Frédéric Plessis, entre Anatole France et Jean Psichari
p. 127-135
Texte intégral
11844, 1851, 1854 : naissance, dans l’ordre, d’Anatole France à Paris, de Frédéric Plessis à Brest, de Jean Psichari à Odessa. Les relations que les membres de ce trio ont entretenues sont éclairées par leur correspondance, et notamment par la découverte, dans le fonds Jean Psichari de la bibliothèque du Parlement d’Athènes, consultable depuis peu, de quarante-six lettres de Plessis à France, dont vingt-sept sont datées de 1870 à 1879, les dix-neuf autres pouvant être assez facilement resituées. En revanche, les lettres de France à Plessis ne sont pas localisées, et l’on ne sait si elles ont été conservées. La bibliothèque municipale de Brest possède neuf lettres de Psichari à Plessis1, ainsi que deux lettres de Mme Jean Psichari à Plessis, dont une qui annonce la mort de son mari2. La bibliothèque du Parlement d’Athènes contient également quatorze lettres de Plessis à Psichari : un envoi humoristique du recueil La Lampe d’argile en 1886, une lettre de 1907 et douze autres datées de 1923 à 1929. Ici intervient un autre personnage qui, après le retrait d’Anatole France, happé par la gloire, recompose le trio : Pierre de Nolhac, dont notre collègue de l’université d’Athènes Ioanna Constandulaki-Chantzou a édité les cinquante-cinq lettres qu’il a reçues de Psichari3. Cette correspondance comporte vingt et une références à Plessis, la première remontant à 1881 et la dernière datant de 1924. Le fonds Jean Psichari de la bibliothèque de la Sorbonne conserve six lettres de Plessis à Psichari4.
2Cet ensemble épistolaire s’étend sur deux périodes, l’une qui va de 1870 à 1880 environ et au cours de laquelle la situation de Plessis se stabilise, l’autre qui nous projette dans le XXe siècle et dans une société bouleversée par la guerre. Grâce à ces documents nouveaux, qui montrent Plessis sur le vif et qui évoquent ses œuvres, nous nous demanderons si le second Plessis est resté fidèle au premier.
3Les lettres les plus passionnantes sont assurément celles de Plessis à France : ce sont les plus nombreuses, les plus développées, les plus personnelles. La chance de Plessis a été de rencontrer France et de se faire adouber par lui. Voyons comment il est entré dans son intimité au point d’entrer dans sa famille, puis comment il s’est confié à lui, s’est soumis à ses avis, pour se hausser finalement à son niveau et revendiquer son moi.
4À quel moment France et Plessis se sont-ils rencontrés ? Les parents de Plessis vivent à Paris, quand leur fils fait sa rhétorique à Louis-le-Grand. Plessis gardera longtemps la nostalgie de cette jeunesse heureuse où, dit-il, il s’est « beaucoup dissipé ». Dans ces dissipations se manifeste son goût pour la poésie : « Ah », soupire-t-il alors qu’il est étudiant en médecine et qu’il étouffe dans l’hôpital mouroir de Brest, « ah, les vers, les causeries, les soirées de la salle Gerson, le Parnasse, les rêves de gloire5 ! » Il devait retrouver à Paris son aîné, qui vivait dans les livres et par les livres, ne rêvant lui aussi que de poésie. Quand Plessis quitte Paris, il écrit à France 15 rue de Tournon, où celui-ci habite avec ses parents d’avril 1867 à avril 1875. Ses lettres témoignent d’une réelle intimité. Plessis n’oublie pas les bons déjeuners de la mère de France. On lit souvent à haute voix les lettres de ce dernier, qui contiennent des marques de sympathie pour l’entourage. La sœur de Plessis est très touchée par la médaille offerte par France, et sa mère fabrique des bouquets pour la mère de celui qu’il considère comme son meilleur ami. Comme on regrette que France n’ait pu venir les voir en Bretagne ! Quand Plessis se rend à Paris, c’est France qui prévient sa logeuse de la rue des Saints-Pères. Et quelle délicatesse encore de la part du Parisien lorsqu’il essaye d’amener la mère sourcilleuse de son ami à l’idée de se séparer de son fils pour que celui-ci le rejoigne ! Le fonds Plessis de la bibliothèque de Brest conserve l’émouvant témoignage de l’herbier que France et Plessis ont constitué ensemble, lors de leur séjour à Royat à l’été de 18756. Seul le père de Plessis semble se méfier de France, qu’il aurait traité un jour de « gamin7 ».
5Dans ces conditions, France ne pouvait que devenir le confident de Plessis, dont les raisons de s’épancher ne manquent pas. D’abord, il se sent cloîtré en Bretagne, où il traîne son mal de vivre de ville en ville : Brest et son mouroir, l’affreux trou de Guingamp, la fétide ville de Rennes, cet autre trou de Landerneau, Plougasnou où l’on ne parle que de chevaux et où les bien-pensants vivent dans la débauche. Et dire que le cher Anatole vante la province ! Après l’arrêt de ses études de médecine, Plessis est forcé par ses parents de faire du droit, autre calamité. La vocation littéraire qu’il a ressentie dès l’enfance lui revient plus fortement que jamais. Et voilà qu’il est question de mariage ! Sa sœur veut le marier ; on lui trouve une héritière dotée d’une belle maison dans la région de Saint-Brieuc. Au même moment, il est empêtré dans une double intrigue amoureuse, qu’il espère résoudre avec l’aide du fidèle France : une histoire un peu trouble avec une certaine Maria, qui l’accable de lettres enflammées ; une belle histoire avec une jeune femme prénommée Amélie, qu’il voudrait épouser, mais que son père refuserait de recevoir. Heureusement, Plessis est réconforté par les lettres de France, par les visites de Léon Dierx, par le séjour chez José-Maria de Heredia à Suciniou, près de Morlaix, et surtout par les poèmes qu’il échange avec France, son « passeur » en poésie, devenu le lecteur attitré des éditions Alphonse Lemerre.
6Plessis explique à France que c’est Édouard Calmettes qui l’a encouragé à devenir poète et qui lui a fait découvrir le Parnasse8, bien qu’il fût plutôt attiré par le premier Hugo (l’hugolâtrie contemporaine lui paraissant un danger pour les nouveaux poètes), par Sainte-Beuve et par Vigny. France le convertit à l’étude de la littérature antique :
Je fuyais, je cherchais la solitude et l’ombre…
Qui donc, m’offrant un but digne de mes efforts,
M’enseigna le chemin qui déplaît au grand nombre,
Me dit : « Quitte le siècle et vis avec les morts » ?
Ô poète ! c’est toi ; c’est ta mémoire agile
Qui, se jouant aux vers relus et médités,
D’abord me fit connaître Euripide et Virgile
Et m’ouvrit le trésor des deux antiquités9.
7Dès lors, Plessis prend l’habitude d’adresser ses vers, au fur et à mesure qu’il les compose, à France, qui de « passeur » devient « correcteur » – mission assumée avec une « inaltérable complaisance ». Du choix de tel mot à l’organisation de telle strophe les interrogations se multiplient. Plessis a des accès de découragement : son excès de minutie le stérilise, il ne vaut rien, il ne sait pas même « pasticher10 ». Quel abîme entre France et lui ! À lire le « Repas funèbre » de son ami, il s’effondre : « Je crève de jalousie11. » Et les Poèmes dorés, dont il a projeté la préface, quelle réussite !
8Mais le disciple se ressaisit parfois : recevant un poème de France qui évoque leurs promenades dans le jardin du Luxembourg, il laisse tomber ce verdict : « Poème manqué, en effet », mais qu’« avec peu de chose » France peut rendre « irréprochable ». Il ajoute qu’au « nous » employé par France il vaudrait mieux substituer un « je », car il ne se reconnaît pas du tout dans ce « nous » qui l’englobe. Non, dit-il, leurs promenades dans le jardin du Luxembourg n’étaient pas si fréquentes ; « les princesses de marbre » ne l’ont pas troublé, lui que « les vivantes seules […] touchent » ; « la fuite des heures » n’a pu le conduire à l’épicurisme, lui qui est chrétien ; il n’est pas « surpris de vivre », lui qui n’est pas « athée » ; il ne traîne pas « une mélancolie amoureuse », lui qui est en proie à « une passion violente12 ». Ailleurs, Plessis exprime le « vif désir de [s] e retirer un jour prochainement de la société, en [s]e cachant au fond de la sauvage Cornouaille où presque personne ne parle français » : c’est là qu’il doit « chercher les images et les ressources de [s]a poésie13 ». S’il n’a encore que peu de confiance en lui, il peut du moins affirmer désormais : « À mesure que je vais, je suis plus calme, je me possède mieux14. »
9Les relations entre Plessis et Psichari, dont Nolhac a été le témoin, ont duré cinquante ans, de 1879 à 1929. Leur correspondance n’a pas le même ton que la correspondance de Plessis et de France : échangées d’égal à égal, leurs lettres manifestent un esprit estudiantin ; mais elles abordent aussi des considérations politiques. Plessis et Psichari se sont rencontrés en 1879, lorsqu’ils suivaient avec enthousiasme les cours de latin de Louis Havet à la Sorbonne. Dans un billet du 19 mai 1913, Psichari se souvient de « la grande amitié qu[’il a] toujours eue pour [lui], dès […] [leur] première rencontre15 ». Les affinités sont réciproques entre ce Breton épris de poésie et de latin et ce Grec au nom magique hérité de l’Antiquité fabuleuse et qui l’incarnait avec tant de brio16. Psichari adore « les propos fols et badins » et s’amuse de « Fred et Ric » et de « l’austère Plet (VI) ». À quoi l’autre répondra de Caen en 1886 une lettre en volapük au « très illustre, très docte, très orné, très humain I. Psichari17 ». Le 27 septembre 1879, Psichari recopie son poème « Le Chant de l’amour et de la mort » pour « [s]on très cher ami Frédéric Plessis[,] [s]on maître en poésie18 ».
10Pourtant, leur amitié aurait pu se briser. En 1881, Psichari publie une édition des Adelphes de Térence sous l’égide du professeur qui avait dirigé les travaux de Plessis à Poitiers. Or, en 1884, Plessis, alors maître de conférences à l’université de Caen, souhaite à son tour éditer Les Adelphes. Le 2 mai, il adresse à son ami une lettre justificative : « Ô Psichari ! je t’en prie, ne te fâche pas […]. Nous marcherons ainsi de conserve, et non l’un contre l’autre, et nous serons de vrais Adelphes19 ! » En 1887, Psichari lui envoie quelques strophes en lui demandant d’en ajouter cinq de son cru qui « seraient plus vite et mieux faites20 ». Si l’on ignore quelle a été la réaction de Psichari lors de la publication de La Lampe d’argile, on sait en revanche que la lecture de Vesper lui a laissé une « sensation profonde », car il y retrouve « une partie de lui-même, de sa chair21 ». La correspondance témoigne que Psichari s’incline devant Plessis en tant que poète22.
11Plessis et Psichari ne se sont pas limités à la poésie. Ces deux universitaires, l’un occupant des chaires de latin en province, puis à Paris, l’autre enseignant la philologie byzantine et néo-grecque à l’École des Hautes Études, puis aux Langues orientales, ont fait leurs débuts en prose dans des articles, avant de se mettre à écrire des romans. Le 30 mars 1907, dans la Revue bleue, Psichari fait paraître une étude sur le poète grec Denys Solomos qu’il dédie à Plessis et dans laquelle il cite quelques-uns de ses vers ; Plessis lui écrit pour le remercier : « Ton étude est très vivante, alerte, pleine de vues générales qui sont d’un poète23. » Lisant un compte rendu d’un livre de Nolhac fait par Plessis dans le bulletin de l’université de Poitiers, Psichari le trouve « exquis », regrettant seulement qu’il contienne encore « un peu d’Université et de Province24 ». Dans son article sur « La Science et les destinées nouvelles de la poésie », paru dans la Nouvelle Revue en 1884, il explique que la matière scientifique est compatible avec la matière poétique et qu’elle la renouvelle25 ; et il donne comme exemple l’étude des religions dans les Poèmes barbares de Leconte de Lisle et dans « Urvaçî », poème hindou de Plessis recueilli dans La Lampe d’argile et dont il cite plusieurs vers. En 1923, lorsque Plessis reçoit Les Typesses de Psichari, il juge le point de vue de son ami « juste et profond » et l’exécution « vivante, hardie et délicate » ; mais il se sent un peu découragé devant cette « inlassable production26 ». De la réaction de Psichari à la lecture du Mariage de Léonie, que Plessis publie en 1897, nous retiendrons ce qu’il dit de l’héroïne bretonne et du cadre breton. Enfin une Bretonne comme il les aime, une Bretonne « vive et gaie », et qui sait sourire. Enfin des Bretons tels qu’ils sont, car on pouvait croire qu’ils n’étaient plus que marins vivant sur mer ou morts gisant sous terre. « Grâce à toi, voilà bientôt douze ans que je vais en Bretagne27 et je n’ai pas vu le monde aussi bonnet de nuit qu’on nous le présente », lui écrit Psichari, qui ajoute qu’il en a assez « de tous les clichés et de tous les pastiches que l’on nous sert sur la Bretagne28 ».
12La politique a failli également remettre en cause l’amitié de Plessis et de Psichari. Dans sa jeunesse, Plessis a milité en faveur du socialisme à Brest et s’est réjoui de la victoire d’un républicain à Guingamp, comme en témoignent ses lettres à France ; mais plus tard il est devenu partisan du général Boulanger, provoquant l’indignation de Psichari, qui déclare dans une lettre à Nolhac : « Je suis navré de voir notre bon Fred tombé aussi bas et faisant des vers à Boulanger. C’est indigne et La Lampe d’argile en est salie. J’ai été sur le point de lui écrire. Je savais que c’eût été définitif et je me suis tu29. » Que faut-il penser par conséquent du silence de Plessis lorsque Psichari devient l’un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme, puis son vice-président, après s’être battu aux côtés de Zola dans l’affaire Dreyfus ? Mais les chemins de la politique sont imprévisibles. Peu à peu, sous le coup des événements, le compagnon de Zola rejoindra l’adoubé d’Anatole France dans les rangs de l’Action française. Aux élections de mai 1924, Plessis s’engage dans l’équipe nationale de Léon Daudet, comme il l’écrit à Psichari : « Oui, vote pour Daudet et toute la liste ; je ne crois pas que, personnellement, je passe ; j’en serais fort déconcerté. J’ai donné mon nom, que Pujo m’a affirmé être utile à la cause, mais je ne suis “nil nisi nomen et umbra30 ” » ; peu après, il déclare à son ami que « sinistres est un bien juste qualificatif pour ces élections31 ». Le 20 novembre 1928, Psichari fait plaisir à Plessis par un article si violent contre Combes et Herriot que même l’Action française n’en veut pas. Sans doute Plessis eût-il été maurrassien même si Maurras n’avait pas déclaré qu’il donnerait bien « presque toute l’énorme production du Parnasse pour [tel] quatrain exquis de La Lampe d’argile32 ». Mais Psichari ? En 1925, dans son livre consacré à Renan, il rappelle que, dans la xénophobie ambiante, « il y a deux hommes qui ne firent jamais aucune, absolument aucune différence entre un Français de toujours et [lui] : c’est Ernest Renan et Charles Maurras33 ». L’année précédente, il avait fait cette confidence à son ami Pierre de Nolhac :
Cette France, ce pays d’adoration que j’ai toujours préféré à un pays d’origine, la France m’a réservé tous les camouflets ; l’Institut me rejette comme métèque, le Sénat me fout sur le pavé, la xénophobie ne m’a pas, depuis mon enfance, lâché d’une semelle. Il y a toi, il y a Frédéric – quelques vieux fous – je le sais ! Heureusement ! Sans cela, c’eût été la mort sans phrases34.
13Ce métèque, plus français que beaucoup, avait toutefois des raisons autrement douloureuses de s’interroger sur lui-même et sur son itinéraire.
14En 1882, Jean Psichari a épousé Noémi, fille d’Ernest Renan, dont il aura quatre enfants, parmi lesquels Ernest, né en 1883, et Michel, né en 1897. Si Plessis avoue qu’il n’apprécie guère Renan, sa femme et lui ont une vive amitié pour Jean et Noémi Psichari. En 1913, quand Psichari divorce pour épouser la cantatrice Irène Baume, les Plessis éprouveront également beaucoup d’affection pour celle-ci. On connaît l’histoire de la conversion d’Ernest Psichari, puis celle de son frère Michel. Le billet que Psichari adresse à Plessis le 19 mai 1913 est touchant parce qu’il révèle que le père a été converti par la conversion du fils ; et il apprend en outre que Plessis a témoigné toute sa sympathie à Ernest Psichari lors de la publication de son premier ouvrage. L’histoire de Michel Psichari n’est pas moins attachante : il a un enfant avec une femme divorcée, de six ans plus âgée que lui, et qui n’est autre que la fille d’Anatole France, lequel la répudie avec son enfant malgré les efforts de Jean Psichari. Lors de la Première Guerre mondiale, Ernest Psichari est tué en 1914 et son frère Michel en 1917 ; un an plus tard, c’est la femme de celui-ci qui disparaît. Si Ernest a ramené son père à la religion, Michel, qui s’était affilié à l’Action française, a joué un rôle dans son évolution politique.
15En 1925, lorsque Plessis reçoit le livre de Psichari sur Renan, il remercie son ami, en lui disant qu’il comprend désormais un peu mieux l’écrivain et le penseur, que « les pages consacrées à Ernest Psichari sont fières et touchantes35 », et qu’il a suivi avec curiosité ses « discussions légitimes avec Thérive et Massis36 ». En 1929, Irène Psichari annonce la mort de son mari à Plessis, qui lui exprime ainsi ses condoléances : « Avec quelle tristesse j’apprends la disparition de ce monde de mon cher et vieil ami, de mon vieux camarade de lettres, de jeunesse, un demi-siècle d’amitié, de ferveur littéraire commune, d’affection sans nuage ! Et quelle perte pour l’intelligence française, pour la Grèce, pour la poésie comme pour la science37 ! » La réponse de Mme Psichari témoigne de la réciprocité de cette amitié : « Mon mari avait tant d’admiration et d’affection pour vous […]. Comme il aimait à se rappeler cette belle amitié intellectuelle qui avait compté parmi les plus heureux moments de sa vie38. »
Notes de bas de page
1 Bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-176, 1-330, 1-333 à 338 et 1-340. La répartition chronologique de ces lettres est la suivante : une lettre pour 1887, une pour 1896, trois pour 1897, une pour 1902, deux pour 1913 et une pour 1928.
2 Bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-331 et 1-339.
3 Jean Psichari-Pierre de Nolhac, Lettres (1881-1928), présentées et annotées par Ioanna Constandulaki-Chantzou, Athènes, Potamitis Press, 1985. Voir également Ioanna Constandulaki-Chantzou, Jean Psichari et les lettres françaises, Athènes, Papadaris, 1982.
4 Bibliothèque de la Sorbonne, ms. 1833 (« Correspondance et papiers de Jean Psichari »), f. 30-32 et 42-44.
5 Frédéric Plessis à Anatole France, Binic, 25 février 1871 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 5.
6 Voir cahier hors-texte, illustration no IV.
7 Frédéric Plessis à Anatole France, Guingamp, 6 janvier 1876 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 17.
8 Plessis donne quatre poèmes dans Le Parnasse contemporain de 1871 et douze dans celui de 1876.
9 Frédéric Plessis, « À Anatole France », v. 9-16, La Lampe d’argile [1887], dans Poésies complètes, Paris, Albert Fontemoing, 1904, p. 109-110.
10 Frédéric Plessis à Anatole France, [1871] ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 57.
11 Frédéric Plessis à Anatole France, [s. d.] ; ibid., lettre no 49.
12 Frédéric Plessis à Anatole France, [1875] ; ibid., lettre no 59.
13 Frédéric Plessis à Anatole France, [1872] ; ibid., lettre no 62. C’est Plessis qui souligne. À la fin du sonnet « Bretagne », qu’il dédie à Auguste Dupouy dans Vesper (Paris, Lemerre, 1897), Plessis exprime son penchant à la mélancolie misanthropique : « J’ai passé tout le jour sans voir paraître un homme. »
14 Frédéric Plessis à Anatole France, [1872] ; ibid.
15 Jean Psichari à Frédéric Plessis, 19 mars 1913 ; bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-176.
16 Philologue réputé, Jean Psichari était aussi phonéticien. Le rôle qu’il a joué pour promouvoir le grec démotique a fait de lui une personnalité importante en Grèce. Dans une lettre du 29 octobre 1928, Plessis le remercie de lui avoir envoyé son étude intitulée « Un pays qui ne veut pas de sa langue » (Mercure de France, 1928, p. 63-121), tout en ajoutant qu’il préfère ne pas prendre parti contre Alkis Thrylos dans la question du grec moderne (Frédéric Plessis à Jean Psichari, Paris, 29 octobre 1928 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 42).
17 Frédéric Plessis à Jean Psichari, Caen, 26 mars 1886 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 29.
18 Bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-332.
19 Frédéric Plessis à Jean Psichari, Poitiers, 2 mai 1884 ; bibliothèque de la Sorbonne, fonds Jean Psichari, ms. 1833, f. 32, vo.
20 Jean Psichari à Frédéric Plessis, Paris, 1er mars 1887 ; bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-333.
21 Jean Psichari à Frédéric Plessis, Paris, 31 mai 1897 ; bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-335.
22 Ibid.
23 Frédéric Plessis à Jean Psichari, 12 avril 1907 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 31.
24 Jean Psichari à Pierre de Nolhac, 30 juillet 1883 ; Jean Psichari-Pierre de Nolhac, Lettres (1881-1928), éd. cit., lettre no 7, p. 31.
25 Dans Jean Psichari et les lettres françaises, Ioanna Constandulaki-Chantzou précise que « sous l’emprise intellectuelle de Renan, le scientisme de Psichari se trouve en parfaite compatibilité avec ses préoccupations poétiques » (op. cit., p. 52).
26 . Frédéric Plessis à Jean Psichari, Paris, 19 juillet 1923 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 33.
27 Dès 1885, Psichari passe l’été près de Perros-Guirec, dans la villa de Rosmapamon que les Renan ont louée.
28 Jean Psichari à Frédéric Plessis, 30 novembre 1897 ; bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-337.
29 Jean Psichari à Pierre de Nolhac, 27 novembre 1888 ; lettre publiée dans Jean Psichari-Pierre de Nolhac, Lettres (1881-1928), éd. cit., lettre no 16, p. 59. Dans une lettre du 20 décembre 1889, Psichari raconte à Nolhac « la bourde » qu’il a commise à l’égard de Plessis : « Je mets sur les enveloppes un titre nouveau à chaque lettre par fumisterie. Me souvenant qu’il avait écrit jadis à La Presse, je mets cette fois-ci “Rédacteur au journal La Presse”. J’avais complètement oublié la guerre et la Boulange. Il me répond ce matin, en me priant de m’abstenir de ces fumisteries, qui pourraient lui faire du tort à l’heure qu’il est et qui ne manqueraient pas d’être notées à la Poste. J’en suis vraiment embêté. » (Ibid., lettre no 18, p. 63).
30 Frédéric Plessis à Jean Psichari, Paris, 9 mai 1924 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 36. « Nil nisi nomen et umbra » : « Rien qu’un nom et une ombre. » Plessis emprunte cette citation, qu’il transforme légèrement, à l’Élégie sur la mort de Tibulle, dans les Amours d’Ovide (livre III, IX, v. 59-60) :
Si tamen e nobis aliquid nisi nomen et umbra
restat, in Elysia valle Tibullus erit
(« Si pourtant il reste de nous autre chose qu’un nom et une ombre, dans le vallon de l’Élysée Tibulle habitera. »)
31 Frédéric Plessis à Jean Psichari, [Paris], 13 mai 1924 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 37.
32 Charles Maurras, « De la poésie du Parnasse. Les Trophées de José-Maria de Heredia », Gazette de France, 26 février 1894 ; Le Parnasse, textes réunis, préfacés et annotés par Yann Mortelette, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2006, p. 252. Dans ses lettres à Anatole France, Plessis en vient à adresser aux Parnassiens les mêmes reproches que Maurras, à qui il a dédié l’un de ses poèmes ; il regrette notamment leur manque d’idées et de nouveauté.
33 Jean Psichari, Ernest Renan. Jugements et souvenirs, Paris, Les Éditions du Monde moderne, 1925, p. 353-354.
34 Jean Psichari à Pierre de Nolhac, 19 décembre 1924 ; lettre publiée dans Jean Psichari-Pierre de Nolhac, Lettres (1881-1928), éd. cit., lettre no 39, p. 88
35 Voir Jean Psichari, Ernest Renan, op. cit., p. 255-286.
36 Frédéric Plessis à Jean Psichari, Paris, 12 avril 1925 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 38. Dans son Ernest Renan, Psichari fait des comptes rendus peu amènes du roman d’André Thérive Le Voyage de M. Renan (Paris, Grasset, 1922 ; voir Ernest Renan, op. cit., p. 204-214 et 335-338) et de la première série des Jugements d’Henri Massis (Renan, France, Barrès, Paris, Plon, 1923 ; voir Ernest Renan, op. cit., p. 109-111).
37 Frédéric Plessis à Mme Jean Psichari, Bény-sur-Mer, 2 octobre 1929 ; bibliothèque du Parlement d’Athènes, fonds Jean Psichari, lettre no 44.
38 Mme Jean Psichari à Frédéric Plessis, 8 octobre 1929 ; bibliothèque municipale de Brest, fonds Frédéric Plessis, ms. F PLE 1-331.
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