Première partie. Discours de la violence
p. 21-23
Texte intégral
1La mise en texte, l’élaboration par le verbe, font la force de l’écrivain consacré ou les faiblesses de l’écrivain en herbe ou de l’écrivant, et c’est par elles que l’autorité de l’écrivain se révèle de façon inconditionnelle. Car, si écrire est un verbe intransitif, comme le disait Roland Barthes1, nous touchons alors du doigt à l’esthétique de l’écriture, véritable art poétique défini par l’auteur. Cette première partie porte donc précisément sur l’écriture de la violence en tant qu’élaboration d’un discours littéraire. Il convient ici de nous interroger sur la manière dont le texte écrit la violence ou sur celle dont la violence s’affirme dans et par le texte. Quelles sont les stratégies d’écriture mises en œuvre par l’auteur pour révéler la violence ou la représenter dans le texte ? Y a-t-il adéquation thématique et formelle pour recréer au cœur du texte les violences sociales ou individuelles, omniprésentes dans les relations humaines ? L’architecture du roman et les techniques romanesques utilisées préfigurent-elles la violence thématique ou au contraire apaisent-elles les tensions narratives ? Quel est le statut du discours d’élaboration de la violence ?
2Pour tenter de comprendre le fonctionnement interne des œuvres, dans leur reconstruction de la violence interindividuelle, politique et sociale qui définit le contexte de l’écriture, nous allons nous centrer sur les mises en mots et techniques d’écriture qui jalonnent et structurent le texte romanesque des ouvrages de notre corpus.
Notes de bas de page
1 Dans le chapitre intitulé « Écrivains et écrivants », Roland Barthes opère une distinction entre deux catégories d’hommes de plume. Selon lui, « l’écrivain conçoit la littérature comme fin et le monde la lui renvoie comme moyen » tandis que l’écrivant « pose une fin dont la parole n’est qu’un moyen », in Essais critiques, Paris, Le Seuil, 1964, p. 154, 156.
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