2 France A., « J.-H. Rosny », La Vie littéraire. Troisième série, Paris, Calmann-Lévy, 1902 [1899-1900], p. 287.
3 Rosny J.-H., Le Termite. Roman de mœurs littéraires, Paris, Albert Savine, 1890, p. 79-111. Les citations du roman, dont la pagination est indiquée entre parenthèses, renvoient à cette édition (la seule existant à ce jour).
4 Voir GREMLIN, Fictions du champ littéraire, Montréal, Discours social, 2010.
5 Camille Mauclair, avec son Soleil des Morts (Paris, Ollendorff, 1898) écrit lui aussi un « roman de la vie littéraire » contemporain des faits qu’il relate (le cénacle de Mallarmé).
6 Il paraît d’abord en feuilleton dans La Nouvelle Revue de Juliette Adam (no 60 et 61) en septembre 1889, puis au début de l’année 1890, en volume, chez Albert Savine (in-12, 314 p).
7 Huret J., Enquête sur l’évolution littéraire, Vanves, Thot, 1984 [1891], p. 170.
8 Les portes du Grenier s’ouvrent le 1er février 1885 et se ferment peu avant la mort du maître au printemps 1896.
9 Zola est notamment contesté par ses propres disciples, qui ont publié contre lui en août 1887 le Manifeste des Cinq.
10 Henry Murger mentionne le « cénacle de la rue des Quatre-vents » dans ses Scènes de la vie de bohème (Chotard L. et Robb G. [éd.], Paris, Gallimard, « Folio/Classique », 1988, p. 291). Les Goncourt font allusion à leur tour au roman de Murger, dans Charles Demailly (Paris, Christian Bourgois, coll. « 10/18 », 1990, p. 56).
11 De Balzac H., Introduction aux Études de mœurs au XIXe siècle, La Comédie humaine, t. 1, Castex P.-G. (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 1152.
12 Voir Laisney V., « Les dîners du Moulin rouge, ou le “dernier cénacle” », Berthelot S. et Spandonis S. (dir.), Cahiers Edmond et Jules Goncourt. Les Goncourt et la bohème, Tusson (Charente), Du Lérot, no 14, 2007, p. 75-92. C’est une scène-type qu’on retrouvera une dernière fois au XIXe siècle dans Le Soleil des Morts, où le disciple André de Neuze (Mauclair) pénètre dans le cénacle de Calixte Armel (Mallarmé).
13 Kundera M., L’Art du roman, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1986, p. 50.
14 Rosny J.-H., Journal. Cahiers 1880-1897, Pottier J.-M. (éd.), Tusson (Charente), Du Lérot, coll. « D’après nature », 2008.
15 Cette fracture entre l’écrivain moderne et ses semblables est pointée par Jules Case dans son compte rendu du Termite : depuis Charles Demailly, écrit-il, « l’homme de lettres est détaché de sa souche originelle, ne participant plus à la vie ambiante, ayant localisé son ambition dans le domaine purement littéraire. Tout lui devient étranger en dehors de sa copie. » Avec Le Termite, le mal s’aggrave encore : l’homme de lettres devient littéralement un fou et un malade, « abreuvé d’encre ». (Case J., « Littérateur », Le Figaro, 2 mars 1890.)
16 De Goncourt E., Journal. Mémoires de la vie littéraire, t. 3, Ricatte R. (éd.), R. Laffont, coll. « Bouquins », 1989, p. 335.
17 Lemaître J., « Le Termite », Les Contemporains. Études et portraits littéraires (cinquième série), Paris, Ancienne Librairie Furne, Boivin et Cie, 1892, p. 148.
18 De Balzac H., Illusions perdues, La Comédie humaine, t. 5, Castex P.-G. (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 321.
19 Hermant A., La Journée brève, Paris, J. Ferenczi, 1928, p. 34 (le chapitre II est une peinture romancée du Grenier).
20 Pas de plan, ni d’esquisse : seulement des sténographies de conversation qui seront reprises textuellement.
21 De Goncourt E., Journal, op. cit., p. 148.
22 Ibid., p. 329.
23 Ibid., p. 335.
24 L’identification de Rosny est vérifiée par l’anagramme et à travers la mention des Émeutiers qui décalque le Bilatéral.
25 Rosny J.-H., Journal, op. cit., p. 87 (note de mars 1887).
26 De Goncourt E., Journal, op. cit., p. 101 (19 février 1888).
27 Ibid., p. 234.
28 Rosny J.-H., Journal, op. cit., p. 106 (24 octobre 1887).
29 De Goncourt E., Journal, op. cit., p. 97 (12 février 1888).
30 Le titre du roman a beaucoup intrigué la critique. Jules Lemaître propose l’explication suivante : « le termite qui ronge Noël Servaise, c’est la recherche du document, du petit fait bas, insignifiant, méprisable. À moins que les termites ne soient les personnages mêmes des récits de Servaise. Car on peut hésiter entre les deux interprétations ». Anatole France se demande pour sa part : « Quel est cet insecte symbolique dont M. Rosny nous décrit le travail occulte et redoutable ? Quelle est cette fourmi blanche de l’intelligence qui ronge les coeurs et les cerveaux comme le karia des Arabes dévore les bois les plus précieux ? Quel est ce névroptère de la pensée dont le naturalisme a favorisé l’éclosion et qui, s’attaquant aux âmes littéraires, les peuple de ses colonies voraces ? C’est l’obsession du petit fait ; c’est la notation minutieuse du détail infime ; c’est le goût dépravé de ce qui est bas et de ce qui est petit ; c’est l’éparpillement des sensations courtes ; c’est le fourmillement des idées minuscules ; c’est le grouillement des pensées immondes. » (Lemaître J. op. cit., p. 148)
31 Ces quatre principes, détaillés par J.-Y Pottier dans sa préface (Rosny J.-H., Journal, op. cit., p. 41), sont repris, tels quels, dans l’Enquête sur l’évolution littéraire (Huret J., op. cit., p. 203-204). Rosny y prophétise qu’il « faudra deux ou trois générations peut-être pour faire triompher cette formule ».
32 « Le nouveau roman de J.-H. Rosny, qui paraît chez Savine, va soulever un réel scandale ; il met en scène, dit-on, de hautes personnalités de la littérature contemporaine. » On peut supposer que cette annonce fut rédigée par Rosny lui-même, comme cela se faisait couramment alors, pour lancer un livre… (Anonyme, L’Écho de Paris, 1er février 1890.)
33 Dousteyssier-Khoze C., « L’angoisse de l’influence naturaliste : Tous Quatre de Paul Margueritte et Le Termite de J.-H. Rosny », Nineteenth-Century French Studies, vol. 31, no 1-2, automne-hiver 2002-2003, p. 123-137.
34 Le personnel naturaliste y est au grand complet, soit plus de trente noms !
35 C’est ce que semble dire Mallarmé dans une lettre adressée à l’auteur : « Toute la portion amour me hantera, neuve, en littérature, que dire de plus ? et je ne crois pas que les passages de maladie aient jamais non plus été traités ou songés ainsi, tant d’infini, dans ces deux états notés par vous, on en est lavé et comme volatilisé ! Votre échange de l’extériorité et de l’être intime est inouï. » (Mallarmé S., « Lettre de Mallarmé du 6 mars 1890 », Correspondance, t. 4, Henri Mondor et Lloyd James Austin (éd.), Paris, Gallimard, 1973, p. 78.)
1 Qui m’a gentiment prêté son exemplaire personnel du Termite pour écrire cette communication.