Les intermittences du sujet
Écritures de soi et discontinu
Cent ans après À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, les intermittences du cœur demeurent, mais les mots pour le dire s'inscrivent dans un nouveau paradigme, celui du discontinu. L'écriture de soi ne cesse d'imploser dans d'infinies intermittences génériques et scripturales qui témoignent d'un sujet désireux moins de se prendre intus et in cute que de se déprendre en privilégiant la recherche d'un soi à travers ses métamorphoses et ses virtualités. La notion de vérité se déplace, com...
Note de l’éditeur
Publié avec le soutien de l'Université Paris-Est.
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 25 septembre 2018
ISBN numérique : 978-2-7535-5744-4
DOI : 10.4000/books.pur.56259
Collection : Interférences
Année d’édition : 2016
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-4898-5
Nombre de pages : 390
Sylvie Jouanny et Élisabeth Le Corre
IntroductionPremière partie. Le discontinu de soi : constitution d’un sujet et mise en scène de l’écriture
Guillaume Artous-Bouvet
Des subjectivations littérairesDaniele Lorenzini
Expériences de l’écriture chez Michel FoucaultBastien Engelbach
Permanence d’un sujet ?L’identité narrative de Paul Ricœur et sa résonance avec les écrits de Paul Celan et d’Imre Kertesz
Nicolas Voeltzel
« Comment on devient ce qu’on est » : sur le rôle décisif de la maladie chez NietzscheFrançoise Simonet-Tenant
L’invention de soi après une crise : le journal de deuilRégine Battiston
Écriture de soi et écriture des autres : W. G. Sebald ou le témoignage d’un monde disparuCatherine Ponchon
L’écriture d’un je(u) discontinu dans les œuvres de Jorge Semprun, Serge Doubrovsky et Georges PerecMaxime Decout
Alain Fleischer : l’écriture du DibbukAnne Roche
« Ce qui naît, ce qui bouge » : généalogie incertaine et formation du sujet chez Arno BertinaDeuxième partie. Le discontinu du genre : le moi et ses doubles
Stéphane Chaudier
La fourchette et la cuiller : pourquoi les « intermittences » proustiennes sont-elles « du cœur » ?Jean-Michel Wittmann
Gide entre décadence et organicisme, ou l’œuvre à l’épreuve de la mobilité du moiPascal Lécroart
Des intermittences du sujet et de leur pertinence impertinente chez Claudel : Partage de Midi et les vertiges de l’identitéCatherine Viollet
Strates temporelles, strates éditoriales, strates matérielles dans l’écriture de Violette LeducMarie-Christine Pavis
Le pacte autobiographique, détournements et contournements chez Jorge Semprun et Pierre MichonCaroline Casseville
Anne Wiazemsky : entre roman familial et écriture de soiTroisième partie. Le discontinu des arts : représentations identitaires et réflexivités esthétiques
Maja Saraczynska-Laroche
Tadeusz Kantor ou la (dis)continuité de l’écriture de soi dans l’espace scéniqueVéronique Montémont
Abécédaires de soiMarianne Berissi
Les collections de l’intimeSybille Orlandi
Il y a quelqu’un là-dedans ?Les cubomanies de Gherasim Luca, une déconstruction du sujet moderne
Magali Nachtergael
Le sujet exposé au miroir de l’art et des sciences humaines (Christian Boltanski, Roland Barthes, Jacques Derrida et Jean-Luc Nancy)Nathalie Mauffrey
Bricol’ et récup’ : de l’aut(r/o)portrait chez Agnès Varda
Cent ans après À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, les intermittences du cœur demeurent, mais les mots pour le dire s'inscrivent dans un nouveau paradigme, celui du discontinu. L'écriture de soi ne cesse d'imploser dans d'infinies intermittences génériques et scripturales qui témoignent d'un sujet désireux moins de se prendre intus et in cute que de se déprendre en privilégiant la recherche d'un soi à travers ses métamorphoses et ses virtualités. La notion de vérité se déplace, comme le montre déjà Michel Leiris cherchant sa vérité dans les tableaux de Cranach, ou Serge Doubrovsky, inventeur du terme « autofiction ». Si la psychanalyse change la donne de la recherche de soi, la grande hache de l'Histoire entre pour une large part dans cette nouvelle écriture d'un soi comme exproprié de lui-même, notamment de son passé et de sa filiation, contraint, comme Jorge Semprun ou Alain Fleischer, à s'inventer. Théâtre, cinéma, arts plastiques et multimédias s'en font l'écho dans des pratiques comparables de bricolage et de recomposition, à l'image d'Agnès Varda, qui, dans ses films ou ses installations, met en scène l'éphémère et le précaire.
L'originalité de cet ouvrage tient à sa problématique audacieuse, urgente, complexe autant que mouvante, à laquelle elle tente de répondre en interrogeant des œuvres canoniques aussi bien que récentes grâce à des approches multiples et diverses qui mettent la littérature au cœur d'un dialogue avec les arts et la pensée de son temps.
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