1 L’édition de référence sera Floovant, chanson de geste du XIIe siècle, éd. Andolf S., Uppsala, 1941. Voir aussi celle de Bateson F.-H., Loughborough, 1938. Toutes nos citations seront tirées de l’édition d’Andolf.
2 Nous exploitons ici la lacune du ms. comblée par les fragments de Tennenbach édités par Andolf S. dans l’appendice de son livre.
3 V. 934-935 : « Ainz me lairai ferir. xv. cous anz ou chief,/Que Floovant ne truise, mon seigneur droiturier. »
4 De ce point de vue, notre texte épique rejoint la littérature romanesque dans laquelle, bien souvent, le forêt représente le lieu propice à l’aventure. Voir, par exemple, Chênerie M.-L., Le Chevalier errant dans les romans arthuriens en vers des XIIe et XIIIe siècles, Genève, Droz, 1986, p. 147-160, ou bien Duby G., Les Trois ordres ou l’imaginaire du féodalisme, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1996, p. 773 (1re éd. 1978).
5 V. 950-952.
6 V. 956-965.
7 Cette hospitalité qui atteste la largesse d’Emelon est rappelée aux vers 1081-1082.
8 Le thème de l’hospitalité a été étudié par Suard F. dans « À quoi sert l’hospitalité dans les chansons de geste ? », Littérales, 27, 2000, p. 13-30. Sans mentionner la chanson Floovant, il évoque dans son article des éléments qui s’appliquent bien à notre œuvre : « les scènes d’hospitalité […] revêtent dans certains cas une réelle importance dramatique », p. 14 ; ce que vit Richier chez Emelon peut être rattaché au « motif de l’hospitalité périlleuse », p. 23 ; « Les scènes d’hospitalité [peuvent] être à l’origine d’un épisode important de la chanson, notamment dans les péripéties qui accompagnent l’itinéraire d’un héros en formation », p. 27-28.
9 L’anecdote est relatée par Ménard Ph., Le rire et le sourire dans le roman courtois en France au Moyen Âge (1150-1250), Genève, Droz, 1969, p. 109, mais elle n’est pas commentée : « Richier est hébergé chez le duc de Bavière. Au cours du repas on apprend que le fils du duc vient d’être récemment tué. On apporte son cadavre. On reconnaît le meurtrier : c’est Richier. Peu s’en faut qu’il ne soit mis à mal ! L’auteur de Floovant s’est manifestement inspiré de la littérature romanesque : il n’a pas tiré ce motif de son propre fond. »
10 Rossi M., Huon de Bordeaux, Paris, Champion, 1975, p. 241.
11 V. 949.
12 V. 1061-1068.
13 V. 954-955.
14 Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, Paris, Picard, t. I, 1899, § 887, p. 449-450.
15 Ibid., § 888, p. 450.
16 Ibid., § 889, p. 450. Philippe de Beaumanoir revient sur cette question dans la partie consacrée aux « cas d’aventure » et il écrit : « qui ocist homme en chaude mellee, ou navre, ou mehaigne, ce n’est pas cas de mescheance par quoi cil qui commence le mesfet, ne cil qui sont de sa partie et s’entremetent de la mellee soient escusé ; ainçois en doivent porter peine selonc le fet. Mes cil qui est assaillis seur soi desfendant en tue aucun por soi garantir de mort, l’en ne l’en doit riens demander », Coutumes de Beauvaisis, op. cit., Paris, Picard, t. 2, 1900, § 1946, p. 482.
17 Ceci permet de nuancer quelque peu le jugement élogieux de Juel K. sur Richier, « The crime and the rehabilitation of the errant son in Floovant », Romania, 125, 2007, p. 76-77.
18 V. 991-993.
19 V. 941 : « onques Dex ne fit home a cui preït congié ».
20 V. 968-970 et 1013-1016.
21 Rossi M., Huon de Bordeaux, op. cit., p. 241.
22 L’ambivalence de Richier amène Catherine Hanley à établir à son propos une subtile différence entre « bad people » et « people doing bad things » (Richier appartient au deuxième groupe), (Hanley C., War and combat 1150-1270 ; the evidence from old french literature, D. S. Brewer, Cambridge, 2003, p. 125).
23 Le duel judiciaire joue pleinement son rôle. « Les motifs qui conduisent à recourir au combat sont de deux ordres. Des raisons de fond d’abord : les capitulaires le prescrivent comme preuve directe en cas de vol, de crime, de contestation à propos de biens », Rubellin M., « Combattant de Dieu ou combattant du Diable ? Le combattant dans les duels judiciaires aux IXe et Xe siècles », Le Combattant au Moyen Âge, SHMES, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, p. 113. Comme souvent le texte de la chanson renvoie à des pratiques qui lui sont historiquement antérieures (à plus forte raison pour un texte censé se dérouler au temps de Clovis). Le témoignage des historiens sur le duel judiciaire nous apprend que « son déclin serait dû, au cours du XIIe siècle dans le royaume de France, au progrès des conceptions issues du droit savant : la procédure romano-canonique permet aux juges d’agir d’office, valorise le témoignage et l’écrit et place au sommet des preuves l’aveu », Couderc-Barraud H., « Le duel judiciaire en Gascogne d’après les cartulaires », Le Règlement des conflits au Moyen Âge, SHMESP, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, p. 97. Voir aussi Martin H., Mentalités médiévales II, Paris, PUF, 2001, p. 258.
24 V. 1085-1086.
25 Voir notre article « La tentation de l’autre dans Floovant », Le Souffle épique : l’esprit de la chanson de geste, études en l’honneur de Bernard Guidot, Dijon, Ed. Universitaires de Dijon, 2011, p. 194.
26 V. 1039 (voir aussi v. 1054).
27 V. 1044-1045.
28 Voir v. 962-965 (note 6).
29 V. 1178-1183 : « Si feri Emelon sor l’elme de Pavie,/que le çocle li trenche res a res de l’oïe./la char li a trenchie une grant partie ;/li sans saut par les mailes an plus de vii parties./Quant Richiers vit le sanc de chevalier nobiles,/Emelon an apale, formant marci li crie. »
30 Hanley C., War and…, op. cit., p. 125-126: « This endings to the fight demonstrates the narrator’s sense of what is « right »: il would be unfair to allow either of them to be killed, as they both have just cause, but Richier’s status as the companion of the narrative’s hero, plus the fact tht he killed Emelon’s son only in self-defence, means that he should be shown to wim the encounter. Thus he defeats his opponent but does not kill him, which satisfies all the criteria and leaves the way open for Emelon to appear later in the text as one of Floovant’s supporters (2319-58). »
31 Selon les bornes que l’on choisit : v. 906-1225 ou 943-1203.