Espace et rapports de domination
Dégagé de la plupart de ses contrepouvoirs depuis la fin des années 1980, le projet politique néolibéral et les inégalités qu’il renforce paraissent aujourd’hui sans remède. Est-il si difficile de ne pas céder à la résignation ou, pire, à l’indifférence ? Les outils pour identifier ces inégalités, les expliquer et les dénoncer ne manquent pas. La pensée critique connaît, en France comme ailleurs, un formidable renouveau. Dans toutes les disciplines des sciences sociales, l’apport de nos aînés ...
Note de l’éditeur
Remerciements
Les coordinateurs remercient l’ensemble des membres du comité éditorial (cf. liste des membres du comité éditorial à la fin de cet ouvrage), qui ont largement contribué à la construction de cet ouvrage et ont pris en charge les échanges avec les auteur-es des différents chapitres, permettant d’améliorer considérablement la qualité de ces derniers, ainsi que Vincent Veschambre, pour sa lecture attentive et ses précieux conseils.
Ils souhaitent également remercier toutes les personnes qui sont intervenues ou ont participé au colloque « Espace et rapports sociaux de domination : chantiers de recherche » qui s’est tenu à l’université de Marne-la-Vallée les 20 et 21 septembre 2012.
Ils tiennent en particulier à remercier, pour leur contribution aux débats en amont et pendant le colloque, Julie-Anne Boudreau (politiste, INRS, Centre urbanisation, culture, société, Montréal), Béatrice Collignon (géographe, université de Bordeaux-Montaigne, ADESS), Frédéric Dufaux (géographe, université Paris-Ouest Nanterre, LAVUE), Salvatore Engel-di Mauro (géographe, université de l’État de New York), Sylvie Fol (aménagement et urbanisme, université Paris 1, Géographie-cités), Frédéric Moret (historien, université Paris-Est Marne-la-Vallée, ACP), Alain Musset (géographe, EHESS-GGH-Terres) et Jesse Ribot (géographe, université de l’Illinois).
Que soient également remercié-es toutes celles et tous ceux qui ont permis que le colloque se déroule dans de bonnes conditions, en particulier Marie-Ange Paquita, Ludovic Collin, Jens Schneider, Matthieu Delage, Anissa et Sabrya Medjahed, la librairie SCOP « Envie de Lire » (Ivry-sur-Seine), ainsi que les traducteurs-interprètes, Jacob Bromberg et Valentine Leys, et la traductrice Leslie Talaga.
Enfin, ce colloque et la publication du présent ouvrage doivent beaucoup à l’appui financier de plusieurs institutions que les coordinateurs remercient donc vivement :
– ACP – Analyse comparée des pouvoirs, EA 3350 université Paris-Est Marne-la- Vallée ;
– Géographie-cités, UMR 8504, CNRS/université Paris 1-Panthéon-Sorbonne/université Paris Diderot-Paris 7 ;
– SET (Société Environnement Territoire), UMR 5603, CNRS/université de Pau et des Pays de l’Adour ;
– LABEX Futurs urbains, université Paris-Est ;
– Région Île-de-France ;
– Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne ;
– Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 29 janvier 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-6398-8
DOI : 10.4000/books.pur.59225
Collection : Géographie sociale
Année d’édition : 2015
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-3693-7
Nombre de pages : 400
Anne Clerval, Antoine Fleury, Julien Rebotier et al.
IntroductionPremière partie. L’approche radicale en géographie : des pratiques de recherche
Antoine Fleury et Serge Weber
IntroductionFederico Ferretti et Philippe Pelletier
Spatialités et rapports de domination dans l’œuvre des géographes anarchistes Reclus, Kropotkine et MetchnikoffPascale Metzger et Jérémy Robert
Environnement et risques : les sciences sociales piégées entre critique radicale et utilité socialeDeuxième partie. Des formes et des échelles : un statut épistémologique de l’espace toujours en débat
Fabrice Ripoll
IntroductionIrène Pereira
La structuration de l’espace par les rapports sociauxTroisième partie. Production de l’espace urbain et rapports sociaux de domination
Matthieu Giroud et Mathieu Van Criekingen
IntroductionNicolas Raimbault
Perdants et gagnants du développement logistique de la métropole : quelle géographie de la domination ?Martine Drozdz
Londres, ville inégale. Capitalisme urbain, politiques de lutte contre l’exclusion urbaine et domination des gouvernements locauxStéphane Cadiou
La défense du « commerce de proximité » dans les villes : action collective et enjeux d’échellesMax Rousseau
La paradoxale domination de la « nouvelle classe moyenne » sur les espaces urbains désindustrialisésGilles Van Hamme et Mathieu Van Criekingen
Recompositions de classes et clivages politiques au sein des espaces urbainsJean-Pierre Garnier
L’espace urbain, l’État et la petite bourgeoisie intellectuelle : la radicalité critique en questionQuatrième partie. Genre, espace et imbrication : des rapports de domination
Anne Clerval et Amélie Le Renard
IntroductionAnne Clerval et Christine Delphy
Le féminisme matérialiste, une analyse du patriarcat comme système de domination autonomeAdelina Miranda
Troubles des frontières spatiales. Assignation à l’espace domestique et appropriation de l’espace public par les femmes immigrées à NaplesRaphaël Kouadio Oura
Crise de l’ananas et transformation de la division sexuée du travail en milieu rural en Côte d’IvoireCharlotte Prieur
Du quartier gay aux lieux queers parisiens : reproduction des rapports de domination et stratégies spatiales de résistanceCinquième partie. « Gérer les indésirables » : dispositifs de mise à l’écart et tactiques de résistance
Florence Bouillon, Armelle Choplin, Camille Schmoll et al.
IntroductionCamille Guenebeaud
À chacun sa place. Une étude des rapports de domination dans l’aire de distribution des repas aux migrants sans-papiers de CalaisJudicaëlle Dietrich
Le traitement de la pauvreté au prisme des rapports sociaux de domination à JakartaMarion Lecoquierre
« Tant qu’il y aura du thym et des olives… » Résister dans un espace sous contrainte : les villages bédouins non reconnus du NéguevSixième partie. La domination à travers l’environnement
Sophie Moreau et Julien Rebotier
Introduction
Dégagé de la plupart de ses contrepouvoirs depuis la fin des années 1980, le projet politique néolibéral et les inégalités qu’il renforce paraissent aujourd’hui sans remède. Est-il si difficile de ne pas céder à la résignation ou, pire, à l’indifférence ? Les outils pour identifier ces inégalités, les expliquer et les dénoncer ne manquent pas. La pensée critique connaît, en France comme ailleurs, un formidable renouveau. Dans toutes les disciplines des sciences sociales, l’apport de nos aînés est revisité et enrichi de nouvelles propositions pour se confronter aux injustices contemporaines, qui semblent rendues acceptables par des manipulations intellectuelles et des ficelles de plus en plus grossières.
L’espace est, comme le temps et l’argent, un redoutable allié des dominants. Accaparé, exproprié, spolié, marchandisé, financiarisé, surveillé, refusé, l’espace se révèle être, à toutes les échelles et dans toutes ses configurations, une excellente clef de lecture de la situation des dominés. Confinement, relégation, enfermement en sont les modalités extrêmes, mais bien d’autres, plus subtiles et moins visibles, contribuent à pérenniser des rapports de force à ce point asymétriques qu’il n’est de meilleur terme pour les qualifier que celui de domination. Mais l’espace est aussi l’allié des dominés engagés dans des processus de résistance, de contestation ou de lutte contre l’ordre du capitalisme néolibéral. Dotés de ressources propres, les dominés construisent aussi des stratégies, individuelles ou collectives, qui prennent appui dans l’espace et peuvent faire de ce dernier une ressource pour se faire entendre ou se rendre visible.
Dans un contexte académique mondial dominé par les travaux anglophones, en particulier ceux de la géographie radicale, cet ouvrage entend présenter la manière dont les chercheurs et chercheuses francophones travaillant sur les questions spatiales analysent les rapports sociaux de domination, qu’ils soient de classe, de race, de sexe, autant de rapports sociaux qui ont un fondement matériel. Plusieurs entrées thématiques sont explorées, qui renvoient à des champs de recherche bien identifiés : la question urbaine, les études sur le genre, le sexe, la sexualité et l’intersectionnalité, la question des migrations et celle des populations marginalisées et, enfin, l’environnement. Cet ouvrage témoigne donc de la grande vivacité des travaux francophones, tout en réaffirmant l’utilité de penser l’espace dans la critique sociale.
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Penser et faire la géographie sociale
Contribution à une épistémologie de la géographie sociale
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La circulation migratoire des Marocains entre la France, l'Espagne et l'Italie
Chadia Arab
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2005
La classe créative selon Richard Florida
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2010
Le logement social en Europe au début du xxie siècle
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