Le peuplement comme politiques
« Peuplement »... Au premier abord, la notion semble évoquer des temps révolus, où des États en formation ou en expansion s’employaient à peupler des territoires considérés comme « vides » ou dont la population était jugée inadaptée, justifiant ainsi leur colonisation.
La notion a pourtant refait surface ces vingt dernières années en France, pour qualifier l’action des pouvoirs publics visant à intervenir sur la répartition spatiale de populations, en fonction de certaines de leurs caractéris...
Note de l’éditeur
Remerciements
Cet ouvrage collectif est le fruit de l’implication et du soutien de nombreuses personnes ou institutions.
Nos remerciements vont d’abord à toutes celles et tous ceux qui ont participé au colloque « Le peuplement : catégorie insaisissable des politiques urbaines ? » des 17 et 18 novembre 2011 à Lyon et Saint-Étienne et qui ont contribué à son organisation. Un merci tout particulier à Anne-Cécile Coulet, Régine Bufferne et Pascal Allais (laboratoire Triangle) pour la grande efficacité de cette organisation.
Nous adressons également nos remerciements aux institutions qui ont apporté un soutien financier et/ou logistique au colloque ou à l’édition de ce livre : les trois laboratoires organisateurs et leurs équipes de direction (Jean-Gabriel Contamin pour le CERAPS, Jean-Yves Toussaint pour EVS, Jean-Claude Zancarini et Renaud Payre pour Triangle), l’université Jean Monnet de Saint-Étienne, l’ENS de Lyon, l’ANR SPACECONTROL (merci notamment à Dominique Duprez, son coordinateur), le LabEx Intelligence des Mondes urbains, la Région Rhône-Alpes.
Les cartes présentes dans cet ouvrage ont bénéficié de la compétence de Carole Bessenay (EVS).
Enfin, nous ne pouvons terminer sans remercier chaleureusement François Madoré, pour nous avoir encouragés d’abord dans notre cheminement éditorial – alors qu’il en était à ses balbutiements – et pour ses critiques constructives sur la première version de cet ouvrage.
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 1 février 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-6400-8
DOI : 10.4000/books.pur.59815
Collection : Géographie sociale
Année d’édition : 2014
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-3393-6
Nombre de pages : 386
Massimo Bricocoli et Mustafa Dikeç
Préfaces. Le peuplement, une notion intraduisible ?Fabien Desage, Christelle Morel Journel et Valérie Sala Pala
Introduction générale. Le peuplement : couvrez ce dessein que nous ne saurions voir ?Première partie. Gouverner les populations par l’espace
Stéphanie Guyon et Gilles Pinson
IntroductionLuca Paltrinieri
Pour une histoire conceptuelle du doublet « population/peuplement »Pierre Renno
Le programme des mitzpim (1978-2008) : de la « judaïsation de la Galilée » au « développement de la Galilée »Deuxième partie. Les politiques de peuplement comme entreprises de catégorisation
François Bonnet et Myriam Houssay-Holzschuch
IntroductionFatiha Belmessous
Catégorisation et discrimination des Algériens dans les politiques du logement à Lyon (1950-1970)Christine Lelévrier
La rénovation urbaine, un re-peuplement des « grands ensembles » ?Troisième partie. Les instruments du peuplement et leurs usages
Mathieu Van Criekingen
IntroductionMarie Gibert
Le carnet résidentiel au Vietnam : un instrument de peuplement entre contrainte et contournementPierre-Édouard Weill
Un droit universel pour un parc social résiduel. Localiser les contradictions de la mise en œuvre du droit au logement opposableQuatrième partie. Le peuplement, un enjeu politique introuvable ?
Françoise de Barros et Aisling Healy
IntroductionRenaud Epstein
(Dé)politisation d’une politique de peuplement : la rénovation urbaine du XIXe au XXIe siècleAnnick Germain
Postface. Quelques questions impertinentes
« Peuplement »... Au premier abord, la notion semble évoquer des temps révolus, où des États en formation ou en expansion s’employaient à peupler des territoires considérés comme « vides » ou dont la population était jugée inadaptée, justifiant ainsi leur colonisation.
La notion a pourtant refait surface ces vingt dernières années en France, pour qualifier l’action des pouvoirs publics visant à intervenir sur la répartition spatiale de populations, en fonction de certaines de leurs caractéristiques sociales, ethniques, religieuses, ou autres, réelles ou présumées.
Le propos de ce livre est d’abord d’interroger la manière dont cette question du peuplement a été historiquement construite comme enjeu de l’action publique – et tout particulièrement de l’action publique urbaine –, dans des contextes sociaux singuliers, qu’ils soient ouvertement conflictuels ou apparemment pacifiés, qu’ils renvoient à des régimes démocratiques ou autoritaires. La diversité des terrains explorés témoigne de ce parti pris : diversité dans l’espace d’abord – des confins kurdes de l’État turc aux quartiers de Londres et Paris, d’Ho Chi Minh Ville aux agglomérations lyonnaise ou dunkerquoise, de l’Algérie coloniale jusqu’en Israël – ; diversité dans le temps ensuite, du XIXe siècle des entreprises coloniales françaises jusqu’aux politiques de rénovation urbaine du début du XXIe siècle.
Quatre thématiques structurent le propos : celle du gouvernement des populations par leur répartition dans l’espace, celle des entreprises de catégorisation des groupes sociaux inhérentes aux objectifs de peuplement, celle des instruments inventés pour concrétiser ces objectifs et, enfin, celle des modalités de politisation et de dépolitisation de ces enjeux, à la fois omniprésents et souvent éludés ou euphémisés. Ces perspectives constituent autant de propositions, non exclusives les unes des autres, pour une analyse du peuplement comme politique(s).
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