1 La Chanson de Walther (Waltharii poesis), éd. Strecker K., trad. Albert S., Menegaldo S. et Mora F., Grenoble, ELLUG, 2008, v. 1404 : Sic sic armillas partiti sunt Avarenses !
2 Joseph d’Exeter, L’Iliade, épopée du XIIe siècle sur la guerre de Troie, éd. Gompf L., trad. Mora F. et alii, introd. Tilliette J.-Y., Turnhout, Brepols, 2003, v. 1-3 : Yliadum lacrimas concessaque Pergama fatis,/prelia bina ducum, bis adactam cladibus urbem/in cineres querimur. Toutes nos références à venir proviendront de ces deux éditions.
3 Sur la doctrine augustinienne on peut consulter l’exposé lumineux de Gilson E., La philosophie au Moyen Âge, Paris, Payot, 1986, p. 125-138.
4 Virgile, Enéide, éd. et trad. Perret J., Paris, Les Belles Lettres, 1978, ch. vi, v. 853.
5 Saint Augustin, La Cité de Dieu, trad. Moreau L., rev. par Eslin J.-Cl., Paris, Le Seuil, 1994, t. I, p. 34-35.
6 L’Iliade, livre i, v. 505-506 : civisque superbus/celsa petens fastidit humum.
7 Je me permets de renvoyer ici à deux de mes articles, « Le mythe des géants et la “renaissance” du XIIe siècle », Aygon J. P., Bonnet C. et Noacco C. (dir.), La mythologie de l’Antiquité à la Modernité. Appropriation, adaptation, détournement, Rennes, PUR, coll. « Interférences », 2009, p. 143-155 et « Ville allégorique ou ville rêvée ? Troie chez Joseph d’Exeter et Benoît de Sainte-Maure », Imbert Ch. et Maupeu Ph. (dir.), Paysage allégorique. Entre image mentale et pays transfiguré, à paraître aux PUR en 2011.
8 Waltharius, v. 1083.
9 Ibid., v. 1063 : falerati […] caballi (cf. Prudence, Psychomachie, v. 195-196 : phaleratus equus).
10 Ibid., v. 1082-1083 : Iustius in saevum tumuisses mente tyrannum,/qui solus hodie caput infamaverat orbis.
11 Ibid., v. 858 et v. 868-871 : Ecce ego dilectum nequeo revocare nepotem,/instimulatus enim de te est, o saeva cupido./En caecus mortem properat gustare nefandam/et vili pro laude cupit descendere ad umbras.
12 L’Iliade, livre I, v. 126-133 : Sed, ceca, quid horres ?/Huc hospes, non hostis adest […]. Si pendimus equum,/si rerum iustis metimur partibus usum,/omne homini commune solum. Sed iura perosus/publica sacrilegis naturam barbarus ausis/contrahit et proprios Frigiam phariseat in usus.
13 Gilson E., op. cit., p. 134 : « Transgression de la loi divine, le péché originel a eu pour conséquence la rébellion du corps contre l’âme, d’où viennent la concupiscence et l’ignorance. L’âme fut créée par Dieu pour régir son corps, et voici qu’elle est au contraire régie par lui. Tournée désormais vers la matière, elle se rassasie du sensible. »
14 L’Iliade, livre V, v. 497-505 : le double mouvement de colère (v. 500 et 502 : iram/acrior ira) est celui d’Hector, furieux de n’avoir que blessé son ennemi, et celui d’Achille, exaspéré par sa blessure ; il jette brutalement les deux guerriers l’un contre l’autre.
15 Waltharius, v. 1376-1385 : furieux d’avoir vu briser son épée (v. 1377 : nimia furit efferus ira), Walther étend la main pour jeter ce qu’il en reste ; cette main est aussitôt tranchée par Hagen.
16 L’Iliade, livre I, v. 38-39 : Tercius a Thoma Thomasque secundus, […]/rebus successor, moribus heres.
17 Waltharius, v. 561-563 : Verbum modo iacto superbum :/hinc nullus rediens uxori dicere Francus/praesumet se impune gazae quid tollere tantae. On notera que l’adjectif superbum est mis en valeur à la fin du vers.
18 Ibid., v. 564-565 : Necdum sermonem complevit, humotenus ecce/corruit et veniam petiit, quia talia dixit.
19 Ibid., v. 663 : Pacem donet modo bella remittens. Là encore on pourra remarquer la mise en valeur du mot pacem, jeté en tête.
20 Ibid., v. 878-913.
21 Ibid., v. 718 : Qui caput orantis proprio mucrone recidens. Voir aussi la mise à mort de Werinhard, où le mépris pour les supplications du vaincu s’accompagne d’un cruel sarcasme (ibid., v. 749-753).
22 Ibid., v. 839-844.
23 Quelques vers auparavant, alors qu’il poursuit Hadaward, le narrateur mentionne d’ailleurs « sa verte jeunesse » (v. 839 : viridi iuventa). L’épithète iuvenis se retrouve aussi, par exemple, dans la description du meurtre de Werinhard (v. 749).
24 Ibid., v. 1157-1167 : Deprecor at dominum contrita mente benignum, ut qui peccantes non vult sed perdere culpas, hos in caelesti praestet mihi sede videri.
25 Ezéchiel, 18, 23 : Numquid voluntatis meae est mors impii, dicit Dominus Deus, et non ut convertatur a viis suis et vivat (texte de la Vulgate : « Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant, dit le Seigneur Dieu, et non pas plutôt à le voir se détourner de sa conduite et vivre ? »). Voir aussi la Deuxième Epître de Pierre, 3, 9 : Dominus […] patienter agit propter vos, nolens aliquos perire, sed omnes ad paenitentiam reverti (texte de la Vulgate : « Le Seigneur […] use de patience envers vous, voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir »).
26 Waltharius, v. 1075-1078 : Deprecor ob superos, conceptum pone furorem./Iram de nostra contractam decute culpa,/quam vita comitante […],/impensis tibimet benefactis diluo multis.
27 Ibid., v. 80-81 : Nam iusiurandum Heriricus et Alphere reges/inter se dederant, pueros quod consociarent,/cum primum tempus nubendi venerit illis.
28 Voir les v. 571, 1149, 1174, 1195. Bien que le mariage ne soit célébré sponsalia rite que dans les tous derniers vers de l’épopée (v. 1448), particulièrement important est l’épisode où, à la cour d’Attila, à travers quelques gestes à valeur probablement symbolique, les deux jeunes gens renouvellent le serment initial : Ambo etenim norant de se sponsalia facta (v. 229 : « Tous deux savaient qu’ils avaient été fiancés »).
29 Bloch M., La société féodale, Paris, Albin Michel, 1939 (voir notamment les p. 212 sq).
30 Waltharius, v. 558. De son côté Hagen le désigne par les mêmes mots : Waltharius collega meus (v. 467 : « Walther, mon camarade »).
31 Ibid., v. 1089-1090.
32 Ibid., v. 1240 et v. 1259-1261.
33 Ibid., v. 1267 et v. 1275 : Haec res est, pactum qua irritasti prior almum.
34 Ibid., v. 1443 : His dictis pactum renovant iterato coactum.
35 L’Iliade, livre VI, v. 706-708 : In fedus coiere Friges, iuratur in usum/perfidie periura fides Anthenore dirum/parturiente nefas.
36 Ibid., livre IV, v. 265-273 : Ergo hilares socias iungunt in federa dextras/Eacides Calcasque pares. […]/Tres unit iurata fides, consortia prima/tercius auget amor nec, iam partitus amicum,/invidet Actorides, sed […] letior […]/reducem torquet socio Calcante carinam. Le descendant d’Actor, c’est Patrocle, désigné comme Achille d’après le nom de son aïeul.
37 Kelly D., The conspiracy of allusion. Description, rewriting and authorship from Macrobius to medieval romance, Leiden, Brill, 1999, p. 142-143: « In the world of the Ylias, it is humanity’s blind, furious addiction to Boethius’false goods that does Troy in and, ultimately, the Greeks themselves. […] The domination of passion – furor – is almost universal. »
38 L’Iliade, livre IV, v. 425-426: Tandem miseratur Achilles/agnoscitque manum.
39 Ibid., livre IV, v. 426-428 : Sic multis sera furorem/temperat et penis tandem saciata supremis/illaudata feros differt clementia motus.
40 Ibid., livre II, v. 42-43 : Nunc, quia conciliat humiles favor, exuo regem, in miseras descendo preces.
41 Ibid., livre II, v. 72-74 : Non Pelea magnum, Tindaridas geminos, Piliam flexere senectam/verba ducis (« le grand Pélée, les jumeaux de Tyndare, le vieillard de Pylos, non, les mots de son maître n’ont pas pu les fléchir »).
42 Ibid., livre VI, v. 965 : Que virtus, que dona Crucis. Voir aussi l’introduction de J. Y. Tilliette, p. 35-37.
43 Ibid., livre III, v. 52. Une formule analogue revient un peu plus loin : potens nec mensa futurum (v. 75 : « incapable d’évaluer le futur »).
44 Ibid., livre III, v. 90-93. La comparaison (qui revient un peu plus loin, v. 144-145) est pourtant destinée en principe à rassurer les Troyens. Mais tout le passage est puissamment ironique.
45 Ibid., livre III, v. 155-159, v. 285-289 et v. 378-379.
46 Tout au long du livre III, il l’appelle ou le fait appeler spoliator (v. 53 : « spoliateur »), predo (v. 285 : « voleur »), perfide leno (v. 309 : « perfide entremetteur »).
47 Dans le livre VI, v. 524-538.
48 Ibid., livre I, v. 135-138 : Nil dura sororum/licia, nil superi peccant, gens incola fatum/ipsa facit, celo Frigius parcente meretur/exilium, gladios, incendia. Nous rejoignons ici les remarques très justes de Guéret-Laferté M., « La représentation de la chute de Troie dans l’Iliade de Joseph d’Exeter ou l’esthétique du trompe-l’œil », L’heure fatale au Moyen Âge et à la Renaissance, Publications numériques du CEREDI, « Actes de colloques et journées d’études », no 3, 2009 (http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?larepresentation-de-la-chute-de.html).
49 L’Iliade, livre II, v. 15-18 : O hominum superumque pater ! Si numina curas, cur hominem plectis ? Miserene quod incola terre, despicitur ? Certe lacrimis noctique dedisti/proscriptas a luce animas.
50 Cf. Gilson E., op. cit., p. 135. On peut voir là une trahison de la pensée d’Augustin, qui pour E. Gilson est foncièrement optimiste ; c’est néanmoins une des lectures qu’on a pu en faire. D. Kelly insiste plutôt sur l’influence de Boèce, mais la piste augustinienne me semble aussi une piste à suivre.
51 Dans son De laude novae militiae, écrit peu après 1130 pour les Templiers.
52 L’Iliade, livre I, v. 378-385 : Fatis iniuria prima/excusanda fuit, an et hos impune furores/ferre iuvat ? […]/Si neutros superesse ratum, si iudice causa/elicitis penas, Frigios periuria mergent, exemplum sceleris Danaos.
53 Ibid., livre VI, v. 705 : bellumque perosi.
54 Ibid., livre V, v. 533-534. Comme Walther, Hector et Pâris sont des « jeunes », mais Joseph n’a vraiment aucune indulgence pour eux. Là encore je me permets de renvoyer à un autre de mes articles, « Crime et châtiment dans l’Iliade de Joseph d’Exeter », Ribémont B. (dir.), Crimes et châtiments dans la chanson de geste, Paris, Klincksieck, 2008, p. 55-74.
55 L’Iliade, livre I, v. 46-49 : Premit ultio noxas/tunc gravior, cum tarda venit ; […]/blanda nil sevius ira, cum floret miseri felix iniuria voti.
56 Ibid., livre VI, v. 760-762 : Nox fera, nox vere nox, […]/tragicis ululanda conturnis/aut satira rodenda gravi.