable que les Régulations Externe et Identifiée (p <.05) et n’a pas de différences significatives avec les autres formes de motivation. Ce résultat inattendu serait interprétable en terme d’empathie manifestée aux cibles qui expriment un désarroi face à une situation de travail dont elles ne savent pas ce qu’elles peuvent tirer.
17Le tracé de la figure 4 évoque une progression de l’utilité perçue de la cible en suivant le degré d’autodétermination, les formes les plus autodéterminées étant perçues les plus utiles mais ceci ne vaut pas pour la MI. Les tests post hoc (LSD) indiquent que l’Amotivation est jugée moins utile que toutes les autres formes (p <.001). La Régulation Externe est jugée moins utile (p <.05) que les autres formes de ME et de MI à l’exception de la Stimulation. La différence entre Régulation Introjectée et Identifiée n’est pas significative, non plus que les différences entre formes de MI. Les différences entre Stimulation d’une part et Régulations Introjectée et Identifiée d’autre part sont significatives (respectivement p <.01 et p <.001). Les différences entre Motivations à la Connaissance et à l’Accomplissement et les formes de ME sont significatives (p <.05) sauf pour ce qui concerne la Régulation Introjectée.
18Globalement ces résultats confirment, en les précisant, ceux que nous avions obtenus auparavant. Il y a bien valorisation des formes autodéterminées. La valorisation dans le registre de la désirabilité tient à la motivation intrinsèque. Le motivé intrinsèque paraît sympathique et sociable. La valorisation dans le registre de l’utilité semble suivre le continuum d’autodétermination pour les formes de motivation extrinsèque. L’autodéterminé extrinsèque est perçu comme utile, efficace. Il y a donc bien valorisation des formes intrinsèques et autodéterminées de la motivation au sein d’échantillons issus de la population française. Dans la perspective de Markus et Kitayama c’est l’ancrage dans une culture indépendante qui pourrait être responsable de ce phénomène. Pour tester cette hypothèse, des comparaisons interculturelles seraient indiquées. De façon plus économique, dans des travaux en cours, nous avons recours à un procédé d’activation des modèles indépendant et interdépendant.
Travaux en cours sur l’activation des modèles d’agentivité
19Le procédé d’activation est celui utilisé par Bry, Follenfant et Meyer (2007). Il consiste à proposer un pseudo questionnaire comportant 14 items à orientation indépendante pour l’activation indépendante (par exemple : Dans mes études, j’ai parfois tendance à faire ce qui me chante, et mes collègues font de même) ou 14 items interdépendants pour l’autre activation (par exemple : Dans mes études, pour comprendre parfois qui je suis, il faut me voir avec mes amis). L’activation est obtenue en amenant les répondants à accepter les formulations indépendantes vs interdépendantes par le biais d’un phénomène signalé par Chaiken et Baldwin (1981) : quand l’item comporte un terme comme « parfois », il obtient généralement un taux d’acquiescement plus fort que le même item sans ce terme. On a donc activé ainsi l’indépendance ou l’interdépendance dans un échantillon de 104 étudiants de diverses filières à qui on a ensuite demandé d’indiquer leurs motivations à faire des études en répondant à l’EME. L’hypothèse principale est que l’activation de l’indépendance devrait être suivie de déclarations de motivation autodéterminée, y compris MI, plus marquées. On obtient bien des effets significatifs de l’activation sur les déclarations de motivation. Les activés interdépendants se déclarent plus motivés intrinsèquement (p <.01). On ne trouve d’effet sur aucune forme de ME. On ne trouve pas d’effet non plus de l’activation sur un indice d’autodétermination calculé comme le font Grolnick et Ryan (1987). Si cet indice est calculé en n’incluant pas la MI ni l’Amotivation, c’est-à-dire s’il s’agit d’un indice d’autodétermination pour la ME, on trouve un effet significatif (p <.05) : les activés indépendants déclarent plus de motivation extrinsèque autodéterminée. L’hypothèse ne serait donc vérifiée que pour la ME. Pour la MI, l’effet est à l’inverse de celui attendu. Pour expliquer ce résultat surprenant, il semble que la clé pourrait tenir à l’ancrage social de la MI. Celui-ci pourrait mener les activés interdépendants à produire leurs réponses en se centrant davantage sur ce qui semble acceptable, sympathique, socialement désirable aux yeux des autres. Les activés indépendants, eux, favoriseraient l’utilité sociale et donc l’autodétermination de la ME. Cette interprétation – qui demande à être confirmée – s’inscrit en cohérence avec les travaux précédents qui mettent en évidence la différence entre processus relatifs à la MI et à la ME et leurs ancrages respectifs dans la désirabilité et l’utilité. Avec une population de tout venant composée de personnes ayant une activité professionnelle (N = 188), interrogés sur leur motivation au travail à l’aide du questionnaire de Blais et al. après avoir été activés indépendants ou interdépendants comme les étudiants, les comparaisons de moyenne ne montrent pas de différences de motivation selon l’activation (Depersin, 2009). Cependant, le degré d’accord avec les items indépendants (activés indépendants) est corrélé significativement avec la ME (p <.001) et le degré d’accord avec les items interdépendants (activés interdépendants) l’est avec la MI (p <.05). Ceci évoque de nouveau un pattern indépendance/ME/(utilité) et un pattern interdépendance/MI/(désirabilité) dont la signification reste à explorer.
Perspectives théoriques et empiriques
20La valorisation sociale de la MI et de la MAD, l’ancrage de la MI dans la désirabilité sociale et celui de la ME dans l’utilité sociale, les patterns indépendance/ME/(utilité) et interdépendance/MI/(désirabilité) constituent autant d’avancées et de perspectives de recherche sur les différentes composantes de la TAD. Les résultats sur la valorisation étayent l’hypothèse de l’ancrage culturel du modèle de Deci et Ryan, ce qui n’est pas prévu dans la TAD. Le constat des perceptions différenciées en désirabilité et utilité des cibles intrinsèques et extrinsèques ouvre un espace de recherche encore peu exploré tant sur le versant de la TAD que sur celui de la normativité. Dubois (2005), signale que les travaux sur la norme d’internalité ont conduit à concevoir le phénomène normatif en général essentiellement à partir de l’utilité mais que des développements récents concernent la dimension désirable de certaines normes. Les conséquences théoriques de ce double ancrage possible de la norme sont en cours d’élaboration ; il semble que les données relatives à MI, ME et MAD peuvent alimenter cette avancée. Ces apports et débats théoriques trouvent écho dans la sphère empirique. Nous en évoquons quelques aspects pour finir.
21Une première série d’implications pour les pratiques est suggérée par la valorisation sociale mise en évidence à l’aide du paradigme d’auto-présentation. Il paraît avéré que la plupart des personnes pensent qu’il vaut mieux se présenter comme motivé intrinsèquement et autodéterminé. En situation de recrutement (François, Déziri et al., 2008), ce constat est particulièrement important puisque les candidats cherchent généralement à faire bonne impression et que la motivation est souvent un critère d’évaluation. Le recruteur sait désormais avec certitude qu’il lui faudra traiter de façon particulièrement vigilante les arguments de MI et de MAD avancés par les candidats, par exemple dans les lettres de motivation ou en entretien, car ces arguments présentent le risque d’être davantage le fruit d’une stratégie de présentation que le reflet d’une réelle motivation. En situation de conseil (François, 2007), le risque de biais volontaire est évidemment moins élevé. On peut cependant envisager qu’un bénéficiaire de la prestation de conseil ait recours à une telle stratégie de présentation pour étayer un projet ou pour « faire plaisir » au conseiller, surtout s’il a repéré que celui-ci y est sensible.
22Le paradigme des juges a lui aussi son cortège de conséquences sur le plan pratique. La valorisation mise en évidence par les études indique que des évaluateurs sont susceptibles de favoriser des cibles MI ou MAD. Connaître la possibilité de ce biais devrait conduire les professionnels à une introspection critique quand ces aspects de la motivation sont pris en compte dans une évaluation. L’ancrage de la MI dans la désirabilité pourrait conduire à attribuer plus de crédit de sympathie que d’attente d’efficacité à une cible motivée intrinsèquement. À l’inverse, une cible autodéterminée ME pourrait se voir attribuer un pronostic exagéré d’efficacité. Les candidats à une évaluation feraient bien de revoir en ce sens leurs stratégies de présentation puisqu’il n’est pas certain que le plus judicieux soit de se déclarer motivé intrinsèquement.
23Gagné et Deci (2005), Sheldon, Turban, Brown, Barrick et Judge (2003) ont souligné la valeur heuristique de l’application de la théorie de l’autodétermination en psychologie du travail et des organisations. Parmi les perspectives d’application signalées par ces auteurs, l’internalisation des tâches rébarbatives tient une place importante. Prenant appui sur des résultats de recherche (dans d’autres champs que celui de la psychologie du travail et des organisations) selon lesquels la satisfaction des deux besoins fondamentaux de compétence et d’affiliation rehausse la régulation autodéterminée, ces auteurs préconisent aux encadrants de convaincre leurs subordonnés que les tâches en question requièrent de la compétence et de leur témoigner du soutien, afin que les encadrés intériorisent la nécessité de la tâche. Une telle internalisation qui conduit à accomplir, sans y être contraint, des tâches nécessaires trouve, selon les auteurs, sa place dans un management humaniste. L’internalisation serait ici au service de la socialisation. Nous avons signalé le risque qu’elle ne soit utilisée (cette internalisation), dans des contextes moins constructifs, à des fins manipulatoires et aliénantes (François, 2006, Vallée et François, 2008). En nous lançant dans une analyse socio-normative du modèle de Deci et Ryan, nous n’espérions certes pas rencontrer des propositions d’application qui correspondent aussi grossièrement aux travers du système libéral décrits dans la perspective beauvoisienne !
24Les études sur l’activation des modèles de pensée indépendant et interdépendant suggèrent que, contrairement à ce qu’avancent les auteurs du courant TAD, les processus motivationnels décrits par la théorie ne sont pas universels mais varieraient en fonction de la culture ou de la catégorie sociale d’appartenance. Selon les résultats rapportés par Markus et Kitayama (2003) la TAD serait plus valide pour décrire la psychologie des classes favorisées occidentales que celle des autres catégories sociales ou culturelles. Nos travaux tendent à le montrer : le modèle de Deci et Ryan est porteur de normes. En fondant nos interventions de psychologue, de pédagogue, de conseiller, d’évaluateur sur des modèles normatifs, nous orientons notre interprétation de la réalité et celle de nos interlocuteurs ainsi que nos actions et les leurs dans un sens déterminé par des logiques sociales auxquelles nous n’adhérons pas nécessairement de pleine conscience. Il paraît sage et éthiquement inévitable de tâcher d’identifier ces logiques sociales et d’en comprendre le sens avant de mettre à leur service nos compétences professionnelles. La première étape à laquelle nous avons consacré les travaux de cette présentation est de faire émerger cette norme éventuelle sous sa forme de valorisation sociale. Une autre vise à en comprendre la fonctionnalité. L’ancrage dans l’utilité / désirabilité et le lien avec les modèles d’agentivité constituent des pistes prometteuses qui demandent à être explorées plus avant.
Bibliographie
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